Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Tout étranger (non Cohen) n'en consommera pas (de la Térouma - nourriture sacrée revenant au Cohen)" (Emor 22,13)

-> Rabbi Nathan de Breslev (Likouté Halakhot) expliquer de la façon suivante la raison pour laquelle la Térouma est interdite aux non Cohen.
La capacité du Cohen à contenir la sainteté est plus grande qu'un non Cohen. D'autre part, en mangeant de la Térouma, on reçoit dans son âme une lumière spirituelle très haute.
Ainsi, le Cohen constitue un réceptacle adapté pour contenir la grande lumière qui provient de cette consommation. Mais le non Cohen n'a pas le droit d'en manger, car du fait que la capacité à recevoir la sainteté dont il dispose est plus étroite, son âme ne peut pas supporter cette lumière si haute.
De ce fait, l'intensité de la sainteté qui lui parviendra par cette consommation lui causera des dommages spirituels, du fait qu'il n'ait pas la force suffisante pour la supporter.

"Vous demeurez dans des Souccot durant 7 jours, tous les membres d'Israël habiteront dans des Souccot afin que nos générations sachent que j'ai fait résider les Bné Israël dans des Souccot lorsque Je les ai fait sortir d'Egypte" (Emor 23,42-43)

-> Le mot "demeurez" (téchévou - תֵּשְׁבוּ) est composé des mêmes lettres que le mot : bochét (בושת), qui signifie : la honte.
Cela vient avertir celui qui entre dans sa Soucca, qu'il doit prendre conscience de l'immense sainteté de celle-ci.

En y réfléchissant, il sera rempli de honte à cause de son passé. Il devra alors pallier à ses manquements en prenant sur lui d'améliorer désormais ses actes.
Dès lors, il pourra pénétrer dans la Soucca en s'appuyant sur ses bonnes résolutions prises pour l'avenir, car Hachem considère les résolutions sincères d'un juif comme s'il les avait déjà mises en pratique (guémara Kidouchin 40a).

[bien que maintenant je ne sois pas méritant de rentrer dans la Soucca, par le mérite de mon amélioration future, je peux y pénétrer tout de suite.]

[Yétev Lev]

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-> "L’orgueilleux repousse les pieds de la Présence Divine.
D. dit à son sujet : Moi et lui, nous ne pouvons demeurer ensemble!" (guémara Sotah 4b).

Le Arizal dit que dans la Soucca, Hachem nous enlace d'amour ; le Zohar (Emor 103a) enseigne que lorsque nous entrons dans une Soucca la Présence Divine déploie Ses ailes par le haut sur nous.
=> Face à une telle proximité avec Hachem, comment peut-on avoir des pensées d'orgueil (moi je!)?
Il faut lever les masques, reconnaître Son infini grandeur, et retourner vers Lui.

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-> On doit avoir 2 pensées en s'asseyant dans la Soucca : en souvenir des Soucca suite la sortie d'Egypte, et en souvenir des Nuées de Gloire.
Or, lorsque nous sommes sortis d'Egypte, nous n'étions pas méritants, mais par le mérite futur de recevoir la Torah, les juifs ont pu sortir d'Egypte et s'assoir dans les Nuées de gloire.
De même, à partir du moment où je prend sur moi d'améliorer mon comportement, alors j'ai pleinement le droit de rentrer dans la Soucca.

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-> La Soucca est similaire à l'Arche de Noa'h (la téva).
Rachi écrit que les animaux venaient d'eux-mêmes dans l'Arche de Noa'h, mais c'est uniquement les animaux qui n'avaient pas fauté qui pouvaient entrer dans l'Arche.
Ceux qui avaient fauté étaient chassés de l'Arche.

D'une manière identique, tout le monde s'assoit dans la Soucca, mais uniquement ceux qui sont méritants peuvent ressentir sa grande joie et sainteté.
Si la Soucca accepte une personne, alors elle ressentira un très bon sentiment dans la Soucca.
Mais, si à D. n'en plaise, la Soucca ne l'accepte pas, il n'y sera pas joyeux ...

Si quelqu'un apprécie immensément la Soucca, cela prouve que la Soucca l'a accepté immensément.
C'est quelque chose qui ne peut pas être vu, c'est un sentiment du cœur, qui n'est révélé qu'à Hachem ...
Souccot vient après Yom Kippour, car on doit être pur de toute faute pour être accepté dans la spiritualité de la Soucca.
[Chem miChmouel - 5673]

-> De même, le Tossefet 'Haïm (145) dit que la mitsva de la soucca vient immédiatement après la fin de Yom Kippour afin que la soucca soit fabriquée par un homme pur de toute faute et que la Présence Divine repose sur l’œuvre de ses mains.

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-> "Vous demeurez/résiderez dans des Souccot durant 7 jours"

Souccot est le moment où l'on complète la téchouva qui a commencé en Elloul.
C'est un temps où l'on développe une compréhension plus profonde de ce qu'est la téchouva.
Le verset dit que le peuple juif doit : téchévou (s'assoir), qui est un langage de téchouva (tachouv - תשוב).
Nous résidons dans la Soucca pendant 7 jours et essayons de renforcer les 7 midot de Hachem ('hessed, guévoura, tiféret, nétsa'h, od, yessod, mal'hout).
Ce n'est qu'une fois que nous sommes purs de toute faute [après Yom Kippour], que nous pouvons travailler à faire une téchouva complète et devenir un véritable serviteur d'Hachem.
[Tiférét Shlomo]

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-> Le 'Hatam Sofer dit qu'en allant dans la Soucca, on se rend compte que le véritable or et argent de ce monde c'est la Torah et les mitsvot. [en comparaison rien n'a de valeur!]
[On a tellement envie d'être proche de Hachem (être dans la Soucca, c'est être enlacé par Hachem), de nous éloigner de la faute et faire sa volonté, que notre téchouva en devient plus parfaite, plus vécue.]

