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"Parle à Aharon et dis-lui : "Quand tu feras monter les lumières, c'est vis-à-vis de la face du candélabre (Ménora) que les 7 lampes éclaireront" (Béaaloté'ha 8,2)

-> Nos Sages (Yalkout Chimoni 719) enseignent :
Pourquoi Moché a-t-il fait 7 lampes et le roi Chlomo 70 (il fit fabriquer 10 candélabres portant chacun 7 branches)?

Sur l'ordre de Hachem, Moché chassa 7 peuples de devant les Bné Israël, alors que le roi Chlomo devait dominer les 70 nations du monde, et c'est pourquoi il fit 70 lampes.

-> Le rav Yossef Shalom Eliyachiv explique que cette force dont bénéficie le peuple d'Israël dépend du rayonnement du feu saint qui provient des synagogues et maisons d'étude qu'il fréquente.
Ces dernières sont semblables au sanctuaire où était placé le candélabre (la Ménora - qui fait allusion à la Torah qui est appelée "lumière").
Ainsi, même si nous n'avons pas la possibilité d'allumer la Ménora, nous pouvons néanmoins augmenter l'intensité de la lumière qui émane de ces lieux.

De plus, plus notre environnement est hostile à la Torah, la transgresse et la combat, plus nous devons nous renforcer dans son étude.
Ainsi, rabbi Chimon bar Yo'haï (fin de la guémara Yérouchalmi Béra'hot 68a) dit : "Si tu vois une génération qui néglige l'étude de la Torah, lève-toi et renforce-toi dans son étude, tu recevras alors le mérite de tous".

"Quand vous irez en guerre dans votre terre contre l'ennemi qui vous oppresse" (Béaaloté'ha 10,9)

-> Dans le texte, il est écrit : "vékhi tavo'ou mil'hama" (וְכִי תָבֹאוּ מִלְחָמָה), alors qu'il serait grammaticalement plus correct d'y être écrit : "vé'hi tavo lamil'hama"(וְכִי תָבֹאוּ למִלְחָמָה).
[la lettre laméd (ל) est manquante]

Par ailleurs, Hachem avait promis : "Le glaive ne traversera point votre territoire" (Bé'houkotaï 26,6).
=> Ainsi, comment parler de guerre en terre d’Israël?

Le Bné Yissa'har (Igra déKalla) explique :
Si le peuple juif se relâche dans l’étude, il aura de quoi craindre l’ennemi, qui pourra venir l’attaquer. L’omission du lamed (ל) y fait allusion : quand le limoud (l'étude de la Torah) fait défaut, cela entraîne la guerre.
A l’inverse, lorsque les enfants d’Israël étudient, les forces du mal ne sont pas en mesure de leur faire le moindre mal.
Hachem a promis qu'il n'y aurait pas de guerre en terre d'Israël tant que les juifs étudient la Torah et suivent Sa volonté.

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-> Le Chlah dit :
La phrase "l’ennemi qui vous attaque" fait également allusion au mauvais penchant, car nous n’avons pas d’ennemi aussi fort que lui.
C’est pour cette même raison qu’il est écrit "Quand vous marcherez en bataille" au pluriel et non "Quand tu marcheras". En effet, le combat que mène l’homme avec le yetser hara est continu et ininterrompu : parfois c’est l’un qui gagne, parfois c’est l’autre. Ainsi, les deux luttent à chaque instant.

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-> Explication allusive (l'ennemi = notre yétser ara) : https://todahm.com/2020/07/21/la-torah-est-comparee-a-un-elixir-de-vie

"Quand tu feras monter les bougies" (Béaaloté'ha 8,2)

Rachi explique que la Torah utilise l’expression de "tu feras monter" pour parler de l’allumage de la Ménora pour 2 raisons :
1°/ pour indiquer qu’il faut allumer chaque bougie jusqu'à ce que la flamme "monte" d’elle-même et n’a plus besoin de celui qui l’allume pour briller ;
2°/ pour nous apprendre qu’il faut placer une marche devant la Ménora sur laquelle on "montera" pour allumer.

=> Quel est le lien entre ces 2 points ?

La Ménora symbolise la lumière de la Torah. Ainsi, l’allumage fait référence à l’enseignement de la Thora.
Le message de ce passage est que le maître doit mener ses élèves vers l’autonomie dans l’étude : les éclairer et leur transmettre jusqu'à ce qu’ils "montent d’eux-mêmes" et n’aient plus besoin de leur maître.

La Ménora mesurait 3 coudées, soit moins de 1m50. Ainsi, même sans cette marche on pouvait atteindre les lampes. Quelle est donc l’utilité de la marche?

C’est que la Torah souhaite que l’on puisse bien examiner et observer chaque lampe pour bien la nettoyer et l’allumer, et pour cela, il fallait monter sur la marche.
De même, le maître devait avoir son enseignement tellement clair et limpide, le maîtriser parfaitement comme s’il le voyait de haut, de "sur une marche".
Seulement avec une telle clarté et une telle maîtrise de sa Torah, il pouvait permettre à ses disciples d’acquérir une vraie autonomie.

