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"Le peuple murmura des mauvaises paroles" (Béahaloté'ha 11,1)

-> Rachi explique que quand le peuple quitta le mont Sinaï pour se diriger vers la terre sainte, Hachem leur fit parcourir en un jour un chemin de trois jours, ce qui les épuisa. C'est de cela que le peuple s'est plaint.

=> Pourquoi Hachem a-t-Il eu besoin de les fatiguer de la sorte ?

-> Nos Sages disent que la terre sainte s'acquiert par des épreuves. L'homme doit surmonter des difficultés pour
la mériter. Cela est la raison profonde pour laquelle le peuple d'Israël a dû passer 40 ans à tourner dans le
désert avant d'entrer en terre sainte.
Le 'Hidouché haRim ajoute qu'au départ, Hachem souhaita leur simplifier cette difficulté en leur octroyant une épreuve plus légère. C'est pourquoi, Il les fit parcourir en un seul jour une distance de 3 jours. Cette fatigue allait servir à constituer cette fameuse épreuve. Le projet était qu'ensuite, ils puissent y entrer immédiatement.
Mais le peuple, fatigué par la route, commença à murmurer contre Hachem et se plaindre de cette épreuve. Par cela, ils trébuchèrent. L'épreuve n'a pas été surmontée.
Dès lors, ils ne pouvaient plus entrer immédiatement en terre sainte, car ils n'ont pas surmonté l'épreuve nécessaire pour la mériter. Il s'en suit la faute des explorateurs et le séjour de 40 ans dans le désert.

A présent, ils devaient traverser des difficultés plus dures et longues. C'est ainsi qu'Hachem procède. Quand Il compte envoyer une épreuve ou une souffrance à l'homme du fait d'une faute commise par exemple, Il opte d'abord pour une épreuve relativement légère. Mais si l'homme se plaint et ne la surmonte pas, alors il devient nécessaire de passer à une épreuve plus lourde.
Cette idée doit nous accompagner pour nous aider à nous réjouir des petites épreuves, en sachant que celles-ci viennent peut-être nous sauver de plus lourdes, et que dans Sa grande Bonté, Hachem commence d'abord par envoyer une épreuve plus légère. Ne nous plaignons pas et remercions Hachem pour celle-ci, car Il cherche à nous épargner des épreuves plus difficiles qu'on se sera soi-même envoyé pour ne pas avoir surmonté la plus simple, alors que c'était en fait une Bonté d'Hachem.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

"L'homme Moché était extrêmement humble, plus que tout homme sur la face de la terre!" (Béahaloté'ha 12,3)

-> Une des explications de nos sages est que :
Lorsque Moché est monté au Ciel, et qu'il a passé 40 jours consécutifs pour recevoir les Tables de la Loi, il a pu être témoin de la réalité d'en-Haut.
Il s'est rendu compte d'à quel point Hachem aime infiniment chaque juif, même le plus grand des racha.
[bien qu'un juif est un fils d'Hachem, l'amour de D. envers nous est d'une intensité infiniment plus grande que celle d'un parent envers son enfant!]
Il a pu voir combien Hachem est attentif et miséricordieux envers chaque juif.
Même si le plus grand racha (juif) souffre, D. souffre également avec lui!

Moché a été témoin d'à quel point Hachem se réjouit et apprécie chaque mot de prière, de chaque mot de Torah, de chaque mitsva réalisée (même la plus simple), de chaque bonne pensée, de chaque joie de faire sa volonté, ...
Moché a vu combien chaque juif par son bon comportement peut donner de la grandeur à Hachem dans le monde d'en-bas et ceux d'en-Haut.

Les juifs sont comparés aux étoiles, car de loin elles ne sont qu'un point négligeable, un point de rien du tout, mais plus on s'en rapproche, plus on réalise qu'elles sont en réalité énormes, grandioses!

On peut rapporter la guémara (Pessa'him 50a) :
Rav Yossef, fils de rabbi Yéhochoua ben Lévi, tomba malade dans un état comateux, puis reprit conscience.
Il répondit à son père qui lui demandait ce qu'il avait vu : "J'ai vu un monde à l'envers : les gens importants (notables et riches) ici-bas (mais peu appréciés aux yeux d'Hachem) sont insignifiants dans le monde d'en-haut"
Son père lui lui dit alors : "Mon fils, c'est un monde ordonné (clair) que tu as vu!"

=> Dans ce monde, les juifs sont considérés (plus ou moins consciemment) comme des : "Sales juifs!", mais en réalité aux yeux de Hachem ils ont une valeur phénoménale.
"L'homme Moché était extrêmement humble" = lorsqu'au Ciel Moché a pris conscience de la véritable échelle de valeur de ce monde, il a pris conscience d'à quel point chaque juif (même s'il fait les pires choses) a une valeur intrinsèque phénoménale, il restera toujours l'enfant adoré de son papa Hachem, le Roi des rois.
Plus Moché a intégré le fait que tout juif est très très très grand, plus l'orgueil naturelle de son égo (son "moi je") s'est réduit à néant, faisant que son humilité a été extrême!

