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+ Kora'h :

-> Le nom de קרח (Kora'h) fait allusion au fait que par sa rébellion contre Moché et Aharon, il a causé une קרחה (kor'ha : calvitie) dans Israël, c'est-à-dire qu'il a provoqué un vide dans la population des Bné Israël, puisque plus de 250 hommes éminents ont péri ainsi que plus de 14 000 hommes morts dans une épidémie (maguéfa).
[Talmud Sanhédrin 109b]

-> Kora'h s'est révolté contre Moché qui a amené sur terre les 5 Livres de Tora, en lui reprochant d'énoncer des Lois de sa propre initiative et non ordonnées par Hachem.
Ainsi, Kora'h a nié l'origine Divine de la Torah. C'est l'affaiblissement du pouvoir des 5 livres de la Torah qui est désigné קרחה (kor'ha) qui peut être lue רחק ה (ra'hak hé) : il a éloigné d'Israël les 5 Livres de la Torah qui exerçaient une influence positive sur eux.
En réarrangeant les lettres des mots רחק (ra'hak), on obtient le nom קרח (Kora'h) désigné ainsi pour avoir éloigné Israël de la Torah, donc de son Créateur.
[Ben Ich 'Haï]

"Voici l'histoire de Noa'h ; Noa'h fut un homme juste et intègre à son époque?" (Noa'h 6,9).
Rabi Yo'hanan déduit de ce verset que Noa'h était un Juste dans sa génération, mais n'aurait pas été considéré comme tel dans d'autres générations.
Rech Lakich en déduit au contraire : si Noa'h était irréprochable dans sa génération (d'impies), a fortiori s'il avait appartenu à d'autres générations de Justes.
Selon Rabi 'Hanina, l'opinion de Rabi Yo'hanan peut être illustrée par cette parabole : un tonneau de vin a été placé dans une cave remplie (de tonneaux) de vinaigre ; dans cet endroit, l'odeur (agréable) du vin se répandait, mais si ce tonneau était retiré de cet endroit, l'odeur du vin n'aurait plus été perceptible.
Selon Rabi Ocha'ya, l'opinion de Rech Lakich peut être illustrée par cette parabole : un flacon de parfum placé au milieu d'immondices exhale sa bonne odeur (malgré la présence d'ordures), a fortiori ce parfum exhalerait sa bonne odeur au milieu d'autres parfums.
[guémara Sanhédrin 108a]

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=> Comment expliquer la différence d'opinion entre Rabi Yo'hanan, et Rech Lakich sur le niveau de Noa'h?

-> Rachi (Noa'h 6,9) commente :
C'est le mot "bédorotav" (dans sa génération) qui est la source de la divergence entre Rabi Yo'hanan et Rech Laquich.
Selon Rabi Yo'hanan, le mot «dans sa génération» est lu comme un blâme pour Noa'h : relativement à sa génération composée d'impies (récha'im), c'était un tsadiq (Juste); mais s'il avait vécu à une génération de tsadikim comme Avraham, il n'aurait compté pour rien.
Selon Rech Laquich, au contraire, le mot «dans sa génération» est lu comme un éloge : si Noa'h a pu se maintenir tsadiq au milieu de tant d'impies, à plus forte raison, il aurait été encore plus tsadiq s'il avait vécu à une génération de tsadikim, sous leur influence.

-> Selon le Gour Arié :
Selon Rabi Yo'hanan, Noa'h a été sauvé du déluge, car dans sa génération il était le seul tsadik relatif et personne n'atteignait son niveau. Mais selon Rech Lakich, Noa'h a été sauvé du déluge, car il avait le potentiel pour devenir un grand tsadik s'il avait vécu dans une génération composée de tsadikim.

-> Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch enseigne :
L'expression (bédorotav) peut être interprétée de deux façons : soit "A son époque, il fut un tsadik relatif" selon Rabi Yo'hanan, soit "Même à son époque, il demeura tsadik" selon Rech Laquich.
Les 2 interprétations sont correctes; en effet, le combat mené par Noa'h dans cette génération de récha'im a certainement exercé une influence négative sur lui. Cependant, une petite mesure de moralité et de droiture conservée par Noa'h dans cette période a eu plus de poids dans la balance Divine qu'une plus grande mesure de moralité et de droiture à une meilleure époque où la majorité sont des tsadikim.

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=> Peut-être Rabi Yo'hanan et Rech Lakich ne sont-ils pas en position, mais ils se seraient exprimés sur deux plans différents?

-> Le Iyoun Yaakov explique :
Le redoublement du nom Noa'h au début du verset cité (Noa'h 6,9) suggère ; d'après le Midrach, que le premier nom Noa'h se rapporte au monde supérieur, c'est-à-dire aux mitsvot entre Noah et Hachem, tandis que le second nom Noa'h se rapporte au monde inférieur, c'est-à dire aux mitsvot entre Noa'h et son prochain.
Ainsi :
- Rabi Yo'hanan se serait exprimé sur la relation de Noa'h avec le Ciel (le monde supérieur) et a comparé la situation spirituelle de Noa'h, qui avait besoin d'un appui pour le soutenir, selon la fin du verset : "Noa'h cheminait avec (l'appui de) D." (Noa'h 6,9), à celle d'Avraham qui avait un niveau très supérieur à celui de Noa'h, car Avraham marchait dans sa piété, de lui-même sans être soutenu, selon le verset adressé par Hachem à Avraham âgé de 99 ans : "Marche devant Moi et sois intègre" (Lé'h Lé'ha 17,1).
C'est pourquoi, Rabi Yo'hanan a affirmé que Noah était tsadik relativement à ses concitoyens récha'im, mais il n'aurait pas été considéré comme tel à d'autres générations (comme celle d'Avraham).
- Par contre, Rech Lakich se serait exprimé sur la relation de Noa'h avec ses concitoyens (le monde inférieur) envers qui il pratiquait la tsédaqa (la charité) et des actions bienveillantes de guémilout 'hassadim (bienfaits). Si dans cette génération d'impies, Noa'h était si bienveillant, a fortiori il aurait été bienveillant dans une autre génération de tsadiquim.

