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Le verset dit : "Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur" (Kédochim 19,17).

Celui qui haït un juif, même si c'est uniquement en son cœur, même si sa haine n'entraîne aucune nuisance à autrui, et même s'il ne parle pas en mal de lui, et bien par cela (haïr en pensée un juif) il transgresse un commandement négatif [de la Torah].

[le Baal Chem Tov]

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-> "Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur ... tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,17-18).

On demanda à Rabbi Tsvi de Lomz : Pourquoi la Torah a-t-elle mis en garde envers un juif étranger "tu aimeras", alors qu’envers un frère, elle se contente de "tu ne haïras pas"?

Rabbi Tsvi répondit : Parce que l’amour ne veut pas dire uniquement "ne pas haïr", dans le sens négatif, mais aimer véritablement, de la même façon que l’humilité, par exemple, ne s’arrête pas à "ne pas s’enorgueillir" mais il faut être vraiment humble.
C’est pourquoi quand il s’agit de ton frère, le fils des mêmes parents, il suffit de ne pas le détester, et alors de toutes façons l’amour régnera entre eux de façon naturelle.
Alors qu’en ce qui concerne un étranger, il est possible de ne pas le détester mais sans non plus l’aimer, et la Torah met en garde : "tu aimeras".

"La 1ere mitsva de la Torah est le commandement : "fructifiez et multipliez-vous" (pérou ourvou - Béréchit 1,28).

De là nous apprenons que la 1ere responsabilité d'un juif est d'assurer l'existence d'un autre juif dans ce monde (ex: matériellement, émotionnellement, spirituellement), et d'essayer d'influencer [par de l'amour, de l'exemplarité, ...] d'autres juifs à devenir "davantage juif"."

[le Baal haTanya - Rabbi Shnéour Zalman de Liadi]

Le fait d'honorer un être humain revient à honorer Hachem Lui-même, puisque chaque personne est créée à l'image de D. (tsélem Elokim).
Si quelqu'un possède un véritable respect de Hachem, alors naturellement il ne fera aucun mal à ceux qui sont créés à Son image.

[Rav Yéhouda Zev Segal
-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)]

=> En réalité, lorsque nous fautons envers notre prochain (mitsva ben adam la'havéro), nous fautons également envers Hachem, en portant directement offense à l'honneur Divin, à la partie Divine se trouvant en chacun!
Et inversement ...

Les convertis

"Le converti qui habite avec vous, tu l'aimeras comme toi-même, car vous étiez étrangers dans le pays d'Egypte, Je suis Hachem, votre D." (Kédochim 19,34)

-> Outre l'obligation d'aimer tous les autres juifs, il existe un commandement spécifique d'aimer les convertis.
D. Lui-même a une affection particulière pour les convertis.
[Rambam - Hilkhot Déot 6,4]

-> Dans la Torah aucune lettre n'est inutile, à plus forte raison plusieurs mots!
Rabbi Ela'zar haGadol (guémara Baba Métsia 59b) fait remarquer que le commandement d'aimer les convertis apparaît dans la Torah, selon un avis à 36 reprises, et selon un autre : 46 fois.

En effet, les Tossafot expliquent que cela apparaît à 46 reprises en tenant compte des fois où il est écrit : "vous étiez étrangers dans le pays d'Egypte", et autres de ce type.

=> Si cette mitsva est répétée à tant de reprises, cela témoigne de l'importance suprême qu'elle revêt!

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-> "Des convertis qui étudient la Torah valent autant que le Cohen Gadol qui entrait dans le Saint des saints."
[Midrach Tan'houma - Vayakel 8]

-> "Une fois converti, tout candidat est considéré comme Israël" (Midrach Bamidbar rabba - 8,1)

-> "On ne dira pas à un converti : souviens-toi de ton ancienne conduite, hier ta bouche mangeait des aliments interdits et aujourd'hui elle prononce des paroles de Torah." (guémara Baba Métsia 58b)

-> "Un converti ressemble à un nouveau-né, et toutes ses fautes lui sont pardonnées." (guémara Yébamot 22a)

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-> Si les parents non-juifs se sont convertis au judaïsme, selon la Torah, après sa conversion, l'enfant a le statut de "nouveau-né", et ses parents biologiques ne sont plus considérés comme ses parents : il n'est donc tenu que de leur manifester un "certain" respect, comme dans le cas où les parents ne se sont pas convertis, afin de leur manifester de la reconnaissance [mais il n'a pas l'obligation de leur manifester tout le respect qu'un enfant doit à son père.
[d'après le rav Ben Tsion Abachaoul]

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-> La Torah nous enjoint d’honorer et de craindre nos parents et les Lévi’im, mais n’exige pas que nous les aimions.
En revanche, elle nous ordonne : "Vous aimerez le converti" (Dévarim 10,19).

-> Nous sommes tenus d’aimer le converti de tout notre cœur et de toute notre âme, tout comme nous devons [et dans des termes presque identiques!] aimer D. ("Tu aimeras Hachem, ton D." - Dévarim 6,5).

D'ailleurs, D. Lui même aime le converti ("Il (D.) aime le converti, pour lui donner pain et vêtements" - Dévarim 10,18).

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-> "Le converti est plus cher aux yeux de D. que ne peuvent l’être certains [Hébreux] présents lors de la révélation du mont Sinaï.
Pourquoi?

