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Parvenir à accepter avec amour les difficultés

+++ Parvenir à accepter avec amour les difficultés / souffrances :

"Yaakov déchira sa tunique, se vêtit d'un cilice et prit le deuil pour son fils pendant de nombreux jours" (Vayéchev 37,34)

-> Le midrach (Béréchit rabba 84,20) commente :
Puisque Yaakov se revêtit d'un cilice, celui-ci ne quittera pas ses fils et sa descendance ...
"Mordé'haï se couvrit de cilice et de cendre" à l'époque d'Assuérus lorsque Haman le racha décréta de tuer et d'anéantir tout le peuple d'Hachem (Méguilat Esther 4,1).

-> Le 'Hatam Sofer explique :
Le travail de l'homme dans ce monde est de parvenir à accepter les épreuves qu'il subit avec amour et joie en sachant que grâce elles, il se purifie et se rapproche de son Créateur.
Et c'est précisément cette joie qui le sortira finalement des souffrances et de l'obscurité vers la lumière.
De fait, Yaakov avait toujours accepté les vicissitudes de l'existence avec joie : Essav, Lavan, Dina, ... jusqu'à ce qu'advienne l'épreuve de vérité de Yossef.
Dans celle-ci, le yétser ara frappa Yaakov sans pitié. En effet, ce dernier savait que tout son monde futur dépendait de cela, comme l'enseigne Rachi (Vayéchev 37,35) : "Hachem avait transmis un signe à Yaakov selon lequel si aucun de ses fils ne mourait de son vivant, il pouvait être assuré de ne pas contempler le Guéhinam."
Il ne put alors supporter cette souffrance et versa des larmes amères en se couvrant d'un cilice.

C'est à cause de cela que sa descendance, elle non plus, ne fut pas toujours capable de surmonter la crainte face au poids des épreuves, et que les juifs au cours des générations durent se revêtir également d'un cilice et prendre le deuil face à l'adversité.
Mais en réalité, c'est cela qui est demandé à chaque juif : accepter avec amour les difficultés en sachant que la moindre épreuve supportée en silence vaut plus que plusieurs prières.

-> Le 'Hatam Sofer explique d'après cela que la raison pour laquelle Esther organisa un festin à l'intention du roi et de Haman, était d'exprimer par cela sa joie à l'égard d'Hachem et sa confiance dans le fait que la délivrance était proche.

Confiance en soi & l’orgueil de la sainteté

+++ Confiance en soi & l'orgueil de la sainteté :

"Elle le saisit par son vêtement ... Il laissa son habit dans sa main, s'enfuit et sortir au dehors" (Vayéchev 39,12)

-> Le terme "bévigdo" (son vêtement - בְּבִגְדוֹ), signifie également : une rébellion, une révolte.
Le Beit Avraham explique que la femme de Potiphar a essayé de convaincre Yossef qu'il était un rebelle envers Hachem, et qu'ainsi c'était normal d'en venir à fauter.
[elle lui disait puisque tu es un rebel et fauteur, alors pourquoi ne pas transgresser "juste" cette faute aussi? ]

-> "Ne sois pas un racha à tes yeux" (al té'i racha bifné atsmé'ha - Pirké Avot 2,13)
Le Rambam commente : "Ne te considère pas comme un racha, car si tu te considères comme étant de faible valeur, alors tu ne donneras pas d'importance au fait de fauter."
[de même que je suis un nul, alors c'est normal que je fasse des actes nuls (fautes)!]

-> "Il n'y a personne qui soit plus grand que moi dans cette maison" (Vayéchev 39,9)
Le rabbi de Kobrin explique que Yossef se disait : "Je suis la plus grande personne au monde. Il n'y a personne de plus grand que moi".
Grâce à ses pensées d'encouragement, il a été capable de surmonter son yétser ara.
[lorsque le yétser ara essaie de nous convaincre à fauter, nous devons lui déclarer : "Je suis très distant de la faute. Je fait partie des tsadikim d'Hachem (au regard des capacités que D. m'a donné). A chaque bonne action j'apporte un plaisir énorme à Hachem. Comment puis-je fauter!"
On appelle ça de l'orgueil de la sainteté (gaava déKédoucha)]

[ Yossef se disait : "Personne n'est plus grand que moi. Je suis la plus grande personne au monde. Je fais partie des tsadikim". Avec cette pensée encourageante à l'esprit, il fut en mesure de réussir l'épreuve.
"Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21) = en un sens, chaque juif (quoiqu'il puisse faire comme faute garde toujours une partie d'âme pure), ayant une racine de tsadik. Ainsi tout juif doit se voir comme tsadik (pouvant impacter magnifiquement le monde) = koulanou tsadikim. ]

-> "A l’époque qui précédera l’arrivée du machia’h, l’effronterie grandira" (guémara Sota 49b)
Le Sfat Emet explique qu'avant que le machia'h ne vienne, les gens seront effrontés en disant : "Je sui un tsadik! Je suis spécial!"
[Grâce à cette orgueil, cette fierté, nous pouvons conquérir notre yétser ara.]

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-> On peut citer en exemple les paroles du rav Wolbe (Alé Chour) :
"Chaque personne est obligée d'être consciente qu'elle a une valeur énorme.
Cela ne fait pas allusion à une estime de soi illusoire, qui est basée sur un sentiment d'arrogance de se sentir meilleur que les autres, mais à une réelle estime de soi qui est totalement incroyable de par son immensité.

Chaque personne est obligée de se dire : "Le monde n'a été créé que pour moi" (guémara Sanhédrin 37a).
Rachi de commenter : "J'ai l'importance du monde entier".

Chaque personne est un phénomène unique, un événement qui n'a jamais eu lieu avant et qui n'aura plus jamais lieu ensuite.
Tu es un mélange unique de traits de caractère et de personnalité.
Tu es unique dans ta constellation familiale, né à un moment spécifique de l'histoire, et dans un environnement spécifique.
Cette unicité te donne une énorme importance, car il n'y a que toi qui peut accomplir les missions uniques de ta vie."

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-> "Afin de faire savoir à l'homme Sa Puissance" (Téhilim 145,12)

Le Yessod haAvoda le commente en disant que cela se réfère à l'homme lui-même : il lui incombe de se faire savoir à lui-même que des forces extraordinaires sont enfouies en lui, et tout son travail est de les dévoiler et de les exploiter.

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-> "Yaakov aimait Yossef plus que tous ses fils ... et il lui fit une tunique de fine laine" (Vayéchev 37,3)

La guémara (Shabbath 10b) nous enseigne que le traitement de faveur que Yossef a reçu de son père Yaakov, a entraîné que ses frères deviennent jaloux de lui, ce qui les a menés à le vendre comme esclave, causant finalement la descente des juifs en Egypte et le fait qu’ils y deviennent esclaves.

=> Pourquoi Yaakov a-t-il donné la tunique à Yossef?

Nos maîtres du moussar expliquent que c'était afin d'élever l'estime de soi de Yossef.
Il est fort probable que Yossef a subi des épreuves beaucoup plus difficiles que ses frères. Il a vécu parmi les non-juifs pendant de nombreuses années, d'abord en tant qu'esclave et ensuite comme premier ministre.
Rachi écrit : "Yossef, qui était devenu roi après avoir été emmené en captivité parmi les non juifs, s’était néanmoins maintenu dans sa piété" (Vayé'hi 47,31)
Ainsi, si Yossef a pu réussir à passer de difficiles épreuves, tout en restant un tsadik, c'est grâce à l'honneur qu'il a pu recevoir avec son vêtement unique.
[si je suis si grand aux yeux de mon père, je me dois de lui faire honneur en agissant avec grandeur!]