La Torah fixe la date de Roch Hachana ainsi : "Parle aux enfants d'Israël: au 7e mois, le 1er jour du mois" (Emor 23,24), en mentionnant le mois avant le jour.
Or, on peut observer que c'est l'inverse lorsqu'il s'agit de Yom Kippour ("le 10e jour de ce mois") et de Souccot ("le 15 de ce 7e mois"), où le jour vient avant le mois.

Une raison peut être qu'à Roch Hachana, les juifs sont jugés, et que Hachem dans Sa miséricorde va inclure dans Son compte toutes les mitsvot que les juifs s'apprêtent à réaliser pendant ce mois [de Tichri].
Ainsi à Roch Hachana, Il nous crédite déjà pour le jeûne de Yom Kippour, et des très nombreuses mitsvot associées à Souccot et Shémini Atsérét, en considérant comme si on les avait déjà accomplies. [d'où le fait que le mois vient avant le jour!]

Cela augmente les mérites du peuple juif devant la Court Céleste.

[rabbi Yissa'har Dov de Belz - Vayaged Yaakov]

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[Pour notre jugement, Hachem dans Sa miséricorde va retirer nos fautes (grâce à la téchouva), et va déjà comptabiliser nos mérites à venir.
Cela témoigne du fait que Hachem nous aime infiniment, et qu'Il cherche constamment à nous combler du meilleur, même si nous n'en avons pas forcément conscience!]

"Vous compterez pour vous 7 semaines entières à partir du lendemain du Shabbath [1er jour de Pessa'h], depuis le jour où vous avez offert le Omer en offrande balancée, jusqu'au lendemain de la 7e semaine, vous compterez 50 jours. Vous offrirez une offrande de nouveau blé à Hachem." (Emor 23,15-16)

-> Bien que les juifs se fussent écartés de l'idolâtrie dès leur sortie d'Egypte, ils étaient encore impurs.
Ils ressemblaient à une femme ayant eu ses règles et qui reste impure bien que le flux ait cessé.
Elle n'est pas autorisée à avoir de relations conjugales avec son mari avant d'avoir compté 7 jours de pureté.
Après ces 7 jours, elle doit se tremper dans un mikvé pour être permise à son mari.

Ainsi en était-il des juifs. Après avoir quitté l'Egypte et s'être éloigné de l'idolâtrie, ils commencèrent, dès le lendemain, à compter 7 semaines.
Une femme doit compter 7 jours de pureté après ses règles mais les juifs durent compter 7 semaines.
En effet, il existe 7 sortes d'impureté (touma), et pour chacune la Torah demande un compte de 7 jours.

Voici ces 7 catégories d'impureté : la menstruation (15,24) ; les flux masculins et féminins (15,13 ; 15,28) ; l'accouchement (12,3) ; le contact avec un mort (Dévarim 19,16) ; la tsaraat (13,34) ; la tsaraat des vêtements (13,50) ; et la tsaraat des maisons (14,38).

En Egypte, les juifs ne s'étaient pas préservés de ces impuretés.
Pour le purifier, Hachem leur ordonna donc de compter 7 fois 7 jours, soit 49 jours au total.

Chaque jour, les juifs franchirent une nouvelle porte de sainteté.
Le 50e jour, ils franchirent donc la 50e porte. A ce moment-là, ils furent totalement débarrassés de leur impureté et ressemblaient à une mariée sous le dais nuptial. Alors Hachem leur donna la Torah le 6 Sivan, fête de Shavouot.
[...]

La Torah dit : "Vous compterez pour vous-même ... depuis le lendemain du Shabbath" (23,15), et non "depuis le lendemain de Pessa'h".
En hébreu, Shabbath signifie le repos ou l'arrêt.
[Le verset peut donc être traduit : "Vous compterez pour vous-mêmes ... depuis le lendemain de l'arrêt (Shabbath) de votre impureté"].

Lorsqu'ils cessèrent d'adhérer à l'idolâtrie le 1er jour de Pessa'h, les juifs ressemblaient à une femme dont le flux menstruel a cessé.
Etant donné que l'idolâtrie ressemble à l'impureté de la menstruation (nidda), les juifs durent compter 7 semaines, au cours desquelles leur impureté s'estompa peu à peu.
C'est pourquoi la Torah désigne ces semaines par l'expression "Shabbath" (cessation).
La Torah dit : "Il y aura 7 Shabbath complets" et non "7 semaines complètes".

Cela nous enseigne qu'à chacun de ces Shabbath, leur impureté décroissait.
Enfin, à la fin du 7e Shabbath, l'impureté des juifs disparut totalement.
[Méam Loez - Emor 23,15-16]

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-> Les Bné Israël eurent besoin d’une période pour se délivrer de l’impureté égyptienne qu’ils avaient contractée (considérée aussi comme une période de "convalescence" de 49 jours [valeur numérique du mot : חולה (‘Holé - malade) ] pour les guérir de leurs impuretés).

Comme une femme "Nidda" (rendue impure par sa menstruation), ils devaient se purifier par une "abstinence" de 7 semaines, symbolisant les "7 jours de pureté" (chiva nékiim) qui font suite à la période de menstruation et qui nécessitent d’être comptés ("elle comptera" [voir Métsora 15,28)]), à l’instar des jours de l’Omer (7 semaines de purification plutôt que 7 jours car ils contractèrent en Egypte les 7 sortes d’impuretés).

Ensuite, ils purent s’unir à D. le jour du dont de la Torah (considéré comme celui du mariage entre Hachem [le ‘Hatan] et Israël [la Kala]).
Quant à l’immersion dans l’eau, dont le "Mikvé" est le symbole, elle est représentée par le "bain" de la Torah. [Zohar III 97b - Ohr ha'Haïm haKadoch]
["L’eau ne fait référence qu’à la Torah" - guémara Avoda Zara 5b – én mayim ella Torah]

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-> "Vous compterez pour vous 7 semaines entières à partir du lendemain du Shabbath ..."

