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"Les années de la vie de Sarah" ('Hayé Sarah 23,1)

-> Rachi commente : "Toutes égales pour le bien" (koulan chavin létova).

-> "Cela aussi, c’est pour le bien" (gam zou létova)
[Na’houm Ich gam zou (un des maîtres de rabbi Akiva) – guémara Taanit 21a]

-> "Tout homme doit s’habituer à dire : "Tout ce qu’Hachem fait, c’est pour le bien qu’Il le fait"."
[rabbi Akiva – guémara Béra’hot 60b]

=> Sarah appliquait tellement ces principes, qu'à ses yeux sa vie était toujours pour le bien.
Pourtant elle n'a pas eu une vie facile.
Elle a souffert avec Hagar, Yichmaël, Pharaon, Avimélé'h, elle a été sans enfant jusqu'à l'âge de 90 ans, ...
Ainsi, elle avait plein de raisons pour voir négativement sa vie, pour se plaindre. Pourtant, à chaque instant elle était pleinement satisfaite, puisque telle est la volonté de D., alors c'est forcément bien.

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-> Sarah a enfanté Its'hak à l’âge de 90 ans et elle endura aussi les 10 épreuves de son mari Avraham (son double enlèvement, la famine,…).
Dans ce cas, comment comprendre l’explication de Rashi : "toutes les années de la vie de Sarah étaient égales pour le bien"?

Rabbi Zoucha d’Anipoli explique que Sarah ne cherchait jamais à analyser et à comprendre pourquoi elle subissait tant de difficultés. Elles étaient persuadée qu’existaient de profonds secrets derrière tous ses problèmes. Tout ce qui m’arrive n’est que pour mon bien (même si actuellement je n’en suis pas conscient(e) voir je pourrais penser – à tort – le contraire)!

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-> D'après le midrach (midrach Béréchit Rabba 58,3), Sarah a vécu 127 années, et en récompense de cela sa descendante Esther va régner sur 127 provinces.
=> Pourquoi Sarah a bénéficié d'une récompense pour le fait de vivre?

Le rabbi de Klausenbourg explique qu'elle a vécu totalement 127 années, en étant heureuse à chaque instant de sa vie. (selon Rachi : "Toutes [années] égales pour le bien").
[quoiqu'il pouvait lui arriver, elle le voyait positivement et était joyeuse. D'une certaine façon, elle a toujours accepté et remercié Hachem, et donc elle a accepté l'intégralité de sa vie.
De notre côté, combien de fois, plus ou moins inconsciemment, nous nous plaignons, refusant d'accepter ce qui nous arrive comme étant le top du top pour nous.
Ainsi, d'une certaine façon en n'acceptant pas de tout notre cœur des moments de notre vie, nous ne la vivons pas pleinement, et notre vie n'est pas totalement complète.
Combien nous devons suivre l'exemple de notre Matriarche Sarah!]

Le rabbi de Klausenbourg dit qu'avoir un regard positif sur la vie est un tel mérite, que Sarah a mérité que sa descendante (Esther) règne sur 127 provinces.

Il note qu'une telle attitude de Sarah est même unique parmi nos Matriarches. En effet :
- Rivka dit : "Je suis dégoûtée de ma vie" (Toldot 27,46 - Rachi commente : J’ai du mépris pour ma vie) ;
- Ra'hél dit : "Rends moi mère, autrement j'en mourrai" (Vayétsé 30,1) ;
- Selon Rachi (Vayétsé 29,16), Léa avait les yeux ternes : "Parce qu’elle se croyait destinée à Essav, et elle en pleurait".
=> Ainsi, Sarah est unique car même dans ses moments de difficultés, elle était focalisée sur le bien de sa vie.
["les années de la vie de Sarah" = elle était pleine de joie constamment, quoiqu'il puisse lui arriver!]

-> "Vayiyou 'hayé Sarah" (La vie de Sarah fut de ... -'Hayé Sarah 23,1)
Le 'Hida écrit que le mot : "vayiyou" (וַיִּהְיוּ) se lit de façon identique dans les 2 sens (du début à la fin, et de la fin au début du mot).
Cela nous enseigne que pour Sarah lorsque sa vie allait dans la "bonne" direction ou bien qu'en apparence cela allait dans le sens "contraire", elle voyait toujours sa vie comme étant très très bonne.

-> Le 'Hazon Ich enseigne :
Tout le monde doit traverser ce monde. Certains le font avec le sourire, tandis que d'autres le font dans la tristesse, les larmes.
Nous avons tous la possibilité de vivre dans le rire, tout dépend de la façon dont nous abordons la vie.

[tout le monde a des choses positives dans sa vie (il est en vie!, il peut faire au moins 1 mitsva ce qui est énorme), nous devons accepter ce que Hachem souhaite que nous ayons/faisons dans notre vie, plutôt que de souhaiter ce que nous voulons, et de passer sa vie en état perpétuel de manque, de déception.]

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-> Rav Moché Sternbuch enseigne que notre Matriarche acceptait chaque décision du Ciel avec une foi entière et joie comme nos Sages l’enseigne : "On a l’obligation de remercier Hachem pour le mal, autant qu’on le fait pour le bien" (guémara Béra'hot 33b).
Dans chaque moment difficile, Sarah a ressenti une joie intérieure du même niveau que dans les moments plus simples, car tout ce qui vient de Lui est "tov" (bien).

D’ailleurs le Séfer 'Hassidim enseigne que le but d’une vie est d’arriver à apprécier chaque moment de vie sans s’agacer.
En effet, combien est belle et douce la vie de celui qui vit avec émouna.

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-> Le Nétsiv (début de 'Hayé Sarah) explique 2 notions :
- le roua’h hakodech (esprit saint) = il s’acquiert par l'Homme lorsqu’il s’isole, qu’il se renforce en crainte du ciel et qu’il se connecte dans sa spiritualité jusqu’à ce que l’esprit d’Hachem se pose dur lui.
Cependant le roua’h hakodech n’inclut pas une discussion avec Hachem, seulement une perception très élevée et secrète de toute la création, des mondes supérieurs et même une perception du futur ;
- la névoua (prophétie) = c'est la possibilité pour certaines personnes qui s’y préparaient de pouvoir parler avec Hachem, d’écouter Ses ordres et de s’entretenir avec Lui

Avraham était plus grand que Sarah en névoua : il a parlé à Hachem à de nombreuses reprises, mais en roua’h hakodech, Sarah avait un niveau supérieur à Avraham avinou.
[c'est le sens de la néviout (prophétie), dans Rachi (Vayéra 21,12) : nous apprenons qu’Avraham était inférieur à Sara en prophétie]

Le Nétsiv donne 2 raisons cette supériorité :
1°/ Avraham n’avait pas l’habitude de s’isoler autant que Sarah. Sa avoda tendait à vouloir influencer le monde entier vers la émouna et à rapprocher les gens de la Torah et de la téchouva ; ce qui ne lui permettait pas de se retirer autant que Sarah dont la discrétion a été largement vantée par les anges. Comme il est écrit : "iné baohel", Sarah était constamment en retrait dans sa tente, et en profitait pour se renforcer spirituellement à chaque instant où elle était seule.

2°/ l'esprit divin (roua’h hakodech) dépend de la présence de la joie ; comme le dit la Guemara (Shabbat 30b) : la Présence Divine ne repose uniquement sur celui qui est joyeux.
Le Netsiv poursuit : Or Sarah avait une mida de émouna et bita'hon (foi et confiance en Hachem) qu’elle renforçait perpétuellement et qui lui donnait une sérénité et une joie encore plus élevée que celle d’Avraham.

Pour reprendre les mots du midrach raba (41b) : "Sarah disait à son mari : Ata béavtah’a (toi tu as reçu des promesses d’Hachem [ex: sur sa descednance nombreuse]), véAni béémouna (moi, je n’ai reçu aucune promesse mais je renforce ma foi et j’avance).
Or, ajoute le Nétsiv, la force du bita'hon (confiance en Hachem) est plus élevée que la force des promesses qu’Hachem peut faire aux tsadikim comme à Avraham, Its'hak et Yaakov.
D’une part parce que la promesse ne se réalise pas toujours immédiatement et secondement parce que lorsqu’une faute est commise après la promesse il est possible que cette dernière s’annule.
Comme l’a dit Yaakov : j’ai peur que mes fautes m’enlèvent ma protection Divine et me livrent entre les mains d’Essav.

Or, la émouna dans la bonté infinie d’Hachem et le biah’one puissant que l’on renforce perpétuellement, lui, n’est jamais déçu, et ne tarit pas en procurant à celui qui l’acquiert un véritable roua’h hakodech et une délivrance assurée.
C’est ce que la Torah a dit : toutes les années de Sarah chavine létova, (étaient toutes égales en bonnes choses).
En effet, Sarah savait comment vivre les épreuves nous révèle le Zohar (121b : comme Avraham, Sarah surmontait toutes les épreuves de la vie létova, avec un bon œil et un bon cœur), et elle savait renforcer perpétuellement son lien avec Hachem et son bita'hon, ce qui lui procurait une vie heureuse et stable, au delà de toute épreuve.

-> 'Hayé Sarah :
Selon le Nétsiv, le Mot 'haï a 2 significations dans la Torah. Il veut dire vivant et non mort, mais il désigne parfois la vitalité.
'Haï veut alors dire : vivant à l’exclusion de la tristesse, ou du manque.

Le Netsiv écrit également (dans Vaét'hanan) que cette vitalité dépend du réguech (de la sensation) de la spiritualité qui ajoute à l’homme de la vie.
'Haï veut dire alors énergique : l’énergie de l’âme et le plaisir que l’homme perçoit en atteignant sa perfection (chlémout). [pas seulement pour le corps, mais pour son esprit et son âme]
Celui qui s’investit dans la nourriture, la boisson, et les choses matérielles de ce monde ne peut pas s’appeler "vivant" si ce n’est vivant comme un animal (bééma) ; mais pour l’homme et pour le ben Israël cela n’a rien à voir avec la vie.
L’homme qui possède la émouna et se délecte en ressentant la avodat Hachem est le vrai vivant, chacun selon son niveau de vie.

