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Le principal plaisir d'Hachem est lorsqu'un juif se tourne vers Lui en prière.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 3,14
- ikar taanoug Hachem kéché'Israël mitpallel léfanav]

La Amida = un moment d’intimité totale avec Hachem

+++ La Amida = un moment d'intimité totale avec Hachem :

+ Les auteurs de la Amida :

-> La guémara (Méguila 17b) nous dit que 120 grands Anciens du peuple juif, dont beaucoup étaient des prophètes, sont les auteurs de la Amida.

=> Pourquoi la composition de la Amida a-t-elle nécessité la participation de tant de grands hommes, et pourquoi des prophètes en particulier?

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - porte 2, chap.13) répond qu'il ne s'agit pas d'une prière comme les autres que nous avons dans notre siddour. Chaque fois que l'on prie la Amida, cela a un effet considérable dans les mondes supérieurs, ce qui inspire Hachem à nous combler de Ses bénédictions.

-> L'homme ordinaire est totalement incapable de composer une telle prière dont les mots sont si pleins de sainteté et d'une profondeur infinie, et c'est pourquoi il n'était possible de le faire qu'avec l'aide des prophètes. La prophétie, c'est lorsque Hachem nous parle par l'intermédiaire du prophète.
En réalité, la prophétie est la parole d'Hachem, et l'on pourrait donc dire que le véritable auteur de la Amida est Hachem lui-même, qu'il nous a transmis par l'intermédiaire des prophètes.
Lorsque nous abordons la Amida, nous sommes sur le point de prier avec les mots d'Hachem.

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem) écrit que les différentes parties de la prière correspondent à différents mondes supérieurs, et qu'au fur et à mesure que nous progressons dans la prière , nous nous rapprochons de plus en plus du Trône de Gloire d'Hachem, jusqu'à ce que, lorsque nous atteignons la Amida, nous avons alors dépassé l'endroit où se trouvent les anges célestes et nous nous tenions seuls avec Hachem, dans une totale intimité.

-> Cette idée est reflétée par la halakha, qui stipule que lorsqu'une personne se lève pour prier la Amida, elle doit faire face à la direction de la terre d'Israël, et plus particulièrement au Kodech haKodachim (le Saint des Saints) du Temple.
La Michna Beroura (94:2) explique que cela signifie, que quelque soit le lieu où l'on peut se trouver lorsqu'on prie, nous devons se représenter comme si on se tenait réellement dans le Saint des Saints et qu'on y dit la Amida. [la loi juive n'est pas un texte qui exagère, elle décrit une réalité stricte. ]

Le Saint des Saints (kodech hakodachim) est l'endroit le plus saint de la terre ; la seule personne autorisée à y pénétrer est l'homme le plus saint du peuple juif, le Cohen Gadol, le jour le plus saint de l'année, Yom Kippour.
Nos commentateurs du 'houmach écrivent que même les anges les plus saints n'étaient pas présents lorsque le Cohen Gadol y entrait. Cette pièce est au-delà des limites de la physique, du temps et de l'espace.
Par exemple, nos Sages nous disent que l'Arche Sainte qui était située au centre du le Saint des Saints ne prenait pas de place. Le Saint des Saints mesurait 20 amot (coudées) sur 20 amot, et l'Arche se tenait au centre. La largeur des deux ailes des chérubins au sommet de l'arche était de 10 amot chacune, mais la guémara (Méguila 10b) dit que du bord des ailes jusqu'aux murs mesurait 10 amot de chaque côté. Cela signifie que l'arche elle-même ne prenait pas d'espace physique.

Chaque fois que nous prions, nous devons nous considérer comme étant là (dans le Saint des Saints), et comme nous l'avons déjà dit, il ne s'agit pas d'une simple idée ; on peut en fait se placer dans le lieu le plus saint du monde chaque fois que l'on commence la Amida, même si son corps physique reste à sa place à la synagogue.
[avec une vision non-juive, on se dit : ça va je suis toujours dans une synagogue, je n'ai pas bougé de ma place, qu'est-ce que Hachem peut en avoir de ma petite prière/personne.
Nous devons constamment renforcer notre vision juive de la réalité : nous avons un corps, mais nous sommes essentiellement une âme (spritituelle), qui évolue pendant notre prière jusqu'à réellement se trouver dans le kodech hakodachim, seule en face à face en énorme proximité avec Hachem, qui désire et apprécie chaque mot que nous prononçons.]
C'est la réalité parfaite (sans exagération) que l'endroit où nous nous trouvons devient un lieu de sainteté. En ce sens, le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 102:1) écrit qu'il n'est pas permis de s'asseoir dans un rayon de 4 amot de quelqu'un qui dit la Amida.
Le Taz donne une explication à cela : Lorsqu'une personne prie la Amida, le sol sur lequel elle se tient devient une terre sainte (admat kodech), à tel point que toute personne se tenant dans cette zone doit se comporter d'une manière adaptée à un lieu aussi saint.
Si l'on s'assoit, cela montre que l'on considère que cette zone est comme n'importe quelle autre partie de la pièce et qu'elle n'a pas de sainteté. En se tenant debout, il affirme que cette zone est devenue un lieu de sainteté extrême.

-> Le 'Hovot haTalmidim nous exhorte à faire très attention à la manière dont nous agissons pendant le reste de la journée qui suit notre prière, afin de ne pas repousser toute la sainteté que notre âme a absorbée pendant son court laps de temps à se prélasser dans la proximité d'Hachem [qui est particulièrement vraie dans la Amida].

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-> b'h, voir aussi : Une prière = un face à face avec Hachem! : http://todahm.com/2020/12/27/une-priere-un-face-a-face-avec-hachem

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+ Agir comme un ange :

-> De nombreuses halakhot déterminant notre manière de prier la Amida, sont là pour nous permettre de ressembler aux anges..
Nous devons nous tenir debout (les anges étant "omdin" - debout), les 2 pieds joints, comme si nous n'avions qu'une seule jambe, à l'instar des anges (ce qui symbolise le fait qu'ils "marchent" dans une seule direction : celle que désire Hachem).
Certaines autorités soutiennent que le corps ne doit pas bouger du tout pendant la Amida, car tout comme les anges n'ont pas de corps physique, nous devons nous aussi minimiser toute trace de matérialité, puisque nos âmes se tiennent réellement devant le Trône d'Hachem et ont laissé nos corps physiques sur terre.
Pour la même raison, notre Amida ne doit être audible par personne, car notre voix représente également un aspect de notre matérialité/physique ; de plus, si d'autres personnes peuvent nous entendre, il semble que nous ne soyons pas en totale intimité avec Hachem. (si on a conscience d'être au plus près de D., alors pourquoi parler fort!)
Il n'est pas permis d'ouvrir les yeux pour regarder quoi que ce soit pendant toute la durée de la Amida (sauf si l'on lit dans un siddour), car on doit se sentir seul avec Hachem, sans rien d'autre dans le monde à ce moment-là.
[ nos Sages comparent un aveugle à un mort. Le rav Pinkous suggère que c'est la raison pour laquelle nous fermons les yeux pendant la Amida, car dans une certaine mesure, nous sommes également "morts", car notre âme a quitté le monde physique/matériel et est montée au Trône de Gloire dans les cieux.]
De plus, il ne faut pas s'asseoir, car cela symbolise la fatigue, qui n'est possible que pour un corps physique, mais pas pour une âme.

