Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Réflexions sur la prière (par le rabbi de Berditchev)

+ Réflexions sur la prière (par le rabbi de Berditchev) :

-> Lorsqu'une personne se tient debout pour prier avec une abnégation totale, elle abandonne sa vitalité physique et s'attache à la Source infinie de la vie.
En conséquence, Hachem lui accorde Sa lumière infinie, dans un acte d'éveil d'en haut, afin que la personne puisse élever sa prière à la place qui lui revient sur sa "montagne sainte", chaque personne selon son niveau.
Lorsqu'une personne est excitée de tout son cœur et de toute son âme pendant ses prières, son âme en elle reçoit un immense plaisir du fait qu'elle se dépouille de sa corporalité et qu'il ne reste plus que son âme, l'âme que D. a émanée de Lui-même. Il est alors possible pour une personne de s'approcher de l'endroit d'où l'âme a émané.

-> Lorsque nous prions avec ardeur, nous en retirons un plaisir immense. [de par ce retour à notre Source Divine - Hachem]
Mais nous devons nous efforcer, tout au long de notre vie, d'atteindre un niveau plus élevé, auquel nous accomplissons notre service d'Hachem ... Nous ne devrions pas être motivés par la raison la moins importante, mais par la raison la plus élevée : apporter du plaisir à D.
Comme le dit le Zohar (3:13a) en se référant à ce que l'âme collective du peuple juif dit à D. lorsqu'un juif se lève à minuit pour apprendre la Torah : "Vois quel fils je T'ai amené!".

Normalement, lorsqu'il prie, un juif reçoit également du plaisir, ce qui signifie qu'il n'est pas au niveau d'un tsadik, et il est donc possible qu'il accomplisse son service Divin pour son plaisir ... [on prend plaisir de notre grande proximité avec D., plutôt que du fait que notre prière apporte du plaisir au Boss absolu, Hachem. ]
Mais Hachem, dans sa grande compassion et sa miséricorde, lui retire la lumière (ex: lui retirant de l'envie, du plaisir à Le servir/prier), pour ainsi dire pour un moment, afin de l'encourager à aller plus loin. Ainsi, D. est momentanément dissimulé, cachant Sa lumière. C'est le sens du verset : "Qu'elle est grande la bonté que Tu as cachée pour ceux qui Te craignent" (Téhilim 31,20). En d'autres termes, la grandeur de D. réside dans le fait qu'Il nous cache Sa lumière pendant un moment.

[Hachem nous empêche parfois de ressentir du plaisir à Le servir afin que nous puissions recevoir une récompense pour l'avoir servi pour Lui-même (et non pour notre propre plaisir), et ainsi nous élever à des niveaux encore plus élevés de service divin. ]

Par cette dissimulation de Sa lumière, il en résulte un énorme flux de bonté pour tous les mondes, les âmes saintes et les esprits saints, tant dans les mondes supérieurs que dans les mondes inférieurs. C'est également Sa volonté, "car plus que le veau ne souhaite allaiter, la vache souhaite nourrir" (guémara Pessa'him 112a).

[ Hachem désire nous combler du meilleur, mais pour cela nous devons Lui donner la possibilité de le faire par notre prière.
Ainsi, lorsque nous prions, nous devons avoir l'intention principale de le faire dans un but de faire plaisir à Hachem, qui pourra alors nous donner de belles choses, ce qui est Son plaisir ultime! (de plus, ce qu'Il nous donnera viendra permettre de Le servir dans les meilleures conditions, et donc d'encore plus Lui faire plaisir!)
A l'inverse, imaginons la souffrance d'Hachem qui à chaque instant voudrait tellement nous donner, mais n'en a pas la possibilité car nous ne prions pas de tout cœur vers Lui! ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayétsé 31,19]

Les 100 bénédictions

+ Les 100 bénédictions :

-> Rav Yéhouda a dit au nom de Rav : Adam, le premier homme, s'étendait d'un bout à l'autre du monde ... mais après qu'il eut fauté, Hachem posa Sa main sur lui et le diminua.
[guémara 'Haguiga 12a]

-> Le Messé'h 'Hokhma (Vayé'hi 50,10) explique que cela fait référence à l'immensité de l'esprit d'Adam. Il était si grand qu'il comprenait chaque détail de chaque chose qui existait dans la Création : sa conception et sa composition, sa place et sa fonction, et son but ultime en tant que partie du monde d'Hachem.

Le midrach (Yalkout Chimoni - 827) ajoute qu'après qu'Adam ait fauté, Hachem l'a rapetissé jusqu'à ce qu'il soit haut de 100 amot.

=> Quelle est la signification de 100 amot?

Le Messé'h 'Hokhma écrit qu'il s'agit d'une allusion aux 100 bénédictions que nous devons dire chaque jour.
Après avoir fauté, Adam a perdu la grandeur et la clarté d'esprit qu'il avait auparavant et il était désormais soumis à une vie de ténèbres spirituelles et de confusion, dans laquelle Hachem était caché par la nature et la "voie [naturelle/automatique] du monde".
La seule chose qui pouvait lui redonner, autant que possible, sa stature d'antan était de commencer à dire des bénédictions.