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-> Le 'Hovot haLévavot écrit :
Le bita'hon c’est la sérénité de l’âme et le fait de se reposer et de compter véritablement sur Hachem dans tous les domaines.
Celui qui a bita'hon ne compte plus sur aucune autre personne ou sur aucune autre chose que sur le Créateur qui a tout entre Ses mains.
Celui qui a bita'hon est serein face à toutes les inquiétudes ; il est tranquille et délivré de toutes les dispersions de l’âme.
Il renforce sa confiance dans Celui dont la bonté et l’amour sont infiniment grands. Il renforce sa confiance sur le fait qu’Hachem intervient en notre faveur à chaque instant sans se détourner de nos besoins à aucun moment.
Il se persuade qu’Hachem n’a aucune limite, et aucune barrière ; Hachem peut accomplir les plus grands miracles et les plus grandes délivrances de la façon la plus simple et naturelle qui soit.
Il se place entre les mains de Celui qui connaît le Bien caché et le Bien révélé, à court terme et à long terme, plus encore que nous-mêmes.
Il se rappelle combien Hachem lui a prodigué des bontés gratuites et des délivrances dans le passé, et combien Il a écouté ses prières et combien donc, Il le fera encore.
Il se renforce dans la perception qu’aucun être ne peut lui faire du bien ou du mal sans qu’Hachem ne le décrète (cf. guémara 'Houlin 7).
Enfin, il cherche à percevoir davantage les bontés d’Hachem qui sont infinies et ne tarissent pas pour ceux qui comptent sur elles et espèrent les recevoir.

=> Notre Matriarche Sarah excellait dans le bita'hon, et en ce sens elle a eu une vie dans la joie la plus totale.

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-> "De même qu'une personne est entière, alors ses jours sont entiers" (midrach Béréchit rabba 58,1).
Les jours des tsadikim sont entiers car ils sont entièrement investis avec Hachem, en utilisant chaque instant pour Le servir.
Ils vivent entièrement ces jours, faisant le bien à chaque moment.

=> Qu'est-ce qui les poussent à être aussi vigilants avec leur temps?

Le rav Elimélé'h Biderman répond : c'est par leur conscience qu'il n'y a pas de plus grand privilège et de plus grande joie possible que le fait de servir Hachem.

[est-ce que faire la volonté de D. est pour nous une certaine lourdeur (une obligation à se débarrasser) ou bien c'est une affaire en or (avec un rien on obtient de l'infini!)
La joie que nous avons à gérer tout ce qui peut nous arriver dans la vie témoigne concrètement de notre confiance en Hachem.
C'est ainsi que Sarah a eu du début à la fin de sa vie le sourire, car elle avait une confiance intègre et totale en D., s'ajoutant à une joie infinie d'être en vie pour faire la volonté du Roi des rois : Hachem.]

L’hospitalité

+ L'hospitalité :

-> Une peau d'animal qui est utilisée pour la mitsva des téfilin devient alors sainte.
De même, lorsque nous recevons un invité, il est utilisé pour la mitsva de l'hospitalité.
Ainsi, tout invité est saint, et mérite une attention toute particulière.
[Avné Nézer]

-> Un invité est comme un "objet" utilisé pour une mitsva, et il y a ainsi de une sainteté [spéciale] sur lui.
[Sfat Emet]

-> Lorsqu'un invité demandait au 'Hafets 'Haïm de ne pas se déranger pour lui, le 'Hafets 'Haïm répondait : "Vraiment! Et demain vous mettrez les téfilin pour moi?"

De même, le 'Hazon Ich a répondu à un invité : "Depuis quand un étrog dit-il à la personne le tenant comment il doit être tenu? Maintenant vous êtes une mitsva, et vous ne pouvez pas dire aux gens qui sont obligés de faire cette mitsva comment l'accomplir."

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-> Selon nos Sages, lorsque pendant sa vie un tsadik excelle dans une mitsva, il continue à l'accomplir après sa mort avec les juifs qui réalisent cette mitsva.
L'âme du tsadik se joint à un juif qui accomplit cette mitsva dans laquelle il a excellée, afin d'aider le juif pour qu'il la réalise mieux.

En se basant sur ce principe, le rabbi Moché de Kobrin dit que Avraham continue toujours à faire la mitsva d'hospitalité (hakhnassat or'him).
En effet, à chaque fois qu'un juif prend soin de ses invintés, notre Patriarche Avraham est présent, et il participe à la mitsva.

Dans le récit où Avraham reçoit ses invités (les 3 anges), les verbes sont au passé, à l'exception de : "véou oméd aléhèm ta'hat aéts" (il [Avraham] se tient avec eux sous l'arbre - Vayéra 18,8), qui est écrit au présent.
Cela fait allusion au fait que jusqu'à maintenant, à chaque fois qu'un juif fait de l'hospitalité, Avraham se tient là avec lui.
Il est présent et il souhaite participer à la mitsva.

Selon nos Sages (guémara Baba Batra 16b) : "Une pierre précieuse était accrochée autour du cou d'Avraham. Tout celui qui l'a regardée était guéri."
Ainsi, lorsque nous faisons de l'hospitalité, Avraham se tient juste à côté de nous, et grâce à sa pierre précieuse, il amène la guérison.

[le rabbi de Kobrin était une fois invité chez le rabbi de Karlin, dont la fille était malade. Il a conseillé à cette dernière de regardé son père qui accomplissait la mitsva d'hospitalité, et lui a dit que c'est comme si la pierre de guérison d'Avraham était alors sur son cou.]

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-> Avraham dit à ses invités : "véek'ha pat lé'hem" (je vais prendre du pain).
Normalement, il y aurait dû être écrit : "vééténa pat lé'hem" (je vais vous donner du pain).
Le Ahavat Israël explique que cela nous enseigne que lorsqu'on donne du pain à quelqu'un qui a faim, en réalité celui qui donne c'est celui qui "prend".
Comme le disent nos Sages : "Davantage que le riche fait pour le pauvre, le pauvre fait pour le riche", puisqu'il lui donne l'occasion de faire une mitsva.

[de même un simple morceau de pain, un sourire, ... nous donne droit à une récompense énorme et éternelle!]

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-> Le Baal haTanya a dit au Maguid de Mézéritch : "Cela fait 24 ans que je me suis marié, et je n'ai toujours pas d'enfant".

Le Maguid de Mézéritch lui a conseillé d'accomplir la mitsva de l'hospitalité, et il méritera des enfants.
Il est écrit (Téhilim 119,9) : "bamé yézaké naar?" (comment mériter des enfants? - בַּמֶּה יְזַכֶּה נַּעַר), la suite : "ét or'ho" (en accueillant des invités [dans le besoin] - אֶת אָרְחוֹ).

Le Maguid de Mézéritch a ajouté : "le père du Baal Chem Tov a également mérité son fils par le mérite de la mitsva de l'hospitalité".

-> Le midrach (Tan'houma Ki Tétsé 2) dit :
"Il y a des mitsvot dont la récompense est d'avoir des enfants, comme avec Sarah qui a accueillit des invités, et avec la Chounamit qui a hébergé Elicha".

-> Il est écrit : "é la'hém zéra" (הֵא לָכֶם זֶרַע - Vayigach 47,23).
Le terme : הֵא est l'acronyme de : הכנסת אורחים (l'hospitalité), "la'hém zéra" = par laquelle on méritera d'avoir une descendance (donc des enfants).

-> Le rav Elimélé'h Biderman dit que si une femme est généreuse avec ses invités, alors elle sera également dispensée des douleurs liées à l'enfantement.

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-> "Il [Avraham] planta un "éshel" à Béer Shéva" (Vayéra 21,33)

Rabbénou Bé'hayé écrit que le mot : vayita (planta - וַיִּטַּע) n'apparaît qu'une autre fois dans la Torah : "Hachem planta un jardin en Eden" (Béréchit 2,8).
C'est une allusion au fait que grâce à la mitsva de l'hospitalité, on peut mériter le Gan Eden.

-> Au début de la prière du matin, nous récitons la michna (Péa 1,1), qui rapporte : "Voici les choses dont l'on mange les fruits [de ses bonnes actions] dans ce monde" (élou dévarim chéadam okhél ...), et l'une des rares mitsvot [dont l'on profite de la récompense dans ce monde] est celle de l'hospitalité (akhnassat or'him).

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-> La guémara (Sanhédrin 103b) dit que par le mérite de la mitsva d'hospitalité : "Hachem détourne son regard des fautes des réchaïm".

=> Ainsi, lorsque nous réalisons cette mitsva, Hachem ne pense pas à nos fautes.

Une preuve a cela est avec Mikha.
La guémara enseigne que lorsque les juifs ont traversé la mer Rouge, Mikha a porté avec lui une idole.
Selon une autre explication, Mikha a porté une plaque en or avec les Noms d'Hachem écrits dessus. Il avait l'intention de l'utiliser pour faire de l'idolâtrie. Et c'est ainsi, que quelques mois après, il a jeté cette plaque dans le feu, et de là a émergé le Veau d'or (cf. Rachi Chémot 32,4).

Une fois arrivé en terre d'Israël, Mikha a continué ses mauvaises actions.
Le prophète (Choftim 17) dit qu'il y a fait une idole et construit un temple pour son culte.
La guémara (Sanhédrin 103b) rapporte : "Migrav (l'endroit où se trouvait son temple) était à 3 mil (environ 3km) de Shilo (où le Michkan se trouvait). La fumée de l'autel de Mikha se mélangeait avec l'autel du Michkan de Shilo.
Les anges ont voulu tuer Mikha, mais Hachem a dit : "Laissez le en vie, car il a donné du pain aux voyageurs de passage"."

Mikha tenait un endroit d'hospitalité sur la route, et par ce mérite Hachem a ignoré ses fautes.

