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Béréchit – Au commencement

+ Béréchit - Au commencement :

-> Le mot בראשית a pour anagramme : א' בתשרי (le 1er Tichri), date du commencement de l’année juive.

-> On peut y voir une allusion au début de l'étude de l'homme.
En effet, Béréchit est le début de la Torah, et c'est un mot qui comporte tous les débuts du monde, à savoir l'alphabet qu'apprend l'enfant dans ses débuts.
Les lettres de : בראשית, sont les mêmes que celles de : תשיר א ב (tachir aléph-bét = chante l'alphabet hébraïque).
[Eliyahou haIch]

"Elle (Hagar) vit qu'elle avait conçu et sa maîtresse devint sans importance à ses yeux ... Sarah la persécuta, et elle s'enfuit de devant elle." (Lé'h Lé'ha 16,4-6)

=> Comment comprendre que Sarah peut être suspectée de persécuter une femme enceinte uniquement par jalousie?

-> Le machguia'h de la yéchiva de Lomza répond qu'il est évident que Sarah ne l'a pas persécutée, elle l'a simplement employée pour les mêmes travaux que Hagar avait l'habitude de faire auparavant.
Mais comme "sa maîtresse devint sans importance à ses yeux", elle sentait qu'elle n'était déjà plus une servante et que Sarah n'était déjà plus la maîtresse.
C'est pourquoi les mêmes travaux qu'elle considérait comme normaux auparavant lui paraissaient humiliants aujourd'hui.
La persécution ne venait pas de Sarah, mais de la conduite de Hagar.

"Et voici comment tu feras : 300 coudées la longueur de l'Arche, 50 coudées sa largeur, et 30 coudées sa hauteur. Tu feras une fenêtre pour l'Arche et tu la termineras en haut [à la largeur] d'une coudée" (Noa'h 6,15-16)

-> Le Zohar haKadoch enseigne qu'avant la faute de manger du fruit de l'Arbre de la Connaissance, le serpent n'était connu que par la lettre : 'hét (ח).
Après qu'il a réussi à pousser à la faute 'Hava, Adam a ajouté à son nom la lettre : noun (נ) du Nom divin (אדני) et la lettre : shin (ש) de l'autre Nom divin (שדי -Sha-daï), le serpent devenant alors : נחש (na'hach).
Cela avait pour objectif de réduire son potentiel à amener le mal dans le monde.
De la même façon, l'ange Accusateur était connu à l'origine comme : סם (sam), et Adam lui a ajouté le Nom divin (אל - El) afin de neutraliser sa force, l'appelant : סמאל (SamaEl).

-> Le Mégued Yossef écrit au nom de son grand-père (élève du Baal Chem Tov) que durant un moment le plan d'Adam a parfaitement fonctionné.
Les ajouts des Noms divins ont contrôlé les forces du mal, permettant au monde de bien fonctionner pendant 9 générations.
Cependant, la génération de Noa'h a rempli le monde de vol ('hamas - חמס), mot qui est une combinaison de ces 2 noms originels (le ח du serpent et le סם de l'ange accusateur).
["Leur sort [de la génération du déluge] n'a été scellé qu'à cause du vol" - guémara Sanhédrin 108a]

Pour restaurer de la justice dans le monde, Hachem n'avait alors d'autre choix que diminuer la puissance de ce duo négatif.
Il a ordonné à Noa'h de construire une Arche qui mesurait :
- "300 coudées la longueur" = lettre ש ;
- "50 coudées sa largeur" = lettre נ
=> Cela correspond aux 2 lettres ajoutées au serpent pour qu'il devienne : na'hach (נחש).

- "30 coudées sa hauteur" = lettre ל ;
- "Tu feras une fenêtre ... d'une coudée" = lettre א
=> Cela correspond aux 2 lettres ajoutées à l'ange Accusateur pour qu'il devienne : SamaEl (סמאל).

==> L'Arche qui a été construite avec ces dimensions a permis à Noa'h de combattre le vol (חמס) qui était répandu à cette génération, et d'être sauvé du déluge.