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
Le guémara (Shabbat 53b) rapporte ce récit : Une femme mourut en laissant un nourrisson. Son époux n'avait pas les moyens financiers pour payer une nourrice ; ses seins se développèrent miraculeusement et il put ainsi allaiter son jeune fils.
Rav Yossef dit : "Combien est grand cet homme pour bénéficier d'un tel miracle!", tandis que Abayé dit : "Combien est petit cet homme pour qui on a dû changer les lois de la nature!".
Apparemment, Rav Yossef fait l'éloge de cet homme et Abayé blâme cet homme.

Le commentateur Yéchouot Yaakov (Ora'h 'Haim - ch.218) dit que Rav Yossef et Abayé n'exprimaient pas des opinions divergentes, mais s'exprimaient sur 2 plans différents : avant et après le miracle.
Rav Yossef voulait dire : Comme il était grand (le capital spirituel de) ce veuf avant le miracle pour mériter un tel miracle qui a modifié l'ordre de la Création.
Mais Abayé se place après le miracle et veut dire : Comme il est devenu petit le capital spirituel de ce veuf, après ce miracle "payé" par une forte diminution de son capital initial.

De même ici, Rabi Yo'hanan et Rech Lakich sont en fait d'accord, mais ils se sont placés sur deux plans différents : avant que Noa'h n'entre dans l'Arche et après que Noah en soit sorti sain et sauf. Tous deux admettent que Noa'h avait de grands mérites avant d'entrer dans l'Arche, suffisantes pour être préservé du déluge et tous deux admettent que les mérites de Noa'h avaient fortement baissé à la sortie de l'Arche, comme le prix à "payer" pour les miracles faits en sa faveur et son sauvetage.
Mais Rabi Yo'hanan met l'accent sur le déshonneur de Noa'h après sa sortie de l'Arche, avec un capital spirituel très amoindri. Par contre, Rech Laquich met l'accent sur l'éloge de Noa'h avant d'entrer dans l'Arche, car ses mérites étaient très nombreux avant leur amputation.

"[Avraham] fit un grand festin le jour où il sevra Its'hak" (Vayéra 21,8)

-> La guémara (Sanhédrin 89b) enseigne :
"Il arriva, après ces paroles, que D. mit Avraham à l'épreuve" (Vayéra 22,1). Après quelles paroles?
Après les paroles du Satan, selon Rabbi Yo'hanan au nom de Rabi Yossi ben Zimra ; en effet, il est écrit : "L'enfant grandit et fut sevré ; Avraham apprêta un grand festin" (Vayéra 21,8).
Satan dit à Hachem : "Maître de l'Univers, Tu as favorisé ce vieillard (Avraham) en lui accordant un enfant (Its'hak) à l'âge de 100 ans. De tous les festins qu'Avraham a apprêtés, il ne T'a pas offert une tourterelle ou une colombe!".
Hachem répondit : "Tout cela, il ne l'a fait qu'en l'honneur de son fils; si je lui demande : Offre-Moi ton fils en sacrifice, il le fera immédiatement". Aussitôt, D. mit Avraham à l'épreuve et lui dit : "Prends donc ton fils, ton unique, que tu aimes, Its'hak (et offre-le en sacrifice)" (Vayéra 22,2) ...
Quand D. lui dit "(Prends) ton fils", Avraham répondit : J'ai deux fils. Puis D. dit "(Prends) ton unique" ; il répondit : chacun d'eux est le fils unique de sa mère. Puis D. dit : "(Prends) celui que tu aimes" ; il répondit : je les aime tous deux. Enfin D. dit : "Its'hak".
Pourquoi toute cette discussion? Pour éviter de lui faire perdre la raison (par une annonce brutale)."

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=> Est-ce immédiatement après l'accusation du Satan qu'Avraham a été éprouvé ou longtemps après?

-> Le festin organisé par Avraham en l'honneur d'Its'hak a eu lieu le jour Où Its'hak avait deux ans, comme le dit Rachi a propos du verset : "L'enfant fut sevré et Avraham apprêta un festin" (Vayéra 21,8), tandis que l'épreuve d'Avraham (et d'Its'hak) a eu lieu lorsqu'Its'hak eut l'âge de 37 ans, donc 35 années après le festin.
=> Quand le Satan est-il venu accuser Avraham?

On peut citer les avis suivants :
-> Le Maharcha écrit :
Dans le verset (Lé'h Lé'ha 15,1), Rachi dit que le mot "a'har" (après) signifie immédiatement après, tandis que le mot "a'haré" signifie après un certain délai, après plusieurs jours ou plusieurs années.
Ce commentaire soulève une difficulté : le verset (Vayéra 22,1) a écrit "a'har hadévarim" (juste après les paroles du Satan - וַיְהִי אַחַר הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה), alors que l'épreuve d'Avraham s'est produite 35 ans après l'accusation du Satan.
Pour lever cette contradiction, il faut admettre que le terme "a'har" prend ici le sens de "mipné" (en raison de), c'est-à-dire à cause des paroles du Satan qui avait accusé Avraham juste après le festin offert, D. éprouva Avraham

-> Le Arou'h Laner enseigne :
Le mot : "a'har" prouve que Satan a accusé Avraham immédiatement après le festin. Mais Hachem a attendu qu'Its'hak soit âgé de 37 ans pour éprouver Avraham et Its'hak. Pourquoi ce retard?
C'est parce qu'Hachem a voulu aider Avraham à surmonter cette dernière épreuve, la plus difficile. En effet, selon Rabi Yo'hanan dans la guémara (Yoma 38b), lorsqu'un homme a passé la plus grande partie de sa vie sans fauter, il ne fautera plus. Or, selon le midrach (Tan'houma Vayéra, 6), la véritable vie d'un homme commence au jour de la mila ; celle d'Avraham a donc commencé à l'âge de 99 ans. Comme il est décédé à l'âge de 175 ans, sa durée de vie à prendre en compte est 175-99 = 76 années. Ainsi, Hachem a attendu qu'Avraham ait dépassé la moitié de sa "vie", c'est-à-dire 38 années et un jour pour l'éprouver avec succès. Ce jour-là, Avraham avait donc 99+38 = 137 ans et
son fils Its'hak, né lorsqu'Avraham avait 100 ans, avait donc 37 ans.
Hachem a alors éprouvé Avraham ce jour-là, 35 ans après l'accusation du Satan.