-> Rachi précie que nous parlons du lendemain du 1er jour de la fête de Pessa'h, car si tu dis que c’est un Shabbath, tu ne sauras pas duquel il s’agit.

=> Pourquoi la Torah appelle la fête de Pessa'h Shabbath?

-> Le Kédouchat Levi explique que le Shabbath exprime le couronnement du projet divin, le but de la création du monde. La création du monde, l’œuvre de D. n’a de valeur que par le Shabbath.
Si l’homme reconnaît la maîtrise de D. sur le monde en observant le Shabbath, le Shabbath aura achevé l’œuvre de la création en lui donnant un sens.
Malheureusement bien vite, l’homme a oublié D. ; il a pensé que la nature pouvait exister en dehors du créateur du monde. Alors, D. a dû intervenir par un miracle pour briser les lois de la nature. Cependant malgré ses interventions surnaturelles l’Humanité n’a pas compris ; elle ne s’est repenti ni après le déluge ni après La tour de Babel ni après qu’Abraham eut été sauvé de la fournaise ardente.
La première fois qu’un peuple aura tiré la leçon des miracles et fait téchouva, ce sera lors de la sortie d’Égypte.
Le Peuple juif a suivi Hachem dans le désert comme il est écrit: "je te garde le souvenir de l’affection de ta jeunesse de l’amour de tes fiançailles lorsque tu m'as suivi dans le désert dans une terre inculte" (Yirmiyahou 2,2).

Pessah est donc devenu le couronnement de l’œuvre de la création, car c’est à ce moment-là que les hommes ont enfin reconnu D. comme le maître du monde.
=> C’est la raison pour laquelle Pessah, à propos de l’offrande du Omer, est appelée Shabbath par la Torah. En effet, on apportait cette offrande à récolte pour bien nous rappeler que tout appartient à D.
Ainsi nous comprenons aisément pourquoi il est écrit dans le verset le lendemain du Shabbath.

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-> "Vous compterez pour vous au lendemain du Chabbat" (Emor 23,15)

-> Il s'agit de la mitsva de compter les 49 jours du Omer. La loi orale révèle que ce "Shabbat" dont il est question dans ce verset, fait référence à Pessa'h. Le compte du Omer débute le lendemain du 1er jour de Pessa'h.
Mais les Baïtoussim, qui renient la tradition orale, comprennent que la Torah parle du "samedi" [compréhension littérale basée que sur la Torah Ecrite, sans la compréhension par la Torah Orale].
Ainsi, ils commençaient à compter le Omer à partir du lendemain du samedi, c'est à dire le premier dimanche, qui suivait Pessa'h.
=> Mais pourquoi la Torah ne dit-elle pas explicitement que le compte du Omer doit débuter le lendemain de Pessa'h, cela aurait ainsi évité un débat inutile et une erreur d'interprétation?

Le Heguioné Halakha fait remarquer que la fête de Shavouot, qui célèbre le don de la Thora, tombe à la suite du compte du Omer. Après avoir compté les 49 jours, le 50e jour, c'est Shavouot.
Hachem veut nous apprendre qu'il est impossible de dissocier la Torah orale de la Torah écrite. Il n'est pas envisageable qu'une personne se contente uniquement de la Torah écrite, et ne souhaite célébrer à Shavouot que le don de celle-ci. C'est pour cela que la Torah écrite fait intentionnellement débuter le compte du Omer "le lendemain du Shabbat", qui est interprété comme "le lendemain de Pessa'h" par la Torah orale, pour que lorsque l'on fêtera 50 jours plus tard la fête de Shavouot, célébrant le don de la Torah, cette fête tombera le jour fixé par la Torah écrite selon l'interprétation de la Torah orale. Comme pour dire qu'il ne peut y avoir de Shavouot et de don de la Torah qu'avec l'association de la Torah orale, qui est inséparable de la loi écrite.

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-> 7 semaines séparent Pessa'h de Shavouot, ce qui est à mettre en relation avec les 7 jours de pureté de Nidda.
Il est connu que le sang de la mère se transforme pour devenir du lait pour le nourrisson, c'est-à-dire qu'il passe de l'Attribut de rigueur à celui de miséricorde.
C'est pour cela que nous mangeons des produits laitiers [à Shavouot, 50e jour, marquant le terme des 7 semaines de sang de Nidda, transformé en lait], pour être à ce moment-même sous l'Attributs de miséricorde.
[d'après le Zohar]

"Vous compterez pour vous ... 7 semaines, elles seront complètes" (Emor 23,15)

Le mot : "ousfartèm" (vous compterez - וּסְפַרְתֶּם) a la même racine que : "Saphir" (ספיר).

Un saphir est une pierre précieuse, qui brille de mille feux et qui est belle à regarder.
De même, pendant les jours du Omer, où les juifs comptent 49 jours jusqu'à Shavouot, la Torah encourage chacun à travailler sur lui-même, et à améliorer sa beauté intérieure jusqu'à devenir aussi brillant et sublime qu'un saphir.