[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

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+ "Ceci est l’ouvrage de la Ménora en or battu" (Béaaloté'ha 8,4)

Le terme : "mikcha" (battu - מקשה) signifie que la Ménora était faite d’une seule pièce que l’on a battu. Mais le midrach le rapproche de : "kaché" (קשה), signifiant difficile, car Moché avait du mal à la fabriquer jusqu'à ce qu’Hachem lui montre une Ménora en feu.

On peut expliquer ce midrach en comparant le corps de la Ménora au Maître, qui enseigne la Torah à ses élèves, représentés par les branches de la Ménora qu’il doit allumer et éclairer par son enseignement.

Cependant la Torah dit que toute la Ménora devait être faite d’une seule pièce, allusion au fait que les élèves doivent avoir la même motivation que le Maître, ce qui n’est pas souvent le cas. C’est ce que Moché trouvait difficile (kaché).
=> Comment obtenir ce résultat?

Hachem lui montra une Ménora en feu, symbolisant l’enthousiasme et l’ardeur.
Par cela, il lui expliqua que si le Maître enseigne à ses élèves avec amour et enthousiasme, alors il pourra obtenir l’attention de ses disciples qui aimeront de cette façon eux-aussi la Sagesse tout autant que le Maître.

[le Imré Fi]

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-> En fabriquant la Ménora, Moché devait concevoir un objet si saint qu’il pourrait faire rayonner la lumière de la volonté au sein de tout Israël. Ainsi, chaque juif, dans toutes les situations de sa vie qu’il traversera, dans tous les ténèbres qu’il vivra, pourra se renforcer par la force de la volonté pour être éclairé et pouvoir surmonter toutes les épreuves. Et il est clair que concevoir un tel ustensile si merveilleux est une affaire très difficile. [d'où la nécessité que D. l'aide]
[...]

Pour faire briller la force de la volonté, la Ménora devait être composée d’éléments qui faisaient allusion à des réparations spirituelles extraordinaires.
En effet, elle contenait 7 branches, 11 boutons, 9 fleurs et 22 coupes, soient un total de 49 éléments auxquels s’associait le corps même de la Ménora réunissant le tout d’une seule pièce, pour obtenir le nombre de 50.
Or, nos Sages enseignent qu’Hachem a créé 50 portes de compréhension.

De son vivant, Moché en a atteint 49. La 50e ne lui fut dévoilée qu'à sa mort.
Le Zohar explique que Moché s’éleva de ce monde (à sa mort) dans un niveau appelé : "volonté des volontés". Cette dimension correspond à la 50e porte qu’il atteint justement à sa mort.
C’est pourquoi, par ses 50 éléments, la Ménora relève de ce 50e niveau (le plus élevé), appelé "volonté des volontés". Elle pourra ainsi introduire la force de la volonté dans le cœur de chaque juif pour l’éclairer dans tous les moments d’obscurité.

=> Puisque Moché n’a pas atteint cette 50e porte de compréhension de son vivant, il ne pouvait donc pas concevoir la dimension de la Ménora émanant justement de ce niveau.
[Rabbi Nathan de Breslev - Likouté Halakhot]

"Nous nous souvenons du poisson que nous mangions gratuitement en Egypte" (Béaaloté'ha 11,5)

-> Rachi commente : Se peut-il que les Égyptiens leur aient donné du poisson gratuitement? Il est pourtant écrit : "Et la paille ne vous sera pas donnée" (Chemot 5,18).
S’ils ne leur donnaient pas gratuitement la paille, leur auraient-ils donné du poisson pour rien?
Que veut dire alors le mot : "gratuitement" ?
"Gratuitement" par rapport aux mitsvot [sans obligation d'accomplir les mitsvot].

-> Le Séfer Pardes Yossef, rapporte les paroles de rabbi Dov Berish (le rabbi de Biala) :
A l'époque de Noa'h, puisque Noa'h et ses enfants ont sauvé physiquement les animaux d'une destruction certaine. En récompense et suite à cela, Hachem a permis aux hommes de consommer de la viande animale.
Cependant, les poissons n'ont pas été sauvés grâce à Noa'h et ses fils, et par conséquent, il n'a pas été autorisé de pouvoir les manger.

Au mont Sinaï, Hachem a menacé de transformer au néant le monde entier (tohou vavo'ou), et ce dernier n'a été sauvé que grâce à l'acceptation de la Torah par le peuple juif.
Puisque toutes les créatures en ont été sauvées, alors c'est à partir du don de la Torah qu'il a été permis de manger également les poissons.

=> On comprend mieux les paroles de Rachi.
Lorsque des fauteurs parmi le peuple juif ont commencé à se plaindre du manque de nourriture, et ont dit : "Nous nous souvenons du poisson que nous mangions gratuitement en Egypte" = ils mangeaient du poisson en Egypte bien qu'ils soient alors interdits de le faire, et ce souvenir leur rappelé à quel point ils étaient alors totalement libres d'enfreindre la volonté de Hachem.
En effet, dans le désert, la manne tombait, et en fonction de sa distance avec l'entrée de la tente, elle exposait aux yeux de tous le fait que nous avions fauté envers D., sans s'en repentir.
[en Egypte l'esclavage était terrible, mais au moins on pouvait fauter "tranquillement"!!]

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Suite à la plaine d'un groupe d'ingrats du peuple : "qui nous donnera de la viande à manger?" (11,4), D. envoya les cailles.