-> Selon Ben Ich 'Haï, il faut donner au mot "a'har" son sens classique : "juste après", et ainsi le Satan aurait accusé Avraham longtemps après le festin, lorsqu'Its'hak a atteint l'âge de 37 ans (donc 35 ans après le festin) et, aussitôt, D. éprouva Avraham. Pourquoi le Satan a-t-il attendu tant d'années avant d'accuser Avraham?
C'est parce que le Satan savait qu'Hachem éprouverait Avraham aussitôt après son accusation et il savait qu'Avraham, très attaché à Hachem, aurait accepté d'offrir Its'haq. Cependant, le Satan a attendu qu'Its'hak grandisse et atteigne l'âge mûr de 37 ans, car il était persuadé qu'Its'hak refuserait alors de se soumettre à son père, à cet âge où ses forces sont maximales et le désir de vivre est le plus intense.
Ainsi, selon les plan du Satan, cette épreuve serait un échec, car si elle réussissait le mérite de la 'Akédat Its'hak rejaillirait sur tous leurs descendants.
Contrairement au plan prévu par le Satan, Its'hak était prêt à se soumettre et à donner sa vie, et l'épreuve a donc réussi.

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=> Pourquoi Avraham n'a-t-il pas offert à Hachem un sacrifice de remerciement à la naissance d'Its'hak?

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
Satan a accusé Avraham d'ingratitude puisqu'il n'a même pas remercié Hachem par un sacrifice (gorbane) peu onéreux, comme la tourterelle ou la colombe qui sont habituellement amenées par les pauvres. Pourquoi Avraham n'a-t-il pas offert un sacrifice de remerciement après la naissance d'Its'hak?
Avraham n'a pas jugé utile d'offrir un korban (animal ou oiseau) à Hachem, car il a sanctifié totalement ce fils et l'a consacré à Hachem et il ne le considérait pas comme lui appartenant ; c'est donc son fils qu'il a offert à Hachem ; l'offrande d'un oiseau n'avait donc plus de sens.
C'est d'ailleurs la réponse d'Hachem aux accusations du Satan : Avraham ne voit pas Its'hak comme un cadeau du Ciel, mais comme un homme consacré à Hachem depuis sa naissance.

-> Le Sanhédré Kétana nous enseigne :
Lorsqu'Avraham reçut, quelques années avant la naissance d'Its'hak, la promesse de cette naissance, il offrit un sacrifice. A fortiori aurait-il dû offrir un korban de remerciement à Hachem à la naissance d'Its'hak!
S'il ne l'a pas fait, c'est qu'il s'est dit : aucun korban ne sera suffisant pour remercier Hachem qui a réalisé pour moi un bienfait aussi grand, en accord avec ces propos du roi David dans ce verset : "Que répondrai-je à Hachem en retour de tous Ses bienfaits pour moi?" (Téhilim 116,12).
C'est pourquoi Hachem répond au Satan : Rien ne compte pour Avraham devant sa gratitude envers Moi et l'amour qu'il Me porte ; si Je lui demandais de M'offrir son fils en sacrifice, il le ferait aussitôt.

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=> En quoi le sacrifice d'Its'hak fut-il l'épreuve d'Avraham la plus difficile des 10 épreuves subies?

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikkhtav méEliyahou - tome 2 - pages 190-191) écrit :
La 'aquéda fut l'épreuve la plus difficile réussie par Avraham , car elle se situait sur 3 plans :
- sur le plan affectif, il s'agissait de renoncer à son fils bien aimé, unique de Sarah, qu'il avait eu tardivement à l'âge de 100 ans ;
- sur le plan spirituel, car il avait rapproché de D. de très nombreux idolâtres qui avaient renoncé à la pratique des sacrifices d'enfants sur le conseil d'Avraham; si Avraham avait sacrifié Its'hak, ils se seraient tous détournés de leur maître Avraham, réduisant à néant ce travail de zikouï harabim depuis plusieurs décennies ;
- sur le plan de l'avenir de la Nation d'Israël, puisque Hachem avait promis à Avraham qu'il serait le père d'un grand Peuple à travers son fils Its'hak.

Bien que l'ordre de la Akédat Its'hak soit en contradiction avec les promesses d'Hachem à Avraham, ce dernier se soumit totalement à la Volonté d'Hachem, sans poser aucune question, car toute explication demandée à Hachem aurait pu être interprétée comme un soupçon d'opposition à Sa Volonté.

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=> Pourquoi Hachem a-t-il ajouté : "ton unique" et "que tu aimes"?

-> Selon le midrach (Béréchit rabba ch. 14), l'expression "yé hidékha" (ton unique) fait allusion au mot "yé'hida" qui est un des 5 noms de l'âme humaine.
Pour Avraham, offrir son fils à Hachem équivalait à offrir son âme, car ce fils était son unique espoir pour l'avenir de sa mission (Sifré, Dévarim 313).