-> Rachi (v.37,3) [ainsi que le Baal haTourim] écrit : les 4 lettres qui composent le mot passim (à rayures – פַּסִּים) préfigurent les malheurs qui atteindront Yossef : Potifar (pé), les marchands (so’harim – samé’h), les Yichmaélim (youd) et les Midyanim (mèm).
Nos maîtres du moussar expliquent que cette tunique à rayures (passim) fait allusion aux 4 fois où Yossef a été vendues, car le but de la tunique était d'augmenter la confiance en soi de Yossef afin qu'il puisse surmonter ces difficiles épreuves.

-> La pire chose que peut nous faire le yétser ara est de nous faire oublier que nous sommes le fils d'Hachem (ben chel Mélé'h).
[rabbi Shlomo de Karlin]

[la plus grande arme du yétser ara est de nous persuader que nous n'avons pas tant de valeur spirituelle que cela. (en ce sens, il nous dit : soit humble, ne te considère pas comme quelqu'un d'important)
Nous devons avoir une confiance en soi spirituelle afin de pouvoir avoir du répondant à notre yétser ara.
(l'orgueil de la sainteté : gaava déKédoucha)]

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-> La guémara (Baba Métsia 85a) rapporte que Rabbi Chimon bar Yo'haï avait un petit-fils appelé Yossi qui est "sorti du chemin (déré'h)" et devint un grand fauteur.
Rabbi (rabbi Yéhouda HaNassi) en entendit parler et voulut ramener le petit-fils de Rabbi Shimon à la Torah. Il engagea un professeur de Torah pour Yossi, lui donna la semi'hah (ordination rabbinique), l'habilla d'un manteau d'or, du type de ceux que portent les rabbanim, et demanda à tout le monde de l'appeler "rabbi".
Ces mesures permettent à Yossi d'avoir une meilleure opinion de lui-même et il revient progressivement au judaïsme. Chaque fois qu'il était tenté de revenir à ses anciennes habitudes, son professeur lui rappelait : "Tu as été fait 'hakham (sage, érudit), tu portes le manteau des érudits, nous t'appelons “rabbi”, et tu veux partir? ".
Finalement, il déclara : "Je jure que je ne demanderai plus à partir".

Finalement, il devint un grand érudit, un tsadik, un Tana, "Rabbi Yossi ben Rabbi Elazar ben Rabbi Shimon". La dignité qu'il a reçue l'a transformé.

Lorsque Rabbi Yossi décéda, on voulut l'enterrer près de Rabbi Elazar, son père, mais un serpent bloqua l'entrée de la grotte et on ne put l'enterrer à cet endroit.
Certains pensaient que Rabbi Yossi n'était pas digne d'être près de son père. Un bat kol (voix Divine) émana et dit : "Ce n'est pas que Rabbi Elazar soit plus grand que Rabbi Yossi. C'est plutôt parce que Rabbi Elazar a souffert d'être caché dans une grotte pendant 13 ans" (voir Shabbath 33).

-> Cette guémara dit qu'en dehors d'un seul aspect, Rabbi Yossi a atteint le niveau de son père.
C'est ainsi que Rabbi Yossi s'est élevé dans sa téchouva. Le changement décisif a commencé lorsqu'il a reçu la semi'ha, qu'on l'a appelé "rabbi" et qu'il a porté le manteau doré des rabbanim.
C'est ce que fait l'honneur aux gens. Il les fait changer d'avis. C'est ainsi que le Rabbi a transformé Rabbi Yossi en un baal téchiuva et un grand Tana.

Nous avons ici une leçon de 'hinoukh (éducation) également. Si vous voulez que votre enfant excelle, honorez-le. Croyez en lui. Considérez-le comme un grand. Cela inspirera votre enfant à grandir et à réaliser son potentiel.
En utilisant des moyens de renforcez son estime de soi, on lui permet d'avoir le carburant plus permettant d'exprimer le plus ses potentialités internes.

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-> Un ba'hour de la yéchiva de rabbi Isser Zalman Meltzer a un jour développé une pensée innovante en matière de Torah. Rabbi Isser Zalman demanda de faire une célébration, et toute la yeshiva but des lé'hayim grâce à la joie que leur procurait la découverte de ce ba'hour en matière de Torah.
Le ba'hour déclara que pendant le semestre suivant, il étudia avec diligence en raison de l'honneur qu'il avait reçu ce jour-là.

-> Il est dit : "moussar Hachem béni al tim'as" (Michlé 3,11).
Le Yessod haAvoda explique les mots "moussar Hachem" (מוסר ה), Hachem donne du moussar en disant "béni" (בני), "Tu es mon fils!".
Alors "al tim'as (אל תמאס), ne te souille pas par des actes impurs.

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-> Rabbi Yankele Galinsky zt'l a raconté que lorsqu'il était interné en Sibérie, l'un de ses compagnons de cellule se levait régulièrement au milieu de la nuit, s'habillait en uniforme militaire et marchait dans la pièce, faisant semblant de donner des ordres à ses subordonnés.
Un soir, Rabbi Galinsky lui a demandé pourquoi il faisait cela.

Le prisonnier était embarrassé. Il n'avait pas réalisé qu'il était observé. Rabbi Galinsky promit de ne rien dire à personne ; il était simplement curieux de cette étrange coutume.
Le prisonnier répondit : "J'étais un puissant général de l'armée allemande. Des centaines de soldats étaient sous mon commandement. Je ne veux pas oublier mon glorieux passé. Je mets mon uniforme militaire avec toutes mes médailles et je fais comme si j'étais à nouveau à la tête de centaines de soldats. Cela me donne la force d'endurer l'humiliation et l'affliction que nous subissons ici dans cette prison russe".

Rabbi Galinsky a raconté cette histoire pour nous rappeler que nous sommes les fils du roi et que nous ne devons jamais oublier notre glorieux passé.

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-> Le Chem miChmouël (Yitro 5675) écrit qu'un des défauts principaux de l'homme est qu'il ne reconnaît pas sa valeur et son importance, car s'il appréciait qui il est et reconnaissait ses capacités et son potentiel, il n'en viendrait jamais à fauter.
En effet, nos Sages disent : "Ne sois pas un racha à tes yeux" (Pirké Avot 2,13).

-> Le rav Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 154) enseigne : "de même qu'une personne doit croire en Hachem, de même elle doit croire en elle-même".
Le 'Hazon Ich (Séfer Emouna ouBita'hon 4,12) ajoute que des sentiments de petitesse sont comparables à une porte qui ferme l'entrée du service d'Hachem (avodat Hachem).
[l'humilité c'est d'abord avoir conscience de notre grandeur, de nos qualités/capacités, afin de les employer au mieux, et ensuite reconnaître que tout cela ne vient que grâce à Hachem.
Le yétser ara nous fait inverser les choses sous couvert d'humilité : je crois être humble en me considérant comme quelqu'un de petit, donc je n'ai pas une responsabilité importante de faire beaucoup de choses spirituelles, et donc mon service d'Hachem est au rabais par rapport à ce qu'il devrait et aurait pu être.]

-> Le rav Aharon Kotler (michnat rav Aharon - vol.1) écrit que le plus une personne reconnaît sa propre valeur, le plus facile il lui sera de surmonter son yétser ara et réaliser son potentiel.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Yalkout Méchiv Néfech) enseigne que c'est problématique lorsqu'une personne ne reconnaît pas ses défauts, mais cela est encore bien pire lorsqu'une personne ne reconnaît pas ses forces/qualités.

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-> Selon la michna (Sanhédrin 4,5), chaque personne doit se dire : "l'univers tout entier a été créé pour moi".
Nos Sages (guémara Sanhédrin 100a) enseigne que la mesure de bienfaisance d'Hachem est beaucoup plus grande que Sa mesure de punition.

