Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Voici la règle imposée au lépreux" (Métsora 14,2)

-> Dans le 'Hovot Halévavot (Chaar Hakenia - chap.7), il est rapporté que quiconque a coutume de médire sur autrui, on lui enlève ses mérites pour les accorder aux personnes dont il a parlé.
Mais ce n'est pas tout!
On lui attribue également les péchés commis par ces dernières.

-> Cet enseignement a été confirmé par le Maguid céleste qui s'est révélé à Rabbi Yossef Karo en ces termes :
"Celui qui dit du lachone hara sur autrui, on lui enlève ses mérites et on les accordait à celui dont il a parlé.
C'est la pure vérité!
Et si les gens savaient cela, ils se réjouiraient en entendant qu'on dit du lachone hara sur eux, comme si on leur donnait un cadeau d'or ou d'argent."
[le Maguid Mécharim sur la paracha Vayakél - dibour hamat'hil od amar]

-> On raconte qu'un homme médit une fois au sujet d'un certain 'hassid.
Lorsque ce dernier eut vent de ce qui avait été dit sur lui, il s'empressa d'offrir à cet homme un somptueux cadeau auquel il joignit la lettre suivante :
"Mon cher frère, je t'offre ce présent en échange du grand cadeau dont tu m'as gratifié.
En effet, à peine as-tu médit à mon sujet que dans le Ciel, on a crédité mon compte de tous les mérites que tu avais acquis tout au long de ton existence!
Si j'ai reçu un cadeau aussi précieux de ta part, à savoir tous tes mérites, n'est-ce pas la moindre des choses que je te fasse un cadeau réciproque."

<------------------->

-> Nos Sages (guémara Arakhin 15) eneignent que le mot métsora (lépreux) et dérivé des mots motsi chem ra (la diffamation).

-> Le 'Hafets 'Haïm nous dit que le corps humain est composé de 248 organes, mais que le plus important de tous est la langue car c'est elle qui décide du maintien de tous les autres organes, comme il est écrit : "La vie et la mort et la mort dépendent de la langue" (Michlé 18).

"Il expiera sur la maison" (Métsora 14,53)

-> En ce qui concerne la purification des plaies, sur le corps et sur les maisons, la Torah recommande le processus d'expiation par l'apport de deux oiseaux. Ce qui n'est pas le cas pour les plaies apparues sur les vêtements. Alors que l'origine de ces 3 types de plaies était due à des fautes. Pourquoi cette différence de traitement?

En fait, nos Sages enseignent que lorsqu'un homme subit une perte d'argent, celle-ci joue déjà le rôle d'expiation pour ses fautes. Aussi, lorsque les plaies attaquent ses vêtements, la destruction de ses vêtements consiste en soi déjà une expiation. Il est donc inutile d'apporter deux oiseaux en expiation.
=> En revanche, lorsque les plaies attaquent sa maison, bien qu'il faille aussi la détruire par la suite, la Torah ne se contente pas de cette perte financière pour jouer le rôle d'expiation. Elle demande d'apporter en supplément, deux oiseaux purs. Pourquoi?

Parce que la maison comporte une Mézouza à la porte, laquelle y introduit une Sainteté Divine. Les plaies ayant attaqué une telle maison, la faute de ce fait devient plus grave. Car l'impureté a attaqué un lieu où la Sainteté de Hachem y est installée.
C'est pourquoi, on ne se contente pas de la perte d'argent pour jouer le rôle d'expiation. L'aggravation de la faute due à la sainteté de la Mézouza impose en supplément, l'expiation par l'apport des oiseaux.
['Hatam Sofer]

"Quand vous viendrez en terre de Canaan, Je mettrai des plaies de Tsara'at dans vos maisons" (Métsora 14,34)

=> Pourquoi Hachem annonce-t-Il qu'Il va frapper les maisons de plaies de Tsara'at (lèpre) en terre de Canaan?

Idolâtres, les habitants de Canaan avaient construit leurs maisons au nom de leurs idolâtries. Ce qui a fait résider
l'impureté de l'idolâtrie dans leurs maisons. Lorsque les Bné Israël vont entrer en Terre Sainte et s'installer dans les demeures des Cananéens, Hachem dans Sa Bonté, et pour leur éviter de s'éloigner de Lui, ne les laissera pas vivre dans des maisons imprégnées d'impureté. Pourquoi?