La prise de conscience de la tâche gigantesque que représente le déplacement de notre personnalité du monde physique vers le Kodech haKodachim surnaturel explique pourquoi les personnes pieuses ('hassid) des premières générations passaient une heure avant de réciter la Amida, et cela afin de se préparer jusqu'à ce qu'elles atteignent un niveau dans lequel elles se débarrassent totalement de toutes les distractions matérielles et de toutes les limitations de ce monde physique.
La halakha nous impose, à nous aussi, de passer au moins un moment avant de commencer, afin de rassembler nos pensées et de réaliser où nous sommes et ce que nous sommes sur le point de faire. [notre essence (âme) s'apprête à aller au près d'Hachem, le Roi des rois (on a vu que selon le Ram'hal, on atteint à ce moment une telle élévation spirituelle que les anges ne peuvent pas accéder à ce lieu.)]
Le rav Pinkous (Shéarim b'Téfila) écrit qu'il ne s'agit pas seulement d'une bonne idée [de s'y préparer], mais que c'est essentiel, et que si quelqu'un ne le fait pas, il est certain que sa prière ne sera pas couronnée de succès. Au contraire, plus on le fait, plus sa prière sera puissante.
[la prière n'est pas que bouger nos lèvres, c'est un voyage spirituel incroyable de notre âme, notre être intérieur. Plus nous développons et apprécions la grandeur de cela, plus nous pouvons en tirer de bénéfices. ]

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+ Plus proche que les anges :

-> Cette proximité avec Hachem pendant la Amida est une caractéristique unique de tout juif(ve).
Moché Rabbénou, dans son dernier discours aux juifs, nous décrit comme la plus grande de toutes les nations, parce qu'Hachem écoute nos prières.

-> La midrach (Yalkout Chimoni - Devarim 825) explique notre grandeur : "Nous prions la Amida tranquillement alors que même les anges les plus saints louent Hachem avec un bruit énorme, et ils ne peuvent que dire : "Hachem est béni de Sa place".
Le midrach poursuit en disant que la différence entre nous est que les anges sont loin d'Hachem et ne savent pas où Il se trouve vraiment, et qu'ils doivent donc louer très fort pour qu'Hachem les entende. Le juif, en revanche, sait qu'Hachem se tient juste à côté de lui et prie donc tranquillement, sachant qu'Hachem l'écoute.

-> Le 'Hafets Haïm ('Homat haDaat - chap.17) souligne que cette proximité n'est facilement accessible à quiconque que dans ce monde.
En revanche, dans le monde à venir, la place de chacun est fixe et il est impossible de se rapprocher d'Hachem ou de lui parler quand on le souhaite.
Il vaut la peine de profiter au maximum de ces opportunités inestimables pendant que nous les avons.

[actuellement même le plus grand racha lorsqu'il prie sa Amida, il se trouve dans le Saint des saints, avec une extrême proximité avec Hachem (que les anges ne peuvent pas avoir), ce qui ne sera pas le cas dans le monde à Venir (sauf téchouva sincère de son vivant).
Ainsi, nous ne devons pas écouter notre yétser ara qui essaie de nous sous-estimer, dévaloriser (tu n'es pas un tsadik, regardes tes fautes, comment peux-tu penser que tu es proche de D.), afin que nous n'exploitons pas l'incroyable pouvoir de nos prières, dont la Amida. ]

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+ Qu'est-ce que la Amida?

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) décrit la Amida comme le moment où : "[une personne] s'approche d'Hachem et parle littéralement avec Lui.
On Le supplie et Lui demande tous nos besoins, et Hachem entend ce qu'on dit et nous écoute, tout comme lorsque quelqu'un parle à son ami et que son ami l'écoute".

-> Selon les mots du rav Shimshon Pincus : "le principe de base de la prière est de sentir que le fait de se tenir devant Hachem est une réalité totale et tangible, aussi réelle que toute autre chose que nous connaissons".
C'est ce qu'exprime le fait qu'au cours d'une Amida, nous nous adressons à Hachem à la 2e personne, comme nous le ferions pour quelqu'un avec qui nous avons l'habitude de parler en face à face, plus d'une centaine de fois.

-> Essayons de visualiser ce que nous faisons lorsque nous disons Amida.
Lorsque nous nous avançons pour commencer la Amida, imaginons-nous en train de passer devant les anges les plus saints et les plus ardents, des êtres d'une sainteté totale, qui ne font rien d'autre que de louer constamment Hachem.
Nous passons devant les âmes des tsadikim les plus saints : le 'Hafets 'Haïm, le Baal Chem Tov, Rachi, les Amoraïm et les Tanaïm, le roi David, et ainsi de suite.
Nous continuons jusqu'à ce qu'ils soient tous loin derrière et que nous nous tenions seul devant le Créateur du monde, tout-puissant et infini, qui nous aime plus qu'un père pour son fils, qui, bien qu'il soit le Créateur de milliers et de millions de créatures, de planètes, d'étoiles et de galaxies, ne s'intéresse en ce moment qu'à nous (malgré toutes nos faiblesses et toutes nos fautes), et à ce que nous sommes sur le point de Lui dire.
Nous savons qu'Hachem, dans toute Sa gloire, nous écoute et attend de nous combler de bénédictions sans fin, et qu'en tant que Celui qui répond à nos prières, il est prêt à recréer le monde dès maintenant selon notre demande.
C'est avec cette conviction que nous nous avançons et que nous nous sentons en totale intimité et proximité avec Hachem.

-> Le rav Shimshon David Pinkous (Chéarim b'Téfila) ajoute une couche presque incompréhensible au déroulement de la Amida.
Dans le Téhilim (5,5), le roi David dit à propos d'Hachem : "Aucun mal ne séjourne avec Toi" (lo yégouré'ha ra).
Après toute l'élévation vers la Amida, nous entrons enfin dans une intimité totale avec Hachem dans le Kodech haKodachim ; dans une telle proximité avec Hachem, le mal et la faute ne peuvent pas s'infiltrer.
Lorsque nous commençons la Amida, nous laissons derrière nous toutes nos fautes et nous nous approchons d'Hachem avec une feuille blanche (de faute). À ce moment-là, nous nous tenons devant Hachem avec une pureté et une sainteté semblables à celles d'Adam haRichon dans le Gan Eden avant qu'il ne commette la faute de manger de l'Arbre de la Connaissance.

Le rav Pinkous (commentaire sur le Siddour) cite également des livres saints qui écrivent que jusqu'à ce point de la prière, l'amour d'Hachem pour nous n'est comparable qu'à celui d'un père pour son fils.
Cependant, pendant la Amida, il s'intensifie jusqu'à ce qu'il atteigne la plus grande expression d'amour que l'homme puisse comprendre : celle d'un mari et d'une femme l'un pour l'autre.
Quelques secondes passées à réfléchir à cette pensée devraient susciter une joie immense pour le privilège d'avoir reçu une telle opportunité, et conduire à une prière ardente et sublime.