=> Ainsi, de même que l'on peut voir qu'en appuyant sur un bouton on peut détruire la vie de tous les habitants du monde (arme nucléaire surpuissante), de même on doit se persuader que les forces positives sont beaucoup plus puissantes que cela. Si on peut détruire, c'est qu'on peut construire bien davantage!
En ce sens, on doit imaginer l'impact, la puissance, d'une de nos prières, mot de Torah, mitsva, ... [dont l'impact reste en plus de façon éternel]

[le monde est créé pour nous, qui pouvons tant l'impacter positivement, alors comment ne pas se voir sous un angle très positif! ]

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-> Le 'Hidouché haRim rapporte à ce propos le midrach (rabba 84,5) : "Yaakov demeura ..." = Rabbi 'Hounia enseigne : cela ressemble à quelqu'un qui allait en chemin et qui aperçut une horde de chiens. Pris de frayeur, il alla s'asseoir parmi eux.
De même, lorsque Yaakov vit Essav et ses généraux, il eut peur d'eux et alla demeurer parmi eux."

=> Comment comprendre ce commentaire? S'il eut peur d'eux, pourquoi alla-t-il précisément demeurer parmi parmi eux et ne changea-t-il pas d'endroit?

Le 'Hidouché haRim explique que Yaakov savait avec une foi parfaite que l'homme ne peut aller contre Hachem car c'est Lui le Créateur qui dirige le monde entier et gouverne chaque chose.
Néanmoins, il lui restait une seule solution : se renforcer dans sa émouna ce qui aurait pour effet d'adoucir l'épreuve et même de l'annuler.
C'est pourquoi lorsque Yaakov vit tous les généraux d'armée, il ne prit pas la fuite mais alla sereinement se placer parmi eux comme quelqu'un qui irait de plein gré s'asseoir au milieu des chiens sans aucune crainte.
Grâce à ce comportement, il fut préservé de Essav et de son armée qui symbolisent le yétser ara et ses épreuves, et fonda ainsi le peuple d'Israël.

[dans notre vie, tout peut nous pousser à désespérer. C'est là que nous devons faire preuve d'orgueil, et proclamer fortement notre émouna. (ex: tu sais qui je suis, mon papa Hachem peut tout, Il gère absolument tout pour mon bien, Il est remplie de bontés à mon égard et Il m'aime plus que tout! Certes l'avions de ma vie passe des turbulences, mais c'est mon papa, le meilleur, qui est au commande, alors je n'ai pas peur!
La joie s'obtient en s'élevant de notre état présent, en étant fier de mettre Hachem devant nos difficultés.
Notre yétser ara veut réduire la lumière de notre vie pour nous pousser à fauter, nous devons l'allumer en s'enorgueillant de notre sainteté par le fait que nous avons une partie Divine (l'âme) en nous!]

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-> Le Sfat Emet (petit-fils du 'Hidouché haRim) enseigne :
"Il me semble que grâce au fait que Yossef accepta l'humiliation que lui firent subir ses frères lorsqu'ils le dévêtirent de sa tunique, sans émettre le moindre soupçon sur la conduite d'Hachem, confiant qu’il s’agissait d’un bienfait, il mérita ensuite l’aide Divine qui lui donna la force de subir l'affront entraîné par sa fuite de devant la femme de Potiphar (en laissant son habit entre ses mains), tout cela en l'honneur d'Hachem.
Tous ces détails mentionnés par la Torah nous enseignent à accepter avec joie et amour la manière dont Hachem dirige les évènements, en sachant que Ses voies sont insondables."

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-> Les souffrances, que ce soit sur notre corps ou bien avec de l'argent, expient toutes les fautes, et grâce à elles nous ne serons pas punis dans le monde à venir, où les punitions sont beaucoup plus importantes.
[Michna Broura]

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-> Il est intéressant de noter que la non appréciation de la valeur de chaque juif a été l'erreur tragique de Kora'h : https://todahm.com/2022/08/07/lerreur-de-korah-la-non-appreciation-de-la-valeur-de-chaque-juif

-> b'h, également : Savoir donner toute sa valeur à notre Service d'Hachem : https://todahm.com/2022/08/07/savoir-donner-toute-sa-valeur-a-notre-service-dhachem

-> mais aussi : l'estime de soi et la guéoula : le 3°/ des divré Torah : https://todahm.com/2022/08/10/quelques-enseignements-lies-a-la-destruction-du-temple

+ Notre matriarche Sarah descendit en Egypte et s'est préservée de l'immoralité. Ainsi, par son mérite, toutes les femmes se sont préservées [par la suite en Egypte].
Yossef descendit en Egypte et s'est préservé de l'immoralité, ainsi tout Israël, par son mérite, s'est préservé de l'immoralité.
Rabbi 'Haya bar Aba a enseigné : "Cela valait la peine qu'il se préserve de l'immoralité, car c'est par son mérite qu'Israël a été délivré".
[midrach Vayikra rabba 32,5]

-> Le rabbi Pin'has Friedman commente :
Grâce à l'épreuve avec la femme de Potiphar, Yossef a vaincu son mauvais penchant, et a préparé la voie à toutes les générations.
Il a permis aux Bné Israël de se préserver en Egypte dans la pureté et de ne pas se mélanger avec les égyptiens.
Grâce à cela, les Bné Israël se protégeront de toute immoralité afin de mériter la difficile délivrance d'Egypte.
Yossef a transmis cette capacité de se préserver, non seulement aux générations qui se trouvaient en Egypte, mais à toutes les générations jusqu'à la fin des temps, tout comme Avraham nous a légué l'attribut de bonté, jusqu'à aujourd'hui.

-> Selon le Zohar (Vayikra 4,14) : "Rabbi Its'hak a enseigné : il est écrit : "Le premier-né de son taureau, à lui revient la majesté!"
Parce que Yossef a protégé la brit de l'alliance kadoch et n'a pas fauté avec la femme de son maître, l'attribut du taureau a mérité d'être sur le Char Céleste Divin (Merkava)".

Yossef – l’homme le plus joyeux selon le Tana’h

+++ Yossef - l'homme le plus joyeux selon le Tana'h :

"Hachem était avec Yossef, et il fut un homme de réussite, et il demeura dans la maison de son maître égyptien" (Vayéchev 39,2)

-> "La Présence Divine ne réside que dans la joie"
[guémara Shabbath 30b]

-> Le Ktav Sofer (Téchouva Ora'h 'Haïm 27) explique que si quelqu'un est [intérieurement] triste, cela signifie qu'il ne croit pas que tout est pour le bien [puisque rien ne peut arriver sans l'accord de Hachem].
Et par le fait de ne pas croire à cela, alors nous ne méritons pas que Hachem reste avec nous.
[en n'acceptant pas avec joie ce qui nous arrive, c'est que nous pensons que D. ne fait pas parfaitement les choses, qu'Il ne maîtrise pas tout, et on en vient à vouloir l'aider par nos conseils (Hachem tu devrais me donner ça, faire plutôt ceci).
Hachem réside en nous là où on lui laisse de la place. Or, par nature nous avons un égo qui prend beaucoup de place. Ainsi, plus nous faisons preuve d'un bita'hon, qui génère de la joie, plus nous permettons à Hachem de résider en nous.]

Yossef était toujours joyeux. En effet, puisque le verset affirme que : "Hachem était avec Yossef", et que la Présence Divine ne serait pas avec Yossef s'il n'était pas joyeux.
=> Comment a-t-il pu rester constamment heureux alors qu'il était loin de sa famille, esclave isolé parmi les égyptiens?

Le Ktav Sofer répond que la réponse se trouve dans notre verset : "il fut un homme de réussite" (vayéhi ich matslia'h) = Yossef était heureux car pour lui sa vie était constamment au top, puisque selon la volonté de D.
Yossef est la seule personne dans le Tana'h, qui est appelée : "ich matslia'h" (un homme qui réussissait).