Le rav Elimélé'h Biderman dit que malgré ses très graves fautes (idolâtrie!), Mikha a pu vivre dans ce monde et n'a pas perdu sa part dans le monde à venir, et ce grâce aux mérites de l'hospitalité.

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-> Rabbi ‘Hanina dit : "Tout celui qui affirme que Hachem ferme les yeux sur les fautes, sa vie sera effacée" (guémara Baba Kama 50a)

=> Comment concilier cela avec ce que nous venons de voir : "Hachem détourne son regard des fautes des réchaïm" (guémara Sanhédrin 103b)?

Dans le cadre de la mitsva de l'hospitalité, nous invitons quelqu'un peu importe qu'il soit méritant ou pas, qu'il soit tsadik ou pas, peu importe qu'il nous soit agréable ou pas, ... seul compte qu'il soit affamé!
Mesure pour mesure, comme nous ne jugeons pas, ne mesurons pas les mérites de nos invités, alors au Ciel nous agissons de même avec nous, et Hachem ne regarde pas nos faute.

[de même que nous donnons à autrui en fermant les yeux sur ce qu'il est, de même Hachem nous donne ce que nous avons besoin en bien dans notre vie en fermant les yeux sur ce qui pourrait l'empêcher.]

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-> La guémara (Sanhédrin 103b) enseigne : "[l'accomplissement de la mitsva d'hospitalité] entraîne que même les faux prophètes perçoivent la Présence Divine et reçoivent une vraie prophétie."

"Tandis qu'ils étaient attablés, une voix divine s'adressa au prophète qui l'avait fait revenir" (Mélah'im I 13,20)
Il s'agit d'un faux prophète [un idolâtre] qui a nourri le vrai prophète Ido, et qui grâce à cela a pu recevoir une vraie prophétie.

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-> Cette guémara (Sanhédrin 103b) conclut en disant que si quelqu'un n'aide pas une personne qui est affamée, alors s'il faute accidentellement, il est puni comme s'il avait fauté intentionnellement.

La guémara apporte un exemple du livre de Chmouël I (chap.21-22).
Yonathan a dit à David de fuir son père Shaül.
La guémara dit : "Si Yonathan avait donné à David 2 tranches de pain, Nov, la ville des Cohanim, n'aurait pas été assassinée, Doeg haAdomi n'aurait pas perdu sa part dans le monde à venir, et Shaül avec 3 de ses enfants n'aurait pas été tué."

En effet, puisque David a fui sans nourritue, il est allé dans la maison du Cohen gadol Achimélé'h à Nov, et il lui a demandé un repas.
Doeg a découvert cela, et il a dit à Shaül que la ville de Nov se rebellait contre lui, car ils aidaient l'ennemi de Shaül.
Shaül a alors ordonné de tuer tous les Cohanim de la ville de Nov.

Le résultat a été que : Doeg a perdu sa part dans le monde à venir à cause du lachon ara qu'il a dit.
Shaül a été puni pour avoir tué les Cohanim de Nov. En punition, Shaül et 3 de ses enfants sont morts en guerre.

La guémara tient Yonathan pour responsable de tout cela, car il n'a pas donné 2 morceaux de pain à David.
Cela signifie que si quelqu'un ne fourni pas de la nourriture à ceux qui en ont besoin, il est tenu responsable pour tout le mal qui peut arriver à cause de son erreur.

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-> "Accueillir des invités est plus grand qu’accueillir la présence divine"
[guémara Shabbath 127a]

Comment appliquer cette leçon dans notre vie quotidienne?

-> Le Baal Chem Tov répond :
Nos Sages nous enseignent une leçon importante. Bien que la pratique de l'hospitalité implique parfois de négliger l'étude de la Torah ou bien de prendre le temps d'écouter d'innocents commérages, des choses qui en apparence semblent condamnées par la Présence Divine, en réalité elles en ont priorité."
[rapporté par le Otsar 'Haïm]

-> Même si l'accueil d'invités fait parfois perdre du temps à une personne pour l'étude de la Torah, ou peut l'amener à entendre des histoires diffamatoires, cela reste plus important que de recevoir la Chékhina.
[Toldot Yaakov Yossef - p.109b ]

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-> b'h, voir le lien étonnant entre hospitalité et accidents de la route : https://todahm.com/2022/09/28/les-raisons-etonnantes-des-accidents-de-voiture

"Avraham et Sara étaient dans leurs vieux jours … Sara rit en elle-même … Hachem dit à Avraham : pourquoi a-t-elle ri … Y a-t-il quelque chose d’impossible pour Hachem?" (Vayéra 18, 11-14)

-> Rabbi Tsadok haCohen enseigne :
"Un juif ne doit jamais renoncer dans quelque domaine que ce soit, tant dans celui matériel, comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 10b) : "Même si une épée aiguisée était posée sur le cou d’un homme, qu’il ne désespère pas de la miséricorde", que dans celui spirituel, eût-il sombré dans les pires péchés, même ceux au sujet desquels il est dit que le repentir est impossible ou très difficile.

Et même s’il se voit en train de se noyer dans le monde matériel, il ne doit à aucun moment songer qu’il ne pourra jamais en sortir. Car le renoncement n’existe pas chez un juif et Hachem est en mesure de l’aider dans toute circonstance.

Toute la construction du peuple juif ne se produisit qu’à la suite d’une situation entièrement désespérée, car "Avraham et Sara étaient dans leurs vieux jours" et "Qui aurait dit à Avraham que Sarah allaiterait un fils ?" (v.21,7).
Aucun homme sensé aurait pu imaginer une telle chose.
Même après la promesse de l’ange et bien qu’elle eût foi en la toute-puissance d’Hachem, Sarah ne put s’empêcher de rire intérieurement. Elle était loin d’y croire, connaissant l’âge avancé d’Avraham ... et le sien.
D'ailleurs si Hachem avait désiré les délivrer, Il l’aurait fait bien avant, car il est préférable de réduire l’ampleur d’un miracle. [plus ils ont eu un enfant âgés, plus le miracle est flagrant!]

De plus, D. n’accomplit pas de miracle inutilement. Mais en réalité, tout cela émanait d’Hachem afin que le peuple se construise précisément sur une situation désespérée de laquelle personne ne pensait que Sarah se sortirait.
Car c’est ce qui caractérise un juif : le fait de croire qu’il n’y a pas lieu de renoncer, qu’Hachem peut lui venir en aide dans toute circonstance et que rien ne Lui est impossible.

Il faut se garder de sonder les raisons pour lesquelles Hachem agit d’une certaine manière."

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+ "Hachem dit à Avraham : pourquoi Sara a-t-elle ri en disant : 'est-ce que j’enfanterai alors que je suis vieille'. Y a-t-il une chose impossible pour Hachem ?" (Vayéra 18,13-14)

-> Le 'Hafets 'Haïm commente le verset ci-dessus :
A priori, dit-il, on peut se demander pourquoi la Torah s’est tellement étendue afin de décrire cet épisode qui semble être déshonorable pour Sarah.
De plus, pour quelle raison nous relate-t-elle en longueur la discussion entre Avraham et Sarah afin de savoir si cette dernière avait ri ou non ?

C’est que l’histoire des Patriarches est un signe pour leurs descendants et tout ce qui leur arriva se reproduira dans la génération d’avant la venue du Machia’h.
Nombreux sont ceux qui diront alors : comment se pourrait-il qu’il vienne soudainement pour nous délivrer?
Ces gens riront en eux-mêmes en pensant que c’est une chose tout à fait impossible.
C’est pourquoi la Torah s’est allongée pour relater cette Paracha, afin de dévoiler qu’Hachem critique une telle conduite.

Car "y a-t-il une chose impossible pour Hachem ?"
A chaque instant, Il est en mesure d’hâter la venue du libérateur (machia'h) qui nous délivrera de l’exil et en un clin d’œil tout peut être transformé en lumière, pour le bien et la bénédiction."

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-> A ce sujet, le rabbi Tsadok haCohen nous enseigne également :
Notre Patriarche Avraham est le précurseur de cette ligne de conduite qui consiste à ne jamais désespérer quelles que soient les circonstances.
Lorsque Loth fut pris en captivité et que tous avaient déjà renoncé à le sauver (c'est la raison pour laquelle le roi de Sodome voulut concéder ensuite tout le butin à Avraham car il y avait déjà renoncé), Avraham s'arma de courage et, accompagné de 318 gens de sa maison, il se mit à la poursuite de 4 rois.
La Guémara (Nédarim 32a) commente que la valeur numérique 318 correspond à celle de Eliézer (אליעזר). Or, la signification du nom Eliézer est écrite explicitement dans la Torah (au sujet de Moché qui nomma ainsi son fils) : "Car le D. de mon père me viendra en aide et me délivrera" (אֱלִיעֶזֶר כִּי אֱלֹהֵי אָבִי בְּעֶזְרִי - Yitro 18, 4).
Et ce fut lorsque le glaive de Pharaon était déjà sur son cou. Malgré tout, Hachem fut en mesure de le sauver même dans une situation aussi désespérée.

Le nombre 318 comprend une unité de plus que la valeur numérique du mot יאוש (yéouch), le renoncement/désespoir (317), évoquant ainsi le dépassement du renoncement.
Il indique en allusion qu'Hachem apporte son aide dans toutes les situations où l'homme aurait pensé désespérer.

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-> Le Avodat Israël note que le nom d'Hachem (avaya - יהוה) n'est pas mentionné dans les parachiot de Mikets, Vayigach et Vayé'hi, jusqu'à ce qu'il soit écrit : "lichouaté'ha kiviti Hachem" (En ton secours, j’espère, Hachem - Vayé'hi 49,18).
La raison est que ces versets parlent de l'histoire de l'exil en Egypte : des 7 belles années suivies des 7 mauvaises années (Mikets), allant jusqu'à ce que Yaakov et sa famille descendent en Egypte (Vayigach).
Puisque ce n'est pas un moment joyeux, alors le nom d'Hachem lié à la compassion n'y est pas mentionné.