Parce que l'impureté d'un lieu, influence les personnes qui y vivent.
Ainsi, Il frappera les maisons de plaies de lèpre pour qu'elles soient détruites. Elle seront reconstruites cette fois-ci au Nom de Hachem. La Sainteté de Hachem résidera dans leurs demeures.
Cela nous apprend que lorsqu'un homme est amené à construire une maison, il doit dire, au début de son projet : "Je fais cela pour le Nom de Hachem". Et de cette façon, une Sainteté Divine viendra s'y installer, apportant la bénédiction. Car tout dépend du départ. Si on sanctifie un projet, un lieu, en les réservant à Hachem dès le début, cela permettra d'y installer la Sainteté.
[d'après le Zohar]

Paracha Tazria & Métsora

-> Les parachiot de Tazria et de Métsora énumèrent 3 forment de tsara'at.
La paracha Tazria aborde les négaïm, des afflictions, qui se trouvent sur le corps et sur les vêtements d'une personne, et la paracha Métsora traite de celles qui s'abattent sur la maison.

-> Le midrach (Vayikra rabba 17,4) et le Rambam (fin Hilkhot Toumat Tsaraat) affirment que les tsaraat apparaissent en fait dans l'ordre inverse : d'abord sur la maison, puis sur les vêtements, et seulement ensuite sur le corps.

-> Le Daat Zékénim (Métsora 14,34) note que cet ordre est lui-même à l'opposé de la manière dont Hachem a puni Pharaon à l'époque d'Avraham : d'abord le corps de Pharaon, puis les murs de sa maison et ses ustensiles. Pourquoi cette différence?

Le Daat Zékénim explique qu'Hachem voulait affliger Pharaon parce qu'il était mauvais.

Mais lorsqu'il s'agit des juifs, Hachem frappe d'abord la maison d'un individu, en espérant qu'il tirera des leçons de l'expérience et s'amendera sans avoir besoin d'une punition plus sévère. S'il ne s'amende pas, la tsaraat s'attaque à ses vêtements. Ce n'est que s'il ne comprend toujours pas le message qu'Hachem frappe finalement son corps.

Il est clair que la tsaraat a pour but d'inciter le pécheur à la réflexion et au repentir.

<--->

+ Progression de la punition :

=> Si, en fait, les possessions sont touchées en premier, pourquoi la Torah énumère-t-elle les néga'im (dégâts) dans l'ordre inverse, en commençant par le corps?

-> Le Kli Yakar (Tazria 13,47) souligne que lorsque Hachem nous exhorte à ne pas fauter, Il mentionne d'abord la punition la plus sévère possible.
Même lorsqu'il avertit Pharaon des 10 plaies, Hachem commence par la dernière et la plus sévère, la makat bé'horot (Rachi Chémot 4,23).

De même, dans ce contexte, Hachem met d'abord en garde contre la tsaraat du corps, puisqu'il s'agit de la punition la plus sévère.

-> Le Maharzou cite un midrach (Vayikra rabba 17,4) qui offre une réponse purement technique. Étant donné que les juifs n'avaient pas de maisons dans le désert, et que leurs vêtements étaient totalement miraculeux, ne nécessitant aucune lessive, les seules néga'im (dégâts) applicables au moment où la Torah a été donnée étaient celles qui se trouvaient sur le corps. C'est pourquoi la Torah les mentionne en premier.

-> De même, le Ramban (Tazria 13,47) écrit que les tSaraat ne frappent les maisons et les vêtements qu'en terre d'Israël.

Par conséquent, suggère le Shirat David (Tazria 13,12), la Torah s'adresse d'abord aux néga'im corporels, puisqu'ils ont toujours constitué une menace.

<--->

+ La source de l'affliction :

-> La guémara (Arakin 16a) énumère 7 f àautes l'origine de tsaraat : le lachon ara, le meurtre, le serment en vain, les relations illicites, l'orgueil, le vol et le tsarous ayin (l'avarice).

Alors que le Rambam (Hilkhot Toumat Tsaraat 16:10) écrit que le lachon ara génère les 3 types de tsaraat (maison, vêtements, corps), d'autres commentateurs comprennent que des fautes spécifiques de la liste ci-dessus provoquent des néga'im spécifiques.