Le midrach traduit : "ich matslia'h" (איש מצליח) par : "une personne qui danse" (גבר קפוז).
Yossef était toujours en train de danser et il était rempli de joie.
Selon le Ktav Sofer, Yossef a atteint cette attitude positive car en toute circonstance, il considérait qu'il vivait une vie où tout ce qui lui arrivait n'était que du positif, que de la réussite.
[par exemple, toutes les épreuves qu’il endurait provenaient d'Hachem et eu final elles ne peuvent être que bénéfiques, il les accepta avec amour et joie. ]

Ainsi la vie est une question de perspective. Pour une même situation, une personne verra tout en noir, et une autre n'y verra que du bien.
Yossef aurait très bien pu s'apitoyer sur son sort (ne manquant pas de raisons pour cela!), mais il a plutôt décidé de se focaliser sur tout le positif que peut lui apporter la vie.
Il appréciait tout ce qu'il avait (la vie, la santé, des biens, ...), se considérant combler de bontés par Hachem.
Même esclave en Egypte, à ses yeux pleins de émouna, tout n'était que réussite, que du pur kif!

-> "Quel est le riche? C’est celui qui est heureux de ce qu’il possède" (Pirké Avot 4,1)
Pour un juif, le classement des personnes les plus riches du monde se fait en fonction de l’intensité de joie que l’on ressent avec ce que l’on a.
Yossef en était l'homme le plus riche, au point que c'est le seul à être appelé : "une personne qui danse [de joie]".

Selon le Sfat Emet : "heureux de ce qu’il possède" s'applique également dans le domaine de la spiritualité.
Bien que nous luttons pour atteindre des niveaux élevés, nous devons nous réjouir et considérer positivement ce que nous avons déjà pu atteindre.
[plutôt que d'être immobile à s'apitoyer sur son sort, sur ce qui nous manque, nous sommes heureux et fier de ce que nous avons déjà, et cela constitue l'énergie pour aller de l'avant!]

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-> "Tu aimeras Hachem, ton D." (véaavta ét Hachem Eloké'ha - Vaét'hanan 6,5)
Nos Sages (Sifri 32) explique que cela signifie : afin que votre coeur ne soit pas en désaccord avec Hachem (chélo yéé libé'ha 'halouk al aMakom), cela signifie que nous ne devons jamais sentir que Hachem nous maltraite. Il nous a mis dans notre situation actuelle pour notre bénéfice, et nous devons l'aimer pour cela.

-> Le midrach (Chir haChirim rabba 1,1) commente que Yossef méritait d'être libéré de la prison égyptienne parce qu'il a servi Potiphar correctement pendant tout le temps où il a été son esclave.
La question se pose : était-ce le seul mérite que Yossef avait grâce auquel il a obtenu sa liberté? Après tout, il était "Yossef haTsadik", un homme juste qui a résisté à l'épreuve de la femme de Potiphar. Qu'y avait-il de si spécial dans le service à Potiphar?

Le Sfat Emet (cité par le Sifté Tsadik - maamaré Pessa'h 35) explique que le midrach se réfère à l'état de bonheur de Yossef alors qu'il servait Potiphar, à quel point il accepté son sort sans se plaindre à Hachem.
Pour faire son travail avec bonheur/joie, il faut beaucoup de émouna. En agissant ainsi, Yossef est devenu digne d'être libéré de la prison et d'être nommé vice-roi d'Egypte.

Selon le rav Ashear, nous apprenons également de ce midrach que nous ne voyons pas toujours les résultats de nos actions immédiatement, mais Hachem récompense chacun pour ses actions au bon moment.
Yossef a été récompensé pour sa foi, mais cette récompense est venue 12 ans après avoir servi dans la maison de Potiphar.
Nous devons nous entraîner à croire que tout est pour le mieux, et cet état d'esprit nous apportera le bonheur et nous rendra dignes d'avoir la Présence Divine avec nous, ce qui nous apportera alors encore plus de réussite/bénédictions.

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-> "Hachem était avec Yossef et il fut un homme qui réussit" (Vayéchev 39,2)

-> Le Chaaré Sim'ha commente :
Le sens simple est que la réussite de Yossef lui vint du fait qu'Hachem était avec lui. Mais, on peut apporter une autre explication à ce verset. En effet, en général, c'est surtout quand une personne rencontre des épreuves et des difficultés, qu'il se met à se tourner vers Hachem et Le prie pour qu'Il le sorte de sa détresse.
Mais quand tout va bien et qu'il récolte des réussites, alors souvent, on oublie le Créateur et on se laisse séduire par l'erreur de penser que sa réussite vient de son intelligence et de sa force.
Mais les tsadikim ne se comportent pas ainsi. "Hachem était avec Yossef" = celui-ci pensait à Hachem et se tournait continuellement vers Lui, même quand "il fut un homme qui réussit".
Sa réussite ne lui fit pas oublier Hachem.
[Yossef mettait toujours Hachem dans sa vie, en face de lui, et c'est pour cela qu'il était heureux, qu'il "fut un homme qui réussit".]

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+ "Le maître de Yossef le prit et le mit dans la prison, l'endroit où sont détenus les prisonniers du roi, et il resta là-bas, dans la prison" (Vayéchev 39,20)

-> "l'endroit où sont détenus les prisonniers du roi, et il resta là-bas, dans la prison"
Les mots : "là-bas" semblent superflus.
Les commentateurs expliquent que "il resta là-bas dans la prison", signifie : Yossef était là-bas de tout son cœur et de toute son âme. Il a accepté le décret d'Hachem avec joie.
Il était persuadé que c'était pour son bien ultime.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Kédouchat Lévi enseigne :
"Yossef aurait pu faire quelque chose pour se sortir de la prison, mais il n'a rien fait.
En effet, il avait confiance en Hachem que tout est pour le bien."
[puisque tout ne vient qu'avec l'accord d'Hachem, alors tout n'est que bien pour moi]

-> Le Sfat Emet écrit :
Yossef était extrêmement intelligent et également riche, puisqu'il disposait des biens de Potiphar ("Tout ce qu'il a, il l'a placé dans ma main" - v.39,8).
S'il le voulait, il aurait pu trouver un moyen de s'échapper de la prison. Cependant, il était persuadé que son emprisonnement était la volonté d'Hachem, et c'est pourquoi il y est resté et n'a pas essayé d'en sortir ...
Partout où Hachem désire envoyer un homme, c’est pour qu’il y accomplisse une certaine mission et Sa volonté ...
Il est écrit : "Il demeura là-bas dans la prison" (v.39,20) à savoir qu'il y resta de son plein gré.
Yossef accepta tout avec amour, convaincu que telle était la volonté d'Hachem. Et c’est le mérite de cette émouna qui le fit sortir de prison avant terme.

-> Rabbi Tsadok Hacohen de Lublin (Pri Tsadik Mikets, 5) explique que la dernière nuit qu'il passa en prison, Yossef fit un examen de conscience et en conclut que ses actions étaient à l'origine de son emprisonnement (selon son niveau). Il en fut tellement peiné qu'il s'en trouva presque découragé. Sur le champ, il se reprit, renforça sa confiance en Hachem et retrouva espoir.
Grâce à cela, il mérita de sortir de prison et d'être promu vice-roi.

"Où est la prostituée qui se trouve entre les sources sur le chemin?" (Vayéchev 38,21)

-> Ce verset peut être expliquée d'un point de vue de moral. Les termes que l'on a traduit par "entre les sources" se disent dans la Torah : "ba'énayim" (בעינים), qui signifie littéralement : "dans les yeux".