Car ces derniers, s’ils n’avaient pas vu les éclairs, entendu le tonnerre et le son du Shofar, n’auraient pas accepté le joug divin.
Tandis que celui-là [le converti] n’a rien vu de tout cela et, de son propre chef, se tourne vers D. et accepte de plein gré le joug divin.
Y a-t-il plus cher qu’un tel acte?"
[midrach Tan’houma Lé’h Lé’ha 1]

-> b'h, voir à ce sujet : https://todahm.com/2017/07/25/quelle-est-lorigine-premiere-des-convertis

-> Les convertis sont placés sur un échelon plus élevé que les juifs de naissance.
En effet, à propos de ces derniers il est dit :"Je serai pour vous un D. et vous serez pour moi un peuple" (Yirmiyahou 30,21). Quant aux convertis, le prophète Yéchayahou (14,1) dit à leur sujet dans l'ordre inverse : "Vous serez pour moi un peuple et moi je serai pour vous un D."
[guémara Kidouchin 70b]

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-> "Si D. a dispersé les enfants d’Israël parmi les nations, c’est pour que les convertis se joignent ainsi à eux."
[guémara Pessa’him 87b]

-> Le Arizal explique que jusqu'aujourd'hui, si les juifs sont en exil éparpillés parmi les nations aux 4 coins du monde, c'est pour "cueillir les roses qui se sont éparpillées parmi les ronces", c'est-à-dire ramener les saintes néchamot (âmes) qui doivent se convertir et s'ajouter au peuple d'Israël.
[Arizal - chaar apsoukim Chémot]

-> "D. aime grandement les convertis."
[midrach Bamidbar Rabba 8]

->"Bien des femmes se sont montrées vaillantes, tu leur es supérieure à toutes" (Michlé 31,29).
Selon le midrach (Michlé 31), cela fait référence à Ruth qui entra sous les ailes de la présence divine.

Non seulement un livre entier du Tana'h est consacré à son histoire (lu à Shavouot!), mais en plus Ruth est l’ancêtre du roi David, qui est l’ancêtre du Machia’h.
=> Les juifs attendent impatiemment la venue d'un descendant d'une convertie, lisent dans leur détresse les Téhilim écrits par le roi David (descendant d'une convertie), ... c'est dire l'apport et à quel point le judaïsme considère grandement les convertis!

-> Onkelos était un converti (guémara Avoda Zara 11).
[dans tous les 'houmachim nous avons le Targoum Onkelos, cette traduction en araméen fait par cet énorme tsadik!]

Nos Sages (guémara Guittin 56) citent des exemples de géants en Torah, descendants de convertis comme : Rabbi Akiva, Rabbi Méir, Shémaya et Avtalyon.

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-> A ce sujet, il est écrit dans le Méam Loez (Michpatim 23,9) :
A propos des étrangers [qui se convertissent], il est écrit : "Ceux qui L'aiment seront comme le soleil lorsqu'il émane dans sa force" (Choftim 5,31).
Ce verset indique que les convertis brilleront comme le soleil.

L'une des raisons pour lesquelles Avraham ne fut circoncis qu'à un âge très avancé est que D. voulait témoigner Son affection envers les convertis : même si un étranger se convertit dans sa vieillesse, il est aimé de Hachem.
[...]

Le Rambam dans une lettre adressée à un converti écrit :
"... à 36 endroits différents, la Torah nous recommande d'honorer le converti et de ne pas l'offenser par de dures paroles ...

Sachez que la Torah nous impose de lourdes responsabilités dans nos relations avec les convertis.
La Torah nous ordonne d'honorer et de respecter nos parents ainsi que d'honorer et de respecter nos parents? ainsi que d'honorer et de respecter les Lévi'im, et ce même si on ne les aime pas, en effet, la Torah ne commande pas d'aimer ses parents ou les Lévi'im.
Par contre, la Torah nous enjoint d'aimer le converti
, comme il est écrit : "Tu aimeras le converti" (Dévarim 10,19).

Ceci signifie que nous devons aimer le converti de tout notre cœur et de toute notre âme, de même que nous sommes tenus d'aimer Hachem "de tout ton cœur et de toute ton âme" (Dévarim 6,5).
Hachem lui-même aime les convertis, comme il est écrit : "Hachem aime l'étranger et lui donne du pain et des vêtements" (Dévarim 10,18).

[Un converti est] un homme/femme qui a abandonné ses parents, son peuple et tous ses biens pour se joindre au peuple juif alors que nous sommes haïs des non-juifs (autres nations).
Si un homme désire entrer sous les ailes de la Présence Divine et se couvrir de la poussière de Moché en s'associant au statut inférieur d'Israël, il serait abominable de le qualifier de sot!

Vous devez, au contraire, être considéré comme le plus intelligent et le plus sage des hommes.
Vous êtes un disciple de notre père Avraham et vous vous trouvez à un haut degré où Hachem vous bénira en ce monde en vous donnant une longue vie prospère.
Vous jouirez également d'une grande récompense dans le monde futur et vous mériterez d'assister à toute la consolation que connaître Israël."

[fin de la lettre du Rambam]

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+ Il ne faut pas mépriser les convertis.
Rabbi Akiva descendait de convertis, et nous dit le midrach, s'il n'avait pas été précédé par Moché, il aurait mérité que la Torah fût donnée par son intermédiaire.
Lorsque Moché est monté au ciel et a vu rabbi Akiva, il s'est exclamé : "Maître du monde! Tu as un homme tel que lui et Tu donnes la Torah par mon intermédiaire?"

[Méam Loez - Introduction à la Méguilat Ruth]

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-> Boaz a assuré à Ruth [qui s'était convertie] que sa récompense serait "entière", c'est-à-dire que son âme résiderait avec les tsadikim d'Israël, au-dessus des ailes de la Présence Divine.

Le grand mérite d'Avraham, qui fut le 1er converti, s'étend à tous les futur convertis et les protège.
[...]

"Toutes les familles de la terre seront bénies (vénivreré'hou - ונברכו) par toi" (Béréchit 12,3).
Nos Sages interprètent le mot : ונברכו (bénies) comme "greffées", selon la racine du mot "mavrikh" (מבריך).
Cette bénédiction englobe tous les convertis sincères, qui dans le futur viendraient "se greffer" sur l'arbre d'Israël.
[...]