[Maguid de Mézéritch]

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-> Vous compterez pour vous depuis le lendemain du Shabbat ... vous compterez 50 jours" (Emor 23,15)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
"Dans son sens allusif, le terme "ousfartem" (vous compterez - וספרתם) évoque l'enseignement qui dit que les âmes du peuple d'Israël sont associées aux Tables de la Loi (Lou'hot). [qui étaient en Saphir - ce qui lié à "sfartem" (vous compterez)]
A cause des maladies de l'âme et de l'impureté des abominations, celles-ci se souillent et leur lumière se ternit. Nos Sages (midrach Tan'houma Ki-Tissa 26) disent que les Tables de la Loi étaient faites de (pierre nommée) Sanepérinone (סנפרינון). C'est à ce sujet qu'il est écrit : "ousfartem la'hem" (Vous compterez pour vous - וספרתם לכם), à savoir que grâce à ce compte, vous vous illuminerez vous-mêmes comme le Sanepérinone (le terme סנפרינון est la traduction araméenne de l'hébreu וספרתם לכם)".
[cela témoigne du pouvoir des jours du Omer de nous purifier de toutes nos défauts et imperfections]

-> Le Ramban (v.23,36) écrit :
"Les jours qui sont comptés entre-temps (entre Pessa'h et Shavouot) sont comme des jours de 'Hol Hamoèd".
[de même que 'Hol hamoéd est constitué des jours entre le premier et le dernier jour de fête, de même il en est des jours du compte du Omer entre Pessa'h et Shavouot, ce qui témoigne de l'importance et de la sainteté de ces jours.
En utilisant "ousfartem", la Torah nous incite à travailler à nos yeux l'importance des ces jours du Omer (qu'ils soient pour nous comme des pierres précieuses de Saphir) afin de les exploiter au mieux, et d'en ressortir le plus brillant spirituellement. ]

-> L’Admour de Rouzhin affirme à ce sujet que, d’après le Rambam, il faut interdire les mariages durant les jours du Omer pour la même raison qu’ils sont interdits durant ‘Hol Hamoéd, afin de ne pas mélanger 2 joies différentes (celle de la fête et celle du mariage).
D’un autre côté, le Choul’han Aroukh (Ora’h ‘Haïm 489,1) explique la raison de cet interdit par le deuil des élèves de Rabbi Akiva qui périrent pendant cette période. Il y a lieu d’expliquer, dit-il, que cela dépend de la personne elle-même : si elle se purifie pendant ces jours, ils prendront le caractère de ‘Hol Hamoéd et sinon, ils demeureront des jours de deuil.

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-> Le 'Hida, rapporte au nom de rabbénou Efraïm à propos du verset (Térouma 26,6) : "Et tu feras 50 anneaux en or" (pour relier les tentures du Sanctuaire), que ces 50 anneaux sont à mettre en parallèle avec les 50 jours de la supputation du Omer : de même que les anneaux reliaient les tentures du Sanctuaire, ces jours sont des jours d’union entre les Bné Israël et leur Père Céleste.

-> Le Sfat Emet (Pessa'h 5654) rapporte les paroles du Zohar (Tétsavé 183b) qui enseigne que celui qui veille pendant les jours de l’Omer à se préserver du mal et à accomplir le bien, opère en lui une réparation telle qu’il peut se passer de comparaître devant le Trône Céleste le jour du jugement (à Roch Hachana).

-> Le Imré Emet (Emor), rapporte au nom du AriZal, que de même que de Pessa'h à Shavouot est l'époque où les fruits et la récolte poussent, elle est également le temps où grandit l'âme du juif.

Le Imré Emet (année 5642) enseigne au nom de son père le Sfat Emet :
"Et toute l'année dépend de ces jours. Comme la pousse de la récolte s'effectue pendant cette période, de même les forces vitales de l'homme se révèlent à ce moment-là"

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Toute personne sensée s'efforcera de voir à long terme afin d'exploiter au mieux ces jours si chargés de lumière et au cours desquels, elle pourra acquérir de bonnes provisions spirituelles plus facilement, et s'assurer ainsi un trésor éternel.
Elle s'économisera par cela un travail bien plus fastidieux qu'elle devrait fournir
dans une période ultérieure afin d'obtenir le même résultat
".

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+ Arriver à transformer notre coeur en bon pendant la période de l’Omer :

-> Le 'Hida (Lev David 30,12) écrit :
"Durant les jours de l’Omer, on veillera particulièrement au travail spirituel dans la Torah et les mitsvot, parce que ce sont des jours de jugement.
Lorsque nous sortîmes d’Egypte, nous dûmes nous purifier pendant cette période afin de recevoir la sainte Torah. Et de même que, grâce à l’éveil à la pureté que les Bné Israël suscitèrent alors en eux, le Ciel déversa sur eux une abondance de sainteté pour les aider et les protéger, il en est de même aujourd’hui : si l’homme s’attache à sortir de la torpeur dans laquelle le plonge son yétser ara, on le soutiendra, car ‘celui qui veut se purifier, on lui vient en aide’ (guémara Shabbat 104a).
A plus forte raison, pendant ces jours imprégnés tout particulièrement d’un caractère miraculeux puisque c’est l’époque où nos Pères se sont purifiés, attachons-nous à suivre leur chemin et veillons à nous purifier dans tous les domaines et en particulier dans celui de la haine gratuite à propos de laquelle il faut être méticuleux.
On sait en effet ce qui arriva aux disciples de Rabbi Akiva entre Pessa’h et Shavouot (le ‘Hida s’étend ensuite sur les raisons pour lesquelles cela arriva précisément pendant cette période)".

-> Le Bné Yissa'har fait remarquer que le nombre 49 qui caractérise le compte de l’Omer est la valeur numérique de : lev tov (לב טוב), un ‘bon coeur’, ce qui suggère qu’il nous incombe durant cette période, de transformer notre coeur en ‘bon coeur’.
Cela signifie qu’en plus de faire extrêmement attention à ne pas causer de la peine à son prochain, chacun devra également se préoccuper de multiplier les actes de bonté de bon coeur, en encourageant les autres et en leur prodiguant tout le bien possible.