Par exemple, le Kli Yakar (Tazria 13,37) affirme que si le lachon ara provoque des tsara'at sur le corps, les tsara'at dans la maison résultent de l'avarice.
Ainsi, la guémara (Yoma 11b) nous dit que si l'on demande à quelqu'un de prêter un ustensile et qu'il fait semblant d'en manquer, Hachem l'expose par le biais de tsara'at sur sa maison, ce qui nécessite le retrait de ses possessions à la vue de tous (Métsora 14,36).

De même, ces commentaires expliquent que la tsara'at trouvée sur un vêtement provient de l'orgueil, puisque les beaux vêtements engendrent souvent le snobisme.
De son côté, le Maharal (Arakin 16a) n'est pas d'accord et soutient que la tsara'at sur les vêtements d'une personne est le résultat du vol.
[en fait, le Maharal propose 7 catégories de tsara'as, chacune causée par l'une des 7 fautes mentionnées ci-dessus. Il note également que dans chaque source que la guémara cite pour ces faute, une forme différente de tsara'at est décrite]

-> Le concept selon lequel la tsara'at sur une maison est punitive semble contredire le commentaire de Rachi (Métsora 14,34 ; voir Horayot 10a) sur la promesse de la Torah selon laquelle lorsque les juifs entreront en terre d'Israël, Hachem affligera leurs maisons de tsara'at.
Rachi explique que pendant les 40 années où les Bné Israel ont traversé le désert les Emoriyim ont caché des trésors d'or dans les murs de leurs maisons. Lorsque sa maison est touchée par la tsara'at, le juif est obligé de briser les murs, révélant ainsi les trésors enfouis.
Où est la punition si grâce à à la tsara'at ils découvrent de magnifiques trésors?
Le rav Moché Feinstein (Darach Moshe 14,34) explique que si les Bné Israel ont mérité cette récompense, et s'ils n'avaient pas fauté, alors Hachem leur aurait donné ce cadeau sans les obliger à détruire leurs maisons.
Le rav 'Haïm Kanievsky (Déré'h Sicha - vol.2) dit quant à lui qu'Hachem n'a promis des trésors qu'à la génération qui a traversé le désert et est entrée en terre d'Israël. Pour les générations suivantes, le tsara'at sur une maison était une pure punition.

<--->

=> Le rav Its'hak Sorotzkin (Rinat Its'hak - tinyana Métsora 14,34) décèle ici une contradiction.
Si la tsara'at apparaît d'abord sur la maison, puis sur les vêtements, et seulement ensuite sur le corps, comment des fautes différents peuvent-ils causer des néga'im différents?
Comment quelqu'un qui parle du lachon ara peut-il développer la tsara'at sur son corps sans qu'elle n'apparaisse d'abord sur sa maison et ses vêtements?

La réponse se trouve dans la spirale descendante qui mène au lachon ara. Tout d'abord, on succombe à l'avarice, ce qui entraîne l'apparition de tsara'at sur sa maison. S'il ne retient pas la leçon, son égoïsme s'intensifiera et deviendra de l'arrogance. Ses vêtements seront alors affectés.
S'il ne tient toujours pas compte de l'avertissement, son arrogance/orgueil le rendra jaloux, convaincu que les autres l'empêchent de recevoir l'honneur qu'il mérite. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il parlera lachon ara, et contractera sur lui-même la tsara'at.

-> Le rav Avraham Pam disait que l'étude des lois de lachon ara était un "traitement des symptômes", tandis que l'étude des lois de 'hessed (ex: séfer Ahavat 'hessed du 'Hafets 'Haïm) revient à "traiter la maladie".

-> Cette approche fait partie intégrante de la période de Séfirat haOmer. Au cours de ces semaines, nous pleurons les 24 000 étudiants de Rabbi Akiva, qui sont morts à cette époque. Il semble y avoir é raisons contradictoires à cela.
D'une part, la guémara (Yébamot 62b) rapporte qu'ils ont péri parce qu'ils ne s'honoraient pas l'un l'autre. Pourtant, le midrash (Béréchit rabba61,3) affirme qu'ils sont morts parce qu'ils se jalousaient les uns les autres.
=> Alors, qu'est-ce qui était en cause?