Boaz a qualifié [sa femme] Ruth de : "échét 'hayil at" (tu es un femme de valeur - אשת חיל את - Méguilat Ruth 3,11) parfaite de aléph jusqu'à tav, c'est-à-dire de A à Z.
[Méam Loez - Méguilat Ruth 2,12 ; 3,10-11]

-> "Toutes deux [Naomi et Ruth] ont marché jusqu'à arriver à Bethléem" (Méguilat Ruth 1,19)
Nos Sages en déduisent à quel point D. apprécie les convertis. En effet, une fois que Ruth a décidé de se convertir, le verset la considère égale à la noble et tsadéket Naomi.
[Méam Loez]

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-> "Dès que Ruth a décidé de se convertir, le verset la place au même niveau que Naomi"
[midrach Ruth rabba 3,5]

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-> Ruth a enduré la pauvreté et la solitude pour s'attacher à Hachem.
Elle a mérité de donner à Israël la maison de David et la lumière du machia'h.
Son histoire nous apprend la compassion et l'amour de D. pour le converti qui quitte son père et sa mère pour se réfugier sous les ailes de la Présence Divine.

Les convertis (guérim - גרים) sont précieux car les Patriarches et les prophètes eux-mêmes se sont appelés (guérim), qui veut dire aussi "étrangers".
Avraham a dit : "Je suis un étranger (guér) et un résident avec vous" ('Hayé Sarah 23,4).
Its'hak a été appelé un étranger par Hachem : "Réside (gour - גור) dans ce pays" (Toldot 26,3).
Les fils de Yaakov ont dit : "Nous sommes venus séjourner (lagour - לגור) dans ce pays" (Vayigach 47,4).
Le roi David a dit : "Je suis un étranger (guér) avec vous, un résident comme l'on été tous mes pères" (Téhilim 119,19) ...

Nos Sages ont comparé le converti à une brebis qui a fui les grands espaces et s'est jointe au troupeau.
Le berger aime cette nouvelle brebis davantage que toutes les autres car il l'a obtenue gratuitement alors qu'il a dû acheter le reste du troupeau.
De même, Hachem a accompli de nombreux miracles pour les enfants d'Israël avant qu'ils n'acceptent la Torah sans avoir assisté à tous ces prodiges.

Hachem aime autant Israël que les convertis, et ces derniers sont égaux aux juifs en tout.
C'est un commandement positif "d'aimer l'étranger car vous étiez étrangers en Egypte" (Ekev 10,1).
Il nous est ordonné : "N'afflige pas l'étranger et ne l'accable pas car vous étiez étrangers en Egypte" (Yitro 22,20).

Les convertis sont aussi chers à Hachem que le Shabbath.
La Torah nous met en garde à 28 reprises de bien traiter les convertis autant de fois qu'elle nous défend de profaner le Shabbath et d'adorer des idoles ...

Israël est aimé comme il est écrit : "Je vous ai aimés, dit Hachem" (Mala'hi 1,2), et les convertis sont aimés, comme il est dit : "[Hachem] aime l'étranger, pour lui donner du pain et des vêtements" (Ekev 10,18).
[...]

Rabbi Eliézer dit : "Se joindre à Israël par la conversion est considéré comme faire un acte de bonté à tout Israël, ainsi que Chaoul l'a dit aux descendants de Yitro : "Car tu as fait preuve de bonté envers tous les juifs lorsqu'ils sont sortis d'Egypte" (Chmouël I 15,6).
Une personne peut-elle vraiment accomplir un acte de bonté pour tout un peuple?
La conversion de Yitro ("Je sais à présent que Hachem est plus grand que tous les dieux" - Yitro 18,10-11) est considéré comme une bonté envers tout Israël.

Nous savons que les convertis sont appréciés de Hachem car Il ajoute une lettre à leur nom comme à Yitro.
En effet, il s'appelait Yéter (יתר) ... après sa conversion, une lettre a été ajoutée à son nom, et Yéter s'est désormais appelé Yitro (יתרו).
Le changement de nom montre une grande valeur, comme dans le cas d'Avraham ("Ton nom ne sera plus Avram (אַבְרָם), mais ton nom sera Avraham (אַבְרָהָם)" - Lé'h Lé'ha 17,5), et dans le cas de Hochéa (הוֹשֵׁעַ), fils de Noun, son nom devint : Yéhochoua (יְהוֹשֻׁעַ) (Chéla'h Lé'ha 13,16).
Par contre, Hachem réduit le nom des réchaïm, comme celui du faux prophète : Akh'av (אחאב), qui devint אחב (Yirmiyahou 29,22).

Un non-juif qui se convertit au judaïsme est récompensé comme un juif qui a peiné dans la Torah toute sa vie.
En effet, Moché a dit à Yitro : "Viens avec nous et nous te ferons partager tous les bienfaits que D. a promis à Israël" (Béaaloté'ha 10,29) ...

Dans Divré haYamim (I 2,55), les descendants de Yitro [qui s'est converti] sont appelés : "Tiratites" car ils faisaient retentir leurs prières, "Chim'atites", car leurs prières étaient entendues, et "Sokatites" car leurs mérites protégeaient Israël.
[...]

Rabbi Yo'hanan dit : "L'alliance que Hachem a scellée avec les fils de Yitro est supérieure à celle qu'Il a scellée avec David, car l'alliance avec Yitro était inconditionnelle alors que celle conclue avec David ne l'était pas.
En effet, à propos de David il est écrit : "Si ses fils abandonnent Ma loi ... Je les punirai par des souffrances pour leurs fautes, et par des plaies pour leurs péchés" (Téhilim 89,31-33).

[Méam Loez - Méguilat Ruth 4,22]

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-> De la même façon que des étincelles d'âmes saintes se trouvent prisonnières au sein des forces du mal (sitra a'hra et les klipot), les âmes des convertis le sont aussi.
D'où provient la volonté d'un non-juif de se convertir?
Il s'agit simplement de son âme qui était prisonnière et dont le moment était venu de sortir de l'emprise des klipot.
[Zohar Térouma 147b]

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"Les convertis ne seront plus acceptés au moment du machia’h"
[guémara Yébamot 24b]

=> Pourquoi les convertis ne seront plus accepté au moment du Machiah?

b'h, voici quelques éléments de réponse :

On peut distinguer principalement 2 types de périodes :
-> Pendant l’époque romaine, les juifs étaient maltraités et la conversion était alors quasiment une formalité.
On rappelait d’ailleurs aux non-juifs qui voulaient rejoindre le peuple d’Israël, qu’ils se préparaient à rejoindre un peuple : "brisé, opprimé, méprisé et rejeté" (guémara Yébamot 47a).
Le processus était très rapide, et les rejets sûrement peu fréquents.