-> Le 'Hidouché haRim nous explique :
En ajoutant l'expression "acher ahavta" (que tu aimes), Hachem a voulu signifier à Avraham qu'en offrant Its'hak, il ne doit pas annuler l'amour qu'il porte à son fils devant l'amour de D. : la 'aquédat Its'haq ne doit pas être réalisée dans un état de cruauté et de dureté de cœur, mais avec un sentiment paternel d'amour envers son fils aussi intense que celui qu'il ressentait jusque-là.

-> Selon le Messé'h 'Hohkma :
Pourquoi l'Ange, qui a interrompu la Akédat Its'hak, félicite-t-il Avraham par les termes (Vayéra 22,12 et 22,16) : "Tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique" sans ajouter "que tu aimes" comme dans les propos d'Hachem (Vayéra 22,1)?
C'est parce que seul Hachem sait scruter nos cœurs et nos sentiments d'amour, contrairement aux Anges qui ignorent les pensées dans nos cœurs.

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=> Pourquoi Avraham a-t-il surmonté l'épreuve de la Akédat Its'hak, contrairement à son épouse Sarah qui en est morte?

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar - si'ha 11) enseigne :
Au cours de l'annonce progressive, en 4 étapes : ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Its'hak, Avraham a eu un certain temps pour s'adapter à l'idée qu'il fallait offrir un de ses fils à Hachem, sans savoir, au début, de quel fils il s'agissait. Cette capacité d'adaptation, imprimée dans l'âme de tout être humain, a permis à Avraham d'accepter sereinement cette grande épreuve et de maîtriser ses sentiments, malgré son grand amour pour Its'hak.
Par contre, pour Sarah qui a été informée brutalement par le Satan de la Akédat de son fils, sans aucun temps d'adaptation, son cœur n'a pas résisté à ce choc émotionnel et son âme l'a quittée.

Citons une deuxième raison à la différence de réaction d'Avraham et de Sarah à la Akédat d'Its'hak. Arvaham mis à l'épreuve par Hachem, a reçu du Ciel les moyens de la surmonter, si difficile soit-elle, et il a ainsi réussi à la surmonter. Par contre, Sarah, que D. n'a pas mise à l'épreuve, n'a pas reçu du Ciel les moyens de résister à cette épreuve, et c'est pourquoi elle n'y a pas résisté.
=> Ainsi, une personne ne doit jamais se placer d'elle-même en situation d'épreuve (voir guémara Sanhédrine 107a), car dans ce cas, elle ne reçoit pas d'aide du Ciel pour la surmonter.
[et à l'inverse lorsque nous sommes dans une épreuve nous ne devons pas désespérer, et rester toujours convaincus que puisque Hachem nous y a mis, c'est qu'on peut la surmonter, qu'on a les capacités et Son aide pour cela. ]

"Tu supprimeras le mal de ton sein" (17,7)

Ce verset a été dit concernant la peine de mort imposée à l'idolâtre.
Le verset qui vient juste après est : "Si une chose t'échappe au sujet d'une loi", qui a été dit à propos du fait d'écouter les Sages quand ils tranchent une question dont on ignorait la façon de procéder.

On peut expliquer le lien entre ces deux versets ainsi :
Quand une personne est éloignée de la Torah et vit dans l'impureté, alors il est clair qu'elle ne se posera même pas la question de savoir si ce qu'elle fait est convenable ou pas.
Quand on baigne dans la faute, on ne se rend même plus compte que ce que l'on fait est mal. C'est seulement quand on décide de se purifier et que l'on se repent de ses fautes que commencent à se poser ce genres de questions.
Seul celui qui veut éradiquer le mal en lui commencera à envisager que peut-être son comportement n'est pas correct et se demandera si ce qu'il fait est bien.

Ainsi tout d'abord, "tu supprimeras le mal en toi" (v.7), et seulement alors : "Si une chose t'échappe au sujet d'une loi" (v.8), tu commenceras à t'interroger sur ta conformité à la loi.
Mais tant que tu vis dans le mal, tout ce que tu fais te paraîtra bien et tu n'auras pas ces questions.
[Tiféret Avot]

"Car si vous garderez bien toute cette loi que Je vous ordonne, pour l'accomplir, pour aimer Hachem votre D., pour aller dans toutes Ses voies et vous attacher à Lui" (Ekev 11,22)

-> Rachi : Comment peut-on s'attacher à D.?
Selon nos Sages, on y parvient en s'attachant aux érudits.

-> Le Ramban interprète "s'attacher à D." comme le devoir de combattre la tentation de l'idolâtrie en se souvenant en permanence de Hachem et en exaltant notre amour pour Lui.

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+ "Car si vous garderez bien" (chamor tichméroun - שָׁמֹר תִּשְׁמְרוּן)

-> La double expression de ce verset peut se lire ainsi : "Car si garder [les mitsvot]" (ki im chamor), alors "tichméroun" (vous serez gardez).
A chaque fois qu'une personne réalise une mitsva, elle va créer un ange qui va agir comme son Défenseur et Protecteur lors de son jugement au Ciel.
[Sifté Cohen]

-> L'âme et la Torah sont comparées à une lampe.
Hachem a dit à Adam : "Ma lampe est dans ta main, et ta lampe est dans Ma main.
"Ma lampe est dans ta main" = cela fait référence à la Torah, et "ta lampe est dans Ma main" = cela fait allusion à ton âme.
Si tu gardes Ma lampe, alors Je garderez la tienne. [d'où le double emploi dans le verset]
Si tu délaisse Ma lampe éteinte, alors J'éteindrai ta lampe."
[midrach Dévarim rabba 4,4]

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-> "Car si vous garderez bien"
La double expression enseigne que nous devons avoir une double protection pour la Torah.
De même que plusieurs protections sont nécessaires pour éviter de perdre notre argent, de même nous devons s'assurer de ne pas perdre notre Torah, qui a beaucoup plus de valeur que l'argent et l'or.
[Panéa'h Raza]

[au-delà de la nécessité de revenir sur notre Torah pour pas la perdre, nous devons établir des barrières personnelles (là où nous avons des faiblesses naturelles), pour ne pas en venir à franchir les barrières établies par la Torah.]