[il est écrit ensuite dans ce verset : "plus que tout homme sur la face de la terre" = car au Ciel (les anges et autres créatures célestes) ont conscience de cette réalité, d'à quel point tout juif est toujours immensément grand et adoré par Hachem.
Dans ce monde, c'est une des grandes armes du yétser ara (libre arbitre oblige), car moins l'on s'accorde de la valeur spirituelle, moins on agit avec grandeur en désirant exploitant le plus possible nos sublimes potentialités!
Le plus on apprécie, on se réjouit, de la beauté d'être juif, le plus on pourra vivre en tant que juif!]

"La manne était comme de la graine de coriandre" (Béaaloté'ha 11,7)

- La manne = cela représente la parnassa d'une personne ;
- "kézéra gad" (était comme de la graine de coriandre" - כִּזְרַע גַּד) = elle est comme la quantité de "gad" (ג"ד) : le gomél dalim (גומל דלים) : la bonté que l'on fait au pauvre.
Car lorsque quelqu'un a de la compassion [pour autrui], alors il reçoit de la compassion d'en-Haut.
[Dégél Ma'hané Efraïm]

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-> "[Hachem dit : ] S'ils ouvrent leurs mains et font des actes de tsédaka et de 'hessed, alors Je vais également ouvrir Mes mains ... et les couvrir de Mes bons trésors"
[Ramban - Chémot 3,14]

"Myriam fut mise en quarantaine à l'extérieur du camp durant 7 jours, et le peuple ne se mit pas en route jusqu'à ce que Myriam fût ramenée" (Béaaloté'ha 12,15)

-> A la fin de notre paracha, Myriam prononce des paroles quelque peu péjoratives sur Moché. Suite à cela, elle est atteinte de tsaraat (sorte de lèpre) et de ce fait, est renvoyée du camp. Mais, la Torah précise que "le peuple n'a pas voyagé jusqu'à ce que Myriam revienne". Tout le peuple attendit que Myriam guérisse, soit purifiée et réintègre le camp, pour reprendre leur marche.
Rachi explique que cet honneur qu'Hachem lui témoigna venait pour la récompenser pour le court moment où elle surveilla son frère Moché quand, à sa naissance, il fut déposé sur le Nil (dans le panier). Pour cette bonne action qu'elle fit pendant ce court moment, elle mérita que tout le peuple l'attende pendant 7 jours.

=> On voit de là combien Hachem récompense toute bonne action. Rien n'est perdu!
Seulement, on peut se demander pourquoi la récompense pour ce bon comportement revint à Myriam à ce moment-là précisément (où elle est puni pendant 7 jours par de la tsaraat), plus de 80 ans après sa réalisation?
Hachem n'a-t-Il pas trouvé une autre occasion plus tôt pour la récompenser pour ce bien?

En fait, il est dit dans les Téhilim : "Ta Bonté est (grande) comme de hautes montagnes et Ta Justice est (profonde) comme une l'importante abîme".
Ce verset fait état de 2 comportements d'Hachem dans le monde : l'attribut de bonté et l'attribut de justice.
En général, on pense que ces 2 attributs s'appliquent à des moments différents. Parfois c'est la bonté qui intervient, et parfois c'est la justice. Mais, en réalité, la vérité est qu'ils s'appliquent en même temps. Hachem organise les événements de sorte que Sa Bonté intervienne au sein même de Sa Rigueur.
Ainsi par exemple, la Torah relate que Yossef fut vendu à des Yichmaélim qui transportaient dans leur caravane de bons parfums. Nos Sages s'en étonnent car d'ordinaire, ils transportaient du pétrole. Seulement, au moment même où la sévérité frappait Yossef, qui venait d'être vendu en esclave par ses propres frères, Hachem voulait lui témoigner un signe de Bonté. Il envoya donc cette caravane qui, contrairement à l'habitude, transportait ce jour là des parfums, pour ne pas que Yossef ne sente la mauvaise odeur du pétrole.

Car tel est le Comportement d'Hachem. Au moment où Il frappe, en même temps Il introduit Sa Bonté dans la rigueur même. Quand une personne souffre, dans sa détresse même, Hachem lui envoie aussi des signes de bonté et de bienveillance.
Telle est la Voie d'Hachem en ce qui concerne la sévérité.
Certes, on peut comprendre simplement la raison de cette Attitude. Hachem, Qui est Bon et ne cherche que le Bien, même si parfois Il sait qu'il faut être sévère, Il cherche en même temps à soulager et à réconforter ceux qui souffrent pour ne pas être que dur. Cela est un signe de la Bienveillance Divine.