Si nous comptons ces versets où le nom de D. n'est pas mentionné, nous arrivons à un total de 318 versets.
Le mot : Eliézer (אליעזר), qui est la combinaison de : "kEli" (mon D. - אלי) et "ézer" (mon aide - עזר), a une guématria de : 318. Hachem nous aide toujours, même si tout peut nous pousser à penser le contraire, à en venir à désespérer.

Le terme : "yéouch" (désespoir - יאוש) a une valeur numérique de : 317.
Ainsi, nous devons rajouter à chaque instant en face de nous un (l'Unique - Hachem), le fait que D. est toujours présent à nos côtés (puisqu'il est là nous n'avons aucune raison de désespérer), que nous n'avons rien à craindre ("D. est mon aide!").

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+ Quelques réflexions sur le désespoir, le découragement :

-> Les souffrances de l’exil pourraient conduire le juif au désespoir.
Cependant, ce désespoir provient seulement de son être physique.
Lorsque le juif est à l’écoute de son âme et se rend compte qu’elle dit : "Hachem est mon lot" (Eikha 3,24), il aura foi en son Créateur malgré toutes ses souffrances.
[Méam Loez – Eikha 3,24]

-> Certes, il est possible et même naturel qu’un homme ressente de l’amertume et de la tristesse en pensant à ses fautes. Malgré tout, la tristesse et le désespoir sont à rejeter, car si l’on médite à l’immense Bonté d’Hachem, qui réside parmi nous et est avec nous malgré toutes nos impuretés, cela doit déjà suffire pour en ressortir renforcé, et en tirer une joie intense.
[Torat Avot]

-> La raison essentielle qui entraîne de tomber entre les mains du mauvais penchant est la tristesse et le découragement. Celui qui se renforce et a un cœur joyeux et positif réussira.
[rabbi Na’hman de Breslev]

-> Le désespoir d’une personne peut entraîner davantage de mal que toute autre chose.
Mais plutôt, si une personne est remplie d’espoir et de bita’hon en Hachem, cela peut produire le sauvetage, la délivrance d’une mauvaise situation, même si cela implique un bouleversement des lois de la nature.
[Imré ‘Haïm – à sa fille]

-> Le miracle de ‘Hanoucca nous enseigne que le désespoir n’a pas sa place dans des situations où toutes les options semblent bloquées ou naturellement limitées ; l’homme doit rassembler ses forces, étant donné qu’il n’existe pas d’autre choix, et une aide Divine nouvelle lui sera alors envoyée.
[rabbi Eliyahou Dessler – Mikhtav MéEliyahou]

-> Si une personne se voit comme inférieure et se sent excessivement coupable, elle n’essaiera même pas de se battre contre ses pulsions négatives.
Puisqu’elle ne croit pas en elle et en ses capacités, une telle personne se décourage totalement.
Notre travail est de nous regarder d’une manière élevée, internalisant la certitude que nous avons un énorme potentiel (divin, puisque D. nous a créé à Son image!).
Soyons conscients de nos forces, et sachons que lorsque nous sommes décidés à être victorieux de nos pulsions (négatives), alors nous en serons victorieux.
[rav ‘Haïm Chmoulévitz – Si’hot Moussar]

-> La pire des fautes et le plus grand péché, c’est de se décourager.
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Si vous manquez de confiance, vous manquez d’avenir.
[Yéchayahou 7,9]

-> Le plus grand bien pour un homme, c’est d’être toujours dans la joie ; car cela le conduit à faire tout ce qui est bien.
C’est ainsi que le mauvais penchant ne cherche qu’à faire tomber l’homme dans la tristesse et le découragement.
C’est le but qu’il cherche quand il le fait fauter, car la tristesse ôte de l’homme sa raison et l’éloigne peu à peu d’Hachem, jusqu’à le faire tomber dans les abîmes.
[Emounat Israël]

-> Si tu as fait une faute, il ne faut pas s’en sentir découragé et en perdre le sentiment que l’on est quelqu’un d’important, car il n’y a pas de plus grand danger.
Mais plutôt, après une transgression, renforce-toi et élève-toi au-dessus de cette faute.
Garde ton esprit focalisé sur ton grand potentiel, et peu importe le mal que tu as pu faire par le passé, tu as toujours la possibilité de t’élever.
[rabbi Nathan Tsvi Finkel - le Saba de Slabodka]

-> "Écarte-toi du mal et fais le bien" (Téhilim 34,15)
Lorsque l’on souhaite faire des bonnes choses, le mauvais penchant se présente avec les montagnes de fautes qu’on a commises, non pas pour qu’on s’en repente, mais plutôt pour décourager/refroidir l’homme de réaliser la bonne action.
Ainsi, "écarte-toi du mal" = ne considère pas le mal que tu as commis, "et fais le bien" comme si tu n’avais jamais fauté.
[le Beit Avraham]

-> Le mauvais penchant décourage l’homme de la téchouva en lui rappelant qu’il est plein de fautes et n’a donc plus d’espoir.
Alors, il faut lui répondre : "Certes j’ai commis plein de fautes, mais c’est du passé! Et maintenant, je vais changer et me repentir!"
[Avodat Israël]

-> "Ne soyez pas trop stricts envers vous-mêmes car il s’agit d’une tactique du mauvais penchant pour vous rendre triste.
Même si une personne a commis une transgression, elle ne doit pas se décourager car cela lui ôtera la volonté de servir D.
Plutôt, elle doit être triste uniquement pour la transgression qu’elle a commise, et retrouver la joie en D. "
[le Baal Chem Tov]

-> "Si une personne se bat dans ce monde afin de comprendre la Torah, et ce même s’il lui manque la capacité de la comprendre, elle ne doit pas en être découragée.
En effet, dans le monde à venir, lorsqu’elle s’assiéra dans la yéchiva du Ciel, elle aura alors la possibilité de comprendre la Torah pour laquelle elle aura lutté dans ce monde.
Ses efforts seront très largement récompensés."
[Séfer ‘Hassidim – de rabbi Yéhouda ha’Hassid]

-> Lorsque nous étudions la Torah, il faut ressentir de la joie pour nos efforts, car tant que l’on a fait de son mieux, nous n’avons aucune raison d’être découragé.
Les efforts investis sont l’objectif de l’étude (le résultat étant un cadeau que nous fait Hachem).
[Rabbi Nathan Wachtfogel]

-> Rabbi Chimon Bar Yo’haï dit : "Si tu vois des hommes découragés d’accomplir la Torah, lève-toi, attache-toi à elle, et tu recueilleras la récompense de tous."
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 89]

-> Nous ne devons jamais se décourager de prier en se disant : "Qui suis-je pour qu’Hachem écoute mes prières, alors que je suis si loin de Lui?"
Cette pensée vient du mauvais penchant qui cherche à décourager l’homme particulièrement de la prière.
Or, la Torah affirme qu’Hachem "réside même dans leurs impuretés" (A’haré Mot 16,16). Ainsi l’homme doit savoir que même impur, Hachem réside avec lui et écoute ses prières.
[Tiféret Chlomo]

-> Chaque homme est relié à 2 réservoirs : un réservoir de lumière spirituelle grâce à son âme (néchama) et un réservoir d’obscurité spirituelle à cause de son corps.
Après un élan spirituel intense, induit par les forces de lumière, où ils priaient en manifestant leur confiance totale en Hachem, les forces d’obscurité réagissaient en freinant cet élan spirituel, entraînant un découragement, l’arrêt de leur prière et de la défaite.
Les forces d’obscurité se sont agrippées aux forces de lumière pour les contrecarrer et les chasser.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 2)]

[ce commentaire au moment du combat contre Amalek, s'applique dans notre quotidien contre notre yétser ara. Lorsque l'on monte spirituellement, il est normal d'avoir des passages de découragement, et c'est à nous de s'en relever le plus vite possible!]

-> Puisse D. nous préserver du désespoir que pourrait causer le retard du Machia’h.
Il convient de se tenir prêt pour attendre la délivrance comme si l’on attendait quelqu’un qui doit arriver.
Et qui sait, peut-être se tient-il déjà derrière notre mur.
[le ‘Hafets ‘Haïm]

-> On doit avoir de la compassion pour tous les juifs, comme s’ils étaient nos propres enfants.
On ne doit pas se lasser ou se décourager [d’eux], et ce à l’image de Hachem, un Père qui est miséricordieux envers chacun de Ses enfants.
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora - chap.3]

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-> Ne jamais désespérer : https://todahm.com/2020/07/22/ne-jamais-desesperer
-> Le désespoir - d’après rabbi Na’hman de Breslev : https://todahm.com/2019/07/14/le-desespoir
-> La force d'Amalek = le découragement des juifs : https://todahm.com/2021/04/25/la-force-damalek-reside-dans-le-decouragement-des-juifs
-> b'h, également d'autres réflexions comme : https://todahm.com/2020/12/27/29965

"Hachem dit à Avram : Va pour toi" (Lé’h Lé’ha 12,1)

-> Rachi explique que les termes ''pour toi'' viennent signifier que cette injonction Divine à Avraham de partir, était ''pour son profit et pour son bien''.

Hachem lui assura que le bonheur allait suivre la réalisation de cette épreuve. Mais on peut s'interroger : puisque ce départ était une épreuve pour Avraham, pourquoi lui dire que ce sera pour son intérêt, détail qui semble réduire l'épreuve?

Ce détail vient en réalité alourdir l'épreuve. Car, quand Avraham arriva en Canaan, il y trouva la famine et descendit en Egypte, où sa femme se fit prendre par Pharaon.
Ainsi, on voit que Avraham a connu de grandes difficultés suite à ce départ. Il aurait pu donc avoir à redire à Hachem, Qui lui dit que ce départ sera pour son intérêt, alors qu'il ne rencontre que des difficultés.