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+ Se réjouir en tremblant :

-> Dans une situation si extraordinaire que la Amida, il faut être rempli de sentiments contrastés, que le roi David décrit comme "se réjouir en tremblant" (guilou bir'ada - Téhilim 2,11).
D'une part, la personne qui fait la prière est confrontée à une tâche véritablement impressionnante : être face au Créateur tout-Puissant et sous le regard des anges enflammés et des saints tsadikim, on est chargé de paroles (les mots de la Amida proviennent d'Hachem) qui pourraient changer le cours de l'histoire. La réaction naturelle est le trac. En effet, avant de commencer notre Amida, nous prononçons l'appel à l'aide désespéré du roi David à Hachem : "Mon Seigneur, ouvre mes lèvres pour que ma bouche proclame Ta louange" ( Ado-nay chéfataï tifta'h ... - Téhilim 51,17).

D'autre part, existe-t-il une plus grande joie qu'un tel sentiment de proximité avec Hachem?
Nous bénéficions d'une intimité totale, avec aucun autre être ou création ne s'interposant entre nous et le Créateur du monde.
Nous pouvons comprendre pourquoi le midrach (rapporté dans Messillat Yécharim - chap.19) nous dit que lorsque l'on se lève pour prier : "notre cœur doit être rempli de joie du fait que nous prions Hachem, à qui rien ne peut être comparé".

[Rabbi Na'hman de Breslev exprime dans sa célèbre chanson : "Si un juif avait conscience de ce qu'est être juif, alors il serait joyeux et il danserait jusqu'à 120 ans!" (im yéhoudi aya yodéa ...).
Rien que par le fait de pouvoir faire 3 Amida par jour, avec 3 occasions d'être en face tout proche de papa Hachem, qui avec fierté désire et apprécie nos paroles, cela devrait nous faire danser de joie d'être juif(ve)!! ]

-> L'une des plaintes les plus courantes dans la génération actuelle est que les gens manquent d'estime de soi. La meilleure façon d'améliorer l'estime de soi de notre enfant est peut-être de lui apprendre ce que signifie prier Hachem.
Il n'existe pas de sentiment d'estime de soi plus puissant que celui que nous venons de décrire.

[plus nous avons de l'estime de soi, moins on a besoin d'être dépendant de l'estime/honneur que peut nous donner autrui, et plus on aspire à agir avec grandeur spirituelle en accord avec la conscience qu'on a de notre grandeur personnelle (on a une partie Divine en nous, on accède fréquemment à une grande intimité avec le Roi des rois, ...) ]

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+ Les sentiments de la Amida :

-> Dans les descriptions de ce que les gens ont vu et ressenti lorsqu'ils étaient cliniquement morts, le thème commun à de nombreux récits est celui d'une personne voyageant dans un tunnel sombre. Au bout du tunnel, une immense lumière engloutissait totalement la personne, qui était submergée par un sentiment d'amour et de sécurité extraordinaires. Elle se sent sans souci, à l'aise, belle, détendue et totalement heureuse d'être là.

Quel est ce sentiment qui est éprouvé?
Le verset nous dit que tant que nous sommes en vie, il est impossible pour l'homme de voir Hachem. Cependant, nos Sages nous disent que lorsqu'une personne décède, Hachem vient et se révèle à elle (voir Yalkout Chimoni sur Iyov - chap.922) et de nombreuses sources se réfèrent à la présence d'Hachem comme à une lumière brillante.
Ces personnes, au seuil de la mort, ont été exposées, de façon minimale, à la Présence d'Hachem. Cette exposition s'est accompagnée d'un sentiment d'amour et de chaleur irrésistible, de sécurité et de libération de tous les soucis, de bonheur et du désir de rester là.

Nous n'avons pas besoin d'attendre la mort pour ressentir l'amour et la proximité d'Hachem.
Hachem a le même amour pour nous dès maintenant et désire nous combler de Ses bontés et de Son amour infini.
Cependant, dans ce monde, nous ne sommes pas capables de voir cela ouvertement. Si c'était le cas, nous n'aurions pas de libre arbitre et ne pourrions faire que ce qui est bon aux yeux d'Hachem, et le but de notre présence dans ce monde est de choisir d'accomplir Sa volonté et de déclarer ainsi Sa royauté dans le monde. Pourtant, nous devons être conscients que cet amour est réel, en ce moment même.

Lorsque nous nous levons pour la Amida, fermons les yeux et imaginons un instant que nous sommes exposé à une lumière éclatante, qui nous enveloppe ensuite d'une chaleur immense, et sentons que nous sommes inondé d'un amour infini.
Ce sentiment génère en nous un calme et un bonheur absolus. Pendant quelques instants, "respirons" cet amour et cette chaleur de la proximité d'Hachem et profitons de la paix de l'esprit et de l'absence de soucis.
Après avoir éprouvé un tel sentiment, nous devrions déborder d'excitation et de joie pour remercier Hachem rien que pour cette sensation, ainsi que pour toutes les bontés et les beautés dont Il nous comble en permanence. Nous sommes maintenant prêts à prier Hachem.

Si une personne pouvait ressentir cette chaleur et cet amour à tout moment, son désir d'accomplir la volonté d'Hachem s'en trouverait renforcé. Il serait impossible de fauter au moment où l'on ressent l'immense amour d'Hachem nous envahir totalement.
De même, comment pourrait-on se plaindre de sa vie lorsqu'on est submergé par la chaleur et la beauté de la proximité d'Hachem?
C'est pourquoi, dans la dernière bénédiction de la Amida, nous demandons : "Bénis-nous, notre Père, de la lumière de Ton visage" (bar'hénou avinou koulanou kéé'had béor pané'ha).
Notre plus grand désir est de voir et de sentir cette grande lumière de la présence d'Hachem.

Une fois que l'on ressent cette lumière d'Hachem, on a le bien ultime et on ne fera que du bien aux autres, comme le veut Hachem.
Nous concluons en disant qu'Il nous a donné la paix (shalom), qui vient du mot "shalem" (complet). La lumière d'Hachem procure le sentiment d'achèvement et de perfection, que nous avons tout ce dont nous avons besoin dans notre vie et que nous ne désirons rien d'autre que cette proximité avec Hachem.

[rav Avraham Tabor]

+ La guémara (Béra'hot 48b) nous apprend que l'auteur de la première bénédiction du birkat hamazon n'est autre que Moché Rabbénou, qui l'a composée comme la bénédiction à prononcer sur la manne.
Chaque fois que nous disons le birkat hamazon, nous prononçons exactement la même bénédiction que Moché et tout le peuple juif dans le désert ont prononcée sur la manne miraculeuse il y a plus de 3 300 ans.
Et le message est le même : la nourriture que nous mangeons aujourd'hui vient directement d'Hachem et est aussi miraculeuse que la manne l'était à l'époque.
[rav Avraham Tabor]

La puissance du Yéhé Chémé raba

+ La puissance du Yéhé Chémé raba :

-> La phrase : "Yéhé Chémé rabba mévara'h léalam léal'mé almaya" est la réponse la plus importe du kaddich.
La guémara (Shabbath 119b) enseigne que lorsque l'on répond cette phrase [du kaddich] de tout notre pouvoir (au maximum de notre ferveur), alors cela a le capacité d'annuler un décret néfaste, prévu pour une durée de 70 ans.