+ "Un vent s'éleva de par Hachem, qui suscita des cailles ... à la hauteur de deux coudées environ sur le sol" (Béaaloté'ha 11,31)

-> Rachi commente : Elles volaient à hauteur des hommes, face à leurs cœurs, afin qu’ils n'aient aucun mal à les capturer et qu’ils n’aient ni à s’élever ni à se baisser

=> Comment comprendre que : "La viande était encore entre leurs dents, pas encore coupée, que toute la colère de Hachem s'enflamma contre le peuple" (v.11,33)?
Pourquoi D. a fait-il un miracle aux fauteurs, en suspendant en plein air la viande pour qu'ils puissent la manger sans faire d'efforts?

-> Le Darké Moussar tire de là à quel point le système de récompenses et de punitions de Hachem est précis.
Même une personne qui a un décret Divin de souffrir à cause de son comportement, aura une dose totale de douleur qui sera d'une précision extrême.

=> Bien que personne n'apprécie la souffrance, la conscience qu'elle nous est envoyée avec précision par notre Père miséricordieux et plein d'amour, rend plus supportable nos moments difficiles de la vie.
A l'image d'un médicament : c'est amer, mais c'est nécessaire (puisque Hachem nous l'envoie)!

=> cet événement (ne pas apprécier l'énorme bonté de la manne!) nous amène à réfléchir : nous vivons à un moment de l'histoire unique dans la liberté, dans l'abondance et le confort matériel, ... et malgré cela on en vient à se plaindre et à critiquer plein d'ingratitude Hachem.

Combien de gens ont beaucoup de mal à trouver leur conjoint, à avoir des enfants, à finir le mois, à être en bonne santé, ... on se plaint trop facilement, parce que nous ne relativisons pas et surtout ne prenons pas le temps d'exprimer notre reconnaissance pour tout ce que l'on a, le considérant comme normal/acquis.
C'est la tendance naturelle : ne jamais être content, puisque toujours focalisé sur le prochain plaisir que l'on pourrait avoir, même si on a déjà tout pour être heureux!

[tu as beau avoir la manne, qui permet d'avoir le goût de pratiquement tout aliment, qui purifie et élève, qui n'a pas de rejet du corps, ... mais le pourquoi n'ai-je pas ... vient tout détruire!]

-> "Quel est le riche ? C’est celui qui est heureux de ce qu’il possède" (Pirké Avot 4,1)
=> Pour un juif, le classement des personnes les plus riches du monde se fait en fonction de l'intensité de joie que l'on ressent avec ce que l'on a.

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-> "Un vent ... suscita des cailles ... à une hauteur de deux coudées" (Béaaloté'ha 11,31)

-> Rachi explique que les cailles s'amoncelèrent à une hauteur de 2 coudées pour être à la hauteur du cœur de l'homme, pour ne pas fatiguer le peuple à les ramasser en se baissant ou levant la main.

=> Mais cela est très étonnant. Ces cailles qu'Hachem envoya étaient une punition pour le peuple, qui ne cessait de se plaindre et de mettre Hachem à l'épreuve. La Torah dira d'ailleurs un peu plus loin que "la Colère d'Hachem s'enflamma sur le peuple et Il les frappa d'un coup très fort". Ces cailles entraînèrent énormément de mort au sein du peuple. Dans ce contexte, comment comprendre qu'Hachem prit soin de les envoyer avec tant de bienveillance et de veiller à ce qu'ils n'aient pas besoin de se fatiguer même en devant lever un peu la main.

C'est que Hachem est empli d'amour pour son peuple. Quand, du fait de leurs fautes, Il se doit de les punir, ce n'est absolument pas par vengeance ou colère. Ces sentiments n'existent évidemment pas chez Hachem.
Les souffrances et punitions qu'Il envoie sont destinées à expier leurs fautes, pour leur accorder une grande récompense dans le monde futur. Ce n'est que pour leur bien. Aussi, Il veille avec précaution à n'imposer aucune souffrance supplémentaire qui ne viendrait pas dans ce but.
Et pour bien signifier Son Amour pour Son peuple, même au moment de Sa "Colère", lorsqu'Il se doit de sévir, Il s'efforce de témoigner des attentions particulières de bienveillance, comme ici où Il envoya les cailles à leur hauteur pour leur éviter la moindre fatigue.
=> Cela doit nous renforcer dans notre confiance et amour d'Hachem Qui ne veut que notre bien. Et même quand Il nous éprouve par de grandes difficultés, nous ne devons jamais en déduire qu'Il nous en veut et nous a abandonné.
Au contraire, rappelons-nous qu'Il continue toujours de nous accompagner avec bienveillance. Et même dans ces moments, Il tentera le plus possible de nous faciliter et alléger l'épreuve.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

"Lorsque la nuée stationnait longtemps au-dessus du Michkan, les enfants d'Israël, fidèles à l'observance de Hachem, ne voyageaient pas" (Béaaloté'ha 9,19)

-> Le rav Yé'hezkel Levinstein (Ohr Yé'hezkel - Emouna) enseigne qu'après le don de la Torah, la toute 1ere épreuve à laquelle D. soumit le peuple juif, fut de s'habituer à suivre la nuée.