Dès lors, ce verset peut se lire ainsi :
"Où est la prostituée?" = c'est-à-dire, où se situe la cause première et essentielle de la débauche?
A cela vient la réponse : "Elle est ''dans les yeux'' sur le chemin!" = c'est-à-dire que quand un homme laisse ses yeux regarder tout ce qui se présente devant lui sur son chemin, dans la rue, alors il renforcera par là son mauvais penchant.
C'est alors que grandira en lui le penchant de la débauche. Comme le disent nos Sages : "L’œil voit, et le cœur convoite et désire".
[le Pshvorsker Rebbe - rav Yaacov Leizer]

"Tous ses fils et toutes ses filles se levèrent pour le consoler, mais il refusa toute consolation et dit : "Car je descendrai en deuil vers mon fils dans la tombe!", et son père le pleura" (Vayéchev 37,35)

-> Le rav Chimchon Pinkous rapporte que lorsque Elicha ben Abouya apprit après qu'il eut fauté, qu'il ne mériterait pas le monde futur, il rejeta aussitôt toutes les mitsvot (guémara 'Haguiga 15a).
A contrario, lorsque Yaakov reçut la nouvelle que son fils Yossef avait disparu, il continua à servir Hachem, comme auparavant.

De même que le monde est géré par les 12 signes du zodiaque, le peuple juif est composé de 12 tribus.
Yaakov savait qu'étant donné qu'il en manquait une (celle de Yossef), c'est le peuple juif ainsi que le monde entier qui étaient en péril.
Sans nouvelles de son fils durant 22 ans, il vécut avec cette idée et croyait, en conséquence, ne pas mériter le monde futur.
Cependant, il n'apporta aucun changement dans son service Divin : c'est là, la marque du émét qui le caractérisait.

De même, il est dit concernant Yaakov : "Tu donneras la vérité à Yaakov" (titèn émet léYaakov - Mikha 7,20).
Même lorsqu'il lui sembla qu'il n'y avait pas de but dans le service d'Hachem et que tout se disloquait (pas de tribus, pas de monde futur), néanmoins, Yaakov reste fidèle au Maître du monde.

Ainsi, comme le dit le Gaon de Vilna : "Même si, en accomplissant les mitsvot on allait en enfer, je continuerais à les accomplir, car telle est la volonté de Hachem".

"Hachem bénit la maison de l'égyptien (Potifar) à cause de Yossef" (Vayéchev 39,5)

-> Le Ben Ich 'Haï (guémara Kétouvot 66b) enseigne :
Dans toute action, il y a une part d'intériorité et une part d'extériorité.
Lorsque les juifs accomplissent la volonté d'Hachem, ils intègrent la sainteté due à l'intériorité de leurs actions ; quant à la part d'extériorité, elle est rejetée comme des excréments dans le monde inférieur.

Il y a une allusion à cela dans le verset : "Hachem bénit la maison de l'égyptien (Potifar) à cause de Yossef" (Vayéchev 39,5). En effet, certains commentateurs ne lisent pas dans ce verset le mot : "biglal" (à cause de - בגלל), mais lisent plutôt : bégalal (avec l'extériorité - בגלל), c'est-à-dire que la part d'extériorité des actions louables de Yossef était la source de la bénédiction de la maison de son maître Potifar.

"Ils l'aperçurent de loin, et avant qu'il (Yossef) fût près d'eux, ils complotèrent de le faire mourir" (Vayéchev 37,18)

-> Selon le midrach (Béréchit rabba 14,4), les frères cherchèrent un moyen de le tuer sans devoir verser le sang de leurs propres mains.
Ils lancèrent leurs chiens féroces contre Yossef, espérant le tuer et pouvoir prétendre que tout calomniateur mérite d'être jeté aux chiens.

[en effet, selon la guémara (Pessa'him 118a), celui qui dit du lachon hara est digne d'être jeté aux chiens.
Par ailleurs, Yossef ayant été exilé pendant 22 ans, et l'exil étant considéré comme une mort (midrach Téhilim 71), ainsi par conséquent, même si les frères avaient dit au moment de la vente qu'il était passible de mort, l'exil a expié cette faute, et les frères n'avaient alors plus le droit de le détester au moment de leur rencontre ultérieure en Egypte.]

Le Méam Loez (rapportant le Alshich haKadoch) explique qu'ils pensaient que ce châtiment était particulièrement approprié, puisque Yossef avait rapporté qu'ils avaient mangé la chair d'une créature vivante. Sa punition correspondait ainsi à son crime.
Ils mirent leur plan à exécution, mais Yossef en sortit indemne.

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-> [4 méthodes d'exécution capitale figurent dans la Torah : la lapidation, l'immolation, la décapitation et la strangulation]. Les frères jouèrent aux dès pour voir laquelle ils utiliseraient contre Yossef.
[Ils décidèrent finalement de le jeter dans une fosse (d'un puits), car précipiter un homme d'une hauteur est assimilé à la lapidation].
[Rabbénou Bé'hayé - Vayéchev 37,3]

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-> "Ils complotèrent de le faire mourir" (Vayéchev 37,18)

-> Le Mélo haOmer enseigne :
Les frères de Yossef ont pensé que le Ciel avait écarté Yossef, et que s'ils le tuent, cela ne leur sera donc pas reproché. En effet, ils virent par esprit inspiré que Yossef ne comptera pas parmi les 12 tribus. Ils en déduisirent qu'il a donc été repoussé.
En effet, réellement Yossef ne comptait pas parmi les tribus. Mais la raison de cela était que ce sont ses 2 enfants Efraïm et Menaché qui comptèrent à sa place. En effet, comme le droit d'aînesse a été transmis à Yossef, et que l'aîné hérite d'une double part, Yossef a donc reçu une part double et ce sont ses 2 enfants qui comptaient pour lui.
Car, puisque la tribu de Lévi n'a pas d'héritage car elle s'occupe du Service Divin, il ressort donc que l'héritage sera partagé entre 12 tribus : les 10 (Lévi et Yossef ne comptant pas) et les 2 enfants de Yossef.

=> Certes, les frères virent par inspiration que Yossef ne comptera pas, sans en savoir la réelle raison. Ils pensèrent que cela signifie qu'il a été écarté par le Ciel et en déduisirent que sa mort ne leur sera pas reprochée.

Yossef de la prison au titre de vice-roi d’Egypte

+++ Yossef de la prison au titre de vice-roi d'Egypte :

-> En prison, Hachem bénit Yossef, qui devint très rapidement le protégé du gouverneur de la prison, qui conscient de l'innocence de Yossef, voyait que D. était avec lui, comme il est écrit : "Le gouverneur de la prison ne vérifiait rien de ce qui passait par sa main, parce que Hachem était avec lui, et ce qu'il entreprenait, Hachem le faisait réussir" (v.39,23).
[...]

D'ailleurs, le geôlier ne garda pas Yossef en prison à cause du travail qu'il accomplissait, mais parce qu'il l'aimait beaucoup.
Il lui confiait des tâches faciles, comme laver les ustensiles de cuisine ou faire les lits.
[aucune mesure de quelque importance n'est décidée dans la prison sans son approbation, et Yossef bénéficie en prison du même statut et privilège qu'auparavant dans la maison de Potiphar (Targoum Yonathan).]
[Méam Loez - Vayéchev 39,21-23]

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-> Potiphar a veillé à ce que Yossef ne soit pas avec des détenus meurtriers, mais plutôt dans une prison contenant des détenus politiques et dignitaires royaux démis de leurs fonctions.
[Ramban ; Rabbénou Bé'hayé]

-> Potiphar accorde quelques heures de permission par jour à Yossef.
Tous les matins, on fait sortir Yossef de la fosse [de sa prison souterraine] pour le conduire à la demeure de Potiphar où il devient son serviteur. Il lave la vaisselle, dresse la table et sert les repas à son maître.
[midrach Béréchit rabba 87,10 avec Yéfé Toar]

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-> Rachi (v.40,1) dit que D. a suscité l'accusation du maître-échanson et du maître panetier afin que le peuple cesse de parler de Yossef et commence à jaser sur ces 2 nouveaux incidents, survenus immédiatement après que Yossef ait été mis en prison.