Mais en réalité, il y a une raison encore plus profonde à ce Comportement Divin.
En effet, toute souffrance est envoyée par Hachem à l'homme du fait de ses fautes. Certes, parfois Hachem use de sévérité et punit une personne très durement pour une faute qui peut nous sembler en soi insignifiante. Mais malgré tout, le principe que nos Sages nous révèlent est qu'"il n'y a pas de souffrance sans faute".
Or, quand un individu commet une faute, il transgresse la Volonté Divine. Par cela, il serait logique de penser qu'il éveille la Colère d'Hachem, voire même Son inimitié.
Rappelons qu'Hachem est, en Lui-Même, bien au-delà de ces sentiments, mais Il a choisi de se comporter avec le monde à la manière des comportements humains. Et en cela, la faute d'un homme devrait entraîner une sorte de ''rancune'', si l'on peut ainsi s'exprimer, vis à vis de cet homme.
Seulement, un jugement qui serait rendu avec des sentiments de haine ne peut être un jugement authentique, car il risquerait d'être trop dur du fait de ces sentiments qui s'en mêleraient.
C'est pourquoi, au moment où Hachem souhaite juger une personne et la sanctionner du fait d'une faute, alors Il éveille un amour très puissant vis-à-vis de cette personne pour que Son Jugement ne soit aucunement influencé par une quelconque rancœur.
C'est pourquoi, au moment où Sa Rigueur s'applique, en même temps Hachem éveille la Bonté, car cette Bonté est la condition même de la possibilité d'appliquer la Rigueur.
C'est uniquement parce qu'à ce moment même la Bonté Divine est dans toute sa force, qu'il est possible d'appliquer la Rigueur.

Ainsi, nos Sages enseignent qu'au moment de la destruction du Temple, les Chérubins qui s'y trouvaient s'enlaçaient.
En général, quand les juifs fautaient, les chérubins se tournaient le dos. Et là, au moment de la sévère punition de la destruction, non seulement les Chérubins ne se tournaient pas le dos, mais en plus ils s'enlaçaient.
La raison de cela est qu'au moment où Hachem frappe Son Peuple, Il pose la condition même que pour que cette punition soit possible, Il doit s'emplir d'amour pour lui.
En cela, la Justice Divine diffère grandement de la justice humaine, où le juge tranche l'affaire qui lui est présentée, sans rappeler à ce moment la grandeur et les louanges de la personne jugée.
Mais, comme cela a été dit, un jugement ne peut vraiment être authentique que s'il n'est influencé par aucun sentiment négatif. Et pour ce faire, il est nécessaire d'éveiller l'amour et la bonté, au moment même de la rigueur.
Cela est le sens du verset : "Les Jugements d'Hachem sont Vérité, ils sont justes ensembles" = c'est seulement des jugements qui sont ''justes ensembles'', c'est-à-dire où l'on éveille la bonté en même temps que la rigueur et où ces 2 attributs se trouvent réunis ''ensembles'', seuls de tels jugements peuvent être des jugements de vérité. Et ce comportement là est celui d'Hachem.
Ce sont "les Jugements d'Hachem". Jamais l'ampleur du reproche ne cache et ne camoufle les mérites de la personne.

Dans cette perspective, on comprend bien pourquoi c'est au moment même où Hachem sanctionna Myriam, qu'Il choisit de la récompenser grandement pour sa bonne action d'avoir surveillé Moché quand il fut déposé sur le Nil.

Nous pouvons retirer de tout cela (au moins) 3 enseignements :
1°/ Nous devons nous impressionner de la Grande Bonté Divine et de la Perfection de Sa Justice, Lui Qui sait éveiller le Bien et récompenser l'individu même dans les moments de sévérité.
2°/ Nous devons aussi nous habituer à distinguer le positif dans nos vies même dans les moments difficiles. Car même alors, Hachem prodigue à Ses créatures de grands biens.
A nous de les voir et de ne pas se contenter de nous lamenter sur le négatif en occultant totalement le positif.
Par cela, nous augmenterons notre amour pour Hachem, Qui s'occupe de nous et veille à notre bien-être même dans les durs moments. Même là, Il entoure l'homme de Sa Bienveillance.
3°/ Enfin, comme le dit la Torah : "Tu marcheras dans Ses Voies", nous devons imiter les Voies d'Hachem. Ainsi, même quand il faut réprimander quelqu'un ou le sanctionner, rappelons-nous de ses mérites et n'oublions pas de voir ses côtés positifs.
Nous aussi, nous devons nous emplir d'amour pour autrui et le couvrir de respect et de bienveillance, même (voire surtout) quand il faut sévir.
Même dans la colère, n'oublions pas l'amour!

Source : basé sur le 'Hokhmat 'Haïm.

"L’homme Moché était très humble" (Béaaloté'ha 12,3)

-> Rabbi Daniel Plavni (dans son Pniné Daniel) donne l’allusion suivante :
Moché, qui était le symbole de la modestie, avait en lui tout ce que renferme le mot : "humilité" (anava - ענוה), c’est-à-dire :
- Ayin (ע - valeur numérique 70) : les 70 aspects de la Torah ;
- Noun (נ - valeur numérique 50) : les 50 portes de la sagesse ;
- vav (ו - valeur numérique 6) : les 6 ordres de la Michna, qui sont la Torah orale ;
- Hé (ה - valeur numérique 5) : les 5 livres de la Torah, qui sont la Torah écrite.

"Pourquoi serions-nous privés d’offrir le sacrifice de Hachem en son temps?" (Béaaloté'ha 9,7)

-> Le ‘Hidouché haRim s’étonne :
Hachem ne tient pas rigueur dans un cas de force majeure, or quelqu’un d’impur est dispensé par la loi, alors pourquoi y aurait-il lieu de se plaindre? Il n’y a pas ici de privation mais d’exemption.