-> Le Ramban (v.9,19) commente que les arrêts réguliers de la nuée causaient de nombreux désagréments aux juifs.
Ils devaient parfois faire halte dans des lieux forts désagréable et pourtant, ils demeuraient sur place, même pendant de longues périodes, jusqu'à ce que la nuée s'élève.
Inversement, s'ils devaient reprendre la route après un arrêt trop court, il acceptaient de plein gré la volonté de D.

-> Selon le rav Yé'hezkel Levisntein, cela nous apprend que dans notre existence, le respect des ordres Divins est l'unique bien qui soit.
Même quand un lieu ou une situation semblent mauvais ou déplaisants à nos yeux, nous devons avoir la certitude que c'est le seul bien authentique, car telle est la volonté du Créateur.
Et l'inverse est aussi vrai : ce que D. considère comme mal ne saurait receler la plus petite parcelle de bien, même si nous y découvrions des aspects avantageux.

=> Quand on a la conviction que tout ce qui contrevient à la volonté Divine est mal par essence, aucune forme de convoitise/jalousie n'a de raison d'être.
De là, l'amour du prochain doit naturellement naître dans nos cœurs, car telle est précisément la volonté de Hachem.

Le yétser ara fait tout pour nous détourner par tous les moyens de ce principe qui est l'un des fondements d'une vie juive.
"Qu'il n'y ait pas chez toi de divinité étrangère, ne te prosterne pas devant un dieu inconnu" (Téhilim 81,10), que nos Sages (guémara Shabbath 105b) commentent : "il s'agit de la divinité qui est en toi [le yétser ara]."
Si nous apprenons à accorder nos volontés avec celle de Hachem, il n'y aura plus de place pour ces "divinités étrangères", incarnées par nos désirs et tentations.

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-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.4) commente :
Ces déplacements irréguliers et imprévisibles étaient le moyen pour D. afin d'éduquer les juifs et les mettre en condition pour étudier la Torah.

A notre échelle, cela nous apprend que si un homme attend de connaître la sérénité et la sécurité financière pour commencer à étudier, il se trompe lourdement.
En effet, accepter la Torah signifie être capable de la vivre et de l'approfondir dans les conditions les plus difficiles qui soient.

[à l'image des déplacements dans le désert, quelques soient les situations que je peux traverser dans ma vie, cela provient d'Hachem, pour notre bien, et je dois faire avec!]

"Selon la Parole d’Hachem ils camperont et selon la Parole d’Hachem ils voyageront" (Béaaloté'ha 9,23)

Ce verset vient faire allusion au fait qu’il faille se comporter selon la Volonté Divine quand on est en voyage tout autant que quand on est paisiblement chez soi.
Parfois, le dérangement lié au déplacement peut entraîner un déclin spirituel, alors que la stabilité des temps où on est chez soi est une protection spirituelle.

Ainsi, de même que : "selon la Parole d’Hachem ils camperont" = quand on campe et que l’on est fixé chez soi, on peut encore mieux accomplir la Parole d’Hachem qui est la Torah.
De la même façon, "selon la Parole d’Hachem ils voyageront" = même en voyage il faut tout autant rester fidèle à la Parole d’Hachem.
['Hafets ‘Haïm]

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-> Rabbi Mikaël HaCohen (Lehania’h Berakha) écrit :
"Il y a des gens qui quand ils sont chez eux font attention et s’efforcent d’observer les mitsvot de Hachem, car ils sont connus des gens du lieu et les connaissent, et il leur serait difficile de transgresser la parole de D.
Alors que s’ils se trouvent en dehors de leur ville, à un endroit où on ne les connaît pas, ils se comportent autrement et se permettent de transgresser la tradition et les voies de Hachem.
Et il y a aussi le contraire, des gens qui accomplissent les mitsvot uniquement dans un endroit étranger, où on ne les connaît pas, mais à côté de leurs amis et des gens de leur ville, ils se conduisent librement comme tout le monde le fait dans les endroits modernes.

Ils ne font bien ni les uns ni les autres. Il faut observer les mitsvot de Hachem chez soi et au dehors, car toute la terre est remplie de Sa gloire, et Il se trouve partout, dans le Ciel et sur la terre.
[tous les 2 font primer le regard d'autrui, le qu'en dira-t-on, plutôt que les "yeux" d'Hachem qui sont constamment sur nous]
C’est le sens de la mise en garde de la Torah d’avoir à observer les mitsvot que ce soit à l’endroit où l’on campe, chez soi, là où l’on habite, allusion au 2e groupe. Et aussi quand on s’en va, allusion au premier groupe.
Dans les deux cas, il faut suivre la parole de Hachem.

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+ "L’homme qui est pur et qui n’était pas en chemin, et qui s'est abstenu de faire Pessa'h" (Béaaloté'ha 9,13)

Ce verset parle d’une personne qui n’a pas de raisons d’être dispensé du sacrifice de Pessa’h puisqu'il est pur et n’était pas en chemin.

Mais la Torah vient également faire allusion au fait qu’il est très difficile de rester pieux et pur quand on est trop souvent en voyage. En effet, le déplacement peut perturber un homme, entraînant la diminution dans l’étude de la Torah, troublant la concentration dans la prière, ainsi que dérangeant la pratique des Mitsvot.