"Moché exposa les moments fixés de Hachem aux enfants d'Israël" (Emor 23,44)

-> La guémara (Méguila 32a) commente sur ce verset, qu'une partie de la mitsva des fêtes est d'y lire le passage de la Torah traitant d'elle.
[la paracha Emor a cette particularité d'aborder toutes les fêtes juive présente dans la Torah]

=> Quelle est la signification cela?

Nous allons voir la réponse du Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Méguila 32a).

-> Le Séfer Chaar Hé'hatser rapporte que :
- les chaloch régalim (Pessa'h, Shavouot et Souccot) viennent en expiation pour la faute du Veau d'or, et à chaque fête lorsque nous lisons son passage afférent dans la Torah, cela apporte du pardon à notre nation.

- le peuple juif a servi le Veau d'or pendant une durée de 6 heures, avant que Moché ne descende du Ciel et que les juifs fassent alors téchouva.

Lorsqu'un morceau de nourriture non cashère se retrouve mélangé dans un récipient, il est nécessaire d'avoir 60 fois plus de nourriture cashère pour que cela s'annule et que la totalité reste considérée comme cashère (le batél béchichim).
De la même façon, les 6 heures de faute avec le Veau d'or, nécessitent 60 fois plus de temps pour parvenir à ce qu'elle soit annulée, expiée.
Il faudrait alors : 6*60, soit 360 heures de sainteté pour effacer les dégâts des 6 heures de cette faute.

Selon la Torah, il y a :
- 7 jours de Pessa'h => soit 7*24= 168 heures ;
- 7 jours de Souccot => soit 168 heures ;
- 1 jour de Shavouot => soit 24 heures.
=> On arrive à un total de : 360 heures.

==> Par la réalisation des chaloch régalim, nous pouvons nullifier la faute du Veau d'or.

De plus en lisant le passage relatif à la fête en cours, nous réalisons la parole de nos Sages : "Celui qui étudie le passage relatif aux korbanot, c'est comme s'il avait sacrifié les korbanot" (guémara Ména'hot 110a).
Ainsi, par notre lecture des mitsvot et des korbanot associés à la fête, c'est comme si nous la faisons de la meilleure des manière possible, contribuant à nettoyer la nation juive de la faute du Veau d'or.

Par ailleurs, la lecture de ces passages est considérée comme une étude de la Torah.
Or, une faute détruit des mondes En-haut, et la téchoua seule n'est pas suffisante pour reconstruire ce qui a été détruit, nous devons rebâtir cela par la Torah.
Ainsi, la guémara (Béra'hot 64a) appelle ceux qui étudient la Torah des bâtisseurs (bona'ikh), car par leur étude de la Torah ils construisent un monde de spiritualité.

=> En lisant ces passages, nous étudions la Torah propre à ce jour, et nous reconstruisons ce que la faute du Veau d'or a pu détruire.

"Le fils de la femme israélite blasphéma le Nom (Divin)… et le nom de sa mère était Chlomit fille de Divri" (Emor 24,11)

-> Rachi explique que la Torah trouve le besoin de préciser le nom de la mère du blasphémateur, pour nous enseigner que parmi tout le peuple, elle fut la seule femme à s’être débauchée.
De là, on voit l’éloge du peuple dont toutes les femmes juives (sauf elle) restèrent pures.

On peut ajouter que l’éloge du peuple ressort encore davantage du fait que cette femme soit la seule à s’être débauchée, plus que si aucune femme ne s’était pervertie. Car si aucune femme ne s’était débauchée, on aurait pu invoquer pour l’expliquer une raison sociologique ou autre. On aurait pu dire qu’il existe un facteur général qui explique ce fait, mais on n'aurait pas vu la réelle valeur de chaque juive.

=> Cependant l’exception prouve que leur pureté ne venait pas d’une règle transcendante liée à la globalité du peuple, mais de par leurs efforts personnels. Et cela renforce encore bien davantage leur éloge [et la grandeur des femmes juives].

[Rav Chimchon Pinkous]

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-> "Le fils de la femme Israelite blasphéma le Nom" (Emor 24,11)

=> Le Zohar dit qu'un homme d'Israël insulta la mère de cet homme, qui était Chlomit Bat Divri. Pour défendre l'honneur de sa mère, il blasphéma. Mais en quoi un blasphème peut-il défendre l'honneur d'une personne?

-> Lors de l'exil d'Egypte, les femmes juives ont toutes réussi à préserver leur pureté. Aucun égyptien ne s'approcha d'elles. A l'exception de Chlomit Bat Divri qui fut abusée par un égyptien et de cette union naquit ce blasphémateur.
Le Chem Michemouel dit que l'homme qui insulta sa mère, la traita de femme de mauvaise moeurs. Alors, pour la défendre, son fils usa du même argument que Caïn quand il tua Hevel : "Suis-je le gardien de mon frère?" = c'est-à-dire, comme l'expliquent nos Sages : "Ce n'est pas moi son gardien, mais Toi!".
C'est Toi Hachem Qui dirige le monde. Si tu l'avais souhaité, tu l'aurais protégé et ne l'aurait pas laissé mourir ! A l'image de Caïn, le fils de Chlomit Bat Divri dit : "Puisque Hachem dirige le monde, s'Il n'a pas empêché ma mère d'être abusée c'est qu'Il l'a souhaité, c'est donc Lui le responsable! Et s'Il n'a pas eu la capacité d'empêcher cela, c'est qu'Il n'est pas Tout-Puissant et ne dirige pas vraiment le monde".

Tel était le blasphème qu'il prononça pour défendre sa mère. Mais il a ici commis une erreur monumentale. Nos Sages disent que Chlomit Bat Divri était la seule femme juive qui avait eu un comportement un peu léger. Elle se permettait de parler (Divri) avec les hommes et de les saluer (Chlomit).
Quand Hachem voit qu'une personne n'est pas vigilante vis à vis d'une certaine faute, alors il ne l'en protégera pas même dans une situation où cette faute sera contre son gré, comme ici où elle fut abusée. Au lieu de remettre la responsabilité à Hachem, il eût mieux fallu qu'il reconnaisse celle de sa mère.
Quand quelqu'un fait très attention à s'éloigner d'une faute, il en sera protégé même miraculeusement, même dans un cas de force majeure. Et à contrario, s'il a dû transgresser un interdit à contre gré, cela révèle un manque de vigilance le concernant.