Il explique : Ces hommes aspiraient tant à offrir le sacrifice de Pessa’h que par la force de ce désir, ils ont attiré une nouvelle mitsva, Pessa’h Chéni.
Comme ils ont crié du plus profond du cœur : "Pourquoi serions-nous privés", par leurs cris ils ont ouvert une nouvelle porte, par l’intermédiaire de laquelle la lumière de la sainteté s’est étendue jusqu’à Pessa’h Chéni.

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[cela illustre la puissance folle d'une prière de tout notre cœur.
Rabbi Na'hman de Breslev disait : "Il faut 'vaincre' D. par la prière. C'est ce qu'il attend de nous ... Priez. Priez. Priez encore, car c'est la meilleure façon d'obtenir ce dont vous avez besoin.")

"Aharon balancera les lévi'im" (Béaaloté'ha 8,11)

=> Rabbi Yéhouda a demandé à Rabbi Abba : pourquoi le cohen balance-t-il les lévi'im?

Il lui a répondu : A quoi est-ce que cela ressemble? A un bébé quand il pleure et se met en colère, que fait-on pour l’apaiser?
Rabbi Yéhouda lui a dit : on le balance et on le berce pour qu’il se taise.

Rabbi Abba lui a dit : Yéhouda, tu as trouvé cette explication et tu ne l’as pas examinée? Que tes oreilles entendent ce que dit ta bouche, ainsi la mida de la justice se met en colère ... c’est pourquoi le cohen, qui représente le ‘hessed d’en-haut, balance le côté des lévi'im qui représentent la mida de la justice ... afin qu’elle ne s’éveille pas dans le monde.
[Zohar]

"Puisque vous avez sangloté aux oreilles d'Hachem en disant : “Qui nous donnera de la viande à manger ? Nous étions plus heureux en Egypte !”, Hachem vous en donnera à manger, de la viande" (Béaaloté'ha 11,18)

=> Pourtant, quand un homme est plongé dans la détresse, il doit implorer Hachem, donc pourquoi furent-ils punis pour cela?

-> Le Ohr Ha’haïm haKadoch répond qu’il existe plusieurs sortes de pleurs : ceux exprimant l’espoir de l’homme, confiant que D. lui enverra le salut, et invoquant Sa Miséricorde, et ceux provenant du désespoir de celui croyant qu’il n’y a plus rien à faire.
Il fut donc reproché aux enfants d’Israël d’avoir pleuré de désespoir et par manque de foi en D.
En effet, ils pensèrent que personne ne pourrait les secourir et ne prièrent pas, par manque de foi et d'espoir.
Leur requête avait donc un aspect hérétique et s’apparentait à une profanation du Nom divin, ce pour quoi ils furent punis.

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-> "Le peuple affecta de se plaindre amèrement aux oreilles de D." (Béaaloté'ha 11, 1)

=> Sur quoi portait leur plainte? Le verset ne le précise pas.

-> Le Ramban commente :
"Il est dit : "affecta de se plaindre", car ils parlaient avec amertume, comme le font les gens qui souffrent, ce qui déplut à Hachem, car ils auraient dû Le suivre avec joie et contentement de cœur, vu tout le bien qu’Il leur avait accordé."

-> L’auteur de l’ouvrage Taam haTsvi explique que certaines personnes trouvent toujours de quoi se plaindre, car telle est leur nature. Qu’importe de quoi il s’agit, ils ont toujours une bonne raison de se lamenter.
Dans chaque génération, il existe des individus passant leur temps à déplorer toute situation. Malheur à eux!

C’est pourquoi D. s’irrita contre eux. Pourquoi donc ne considéraient-ils pas les choses d’un œil bienveillant?
La Torah fait l’ellipse de cette information, pour la simple et bonne raison qu’ils n’avaient aucun motif valable pour se plaindre. Ils trouvaient toujours matière à exprimer leur mécontentement.

"L’homme Moché était le plus humble de tous les hommes de la terre" (Béahaloté'ha 12,3)

-> Rabbi Its'hak de Volozhin écrit :
"L’homme Moché était le plus humble", d’où le savons-nous ?
"de tous les hommes" = il examinait, intégrait et trouvait une belle qualité chez chacun, car un homme ne ressemble pas à un autre, ce qu’il y a de commun entre eux est que tout homme a une qualité spéciale.
Il discernait particulièrement la simplicité pure de ceux qui travaillent la terre ("de la terre").

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-> Rabbi Eliyahou Lopian enseigne :
La signification de l’humilité ne veut pas dire qu’on ne connaît pas sa propre valeur, mais au contraire il faut qu’on connaisse les forces de son âme, et en fonction de cela on n’en viendra pas à l’orgueil, la preuve en est que l’un des 13 principes de la foi est de croire d’une foi sincère que Moché notre Maître est le maître de tous les prophètes. Et Moché, comme tout homme d’Israël, doit lui aussi croire cela.
On doit donc nécessairement dire qu’il est possible que les 2 choses coexistent, d’une part être le plus humble de tous les hommes, et croire qu’on est le maître de tous les prophètes.