L'épreuve était donc de savoir s'il allait malgré tout faire confiance à Hachem, ou s'il allait arguer à Hachem que ce départ n'était pas pour son profit puisqu'il en pâtit grandement.
Et Avraham surmonta l'épreuve : il n'exprima aucun ''plainte'' à Hachem.

[Ktav Sofer]

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-> "Hachem dit à Avram : Va pour toi, hors de ton pays, de l'endroit où tu es né et de la maison de ton père ... et Avram partit comme Hachem le lui avait dit ... Avram était âgé de 75 ans à sa sortie de 'Haran" (Lé'h Lé'ha 12,1-4)

Il y a une allusion au fait que Avraham avait à cet âge (75 ans) une émouna et un bita'hon en Hachem, car le le mot : bita'hon (בטחון) a une guématria de 75.
Grâce à cela, il a pu surmonter les épreuves de sa vie (tout n'est que volonté de D., qui le fait pour notre bien ultime), dont le fait d'avoir eu la force de quitter sa terre natale, sa maison paternelle et sa famille.

-> Le Beit Israël enseigne en ce sens :
Il est certain qu’Avraham eut du mal à quitter sa terre, son pays natal et la maison paternelle à laquelle il avait été habitué durant toute son existence, pour aller vers une terre étrangère, sans même savoir où elle se trouvait.
=> Où Avraham trouva-t-il une force aussi colossale de tout abandonner pour une destination inconnue?

La réponse est qu’il avait une foi et une confiance totales dans le fait que Hachem ne voulait que son bien et qu’il n’avait qu’à s’en remettre totalement à Lui.
C’est ce qui lui donna la force d’accomplir la volonté Divine même si cela lui était difficile.
C’est le sens du verset : "Et Avram avait 75 ans", car la valeur numérique du mot "bita'hon" (la confiance en D. - בטחון) est 75. En effet, c'est au moment où il sortit de ‘Haran qu’il atteignit ce niveau de confiance en D. et c’est seulement grâce à lui qu’il eut la force de tout quitter : son pays natal, la maison de son père et sa famille.

-> Le Bat Ayin fait également un commentaire similaire :
"Il était certainement très difficile pour Avraham de quitter sa terre natale et la maison de son père, où il était né et où il avait grandi, et de voyager pour une terre étrangère. De plus, il ne savait même pas où il allait!
Mais Avraham avait du bita'hon. Il était persuadé que Hachem ne lui fait que des bontés, [et il croyait que si Hachem l'envoyait à un endroit, c'est assurément pour son bien].
C'est pour cela qu'il est écrit : "Avram était âgé de 75 ans à sa sortie de 'Haran", et 75 est la guématria de בטחון.
[Le verset dit que] Avraham avait du bita'hon, et c'est le bita'hon qui lui a permis de passer l'épreuve, de devoir quitter sa famille et sa terre natale, et de voyager selon l'ordre d'Hachem.
Lorsqu'on a la émouna et le bita'hon dans le Créateur du monde, que tout ce qu'Il fait est pour le bien, alors on a les forces émotionnelles et la volonté de garder les mitsvot et de passer les épreuves les plus difficiles."

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Lorsque quelqu'un s'habituera à discerner l’intervention d'Hachem dans chaque événement, cela lui permettra de réussir à surmonter ces épreuves. Car la foi et la confiance en D. constituent l’appui sur lequel il pourra reposer afin de maintenir sa tête hors des vagues qui cherchent à le submerger. Et il évitera ainsi de se noyer corps et âme dans l'abîme des épreuves.
Il est essentiel que cette confiance en D. soit simple et sans calcul. Il faut être convaincu que le Créateur dirige à Lui tout seul le monde pour le bien.
[...]
Au début, lorsqu'Avraham reconnut le Créateur, ce fut grâce à sa réflexion. Il approfondit sa pensée jusqu'à arriver à la conclusion que le monde possède un Maître qui le dirige.
Cependant, il abandonna facilement tous ses raisonnements et décida de croire tout simplement.
Et c'est ce qui est écrit : "Il eut foi en Hachem" (Lé'h Lé'ha 15,6). Car celui qui base sa croyance sur un raisonnement risque de voir ses enfants trébucher dans leur propre émouna. [lui en a peut-être les capacités, mais si ses enfants ne les ont pas, ils vont en venir à rejeter D. par manque de profondeur de leurs réflexions]
[tamim tiyé im Hachem = il faut agir avec simplicité avec Hachem, sans trop faire de raisonnements pour parvenir à la conviction qu'Hachem existe. Avraham nous montre l'exemple : même si on a des capacités folles, il faut s'armer d'une émouna simple et sans calcul.]

C'est pourquoi, dès que D. annonça à Avraham qu'il mériterait une descendance, ce dernier abandonna tout raisonnement et se mit à croire en Hachem d'une foi simple, comme il est dit "véémin" (וְהֶאֱמִן - sans la lettre youd qui évoque la sagesse).
[Le mot וְהֶאֱמִן est écrit sans la lettre י (Youd). Celle-ci évoque, en effet, la sagesse et l'intelligence, comme le Zohar le rapporte en plusieurs endroits, car pour ce qui est de la émouna, l'homme doit faire abstraction de son intelligence, placer totalement sa confiance en Hachem sans calcul, ni réflexion intellectuelle, et marcher dans les voies d'Hachem avec intégrité.]

"Hachem connaît les jours des gens intègres, et leur héritage persistera à tout jamais" Téhilim (37,18)
"Les gens intègres" dont il s'agit ici, ce sont ceux qui possèdent une foi simple.
Ceux-ci mériteront que "leur héritage persiste à tout jamais", que leur descendance se maintienne (dans cette foi) dans toutes les générations après eux.

De plus, la foi simple a plus de valeur et est supérieure à toute perception, aussi élevée soit-elle.
Rabbi Yissakhar Dov de Belz explique ainsi l'ordre des versets dans la paracha Lé'h Lé'ha :
- Il est tout d'abord rapporté qu'Avraham mérita de percevoir des choses très élevées, comme il est dit : "Après cela, la Parole d'Hachem se révéla à Avraham dans une vision en lui disant ... Il le fit sortir dehors et lui dit : 'contemple le Ciel et compte les étoiles' ..." = Cela signifie que Hachem permit à Avraham de percevoir des choses merveilleuses.
Cependant, qu'est-il écrit juste après?
- "Il eut foi en Hachem et Il lui compta comme un mérite" = Avraham dit à Hachem : "Mon Père, je ne désire qu'une chose : croire en Toi avec une foi simple, une foi qui provient du cœur, sans avoir des visions Célestes aussi élevées".
Car la émouna a infiniment plus de valeur que la perception la plus élevée soit-elle.

[on entend des personnes dirent : "Si je vois clairement D., alors je serais pratiquant". Mais elles oublient que toute la grandeur d'un Homme dans ce monde est de croire sans forcément voir/comprendre, de mettre sa confiance en toute simplicité en Hachem.]

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-> "Il eut foi en Hachem et Il lui considéra comme une justice (mérite)" (Lé'h Lé'ha 15,6)

Le Darké Noam l'explique ainsi :
Avraham eut une foi intègre dans le fait que : "tout ce qu'Hachem accomplit est pour le bien".
Bien qu'il ne comprît pas quel bienfait se dissimulait dans chaque chose et comment un malheur pouvait constituer le plus grand des bienfaits, cela n'ébranla en rien cette foi.
Dès lors, on peut lire le verset dans l'autre sens : "Il (Avraham) eut foi en Hachem", et c'est pour cela "qu'il (Avraham) considéra (la conduite d'Hachem) comme une justice (bonté et miséricorde)".

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-> "Un homme est tenu de bénir sur le mal de la même manière qu'il bénit sur le bien" (Béra'hot 54a)
=> Comment peut-on accomplir cet enseignement de nos Sages à la lettre et bénir Hachem sur un malheur comme s'il s'agissait d'un bienfait?

Rabbi Zoucha d'Anipoli enseigne :
celui qui possède une foi parfaite en Hachem ne ressent pas l’adversité. Au contraire, il est constamment plongé dans le bien, heureux en permanence de la manière dont Hachem dirige son existence.
C'est ce que veulent signifier nos Sages lorsqu'ils enseignent que l'on est tenu de bénir sur le bien de la même manière que sur le mal : c’est par la force de la émouna que tout n'est que pour le bien.

-> "Hachem se tient aux côtés de l'homme pour l'aider, le délivrer ou le protéger, selon le degré et la qualité du bita'hon de l'homme lui-même"
[rav Avraham - le fils du Gaon de Vilna]

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-> Hachem dit à Avraham : Marche devant Moi et soi tamim (intègre).

Le Beit haLévi explique :
"L'intégrité : c'est faire la volonté d'Hachem, sans analyse sur les raisons de l'ordre. Certes, on a le droit d'étudier la raison des mitsvot et des lois juives, cela fait partie de la mitsva d'étude de la Torah, mais lorsqu'on accomplit les mitsvot au moment de l'action, l'essentiel doit être : réaliser la volonté d'Hachem sans lien avec les raisons de l'ordre.
[...]

L'intégrité (tmimoute), c'est marcher avec Hachem : dans ses chemins et dans Sa volonté seulement parce qu'Il l'a ordonné, seulement au son de Sa voix, et pas selon notre compréhension et notre acceptation de la chose.

Certes, l'homme doit être conscient de combien c'est une chance de faire la volonté d'Hachem et de Le servir mais qu'il agisse et qu'il suive Hachem à l'instar d'un animal avec intégrité sans faire intervenir d'autres paramètres."

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-> "10 épreuves a subie Avraham, et il les a toutes surmontées afin de faire connaître combien l'amour d'Avraham était grand" (Pirké Avot 5,3)

Le Tossefot Yom Tov rapporte au nom de Rachi : que signifie "surmontées/réussir ses épreuves"? = "Cela signifie qu'Avraham n'a eu aucune arrière-pensée concernant la conduite d'Hachem avec lui".