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-> "Fait sortir le blasphémateur et lapidez-le devant toute l'assemblée" (Emor 24,14)

=> Pourquoi le blasphémateur devait-il être lapidé hors du camp et devant tous les juifs, ce qui n'est pas le cas des autres condamnés?

En fait, cet homme était le fils d'un égyptien (qui avait abusé d'une femme juive). Son père n'étant pas juif, il devait résider hors du camp. Mais, refusant cette situation, il est venu planter sa tente dans le camp, arguant qu'il faisait partie intégrante de la communauté.
Se voyant repoussé, il se mit à blasphémer. Sa punition devait être mesure pour mesure.
Puisqu'il voulait s'installer dans le camp, sa peine était de sortir hors du camp. Et puisqu'il prétendait faire partie intégrante de la communauté, au même titre que tous les autres membres de l'assemblée, sa peine était aussi d'être lapidé en présence de toute l'assemblée.
[rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

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-> "Le fils de la femme Israélite a blasphémé le Nom" (Emor 24,11)

-> Nos Sages expliquent que cet homme était le fils de l'Egyptien que Moché a tué pour avoir frappé un Hébreu. Cet égyptien avait abusé d'une femme Hébreu, Chelomit Bat Divri, la seule femme d'Israël qui avait un comportement un peu léger avec les hommes. Elle saluait les hommes qu'elle croisait et tenait avec eux la conversation. Ce qui a éveillé les sens d'un égyptien à vouloir abuser d'elle. Lorsque son mari a compris ce qui s'était passé, l'Egyptien a réagi avec violence envers lui et commença à le battre. Témoin de cette scène, Moché tua l'égyptien. Mais Chelomit Bat Divri conçut un enfant de cet égyptien. Celui-ci devint l'homme qui a blasphémé dans le camp.

Nos Sages disent qu'il a prononcé verbalement le Nom de Hachem pour le bénir (comprenez l'inverse). Bien qu'il était un racha, il connaissait le secret du Nom Divin.
Rabbi Yéhouda Petaya, un des plus grands kabalistes du 20e siècle (disciple du Ben Ich 'Haï et rav Kadouri) écrit dans son Min'hat Yéhouda :
J'ai vu en rêve que l'homme de père égyptien, fut réincarné par la suite en cet homme (le Notsri - idolâtré par les chrétiens [Jésus]), qui prononçait également le Nom Divin en toutes lettres.
Il appliquait sur lui-même le verset de Hochéa : "De l'Egypte j'ai appelé mon fils", car l'origine de son âme provenait de cet homme d'Egypte. Il était lui aussi fils d'une femme de mauvaises moeurs, comme le rapporte la guémara à la fin du traité 'Houlin. C'est pourquoi, lui aussi mourut exécuté par le Tribunal [il fut lapidé comme le raconte la guémara Sanhedrin, dont le Texte a été censuré, mais que l'on peut retrouver dans certaines éditions].
C'est parce que sa mère l'avait conçu d'une relation de débauche, (traité Shabbat) que ses adeptes ont fait circuler l'information selon laquelle il n'avait pas de mère, pour occulter ce scandale.

[ à son sujet voir aussi : http://todahm.com/2015/02/16/guemara-jesus ]

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"Le fils d’une femme israélite sortit, et il [était] le fils d’un homme égyptien, au milieu des enfants d’Israël ; ils se querellèrent dans le camp, le fils de la femme israélite et un homme israélite" (Emor 24,10)

-> Rachi explique que les mots "il sortit" se réfèrent au paragraphe précédent. Il se moqua et dit : " "Le jour du Shabbath il les disposera devant Hachem" : l’habitude du Roi est de manger du pain frais chaque jour, [or celui-ci] est un pain rassis, vieux de neuf jours."

=> L’incident concernant le Mékalel (le blasphémateur) commence par un mot énigmatique : "il sortit" et l’on ne sait pas bien d’où il sortit.
Rachi rapporte plusieurs interprétations, dont l’une affirme qu’il sortit du précédent paragraphe.
Celui-ci évoque le Lé'hem haPanim (le pain de proposition) qui était disposé sur le Choul’han chaque veille de Shabbath et qui y restait toute la semaine durant. Le Mékalel se moqua de cette pratique, arguant qu’il était tout à fait inapproprié de donner au Roi un pain rassis et qu’il ne convenait pas du tout de laisser le Lé'hem haPanim dans le Michkan pendant si longtemps. À la suite de ce débat, il en vint à blasphémer D.

La guémara (Ména'hot 29a) affirme par ailleurs que ces pains étaient sujets à un miracle particulier. Ils étaient placés sur le Choul’han chaque Shabbath et restaient tout de même frais et chauds toute la semaine.
Elle ajoute que quand le peuple montait à Jérusalem lors des Trois Fêtes (Pessa’h, Shavou'ot et Souccot), les Cohanim montraient ces pains à la fin de la semaine passée en ville sainte en leur disant : "Voyez donc combien vous êtes chéris par l’Omniprésent : Il accomplit un miracle et garde le pain frais et chaud durant toute la semaine".
=> Dans ce cas, de quoi le Mékalel se plaignit-il ; les pains n’étaient absolument pas rassis, ils étaient très frais, bien chauds, comme s’ils sortaient du fourneau?