Hachem chargea Avraham de la tâche suivante : "tu seras bénédiction" (éyé béra'ha - Lé'h Lé'ha 12,2).
En tant que descendants d'Avraham Avinou, nous sommes tenus de suivre son exemple et nous avons reçu le don de 100 bénédictions pour nous aider.

[ainsi par la récitation quotidienne des bénédictions nous pouvons nous transformer en "bénédiction", et faire en sorte que notre vie ressemble à celle d'Adam avant la faute. ]

Le but de la prière n'est pas d'obtenir ce que l'on veut, mais de devenir ce que l'on peut être.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov ]

La Amida

+ La Amida :

-> Le rav Shimshon Pinkous (Siddour Téfila) nous explique que la prière est un voyage au plus proche de la présence divine :

1°/ tout d'abord, nous arrivons au mont du Temple (Har haBayit) = les bénédictions du matin ;
2°/ puis, nous entrons dans la cour du Temple (la Azara) = les korbanot et les Péssouké déZimra ;
3°/ puis, au moment où nous disons comme les anges : "kadoch, kadoch, kadoch", nous faisons face au Sanctuaire (le Heichal), où il y a la ménora, le mizbéa'h (l'Autel) et la choul'han ;
4°/ Au moment de dire la amida, nous entrons dans le Saint des saints (kodech haKodachim), lieu où même la personne la plus sainte du peuple juif (le Kohen gadol) ne pouvait y entrer qu'une seule fois par an (à Yom Kippour).
Et nous, nous pouvons y entrer 3 fois par jour!!
[d'ailleurs, au moment de la Amida, la loi juive (Michna Béroura 94,7) demande que nous concentrons nos pensées vers la terre d'Israël, vers Jérusalem, vers le Temple et nous devons nous imaginer soi-même comme si l'on se tenait devant le Saint des saints, le lieu le plus saint de la terre, en face du Aron où la présence divine réside. ]

Ensuite, nous faisons le chemin inverse :
3°/ après la amida, nous récitons Achré et Ouva léTsion = on retourne alors dans le Sanctuaire (Hekhal) ;
2°/ puis nous allons de nouveau dans la Cour (Azara) = en disant le Chir chel Yom ;
1°/ et enfin nous nous retrouvons sur le mont du Temple = en prononçant : Ein Kélo-hénou et le passage des kétoret.

C'est la fin de la prière, nous retournons à notre quotidien, mais comment ne pas garder clairement le souvenir de ce périple, de ce moment d'énorme proximité avec D.

<--->

-> Nos Sages enseignent que :
- les anges sont appelés : "ceux qui sont debout" (Omdim), car ils ne peuvent pas avancer et progresser, ils restent toujours dans l’état où ils ont été créés.
- les hommes sont appelés : "ceux qui marchent" (Méalé'h), car tant qu’un homme est vivant, il peut avancer, progresser et toujours s’améliorer.

=> Pourquoi la Amida ("debout") est appelée ainsi en lien avec "omdin"?

-> Le rabbi de Berditchev explique qu'au moment de la Amida on attend un niveau tellement élevé puisqu'on est vraiment au plus proche d'Hachem, dans une sainteté extrême, que même un homme vivant ne peut plus élevé davantage.

-> "Vous serez saints parce que Moi, Hachem, votre D., je suis saint" (kédochim tiyou ki kadoch ani ... - Kédochim 19,2)
Selon le midrach (Vayikra rabba 24), le verset dit : "Tu seras saint" : On pourrait penser que nous devons être aussi saints qu'Hachem. C'est pourquoi le verset se termine par "Parce que je suis saint", afin de montrer que ma sainteté est plus grande que la vôtre.
[ainsi, la Amida (debout) est un moment où nous voyageons et nous élevons spirituellement tellement que nous ne pouvons plus aller plus haut.]

-> Nos Sages enseignent que de notre vivant à chaque Amida nous avons la chance et l'honneur d'avoir un face à face maximal avec Hachem, mais qu'après notre mort cela se fera en fonction de nos actions, mérites, de ce monde.
En un sens, chaque Amida est un moment magique d'intimité avec papa Hachem d'une façon éclatante, dont le libre arbitre et nos limitations humaines nous empêchent d'en avoir pleinement conscience.
Cette énorme proximité avec la sainteté d'Hachem nous impacte considérablement.
Même un grand fauteur, pendant sa Amida, il peut se tenir debout (omed) en privé et en amour avec Hachem.

Nécessité de prier pour avoir la guéoula

Le verset nous dit que le travail écrasant a rendu le peuple juif à bout de souffle, à tel point qu'il ne pouvait même pas penser à la délivrance (Vaéra 6,9).
Rabbénou Bé'hayé (Chémos 2,23) écrit qu'en réalité le temps de la Délivrance était déjà arrivé pour le peuple juif, mais parce qu'il n'avait pas appelé Hachem du plus profond de son cœur, leur exil s'est prolongé.
Il note qu'à la fin des temps aussi, même si nous nous sommes pleinement repentis et que nous sommes dignes de la Délivrance, celle-ci ne viendra pas tant qu'Hachem n'aura pas entendu nos prières sincères.