[cela fait penser aux paroles de rabbi Sim'ha Bounim de Peschi'ha :
"Que l'Homme ait toujours 2 poches.
Dans l'une, il inscrira : "Je ne suis que poussière et cendre."
Dans l'autre : "Le monde n'a été créé que pour moi"."
=> Au cours de notre vie à nous d'utiliser le message de la bonne poche au bon moment.
(le trop peu de confiance en soi n'est pas bon, et l'inverse aussi) ]

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-> Moché fut celui qui atteignit le plus haut niveau de proximité avec Hachem, comme il est dit : "Il n’a plus paru un Prophète en Israël comme Moché avec qui Hachem avait communiqué face à face" (Vézot haBéra'ha 34,10).
Sa plus grande performance fut pourtant celle d’avoir été le plus modeste des hommes, comme il dit : "Or cet homme Moché, était fort humble, plus qu’aucun homme qui fût sur la terre" (Béahaloté'ha 12,3).

Ces deux prouesses sont en fait dépendantes l’une de l’autre, comme l’enseigne rabbénou Tsadok Hacohen de Lublin : "L’humilité est la grandeur de l’homme lorsque son être est lié à sa source (le Divin), tandis que l’orgueil provient du corps qui est [par nature] éloigné d’Hachem". [Takanat Hachavim 13b]

Ainsi, Moché Rabbénou était tout à fait conscient de sa grandeur et de ses qualités. Il était aussi conscient du fait que ce soit précisément lui qui fut choisi pour transmettre la Torah. Cependant, il ne considérait pas cela comme étant le résultat d’un mérite personnel ou dû à sa propre personnalité. De par sa grande humilité, il voyait sa grandeur comme un cadeau d'Hachem. Il pensait, que si un autre Juif avait eu le mérite d’avoir ses qualités et que si D. s’était adressé à lui, celui-ci aurait pu atteindre un niveau encore plus grand. [Likouté Si’hot]

-> La modestie de Moché était plus significative que celle d’Avraham et celle de David. En effet, au sujet d’Avraham, il est dit : "Moi qui ne suis que poussière et cendre" (Béréchit 18,27) ; au sujet de David, il est dit : "Et moi, je suis un ver et non un homme" (Téhilim 22,7), tandis qu’au sujet de Moché [et d’Aaron], il est dit : "Que sommes-nous?" (ונחנו מה - Chémot 16,7) [La poussière, la cendre et le ver de terre peuvent être utiles dans certains cas, tandis que l’interrogation de Moché et d’Aaron exprime l’annulation la plus totale].
Ainsi, Moché était "était fort humble, plus qu’aucun Homme (HaAdam - האדם) qui fût sur la terre" = c’est-à-dire, le plus modeste des trois Justes (tsadikim) dont les premières Lettres des noms : אברהם (Avraham) דוד (David) et משה (Moché) forment le mot : Adam (אדם). [Chla haKadoch]

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[ -> b'h, voir la partie : Adam - L'essence d'un juif : https://todahm.com/2019/10/02/notre-relation-avec-la-materialite-1ere-partie ]

"[Moché] réunit 70 Anciens du peuple et les fit se tenir autour de la tente. [Hachem] fit émaner l'esprit prophétique octroyé à [Moché] et le reporta sur les 70 Anciens ...
2 hommes étaient restés dans le camp et l'esprit [saint] se posa [aussi] sur eux.
L'un s'appelait Eldad, le second Médad. Bien qu'ils fussent sur la liste [des Anciens], ils ne s'étaient pas rendus à la Tente d'audience mais prophétisèrent dans le camp." (Béaaloté'ha 11,24-26)

-> Moché tira au sort 70 Anciens d'Israël en écrivant le mot "ancien" sur 70 morceaux de papier et en laissant 2 bulletins vides.
Parmi les 72 Anciens (6 pour chacune des 12 tribus : 6*12=72) que Moché avait assemblés, Eldad et Médad fuyaient les hautes fonctions. Ainsi, lorsque Moché demanda à tous d'entrer dans la Tente d'audience pour procéder au tirage au sort, ces 2 anciens restèrent dans le camp.
Ils dirent : "Nous ne méritons pas d'accéder à une fonction si éminente".

Lors du tirage au sot, 68 anciens prirent un morceau de papier portant le mot "ancien" et 2 tirèrent un papier vierge.
Il resta donc dans l'urne 2 morceaux de papier portant le mot "ancien", destinés aux 2 anciens [Eldad et Médad] qui n'avaient pas quitté le camp.
Tel est le sens de l'expression : "bien qu'ils fussent sur la liste", littéralement : "bien qu'ils fussent inscrits", c'est-à-dire bien que leur bulletin portât le mot "ancien".
Hachem leur dit plus tard : "Vous vous êtes faits petits, aussi Je vous grandirai davantage que tous les autres".

La supériorité de Eldad et Médad sur les autres Anciens prit 4 formes :
1°/ Les anciens n'étaient capables de prophétiser que les événements du lendemain, comme il est écrit : "Quand au peuple, dis-lui ainsi : "Sanctifiez-vous pour demain"".
Par contre, Eldad et Médad prophétisèrent les événements des 40 années à venir, notamment que Moché allait mourir et que Yéhochoua conduirait les juifs en Terre sainte.

2°/ Les noms Eldad et Médad sont mentionnés dans la Torah alors que celui des autres anciens ne l'est pas.