-> Le Imré Émet explique que la nature de ces pains se reflétait dans leur nom : Lé'hem haPanim (littéralement : "le pain du visage").
Or le verset nous informe que "Comme dans l’eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes, les cœurs se reflètent" (Michlé 27,19). Cela signifie que l’individu est considéré de la façon dont il voit les autres. Ainsi, s’il a un regard positif sur son entourage, celui-ci sera mutuel tandis que les autres le verront d’un mauvais œil si lui-même considère négativement autrui.

Le Lé'hem haPanim portait ce nom, parce qu’il servait de miroir à quiconque l’observait. Il avait l’apparence du regard qu’on lui portait.
Donc quand on l’admirait, à la fin des Fêtes de Pèlerinage, et qu’on le voyait tout chaud et frais, on y percevait la bonté d’Hachem et on réalisait à quel point Il nous aime. Par contre, un regard cynique et une attitude négative laissaient apercevoir un pain froid et rassis. C’était le cas du Mékalel et c’est pour cette raison qu’il vit ce pain de manière négative et qu’il en vint à blasphémer le nom de D.

-> Le rav Yéhonathan Gefen enseigne :
Cette leçon est pertinente dans notre quotidien. Notre regard sur le monde joue sur notre approche, sur notre comportement. Une personne optimiste verra tout en rose et ceci influera inévitablement sur maintes situations dans sa vie. À l’inverse, l’individu au regard morose verra tout d’un œil négatif et cela aura un effet dévastateur sur sa manière d’agir.
Comment faire partie de la première catégorie? C’est en observant les lois de la Torah et en appliquant son mode de vie. Ceci inclut les lois du langage et l’obligation de juger autrui favorablement. On ne peut respecter correctement ces mitsvot qu’en étant aimable et en voyant le monde bienveillamment.

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On le mit en lieu sûr, jusqu'à ce qu'une décision intervînt de la part d'Hachem (Emor 24,12)

-> La paracha Emor s’achève avec l’incident du Mékalel, qui blasphéma le Nom d’Hachem.
La Torah (dans le verset ci-dessus) nous raconte qu’après son acte odieux, il fut emprisonné en attendant la sanction qu’il méritait. Rachi rapporte un midrach qui affirme qu’il y avait alors un autre homme qui attendait son verdict : le Mékochech (celui qui avait publiquement enfreint le Shabbat), et il était dans une autre cellule.
La situation des 2 hommes était bien différente. Le Mékochech était condamné à mort, mais l’on ne savait pas quelle peine devait lui être infligée. Par contre, en ce qui concerne le Mékalel, le doute portait sur la sanction même : était-il condamnable ou pas?

-> Le Sifté 'Hakhamim précise que s’ils avaient été incarcérés ensemble, le Mékalel aurait souffert injustement, puisqu’il aurait pu imaginer subir la même peine de mort que son compagnon. Pour lui éviter une anxiété inutile, il fut enfermé séparément.

-> Le rav Mordékhaï Gifter ajoute que s’ils avaient été placés ensemble, cela aurait également pu causer au Mékochech une souffrance superflue : si le Mékalel avait été exempté et qu’il l’avait su, sa douleur aurait été d’autant plus grande, parce qu’il est plus affligeant d’être seul à traverser une épreuve que de la partager. Par conséquent, le Mékochech fut éloigné et inconscient du sort du Mékalel.

-> Le rav Yéhonathan Gefen commente :
Cet incident nous montre la sensibilité qu’impose la Torah : ces 2 hommes avaient transgressé de terribles fautes, mais furent tout de même traités avec égard.
De plus, nous apprenons que même lorsqu’une personne mérite une sanction, il faut faire très attention à ne pas lui causer plus de tort que nécessaire. Malgré la gravité du jugement de ces deux individus, leur souffrance ne devait pas être plus grande que celle exigée par la Loi.

Ce principe est appliqué plusieurs fois dans la Torah, dans la Halakha, par nos Sages. Par exemple, on n’a pas le droit de dire du lachon ara, même à des fins utiles, si cela va causer un dommage plus important que celui mérité. (’Hafets ’Haïm, Hilkhot Lachon ara, Klal 10, Séif 2)

Les Guédolim (dirigeants spirituels de la génération) ont toujours fait preuve d’une grande sensibilité quand il leur fallait réprimander quelqu’un ou agir pour une certaine cause. [un bon objectif ne justifie pas de blesser autrui pour cela ]
Par exemple, il arriva, à maintes reprises que le rav Chakh soit contrarié par l’attitude d’un certain Roch Yéchiva (directeur d’une institution de Torah) ; un jour, il entreprit un long voyage pour lui en faire le reproche. Quand il arriva à destination, il ne resta qu’un court instant et prit congé sans faire aucune remontrance.
Il expliqua ensuite que la femme du Roch Yéchiva était présente durant sa visite et Rav Chakh ne voulut pas le réprimander devant elle. Tous les efforts déployés pour ce déplacement ne valaient pas une peine superflue causée à un juif.

Dans notre quotidien, nous avons maintes occasions de réprimander ou de punir, en particulier nos enfants ou nos élèves. Mais il est essentiel de ne pas être trop dur ; il vaut mieux éviter une remontrance s’il est probable qu’elle cause plus de dommages que nécessaire.

Le fait que la Torah juge important de nous préciser que le Mékalel et le Mékochech furent séparés pour être épargnés de toute souffrance inutile nous montre à quel point nous devons faire attention, dans nos relations avec notre prochain, à ne pas lui infliger une peine non méritée.

"Quand au Cohen supérieur à ses frères, sur la tête duquel aura coulé l'huile d'onction ... il ne doit pas découvrir sa tête ni déchirer ses vêtements" (Emor 21,10)

-> Pourquoi l'appelle-t-on Cohen Gadol?

Car il se différencie des autres Cohanim sur 5 points : en sagesse, en force, en beauté, en richesse (selon le Torat Cohanim, s'il ne l'était pas les autres Cohanim devront se cotiser pour qu'il devienne le plus riche d'entre eux!) et en âge ...