Cela est en allusion dans ce verset : "L’homme qui est pur", c’est celui : "qui n’était pas en chemin", car les déplacements rendent difficiles la pratique de la Torah et la préservation de la pureté.
[Rabbi Akiva Eiger]

[lorsqu'on est en voyage, on sort d'un milieu cadré/protégé (nos habitudes, regard de nos proches, ...), et sans nos repères on a tendance à se relâcher (c'est pas si grave si je fais un peu moins uniquement pendant quelques jours de déplacement! Profitons!! de toute façon personne n'en saura rien! ...)]

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-> "L’homme qui est pur et n’était pas en voyage" (v.9,13)

Le livre "Ilana dé'Hayé" explique au nom du Rav de Lublin : "Qui est l’homme qui est pur? – Il n’était pas en voyage" = c’est-à-dire que l’homme qui est installé dans les tentes [de la Torah] et ne se promène pas sur les routes, parce qu’en chemin il risquerait de voir des choses qu’on ne doit pas voir, ou alors il ne trouverait pas d’endroit pour prier et étudier comme il convient, un tel homme est "l’homme qui est pur".

C’est pourquoi les Sages ont dit : "Les voyages réduisent 3 choses : le nom, la fertilité et l’argent".
Ils réduisent le nom (haChem), c’est-à-dire le service de Hachem, la fertilité, parce qu’on n’est plus fertile dans la Torah, et l’argent, parce qu’en chemin on ne peut pas donner de la tsedaka comme il faudrait, car parfois on craint de manquer, surtout dans un endroit étranger où l’on ne peut pas emprunter, ou bien on a peur de montrer qu’on a de l’argent de peur d’être volé.

Rabbi Yéhouda Tsadka dit que le Téhilim "Achré yochvé bété'ha" (Heureux ceux qui résident dans Ta demeure - 84,5) se termine par les mots "ma bouche dira les louanges de Hachem", alors que le Téhilim (119,1) "Achré témimé darekh" (דָרֶךְ - voie, chemin => ceux qui se déplacent, voyagent) se termine par les mots "j’ai erré comme un agneau égaré".

"Moché est Mon serviteur : de toute Ma maison, c'est le plus fidèle" (Béaaloté'ha 12,7)

-> Le Nétsiv (Haémek Davar) soutient que le qualificatif "fidèle" n'est attribué qu'à celui qui pourrait trahir et qui ne le fait pas.
Si Moché mérita d'être désigné de la sorte, c'est parce qu'il connaissait le nom Divin ineffable, celui avec lequel le Ciel et la Terre furent créés, et que par fidélité à D., il ne l'utilisa jamais.

Dans ses annotations Haar'hev Davar, le Nétsiv rapporte au nom du Sifri, que d'après certains de nos Sages, "toute Ma maison" vient inclure les anges de Service.

=> Cela revient à dire que Moché aurait pu interagir également avec les créatures célestes. Cependant, sa fidélité [à D.] était telle qu'il se refusa même d'influer sur les anges.

Dans le Emek haNétsiv (sur le Sifri 45), le Nétsiv ajoute que Moché, par sa maîtrise des noms Divins, avait même le pouvoir de changer la mer en terre ferme. Mais là encore, il refusa d'utiliser ce savoir pour susciter le miracle, et sur les berges de la mer Rouge, il agit uniquement en tant qu'émissaire de Hachem.

Le Nétsiv précise également que si Moché avait fait usage du Nom ineffable, il se serait épargné tous les tourments qu'il endura lors de la traversée du désert. Mais cela n'était pas dans ses intentions, car il était fidèle à D.

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-> Le rav de Brisk dit : Notre devoir est d'obéir fidèlement aux ordres divins, au mépris de toute considération : même si les anges célestes devaient s'en mêler, rien ne doit nous détourner de la volonté de D.

-> Le rav de Brisk enseigne également :
Dans la guémara (Sanhédrin 98a), il est enseigné que le machia'h est assis au milieu des lépreux indigents, et que contrairement à ses compagnons d'infortune, il soigne ses plaies l'une après l'autre.

Autrement dit, les lépreux ont pour habitude d'ôter tous les bandages de leur corps et de traiter simultanément toutes les zones atteintes.
Mais le machia'h n'agit pas ainsi : il retire un pansement, il désinfecte une plaie, il remet le bandage en place et seulement après il s'occupe de la lésion suivante.
Pourquoi cette précaution?

La guémara explique que s'il enlevait 2 pansements à la fois et qu'il était soudain appelé à délivrer le peuple juif, il perdrait un temps précieux à rebander les 2 plaies, ce qui retarderait d'autant la rédemption.

=> Le rav de Brisk dit que nous voyons de là que lorsque l'heure de la délivrance aura sonné, le machia'h devra se manifester aussitôt, sans le moindre report. Cette urgence est due au fait que le monde est jugé selon le nombre des mérites et des fautes.
De ce fait, si une personne accomplit à un moment donné une mitsva supplémentaire au nombre de péché, elle aura ainsi fait pencher la balance du côté des mérites et la guéoula pourra survenir.
Or, si le machia'h devait tarder un tant soit peu à se révéler, il se pourrait que quelqu'un d'autre commette entre-temps une faute et que la rédemption soit alors reportée.

