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"Ce sera, si tu n’écoutes pas" (Ki Tavo 28,15)

-> Dans cette paracha de Ki Tavo, il y a 98 malédictions si on n'écoute pas la Voix d’Hachem et qu'on ne respecte pas Ses commandements.

A l’occasion d’un mariage, on récite les Chéva Bra'hot (7 bénédictions) pendant les 7 jours suivants le mariage, idéalement 2 fois par jour : au repas de midi et à celui du soir.
Ainsi, les 7 bénédictions sont récitées 2 fois par jour, pendant 7 jours, soit un total de : 98 bénédictions (7 x 2 x 7 = 98).

=> Par le mérite de ces 98 bénédictions à l’occasion du mariage, on peut contrebalancer et même neutraliser les 98 malédictions de notre Paracha.

[le 'Hidouché haRim]

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-> Le Zohar dit que dans chaque malédiction est évoquée aussi une bénédiction.

Dans cette paracha, la section de la Punition (to'hékha) contient 676 mots, la valeur du mot : "raot" (malheurs - רָעוֹת).
De même, le nom divin (Tétragramme) est employé 26 fois dans cette section. Or 26 fois le nombre 26 est égal à : 676.
Cela nous fait comprendre que, par la force du Nom divin, les malédictions se transforment en bénédictions.

Le midrach sur ce verset commente en rapportant le Téhilim (34,20) :
- "Le juste rencontre de nombreux malheurs (רָעוֹת)" : cela fait allusion aux nombreuses malédictions annoncées dans cette section (raot = 676) ;
- mais "D. le sauve de tous" = le Nom divin qui y est mentionné le sauvera de ces malédictions (676 = 26 fois le Tétragramme).

[Rabbi Méïr de Prémichlan]

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-> Si un juif accepte les réprimandes de D., alors Il le bénit en retour.
En réalité, les mots de reproche sont les mêmes que ceux des bénédictions.
[Sfat Emet]

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+ Pourquoi 98 malédictions?

-> Le Tossefot Rid fait remarquer que le mot Guéhinam (גהנם) a une guématria de : 98. C'est pourquoi Moché a menacé le peuple par 98 malédictions, dans l'espoir que cela les exempterait de subir le Guéhinam.

-> Le rav Daniel Yéhouda Bloch suggère que les 98 malédictions renvoient aux 98 niveaux spirituels qu'une personne peut atteindre.
Lorsque les juifs ont été libérés d'Egypte, ils étaient au 49e niveau d'impureté.
Pendant les 7 semaines de préparation avant le don de la Torah, ils sont montés jusqu'à atteindre le 49e niveau de pureté.
Moché a ainsi mentionné 98 malédictions pour faire référence à notre obligation de monter l'échelle spirituelle de notre vie, car à défaut de cela, nous descendrions vers des bassesses dangereuses.

[dans la vie soit nous grandissons spirituellement, soit nous chutons. Il n'y a pas de situation neutre.]

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-> Selon guémara (Méguilla 31), nous lisons les malédictions de la Torah avant Roch Hachana afin que se terminent l'année et ses malédictions.

-> Le Tiféret Chlomo (rabbi de Radomsk) explique que de même que la prière remplace les sacrifices, si des malheurs ont été décrétés sur le peuple juif, on en sera quitte par la lecture des malédictions.
Dans la pratique, seules des bénédictions seront accordées au peuple juif.
[rapporté dans le "Mayana Chel Torah" de rabbi Alexander Zoucha Friedman]

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-> Le Kli Yakar enseigne :
Dans le passage des malédictions de Vayikra, il n'y a que 49 malédictions, alors qu'ici il y en a 98.
La raison en est que les malédictions de Vayikra ont été écrites avant la responsabilité qu'ont pris sur eux les juifs par serment au mont Guérizim et au mont Eval, alors que celles de Dévarim ont été dites après cette prise de responsabilité.
=> C'est pourquoi leur nombre [de malédictions] a été doublé, ce qui correspond à ses propres fautes plus celles de l'autre (mon prochain juif).