[Source (b'h) : compilation et traduction personnelle d'un divré Torah du rav Ozer Alport]

"Hachem dit à Avram : Va pour toi... vers la terre que Je te montrerai" (Lé'h Lé'ha 12,1)

La terre d'Israël est un endroit providentiel où se cachent des secrets spirituels que tout le monde ne peut discerner. Seules des personnes très élevées méritent de percevoir ces mystères.
Hachem dit ici à Avraham que lui, méritera de voir ces choses cachées.
Tu iras "vers la terre que Je te montrerai" = c'est-à-dire que Moi, Je te ferai voir cette terre et ses secrets. Ce que tout un chacun ne peut pas voir par ses propres yeux physiques, Moi Je te le révélerai.

[rabbi Yaakov Moché Charlap - élève du rav Kook]

Ce que Léa a obtenu en pleurant ; Ra'hél l'a obtenu en souriant.

[rabbi Na'houm de Tchernobyl]

"Ne porte pas la main sur le jeune homme [Its'hak], ne lui fais rien! Car, désormais, Je sais que tu crains D., toi qui ne M'as pas refusé ton fils, ton fils unique" (Vayéra 22,12)

-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 56,8) rapportent que lorsqu'Avraham étendit la main pour saisir le couteau et sacrifier son fils, de ses yeux coulèrent des larmes, les larmes que peut avoir un père qui a pitié de son fils qu'il doit immoler.
Néanmoins, il était heureux d'accomplir la volonté de son Créateur.

=> Comment peut-on pleurer, et l'instant d'après être heureux?

Le Maguid de Doubno explique que lorsqu'Avraham réalisa qu'il ne ressentait pas la moindre difficulté ou résistance pour sacrifier son fils, mais que bien au contraire, il était rempli de joie d'accomplir la volonté de Hachem. Il pensa alors qu'il avait atteint un très haut niveau, semblable à celui d'un ange qui n'a pas de libre arbitre.
Alors, et afin d'augmenter la valeur de sa mitsva, Avraham éveilla en lui un sentiment de compassion envers son fils qu'il s'apprêtait à immoler, et il se mit à pleurer. Puis, il s'efforça de se détacher de ce sentiment pour n'éprouver que la joie à accomplir la mitsva d'offrir son fils en sacrifice.

"Il dit : Seigneur, si j'ai trouvé grâce à Tes yeux, ne passe pas, je T'en prie, au-dessus de Ton serviteur" (Vayéra 18,3)

-> Nos Sages (guémara Shabbath 127a) déduisent de ce verset que la mitsva d'accueillir les invités est plus grande que celle de recevoir la Présence Divine.

=> Même si nous apprenons d'Avraham que l'accueil des invités est plus important que celui de la Présence Divine, d'où Avraham lui-même le savait-il?

-> Le rav Nathan Adler (le maître du 'Hatam Sofer) répond qu'Avraham avait sanctifié tout son corps pour le service Divin. Il avait habitué sa pensée et ses gestes à ne se consacrer qu'aux mitsvot.
Ainsi, son corps se défendait de lui-même de commettre une quelconque faute. Et lorsqu'il vit les 3 étrangers arriver, bien qu'il fût occupé à accueillir la Présence Divine, ses pieds le dirigèrent vers eux, il comprit alors que l'accueil des invités était plus important que de parler avec Hachem, et que Sa volonté était qu'il leur offre l'hospitalité.

Cela nous enseigne qu'il n'y a pas de limites pour l'homme dans la sanctification de son corps : il peut atteindre, par ses efforts, un niveau où tout ce qui est matériel en lui sera de lui-même attiré par les mitsvot et la spiritualité.

"La parole de Hachem se fit entendre à Avram dans une vision, en ces termes : "Ne crains pas, Avram, Je suis pour toi un bouclier, ta récompense sera très grande"." (Lé'h Lé'ha 15,1)

-> Avram pensait que compte tenu des miracles dont il avait bénéficié, il avait perdu sa récompense dans le monde futur. Alors, Hachem lui affirma que son salaire n'avait pas été entamé.

Rav Moché Sternbuch écrit que le Saba de Novardok compare ce monde-ci à un restaurant ouvert à tous, où l'on peut consommer des repas de roi, mais où il faut payer la note à la sortie.
Ainsi, le "prix" de chaque profit de ce monde-ci est très élevé et réduit en conséquence la récompense reçue dans le monde futur.
Cependant, le Saba de Novardok affirme que de même que les employés de ce restaurant y mangent gratuitement, il y va de l'intérêt de leur patron qu'ils aient des forces pour travailler, de même lorsque l'homme qui sert Hachem profite de ce monde-ci, c'est en vue du service Divin qu'il le fait, et donc son salaire n'en est pas entamé.