-> Un midrach (Heikhalot rabbati 6:3) décrit la rencontre entre Rabbi Yichmaël (l'un des grands tanaïm qui vivaient à l'époque de la destruction du 2e Temple) et l'un des anges Célestes, qui pleurait abondamment et dont les larmes coulaient de ses yeux. L'ange le conduisit dans les chambres cachées du Ciel pour lui montrer ce qui attendait le peuple juif et lui montra un carnet contenant une liste de terribles décrets. L'ange lui répondit qu'il devait revenir le lendemain et qu'il lui montrerait alors des châtiments encore plus terribles et effrayants.
L'ange lui dit alors "Chaque jour, bien d'autres souffrances, encore pires que celles-ci, sont décrétées, mais s'ils entrent dans leurs synagogues et répondent "yéhé chémé raba", nous ne permettons pas à ces décrets de quitter ces chambres."

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+ Arrêter la guerre :

-> Le 'Hafets 'Haïm,, dans une lettre publique publiée au début de la Première Guerre mondiale (imprimé à la fin du 'Hafets 'Haïm al haTorah) écrit ce qui suit :
"Le tumulte qui a éclaté dans le monde est effrayant. Il affectera le monde entier et tous les juifs, à la fois physiquement et spirituellement. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un message du Ciel pour nous réveiller et nous inciter à revenir à Hachem ...
Nous devons crier à Hachem et lui demander de nous sauver ... Et chaque personne doit aller à la synagogue avec ses fils afin de faire la prière du matin, de l'après-midi et du soir spécifiquement avec un minyan, afin de répondre à "yéhé chémé raba", "kédoucha", et "baré'hou" parce qu'en faisant cela, de nombreux décrets sévères contre les enfants de l'école et les jeunes filles.
Ainsi, de nombreux décrets difficiles à l'encontre du peuple juif sont annulés chaque jour, comme nos Sages nous l'ont enseigné.
On ne peut imaginer le nombre de sauvetages qui seraient apportés au peuple juif si seulement tout le peuple, hommes et enfants, se réunissait chaque jour à la synagogue pour les 3 prières quotidiennes afin de répondre à "baré'hou" et "yéhé chémé raba" en public (minyan), et certainement, grâce à cela, plusieurs milliers d'hommes seraient épargnés de la mort ..."

=> Nous devons avoir à l'esprit que tout juif à un pouvoir énorme en récitant quelques mots.
On peut sauver de mauvais décrets sur la collectivité du peuple juif, mais aussi individuellement, par exemple au Etats-Unis on pourra éviter qu'un juif ne perde son emploi, ou bien permette qu'en Angleterre un juif guérisse d'une maladie mortel.
[on nous montrera après notre mort tous les impacts incroyables de ces quelques secondes, quelques mots ... ]

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-> Le Shomer Emounim écrit que la possibilité d'annuler des décrets sur le peuple juif en répondant "yéhé chémé raba" (que Son Nom soit grandi) signifie que la vie d'un autre juif peut dépendre du fait que vous l'ayez dit avec kavana.
Si vous l'avez fait, et que grâce à cela, il a été sauvé de la mort décrétée, vous avez une part dans toutes les bonnes actions qu'il accomplira pour le reste de sa vie, car il n'a pu les faire que grâce à votre mérite.
Non seulement vous avez une part dans toutes ses bonnes actions, mais vous pouvez également revendiquer une part dans toutes les actions de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants pour toutes les générations, car ils n'ont vu le jour que grâce à vous.
La récompense que vous pouvez obtenir est littéralement infinie!

-> Le Yessod véChorech haAvoda ajoute que c'est également un mérite pour les âmes dans le monde à Venir, qui grâce à notre prière sincère, sont autorisées à atteindre des niveaux plus élevés dans les Cieux et à se rapprocher d'Hachem.

De plus, le fait de répondre "yéhé chémé raba" est un accomplissement de la mitsva de sanctifier le Nom d'Hachem (vénikdachti béto'h bné Israël).
Puisque la récompense pour l'avoir dit apporte de l'aide à d'autres juifs, c'est aussi un acte de 'hessed, qui est une réalisation de la mitsva d'aimer son prochain juif (véaavta léréa'ha kamo'ha).
Le Shomer Emounim ajoute que l'on accomplit également la mitsva d'effacer le souvenir d'Amalek et d'aspirer à la guéoula finale (où le Nom d'Hachem sera pleinement grandi).

-> En outre, la guémara (Béra'hot 3a) rapporte que lorsque Hachem entend le peuple juif entrer à la synagogue et déclarer "yéhé chémé raba", Il secoue la tête et soupire, métaphoriquement parlant : "Heureux le Roi qui est loué de cette façon dans Sa maison, [ce qui fait référence au Temple] ; Qu'y a-t-il pour le père qui a exilé ses fils, et malheur aux fils qui ont été exilés de la table de leur père?"

Cela signifie qu'Hachem aspire à nouveau à la reconstruction du Temple, afin que "le père et le fils" soient réunis et que nous puissions proclamer Sa gloire.
"yéhé chémé raba" devient ainsi une raison pour Hachem de hâter l'arrivée du machia'h et la reconstruction du Temple.

"Vous n'avez pas besoin d'une permission spéciale pour parler à Hachem ; il n'y a pas d'heures d'ouverture de Son bureau. À tout moment, jour et nuit, vous pouvez avoir votre propre conversation en privée avec Hachem"
[rav Shach]

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-> Cette idée est décrite par la guémara ('Houlin 91a) comme un exemple de la façon dont Hachem chérit les juifs encore plus que les anges. Nous pouvons louer Hachem chaque fois que nous le souhaitons, alors que certains anges ne peuvent le faire qu'une fois par jour, d'autres une fois par semaine, par mois, par an ou pendant 7 ans, et d'autres encore doivent attendre 50 ans, et même alors, ne sont autorisés à louer Hachem qu'une seule fois et n'ont pas la permission de le faire à nouveau.

-> Tout juif affirme dans chacune de ses prières (Amida) que Hachem est "shoméa téfila" (Il écoute nos prières).

-> Le rav Shimshon Pinkous a témoigné que tout ce qu'il a accompli dans la vie est dû au fait que "j'ai parlé à Hachem de chaque chose".
[ introduction au Néfech Shimshon sur le siddour].

-> Dans la prière de Modim de la Amida, nous remercions Hachem pour les miracles et les merveilles qu'Il accomplit pour nous "à tout moment".
Le Pélé Yoetz (Beit Téfila) écrit que les miracles dont il est question ici sont le fait que nous pouvons parler à Hachem "à tout moment".