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-> La Paracha de "Ki Tavo", lue à proximité de la fête de Roch Hachana, comporte "98 malédictions" [dans le cas où les Commandements divins ne sont pas respectés].
La guémara (Méguila 31b) rapporte qu’Ezra a instauré à Israël de lire les malédictions [de "Bé’houkotaï" (dans Vayikra) avant Chavouot, et celles] de "Ki Tavo" avant Roch Hachana, afin que l’année se termine avec ses malédictions (תכלה שנה וקללותיה).
Les malédictions de "Ki Tavo" sont sous le signe de la Miséricorde Divine (comme un père qui châtie son fils unique avec amour). Ainsi, sont-elles introduites par le mot "Véaya" (וְהָיָה) ["Et ce sera (וְהָיָה) si tu n’écoutes pas la voix de Hachem" (Ki Tavo 28,15)], formé des même lettres que le Nom divin de la Miséricorde (le Tétragramme – שם הויה). Le Tétragramme est mentionné 26 (valeur numérique du Nom de D.), dans les malédictions de "Ki Tavo" : 26x26 totalise : 676, le nombre de mots que comporte le texte des malédictions et valeur numérique du mot רָעותֹ (malheurs) issu du verset : "Nombreux sont les malheurs (ra’ot - רָעותֹ) du Juste, mais de tous Hachem (הויה) les débarrasse" (Téhilim 34,20).

Les malédictions de "Ki Tavo" sont au nombre de 98 en référence à différents enseignements, parmi lesquels :
1°/ "98" s’écrit en hébreu צ״ח qui signifie "clair" [comme il est dit : "דוֹּדִי צַח ואְָדוֹם" - Mon amant est clair et vermeil" (Chir haChirim 5,10)], car la lecture des "98 malédictions" de "Ki Tavo" [appelées aussi תכחות réprimandes], à l’approche de Roch Hachana, réveille les juifs à la Téchouva, transformant ainsi leur âme purifiée en réceptacle propre et «clair», prêt à recevoir la "nouvelle Lumière" (אור חדש) de la nouvelle année.
[Si’hot Kodech]

2°/ Les klalot (malédictions) de "Ki Tavo" correspondent aux malheurs liés à la destruction du second Temple [tandis que celles de "Bé’houkotaï" sont celles de la destruction du premier Temple]. [Zohar ‘Hadach]
Le second Temple fut détruit à cause de la haine gratuite (שנאת חנם - sin'at 'hinam - guémara Yoma 10a), or le mot חנם ('hinam - gratuite) a pour valeur numérique 98 (la gravité de la haine résidait principalement dans son caractère gratuit). [‘Hida]

3°/ La Torah avertit : S’ils transgressent les "613" mitsvot, ils provoqueront la destruction du Temple et s’exposeront à 98 malédictions, soit un total de "99" malheurs (צ״ט) : le Milouï (remplissage) des lettres צ״ט est : צדיק טת – a pour valeur numérique 613 (204+409). [Maassé Rokéa’h].
Ainsi, à travers les "98 malédictions", Hachem agit "mesure pour mesure" (מדה כנגד מדה - mida kénéguéd mida) [guémara Sanhédrin 90a] (le mot Mida [מדה - mesure] a pour valeur numérique 49 : מדה כנגד מדה [mesure pour mesure] – correspond donc à 2x49 = 98).

4°/ Le Mot צַח (Tsa’h = 98) se lit à l’envers חץ ‘Hets (flèche), en allusion aux "armes" de D. employées contre Son Peuple fauteur, comme il est dit : "J’entasserai sur eux tous les malheurs ; contre eux j’épuiserai mes flèches" (חִצַּי אֲכַלֶּה-בָּם - Haazinou 32,23) [ce verset fait aussi allusion à la clémence des malédictions, comme l’enseigne Rachi : "Mes flèches seront consumées, mais eux ne le seront pas"].
[Likouté Moharan]

5°/ Yaakov qui vécut 147 ans, nous protège des 147 malédictions (49 de Bé’houkotaï et 98 de Ki Tavo: 98 + 49 = 147)
[‘Hakel Its’hak]

6°/ Il existe au total 100 malédictions : 98 mentionnées dans "Ki Tavo" et deux qui ne sont pas écrites, comme il est dit : "Bien d’autres maladies encore (kol 'holi - כָּל-חֳלִי), bien d’autres plaies (vé'hol maka - וְכָל-מַכָּה) non consignées dans le Livre de cette doctrine (séfer haTorah)" (Ki Tavo 28, 61).
כָּל-חֳלִי (Kol ‘Holi) est aussi grave que l’ensemble des 98 malédictions (aussi כָּל-חֳלִי a pour valeur numérique 98 – Baal Hatourim).
Ces "malédictions" absentes du Livre, font allusion à la disparition des Tsadikim, considérée comme plus grave que la destruction du Temple (midrach Eikha Rabba 1). [‘Hatam Sofer]
Les 100 bénédictions que nous récitons chaque jour (Choul’han Aroukh OH 46,3), nous protège des 100 malédictions.
[Baal Hatourim]