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-> La guémara (Erouvin 43a) envisage une thèse selon laquelle le problème du té'houm Shabbath (zone autour des lieux d'habitation qu'il est interdit de dépasser le Shabbath) se pose également à la verticale, c'est-à-dire que l'espace se trouvant au-dessus des 10 téfa'him proches de la surface de la terre serait considéré comme étant hors du té'houm.

Ainsi, le cas échéant, le machia'h ne pourrait pas se manifester le Shabbath, puisqu'il est censé arriver par la voie des airs.
Or, notons bien que l'interdiction du ét'houm relève seulement d'une institution rabbinique.

=> Cela nous apprend qu'en dépit du fait que le machia'h se tient prêt à se révéler à tout instant, il s’abstiendra de le faire au prix d'une simple défense rabbinique.
Et bien qu'il se puisse que dans l'intervalle de ce Shabbath, quelqu'un commette une faute et que la délivrance soit repousser à plus tard, jusqu'à ce que la balance penche à nouveau du côté des mérites, ce qui peut prendre plusieurs dizaines ou centaines d'années, le machia'h ne se manifestera pourtant pas pendant le Shabbath.
Pourquoi cela?

Parce que sa venue impliquerait la transgression d'un interdit de nos Sages.

=> Le rav de Brisk déclare : Même si nous avions la certitude qu'un projet susciterait la venue du machia'h, et que s'il n'était pas mis en oeuvre, la rédemption n'arriverait pas, nous ne l'autoriserions pas s'il contredit un seul ordre rabbinique, et à plus forte raison une interdiction de la Torah (que se soit envers Hachem, ou bien envers son prochain).
La fin ne justifie pas les moyens, aucun écart de conduite ne peut être toléré même pour la plus noble des causes.

[Moché dit à Yitro : ...] "Hachem a parlé du bien sur Israël" (Béaaloté'ha 10,29)

Dans tout le Tana'h, les termes : "dibèr tov" (a parlé du bien - דבר טוב) apparaissent uniquement à 2 reprises :
-> la 1ere fois dans notre verset qui décrit les propos de Moché à Yitro pour le convaincre de rester avec eux.

-> la 2e fois dans la Méguilat Esther (7,9), quand il est dit que Mordé'haï "a parlé du bien sur le roi" (דִּבֶּר-טוֹב עַל-הַמֶּלֶךְ), pour sauver sa vie.
Bien qu’il s’agisse là du roi A'hachvéroch, d’après le Midrach quand il est dit dans la Méguila "le roi" (hamélé'h), sans préciser A’hachvéroch, cela fait allusion à Hachem.

=> Ainsi, les 2 références de ces termes (dibèr tov - דבר טוב) font allusion au fait que quiconque dit du bien sur le peuple d’Israël ("a parlé du bien sur Israël"), cela lui est compté comme s’il disait du bien sur Hachem Lui-Même ("a parlé du bien sur le Roi (des rois)").

[le Bné Yissa'har - Rabbi Tsvi Eliméle'h de Dinov - dans son Agra déKala]

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-> On vient de voir que louer le peuple juif revient à louer le Roi, c’est-à-dire le Maître du monde.
Mais, l’inverse est aussi vrai : quiconque médit des enfants d’Israël est considéré comme avoir médit du Roi des rois.

L’auteur du Ravid Hazaav explique dans cet esprit le verset : "Selon la lésion (moum) qu’il aura faite à autrui, ainsi lui sera-t-il fait" = celui qui attribue un défaut (moum) à un homme, c’est comme s’il en attribuait à Hachem.
Ainsi est-il de notre devoir de juger positivement autrui et de ne pas s’empresser d’affirmer qu’il avait l’intention de nous taquiner ou de médire de nous.

"Myriam fut mise en quarantaine à l'extérieur du camp durant 7 jours, et le peuple ne se mit pas en route jusqu'à ce que Myriam fût ramenée" (Béaaloté'ha 12,15)

-> Selon le Ohr ha'Haïm, bien que la colonne de nuée se fût élevée (v.10) [indiquant de quitter le lieu], le peuple n'a pas pris le départ, afin d'honorer Myriam en attendant son retour.

-> Rachi enseigne : Si Hachem lui a accordé cet honneur, c’est parce qu’elle avait veillé pendant une heure sur Moché lorsqu'il avait été jeté dans le fleuve, comme il est écrit : "Sa sœur se tint de loin, pour savoir ce qui lui serait fait" (Chémot 2,4).

-> Les Tossefot (sur la guémara Sotah 11a) commente : "Ce n'est pas exactement une heure [qu'elle passa à veiller sur Moché], mais plutôt un tiers ou un quart d'heure.
En effet, il est enseigné dans la Tossefta que l'attribut de bonté [dont résultent les récompenses] est 500 fois supérieur à l'attribut [qui suscite] les catastrophes".

-> Rabbi Yaakov Beifuss (Léka'h Tov) développe cette idée.
En 7 jours, il y a 168 heures, qui correspondent à 504 tiers d'heure.
Il en résulte que pour ces quelques 20 minutes (1/3 d'heure), que Myriam a consacrées à surveiller Moché quand il avait été jeté dans le Nil, elle mérita que le peuple juif au complet l'attende pendant une semaine entière (7 jours), jusqu'à ce qu'elle fût réintégrée.

=> Cela nous montre l'importance de la récompense des mitsvot : pour chaque acte minime que l'homme accomplit, il recevra un salaire 500 fois supérieur!