3°/ La prophétie des anciens cessa par la suite car elle provenait d'un être humain, Moché ("Je ferai émaner sur eux une partie de l'esprit qui et sur toi").
Par contre, la prophétie de ces 2 Anciens venait directement de Hachem ("l'esprit se posa sur eux") et ne les quitta pas jusqu'à leur mort.

4°/ Contrairement aux Anciens, Eldad et Médad entrèrent en terre d'Israël.
Eldad est "Elidad fils de Kislone", le chef de la tribu de Binyamin, l'un de ceux qui allaient partager la terre (v.34,21), et Médad est "Kémouel fils de Chiftane", le chef d'Efraïm.

[Méam Loez - Béaaloté'ha 11,26]

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"Eldad et Medad prophétisent dans le camp" (Béaaloté'ha 11,27)

-> Que disaient-ils?
Moché va mourir, et Yéhochoua va faire entrer les bnei Israël dans le pays (guémara Sanhédrin 17a).

-> Le 'Hanoukat haTorah enseigne :
Dans la parachat Chémot, il est écrit : "Elle l’appela Moché, ‘car je l’ai tiré de l’eau (min hamayim - מן המים)’".
Apparemment, elle aurait pu dire simplement "mimayim" (de l'eau - ממים), les lettres "noun" (נ) et "hé" (ה) paraissent superflues.

C’est parce que les lettres de "mimayim" sont les initiales de "Moché met Yéhochoua makhnis" (Moché est mort et Yéhochoua fait entrer), or Batya fille de Pharaon n’était pas d’accord avec cela, c’est pourquoi elle a délibérément ajouté deux lettres et a dit "min hamayim".
Eldad et Medad ont prophétisé "bama’hané" (dans le camp - בַּמַּחֲנֶה), c’est-à-dire "moa’h" (למחות - lim'not = effacer), en effaçant les lettres "noun hé" que Batya avait ajoutées, pour qu’il ne reste que "mimayim", initiales de "Moché met Yéhochoua makhniss".
Car c’était un décret du Ciel, c’est pourquoi "le garçon courut le dire à Moché".

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-> "Eldad et Meidad prophétisent dans le camp"

Les Sages ont expliqué qu’ils disaient : Moché va mourir et c’est Yéhochoua qui fera entrer le peuple dans le pays.

Le Roch enseigne :
Le mot "mitnabim" (prophétisent - מִתְנַבְּאִים) est un acrostiche de "Moché Tanoua’h Nafcho BaEden Az Yéhochoua Makhnis" (l’âme de Moché se reposera dans le gan Eden, alors Yéhochoua fera entrer).
C’était cela leur prophétie.

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-> A propos de notre verset (Béaaloté'ha 11,26) qui relate la prophétie de Eldad et Médad dans le camp d'Israël, le Targoum Yonathan dit que Eldad et Médad étaient les enfants de Yo'hévét, donc les demi-frères de Moché, car après qu'Amram ait divorcé de Yo'hévét, cette dernière épousa Elitsafane fils d'Ouziel, et petit-fils de Kéhat, donc neveu de d'Amram.
Yo'hévét et Elitsafane ont donné naissance à Eldad et Médad.

-> Selon le commentateur Adéret Eliyahou, après que Yo'hévét quitta Elitsafane, elle se remaria avec Amram avec une cérémonie très discrète, afin que les égyptiens ne le sachent pas et ne les surveillent pas sur une éventuelle naissance.
Mais Amram a constaté que tous les autres n'avaient pas repris leur repris leurs épouses, car ils ignoraient le remariage discret d'Amram avec Yo'hévét.
Ainsi, après avoir conçu Moché, après leur remariage, Amram et Yo'hévét firent une nouvelle cérémonie, 3 mois après leur remariage, mais cette fois avec faste et publicité, afin que chacun des Bné Israël reprenne sa divorcée.
C'est pourquoi, ce mariage fastueux a eu lieu alors que Yo'hévét était déjà enceinte de 3 mois de son fils Moché.

[à cette époque, avant le don de la Torah, un homme pouvait épouser une seconde fois la femme qu'il avait divorcée même si elle avait épousé un autre homme entre temps ce qui est un interdit de la Torah aujourd'hui (voir Ki Tétsé 24,4). Ainsi, Eldad et Médad sont les demi-frères de Moché, Aharon et Myriam du côté de leur mère. ]

-> Tossefot apporte une autre version des faits : après le don de la Torah, lorsque tout le peuple dut arrêter les relations interdites, Amram se sépara de sa femme, Yok'évet. Il se remaria et de cette union naquirent Eldad et Médad.
D'après cet avis, Eldad et Médad sont les demi-frères de Moché, Aharon et Myriam du côté de leur père.