Les juifs surpassent les anges

+ Les juifs surpassent les anges :

-> Selon nos Sages (voir Baba Batra 75b) : "A l'avenir, les Anges de Service (mal'akhé hacharét) diront 'saint' [kadoch] devant les justes (tsadikim) [de la même manière que nous déclarons aujourd'hui la sainteté de D. dans nos prières (kadoch, kadoch, kadoch) ]."
Ainsi, les justes (tsadikim) sont supérieurs aux êtres célestes.
[or dans un sens : "Ton peuple n'est composé que de justes" (vé'ameé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21) ]

C'est à cela que fait allusion le verset "D. ouvrira pour vous Son bon trésor, les cieux" (Ki Tavo 28,12) : la bonté qui est le trésor des êtres célestes, qui vous est actuellement fermée et cachée, vous sera ouverte par Hachem, car vous serez alors sur un plan spirituel plus élevé que les êtres célestes.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tavo 28,12 ]

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=> Bien que les âmes (des juifs) soient intrinsèquement plus élevées que les anges, cela ne s'applique qu'aux âmes telles qu'elles existent dans leur source, et non telles qu'elles sont enfermées dans des corps physiques.
Cependant, dans les temps à venir, notre supériorité sera manifestement révélée dans notre monde physique/matériel également.

"L’araméen a fait perdre mon père et il est descendu en Egypte" (Ki Tavo 26,5)

Nos Sages expliquent que l’araméen c’est Lavan, qui a voulu éliminer mon père, Yaakov.

On peut cependant se demander quel est le lien entre la volonté de Lavan de faire disparaître Yaakov notre père, et la descente en Egypte. Apparemment ces 2 faits sont bien distincts et n’ont pas de lien.

-> Selon Rachi, le lien entre les 2 est la volonté des autres peuples de faire du mal à Israël.
Non seulement Lavan a voulu faire du mal à Israël, mais d’autres encore ont aussi cherché à nous nuire, tels que les Égyptiens qui ont fait du mal aux Hébreux après que Yaakov soit descendu en Egypte.

-> Selon le Alchikh haKadoch, si Lavan n'avait pas trompé Yaakov en lui faisant épouser Léa alors que c'est de Ra'hél qu'il voulait faire sa femme, c'est celle-ci qui lui aurait donné tous ses enfants, et l'on peut penser que Yaakov aurait alors été son aîné, accepté comme tel par tous ses frères
En conséquence de cela, c'est Lavan, d'une certaine façon, qui a causé la jalousie entre les fils de Yaakov et Yossef, et sans cette détestation, il n'y aurait pas eu de descente en Egypte.

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-> Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché) explique que lorsque Yaakov vécut chez Lavan, celui-ci voulut le "faire perdre" spirituellement, par son influence mauvaise et pécheresse. Et malgré cela, Yaakov réussit à tenir et à y respecter les 613 mitsvot, sans se laisser aucunement corrompre par la perversité de Lavan.

Cette expérience permit à Yaakov d’en conclure que même quand il vit dans une influence mauvaise, il a la capacité de réussir à tenir spirituellement.
De la sorte, lorsque plus tard Yossef se trouvait en Egypte et qu’on proposa à Yaakov d'y descendre pour le rejoindre, il accepta.
En effet, bien qu'il savait qu'en Egypte se trouvait aussi beaucoup d’impureté, malgré tout, il s'inspira de son expérience chez Lavan pour être rassuré que même en Egypte, il saura garder sa pureté.

Ainsi, c’est parce que "Lavan a voulu faire perdre mon père (Yaakov)" spirituellement, par son influence dépravée, et que Yaakov a quand même tenu, que lorsqu'on proposa plus tard à Yaakov de rejoindre Yossef, il accepta et "il descendit en Egypte", assuré qu’il y tiendrait aussi et préserverait sa sainteté.