-> Aux époques du rois David et du roi Salomon, nos maîtres stipulent : "On n’acceptera pas les convertis après l’arrivée du machia'h. Dans le même ordre d’idées, les convertis n’étaient pas acceptés à l’époque de David, ni à l’époque de Salomon" (guémara Yebamot 24b).
Lors de ces périodes "glorieuses", il y a une présomption de conversion par intérêt plutôt matériel (les honneurs/gloire, la richesse, ...), que purement spirituel (recherche de la Vérité).

[Il est à noter l'avis de Tossefot qui souligne que les conversions clairement motivées par l’amour de D. étaient tout de même acceptées aux époques des rois David et Salomon.]

A l'époque du machia'h, la grandeur Divine sera alors manifeste (à ce moment, qui ne voudra pas faire partie du peuple adoré/proche de D.!). Puisque Hachem est clairement révélé, la conversion ne pourra pas être acceptée.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch développe l'idée qu'à l'époque du machia'h ce sera Moché rabbénou qui mènera de nouveau le peuple, et pour corriger son erreur d'avoir accepté tous les convertis lors de la sortie d'Egypte (le érev rav qui nous a provoqué tellement de dégâts par la suite, comme le Veau d'or!), il rejettera alors toute conversion non sincère.
[ainsi selon le Ohr ha'Haïm, à l'image de l'avis de Tossefot, la conversion sera en réalité encore possible mais il faudra une pureté et sincérité totale à vouloir devenir juif, pour des raisons uniquement spirituelles, de recherche de la Vérité.
(les acceptations à la conversion seront alors sûrement extrêmement rares!)]

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-> Nos Sages (guémara Pessa'him 87b) demandent : "Pourquoi le peuple juif a-t-il été exilé parmi les [autres] nations?" Ils répondent : "Pour rassembler des convertis".
Allégoriquement, cela signifie que nous avons été exilés afin d'élever les étincelles [de sainteté] qui restent dispersées dans le monde.
C'est pourquoi l'exil égyptien a eu lieu : afin que la nation juive élève les étincelles [sainteté qui y étaient] tombées.

Lorsque le machia'h viendra rapidement, toutes les étincelles seront complètement rétablies. Il en fut ainsi à l'époque du roi Shlomo.
Ensuite, dans l'avenir messianique, les convertis ne seront pas acceptés (guémara Yébamot 76a), car toutes les étincelles auront été élevées, et donc les non-juifs dans l'avenir ne posséderont pas d'étincelles ayant besoin d'être élevées, et il n'y aura donc aucune raison de les accepter en tant que convertis.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,9]

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-> Lorsque Yitro entendit parler de la grandeur du peuple d'Israël, il vint immédiatement se joindre à lui (Chémot 18,1-5).
Il arriva à midi, heure où il n'y avait plus de manne dans les champs. La manne fondait vers 10 heures du matin.
Les juifs se trouvaient pratiquement dans l'impossibilité d'avoir des invités. Chacun recevait précisément la quantité de nourriture nécessaire pour maintenir sa santé et sa vie.
Par conséquent, lorsque Yitro arriva, il n'y eut rien à manger pour lui.

=> Hachem fit donc un miracle et de la manne supplémentaire tomba spécialement à midi pour Yitro.
Hachem accomplit ce miracle pour montrer combien Il apprécie ceux qui désirent entrer sous la protection de la Protection Divine.
[Méam Loez - Béchala'h 16,36]

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-> La Mékhilta (Yitro Amalek 1) dit : "il s'appelle Yitro parce qu'il a ajouté (yiter) une paracha à la Torah, pour nous enseigner qu'il est allé se convertir par amour du Ciel pour apprendre la Torah, et non pour recevoir une récompense ou des honneurs.

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-> "Yitro, le prêtre de Midian, entendit" (Yitro 18,1)

Il y a 4 personnes à qui on a ajouté une lettre dans leur nom : le hé chez Avraham, le hé chez Sarah, le vav chez Yitro et le youd chez Yéhochoua.
Quand on rassemble toutes ces lettres, on obtient le Nom Divin : Tétragramme (יהוה), ce qui est extraordinaire.

Le Rabbi Moché 'Horev (Or ha'Hama) enseigne que Avraham et son épouse Sarah faisaient entrer des convertis sous les ailes de la Présence Divine, Avraham convertissant les hommes et Sarah les femmes ; Yitro était aussi le père des convertis, puisqu’il a été le premier à se convertir spontanément ; et Yéhochoua a converti les habitants de Guivon.
Par conséquent, tous les 4 ont donné du mérite à la communauté et rapproché ceux qui étaient loin pour les faire entrer sous les ailes de la Présence Divine, et ils ont mérité que Hachem leur accorde à chacun une lettre de Son Nom en récompense de leurs actions, mesure pour mesure.

[Hachem aime tellement les convertis, Il apprécie tellement de les revoir proche de Lui, que ceux qui ont été à la racine de toutes les conversions futures, ont reçu une lettre correspondant à Son nom Divin]

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-> "Moché laissa partir son beau-père et il s'en fut vers son pays" (Yitro 18,27) : Là-bas, il convertit toute la population (à Midiane).

Hachem accorda à Yitro de très grands honneurs lors de son départ : Moché et les autres personnalités de marque l'escortèrent en grande pompe. Plus tard, il retrouva Moché dans le désert.
Lorsque toutes les tribus reçurent leur part en terre d'Israël, on laissa à Jéricho un endroit qui en fut attribué à personne. Il mesurait 500 coudées coudées au carré et abondait en dattes dont le miel coulait en véritables ruisseaux.
Les juifs décidèrent que ce site appartiendrait à la tribu sur la part de laquelle le Temple serait construit plus tard ; en retour, toutes les tribus auraient accès au Sanctuaire. En attendant, ce site fut attribué aux descendants de Yitro.
C'est ainsi que Yitro et ses descendants en bénéficièrent pendant 400 ans. Ensuite, le Temple fut construit sur le territoire de Binyamin et l'endroit situé autour de Yéricho fut transmis à sa tribu.