-> Si une personne étudie une michna et veille dessus pour s'assurer de ne pas l'oublier, alors on lui fournit l'occasion d'étudier davantage de Torah et de la retenir.
[רבנו מיוחס]

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"Gardez (ouchmartem) donc tous les commandements que je vous donne aujourd'hui ; alors vous serez forts, et vous obtiendrez la possession du pays où vous allez, pour le conquérir" (Ekev 11,8)

-> La guémara (Kidouchin 30b) commente que le mot : "Gardez" (ouchmartem - וּשְׁמַרְתֶּם) peut se lire : "sam tam" (un remède parfait - סם תם), en référence au fait que la Torah est comparée à un remède/élixir qui donne la vie.
Rachi (dans cette guémara) commente que la Torah est parfaite, que c'est le "médicament" dont il ne manque rien.
Tandis qu'accomplir différentes mitsvot peut être une source d'aide pour certaines situations, la Torah est la seule chose qui est complètement parfaite : elle élimine le yétser ara et rend une personne compète avec Hachem.
['Hen Tov]

[en employant à plusieurs reprises le terme de garder/écouter, Hachem nous fait comprendre l'importance de ne pas considérer la Torah à la légère, mais de lui donner beaucoup de valeur à nos yeux (on garde ce qui est précieux).
Elle nous protège du mal, et nous rapproche de Hachem (si tu fais le 1er pas : (chamor), alors tichméroun, alors D. vient ensuite à ton aide). Seule elle peut nous assurer un monde à Venir sublime!]

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-> "Ce sera, si vous écoutez (chamoa tichméou) Mes commandements que Je vous ordonne aujourd'hui, d'aimer Hachem votre D. et de Le servir de tout votre cœur et de toute votre âme" (Ekev 11,13)

-> Rachi enseigne :
Ce sera, si écouter, vous écoutez = Si tu écoutes [ce qui t’a déjà été enseigné] autrefois, tu comprendras le neuf (guémara Soucca 46b). De même : "Ce sera, si oublier, tu oublies" (Ekev 8,19) : si tu commences d’oublier, un jour viendra où tu oublieras tout. C’est ainsi qu’il est écrit dans une meguila : "Si tu m’abandonnes un jour, deux jours t’abandonnerai-je".

Je vous ordonne aujourd'hui = [Que mes mitsvot] vous soient aussi neuves que si vous les aviez entendues aujourd'hui même.

Pour aimer Hachem = Que tu ne dises pas : "Je vais étudier pour devenir riche, pour que l’on m’appelle : “Maître”, pour percevoir un salaire." Mais tout ce que vous faites, faites-le par amour, et les honneurs finiront par venir (guémara Nedarim 62a).

Et pour le servir de tout votre cœur = Un service qui est dans le cœur, à savoir la prière.

"Ils (les anges) lui dirent : Où est Sarah ta femme?" (Vayéra 18,9)

On peut expliquer cette question de la façon suivante.
Les anges savaient qu’Avraham était un grand homme. En effet, dans le Ciel, on parlait beaucoup de ses mérites et de ses actions extraordinaires. Ainsi, quand ces 3 anges descendirent sur terre pour se rendre chez Avraham, ils tentèrent d’analyser ses actes pour se rendre compte de par eux-mêmes de sa grandeur.
Mais Avraham, qui était humble, dissimulait ses bonnes actions et ne les exposait pas. De la sorte, les anges ne se rendirent pas tellement compte de sa grandeur.

C’est ainsi qu’ils lui demandèrent où est Sarah. En effet, puisque Avraham ne laissait rien apparaître, ils voulaient voir si tout au moins, ils pourraient discerner chez Sarah des attitudes élevées qui expliqueraient la grandeur de ce couple.
Et là Avraham leur répondit : "Elle est dans la tente", que Rachi explique comme voulant dire : "Elle est discrète". Ainsi, Avraham répondit que même de Sarah, ils allaient rien discerner de grand, car elle aussi, elle est discrète et ne montre pas sa véritable valeur.

[rabbi Yé'hiel Mi'hal de Zlotchov]

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-> Selon certains commentateurs, les anges sont incapables de lire dans les pensées de l'homme, à moins que D. ne les leur révèle.
C'est la raison pour laquelle l'ange a demandé : "Où est Sarah ta femme?"
L'ange ignorait où elle se trouvait.
[Méam Loez - Vayéra 22,11-12]

"Moché envoya des émissaires depuis Kadéch auprès du roi d'Edom : "Ainsi a dit ton frère Israël Tu connais toutes les tribulations qui nous ont accablés." ('Houkat 20,14)

=> Comment le roi d'Edom pouvait-il savoir ("tu connais") que le peuple d’Israël a rencontré de grandes difficultés ?

En fait, nos Sages rapportent que les frères Yaakov et Essav, ont une relation semblable à des vases communicants. Quand l'un s'élève, l'autre tombe.
Ainsi, quand Israël a éprouvé des souffrances sur leur chemin, il est sûr qu'à ce moment Edom (descendant de Essav) connaissait une période de grandes réussites.

De la sorte, Moché dit au roi d'Edom que du fait qu'il a pu constater une grande élévation pour son peuple, il peut en déduire et savoir par cela qu'Israël a alors rencontré des moments difficiles.
[le 'Hatam Sofer]

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-> "Edom lui répondit : “Tu ne passeras pas chez moi, de peur que je me porte en armes à ta rencontreˮ." ('Houkat 20,18)

=> Pourquoi est-il écrit "de peur que je me porte", plutôt que "parce que je me porterais"?