Le Méam Loez (Vayéra 22,11-12) rapporte qu'à la Akédat Its'hak, au moment où Hachem se dévoila, Avraham Lui dit : "Lors de cette épreuve, j’ai surmonté mes plus secrètes émotions et me suis empressé de t’obéir. J’aurai pu te rappeler ta promesse, mais jamais je n’ai eu une telle pensée."
Hachem lui répondit : "Sois assuré que cette épreuve équivaut à toutes les autres. Je sais que tu as atteint le degré ultime de sainteté, et que ton amour pour moi est parfait. Il est impossible de t’éprouver à un degré plus élevé."

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-> Le Yessod haAvoda (vol.4 2,7) enseigne :
"La bouche est incapable d'exprimer les grands niveaux que nos Patriarches ont pu atteindre, et notre esprit ne peut pas l'appréhender.
Même les anges n'étaient pas capables de percevoir l'étendue de leur sainteté ...
Néanmoins, Avraham a surmonté l'épreuve de la Akéda avec de l'intégrité (témimout) et une émouna simple (péchouta) ...
Avraham s'est dit à lui-même : Je suis un ignorant ... un être humain ne peut comprendre les pensées du Créateur ..."

Le rav Elimélé'h Biderman dit que si Avraham avait fait face à l'épreuve de la Akéda avec son énorme conscience intellectuelle, il l'aurait ratée.
C'est pourquoi Avraham a approché la Akéda avec une émouna simple/basique, et il a alors pu réussir l'épreuve.

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-> Le rabbi Mendel de Vitebsk explique que tous les épreuves de Avraham reposaient sur de très fortes contradictions.
Par exemple, une de ses épreuves étaient de venir en terre d'Israël sur l'ordre d'Hahem, et alors il y a trouvé une terrible famine.
Pourquoi Hachem l'a-t-il fait venir dans une terre où il ne pourrait pas rester
Face à un grand paradoxe, l'épreuve était de ne jamais remettre en question la volonté de D., en s'appuyant sur de la émouna simple.

C'est pour cela que lorsqu'Avraham a refusé de se prosterner devant Nimrod et qu'il a été jeté dans une fournaise ardente, cela ne compte pas dans les 10 épreuves.
En effet, de base nos Patriarches étaient prêts à sacrifier leur vie physique pour D.

Les épreuves se jouaient à un niveau de perception intellectuel d'Hachem, qui est rempli de contradictions.
Dans leur tête tout poussait clairement vers une direction, et pourtant la volonté de D. allait dans le chemin opposé.
Ainsi, tout leur test était d'en arriver à admettre que leur esprit (extrêmement développé) était trop faible pour comprendre Hachem et Ses voies, et alors il faut le servir avec une émouna simple, et c'est uniquement cela qui leur a permis de réussir l'épreuve.

=> Nous pouvons tous marcher dans les traces d'Avraham, en croyant en Hachem avec intégrité et en ayant une émouna simple. Grâce à cela nous pouvons surmonter avec succès toutes les épreuves que D. nous envoie.

[Avraham nous transmet l'idée que la grandeur d'une personne se mesure dans sa capacité à agir avec le plus d'intégrité, de simplicité avec Hachem.
Plus Hachem est important/grand à nos yeux, plus on accepte, en toute situation, de supprimer toute miette de notre égo pour se plier à Sa volonté, car Il a forcément raison!]

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-> La Torah dit à propos d'Avraham : "Il crut en Hachem" (véémin - וְהֶאֱמִן - Lé'h Lé'ha 15,6).

Le Bné Yissa'har enseigne que וְהֶאֱמִן est écrit sans la lettre youd (י), car cette lettre représente la sagesse, et Avraham croyait en Hachem sans avoir besoin de recourir à la sagesse pour venir justifier sa émouna.
[en toute simplicité, il n'y a pas d'interrogation car telle est la volonté de D., et c'est toujours ce qu'il y a d'ultimement mieux]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman dit que Avraham a découvert Hachem suite à un énorme travail philosophique (en rationalisant, trouvant des preuves, faisant des recherches, ... jusqu'à arriver à une conclusion : il y a Hachem!).
Mais lorsque Hachem lui a annoncé qu'il aura un enfant, alors Avraham a décidé d'abandonner le chemin de reconnaître Hachem par des réflexions philosophiques, préférant avoir une émouna simple (pchouta).
En effet, il a eu peur que ses enfants ne seraient pas au même niveau de sagesse que lui, et qu'en suivant son exemple de philosopher, ils en viendraient à devenir des renégats (apikorsim).

[par exemple, toute la difficulté de la Akédat Its'hak s'est déroulée à un niveau de émouna, où le yétser ara échangeait avec Avraham pour le faire renoncer sous couvert de faire la volonté de D.
Avraham n'a pu réussir que grâce au fait d'être en mode émouna péchouta.
Il en est de même dans notre vie où notre yétser ara se déguise en tsadik de la génération, et sous couvert de bons conseils d'ami, il nous fait passer à côté de notre vie juive.]

-> "Hachem connaît les jours des "témimim", leur héritage est assuré à jamais" (yodéa Hachem yémé témimim, véna'halatam léolam tiyé - Téhilim 37,18)
Les "témimim" (intègres) sont ceux qui croit en Hachem sans poser des questions.
[cf. "Sois entier (tamim) avec Hachem ton D." : https://todahm.com/2018/10/10/7189-2 ]

Selon le rav Elimélé'h Biderman :
- "Hachem connaît les jours des "témimim" = Hachem apprécie ceux qui croit en Lui avec une émouna péchouta ;
- "leur héritage est assuré à jamais" = car leur héritage et leur émouna se transmettront pour toujours à leurs enfants.

[c'est un conseil important pour éduquer nos enfants : l'essentiel c'est la émouna péchouta.
Comme l'écrit Rachi (Choftim 18,13) : Suis Hachem avec intégrité en Lui faisant confiance, et ne cherche pas à connaître l’avenir. Au contraire, tout ce qui t’arrivera, accepte-le avec simplicité.

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-> Il vaut mieux être simple (tamim) que sage, mais combien de sagesse il faut à un juif pour arriver au niveau d’être simple avec Hachem.
[rabbi Naftali de Ropschitz]

Si le yétser ara nous dit de commettre une faute, il faut penser : "Peut-être que Hachem est en train de me tester comme Il a pu tester notre Patriarche Avraham."
Pensons que : "Peut-être que c'est l'un des principaux tests de ma vie".
Avec cela en tête, nous réussirons l'épreuve ...

Lorsqu'une personne sait qu'elle est en train d'être testée, elle sera très vigilante, et elle réussira l'épreuve.
Il faut avoir de telles pensées ... car Hachem envoie des défis pour nous tester.
Heureux est celui qui pense toujours à Hachem.

[Chla haKadoch]

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-> "Souvent, l'homme n'est pas conscient du domaine où il doit se travailler : s'il savait où il doit fournir des efforts et se parfaire, cela réduirait de moitié ses difficultés."
[rav Naftali Traup]

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-> Le 'Hozé de Lublin dit que la Akédat Its'hak n'est pas un événement d'une seule fois, qui est arrivé à Avraham et Its'hak.
Au lieu de cela, à chaque fois que nous sommes [fortement] tentés de faire une faute et qu'on s'en retient, alors c'est une autre akédat Its'hak.
Ou bien à chaque fois que nous devons faire une mitsva et que nous surmontons un [fort] yétser ara de ne pas la faire, et que malgré nous réalisons la mitsva, alors c'est une autre akédat Its'hak.

-> Le Chla haKadoch (Vayéra 42) fait remarquer que si nous sommes prêt à sacrifier notre vie physique en l'honneur d'Hachem, nous devons également être prêts à se sacrifier pour dépasser nos tentations naturelles. Par exemple en se levant tôt pour prier et étudier, se retenir du lachon ara, ...

[sacrifier ses désirs, sa volonté personnelle simplement parce que telle est la volonté d'Hachem, indépendamment de nos calculs intellectuels, de notre naturalité, c'est marcher dans les pas de Avraham.]

=> Ainsi, la Akédat Itsh'ak a lieu jusqu'à aujourd'hui dans les batailles quotidiennes que tout juif mène face à son yétser ara.
D'ailleurs, au début de la prière du matin nous récitons le passage de la Akédat Its'hak, afin de se rappeler comment Avraham et Its'hak ont donné leur vie par amour pour D., et cela est notre rappel afin que l'on fasse de même dans toutes les épreuves que Hachem nous enverra.

"Hachem se révéla à lui (à Avraham) dans les plaines de Mamré et il était assis à la porte de la tente" (Vayéra 18,1)

-> Selon le Beit Its'hak, on peut expliquer ce verset de façon allusive.
- "Hachem se révéla à lui (à Avraham)" = en ce 3e jour suivant la brit mila d'Avraham, Hachem Lui-même vient lui rendre visite ;
- "il était assis à la porte de la tente (aoél)" = malgré qu’il avait atteint de hauts niveaux dans le dévoilement Divin, même après cela, dans sa grande humilité, Avraham se voyait toujours devant la porte, et pensait qu’il n’était pas encore entré à l’intérieur du monde du Service Divin et de Sa Connaissance.

"Les gens de Sodome étaient extrêmement pervers et pécheurs envers Hachem" (Lé'h Lé'ha 13,13)

Le midrach (Yalkout Chimoni Béréchit 70) rapporte qu'il y avait 4 juges à Sodome, qui jugeaient en rapport avec leur nom :
-> Shakraï et Shakrouraï = c'étaient des menteurs (shakraï en araméen) ;
-> Zaïfraï = mot qui signifie un faussaire, un contrefacteur ;
-> Matsli Din = qui pervertit la justice.