Il s'agit des deux Le manque de respect est simplement une manifestation de l'avarice. Parce que ces disciples s'en voulaient mutuellement de leur réussite, ils ne pouvaient pas se respecter les uns les autres, ce qui a conduit à une calamité dont nous portons le deuil jusqu'à aujourd'hui.
Ainsi, efforçons-nous d'aimer chaque juif et de nous réjouir de sa bonne fortune.

"D. s'adressera à Moché et lui dit : "Voici quelle sera la loi pour le lépreux le jour de sa purification, on l’amènera au Cohen"(Métsora 14,1-2)

-> Le Maguid de Douvno enseigne :
"Lorsqu'un homme se laisse aller à la médisance, c'est, en général, parce qu'il ne se rend pas compte de la puissance de la parole.
Il se dit : je n'ai rien fait d'autre que de parler, mais je n'ai entrepris aucune action.
Or, si l'homme était conscient de l'importance considérable de la parole humaine, et s'il savait que toute parole qui porte préjudice à son prochain crée, au ciel, un accusateur aussi bien contre l'homme dont on a parlé mais aussi contre celui qui a parlé, il y a de fortes chances pour qu'il se soit gardé de dire le mal.

C'est le sens du midrach rabba :
"Ne dis pas : je vais dire du mal de quelqu'un mais personne ne les saura.
D. te dira la chose suivante : Sache que je vais envoyer un de mes anges, il t'accompagnera partout et notera tout ce que tu diras sur ton prochain".

C'est pourquoi, celui qui répand la calomnie doit savoir l'important cosmique des paroles qu'il lance dans le monde : il est frappé de lèpre : lorsqu'il est amené au Cohen, il constate qu'une seule parole de ce dernier décidera de son sort.
Tant que le Cohen ne prononce pas le mot "impur!", il n'est pas frappé d'impureté même si tout le monde peut voir qu'il est couvert de lèpre.

Tant que le Cohen ne prononce pas le mot "pur!", il ne sera pas considéré comme tel, même si on voit clairement que ses plaies ont totalement guéri.
(Michna Négaïm, chap.3)=> Celui qui répand la médisance doit apprendre ainsi le pouvoir étonnant que possède chaque mot que l'homme émet : ceci devra le rendre infiniment plus prudent dans chacune de ses expressions.

[ Le 'Hafets 'Haïm de dire que c'est une belle illustration de l'affirmation du roi Salomon : "La mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21) ]

<------------------------>

-> "Quiconque répand la mauvaise langue, est frappé de la lèpre ... car la médisance est pire que le meurtre.
Le meurtrier ne tue qu'un individu, tandis que le médisant en tue 3 : celui qui la profère, celui qui l'écoute et celui auquel elle porte atteinte."
[Midrach Tan'houma, Métsora 2]-> "D'elle [la langue] sort le bien et d'elle sort le mal.
Lorsqu'elle est bonne, il n'y a pas meilleure qu'elle, et lorsqu'elle est mauvaise, il n'y a pas pire qu'elle."
[midrach Vayikra Rabba, paracha 33]

<------------------------>

-> Le midrach Vayikra Rabba (paracha 16,2) rapporte l'histoire d'un colporteur qui allait de ville en ville vendant un antidote qui donne de la vie.Rabbi Yannaï voulut en acheter, et le vendeur sortit alors un livre de Téhilim est lu :
"Quel est l'homme épris de vie, celui qui aime les jours pour voir le bien?
Protège ta langue du mal, et tes lèvres de la duperie ; écarte-toi du mal et fais le bien, recherche la paix, poursuis-la"  (Téhilim 34,13-14).
[...]
Rabbi 'Haggaï ajouta :
"Le roi Salomon n'avait-il pas déjà proclamé : "Celui qui surveille sa bouche et sa langue, protège son âme des tourments". (Michlé 21,23)=> C'est pourquoi Moché prévient le peuple d'Israël en leur disant : "Voici la loi du lépreux" (métsora), c'est-à-dire la loi de celui qui dit le mal (motsi ra).