Le Sfat Emet explique qu’en réalité, Edom ne voulait pas combattre le peuple juif à ce moment-là, mais craignait uniquement son passage dans son territoire. Car les Bné Israël pourraient en profiter pour découvrir les secrets de leur pays, et en cas de guerre future, connaissant leurs secrets, ils les vaincraient. D’où la formulation de notre verset "de peur".

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-> "Ne traverse pas mon (territoire) pour ne pas que je vienne vers toi avec l'épée" ('Houkat 20,18)

-> Rachi explique cette parole du roi d'Edom de la façon suivante : "Vous les Juifs, vous vous enorgueillissez de la "voix" de la prière que votre ancêtre vous a légué. Moi aussi, je vais sortir contre vous par ce que mon ancêtre m'a légué, à savoir l'épée".
=> Mais on peut s'interroger. Nos Sages ont bien affirmé que quand la voix est la voix de Yaakov, les mains ne sont plus les mains de Essav. C'est-à-dire que quand Israël s'attache à la prière et l'étude, Essav perd toute force
contre lui et ne peut plus l'endommager. Ainsi, comment Edom a-t-il pu penser nuire aux Juifs par son épée alors que ces derniers disposaient de la force de leurs prières?

Le Atéret Tsvi s'arrête sur le terme employé par Edom : "Vous vous enorgueillissez de votre voix".
Quand un juif tire de l'orgueil de sa prière, celle-ci perd tout son impact et Essav peut venir avec son épée pour lui nuire.
Hachem déteste l'orgueil et n'agrée pas les prières récitées avec cet état d'esprit. Quand un juif prie, il doit s'annuler complètement devant Hachem, Qui est le Seul à pouvoir le sauver. De plus, il doit se reposer pur la Bonté Infinie d'Hachem Qui dispense Ses Bontés de façon gratuite, sans qu'on le mérite. C'est ainsi que l'on restera humble après la prière.
Mais quand un homme imagine qu'il peut obtenir quelque chose par la force de sa prière, et qu'il en conçoit un certain orgueil d'avoir la capacité d'influer Hachem. Et quand sa prière est exaucée il en retire la fierté qu'Hachem l'a écouté, ce qui atteste de son importance. Alors une telle prière emplie d'orgueil n'est pas agréée. La véritable prière est celle récitée dans un effacement complet à la Bonté et la Grandeur Divine Qui a pitié de Ses créatures et leur dispense Ses bienfaits de façon totalement gratuite.

[les paroles du rav Ben Tsion Abba Chaoul ci-dessous sont importantes pour remettre dans le contexte.
En effet, notre yétser ara peut nous pousser sous couvert de l'humilité à dévaloriser l'impact de notre prière, comme cela on ne va pas tellement en faire, ou sans y mettre son coeur (à quoi cela sert-il vu que je ne suis rien!). Or, nous devons être fier d'être juif, conscient du pouvoir énorme de la prière de TOUT juif (indépendamment de sa situation spirituelle) à papa Hachem. ]

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-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :
- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.
[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service.
Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]

- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).

[ainsi, nous devons s'enorgueillir d'avoir la chance de pouvoir servir Hachem pour dynamiser nos actions futures, mais pas d'en venir à se reposer sur nos lauriers et se vanter à outrance de notre passé.
(à petite dose cela peut servir à se valoriser pour mieux aller de l'avant, mais pas pour se vanter pour se vanter).
De même dans le domaine de la prière (il y a nécessité d'avoir de la fierté [d'être juif] qui nous pousse à nous surpasser, à donner le meilleur de nous même, et il y a orgueil [d'être juif] qui ne pousse qu'à développer notre "moi je, moi je" [or, la prière c'est laisser de la place pour Hachem dans notre vie!].)]

"Mais si Hachem créé un prodige et si le sol ouvre et les engloutit avec tout ce qui est à eux" (Kora'h 16,30)

-> Rachi citant la guémara (Sanhedrin 110a) rapporte les paroles de Moché : "S’il a été créé, lors des 6 jours de la création, une ouverture de la terre, c’est bien. Sinon, que "Hachem la crée" maintenant."

-> "10 choses furent créés la veille du Shabbat [de la Création] au crépuscule. Ce sont : l’ouverture de la terre [qui engloutit Kora’h] ..." (Pirké Avot 5,6)

=> Le 'Hatam Sofer demande : Comment se peut-il que Moché avait un doute sur le fait que l'ouverture de la terre a été créée la veille du 1er Shabbath, alors que cela l'est clairement écrit?

Dans ce même Pirké Avot, il est écrit : "certains mentionnent également : le tombeau de Moché notre Maître"

Le tombeau de Moché, qui nous est inconnu, est une des choses créées la veille du 1er Shabbath.
Ainsi, selon le 'Hatam Sofer, Hachem a fait oublier ces 10 choses à Moché pour qu'il n'entende rien sur sa propre mort.

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=> Est-ce que Moché avait donc un doute que la terre ouvrirait une bouche?
Or, c’est une michna explicite que "la bouche de la terre a été créée au crépuscule des six jours de la création".

Rabbi Avraham haCohen (Avraham Yaguel) explique qu’il avait déjà été dit pour Caïn quand il a tué son frère Hevel que "la terre avait ouvert la bouche pour prendre le sang de son frère".
Ceci étant, Moché a demandé que soit tout de même créée à cette instant une nouvelle créature : "Que la terre ouvre sa bouche et les avale avec tout ce qui est à eux et qu’ils descendent vivants au Cheol".

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-> Kora’h et ses hommes n’ont pas été avalés immédiatement, mais la terre les a attirés de force et les a aspirés en son sein exactement comme un aspirateur (d’après le Alcheikh haKadoch).
Même les biens personnels de Kora’h et ses affaires personnelles qui étaient dispersées dans tout le camp, la terre les attirait, et si ses voisins lui avaient emprunté une aiguille, elle était attirée et avalée par la terre.
Nos Sages ont dit que même le nom de Kora’h qui était écrit dans les papiers des autres a été effacé et a disparu (Yérouchalmi Pérek ‘Helek).