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-> "Deux de ces hommes étaient restés dans le camp, l’un nommé Eldad, le second Médad. L’esprit se posa également sur eux, car ils étaient sur la liste, mais ne s’étaient pas rendus à la tente; et ils prophétisèrent dans le camp" (Béaaloté'ha 11,26)

-> Parmi les 72 hommes que Moché choisit pour désigner parmi eux les [70] Anciens, Eldad et Médad, 2 tsdadikim exceptionnels, ne se présentèrent pas devant la "tente d’Assignation". Ils se cachèrent dans le camp, disant : "Nous ne méritons pas le grand honneur de devenir chef". [Sifri]

-> Alors Hachem a dit : "Parce que vous vous êtes faits vous-mêmes si petits, Je vous accorde un honneur encore plus grand que l’honneur qui vous était fait". Et quel est l’honneur que D. leur a ajouté?
C’est que tous (les autres) avaient reçus l’Esprit prophétique pour ce moment-là et pas davantage, tandis qu’Eldad et Médad ont continué à jouir sans arrêt de l’Esprit prophétique [guémara Sanhédrin 17a].
Par ailleurs, Eldad et Médad entrèrent dans le Pays et survécurent à Yéhochoua ; leurs noms sont mentionnés dans la Torah (ce qui constitue un mérite éternel) contrairement aux autres Anciens ; ils restèrent Prophètes jusqu’à la fin de leur vie, ce qui ne fut pas le cas des autres Anciens ; ils reçurent leur Prophétie directement d’Hachem, et non pas par l’intermédiaire de Moché, comme ce fut le cas des autres Anciens. [midrach Bamidbar Rabba 15,15 – Tif Tsion]

-> Tandis que les Anciens étaient encore dans la tente d’Assignation, l’Esprit d’Hachem reposa sur Eldad et Médad, et ils se mirent à prophétiser. Eldad prédit : "Moché va mourir, et c’est Yéhochoua Bin Noun qui sera son successeur comme chef du Peuple ; il conduira les Bné Israël au Pays de Canaan, et ils en prendront possession".
Médad prophétisa : "Bientôt, des cailles viendront de la mer, couvriront le camp et seront un piège pour les Bné Israël".
Tous deux déclarèrent prophétiquement : "A la fin des Temps, ce roi (Gog) sortira de la terre de Magog et se rassembleront autour de lui des rois couronnés, des princes, et des soldats avec des boucliers. Tous les peuples l’écouteront [Gog et Magog (גוג ומגוג) a pour valeur numérique 70, ce qui correspond aux 70 Nations du Monde – Arizal] et viendront livrer bataille en Terre d’Israël, à ceux qui reviendront d’Exil. Cependant, Hachem leur préparera l’instant de leur malheur, et les fera tous périr en brûlant leurs âmes à l’aide d’une flamme ardente sortie du dessous de Son Trône de Gloire. Leurs cadavres tomberont sur les montagnes de la Terre d’Israël et tous les animaux de la forêt et les oiseaux du ciel viendront dévorer leurs chairs. Après cela, tous les morts d’Israël revivront et connaîtront ce dont on leur aura préparé et ils recevront la récompense de leurs bonnes actions" [Yonathan Ben Ouziel – guémara Sanhédrin 17a].

=> Quelle relation existe-t-il entre ces 3 Prophéties?
Moché pensait que les Bné Israël allaient continuer à manger exclusivement la Manne, le pain du Ciel aux vertus spirituelles, jusqu’à atteindre le niveau qui était le sien, celui de la Réparation (Tikoun) [qui ouvre à l’ère messianique], afin que leur entrée au Pays provoque l’élévation de la Terre d’Israël, nécessaire pour qu’il puisse lui-même y entrer. Malheureusement, ils succombèrent à la convoitise des cailles, provoquant du coup, le décret de mort de Moché (du fait qu’il ne pouvait entrer en Terre Sainte) et l’annonce de la venue de Gog et Magog en Israël pour achever le Tikoun. [Chem Michmouel]

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-> Il faut expliquer que la prophétie sur la mort de Moché ne fut révélée qu'à Eldad et Médad et non aux 70 Anciens, car ces derniers recevaient leurs prophéties de Moché lui-même et ne pouvaient donc pas révéler une prophétie encore inconnue de Moché. De plus, comment pouvaient-ils transmettre une prophétie qui annonçait la disparition de celui qui était à la source de leur force spirituelle, comme nous l'évoque adage : "On ne jette pas de pierre dans un puits dans lequel on a bu" (guémara Baba Kama 92b).
Quant à Eldad et Médad, ils reçurent la prophétie par leurs propres mérites et c'est le sens de la réponse de Moché à Yéhochoua lorsqu'il demanda de les enfermer. Moché confirma qu'ils reçurent cette prophétie d'Hachem Lui-même.
[Tsor ha'Haïm]

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=> Comment Eldad et Médad ont-il mérité de recevoir l'Esprit de prophétie directement par Hachem sans passer par Moché?

-> Commençons par introduire l'histoire racontée par nos Sages (guémara 'Haguiga 3a) au sujet de deux muets qui habitaient dans le quartier de Rabbi Yéhouda Hanassi. Chaque fois que Rabbi entrait dans le Bet Hamidrach pour étudier la Torah, ils entraient également et s'asseyaient près de lui. Ils inclinaient la tête et bougeaient leurs lèvres pour lui indiquer qu'ils comprenaient ses enseignements. En voyant combien d'efforts ils déployaient dans l'étude de la Torah, Rabbi implora la Miséricorde divine en leur nom.
Ils furent guéris et commencèrent à parler. Il était clair aux vues de leurs réflexions et de leurs débats avec les autres étudiants qu'ils connaissaient bien toute la Torah, toute la Michna, tout le Talmud et tout le Midrach.