<----->

-> Le midrach (Tan'houma Toldot 5) compare l'existence du peuple juif en temps d'exil à une brebis solitaire qui se retrouve entourée de 70 loups.
[ainsi, nous ne pouvons compter que sur Hachem pour être sauvés!
Cependant notre yétser ara nous pousse à prendre notre temps (ça va cool cool!), à se dire que les loups n'ont peut être pas si faim que ça, qu'on arrivera à les embrouiller, à vivre à leur côté en paix, mais en réalité nous devons crier à 100% de tout cœur à Hachem (qui peut tout), en ayant 0 plan B. ]

-> Selon le midrach (Esther Rabba 10,11) :
- l'empereur Adrien a dit à Rabbi Yéhochoua : "Grand est l'agneau qui survit parmi 70 loups"
- Rabbi Yéhouchoua lui a répondu : "Plus grand est le Berger (D.) qui sauve l'agneau (Israël), et repousse les attaques du loup (les autres nations)"

Si vous êtes le même après votre prière qu'avant, pour quelle raison ou dans quel but avez-vous prié?
[Baal Chem Tov]

Lorsqu'une personne prie D., ce n'est pas simplement que D. "écoute" ses prières d'en haut et y répond en conséquence. Le processus de prière lui-même affine la personne sur le plan spirituel, ce qui en fait un réceptacle approprié pour obtenir des bénédictions divines supplémentaires.
La réception d'une bénédiction est donc le résultat direct d'une prière sincère et concentrée.
[le Rabbi de Loubavitch]

Prier = expression de la grandeur de tout juif

Le rabbi Sholom Dov Ber de Loubavitch a décrit un jour les sentiments qu'il éprouvait en récitant les prières quotidiennes du matin :
"Lorsque je récite la partie de la prière qui exprime les louanges que les anges chantent devant Hachem, je les envie. Mais lorsque je récite le Shéma, la louange que le juif chante devant Hachem, je me demande : "Où sont passés tous les anges?""

Tous les anges, les ofanim et les saints 'hayot (créatures célestes) ouvrent la bouche dans la sainteté et la pureté, avec des chants et des louanges, disant Kadoch et Baré'hou d'une voix claire et douce, mais Hachem les ignore tous et s'attarde avec nous, nous choisissant parmi tous les peuples et nous rapprochant de Lui.
Qui Hachem embrasse-t-il et rapproche-t-il de lui?
Le peuple juif, en réaction aux mots "Shéma Israël Hachem Elokénou Hachem é'had", qui surgissent presque comme s'ils avaient une vie propre.
[rabbi Yaakov Neuman - Darké Moussar]

<--->

[en disant "Shéma Israël Hachem Elokénou, Hachem é'had" = on doit s'imaginer que Hachem met de côté toutes les créatures des mondes supérieurs (même les anges les plus élevés), toutes les autres nations du monde, et que lors de notre Shéma, Il nous rapproche de Lui et nous embrasse d'un amour infini!
De la même façon que nous disons que Hachem est é'had (Unique), Hachem dit que nous sommes é'had (uniques) à Ses yeux.
Cela est valable pour tout juif, même celui qui a pu faire les pires fautes, car Hachem a un amour éternel pour nous, indépendant de ce que nous pouvons faire.
Ainsi, le Shéma Israël doit rallumer notre flamme d'amour pour papa Hachem, et notre appréciation des grandes choses spirituelles que nous pouvons faire par amour pour Lui. ]

<------->

-> voir également le fait que : Hachem accepte les prières de tout le monde : https://todahm.com/2021/04/25/hachem-accepte-les-prieres-de-tout-le-monde

Communiquer avec les morts par nos prières

+ La guémara (Béra'hot 18b) cite des opinions divergentes sur la question de savoir si les âmes de ceux qui sont décédés sont conscientes de ce qui se passe dans notre monde physique.

Néanmoins, les Tossafot (16b) écrit que toutes les opinions s'accordent sur le fait que, par la prière de ceux qui sont encore parmi les vivants, les âmes défuntes peuvent être informées des événements qui se déroulent dans le monde des vivants.

Kavana – l’essentiel n’est pas la quantité, mais d’y mettre notre cœur :

+ L'essentiel n'est pas la quantité, mais d'y mettre notre cœur :

-> La Michna Béroura, commentant le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 1,4) déclare qu'il est préférable de faire quelques prières avec concentration que beaucoup sans se concentrer, et écrit ce qui suit :
"Si une personne se rend compte que si elle fait beaucoup de prières, elle ne pourra pas se concentrer, et qu'elle dit donc moins de prières mais avec plus de concentration, Hachem considère que c'est comme si elle avait eu plus de temps et qu'elle avait dit beaucoup de prières avec concentration.
Nos Sages disent à ce sujet : "Que vous fassiez beaucoup ou peu, l'essentiel est que vous fassiez ce que vous pouvez pour l'amour d'Hachem".
Il en va de même pour l'étude de la Torah. La seule chose qui compte aux yeux d'Hachem est de savoir si vous avez fait tout ce que vous pouviez en fonction de vos capacités."