<------------------------>

-> "Sache que la lèpre provient de la médisance, car Myriam,qui était une femme d'une grande sainteté, a été frappée de la lèpre pour avoir dit du mal de Moché.
Et c'est un signe pour tous ceux qui propagent la calomnie.
[le Sifri, 481]

-> "Ceux [qui médit de son prochain] provoque une scission entre 2 hommes (par sa médisance), c'est la raison pour laquelle la Torah dit : "Il demeurera isolé, sa résidence sera hors du camp" (Vayikra, Tazria, 13,46). "
[guémara Arakhin 16b]

-> Le rav Zalman Sorotskine explique cette guémara :
"Le médisant pense que le monde n'a été créé que pour lui, que son prochain le vole et le dépouille de tout ce qui lui appartient en propre.
La haine le ronge, la jalousie le tenaille : les autres le gênent et il n'aspire qu'à les écarter de son chemin.

Un tel individu mériterait de mourir d'une épidémie devant D., comme ceux qui médisent de la terre d'Israël.
Cependant, les cieux le prennent en miséricorde et changent sa peine : il est frappé de la lèpre, un châtiment aussi dur que la mort."

-> Rabbi Israël Salanter a dit  :
"La médisance est interdite essentiellement parce que tout son but est de rechercher le mal et les tares uniquement chez l'autre.
C'est la raison pour laquelle on dit au calomniateur : "Si tu es tellement fort pour découvrir les fautes des autres, sors hors du camp, isole-toi avec toi-même jour après jour et tu pourras ainsi découvrir tes fautes et tes défauts à toi, qui ne sont pas des moindres ..."

<------------------------>

+ "Quand vous serez arrivés au pays de Canaan, dont je vous donne la possession, et que je referai naître la plaie lépreuse dans une maison du pays que vous possédez" (Métsora 14,34)

"Que fait D.?
Il frappe de plaies la maison de l'homme et celui-ci en sortant ses ustensiles dévoile aux yeux de tous [ses biens] et tous de parler.
N'as-tu pas prétendu : Je n'en ai rien?!
Voyez la quantité de blé dont il dispose, d'orge et de dattes ...

C'est la raison pour laquelle Moché avertit le peuple d'Israël et lui dit : Quand vous serez arrivés au pays de Canaan ... je referai naître la plaie lépreuse dans une maison du pays que vous posséderez"

[Yalkout Chimoni, Métsora, 14]

<--->

+ "Celui à qui la maison appartient viendra et déclarera au Cohen, en disant : "Il m'est apparu comme une plaie (kénéga) dans la maison"." (Métsora 13,35)

-> Pourquoi le propriétaire devait-il dire : "Comme une plaie" et non "une plaie" ?

-> Seul le Cohen peut le faire (Rachi), et il faut s'exprimer avec modestie en disant : "Je ne suis pas sûr" (Divré David).

-> C’est que cette plaie qui a atteint la maison, préparait un grand bien puisque quand on détruisait la maison suite à la plaie, on trouvait les trésors qu’avaient enfoui les Canaanéens qui habitaient avant.
Ainsi, certes c’était une plaie, mais elle cachait un grand bien. C’était donc "comme une plaie", on pouvait croire extérieurement que c’était une plaie et un malheur, mais en vérité ce n’était pas une plaie mais plutôt un bienfait d’Hachem.
[Guélilé Zahav]

=> De même dans la vie, il ne faut jamais dire que c'est une mauvaise chose (puisque c'est forcément Hachem qui l'a décrété sur nous!), certes c'est peut être amer/désagréable sur le moment, mais au final il en découlera des trésors, une grande richesse pour notre vie.

<--->

-> "Et Je mettrai des plaies de Tsaraat (lèpres) dans les maisons" (Métsora 14,34)

Rachi explique que les habitants de Canaan avaient caché les trésors des Hébreux, sous les murs des maisons, pour ne pas qu'ils soient retrouvés. Mais Hachem a envoyé des plaies dans les maisons, pour faire détruire les murs et que les juifs retrouvent leurs trésors. Mais on peut s'interroger. Nos Sages enseignent par ailleurs que les plaies émanaient de fautes commises.
=> Comment concilier la sanction pour des fautes avec le fait que Hachem envoie les plaies pour restituer les trésors aux Hébreux?

En fait, quand un homme faute, il renforce le mal dans le monde. Pour expier cette faute, Hachem envoie des punitions. En réalité la punition n'est rien d'autre que le Mal renforcé par la faute de l'homme. Ce même mal de cette faute se retourne contre lui pour le faire souffrir. De cette façon, ce mal se dissout et sa faute est réparée.