Le rav Sternbuch explique qu'après avoir vaincu de nombreux miracles contre les 4 rois, Avram pensait avoir perdu sa récompense dans le monde futur.
Hachem lui affirma alors qu'il était Son fidèle serviteur et que tout ce qu'il avait fait n'était qu'une sanctification du nom Divin.
Ainsi, comme les employés du restaurant, Avram n'avait rien perdu de son monde futur.

"Le début de notre travail [dans ce monde] consiste à prendre conscience de la grandeur de nos Patriarches et de l'amour que Hachem leur portait"

[Rabbénou Yona]

[plus nous visons les sommets dans notre service Divin, plus ce qu'on obtiendra au final sera élevé.
Par contre, en visant peu, avec la déperdition naturelle de la mise en pratique, nous n’exploiterons que très peu nos potentialités.]

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-> Le rav Moché Chmouël Chapira dit que toutes nos qualités proviennent de nos ancêtres.
C'est pourquoi nos Sages (Tana déBé Eliyahou rabba 25,2) enjoignent de nous demander : "Quand mes actions atteindront-elles le niveau de celles de mes Patriarches?"
Même si cela semble être impossible, étant descendants d'Avraham, Its'hak et Yaakov, il nous incombe d'aspirer à acquérir leurs qualités, grâce à nos efforts.

Par exemple, lorsqu'Avraham offrit son fils Its'hak sur l'autel, il fit acquérir sa force d'abnégation à tous ses descendants.
De même, lorsqu'il quitta sa terre natale en direction de la terre d'Israël (lé'h lé'ha), il transmit aux Bné Israël son amour profond pour cette terre.

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-> "Je détiens l'antidote le plus fort et le plus grand que l'on puisse trouver contre le yétser ara, c'est une chose très simple, une action qui donne de nombreux fruits et dont les effets sont grands ; voici le secret : chaque jour un homme devra s'arrêter au moins une heure de ses occupations afin de réfléchir et d'étudier ce que nos Patriarches ont fait pour qu'Hachem les aime tant?
D'où provient la grandeur de Moché ou celle du roi David?
Qu'il réfléchisse à la grandeur de nos Patriarches qui nous ont précédés et qu'il devine ce qu'il est bon pour l'homme de faire tous les jours de sa vie ; il sera alors assuré de ne voir que du bien tous les jours de sa vie."
[Ram'hal - Déré'h Ets 'Haïm]

[Le Ram'hal y dit que le plus grand remède pour combattre son yétser ara est de s'interroger chaque jour : "Qui suis-je [vraiment]? Pourquoi suis-je venu dans ce monde? Qu'est-ce que le Roi des rois, Hachem, me demande-t-Il de faire?"]

"Parle à Aharon et dis-lui : "Quand tu feras monter les lumières, c'est vis-à-vis de la face du candélabre (Ménora) que les 7 lampes éclaireront" (Béaaloté'ha 8,2)

-> Nos Sages (Yalkout Chimoni 719) enseignent :
Pourquoi Moché a-t-il fait 7 lampes et le roi Chlomo 70 (il fit fabriquer 10 candélabres portant chacun 7 branches)?

Sur l'ordre de Hachem, Moché chassa 7 peuples de devant les Bné Israël, alors que le roi Chlomo devait dominer les 70 nations du monde, et c'est pourquoi il fit 70 lampes.

-> Le rav Yossef Shalom Eliyachiv explique que cette force dont bénéficie le peuple d'Israël dépend du rayonnement du feu saint qui provient des synagogues et maisons d'étude qu'il fréquente.
Ces dernières sont semblables au sanctuaire où était placé le candélabre (la Ménora - qui fait allusion à la Torah qui est appelée "lumière").
Ainsi, même si nous n'avons pas la possibilité d'allumer la Ménora, nous pouvons néanmoins augmenter l'intensité de la lumière qui émane de ces lieux.

De plus, plus notre environnement est hostile à la Torah, la transgresse et la combat, plus nous devons nous renforcer dans son étude.
Ainsi, rabbi Chimon bar Yo'haï (fin de la guémara Yérouchalmi Béra'hot 68a) dit : "Si tu vois une génération qui néglige l'étude de la Torah, lève-toi et renforce-toi dans son étude, tu recevras alors le mérite de tous".