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-> Dans la 2e bénédiction de la Amida, nous disons : "Hachem est celui qui ressuscite les morts ... Il fait souffler le vent et Il fait descendre la pluie" (mé'hayé métim ata ... machiv aroua'h oumorid aguéchem).
Selon le rav Eliyahou Desslev, ils sont mis ensemble pour montrer que le vent qui souffle et la pluie qui tombe sont des événements miraculeux identiques au retour à la vie des morts. La seule différence est nous nous sommes habitués à la pluie et que nous ne voyons donc pas cela comme quelque chose qui sort de l'ordinaire.
[Hachem fait constamment des miracles pour nous, mais nous n'en avons pas conscience car ils sont cachés, car ils ont lieu trop fréquemment, ... ]

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-> Le Maharcha (Kidouchin 29b) écrit que nos Sages nous enseignent que nous ne sommes pas autorisés à nous placer dans une situation dangereuse et à compter sur le fait qu'Hachem accomplira un miracle pour nous sauver.
Toutefois, écrit-il, le fait d'être sauvé par la prière n'est pas considéré comme un miracle. Il est "naturel" que nos prières provoquent des événements miraculeux, car si nous considérons que tout ce qui se passe dans notre vie est un miracle et n'est contrôlé que par Hachem, alors il n'y a rien d'extraordinaire à ce qu'Hachem puisse changer le cours du monde pour vous aider.

[le Néfech ha'Haïm dit qu'à chaque seconde, Hachem recrée le monde.
En ce sens, le rav Chakh pouvait prier par exemple, pour que lorsque D. recréera le monde, il s'agisse d'une création parfaite, sans aucun défaut. Pour que le monde soit parfait, il faut que cet homme soit en parfaite santé. ]

-> Le rav Shach a écrit un jour à un étudiant qui traversait une période difficile : "Il n'est pas nécessaire d'être brisé. Un juif doit être heureux de pouvoir se tenir devant Hachem(qui seul peut tout) et lui demander : "S'il te plaît, guéris-moi!"

Réflexions sur le but principal des prières

+ Réflexions sur le but principal des prières :

-> Selon le Rambam (Hilkhot Téfila 1:1), une des 613 mitsvot est de prier tous les jours.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 32a) disent : "il faut toujours commencer par dire les louanges d'Hachem, et ensuite seulement prier."

Le Mabit (Beit Elokim) explique :
"En ce qui concerne la prière, l'homme doit réaliser avant de prier qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui soit capable de répondre à sa demande ou d'exaucer son désir, car c'est Lui qui a créé le monde, et c'est Lui qui est conscient de tout ce qui se passe.
Par conséquent, on doit d'abord louer Hachem pour affirmer qu'on réalise qu'en raison de Sa louange et de Sa grandeur, du fait qu'Il contient le monde et n'est pas contenu par lui, il convient de ne prier que Lui, car c'est Lui qui rend l'homme pauvre ou riche, qui abaisse et élève, qui dit et fait, et personne ne peut Lui dire ce qu'Il doit faire.
Une fois que l'on a compris cela, c'est à Lui que l'on adresse ses demandes."

-> Nos Sages nous disent qu'avant de prier et d'énumérer nos demandes, nous devons d'abord nous rendre compte que nous avons atteint la bonne adresse, c'est-à-dire que nous comprenons que le seul qui peut nous fournir tout ce que nous sommes sur le point de demander, c'est Hachem.
Nous commençons donc par chanter de nombreuses louanges de la grandeur et de la bonté d'Hachem, de Sa puissance infinie et de Sa suprématie.
Loin d'être une fausse flatterie, cette exigence de commencer la prière par la louange d'Hachem est la nécessité la plus fondamentale et la plus cruciale. Sans cela, la personne ne se rend pas compte qu'elle s'adresse à Celui qui peut l'aider.

[au-delà de remercier D. pour Ses bontés passées (se rendant compte que c'est grâce à Lui), les louanges sont aussi là pour développer notre certitude que notre aide peut venir uniquement d'Hachem, et de rien d'autre (rien ne peut se passer sans décret divin). ]

-> Le midrach se demande pourquoi nous prions et ne sommes parfois pas exaucés.
Il répond : "Parce qu'ils ne connaissent pas le saint Nom d'Hachem" (michoum chéénam yod'im ét chem haKadoch).
Le rav Munk explique que le Saint Nom signifie la connaissance de la grandeur et de la nature toute-puissante d'Hachem. Si quelqu'un se lève pour prier avec la conviction totale qu'il s'adresse à la puissance suprême (rien ne Lui est trop grand grand/dur ou petit), il demandera beaucoup plus sincèrement et aura plus de chances d'être exaucé.
À cette fin, nous devons commencer notre prière en exposant les louanges d'Hachem.

Le Séfer ha'Ikarim (4e essai, chap.47) ajoute que cela ne suffit pas. Supposons qu'une personne soit convaincue de la grandeur d'Hachem et sache qu'Il pourrait tout lui donner. Cependant, s'il ne se sent pas digne de recevoir et suppose donc qu'Hachem ne voudra pas lui donner, il ne demandera pas sincèrement à Hachem. [notre yétser ara nous laisse penser : qui es-tu pour que Hachem t'exauce? Tu n'es pas un grand tsadik, tu as pleins de fautes ... ce faisant nous ne prions pas au maximum! ]
C'est la raison pour laquelle notre prière ne sera pas exaucée. Hachem nous comble de Ses bénédictions sans fin parce qu'Il désire faire preuve de bonté à notre égard, que nous le méritions ou non. [Il écoute même les non-juifs, même les grands réchaïm qui lui demandent de l'aide. Car c'est une loi de ce monde : tu demandes à Hachem, et Il t'écoute! Mais si l'on demande pas, alors des bontés vont rester au "Ciel". ]
Ce n'est qu'une fois que l'on y croit pleinement que l'on peut approcher Hachem et lui demander tous ses désirs, confiant dans le fait d'avoir trouvé Celui qui peut l'aider et Celui qui l'aidera.

[ainsi, louer Hachem c'est prendre mesure de Sa grandeur infinie : Il peut tout, mais surtout Il désire et apprécie la prière de tout juif (peu importe ses actes : tsadik ou racha).
De même que D. est infini, on doit avoir une ambition infinie pour nos prières.
Hachem ne nous exauce pas en fonction de nos mérites, mais par une "bonté gratuite" (matnat 'hinam). ]

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+ Ne jamais perdre espoir :

-> Le Malbim développe cette idée.
Nous apprenons de nombreuses lois de la prière grâce à 'Hanna qui, après avoir été stérile pendant 19 ans, s'est rendue au Michkan pour prier afin d'avoir un enfant. Hachem a répondu à sa prière et elle a donné naissance à Shmouel, l'un des plus grands prophètes de l'histoire juive.
Pourquoi a-t-elle attendu si longtemps avant d'aller prier?

Le Malbim répond que chaque année, Elkana, son mari, l'un des plus grands sages de la génération, se rendait au Michkan pour les fêtes et priait en son nom. Cette année-là, 'Hanna était bouleversée par sa situation et le verset nous rapporte qu'Elkana lui dit : "Pourquoi pleures-tu? Je suis certainement meilleur pour toi que 10 enfants".
A ce moment-là, 'Hanna réalisa qu'au fond d'elle-même, son mari avait abandonné l'espoir qu'elle ait un jour des enfants et essayait de la consoler en lui disant qu'au moins, elle avait un bon mari.
Elle a alors compris qu'il ne servait plus à rien de continuer à l'envoyer prier pour elle, car s'il ne croyait pas que ses prières seraient exaucées, elles ne le seraient certainement pas.