C'est le sens des plaies que Hachem a envoyé sur les murs des maisons. C'est le mal de la faute qui se manifeste à l'extérieur et fait souffrir l'homme.
Le Mal de la faute est ainsi désintégré. Quand l'homme voit ces plaies sur les murs, il réalise qu'il a commis des fautes graves. Et s'il décide de se repentir sincèrement, à ce moment là, la faute se transforme en mérite. Comment comprendre cela?
Quand un homme commet une faute, il investit dans cet acte des forces profondes qui relèvent de l'impulsivité de son être. Car toutes les fautes émanent des forces impulsives. Or, ces forces sont plus puissantes que les forces de la réflexion. Quand un homme commet des fautes, ces actes l'éloignent de Hachem, car ce sont ses pulsions qui prennent le dessus sur sa raison.

Ainsi, pour rétablir l'équilibre, redonner à la sagesse et la raison leur suprématie, Hachem envoie des punitions, qui, en faisant souffrir l'homme, le purifient de son impulsivité.
Mais s'il fait téchouva, s'il se repent sincèrement, profondément et décide de s'investir dans le service de Hachem, alors toutes les forces impulsives qu'il a développées en lui dans le cadre de ses fautes, vont être investies dans la Sainteté. Son Service Divin sera alors réalisé avec plus de profondeur et d'émotions. Ces forces négatives, ces pulsions non canalisées, apportent à son service Divin une dimension très élevée, lorsqu'il les investit dans la Torah.

C'est pourquoi, l'homme qui se repent est encore plus grand que le Juste qui n'a jamais fauté. Grâce au repentir profond, les plaies qui apparaissent sur les murs et concentrent le Mal investi dans la faute, se transforment à présent en trésors.
Lorsque les murs sont détruits, on y trouve des trésors de Sainteté. Ce sont les forces très élevées, emprisonnées dans le Mal du fait des fautes, qui se libèrent de cette impureté par le repentir. Alors, les plaies elles-mêmes se transforment pour devenir de grands trésors.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

"Le lépreux avait comme punition l'exclusion des 3 camps, une situation que l'on peut expliquer ainsi : la lèpre surgissait à cause de la faute de la médisance pour notamment, avoir cherché chez l'autre des traces de Mal.

On disait alors à cet homme, puisque tu es tellement fort pour rechercher des fautes, profite de ton éloignement pour réfléchir ... à tes propres failles."

[Rav Israël Salanter - Métsora]

"Puis le 7e jour, il se rasera tout son poil : sa chevelure, sa barbe, ses sourcils ... " (Métsora 14,9)

Ce processus concerne l'homme sur lequel sont apparues des plaies de lèpre.
Ces dernières proviennent principalement des 3 fautes majeures suivantes : l'orgueil, le lachon ara (médisance) et la mesquinerie.

Le Kli Yakar nous dit que c'est précisément à cause de cela, que le lépreux doit se purifier pour ses mauvais comportement :

-> Il se rase les cheveux = il a toujours eu la prétention d'être partout et à la tête de tout (orgueil);

-> puis, la barbe = en quelque sorte le rempart autour de sa bouche, qui ne l'a pas préservé de la médisance ;

-> et enfin, les sourcils = qui ne l'ont pas empêché d'avoir un comportement mesquin (car la mesquinerie s'exprime en hébreu par le terme : "tsarout aïn" : "œil étroit", à l'opposé de l' "œil large", généreux).

Parachiot Tazria – Metsora

- "Le jour de sa purification, le lépreux sera amené au cohen" (Metsora 14,2)

Les lettres du mot "véouva" (= il sera amené) sont les mêmes que "véaouv" (= il sera aimé).
C'est une allusion à ce que dit le Rambam, que le pénitent, avant sa téchouva, était haï de D. et lui était en horreur, et après, il est aimé, proche et ami.

- "On égorgera un des oiseaux dans un récipient d'argile sur de l'eau vive" (Metsora 14,5)

Pourquoi faut-il ici de l’eau vive ("mayim hayim") ?
Parce que le lépreux est bas et humilié à ses propres yeux, on pourrait craindre qu’il n’en vienne à la mélancolie et à la paresse. Il est donc nécessaire de l’encourager et de le ranimer avec les eaux de la connaissance de la Torah, qui s’appelle «un puit d’eau vive».         (Maayana shel Torah)