[il est à noter que ces 2 dignitaires n'ont été incarcérés que 9 ans après les faits qui leurs sont reprochés, car pendant cette période ils bataillaient juridiquement pour prouver leur innocence.
Cependant, malgré leurs excellents avocats, au bout de 9 années de débats, Pharaon déclara qu'en attendant qu'une décision soit prise à leur sujet, ils iraient en prison.
Yossef est resté en prison durant 12 ans en tout : 9 ans seul, 1 année avec les 2 hauts dignitaires, et 2 années après qu'ils soient sortis de prison.]

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-> Certains commentateurs sont d'avis que le maître-échanson et le maître panetier ont chacun comploté pour tuer Pharaon, et d'autres qu'ils sont innocents, Hachem ayant mis en place cela pour mener Yossef au palais.

On peut citer le Rokéa'h (v.40,19) disant que le maître-panetier avait intentionnellement introduit un caillou dans le pain pour que Pharaon s'étouffe en le mangeant.

Le Yéfé Toar rapporte que la mouche mise dans le vin était chargée d'une dose de venin mortel.

-> Selon le 'Hemdat Yamim (cité par Torah Chéléma v.40,1), Pharaon a été prévenu en rêve que ses dignitaires cherchaient à attenter à ses jours.

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+ L'échanson conta son rêve à Yossef. Il dit : "Dans mon rêve, une vigne était devant moi. A cette vigne étaient trois pampres. Or, elle semblait se couvrir de fleurs, ses bourgeons se développaient, ses grappes mûrissaient leurs raisins. J'avais en main la coupe de Pharaon; je cueillais les raisins, j'en exprimais le jus dans la coupe de Pharaon et je présentais la coupe à la main du roi." (Vayéchev 40,9-11)

-> Yossef comprit immédiatement que les 3 branches représentaient : Avraham, Its'hak et Yaakov, les 3 Patriarches.
Leurs enfants étaient destinés à l'asservissement en Egypte et leur libération devait survenir grâce à 3 messagers de D. : Moché, Aharon et Myriam. [par lesquels ils bénéficieront de la manne, des colonnes de nuée et du puits]

La coupe dans la main de Pharaon symbolisait la coupe des malheurs par lesquels D. allait frapper l'Egypte en châtiment des souffrances infligées à Israël.
Le mot "coupe" est répété 4 fois dans ce passage. Ils correspond aux 4 grands empires de l'antiquité : Babylone, la Perse, la Grèce et Rome.
Ces 4 puissances finiront par boire la coupe de l'amertume (cf. Yirmiyahou 25,15-30), [en rétribution des souffrances qu'elles ont fait subir aux juifs]
De même que les bourgeons, les fleurs et la vignes éclosent presque instantanément, la libération d'Egypte devaient survenir de façon soudaine.

Yossef comprit tout cela de son rêve. Il pensa : "L'échanson m'a transmis un bon enseignement. Je vais donc lui donner une bonne interprétation de ses rêves".
[Méam Loez]

-> Il est à noter que le mot "coupe", qui revient à 4 reprises dans ce passage, fait également allusion aux 4 coupes de vin que nous buvons le soir du Séder
Avant même que Yossef ne devienne vice-roi et que ses frères ne descendent en Egypte, le processus menant à la délivrance a été mis en place.
[rabbi Yossef Deutsch]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Halakhot alef - akdamat 'Hanouca) écrit :
"Les trois rameaux" (de vigne du rêve du maitre échanson) : Yossef Hatsadik, ainsi que les ‘Hachmonaïm, ont mérité un miracle car dans 3 choses ils étaient parfaits : dans la pensée, la parole et l’action.
Les 3 choses par lesquels le service divin se parfait.

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+ Le maître panetier, voyant qu'il avait interprété dans un sens favorable, dit à Yossef : "Pour moi, dans mon songe j'avais trois corbeilles à claire voie sur la tête. La corbeille supérieure contenait tout ce que mange Pharaon en fait de boulangerie; et les oiseaux le becquetaient dans la corbeille, au dessus de ma tête." (Vayéchev 40,16-17)

-> Yossef vit que les 3 corbeilles correspondaient aux 3 types de souffrance qu'Israël allait endurer en Egypte : le dur labeur des briques et du mortier, les travaux des champs, et le décret condamnant tout nouveau-né mâle à être noyé dans le Nil.

Yossef comprit par ce rêve que Pharaon allait prononcer de terribles décrets à l'encontre d'Israël.
Il pensa : "Puisque ce rêve m'annonce de mauvaises nouvelles, je vais en donner une mauvaise interprétation".

Yossef ne permit pas au panetier de raconter complètement son rêve. Ce dernier étant négatif, il ne désirait pas l'entendre en entier.
C'est pourquoi la Torah dit : "Yossef répondit et dit" = cette formulation indique qu'il coupa la parole au panetier et ne lui laissa pas achever le récit de son rêve.
[Méam Loez]

-> Les oiseaux symbolisent les ennemis du peuple d'Israël qui les attaqueront et les disperseront aux 4 coins de la terre comme des miettes qu'un oiseau éparpille çà et là en picorant un morceau de pain.
Les 3 paniers symbolisent les empires qui asserviront le peuple juif : la Babylonie, la Perse et la Grèce.
Les pâtisseries, dans le panier du dessus, représentent les romains qui lèveront de lourds impôts et opprimeront de nombreuses nations.
[midrach Béréchit rabba 88,6]

-> L'oiseau symbolise également le machia'h qui picorera l'empire romain et le réduira à néant.
[midrach haGadol Béréchit 40,17-18]

-> Au-delà du message négatif pour les juifs, Yossef a compris que si les oiseaux picoraient directement sur la tête du maître-panetier, c'est qu'il était un homme mort, car normalement les oiseaux redoutent de s'approcher d'une personne vivante.
['Hida - Pné David]

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-> "Dans 3 jours, Pharaon te fera trancher la tête" (Vayéchev 41, 19) :

=> Pourquoi Yossef a-t-il interprété le rêve du maître panetier en lui annonçant sa mort?

Le Imré Daat explique :
En fait, dans son rêve, le maître panetier vit des oiseaux picorer le pain qui se trouvait dans la corbeille au dessus de sa tête. Or, en général, les oiseaux (non domptés) ont peur de s'approcher de trop près des êtres humains. Il n'est donc pas habituel qu'ils s'approchent tant d'un homme au point de picorer le pain au dessus de sa tête, sans aucune appréhension.
Yossef fut étonné d'une telle chose. Il en déduisit que pour qu'un tel fait soit possible et que les oiseaux n'aient aucune peur de s'approcher de lui, c'est que cet homme n'est pas vivant, mais qu'il est mort. Il déduisit donc de ce rêve qu'il annonce la mort du maître panetier.

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-> Le maître panetier : "j'avais trois corbeilles à claire voie sur la tête"
-> L'échanson : "J'avais en main la coupe de Pharaon"

-> Le rav Elimélé'h Biderman dit que le maître panetier représente une personne qui accomplit la volonté d'Hachem en la mettant au-dessus de sa tête, c'est-à-dire par habitude, sans joie et enthousiasme.
[je fais les mitsvot parce que je dois les faire, mais je n'en suis pas plus content que cela]
Ainsi, une telle personne est comme morte spirituellement (car Hachem désire le cœur!).
A l'inverse l'échanson avec sa main, représente le fait de prendre en main, d'agir, pour réaliser les mitsvot avec énergie, fierté et enthousiaste.
Une telle personne est bien vivante spirituellement parlant.