En ce qui concerne la force, il était fort physiquement car, lorsqu'Aharon balança les 22 000 Lévi'im [pour les consacrer] en une seule journée, il les soulevait chacun d'eux et les balançait en avant puis en arrière, vers le haut et puis vers le bas.
Il devait donc posséder une force physique colossale.
[midrach Vayikra rabba 26,9]

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-> D. ne fait régner [en permanence] sa Présence que sur l'homme fort, riche, sage et humble.
[guémara Nédarim 38a]

Rabbi Yo'hanan y cite l'exemple de Moché rabbénou qui avait une force exceptionnelle [par exemple, il portait les Tables de la Loi, qui avaient un poids total d'environ 500kg, ou bien pendant la semaine d'inauguration du Michkan chaque jour il montait et démontait tout seul les lourds éléments le composant!].

-> Le Rambam (Yessodé haTorah 7,1) va commenter ce passage de la guémara :
"La prophétie ne peut se poser que sur un homme doué d'une grande sagesse, fort dans ses vertus qui ne laisse pas son yétser ara se renforcer dans les choses de ce monde, mais qui domine ses passions en permanence."

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-> On a pu voir que : "il était fort physiquement car, lorsque Aharon balança les 22 000 Lévi'im en une seule journée"

Le rav Chmoulévitch fait remarquer que durant une journée (de 24h) sans interruption, Aharon avait alors 4 secondes environ pour opérer le soulèvement et également les 4 balancements de chacun des 22 000 Cohanim, ce qui est naturellement impossible pour tout homme.
Le 'Hizkouni affirme d'ailleurs que cet exploit relevait du miracle.

=> Si cela est miraculeux, comment peut-on en tirer de là que tout Cohen Gadol doit être fort?

On a pu voir du Rambam l'idée que : "Qui est fort? Celui qui domine ses (mauvaises) tendances" (Pirké Avot 4,1).
Cependant, la réalité est que personne n'est capable de maîtriser son yétser ara uniquement par ses propres forces, comme nos Sages enseignent : "Si ce n'était Hachem qui lui vient en aide, jamais il ne pourrait le vaincre [le yétser ara]" (guémara Kidouchin 30b).

=> On peut répondre à la question par le fait que l'intervention Divine est proportionnelle à l'investissement de l'homme.
Aharon avait d'énormes forces qu'il a utilisé à 100%, et par ce mérite, Hachem lui est venu en aide, réalisant un miracle.

==> A l'image du Cohen Gadol, nous devons chacun à notre niveau exploiter toutes nos forces internes pour réaliser la volonté de D., en se battant pour ne pas céder à notre paresse naturelle.
Par cela nous permettons à l'intervention/l'aide de D. d'être la plus importante possible dans notre vie!

Le rav 'Haïm Chmoulévitch enseigne que nous ne devons pas baisser les bras sous prétexte que "l'on ne peut pas", mais au contraire, on "élèvera son cœur" vers Hachem et on s'apercevra que nous sommes dotés de forces dont nous ignorions l'existence.

[il faut se dire : c'est peut être difficile mais je peux le faire, et j'ai une obligation d'investir toutes mes capacités internes. Le résultat final dépend de D.
"Certes il y a 22 000 Cohanim et uniquement 24h, mais si telle est la volonté Divine alors je dois m'y lancer à fond!"

Et non : c'est possible, mais cela est trop difficile, alors plutôt ne rien faire. En effet, la paresse nous fait tout perdre!
"Pourquoi commencer à soulever et balancer les Cohanim, de toute façon c'est trop dur il y en a trop : 22 000!! Autant ne rien faire!"
=> Aharon nous apprend la bonne vision à avoir dans notre vie!]

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-> Tous les actes des tsadikim sont toujours accomplis avec empressement. [naassé vénichma!]
[...]
Le paresseux viendra à toi avec des discours de nos Sages ... avec des arguments intelligents ... et il ne voit pas que ses arguments ne sont pas engendrés par son appréciation de la situation mais ont pour source sa paresse qui l'entraîne vers ce type d'arguments [et de discours]
[...]
Le roi Chlomo affirme : "Le paresseux se targue de plus de sagesse que 7 conseillers avisés [du roi habitués à répondre à toute question]" (Michlé 26,16)
Car la paresse ne le laisse même pas ressentir les choses pour lesquelles il a des obligations.
Il va donc penser que tout le monde est dans l'erreur ou fou ; lui seul est un sage [puisqu'ayant des raisons pour justifier son oisiveté].

[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.7]

Le roi Shaül était très grand de taille, et physiquement imposant.
Lorsque David est devenu le roi d'Israël, et qu'il a été oint par une huile spéciale, nos Sages affirment qu'il a grandi physiquement jusqu'à atteindre la bonne taille/corpulence pour revêtir les habits royaux laissés par son prédécesseur (Shaül), qui lui étaient alors largement surdimensionnés..

Lorsqu'un Cohen Gadol est oint d'une huile spéciale, lui aussi devient une nouvelle personne avec une apparence physique nouvelle.
Pour cette même raison, il ne doit pas devenir impur, même pour son père ou sa mère (à la différence des autres Cohanim), puisqu'il n'est plus physiquement lié à eux [étant une nouvelle personne!].

[Rabbi Yonathan Eibschutz - Tiféret Yonathan]

"Dès lors qu'un homme méprise même une seule mitsva et se montre un tant soit peu négligent envers l'honneur du Ciel, il profane le Nom de D."

[Rabbi Eliézer de Metz - Séfer Yéreïm 340
- sur le verset : "Ne profanez pas Mon saint Nom, afin que Je sois sanctifié au milieu des enfants d'Israël" (Emor 22,32) ]