-> "Ils descendirent, eux et tous les leurs, vivants dans la tombe" (Kora’h 16,33)
Comment sont-ils descendus ?
La terre s’est d’abord fendue selon l’épaisseur de chacun, puis selon la taille de leurs pieds, puis selon celle de leurs jambes, de leurs cuisses, de leur ventre et enfin de leurs épaules.
Ils descendaient petit à petit, la terre les ‘étranglait’ et eux s’écriaient : "Moché est vérité et sa Torah est vérité!"
[Léka’h Tov]

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°682) enseigne :
"Nos Sages ont dit que même un objet appartenant à Kora’h qui se trouvait dans la poche de quelqu’un d’autre, même si ce dernier ne faisait pas partie de la bande de Kora’h, devait être avalé par la terre. La terre a alors ouvert sa bouche à côté de cet homme, qui ne comprenait pas ce qu’on lui voulait, puisqu’il ne faisait pas partie de la bande de Kora’h, et une peur terrible l’a envahi, jusqu’à ce qu’il se souvienne qu’il avait dans sa poche un souvenir qu’il avait reçu de Kora’h (car pour rassembler la communauté contre Moché et Aharon, Kora’h avait distribué toutes sortes d’objets en vue de faire des élections).
Immédiatement, il l’a sorti de sa poche et la terre l’a avalé. Si bien qu’il ne resta aucun souvenir de Kora’h ni de ses biens."

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-> Les fils de Kora'h furent épargnés car pendant la révolte, ils finirent par prendre le parti de Moché ...
C'est ainsi qu'au moment où la terre s'ouvrit pour les avaler, une colonne de feu se forma autour des fils en enfer et les protégea.
En les voyant ainsi les Bné Israël s'écrièrent : "Qu'ils soient sauvés!"
Ils furent épargnés et restèrent en vie. Ils entrèrent plus tard en terre d'Israël et établirent une grande famille de laquelle furent issus le prophète Shmouël et ses fils.

Lorsqu'ils furent épargnés, les fils de Kora'h chantèrent le Téhilim 48, qui commence par les mots : "Cantique, psaume, pour les fils de Kora'h. Grand est D. et [il convient de] Le louer profusément dans la ville de notre D."
Le chant qu'ils entonnèrent concernant leur père est le Téhilim 49, dont les premiers mots sont : "Pour le chef des choristes, pour les fils de Kora'h, psaume. Ecoutez ceci, tous les peuples! Prêtez l'oreille, tous les habitants de la terre!"
[Méam Loez - Kora'h 16,35]

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-> b'h, voir également : "Les fils de Kora'h ne moururent pas" : https://todahm.com/2019/07/08/9849-2

"Toute l'assemblée s'approcha et se tint devant Hachem" (Chémini 9,5)

-> Le Arizal avait l'habitude de dire qu'avant d'accepter sur nous la souveraineté de Hachem, on doit tout d'abord accepter sur nous la mitsva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".

On trouve une allusion à cela dans le verset : d'abord "Toute l'assemblée" unifiée, et c'est seulement ensuite qu'elle "s'approcha et se tint devant Hachem".

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-> Dans cette nécessité d'aimer son prochain comme soi-même, le Arizal a institué un court passage à lire avant même de commencer notre prière du matin.
On y trouve : "Je prends sur moi de recevoir la mitsva positive d'aimer mon prochain comme moi-même, et je vais aimer tout un chacun (du peuple) d'Israël (comme moi-même) ..., et je prends sur moi de venir prier devant le Maître de tout, Hachem."
[aréni mékabel alaï mitsva assé shél véaavta léréa’ha kamo’ha …]

=> On voit le même schéma : l'amour de mon prochain est la condition préalable à pouvoir venir me rapprocher de Hachem (ici par la prière).

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-> "Toute l'assemblée se rapprocha et ils se tinrent debout devant Hachem" (9,5)

-> Ce verset fait allusion à un grand principe. Avant de prier devant Hachem et de lui exposer nos demandes, il est important au préalable d'être tous unis et d'accepter sur soi d'aimer son prochain comme soi-même.
C'est dans cet esprit d'harmonie et de proximité que l'on peut se présenter devant Hachem et lui adresser nos prières.
Quand "toute l'assemblée se rapprocha" les uns des autres, et acceptèrent de s'aimer et d'être unis, alors "ils se tinrent debout devant Hachem", prêt à prier. Comme on sait que la prière s'appelle Amida, car elle est prononcée "debout", conscient de se présenter "devant Hachem".
['Hessed Léavraham]

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+ "Toute la communauté se rapprocha et se tenait devant Hachem" (Chémini 9,5)

-> Le Rav Moché Almosnino explique ainsi le verset : "le peuple vit et se réjouit, et ils s’éloignèrent et se tinrent au loin" : Cela signifie que celui qui fait un seul pas pour s’éloigner de la Torah se tient déjà très loin d’elle.
C’est ce qui est dit : "le peuple vit" = ils ont compris et réfléchi, "et ils s’éloignèrent" = que s’ils s’éloignaient seulement, en cela ils se tiendraient déjà loin.
Dans cet ordre d’idées, il faut expliquer ici que celui qui désire se rapprocher de Hachem et Le servir doit se tenir immédiatement devant Lui. C’est cela "toute la communauté se rapprocha", et déjà "se tenait devant Hachem".