[Méam Loez - Béaaloté'ha 10,31-32]

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-> Celui qui restitue un objet perdu à ses propriétaires, suscitera une force avec laquelle il convertira des étrangers au judaïsme.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Perte (objet perdu)]

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-> La guémara (Yebamos 97b) fait référence à un converti comme à quelqu'un qui est littéralement comme une nouvelle personne.
Selon une opinion de la guémara (Pessa'him 87b), la seule raison pour laquelle le peuple juif a été exilé parmi les nations du monde est que les convertis vertueux puissent rejoigne la nation juive.
Sur cela, le rav Eliyachiv a demandé, considérant le vaste danger d'assimilation auquel notre nation en exil est confrontée, cela vaut-il vraiment la peine de gagner quelques nouveaux membres alors que tant de juifs se perdent en chemin?
Le rav Eliyachiv répond que cela en vaut la peine, car un converti vertueux dont l'âme est prête à rejoindre le peuple juif ne devrait pas en être empêché. En ce qui concerne les âmes juives "perdues", aucune âme juive n'est jamais perdue. Quelle que soit la distance qui les sépare, elles resteront toujours juives. [Orot rav Eliyachiv - Pesachim 87b]

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-> L'une des principales tâches de la nation juive est d'avoir un impact sur l'ensemble de l'humanité grâce à notre observance de la Torah, de donner un exemple qui incitera les non-juifs à rechercher Hachem.
C'est pourquoi on lit Méggillat Ruth le jour de Shavouot, pour montrer que même les non-juifs comme Ruth ont en eux des étincelles de sainteté qui peuvent être allumées au contact des idéaux juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5649 ]

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-> Un converti marche sur les traces du premier converti, à savoir Avraham. Tout comme Avraham a été capable de voir la lumière de D. dans un monde de ténèbres, il en va de même pour le converti.
On est obligé d'aimer le converti au point de lui baiser les pieds pour ce qu'il a fait. Il faut se rappeler que l'amour d'un converti est lié à l'amour de d'Hachem.
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach 1,1 ]

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+ Les tsadik descendent pour élever les âmes des convertis :

-> Le Baal Shem Tov enseigne le principe des âmes racines et des âmes branches. Lorsqu'une âme-racine tombe à un niveau inférieur, c'est pour élever les âmes "branches" qui lui sont liées et qui se trouvent elles-mêmes à un niveau inférieur.
Bien que les convertis puissent avoir une âme très élevée, selon le Talmud, ils observent les mitsvot avec plus d'exactitude que les juifs nés avant leur conversion, leur âme étant enfermée dans un corps non juif.
On trouve un enseignement similaire dans les écrits du Baal Shem Tov concernant les baalé téchouva, les personnes qui reviennent au judaïsme.
Leur capacité à se repentir provient de l'influence d'un tsadik qui est tombé à un niveau inférieur et s'est relevé.

-> Le rabbi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) sur le verset : "Tes parfums sont suaves à respirer" (Chir haChirim 1,3) :
"il est nécessaire de comprendre pourquoi Hachem a créé une situation dans laquelle un tsadik tombe de son niveau. Il serait certainement préférable pour lui de rester constamment à son niveau et de servir Hachem avec une conscience élargie et de L'aimer parfaitement.
Le Baal Shem Tov et mon maître, le Maggid de Mézéritch l'ont expliqué comme suit.
Lorsque le Tsadik tombe de son niveau et s'efforce de retrouver ses forces, il crée des âmes de convertis.
C'est comme quelqu'un qui veut sortir son ami de la boue. Il doit également descendre dans la boue pour le relever".

-> Après s'être élevé en haut, le tsadik redescend pour élever les niveaux les plus bas.
C'est le mystère de : "L'homme juste tombe sept fois et se relève" (Michlé 24,16), et de : "les âmes [de convertis] qu'ils (Avraham et Sarah) avaient créées à 'Haran".
Ce concept s'applique à la fois à ce monde et à l'autre, car le tsadik revient dans des incarnations ultérieures pour élever les individus qui sont des ramifications (litt. nitsoutsot) de ses branches, afin qu'elles soient toutes réparées.
Cependant, au début, il ne veut pas descendre, car il a peur de ne pas revenir et de commettre des fautes. Ainsi, ils lui promettent qu'il ne fautera pas.
[Toldot Yaakov Yossef - 'Hayé Sarah - p.21b ]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2017/07/25/quelle-est-lorigine-premiere-des-convertis

"Ne te réjouis pas mon ennemi, car si je suis tombé, je me lève, si je suis assis dans les ténèbres Hachem est une lumière pour moi" (Mikha 7,8)

-> Le midrach (Téhilim 22) explique que l'un mène à l'autre : si je n'étais pas tombé alors je n'aurais pas pu m'élever, et si je n'avais pas été assis dans l'obscurité alors je n'aurais pas pu bénéficier de la grande lumière de Hachem.

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,5) écrit qu'une personne qui a une solide émouna en Hachem, doit avoir conscience que dans ses moments les plus difficiles, l'obscurité qui est sur elle va lui permettre d'atteindre la plus grande lumière possible.
Ceci fait partie des plans Divin qui échappent à notre compréhension (nous ne sommes pas D.!).

[chez les juifs une journée commence le soir. En effet, pour un juif une période d'obscurité est le chemin nécessaire pour atteindre la plus grande des illuminations (le plein jour!)
A l'image d'une plante qui doit être dans la terre (souvent noire) pour pouvoir s'épanouir au grand jour.]