-> La guémara (Sanhédrin 109a) nous rapporte :
"Les habitants de Sodome ne s'enorgueillirent qu'à cause de la générosité dont les avait gratifiés Hachem ...
Ces gens dirent : "Dans la mesure où notre terre fait sortir le pain, des saphirs et de l'or (cf. Iyov 28,5-6), que nous valent les voyageurs?
Ils ne viennent chez nous que pour nous priver de nos richesses, annulons donc la notion d'hospitalité dans nos contrées.
[...]
Celui qui possédait un bœuf devait faire paître toutes les bêtes de la ville un seul jour, et celui qui n'en possédait pas devait les emmener paître 2 jours ...
Si un homme blessait son prochain, on disait à ce dernier : "Donne-lui son salaire, car il t'a offert une saignée". "

-> Le Béer Yossef explique :
Les fautes des habitants de Sodome étaient nettement plus graves que celles de la génération du déluge. En effet, à cette époque bien que le vol et l'iniquité fussent alors pratique courante, aucune loi ne les avait officialisés, et il va sans dire qu'on ne punissait pas un homme qui pratiquait la charité.
En revanche à Sodome, la corruption et la perversité avaient été établies légalement, et chacun devait s'y conformer. Tant et si bien que tout contrevenant était sévèrement sanctionné, et parfois même mis à mort.
Ces lois impitoyables, bien qu'établies à l'origine pour protéger leurs ressources naturelles, exercèrent une profonde influence sur le comportement et la psychologie des habitants de Sodome.
La mise en pratique de cette législation sordide, va changer la nature de l'ensemble de sa population en la faisant devenir profondément cruelle, car investie du devoir de faire appliquer la loi.
Ainsi, lorsque que Loth transgressa la loi (en pratiquant l'hostilité), il est ainsi écrit : "les gens de Sodome affluèrent vers la maison [de Loth] du jeune au vieillard, tout le peuple, de toutes parts" (v.19,4).
D'une manière générale, lorsqu'une règle est mise en application et qu'on l'exécute, l'habitude fait d'elle une seconde nature, au point que l'on vient finalement à l'adopter comme une évidence.
On a même de l'hostilité envers celui qui ne s'y plie pas.

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-> "Le cri est venu jusqu’à moi, ils se sont livrés aux derniers excès" (v.18,21)
Rachi explique : c'est la plainte d’une jeune fille torturée et mise à mort pour avoir donné à manger à un pauvre.
[c'est à partir de cet acte que Hachem a mis en jugement la ville de Sodome]

-> Le Pirké déRabbi Eliézer (chap.28) raconte davantage de détails à propos de cette fille : Plotite, fille de Loth, qui s'était attendrie sur un pauvre de la ville de Sodome :
"Chaque jour, lorsqu'elle sortait puiser de l'eau, elle remplissait sa cruche de tout ce qu'elle possédait chez elle, et nourrissait ainsi ce pauvre.
Les gens de Sodome se demandèrent : "Comment ce pauvre parvient-il à subsister?"
Lorsqu'ils découvrirent les faits, ils la brûlèrent vive.
Le cri de cette femme monta jusqu'au Trône divin."

=> La destruction de Sodome fut causée précisément par le dévouement de la fille de Loth, qui lui coûta un sort tragique.

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On peut rapporter également les faits ci-dessous (rapportés dans le Méam Loez) :
-> Une fois 2 hommes sont apparus à la cour de Sodome avec l'un d'entre eux proclamant que l'autre avait coupé l'oreille de son âne.
Les juges ont examiné le problème et sont arrivés au verdict suivant : le propriétaire de l'âne (le plaignant) devait remettre son âne chez l'autre personne en dépôt jusqu'à que l'oreille aura repoussé.

-> Il y avait un pont à Sodome pour permettre de traverser la rivière passant dans la ville.
La cour de justice a émis la loi que toute personne passant le pont devait payer un frais de péage de 1 zouz, et que celui qui traversait la rivière sans utiliser le pont devait payer 8 zouz.
Un nettoyeur de vêtement a visité un jour Sodome, et ne connaissant pas les lois, il s'est dit qu'il allait patauger dans l'eau afin de s'éviter les frais de péage.
Lorsqu'il est arrivait de l'autre côté de la rivière, les collecteurs du péage lui ont demandé de payer 4 zouz.
Il a refusé en disant qu'il n'avait pas utilisé le péage. Sur quoi les collecteurs lui ont demandé de payer 8 zouz.
Refusant toujours de payer, ils l'ont battu et blessé.
Le nettoyeur est alors allé voir les juges pour attaquer en justice les collecteurs.
Les juges ont alors dit : "Puisque ces gens ont laissé sortir de ton sang, ce qui est bénéfique pour ta santé, tu devras leur payer pour ce grand service qu'ils t'ont fait.
Cela viendra en addition aux 8 zouz de frais de passage de la rivière."

-> Eliézer, le serviteur de Avraham, marchait dans la ville de Sodome, et des habitants l'ont attaqué et blessé.
Eliézer a présenté son cas devant la justice, qui a dit : "Puisque ces hommes ont amélioré ta santé en te faisant saigner, tu dois les payer pour leur service".
En entendant le verdict, Eliézer a pris une grande pierre qu'il jeta sur le juge.
Le juge saignant et blessé, cria : "qu'as-tu fait?"
Eliézer lui répondit : "S'il te plaît donne l'argent que tu me dois pour t'avoir fait saigné, à mes agresseurs. L'argent en ma possession peut maintenant rester en ma possession."

[de même, on allongeait les visiteurs sur un lit, si la personne était trop grande on lui coupait les pieds, si elle était trop petite on lui étirait de force ses membres (mains, pieds).]

"Ce fut après ces paroles-là que Hachem mit Avraham à l'épreuve" (Lé'h Lé'ha 22,1)

-> "10 épreuves a vécu Avraham, et il les a toutes surmontées afin de faire connaître combien l'amour d'Avraham était grand" (Pirké Avot 5,3)

-> Le midrach rabba commente (paracha 55, psika alef) : "épreuve après épreuve, évolution après évolution tu éprouves les tsadikim dans ce monde afin de les faire grandir comme le drapeau qui est sur le mât d'un bateau que l'on fait monter, monter jusqu'au sommet."
[le mot : "nissa" (mise à l'épreuve) est en lien avec "ness" (drapeau) qui est sur le mât d'un bateau.]

-> Le Ramban (Béréchit 22,1) enseigne :
"Voici d'après moi ce qu'est une épreuve (nissayone). C'est un événement qui n'intervient que pour les besoins de celui qui est mis à l'épreuve, mais pas pour les besoins d'Hachem qui connaît déjà les résultats de l'épreuve.
En l'occurrence, Hachem ordonne au travers de l'épreuve, de faire sortir nos potentiels intérieurs dans le monde de l'action afin que nous puissions d'obtenir une récompense pour de bonnes actions et pas seulement des récompenses pour les bonnes intentions que nous avions à l'intérieur de nous avons l'épreuve.

Sache aussi que le verset dit dans les Téhilim : "Hachem met à l'épreuve le tsadik" = c'est-à-dire qu'Hachem sait lorsqu'un tsadik veut faire sa volonté et peut s'améliorer, il lui donne alors une épreuve. Il ne met pas à l'épreuve les réchaïm qui ne l'écoutèrent pas".

[il ne faut pas se sentir délaissé lorsque Hachem nous envoie des épreuves, au contraire, même si c'est dur sur le moment, c'est un honneur!]

-> Le Sforno (Béréchit 22,1) écrit :
"Le but de l'épreuve est que l'homme extériorise son amour et sa crainte selon les potentiels intérieurs qu'il cachait jusqu'alors.
Grâce à l'épreuve, l'homme ressemblera un peu plus à son Créateur qui ne se suffit pas d'être bon en potentiel mais qui est également bon dans Ses actions ; car c'est là l'intention de toute la création que l'homme ressemble à Hachem, comme Hachem le dit : faisons l'homme à notre image."

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-> Le Maharal (Pirké Avot 5,3) enseigne :
"Sache que le but de l'épreuve qu'Hachem envoie au tsadik est de faire sortir sa tsidkout à l'extérieure afin qu'il ne soit pas qu'un tsadik caché.
D'ailleurs, Avraham ne méritait pas tout ce qu'Hachem lui a donné si ce n'est une fois sa grandeur révélée et confirmée ...

Le mot "nissayone" (épreuve) vient du mot "ness" (miracle) car de même que le miracle va en essence contre la nature, de même le "nissayone" ne débute que lorsque l'on va à l'encontre de notre nature.
Dans le cas où celui qui est mis à l'épreuve doit suivre sa propre nature, il ne s'agit pas d'une épreuve.

Les Patriarches ont été mis à l'épreuve bien plus que n'importe qui (guémara Sanhédrin 107) car ce sont des hommes qui n'étaient pas du tout attachés à leur nature mais qui sont allés au-delà de la nature jusqu'à devenir des gens divinement élevés ...

Avraham étant le 1er des Patriarches, il a eu besoin d'être mis à l'épreuve bien plus qu'Its'hak et Yaakov afin de s'élever et de se distinguer de tout autre homme de sa génération, de tout autre peuple, pour pouvoir être le fondateur du peuple d'Hachem : le peuple juif (klal Israël).

Tout l'intérêt de la Torah de nous parler d'Avraham est de nous présenter qui est le fondateur de notre nation, la racine de notre existence.
Le Rambam dit même : tout ce qu'a vécu Avraham, le peuple juif va le vivre, d'où la grande nécessité de ces parachiot."

[C'est à partir de ses épreuves qu'Avraham s'érige en fondateur du peuple juif, et c'est pour cela que la 1ere chose dont nous parle la Torah à propos d'Avraham ce sont ses épreuves.]

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Pirké Avot 5,3) écrit :
"10 épreuves a vécu Avraham" = dans la michna précédente, il est écrit : "10 générations se sont écoulées entre Noa'h et Avraham" (Pirké Avot 5,2), mais là il n'est pas écrit la mention : "notre père" (avinou) concernant Avraham.
Le Tana vient souligner ici qu'Avraham, par ses épreuves, est bien notre Père. Tout ce qu'il a acquis au travers de ses 10 épreuves, il l'a transmis à ses enfants et à tout le peuple ...