-> Le maître panetier met tout au-dessus de sa tête = cela symbolise le fait qu'il désire toujours ce qui est au-dessus de lui, il n'est jamais content, toujours à la recherche d'une nouvelle chose manquante.
Ainsi, il n'est pas vivant car il n'est pas heureux de ce qu'il a.
[à l'image d'un mort, il ne profite pas de son présent, mais il a la tête dans le futur (quand j'aurai ça alors...) et parfois dans le passé (j'aurai dû ...).]
A l'inverse l'échanson a la coupe dans la main, cela symbolise un "lé'haïm" à Hachem, en Le remerciement pour tout ce qu'il a pu m'octroyer.
L'échanson est joyeux de ce qu'il a dans le présent, il est donc bien vivant.

-> La hichtaldout est la réalisation de la malédiction de devoir "travailler à la sueur de son front".
C'est une punition liée à la faute d'Adam et 'Hava, où l'on se comporte comme si cela venait de nous, afin de dissimuler la réalité du miracle : Hachem nous donne en cadeau notre parnassa.
Lorsqu'il fait sa hichtaldout, un juif doit agir avec ses mains, mais avoir sa tête active et connectée à Hachem, la source de toute chose.
Ainsi, le maître panetier met tout au-dessus de sa tête = il agit en étant persuadé que tout ne vient que grâce à son travail, à sa force, son intelligence, ... Hachem existe sûrement, mais c'est moi qui m'auto-gère.
Puisque son être est rempli d'égo (moi je, c'est moi qui, ...), il ne laisse aucune place pour que Hachem (source de toute vie, de toutes bénédictions) réside en lui, et ainsi il n'est pas vraiment vivant.
A l'inverse, l'échanson fait sa hichtaldout avec sa main, mais il a en tête la émouna, la certitude qu'au final il aura ce que Hachem voudra lui donner.
Puisqu'il permet à Hachem de résider en lui, l'échanson est bien vivant, et il est rempli de bénédictions.

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-> Au-delà du fait qu'un rêve avait un contenu favorable aux juifs, et l'autre défavorable, il y ici une allusion pour nous : si les juifs le méritent, ils s'élèveront comme le maître-échanson (qui sortit de prison et retrouva son haut poste à la cour royale), sinon ils mourront comme le maître-panetier (qui ne sortit de prison que pour être tué).
[midrach Bamidbar rabba 1 - rapporté par rabbi Yossef Deutsch]

[cela peut également être une image de notre vie dans ce monde, où notre âme est prisonnière temporairement dans un corps.
Une fois que notre temps est écoulé, nous aurons droit à un jugement du Roi des rois (Hachem), qui débouchera soit sur le fait de tendre vers une vie plein de spiritualité à la cour royale, ou bien une mort spirituelle, loin de D. car n'ayant pas assez mis à profit notre court passage dans ce monde.]

Yossef chez Potiphar

+++ Yossef chez Potiphar : 

+ "Yossef fut emmené en Egypte. Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes, égyptien, l'acheta aux Ichmaélites" (Vayéchev 29,1)

-> Potiphar, homosexuel, était séduit par la beauté de Yossef, et il voulut assouvir ses désirs avec celui-ci. La Providence Divine ne lui permit pas de réaliser ce projet, et ne lui ôta pas la vie pour ne pas que sa fille adoptive (Asnath), que Yossef allait par la suite épouser, ne soit orpheline.
[Méam Loez]

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+ "Hachem fut avec Yossef" (Vayéchev 29,2)

-> La Présence Divine demeurait constamment auprès de Yossef, le protégeant ainsi du péché, bien qu'étant entouré de personnes immorales [dans la maison de son maître].
[Méam Loez]

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+ "Son maître vit que D. était avec lui" (v.29,3)

-> Rachi : [Hachem était avec Yossef] parce que celui-ci prononçait constamment le nom de D.

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-> "Hachem bénit la maison de l'Egyptien [Potiphar] à cause de Yossef, et la bénédiction Divine s'étendit sur tous ses biens" (v.39,5)

-> Chaque fois que Yossef touchait à une marchandise, celle-ci était bénie ... Potiphar apportait ses marchandises chez lui uniquement pour que Yossef les touche.
[...]

Lorsque Yossef servait Potiphar personnellement, il accédait à ses désirs immédiatement. Si Potiphar donnait à Yossef une coupe de vin et lui demandait de l'eau, Yossef pouvait transformer le vin en eau instantanément.
Il possédait la faculté de transformer toute chose.

Voyant cela, Potiphar confia à Yossef toutes les clés de sa vaste demeure, sans jamais vérifier ses agissements. Tout ce qu'entreprenait Yossef réussissait parfaitement.
[Méam Loez]

[de plus, selon le Yéfé Toar (sur midrach Béréchit rabba 86,5), Hachem va révéler Sa présence à Potiphar en lui permettant de voir une nuée étincelante au-dessus de la tête de Yossef.]

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+ "Sinon du pain qu'il mangeait. Or Yossef était beau de taille et beau de visage" (v.39,6)

-> Yossef, à la différence des autres esclaves qui volaient des biens de leur maître, ne prenait que le pain qu'il mangeait, ce qui lui revenait de droit.

De plus, Yossef [ne mangeait que du pain, et il] ne souillait pas sa bouche en consommant des aliments interdits.
C'est pourquoi la Torah dit que : "Yossef était beau de taille et beau de visage" = le texte souligne que bien qu'il ne mangea que du pain, ni sa santé ni sa stature et ni sa beauté n'en furent altérées.
[Méam Loez]

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+ "Il arriva, après ces faits, que la femme de son maître jeta les yeux sur Yossef" (v.39,7)

-> Rachi (v.39,6) rapporte que lorsque Yossef s'est vu maître, il s'est mis à se soigner les cheveux, et alors Hachem a dit : "Ton père est en deuil, et toi tu te soignes les cheveux! Je vais lancer un "ours" à tes trousses !"

-> Yossef ouvrit la porte à la tentation en se souciant de son apparence. Même si son intention n'était pas futile (étant maître, responsable des biens de Potiphar, il se devait d'avoir une apparence irréprochable!), mais cependant il aurait dû éprouver quelque retenue, sachant que son père portait son deuil.

Selon le Zohar, Hachem fit en sorte que la femme de Potiphar porte son regard sur lui afin qu'il souffre et expie son péché.

Selon une autre opinion, il ne s'agissait pas d'une punition. Hachem désirait que Potiphar chasse Yossef, car un tsadik tel que lui ne devait pas demeurer plus longtemps dans une maison aussi immorale.
[...]

Pour un jeune homme, contrôler ses désirs représente une immense épreuve. La frustration que Yossef endura lui causa plus d'angoisse que celle ressentie par Its'hak lié sur l'autel.
[...]

Afin d'attirer son attention, la femme de Potiphar changeait constamment de tenue : le matin, le midi et le soir, elle revêtait à chaque fois une nouvelle robe [attirante].

Elle concentrait tous ses efforts pour le captiver, le harcelant, au point d'en devenir malade, et à devoir s'aliter.
Ses amies égyptiennes lui rendirent visite et lui demandèrent : "Que te manque-t-il pour être ainsi malade et déprimée?"
Elle répondit : "Vous voulez voir. Laissez-moi vous montrer quelque chose."

Elle ordonna alors à ses servantes d'apporter à chacune des femmes un cédrat (étrog) et un couteau d'argent pour l'éplucher.
Elle demanda à ses amies : "Pelez les cédrats (étrogs)".
Tandis que celles-ci s'exécutaient, elle appela Yossef.
Fixant du regard son beau visage, elles s’extasièrent à tel point qu'elles se mirent à peler leurs doigts en même temps que les fruits. Le sang coulait de leurs mains, mais elles ne sentaient rien.