"Ainsi fit Aharon" (Béaaloté'ha 8,3)

Rachi commente : c'est l'éloge de Aharon qui n'a rien changé [à l'ordre reçu relatif à l'allumage et à l'entretien des lumières de la Ménora].

=> Pourquoi pourrions-nous penser que Aharon aurait modifié l'ordre reçu?

Le rav Shloime Halberstam répond que les flammes que Aharon allumait sur la Ménora représentent les âmes du peuple juif. En enflammant ces âmes, Aharon témoignait de son amour envers chaque juif, en les ramenant plus proche du Service de leur père au Ciel (avi'hem chébachamaïm).

A cet égard, Aharon travaillait d'une manière parfaitement égale pour chaque membre du peuple juif, ne témoignant d'aucun favoritisme ou d'un amour supplémentaire qu'à celui de ses propres enfants.

=> C'est cela toute la profondeur de l'éloge de Aharon : "il n'a rien changé".

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-> Dans la bénédiction : "sim shalom" de la Amida, il est écrit : "Une loi (Torat) de vie, l'amour de la vertu, et de la justice, la bénédiction, la miséricorde, la vie, et la paix." (torat 'haïm, véaavat 'héssed, vétsédakat, vébéra'ha, véra'hamim, vé'haïm, véshalom).

Ces 7 formulations correspondent aux 7 flammes de la Ménora qui dispensaient la lumière Divine au peuple juif et à tout l'univers.
[Kohélét Its'hak - Béaaloté'ha]

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-> Le Ahavat Shalom (rabbi Ména’hem Mendel de Kossov) commente sur ce verset :
Pourquoi Aharon mérite-t-il d'être loué pour avoir correctement accompli une chose aussi facile que d'allumer la Ménora?

Dans le passage de la Torah relatif à chaque journée de la Création (paracha Béréchit), nous lisons à la fin de chaque paragraphe : "vayéhi 'hèn" (et cela s'accomplit - וַיְהִי-כֵן).
Le seul paragraphe qui fait exception est le 1er paragraphe (1ere journée) qui décrit la création de la lumière où, au lieu de : "vayéhi 'hèn", il est dit : "vayéhi or" (et la lumière fut - וַיְהִי-אוֹר).

Nos Sages, notant cette différence, expliquent que la lumière du 1er jour de la Création a été mise de côté dans un endroit caché, parce que D. trouva que le monde ne méritait pas d'être illuminé par la brillante splendeur de ce rayonnement céleste.
A la place, c'est une lumière diminuée qui est apparue. Avec pour résultat que D. ne pouvait plus dire : "vayéhi 'hen" (et cela s'accomplit), parce que la lumière qui a émergé n'était pas celle que D. avait prévue pour le monde.

=> En illuminant la Ménora, Aharon a restitué la glorieuse lumière primordiale du monde. Il a rétabli par ce moyen le "bayéhi 'hèn", le "et cela s'accomplit" du 1er jour de la Création.
C'était ce que veut dire Rachi par : "Aharon n'a fait aucun changement" = en illuminant la Ménora, il rectifia le changement qui avait été opéré lors du 1er jour de la Création. Un acte vraiment méritoire.

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Rachi explique que la Torah veut faire l'éloge de Aharon, qui fit comme Hachem l'ordonna et ne changea rien à l'ordre Divin.
Mais en quoi cela est-il si élogieux? N'est-il pas normal de ne pas changer de l'ordre Divin?

En réalité lorsque Aharon alluma les bougies de la Ménora, il était empreint d'un enthousiasme et d'une ardeur tellement intenses, que logiquement, il aurait dû être saisi de tremblement, ce qui aurait entraîné des modifications dans l'allumage, comme le fait de renverser un peu d'huile par exemple.
Mais Aharon, malgré son enthousiasme, a réussi à prendre le dessus et à avoir la maîtrise de son émotion, sans que son corps ne soit sous l'emprise de son ardeur. Dès lors, il a pu allumer la Ménora avec maîtrise de soi, sans
aucunement modifier, même contre son gré, l'ordre Divin.
=> L'éloge de Aharon était que malgré son émotion intense, il fut aussi capable de ne rien laisser transparaître et d'allumer la Ménora sereinement.
[Kédouchat Levi]

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-> Rachi (v.8,3) dit : "Aharon fit ainsi = c’est pour nous dire la grandeur d’Aharon, qu’il n’a rien modifié."
=> Qu’est-ce qu’Aharon aurait pu modifier mais s’en est abstenu?

Le Maharil Diskin dit qu’il y avait 3 marches devant la Ménora, sur lesquelles on montait pour allumer les lampes. Tout cela quand il s’agit d’un Cohen ordinaire, mais Aharon était prophète, or Hachem ne fait reposer Sa Présence Divine que sur quelqu’un qui est riche, fort, intelligent et grand de taille.
Ainsi, Aharon avait du mal à utiliser ces marches, parce qu’il était grand, et malgré tout il n’a rien modifié et il les a utilisées comme Hachem l’avait ordonné.