Ne t'étonne pas de ce que nous voyons clairement que de nombreux juifs, parfois des gens simples, se sacrifient pour Hachem, pour sanctifier Son Nom car cela est ancré en eux depuis la réussite des 10 épreuves d'Avraham.
Sans parler des juifs qui entreprennent de faire leur Alya vers la terre d'Israël, là aussi c'est un héritage d'Avraham qui n'a pas eu d'arrière-pensées concernant la famine où les autres épreuves d'Hachem qu'il a surmontées."

-> "Prends s'il te plaît ton fils, ton unique"
Rabbi Chimon bar Abba (guémara Sanédrin 89b) dit que Hachem a demandé une faveur à Avraham : de grâce, réussis cette épreuve, accomplis-là afin que l'on ne dise pas que toutes les premières épreuves que tu as surmontées ne valaient rien".

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"Mais un ange de Hachem l'appela du haut du Ciel, et il dit : "Avraham! Avraham!"
Il répondit : "Me voici!"
Il reprit : "N'étends pas ta main sur ce jeune homme, ne lui fais aucun défaut! car désormais, je sais que tu crains D., toi qui ne m'as pas refusé ton fils, ton fils unique." (Vayéra 22,11-12)

-> "Avraham! Avraham!" = Selon le Zohar (paracha Noa'h), l'un était pour Avraham en-haut et l'autre était pour Avraham en bas.

-> Le Ohr Guédaliyahou enseigne :
Il faut savoir que depuis la création du monde, l'image d'Avraham se trouvait déjà En-Haut. Lorsque Avraham est né, il détenait des forces spirituelles très importantes. Avraham devait, dans sa vie se perfectionner et réaliser ses forces et ses potentiels, jusqu'à en venir à ressembler à l'image d'Avraham qui était En-Haut. Il devait, par son travail, s'efforcer de rendre réel ses forces et de les sortir du potentiel à la réalité.
[Hachem créé chaque personne avec une image de ce à quoi il est censé ressembler au Ciel. Chacun a une mission à remplir, et Hachem offre à chacun des opportunités d'arriver là où il a besoin d'être. S'il réussit ses épreuves dans les circonstances où Hachem le place, son image "ici-bas" correspond à l'image qu'Hachem a de lui "là-haut".]

D'après le Ramban, c'est cela tout l'objectif des épreuves : permettre à l'homme de se dépasser et de sortir ses forces du potentiel au réel.
En cela, les épreuves élèvent l'homme. Comme l'expliquent les commentateurs, le terme Nissayone (épreuve), vient du mot Ness, qui signifie aussi "étendard", qui est toujours placé en hauteur. Car, quand un homme surmonte une épreuve, il s'élève et grandit.

Par les 10 épreuves qu'il surmonta, Avraham se perfectionna et ses potentialités passèrent au réel et se révélèrent, au point que sa forme spirituelle d'en-bàs correspondit à la forme qu'il avait à l'origine En-Haut.
C'est pourquoi, quand Avraham surmonta sa 10e épreuve, celle de la ligature d'Yits'hak, il acheva son travail de perfectionnement. Alors, l'ange l'appela en disant : "Avraham Avraham" (v.22,11).
Il prononça son nom à deux reprises. Et le Midrash en explique la raison : « Avraham en haut, et Avraham en bas ». Car une fois qu'il surmonta toutes ses épreuves, alors la dimension qu'il atteint ici-bas s'identifia à celle qu'il avait En-Haut. Il est alors devenu ce qu'il devait devenir, ce qu'il était prévu qu'il devienne.

Rabbi Zouchia d'Anipoli dit : "Si dans le Ciel, on me dit : Pourquoi n'es-tu pas devenu Avraham ou Moché, cela ne me ferait pas peur. Mais je tremblerai si on me dit : Pourquoi n'es-tu pas devenu Zouchia!" ...
En effet, tout l'objectif d'un homme est d'atteindre son essence, ce qu'il doit être. Il doit révéler et réaliser son potentiel. Et c'est à ce but que sont destinées les épreuves.

C'est ainsi qu'en introduction aux 10 épreuves, Hachem s'adressa à Avraham et lui dit : "Va pour toi" (lé'h lé'ha), ou en d'autres termes : "Va vers toi!" = tout son travail doit être d'aller et se diriger vers lui-même, vers ce qu'il est vraiment.
On ne reprochera pas à l'homme de ne pas avoir été au dessus de ses potentialités. On lui reprochera uniquement d'avoir été en dessous de ses forces ...

Au démarrage, les aptitudes n'appartiennent pas à l'homme. Elles ne lui sont que confiées et en dépôt. Mais par ses efforts et ses bonnes actions, il va pouvoir les acquérir pour qu'elles deviennent à lui.
Parfois, l'homme risque de se dire qu'il est encore jeune et qu'il a encore du temps devant lui. Il se met à penser qu'il utilisera ses forces quand il grandira.
Cependant tout cela est un leurre, car s'il ne réalise pas ses potentialités maintenant, c'est à dire au moment où se présente à lui l'épreuve, et que ses forces attendent d'être révélées, alors il risque de ne plus retrouver ses capacités dans le futur.

Comme pour Avraham. Si le jour de l'épreuve de la fournaise, il s'était dit que plus tard il donnera sa vie pour Hachem, alors on lui aurait retiré ses forces ...
En effet, si l'homme ne surmonte pas l'épreuve, ses forces ne s'étant pas réalisées, on les lui enlève!

"Hachem était avec le jeune homme (Yichmaël), et il grandit ... et devint un tireur d'arc" (Vayéra 21,20)

-> Rachi explique que cela signifie que Yichmaël devint un brigand et agressait les passants avec son arc.

=> Cela paraît étonnant, puisque le verset dit bien qu'Hachem était avec lui! Comment a-t-il donc pu devenir un malfaiteur?

En réalité, certes le verset dit qu'Hachem était avec Yichmaël, mais la suite du verset est : ''et il grandit''.
Le sens simple est qu'il prit de l'âge, mais on peut l'expliquer différemment, en disant qu'il s'en ''grandit'' et en tira grandeur et orgueil.
Comme il s'enorgueillit du fait qu'Hachem était avec lui, Yichmaël en perdit tout le bénéfice, et c'est ainsi qu'il put sombrer et devenir un brigand.

[Beit Its'hak]

"Voici Mon alliance avec toi" (Lé'h Lé'ha 17,4)

-> L'épreuve d'Avraham dans le fait de se circoncire n'était pas seulement que de réaliser une opération douloureuse dans sa vieillesse.
Il ne s'agissait pas seulement de s'imposer une douleur physique, mais l'épreuve était aussi spirituelle. En effet, Avraham passait son temps à rapprocher l'humanité du Service Divin. Toute sa personne était investie à cette cause, de se mêler à la population en vue de leur enseigner la Voie d'Hachem.
Ainsi, quand Hachem lui demanda de se circoncire, cela allait à l'encontre de sa nature. Par la circoncision (mila), Avraham allait se séparer physiquement du reste du monde. Il allait être différent des autres. Et il craignait que cela n'entrave sa mission. Car, il risquait de ne plus pouvoir autant influencer l'humanité, du fait qu'il était à présent séparé et différent de tous.
=> C'était surtout cela qui constituait la véritable épreuve pour Avraham de se circoncire.

[rabbi Avraham de Sokhatchov - le Avnei Nézer]

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-> "Avraham retourna vers ses serviteurs; ils se remirent en route ensemble pour Béer Chéva, et Avraham habita à Béer Chéva" (Vayéra 22,19)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
La répétition du nom de Béer Chéva, est pour nous apprendre le niveau d’Avraham, comme il est dit dans la paracha Lé'h Lé'ha (14,19) : "Il le bénit, en disant : "Béni soit Avram de par le D. Suprême, auteur des cieux et de la terre!"
Avraham avait atteint le niveau du ciel et de la terre, qui contiennent chacun 7 éléments, les 7 cieux et les 7 terres, et avec la circoncision qui se fait au 8e jour, il acquiert un niveau supérieur au ciel et à la terre, il est maintenant du niveau de Béer Chéva, le puits du 7, qui abreuve et nourrit les 7 niveaux inférieurs.
Cette mitsva de la circoncision (mila) qui lui confère ce niveau du 8, se fait au 8e jour et est considérée comme un "Ot", un signe entre Hachem et nous, tout comme les téfilin, qui sont aussi considérées comme un signe et qui contiennent le niveau du 8, car celui qui accomplit la mitsva de téfilin accomplit 8 mitsvot et à l’inverse celui qui la dédaigne en enfreint huit.

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-> "Et au 8e jour, on circoncira son excroissance" (Tazria 12,7)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Yébamot 71b) enseigne :
La guémara (Yébamot 71b) nous explique qu’Avraham, bien qu’ayant reçu la primeur de la mitsva de Brith Mila, n’a pas reçu sa 2e partie, qui est la Péri’a. La Mila c’est couper la peau de la ‘Orla (l’excroissance) dans la largeur pour en enlever un morceau, mais la Péri’a, c’est déchirer la peau qui reste dans la longueur. Et ça, Avraham n’a pas été ordonné par Hachem de le faire, c’est une mitsva uniquement pour sa descendance, pas pour lui-même.
La raison en est qu’il existe une supériorité à celui qui fait une mistva sans y être obligé, mais qui prend sur lui de la faire quand même, de la même manière qu’il y a aussi un avantage à être ordonné de faire les mitsvot, comme le dit la guémara (Kidoushin 31a).
Hachem voulait que le premier à accomplir la mitsva de Mila (avec la Péri’a) et qui en sera le légataire pour les générations l’accomplisse avec ces 2 aspects, l’ordre et le bénévolat, c’est pour cela qu’Avraham en a reçu la moitié, la Mila en obligation et l’autre moitié, la Péri’a, il l’a accompli volontairement.