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-> [Hachem dit à Yaakov: ] "Ta descendance sera comme la poussière de la terre ; et tu déborderas, à l’ouest et à l’est, au nord et au sud ; et toutes les familles de la terre seront bénies par toi et par ta prospérité." (Vayétsé, 28,13-14)

-> Lorsque Yaakov se met en route et quitte la terre d’Israël pour l’exil, long et démoralisant, Hachem lui apparaît et le rassure quant à l’avenir de ses descendants. Cette promesse, prise au sens simple, signifie que le peuple juif sera aussi nombreux que la poussière de la terre, et s’étendra donc sur tout le pays d’Israël.
Le "problème" de cette interprétation est la comparaison du peuple juif à la poussière que l’on piétine et qui n’est donc pas la substance la plus respectable et respectée.
=> Si la Torah veut faire allusion à la grandeur future que connaîtra le peuple juif, pourquoi ne pas employer une métaphore plus positive (les étoiles par exemple, comme ce fut le cas lors de la promesse d’Hachem à Avraham)?

Le Sforno explique que la Torah utilisa délibérément le terme "poussière", pour évoquer l’époque où le peuple juif atteindra le niveau le plus bas aux yeux des autres nations ; alors, seulement, le peuple juif "débordera" sur la terre d’Israël.

Il ajoute que la Délivrance Finale n’aura lieu que lorsque les Juifs seront perçus comme des "moins que rien" par les non-juifs.
Cette idée est exprimée dans la guemara (Sanhédrin 98a) qui affirme : "Si tu vois une génération où les souffrances débordent comme une rivière, alors garde espoir, comme dit le prophète Isaïe : "Quand cela deviendra comme un fleuve étroit… Le Rédempteur viendra à Tsion" (Yéchayahou chap.59)".
La guémara nous apprend que le Machia’h ne viendra qu’à la suite de terribles épreuves, quand les choses ne pourront plus empirer.

[ainsi plutôt que de désespérer de notre dure situation, on doit au contraire se réjouir que c'est le signe de notre Délivrance imminente! ]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2018/12/08/7616

"La raison pour laquelle il est permis à un pauvre d'amener un sacrifice (korban) plus petit qu'un riche, est parce que la pauvreté est en soi une expiation, et à travers elle il est déjà nettoyé de son péché."

[Rabbi Shalom Mordé'haï Schwadron - le Maharcham (dans son Téhélet Mordé'haï)]

(D. dit à Moché) : "Parle à ton frère : qu’il n’entre pas à toute heure dans le sanctuaire … afin qu’il ne meure pas ; car Je me manifeste dans un nuage au-dessus du couvercle de l’arche" (A’haré Mot 16,12)

-> Qui pourrait se comparer à Aharon, le Cohen Gadol, désigné par Hachem en personne?

Sa stature morale était absolument inégalable.
De plus, avant d'entrer dans le Saint des saints, il s'isolait pendant 7 jours consécutifs : "un isolement de sainteté" (selon les termes de la Tossefta Para - chap.2).

Malgré tout, la Torah lui adresse ici une mise en garde extrêmement stricte : "Qu'il n'entre pas à tout heure dans le Sanctuaire!"
Pourquoi cela?

Rachi de répondre sur notre verset : "Puisque Ma majesté s’y révèle : qu’il prenne garde de ne pas s’habituer à entrer (dans le sanctuaire)"

En effet, toutes ses perceptions dans ce lieu de sainteté exceptionnelles pourraient être affaiblies ou éteintes, à cause de l'accoutumance.
=> On apprend de là que l'accoutumance est le plus grand ennemi de tout sentiment de sainteté (kédoucha) et d'élévation spirituelle, même pour un homme aussi kadoch qu'Aharon.

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-> "Et quand viendra le peuple devant Hachem, lors des solennités celui qui sera venu (au Temple) par la porte du nord, pour se prosterner, sortira par la prote du sud, et inversement. On ne repassera pas la porte par laquelle on sera venu, mais on sortira par la porte opposée" (Yé'hezkiel 46,9)

-> Le Yaabets (commentaire sur Pirké Avot 1,4) de nous enseigner :
"Hachem exige que l'on ne voie pas la même porte à 2 reprises, de crainte de finir par la considérer comme la porte de notre demeure, et à prendre les murs du Temple pour ceux de notre maison ...

La faute du Veau d'or est une conséquence de cette conduite : comme la Tente d'assignation était au milieu du campement, ils finirent par la mépriser et à réclamer d'autres dieux.
Conscient de ce problème, Moché fit installer la Tente à l'extérieur, loin du campement."

-> Rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar) explique que l'accoutumance est le pire ennemi du désir de sainteté et d'élévation.
Lorsque l'homme voit s'ouvrir devant lui de hautes dimensions spirituelles, que des éclairs de sainteté commencent à poindre, la routine vient éteindre ces flammes avec ses torrents de froideur, et étouffer jusqu'à la dernière étincelle.

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-> "Il est dans la nature de l'homme d'avoir du dégoût pour les choses faites régulièrement.

L'homme peut en arriver à dédaigner son maître et même la Torah (qu'il a étudiée).
C'est pourquoi, tu ne dois pas dire : 'J'ai déjà entendu cette parole de Torah de nombreuses fois!', mais (au contraire) : 'Bois leurs paroles (des sages) avec avidité' (Pirké Avot 1,4), comme si tu ne les avais jamais entendues."
[le Yaabets - Pirké Avot 1,4]

Ainsi, pour toute personne étudiant assidûment et régulièrement la Torah, il existe un danger puissant de s'en lasser et de finir par dédaigner le maître et la Torah (que D. nous en préserve), à cause de l'habitude.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 6a) disent que même si un homme seul est assis pour étudier la Torah, alors la présence divine est avec lui.
Ainsi, ne permettons pas à l'habitude d'éteindre notre conscience d'être en présence du Roi des rois : Hachem.

Dans nos prières par exemple, notre bouche nos lèvres continuent à adresser à D. des louanges, mais l'accoutumance refroidit l'enthousiasme et la ferveur.
Elle efface du cœur toute émotion.