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-> Autre explication : Qui ne se souvient pas du 1er jour où il a mis les téfilin? La veille au soir, l’émotion empêche déjà de s’endormir! Et qui ne sait pas ce que c’est devenu 6 mois plus tard ? Où est passé tout l’enthousiasme?
Le Sfat Emet dit que normalement on commence à faire les mitsvot avec tout son enthousiasme et toute sa sainteté, mais au bout d’un certain temps on se calme. La grandeur d’Aharon de ne rien avoir modifié est que l’enthousiasme qu’il avait la 1ere fois, c’est avec le même enthousiasme et la même sainteté qu’il a continué à allumer les lampes pendant toutes les années.

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-> "Aharon a fait ainsi" (Béaaloté'ha 8,3)

-> Rachi explique que ce passage de la Ménora suit celui des sacrifices des princes de tribus. En effet, quand Aharon constata que ni lui ni sa tribu n'a apporté d'offrande, il en a conçu beaucoup de peine. Pour le rassurer Hachem lui dit : "Je vais te donner une part encore plus grande que celle de ces chefs de tribus. Toi tu vas allumer la Menora".
Ainsi, cette mitsva vient consoler Aharon suite à la peine qu'il a ressenti. Hachem est venu l'apaiser en lui donnant une part plus grande par cette mitsva.

Le Sfat Emet fait remarquer que Aharon aurait pu en concevoir une certaine fierté personnelle. Ne vient-il pas de recevoir une attention toute particulière de la part d'Hachem qui souhaite l'honorer plus que les autres. De ce fait, en allumant la Ménora, on aurait pu s'attendre qu'il le fasse avec un élan particulier exprimant sa satisfaction personnelle.
C'est dans ce contexte que la Torah témoigne : "Aharon fit ainsi", "sans rien changer", c'est-à-dire qu'il alluma la Ménora exactement de la même façon qu'il fit toutes les autres mitsvot, sans ne concevoir la moindre satisfaction personnelle d'avoir été honoré.
Pour Aharon, la mitsva c'est avant tout accomplir la Volonté d'Hachem et Lui faire plaisir. En aucun cas, on ne doit mêler un intérêt personnel de fierté ou autre.
Et cela mérite bien de lui être reconnu comme un véritable éloge. Il a accompli cette mitsva uniquement pour le Nom d'Hachem, sans se sentir glorifié par elle et sans rien changer dans son ressenti par rapport à son habitude.

La leçon pour nous est de nous habituer à voir les mitsvot comme des moyens de servir Hachem et pas de se servir soi-même. Et pour cela, il convient constamment de vérifier la pureté de ses intentions. La grandeur d'une mitsva se mesure essentiellement par la pureté de l'intention, combien cette mitsva a été réalisée pour Hachem, et bien sûr pas pour en recevoir des éloges, de l'argent, ou tout autre intérêt.

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+ Il n'y a ni petit ni grand face à Hachem :

-> Aharon n'a fait aucun changement en réalisant la mitsva d'allumer les lumière de la Ménora.
Parfois, nous voyons un individu versant des larmes comme une source le jour de Kippour, et nous pensons : "Oh ... quel tsadik!! ..." Mais en réalité, le tsadik est celui qui pleure toute l'année lorsqu'il prie, pas uniquement le jour de Kippour, lorsqu'il craint le décret divin du fait de toutes ses fautes de l'année écoulée.

Il en est de même pour Aharon. La Torah nous apprend qu'il allumait chaque jour les lumières de la Ménora avec le même enthousiasme et la même admiration que lorsqu'il faisait le service du jour de Kippour, à l'intérieur et à l'extérieur du Saint des Saints ...
Il n'affichait pas de différence entre les tâches, on ne voyait pas de changement apparent entre une tâche facile et une tâche difficile ... Il les accomplissait toutes les 2 avec le même enthousiasme, réalisant qu'il appliquait l'ordre divin. C'est cela la grandeur de Aharon!

Un homme peut être animé de 2 mobiles : lorsqu'il accomplit de grands actes, il agit par admiration et fascination, et lorsqu'il réalise de petites choses au quotidien, il vient prouver qu'il agit avec sincérité et intégrité en réalisant la volonté de Hachem, tout en exprimant sa joie d'avoir été choisi par le Roi des rois. C'est ainsi que l'on reconnaît un grand homme.
[...]

Quelqu'un se serait tenu face à la Ménora se disant [plus ou moins consciemment] : "Voilà, je suis le Cohen Gadol, tout le monde me regarde!"
Mais une telle pensée n'a même pas effleuré Aharon. Toute son attention n'était que de réaliser la volonté d'Hachem comme Il lui a ordonné.
Cela vient souligner l'éloge d'Aharon qui n'a pas changé la moindre chose dans sa juste intention en allumant les lumières. Toute sa volonté n'était que d'appliquer l'ordre du Roi des rois, qui lui a ordonné de disposer les lampes face à la Ménora.

Ces choses nous concernent également. Dans chaque acte que nous réalisons, nous devons y penser et nous rappeler que nous réalisons la volonté d'Hachem, et rien de plus.
Lorsque nous préparons les bougies ou les mèches en l'honneur du Shabbath, c'est parce que Hachem nous l'a ordonné.
Lorsque nous offrons l'hospitalité, c'est parce que Hachem nous l'a ordonné, et ainsi de suite ...
Si nous nous habituons à agir ainsi ("comme Hachem l'avait ordonné"), l'éloge que nous mériterons sera semblable à celui d'Aharon.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]