En effet, s’il n’avait pas connu l’expérience chez Lavan, alors il n’aurait pas accepté de descendre en Egypte, même pour rejoindre Yossef, car il aurait eu peur de l’influence négative des égyptiens.

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-> Le 'Hatam Sofer propose une autre explication, qui s’éloigne de la réponse précédente.
Il rapporte l’enseignement de nos Sages selon lequel l’esclavage d’Egypte a servi à purifier et à raffiner les juifs de l’impureté originelle (faute d'Adam haRichon) se trouvant en chaque être vivant.

D'après le midrach, Avraham a transmis à Yichmaël la part de cette impureté originelle qui était en lui. De la sorte, Yits’hak est sorti plus raffiné.
Mais celui-ci avait encore une part d’impureté en lui qu'il fit passer chez Essav. Ainsi, Yaakov est sorti complètement pur.

On peut alors se demander pourquoi fallait-il aller en Egypte pour se raffiner de l’impureté originelle, puisque cette impureté était complètement éliminée dès la génération de Yaakov?

La réponse est que Lavan a réussi quelque peu à introduire une certaine souillure très fine dans l’âme des tribus, qui ont évolués dans son entourage (c'est en cela que cette réponse s'éloigne de la réponse du Darach Moché pour qui Lavan n’a pas réussi à avoir d’influence néfaste sur Yaakov et ses enfants).
Et c’est justement pour se raffiner et s'épurer de cette impureté reçue de par l'influence de Lavan qu'il fallait descendre en Egypte pour y être asservi et ainsi se nettoyer de cette souillure.

=> C'est ce à quoi le verset fait allusion : "Lavan a fait perdre mon père", en introduisant cette souillure spirituelle en lui et en ses enfants. Et de ce fait, "il est descendu en Egypte" pour s’épurer et se raffiner de cette impureté.

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-> Selon le 'Hidouché haRim, l’araméen qui se dit "Arami" (ארמי) fait allusion au "Ramaï" (רמאי), le fourbe et le trompeur (ces 2 mots ont les mêmes lettres).

Ainsi, celui qui trompe les autres (et lui-même) et s’écarte de la vérité de la Torah, même si un tel individu a des parents illustres dont le mérite devrait le protéger, malgré tout il ne pourra pas bénéficier du mérite de ses ancêtres.

=> "Le Ramaï", le malhonnête qui est en moi, c'est-à-dire ma tromperie, "a fait perdre mon père" = m’a privé du mérite de mes pères, pour ne plus pouvoir en profiter.

Couteaux & birkat hamazon

+++ Couteaux & birkat hamazon :

+ "Si Tu construiras là un autel pour Hachem ton D., un autel de pierres; tu ne lèveras pas le fer sur elles" (Ki Tavo 27,5)

-> Il existe une coutume (Choul'han Arou'h 180,5 ; Michna Broura 180,11) : "Nous avons l'habitude de recouvrir les couteaux au moment du birkat hamazon mais nous n'avons pas l'habitude de les recouvrir durant le Shabbat et les jours de fête."

-> La source de cette coutume est rapportée dans le Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) qui en donne 2 raisons :
1°/ la premier est rapportée au nom du Rokéa'h qui s'appuie sur un verset au sujet du Mizbea'h : "Tu construiras là-bas un autel pour Hachem ton D., un autel de pierre. Tu ne lèveras pas sur lui le fer." (Ki Tavo 27,5)
Rachi (Yitro 20,22) explique que l'autel fut créé pour prolonger la vie de l'homme alors que le fer le fut pour l'abréger. Il ne convient donc pas à ce qui raccourcit la vie d'être aiguisé sur ce qui la rallonge.
A notre propos, il est rapporté dans la guémara ('Haguiga 27a) : "A l'époque du Temple, l'autel réparait la faute de l'homme. A présent que le Temple est détruit, c'est la table d'une personne qui répare ses fautes".
Ainsi, il ne convient pas de laisser des couteaux sur la table au moment du birkat hamazon.

2°/ La 2e raison est rapportée par Rabbi Sim'ha : "J'ai entendu une autre raison : une fois, une personne faisait les bénédictions du birkat hamazon et lorsqu'il arriva à la bénédiction de la reconstruction de Jérusalem où est mentionnée la destruction du Temple, il saisit le couteau et se tua. Depuis ce tragique incident, nous avons l'habitude de retirer les couteaux au moment de faire le birkat hamazon".