Elle dit : "A présent vous comprenez ... Son indifférence m'a rendue complètement malade".

Dès cet instant, Yossef devint célèbre pour sa beauté.
Chaque jour des dames de l'aristocratie venaient le voir, parées de leurs plus beaux atours. Certaines allaient jusqu'à entrer furtivement pour se présenter nues devant lui. Yossef se contentait de détourner les yeux et refusait de les regarder.
[Méam Loez]

-> Selon nos Sages, dix mesures de beauté sont descendues sur terre, et Yossef en a pris neuf.
[Yalkout Maayan Ganim - sur le midrach Béréchit rabba 87,1]

-> Le nom de la femme de Potipar est : Zélikha.

-> Le Zohar (Vayéchev 189) compare l'épouse de Potiphar au yétser ara, qui lui aussi revient continuellement à la charge pour nous séduire (ex: changeant plusieurs fois d'habits attirants pour nous faire fauter!).

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+ "Mais il arriva, à une des ces occasions, comme il [Yossef] était venu dans la maison pour faire sa besogne, et qu'aucun des gens de la maison ne s'y trouvait" (39,11)

-> Cela se produisit juste un an après que la femme de Potiphar avait tenté de séduire Yossef pour la 1ere fois. [Ibn Ezra]

Il était venu à la maison pour vérifier les comptes et examiner les registres. Aucun des serviteurs n'était alors présent.
Bien sûr, un ministre important comme Potiphar possédait de nombreux domestiques. Nul d'entre eux ne se trouvait là, car c'était un jour de fête en Egypte.
Le Nil était en crue et submergeait ses rives, irriguant les terres égyptiennes.
A cette occasion, tous les égyptiens s'étaient rendus au bord du fleuve pour offrir des sacrifices à leurs divinités.
Yossef fut le seul à ne pas prendre part à ces festivités.

La femme de Potiphar déclara qu'elle était malade, usant de ce prétexte pour rester seule avec Yossef.
Elle se dit : "Aurais-je une telle occasion? Aujourd'hui je serai seule avec lui, la maison sera toute à nous".

Selon une autre opinion, ce jour était un Shabbath.
Yossef enfermé dans sa chambre, se remémorait les enseignements de la Torah prodigués par son père.
C'est pourquoi la Torah dit qu'il était rentré à la maison pour "faire sa besogne".
Pour un homme tel que Yossef, seule l'étude de la sainte Torah et le respect de ses mitsvot représentait son véritable travail.

["aucun des gens de la maison ne s'y trouvait" = Yossef se dit que s'il fautait il quitterait la race humaine, devenant semblable à un animal qui suit ses pulsions, sans se soucier de leurs conséquences. Ainsi, en réfléchissant à l'idée qu'il n'y avait personne (lui y compris puisque devenant alors un animal), cela a affaiblit et fait partir son désir.
(l'idée également est que parfois nous ne devons pas lutter avec notre yétser ara, qui est alors trop fort en nous. Nous devons nous attacher à la volonté de D., et faire le mort, comme s'il n'y avait personne)]

Yaakov songea intensément au visage de son père, comme s'il se tenait à la fenêtre, lui disant : "Yossef! Yossef! Les noms de mes fils sont destinés à être gravés sur le pectoral que le grand-prête portera sur la poitrine. Veux-tu que pour un moment de plaisir ton nom en soit effacé?"

[d'une certaine façon à la fin de notre vie, nous aurons tous pour l'éternité un pectoral avec inscrit dessus les bonnes actions et les péchés que nous avons fait dans ce monde. Que préférons-nous : une frustration, un effort éphémère ou bien une honte éternelle?]

"Aucun des gens de la maison ne s'y trouvait" = cependant, un autre homme était là, à savoir Yaakov.
[...]

A cause des ruses de cette femme, la passion de Yossef atteignit son paroxysme. Il enfonça ses 10 orteils dans le sol, et au même moment 10 gouttes de semence s'échappèrent de son corps s'écoulant entre ses 10 ongles. Ainsi, il parvint à surmonter son désir.
[...]

Selon une opinion, lorsque Yossef vit qu'elle essayait de le séduire, il réalisa un double de lui-même sous la forme d'un golem.
Il comptait laisser cet androïde dormir avec la femme de Potiphar, se débarrassant ainsi d'elle.
Sarah avait agi de même avec Pharaon, et Esther eut recours à ce subterfuge avec A'hachvéroch.

Cependant, la femme de Potiphar, elle, connaissait suffisamment la magie pour déjouer cette supercherie.
C'est pourquoi la Torah dit : "Elle le saisit par son vêtement" (v.39,12). En hébreu, le mot "béguéd" désigne un vêtement, dont la racine "bagad" signifie : "tromper".
Ainsi, elle "saisit" la tromperie de Yossef, et comprit par quel moyen il tentait de l'abuser.

[selon un autre avis, elle répandit un blanc d’œuf sur son lit, et s'élança dehors pour crier ce que Yossef avait tenté de lui faire.
Elle persuada également plusieurs femmes de témoigner que Yossef avait déjà tenté de les séduire.]
[...]

"[Yossef] était venu dans la maison pour faire sa besogne" = telle fut la grandeur de Yossef. On pourrait penser qu'il était si élevé qu'il n'a éprouvé aucun désir, mais la Torah nous dit qu'il était fort et en bonne santé. Son désir était si fort qu'il faillit pécher, mais malgré cela il parvint à dominer ses pulsions, il surmonta ce feu intérieur.

=> Les désirs sont naturels chez l'homme, sa grandeur, [c'est de les surmonter par crainte de D.]

[comme nous avons pu le voir précédemment : "La frustration que Yossef endura lui causa davantage d'angoisse que celle ressentie par Its'hak lié sur l'autel."
Nous pouvons gagner une énorme récompense en agissant (mitsva assé), mais également en évitant d'agir (mitsva lo taassé)!]
[Méam Loez]

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-> Selon certains, la tunique de Yossef évoque le yétser ara : lorsqu'on est tenté de commettre une faute, on doit se débarrasser du mauvais penchant et prendre la fuite.
[Chla haKadoch]

<---->

+ "Le maître de Yossef le fit saisir, on l’enferma dans la Rotonde, endroit ou étaient détenus les prisonniers du roi" (v.39,20)

Après réflexion, Potiphar réalisa que sa femme mentait certainement.

- il savait Yossef digne de confiance, surtout que celui-ci craignait D., ayant le nom d'Hachem constamment à la bouche.

- plusieurs hommes de médecine lui dirent que la tâche sur le drap n'était que du blanc d’œuf et non de la semence.

- selon certains, Potiphar s'apprêtait réellement à tuer Yossef, sa fille Asnat vint lui jurer que ce dernier était totalement innocent, lui racontant la vérité (elle avait tout vu, étant cachée dans un buisson dans un coin de la cour). C'est pourquoi, elle méritera d'épouser Yossef quelques années plus tard.

- selon d'autres commentateurs, c'est la femme de Potiphar qui demanda de l'épargner, pensant que par gratitude Yossef céderait par la suite à ses désirs.

- Le Séfer haYachar rapporte que Yossef se faisant fouetter par Potiphar supplia Hachem de l'aider.
D. eut alors pitié de Yossef, et un nouveau-né de 12 mois d'un esclave se mit à parler miraculeusement.
D'une voix adulte, il réprimanda Potiphar : "Que t'a fait cet homme pour que tu veuilles le fouetter? Tout ceci n'est que mensonge". L'enfant lui révéla ensuite la réalité.

Yossef fut envoyé en prison afin de sauver les apparences, car tout le monde parlait de cette affaire, et sans punition on aurait parlé de Potiphar, comme du mari d'une prostituée.
[Méam Loez]