=> Notre principal devoir consiste à alimenter continuellement nos émotions spirituelles, et veiller à ce que jamais la flamme du cœur ne s'éteigne.

[chacun doit utiliser des techniques qui lui parlent. Par exemple, à la fin de la amida on peut faire un ajout de prière personnel différent à chaque fois : pour un autre enfant, un autre sujet, ... afin de rendre à nos yeux nouvelle et nécessaire cette prière.]

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-> Dans le désert, chaque jour, le peuple d'Israël recevait la manne, qui tombait du ciel. A force d'habitude, il a commencé à se lasser de don miraculeux, et il se plaignit même : "Et nous sommes excédés de cet aliment misérable" ('Houkat 21,5).

Cependant, arrivés en terre d'Israël après 40 ans dans le désert, la manne cessa de tomber et il est écrit à ce sujet :
"La manne cessa de tomber le lendemain parce qu'ils avaient à manger du blé du pays ; les enfants d'Israël n'eurent plus de manne et ils se nourrirent dès cette année des produits de la terre." (Yéhochoua 5,12)

Rachi de commenter :
"Donc s'ils avaient eu (encore) de la manne, ils n'auraient pas mangé de ce blé, car ils préféraient la manne."

=> Ainsi, mangeant de la manne jour après jour, ils y étaient tellement habitué qu'ils ne savaient plus l'apprécier et l'ont même dédaignée.
Ce n'est que lorsqu'elle a cessé de tomber qu'ils ont reconnu ses avantages et regretté l'absence de cette nourriture aux qualités exceptionnelles.

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-> "As-tu trouvé du miel? Manges-en à ta suffisance (modérément) de peur de t'en rassasier et tu le rejetterais.
Espace tes visites dans la maison de ton ami ; il pourrait en être rassasié (saturé) et finir par t'en vouloir ou te haïr"
[Michlé 25,16-17]

Rachi enseigne sur cette juxtaposition de versets :
"Si tu trouves du miel dont le goût est agréable à lécher, n'en consomme pas (beaucoup) de peur de t'en rassasier et d'en vomir.
De même, retiens-toi d'aller chez ton ami jour après jour, de peur qu'il ne soit rassasié (de tes visites) et ne t'en veuille".

=> Ainsi, même notre ami le plus proche peut se changer en ennemi par la faute de l'habitude, car la nature humaine se lasse de la routine au point d'en éprouver de la répugnance.

"Moché dit : 600 000 hommes à pied, c'est le peuple au milieu duquel je suis" (Béaaloté'ha 11,21)

-> Le midrach nous rapporte que lorsque Pharaon a décrété que les bébés juifs devaient être jetés dans le Nil, les mères juives les ont alors cachés dans leur sous-sol/cave afin que les égyptiens ne puissent pas les retrouver.
Cependant afin de les débusquer, les égyptiens amenaient leurs propres bébés dans les maisons juives, et les faisaient pleurer, ce qui entraînait les bébés juifs à pleurer également.
C'est alors que les égyptiens prenaient les enfants juifs et les noyaient dans le Nil.

Rav Lévi affirme que 600 000 enfants ont été ainsi jetés dans le fleuve, et cela a poussé Moché à déclarer : "600 000 hommes à pied, c'est le peuple au milieu duquel je suis", et pour chacune de ces 600 000 personnes, un enfant a été jeté dans le fleuve.

-> Le rav Shimshon d'Ostropoli écrit à ce sujet :
En réalité, chacun de ces 600 000 enfants a vécu pendant encore 80 années.
En effet, à la place d'être noyés dans le Nil, ils se sont parfaitement développés dans le fleuve, comme le font les poissons.

Ce miracle a été révélé au grand jour, lorsque les juifs ont traversé la mer Rouge, puisque à ce moment ces enfants qui ont été transportés par les courants d'eau, sont sortis vivant de la mer.
=> Ainsi en plus des miracles sublimes liés à l'ouverture de la mer Rouge, il y a également eu des retrouvailles de chaque juif avec son enfant perdu (persuadé à tord d'être mort noyé!).

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-> Lorsque le machia'h arrivera, il se produira la même chose (ceux qui seront morts reviendront), comme le prophète Mala'hi (3,24) l'écrit : "Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères".

"Moché entendit le peuple pleurer pour ses familles" (Béaaloté'ha 11,10)

-> Selon nos Sages, si une personne meurt sans avoir fait téchouva, alors Hachem prend son âme et l'a fait se réincarner sous la forme d'un animal casher.
Par la suite, lorsqu'il sera égorgé par une bonne ché'hita, cela va permettre à cette âme de recevoir une expiation totale.

-> Le 'Hatam Sofer nous enseigne :
Pendant la 9e plaie, celle de l'obscurité, nos Sages nous rapportent que les 4/5e des juifs sont morts en raison d'un manque de croyance totale en la délivrance imminente, promise par Hachem.

Ces âmes ont toutes été placées dans les corps des animaux que les juifs ont pu prendre avec eux, lorsqu'ils ont quitté l'Egypte.

Par la suite dans le désert, lorsque les juifs se sont plaints et ont demandé de la viande (à la place de la manne), Moché qui accorde toujours le bénéfice du doute, a compris de leur demande désespérée que ce qu'ils voulaient véritablement, c'était de pouvoir égorger leurs animaux afin de libérer les âmes des nombreux juifs qui avaient pu périr durant la plaie de l'obscurité, juste avant la sortie d'Egypte.

Ainsi, le verset ci-dessus : "Moché entendit le peuple pleurer pour ses familles" = Moché croyait que les juifs pleuraient pour une indignation bien fondée : ils désiraient véritablement pouvoir aider les âmes perdues de leurs proches, et la manière d'y procéder était en consommant leurs animaux.
C'est pour cela qu'ils pleuraient et demandaient de la viande. [certes la manne c'est super, mais comment pouvons-nous la manger sans s'occuper de nos frères juifs "prisonniers" dans nos animaux!]