-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano enseigne au nom de son maître Rabbi Israël Saroug élève du Ari Zal, que ces deux muets étaient la réincarnation de Eldad et Médad. Ce handicap constituait leur réparation pour avoir fait connaître leur prophétie sans y avoir été autorisés.
En effet, s'ils y avaient été autorisés, la Torah aurait employé le terme "en disant" (לאמר - lémor) pour nous faire comprendre que leurs paroles étaient destinées à être transmises au peuple.
Or, la Torah emploie le terme "prophétisent" (mitnabé'im - מִתְנַבְּאִים).
Ainsi, n'ayant pas été autorisés à transmettre cette prophétie, ils durent se réincarner en muets, incapables de prononcer le moindre mot, afin de réparer cette transgression.
En mettant toutes leurs forces dans l'étude de la Torah malgré leur handicap, ils méritèrent d'être guéris grâce à la prière de Rabbi Hakadoch.

-> Le Shvilé Pin'has commente cela :
L'acte de profaner le Nom de D. ('hilloul Hachem) dépend du niveau spirituel de chacun. Plus une personne s'élève dans la spiritualité par l'étude de la Torah, plus elle doit veiller à ce que ses enseignements et ses actions ne profanent pas le Nom d'Hachem.
Cet érudit doit absolument éviter que les gens disent : "voyez comment un grand érudit de la Torah se comporte!"
Voici plusieurs exemples donnés par la guémara (Yoma 86a) : "Qu'est-ce que la profanation du Nom de D.? Rav dit : si quelqu'un comme moi prenait de la viande chez un boucher et ne le payait pas rapidement, cela constituerait une profanation du Nom de D. car le boucher pourrait penser qu'un érudit en Torah n'a pas l'intention de le payer ...
Rabbi Yo'hanan dit : si quelqu'un comme moi marchait quatre coudées sans étudier la Torah ou sans porter les téfiline, cela serait considéré comme une profanation du Nom de D."

Eldad et Médad durent accomplir une réparation, car bien que la raison de leur refus de faire partie des 70 Anciens était louable, pour ne pas embarrasser deux autres Anciens, ils induirent en erreur Yéhochoua et beaucoup d'autres en les amenant à penser qu'ils étaient de faux prophètes car personne ne songea un seul instant que la prophétie pouvait émaner directement du Créateur.

À leur niveau, ce soupçon est considéré comme une profanation involontaire.
Or, la Michna (Pirké Avot 4,4) enseigne : " Celui qui profane le Nom Céleste en secret en sera puni en public, que la profanation du Nom ait été commise par inadvertance ou sciemment".
Ils durent donc expier cette faute en se réincarnant dans deux muets. En effet, "le Maître de l'univers est pointilleux avec ses proches comme le fil d'un cheveu" (guémara Yébamot 121b).

À présent, observons comment Hachem orchestra tous ces événements de manière magistrale :
Il envoya les âmes de ces 2 justes se réincarner en é muets qui apprenaient la Torah de Rabbi. Cependant, ils n'étaient pas destinés à être muets durant toute leur vie. Rabbi pria pour leur guérison et ils recouvrèrent la parole rapidement. Or, Rabbénou Yona (Chaar téchouva 47) explique que la réparation de la profanation du Nom de D. est la sanctification du Nom de D.

Il est écrit dans la guémara (Taanit 7a) : "Rabbi Bana avait l'habitude de dire : quiconque étudie la Torah de façon désintéressée, son étude devient pour lui un élixir de vie, comme il est écrit : "C'est un arbre de vie pour ceux qui le saisissent" (Michlé 3,18) ... Mais quiconque étudie la Torah de façon intéressée, cette étude devient un poison mortel".

Ainsi, nous comprenons pourquoi Rabbi pria pour leur guérison. En effet, après avoir réalisé la profondeur de leur compréhension, il comprit qu'ils étudiaient la Torah de façon totalement désintéressée.
En effet, un homme qui a la capacité de parler et de transmettre ses vastes connaissances en Torah peut le faire dans le but d'impressionner les autres. Ces deux muets ne pouvaient révéler quoi que ce soit à quiconque, néanmoins ils assistèrent assidument à chaque cours de Torah. Il était donc évident qu'ils étudiaient la Torah au nom du Ciel uniquement.

Tous ceux qui n'étaient pas conscients de leurs véritables intentions pensèrent qu'il s'agissait de faux prophètes. Cette pensée partagée par des membres du peuple constituait à leur niveau une profanation du nom de D.
Par conséquent, ils durent réparer cette faute involontaire en étudiant la Torah toute entière chez Rabbi avec un handicap majeur.
Au final, tout le monde comprit qu'ils avaient étudié la Torah de manière désintéressée durant de longues années ce qui constitua une véritable sanctification du Nom de D.
Une réparation de longue haleine, motivée par un amour inconditionnel du Créateur et de Sa Sainte Torah, qu'Eldad et Médad accomplirent pour avoir profané involontairement le Nom de D. dans le but de ne pas faire honte à d'autres Anciens. Un niveau d'élévation spirituelle hors norme qui nous fait prendre conscience de la valeur inestimable du peuple juif.