A ce propos, le Beit Yossef écrit : "Ces 2 raisons sont rapportées dans le Or'hot 'Haïm (Hilkot Birkat haMazon 8) et nous avons l'habitude de ne pas recouvrir les couteaux durant les Shabbat et les jours de fête.
Cependant, d'après la raison rapportée par Rabbi Sim'ha, il n'existe aucune différence entre les jours profanes et le jour de Shabbat.

-> Le Maguen Avraham (fin siman 180) écrit que la raison pour laquelle nous ne recouvrons pas les couteaux ces jours-là est que la construction du Temple est interrompue durant ces jours. Par conséquent, même le Mizbeah (Autel) qui est comparable à la table ne peut être construit durant Shabbat. Ainsi, nous n'avons pas besoin de recouvrir les couteaux.

[d'autres commentateurs expliquent que même la nuit, durant la semaine, nous n'avons pas besoin de recouvrir les couteaux car nous ne construisons pas le Temple durant la nuit.]

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-> Rabbi 'Haim Vital ajoute une précision sur cette coutume suivant le sens ésotérique, qu'il rapporte au nom de son Maître le Arizal (chaar roua'h hakadoch 9B) :
"Mon Maître m'a enseigné que tout homme dont la racine de son âme provient de Caïn, devra être très attentif à retirer complètement les couteaux de la table au moment du birkat hamazon car tous les ustensiles qui s'apparentent à une arme sont directement en lien avec Cain, le premier meurtrier de l'humanité. Un tel homme ne devra jamais verser le sang, même le sang de la brit mila. Il devra également être attentif à ne pas tuer ne serait-ce qu'une punaise ou des poux."

Cependant, le Arizal (chaar haguilgoulim hakdama 30) explique qu'aujourd'hui nous ne connaissons plus réellement la provenance de nos âmes car depuis la faute d'Adam le premier homme, les étincelles d'âmes se sont mélangées les unes aux autres.
Par conséquent, nous retirerons les couteaux de la table avant de procéder au birkat hamazon même le Shabat.

-> Le Kaf ha'Haïm (OH 180;15) s'appuie sur les propos du Arizal et explique : "Puisque les âmes se sont mélangées, on devra retirer les couteaux de la table au moment du birkat hamazon même durant les jours de Shabbat et les jours de fête qui sont des jours de repos car l'origine de la néchama (âme) ne change pas le jour de Shabbat ou de yom tov."

=> Pour conclure, d'après la halakha, nous pouvons laisser les couteaux sur la table découverts pendant le birkat hamazon les jours de Chabbat et de fête. Cependant, d'après le sod, nous les couvrirons ces jours-là.

"Hachem fera de toi la tête (léroch - לְרֹאשׁ) et non la queue ... lorsque tu seras attentif aux commandements d'Hachem, ton D." (Ki Tavo 28,13)

-> De nos jours, le peuple juif porte deux noms : Israël, qui est le nom préféré (renvoie aux juifs dans leur superbe), et le moindre : Yaakov (qui renvoie à un état spirituel du peuple diminué). C'est de ce dernier qu'il est écrit : "Yaakov, son petit fils" (Toldot 27,15).
Mais dans l'avenir, ils ne s'appelleront plus que : Israël.

Le nom יעקב (Yaakov), est composé de la lettre י et du mot עקב (ékev - talon).
Le nom ישראל (Israël) est composé de la lettre י et du mot לראש (léroch - à la tête).
À l'avenir, "Hachem fera de toi la tête (לראש) et la queue" ou le talon = tu t'appelleras seulement Israël et non Yaakov.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Ki Tavo]

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-> Tout comme l'olive atteint sa perfection à la fin, Israël atteindra sa perfection à la fin.
[guémara Ména'hot 53b]

-> Bien qu'une olive puisse être consommée en tant que fruit, ce n'est pas son état ultime. Elle n'atteint sa perfection que lorsqu'elle est pressée en huile, comme l'indique la "fin" du mot זית (zayit - olive).
En écrivant pleinement les lettres du mot "zayit, on a זין יוד תו, et les dernières lettres forment נוד (un flacon), dans lequel l'huile est stockée,