Elle n'avait donc pas d'autre choix que d'y aller elle-même, parce qu'elle avait toujours la foi totale qu'Hachem pouvait lui accorder des enfants.
Dans sa prière, elle fut la première personne de l'histoire à s'adresser à Hachem en l'appelant "Hachem Tsévakot" (le D. des innombrables corps célestes et de l'immensité de l'espace).
Ce choix de nom était une affirmation de sa conviction de la grandeur infinie d'Hachem, sur laquelle elle fondait sa confiance dans le fait que, même après toutes ces années, il lui était tout à fait possible de porter un enfant.
Elle fut récompensée par la naissance d'un fils qui devint l'un des grands dirigeants du peuple juif.

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+ L'élément fondamental de la prière :

-> Comment pouvons-nous justifier qu'immédiatement après avoir terminé nos nouvelles demandes, nous rendions grâce comme si elles avaient déjà été exaucées?

Le Mabit (Beit Elokim) explique :
"Ils (les Sages) nous ont enseigné ici l'un des principes fondamentaux de la prière, à savoir que l'objectif de quelqu'un lorsqu'il prie ne doit pas être que ses prières soient exaucées. Le but de la tefila n'est pas d'obtenir une réponse à ses demandes, mais plutôt de montrer qu'il n'y a personne au monde à qui il convient de s'adresser en dehors d'Hachem, et de réaliser qu'il manque absolument de tout ce dont il a besoin dans ce monde et qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui puisse lui fournir ce dont il a besoin.
On Lui fait part de tous ses besoins pour démontrer ce point, et finalement la récompense viendra.
Cependant, le but de la prière n'est pas de prier simplement pour obtenir tous ses désirs. Et s'il avait su qu'il ne serait pas exaucé dans cette prière, il ne l'aurait pas prononcée."

-> La prière n'est pas une routine qui consiste à demander gentiment et à recevoir automatiquement ce que l'on a demandé, comme un parent qui refuse de donner à son enfant tant qu'il n'a pas dit "s'il te plaît".
Le but de la prière est complètement différent : il s'agit d'arriver à la réalisation la plus claire possible que, par moi-même, je n'aurais même pas les choses les plus élémentaires de la vie, ni la santé (même pas respirer une seconde de plus!), ni les enfants, ni le revenu, ni le bonheur, ni quoi que ce soit dont j'ai besoin ou que je désire dans la vie, et que Le seul qui puisse tout fournir est Hachem.
=> Ainsi, plutôt que d'obtenir quelque chose (comme un distributeur de billets), la prière est comme un exercice de musculation spirituelle, où le but est de renforcer profondément en nous que : "Une personne doit se rendre compte qu'elle manque absolument de tout ce dont elle a besoin dans ce monde, et qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui puisse lui fournir ce dont il a besoin."

-> C'est en ce sens que nous pouvons comprendre la prière du roi Shlomo lors de l'inauguration du Temple, dans laquelle il demanda à Hachem que toute prière faite par un non-juif soit exaucée sans condition, alors qu'un juif ne devrait être exaucé que s'il le mérite.
Si un non-juif priait et n'était pas exaucé, il pourrait en venir à douter de l'existence d'Hachem ou du moins de ses capacités.
Un juif, en revanche, ne prie pas pour être exaucé. Même s'il n'obtient pas ce qu'il a demandé, il a atteint le but de la prière : créer/renforcer un lien avec Hachem et démontrer qu'il est conscient que sa vie et ses besoins sont entre les mains d'Hachem (voir Rachi sur Méla'him II 8,43).

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-> Si le but essentiel de la prière est d'atteindre la réalisation qu'Hachem est le seul à pouvoir me fournir ce que je veux, et que la prière n'est pas simplement un moyen de recevoir ce que j'ai demandé, alors dès que j'ai terminé mes demandes, j'ai déjà atteint avec succès le but de la prière et je peux remercier Hachem de m'avoir permis d'y parvenir. [c'est un succès car son but essentiel a été atteint! ]
Le 'Hovot haLévavot ('Hechbon haNéfech - chap.3) cite l'un des tsadikim qui terminait sa prière quotidienne par la déclaration suivante :
"Je ne T'ai pas fait part de tous mes besoins pour T'encourager à me les donner, car Tu sais ce qui est le mieux pour moi et comment me traiter.
Je l'ai fait plutôt pour que je sente combien j'ai besoin de Toi et pour T'exprimer que je mets toute ma confiance en Toi."

-> Le mot hébreu pour "monde" est "olam" qui est lié à "néélam" (être caché).
Nous n'avons pas de vision claire d'Hachem dans ce monde et Il semble nous être "caché". Même après avoir atteint une conviction clair et évidente de Son contrôle total sur le monde pendant la prière, nous allons parfois à nos occupations dans le monde extérieur et soudain Hachem "disparaît".
Nous sommes confrontés aux lois de la nature et à une vie de cause à effet qui semble défier toutes les leçons que nous avons apprises pendant notre prière, et nous sommes en grand danger de perdre toutes les connaissances que nous avons acquises.
[notre yétser ara, la façon de penser du monde environnant, la facilité de ne pas vouloir être redevable aux bontés constantes d'Hachem, ... et c'est pourquoi nous disons les mêmes prières tous les jours, car nous avons de nouveau besoin de nous renforcer. ]

C'est pourquoi nous devons prier encore et encore pour lutter constamment contre les influences extérieures et nous rappeler continuellement, selon les paroles du Mabit :
"Le but de la prière est de reconnaître et de démontrer qu'il n'y a personne au monde à qui il convient de s'adresser en dehors d'Hachem, car Il est le Maître du monde, et nous manquons de beaucoup de choses, comme cela est mentionné dans notre prière.
Nous les lui mentionnons afin de nous rendre compte qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui puisse répondre à nos besoins ou qui puisse nous sauver de toutes nos peines, et nous nous déchargeons sur Lui de notre fardeau."

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+ Prier = faire le but de la création du monde :

-> Nous avons vu dans le Mabit que le but de la prière est de reconnaître que nous manquons de tout ce dont nous avons besoin dans la vie et que seul Hachem, qui est le Créateur du monde, est seul capable de nous le fournir.
Le Ramban nous enseigne que ce n'est pas seulement l'objectif de la prière, mais aussi le seul but pour lequel Hachem a créé le monde.
En d'autres termes, chaque fois que l'on prie Hachem, on accomplit la kavanat hayétsira (l'intention de la Création du monde).

Dans les mots du Ramban :
"La signification de toutes les mitsvot est que nous devons croire en Hachem, notre D., et reconnaître qu'Il est notre Créateur. C'est le but de toute la création, car il n'y a pas d'autre raison à la création, et Hachem n'attend rien d'autre des humains qu'ils sachent et reconnaissent leur D. qu'Il les a créés.
Le but de nos prières et de nos synagogues, ainsi que l'importance de la prière publique, est qu'il y ait un lieu commun où les gens se rassemblent et reconnaissent qu'Hachem les a créés et les soutient, et qu'ils rendent ce fait public et Lui proclament : "Nous sommes Tes créations!""