"Si c'est une création d'Hachem, la Terre ouvrira sa bouche et les avalera avec tout ce qui est à eux, ils descendront vivants dans la tombe et vous saurez que ces hommes ont provoqué Hachem" (Kora'h 16,30)

-> Lorsque la Torah mentionne que Kora'h descendit vivant avec son assemblée, il faut comprendre qu'ils descendirent corps et âmes au fin fond du guéhinam, comme cela est rapporté : "Tous les 30 jours, Kora'h et son assemblée sont retournés au guéhinam comme on retourne un morceau de viande dans une poêle et durant leurs souffrances, ils déclarent : "Moché et sa Torah sont vérité tandis que nous, nous sommes des menteurs!" (guémara Baba Batra 74a ; Sanhédrin 110a).

-> Rabbénou Bé'hayé explique notre verset ainsi :
"Ils sont descendus dans le dernier compartiment du guéhinam, le Chéol, parmi les 7 compartiments existants, comme il est écrit : "Que les réchaïm retournent dans le Chéol ainsi que tous les peuples qui ont oublié D." (Téhilim 9,18).
Ceci fait allusion à l'extrémité des souffrances qui n'a pas de limite, car après avoir été consumés par le feu du guéhinam, ils se renouvellent pour être consumés de nouveau par le feu et ceci à jamais, de génération en génération et c'est le sens du verset : "Que les réchaïm retournent dans le Chéol".

[ il est rapporté dans le Zohar (Térouma 150b) :
"Le guéhinam a 7 compartiments (qui correspondent aux 7 séfirot de sainteté qui furent endommagées par les fautes). Il y a 7 sortes de réchaïm : raa, beliyaal, 'hoté, racha, mach'hit, lets, yahir, et chacun d'entre eux correspond à un compartiment du guéhinam.
En fonction des fautes commises par l'homme, le compartiment correspondant lui sera attribué. Chaque compartiment est sous la direction d'un ange qui lui est préposé. Tous sont sous la direction de l'ange דומה qui dirige la totalité du guéhinam accompagné de plusieurs milliers de myriades d'anges de destruction qui jugent chacun en fonction de ce qu'il doit recevoir dans le compartiment qui lui a été attribué. ]

-> Rabbénou Bé'hayé poursuit son analyse en rapportant la guémara (Sanhédrin 108a) :
"Rabbi Akiva a enseigné que la terre les a recouverts = ceci s'applique dans ce monde ici-bas, tandis qu'ils furent perdus du sein de l'assemblée = ceci s'applique dans le monde futur"
Ils perdirent leur corps dans ce monde-ci mais aussi leur néfech dans le monde à venir. Et bien qu'ils n'aient pas mérité de part dans le monde futur, malgré tout, ils ressusciteront au moment de la résurrection des morts, comme l'ont interprété nos Sages (Sanhédrin 108a) à partir de ce qui est écrit : "Hachem fait mourir et fait vivre, il le descend dans le Chéol et l'en fait remonter" (Chmouël I 2,6).

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-> Le rav Pin'has Fridman enseigne :
Le Arizal (Taamé hamitsvot - Vayéhi) nous enseigne le secret de l'enterrement d'un mort. Les personnes qui enterrent le défunt doivent avoir la kavana que la souillure qu'Adam Harichon reçut après la faute originelle et qui se trouve dans chaque être vivant, soit désintégrée et digérée par la terre pour la nettoyer.

En effet, comme nous l'ont expliqué les Sages (guémara Shabbath 146a), au moment de la faute commise avec l'arbre de la connaissance, le serpent souilla 'Hava et avec elle, toutes les âmes qui seront issues d'elle.
Ainsi. le Arizal nous explique que le décret de mort et la nécessité de l'ensevelissement du corps dans la terre a pour but de désintégrer la souillure du corps par la terre.
La source de cet enseignement se trouve dans le Zohar (Vayéra 116a) :
"Hachem nous enjoint de placer le corps sous la terre jusqu'à ce qu'il se désintègre et que sorte de lui toute souillure. Il subsistera une petite partie qui ne se désintègrera pas car le corps sera reconstruit par son intermédiaire."
Ainsi, le décret divin : "Car poussière tu es et à la poussière tu retourneras" (Béréchit 3,19) est uniquement pour le bien de l'homme, pour qu'il s'assainisse complètement. (

À présent, nous saisissons l'intention profonde de Moché qui choisit précisément pour Kora'h et son assemblée une punition très sévère "de descendre vivants dans la tombe".
La jalousie de Kora'h était si grande qu'il désira rassembler le peuple et organiser une rébellion contre Moché, Aharon et les dirigeants d'Israël, mettant en péril toute la Torah et ses commandements.
Le dommage était si grand que le nefech et le corps sont descendus ensemble dans le dernier compartiment du guéhinam.
C'est pourquoi ils ne connurent pas une mort ordinaire dont le but est : "La poussière retourne à la terre, redevenant ce qu'elle était, et l'esprit retourne auprès de D. qui l'a donné" (Téhilim 12,7).
Ils descendirent vivants dans la tombe, l'âme et le corps unis, car l'âme divine ne pouvait plus se séparer du corps pour s'élever dans les hauteurs tant le dommage était lourd et le corps ne pouvait se purifier de la souillure du serpent autrement que par la terre!

C'est pourquoi ils descendirent ensemble et ils furent jugés ensemble. Ils furent punis mesure pour mesure car en voulant se rebeller contre les dirigeants d'Israël, qui sont comparés à l'âme d'Israël, et en organisant une rébellion avec le peuple, qui est comparé au corps d'Israël, Kora'h voulut opérer à une séparation qui mettait en danger la création du monde.
En déclarant : "Car toute l'assemblée est sainte et Hachem est parmi eux. Pourquoi vous êtes-vous élevés au-dessus de l'assemblée de Hachem?" (Kora'h 16,3), ils souhaitèrent confondre le corps et l'âme.
Mesure pour mesure, c'est leur corps et leur âme confondus qui descendirent ensemble dans le feu du guéhinam.