Israël aussi atteindra finalement la perfection, la tranquillité et la grandeur à travers la souffrance, qui fait sortir l'homme de son corps.
C'est ce qu'indique la "fin" du mot ישראל : dans l'alphabet hébraïque les lettres qui suivent ces lettres s'écrivent כתש בם (les presser).
Ainsi, Israël "atteint sa perfection à la fin".
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

"Il n'y a pas d'autre joie que le fait d'habiter en terre d'Israël"

[Or ha'Haïm - Ki Tavo (28,47) -> En sim'ha éla bichivat érets Israël ]

"Aujourd'hui tu es devenu un peuple" (Ki Tavo 27,9)

Le rabbi Chimchon Refaël Hirch de commenter :

"Aujourd'hui, en prêtant serment d'accomplir la Torah, tu es devenu un peuple.

L'identité juive ne s'acquiert pas au moment où le peuple juif obtient un pays ou adopte une langue mais lorsque le peuple accepte le joug de la Torah.

Par son serment, il devient une nation même lorsqu'il vit dans le désert, dépourvu de terre à lui et des ressources naturelles nécessaires à un peuple.
Telle est la nature unique de la nationalité juive."

La mitsva des bikourim sert d’expiation à la faute d’Adam Harichon

+ La mitsva des prémices sert d'expiation à la faute d'Adam Harichon :

-> La faute d'Adam Harichon était aussi incluse une faute d'ingratitude envers Hachem, puisqu'il s'est exprimé : "La femme que Tu m'as adjointe, c'est elle qui m'a donné de l'arbre et j'ai mangé".
En revanche, l'objectif de la mitsva des prémices (Ki Tavo 26,10) est d'implanter en l'homme la qualité de reconnaissance envers Hachem.

C'est pourquoi, selon le Maor vaChémech, la mitsva des "prémices" (bikourim) vient racheter la faute d'Adam Harichon.
[ à l'époque du Temple, une mitsva incombait à quiconque possédait un champ où poussaient des fruits des 7 espèces, d'apporter les prémices de ses fruits au Temple et de les donner aux Cohanim. Quand on voyait, en son champ, les premiers fruits qui commençaient à mûrir, on attachait un morceau d'osier sur la queue du fruit, et l'on disait : "Haré, Élou Bikourim" (Voici, ce sont les prémices). Et quand ils étaient mûrs, on les prenait, afin de les apporter au Temple. ]

D'après cela, on comprend pourquoi la michna commence par la figue lorsqu'elle traite de cette mitsva : "Si un homme descend dans son champ et aperçoit une figue qui a commencé à mûrir... il l'entoure avec une ficelle", car d'après un des avis (dans la guémara Sanhédrin 70a), "l'arbre dont Adam Harichon a mangé le fruit était un figuier".
Cet avis tire sa preuve du verset : «"Ils cousirent alors une feuille de figuier" (Béréchit 3,7) : "la chose qui leur a servi à fauter a également été utilisée pour réparer le mal causé".

Le Maor vaChémech écrit : lorsqu'un homme descend dans son champ et aperçoit une figue qui a commencé à mûrir, il ressent une forte envie de la consommer, comme cette fameuse figue de l'arbre de la connaissance qu'Adam Harichon désirait manger.
"Il l'attache avec une ficelle" = cela signifie qu'il résiste à son désir et qu'il "l'enferme à clé". Et comment fait-il pour ne pas succomber?
En méditant bien sur le fait qu'il n'est que chair et que demain, "des herbes monteront sur ses joues" (c'est-à-dire : il sera dans la tombe).
Et à cause de quoi a-t-il été décrété que le corps devait se décomposer dans la terre? C'est à cause de la faute d'Adam Harichon qui a été provoquée par le fait qu'il a cédé à son désir. Et par voie de conséquence, s'est attachée à lui ainsi qu'à toute sa descendance l'impureté du serpent originel, dont on ne peut se débarrasser que par le biais de la mort et de l'enterrement.
Et en y réfléchissant, il laissera tomber son envie et il raffinera sa matérialité de son vivant.

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-> Le Baal haTourim fait remarquer que dans le passage traitant des prémices (bikourim) n'apparaît pas la lettre hébraïque samekh. Cette lettre fait allusion au mauvais penchant (Samaël - סמאל).
Un homme qui fait preuve de reconnaissance envers Hachem, en prenant conscience que tout ce qu'il possède provient de Lui, ne pourra pas fauter.
C'est pourquoi au moment où l'homme apporte ses prémices, le Satan ne peut pas avoir d'emprise sur lui, étant donné qu'il est en train d'exprimer toute sa gratitude à son Créateur.
Quant au Satan, il symbolise l'extrême inverse : l'ingratitude.