-> Nous disons dans nos prières : "Béni soit-Il, notre D., qui nous a créés pour Sa gloire" (chébaranou likhvodo). L'Aboudraham (commentaire sur le Siddour) explique : "Hachem nous a créés pour Le louer, car telle est Sa gloire."
L'homme a été créé uniquement pour servir et louer Hachem, et ce faisant, il apporte honneur et gloire à Son Grand Nom.

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-> "Hachem a créé le monde uniquement pour que les gens aient de la "yir'a" de Lui."
Que signifie "yir'at Hachem" (généralement traduit par "crainte d'Hachem")?
La racine "roé" (ראה) signifie "voir", et le rav Shimshon Raphael Hirsch explique que "yir'at Hachem" ne signifie pas avoir craindre Hachem, mais plutôt être constamment conscient de Sa Présence :
"La pensée de Sa grandeur ne vous quitte jamais, et que partout, toujours et en toute chose, vous voyez le D. tout-puissant, grand, créatif, omniprésent, régnant sur tout ... "yir'at Hachem" signifie, strictement, de voir D. partout et de sentir votre propre petitesse dans Sa grandeur".
[bien entendu, le résultat d'une telle prise de conscience sera d'avoir une crainte d'Hachem et de ne pas Lui désobéir ou de faire quoi que ce soit qui ne soit pas conforme à Sa volonté]

=> En résumé, la "yir'at Hachem" est la conscience constante de la présence d'Hachem dans tout ce qui se passe. Cette prise de conscience est ce que le Ramban décrit comme le but de toute la création.
Et c'est l'objectif de nos prières de développer en nous une conscience profonde et sincère qu'Hachem est derrière toute chose (rien ne peut se passer sans qu'il fasse un décret le permettant).

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-> Le rav Israël Salanter a dit un jour avec humour : "Beaucoup de gens déclarent qu'Hachem est le roi des 7 cieux et des 4 coins du monde, mais ils oublient de l'accepter sur eux-mêmes!"
On peut dire qu'Hachem est le guérisseur des malades et, en même temps, penser qu'on est tout à fait capable de s'en occuper soi-même. On peut trouver un bon médecin et prendre des médicaments, et on ira bien. Cela prouve qu'on ne croit pas au contrôle total (à 1000%) d'Hachem sur le monde.
Qui m'aide à trouver le meilleur médecin? Qui fait en sorte que les médicaments soient efficaces?
Ce sont toutes les mains d'Hachem qui le font. C'est pourquoi nous devons demander à Hachem de nous guérir.
Les personnes qui peuvent se débrouiller seules ne demandent pas aux autres de les aider. En demandant l'aide d'Hachem, nous faisons une double déclaration : Nous ne pouvons pas nous aider nous-mêmes, et Toi seul peut le faire (Tu as des pouvoirs illimités, et un amour inconditionné pour nous).
Ce n'est qu'en niant nos propres capacités que nous déclarons pleinement le contrôle total et absolu d'Hachem sur nos vies.

-> Rachi (Vayétsé 30,8) propose une traduction de "tefila" par "une connexion".
La prière permet d'analyser et d'améliorer notre conscience et notre compréhension d'Hachem, créant en fait une relation et un lien entre nous et Hachem.
C'est le but ultime de la prière : ouvrir la voie à une vie de proximité et d'intéraction avec le Créateur du monde.
[pour nous, l'occasion de la prière est un but en soi. C'est un moment privé qu'on a entre nous et Hachem, où l'on peut créer une relation étroite avec papa Hachem (le boss de tout).
Nos demandes n'étant que des prétextes "secondaires" (à ces moments de proximité), car notre passage sur terre est afin de construire/muscler notre connexion/relation avec D. ]

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+ Le grand nom d'Hachem

Nous disons dans le kadich : "Que Son grand Nom soit béni pour toujours" (yéhé chémé rabba mévara'h léalam). La guémara (Shabbath 119b) dit que quiconque récite cette prière du kadich avec une concentration totale est récompensé par l'annulation de tout décret sévère à son encontre.
Les Tossafot cite un midrach qui dit que lorsque les juifs entrent dans une synagogue et récitent cette prière à haute voix, cela annule les décrets sévères qui ont été pris à notre encontre.

Qu'y a-t-il de si spécial dans cette prière du kadich qui peut renverser des désastres potentiels?

Le "grand nom d'Hachem" (chémé rabba) signifie la plus grande perception de D. qu'il soit possible à l'homme d'avoir. En d'autres termes, il s'agit de la reconnaissance la plus claire possible de l'existence de D. et de son contrôle sur le monde. Nous prions pour que le monde entier (c'est-à-dire chaque créature et chaque être humain), pour l'éternité (à chaque seconde et dans toutes les situations possibles, pour tous les temps), parvienne à cette reconnaissance d'Hachem.
En bref, il s'agit d'une prière pour que toute l'humanité accomplisse la kavanat hayétsira (l'intention avec laquelle D. a créée le monde).
Lorsque quelqu'un utilise tous ses efforts et sa concentration pour prier sincèrement afin que le monde atteigne le grand objectif qu'Hachem a prévu pour lui, sa récompense est que les décrets sévères sont annulés.
En effet, ces décrets ont pour seul but de nous ramener sur le bon chemin, de nous rappeler Hachem et de revenir à Ses voies. Si quelqu'un est déjà conscient qu'Hachem contrôle le monde et qu'il prie et espère que tous les autres le réalisent également, il n'est pas nécessaire d'apporter d'autres décrets sévères comme moyens pour le pousser à le lui rappeler.

[rav Avraham Tabor]

"Les mots de notre prière sont comme de la dynamite, mais les mots prononcés avec kavana sont comme une bombe atomique".
[rav Shimshon Pinkous]

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-> La prière que nous prononçons se compose de 2 parties : les mots que nous disons et les pensées (kavana) élevées qui les accompagnent.
[ nous terminons nos prières par : "Que les expressions de ma bouche et les pensées de mon cœur trouvent grâce devant Toi, Hachem" (yiyou lératson imré fi véégyon libi léfané'ha). Nous demandons que les 2 parties de la prière, les mots réels que nous avons prononcés et la kavana que nous avions à l'esprit, soient favorables aux yeux d'Hachem. ]
La partie la plus importante est la kavana que nous avons à l'esprit en prononçant les mots, mais sans verbaliser les mots, on ne remplit pas son obligation de tefillah.

Cette relation entre la kavana et la récitation est comparée à la relation entre l'âme et le corps.
Il est évident que l'essence d'un être humain est son âme (sa personnalité et sa source de vie), mais sans un corps physique, l'âme ne peut pas vivre ou fonctionner dans ce monde.
La kavana que nous avons pendant nos prières est la vie et l'âme de la prière, mais elle est inutile sans son corps, les mots eux-mêmes.
[rav Avraham Tabor]

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La guémara (Béra'hot 15b) note que l'on doit être très attentif à prononcer correctement les mots de notre étude de la Torah et de notre. Par exemple, si un mot commence par la même lettre que celle qui termine le mot précédent, il faut marquer une légère pause entre les deux mots pour s'assurer qu'on a bien dit deux mots distincts et qu'on ne les a pas lus comme un seul long mot incompréhensible.

Le Yessod véChorech haAvodah cite le récit d'un pieux tsadik qui rencontra un jour Eliyahou haNavi et lui demanda pourquoi il n'était toujours pas venu annoncer que le machia'h était en route.
Eliyahou haNavi répondit : "Parce que les gens ne savent pas qu'il faut faire attention dans leur prière à lire les mots et les voyelles correctement".
L'auteur donne l'exemple suivant : si quelqu'un veut faire une bénédiction avant de manger et qu'il la marmonne sans prendre soin de prononcer les mots correctement, cela équivaut à ne pas en dire du tout et c'est comme s'il avait mangé sans dire de bénédiction.

[ selon la halakha stricte, on remplit son obligation même sans s'assurer qu'on a lu chaque mot correctement, mais ce n'est qu'un bédiavad (pas idéal) et ce n'est certainement pas la manière correcte de faire une bénédiction (voir Shoulchan Aroukh ibid. 62:1 et Michna Broura). ]

L’impact de l’humilité sur nos prières

+ L'impact de l'humilité sur nos prières :

-> "Plus que le maître de maison ne fait pour l'indigent, l'indigent fait pour le maître de maison" (midrach Vayikra rabba 34:8).
Lorsqu'une personne prie, elle doit se considérer comme appauvrie, comme si elle n'était rien, ainsi qu'il est dit : "Une prière pour le pauvre" (téfila léani ki yaatof - Téhilim 102,1).
[cette phrase peut être comprise comme signifiant : "La prière est quelque chose que l'on doit aborder comme si l'on était un pauvre" (en mérite, que l'on dépend pour tout à 100% d'Hachem, sans aucun plan B) ]

Lorsqu'une personne se considère comme importante (par son orgueil), une accusation est portée contre elle d'en haut.
De plus, les seules klipot (forces d'impureté/du mal) qu'une telle personne est capable de couper de leur source de force vitale, sont ceux qui correspondent à sa stature actuelle, mais pas celles qui sont soit plus élevées que son niveau, soit plus bas, puisqu'elle n'a aucun lien avec eux.
Mais lorsqu'une personne est humble, se considérant comme un pauvre, alors elle est capable de couper [toutes les klipot] même celles qui existent aux niveaux inférieurs.
[en se sentant "néant" (face à la grandeur infinie d'Hachem), nous réduisons à néant les anges Accusateurs qui pourraient empêcher nos prières d'être exaucées. ]

En se considérant comme pauvre et humble, et en priant, on accorde en fait de la bonté à D., car, comme nous l'avons mentionné plus haut, "plus que le maître de maison ne fait pour le pauvre, le pauvre fait pour le maître de maison."

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,19]

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=> L'humilité nous permet d'affaiblir les forces du mal.
Nos prières étant plus exaucées, nous faisons davantage plaisir à Hachem car Il pourra davantage nous combler de belles bénédictions.

La "téfila" (prière), est un terme renvoyant à l'attachement et à la connexion. La prière permet de nous attacher et de nous lier avec Hachem.
L'homme est fini, alors que D. est infini. Ainsi, par la prière, une personne s'élève d'un état fini à un état infini.
[...]

Il est dit dans la guémara (Baba Batra 10a) qu'une personne doit donner à la tsédaka avant la prière.
La charité (tsédaka) a pour propriété de détruire les klipos (forces d'impureté/mal), ce qui permet à une personne de prier ensuite avec un cœur pur.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,19]

Hachem prend plaisir à la prière de tout juif

+ Hachem prend plaisir à la prière de tout juif :

-> Toute personne doit renforcer sa conviction que Hachem accepte la prière d'absolument chaque juif.
Bien que D. soit appelé "grand, courageux et redoutable" (El hagadol, aguibor véanora - Amida) et que "personne ne puisse épuiser ses louanges [à faire à D.]" (Téhilim 65,2), la prière du peuple juif est très précieuse aux yeux d'Hachem.
Même si un juif se trouve à un niveau spirituel très bas, D. tire un immense plaisir de ses prières.

Cependant, une personne ne devrait pas penser, que si la bonté de D. est si grande, alors quel est le besoin pour elle de prier avec un cœur brisé et contrit?
Après tout, même si elle ne le fait pas, D. acceptera sûrement sa prière!
Il ne faut pas penser cela.

Avant chaque prière, on devrait plutôt réfléchir à la multitude d'anges qui servent Hachem. Bien que chaque ange [classique] couvre un tiers du monde (midrach Béréchit rabba 68:12), tous ces anges sont aussi minuscules qu'une graine de moutarde comparés à un seul ange de dit "ofan" (les ofanim), et tous ces ofanim, comparés à un seul ange dit 'haya (les 'hayot), sont également minuscules.
Lorsque nous comparons ces 'hayot au Trône de gloire de D., ils ne sont rien non plus [comme inexistants en comparaison].
Et tous les anges demandent : "Où est la gloire de D.?"(ayé mékom kévodo - répétition du moussaf).
Alors maintenant, cher [lecteur] mortel, laisse tes oreilles entendre ce que ta bouche dit dans tes prières quotidiennes (1ere bénédiction avant Shéma du matin) : "Ces anges sont tous bien-aimés, tous sont purs, tous sont puissants, tous sont saints, et tous accomplissent la volonté de leur Créateur avec crainte et avec effroi" (koulam aouvim ...).
Si ces grands anges servent Hachem de cette manière, une personne devrait d'autant plus trembler et frémir lorsqu'elle se tient debout pour prier [en face à face] devant un si grand Roi. Tous ses membres devraient véritablement trembler ...

De cette prière, Dieu tire un immense plaisir, et cette prière suscite la générosité de D. pour tous les mondes. Car tout dépend des actes des mortels, de nos prières, de nos chants et de nos louanges.
C'est ainsi que nous pouvons discerner la grande bonté d'Hachem. Bien qu'Il soit un Roi redoutable, comme nous l'avons expliqué plus haut, il n'en reste pas moins qu'à Ses yeux, nos paroles sont extrêmement précieuses, que ce soit dans notre étude de la Torah ou dans notre prière.

Nous pouvons ainsi reconnaître le grand amour d'Hachem pour nous. Il est si grand qu'Il nous appelle Ses "frères", comme l'explique le Zohar (2:55b) dans le verset "Pour l'amour de mes frères et de mes amis" (léma'an a'haï véréaï - Téhilim122,8).

Il s'ensuit qu'en raison de cet attribut, à savoir que D. désire nos prières et nos louanges, en dépit de notre si grande médiocrité, Hachem est quelque peu compréhensible pour nous après tout.
C'est pourquoi nous disons "Tu" (ata), en nous référant à D. (dans nos bénédictions) à la 2e personne du singulier, lorsque nous "Te reconnaissons". Cela est possible parce que nous sommes "tes frères", comme nous l'avons expliqué plus haut.
[cela témoigne de l'immense proximité, affection et complicité que nous avons aux yeux d'Hachem, peu importe ce qu'on a pu faire de bien ou de mal. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,8]