C'est pourquoi la lettre samekh ne figure nullement dans le passage évoquant les prémices, pour faire allusion au fait que le Satan ne peut pas nuire aux individus qui apportent leurs premiers fruits et qui viennent remercier le Créateur.

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-> "Moché a vu grâce à l'Esprit Saint que le Temple serait détruit et que les prémices (bikourim) arrêteraient d'être offertes, il a alors institué que les juifs devraient réciter 3 prières quotidiennes, car la prière est plus précieuse aux yeux de Hachem que toutes les bonnes actions et que tous les sacrifices."
[midrach Tan'houma Ki Tavo 1]

-> "Le but de toutes les mitsvot est que nous ayons confiance en notre D. et que nous Le remerciions de nous avoir créés, et c'est le but de la Création, car il n'y a pas d'autre raison à la Création Première, et le D. suprême ne désire qu'une seule chose, c'est que l'homme prenne conscience d'avoir été créé et qu'il Le remercie pour ça."
[Ramban - Bo]

+ "Tous les peuples de la terre verront que tu portes le nom de D. et ils te craindront." (Ki Tavo  28;10)

La guémara (Ména'hot 35b) nous révèle que le verset fait référence aux téfilin de la tête, dans les mots : "... tu portes le nom de D. ..."

A ce propos le Gaon de Vilna dit un jour à ses élèves :
" Il n'est pas écrit : 'les téfilin qui sont sur la tête', mais 'les téfilin de la tête'.
Il n'est pas suffisant simplement de porter les téfilin, il faut ressentir que toute leur signification est présente dans la tête, et c'est là qu'on pourra dire : 'que tu portes le nom de D.'

Le Rambam explique (dans Hilkhot Téfilin - chap 4,25) :
"la kédoucha des téfilin est incommensurable, et à l'instant même où elles sont sur son bras et dans sa tête, une personne est humble, possède la crainde de D., n'est pas attirée par les futilités, n'a pas de mauvaises pensées et son coeur est tourné vers la vérité et la justice."

On peut se demander : Mais pourtant, j'ai déjà vu des juifs avec les téfilin qui avaient un comportement léger, et ne correspondaient pas à la description du Rambam ...

Dans le même état d'esprit que la réponse du Gaon de Vilna, la réponse à cette interrogation se trouve écrite dans l'extrait du Rambam ci-dessus.
"A l'instant où les téfilin sont ... dans sa tête ..." = il ne s'agit pas seulement d'avoir les téfilin 'sur la tête', mais de savoir dans sa tête que l'on porte sur nous un objet de sainteté comparable à un séfer Torah, un objet qui est de plus le signe de l'alliance avec D.

["Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un souvenir entre tes yeux." - Chémot 13,9].

Sources (b"h) : issu du "le repas du roi" du rav Moché Pell + "la mitsva et son histoire" du rav Its'hak Shnéor & C & J.Hagège

Les Léviim s'adressèrent à tout Israël en disant : "Aujourd'hui, vous êtes devenus un peuple" (Ki Tavo 27,9)

-> Rachi explique : "Chaque jour doit être comme neuf à vos yeux".
Comment y parvenir? En croyant qu'à chaque respiration, vous recevez une nouvelle vitalité (midrach Béréchit rabba 14,9). Ainsi, vous êtes une nouvelle personne à chaque respiration.

Grâce à cette croyance, vous mériterez d'entendre, chaque jour, le don des 10 Commandements sur le mont Sinaï.
Comme l'indique le verset lorsqu'il dit : "Vous obéirez donc à D. [véchamata békol - littéralement, "écoutez la voix de" - Ki Tavo 27,10].
Sans cette foi, vous n'entendrez pas la voix d'Hachem, mais seulement les mots de la Torah.
Mais lorsque vous entendrez constamment la Torah donnée au mont Sinaï, vous mériterez également d'entendre la voix d'Hachem, votre D.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> Il y a la Torah, et il y a l'écoute de la voix de D. dans la Torah, l'écoute quotidienne des dix Commandements. Pour ce faire, il faut croire que chaque souffle que l'on reçoit apporte une nouvelle vitalité.