Malheureusement, ce n'était pas les intentions véritables des juifs, et Hachem, dans Sa sagesse infinie, était capable de le discerner.
Il savait que leurs intentions n'avaient rien d'honorable, qu'ils voulaient manger de la viande uniquement afin de satisfaire leurs désirs personnels.
C'est pourquoi il est écrit dans la suite de ce verset : "la colère de Hachem s'enflamma grandement, et aux yeux de Moché, c'était mal".

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-> "Maintenant, nous sommes exténués, nous manquons de tout : point d’autre perspective que la manne" (11,6)

Le ‘Hida (Pné David) explique :
La nourriture de l’âme se trouve dans les bénédictions sur la nourriture, car le corps profite de la nourriture et de la boisson, et l’âme profite des bénédictions.
C’était donc de cela qu’ils se plaignaient, en disant : Nous nous souvenons du poisson que nous mangions en Egypte gratuitement et des courgettes, ... car il faut dire une bénédiction sur chacune de ces choses individuellement, et maintenant "nous manquons de tout", notre âme n’est plus nourrie de rien, "point d’autre perspective que la manne".
Certes, elle prend le goût de tout ce que nous voulons, mais cela ne nous oblige pas à dire des bénédictions.

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-> "Hachem fut très en colère et ce fut mauvais aux yeux de Moché" (11,10)

Le Min’ha Béloula donne une raison de la signification du changement de langage dans le verset, qui dit que Hachem "fut très en colère" alors qu’à propos de Moché il est simplement dit que c’était mauvais à ses yeux.
C’est que Moché jugeait les bnei Israël favorablement. Il pensait que lorsqu’ils demandaient "qui va nous donner de la viande", ils désiraient vraiment manger beaucoup de viande.
Il ne les a pas soupçonnés de chercher un moyen de nier la providence Divine de Hachem, c’est pourquoi ce n’était pas tellement grave à ses yeux.

Mais Hachem, qui sonde les reins et les cœurs, savait ce qu’ils avaient dans le cœur. Ce n’est pas à la viande qu’ils pensaient, mais ils voulaient tout renier.
Lorsqu’ils disaient "qui va nous donner de la viande", ils voulaient dire : "qui est celui qui a le pouvoir de nous fournir de la viande?"
C’est pourquoi "Hachem fut très en colère". Mais "ce fut mauvais aux yeux de Moché", c’est-à-dire que Moché ne voulait pas les juger défavorablement, il pensait qu’ils voulaient manger beaucoup de viande.
C’était mauvais à ses yeux qu’ils pleurent à propos de la nourriture comme des bébés, mais il ne s’est pas fâché contre eux à la manière dont Hachem S’est fâché.

"Hachem est passé par dessus les maisons des enfants d'Israël, lorsqu'Il a frappé les égyptiens, mais nos maisons Il [les] a sauvées" (Bo 12,27)

-> Le mot Pessa'h vient du fait que Hachem est passé (passa'h - פָּסַח) sur les maisons des juifs, entraînant qu'aucun juif ne soit mort pendant cette nuit (même de mort naturelle!).

=> Est-ce que nous devons comprendre cela de façon littérale : Hachem est passé directement au-dessus des maisons, tout en punissant les 1ers nés égyptiens?

-> Rabbi Moché de Sassov enseigne qu'en réalité c'est exactement ce qui s'est déroulé.

Lorsque Hachem arrivait à une maison égyptienne, immédiatement il ressentait l'impureté et le manque total de spiritualité qu'il y avait.

Lorsque Hachem arrivait à une maisons d'une famille juive, Il percevait la sainteté qui y rayonnait.
La beauté d'une maison juive, lieu remplie de mitsvot, et possédant un niveau de sainteté élevé, a tellement rendu heureux Hachem, que pour ainsi dire, à chaque fois qu'Il passait sur une maison juive Il s'est mis à danser, et à chanter joyeusement : "Ici vit un juif! Ici vit un juif!"

=> Ainsi, Hachem est littéralement passé sur le toit des maisons juives [y restant, y dansant et exprimant sa joie d'avoir un tel peuple!]
==> Le mot Pessa'h va donc bien au-delà d'un simple passage, puisqu'étant une déclaration d'amour Divine à notre égard!
Combien devons-nous nous en réjouir, en être fier et agir en responsabilité!!

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-> Lorsque Hachem décida de sortir Ses enfants d'Egypte, ces derniers avaient atteint la 49e porte d'impureté. Ils n'avaient pas la capacité de fournir le moindre effort pour créer un éveil à partir du monde d'en bas.
Ils étaient dénués de toute mitsva. Ainsi, dans l'immensité de Sa miséricorde, Hachem les sortit d'Egypte par de grands prodiges et par un éveil supérieur sans même que ne précède un éveil du monde ici-bas.

C'est le sens du verset : "Hachem sautera par-dessus la porte" (Bo 12,23) = c'est-à-dire que d'habitude, Hachem demande avant tout : "Ouvre-Moi une ouverture de téchouva grande comme le chas d'une aiguille, et Moi [alors] Je te ferai une ouverture telle que des charrues et des bœufs pourront rentrer à l'intérieur" (midrach Chir haChirim rabba).
Or ici, Hachem sauta par-dessus la porte sans même que les Bné Israël n'aient provoqué un éveil de leur part, ce qui est contraire aux lois spirituelles qui régissent tous les mondes.
[...]
Hachem réalisa un acte de bonté immense avec le peuple d'Israël. Car en "sautant" le premier degré de réparation qui incombe à l'homme, "éloigne-toi du mal" (Téhilim 34,15) pour espérer en la délivrance, Hachem éleva Son peuple du fond du puits jusqu'au sommet de la montagne : "... et fait le bien" (Téhilim 34,15).
C'est le sens du verset : "Hachem sauta au-dessus des portes d'Israël" = Hachem les éleva immédiatement au niveau des portes de la sainteté en comblant les 49 niveaux d'impureté, puis Israël se redressa durant les 49 jours qui séparèrent la sortie d'Egypte du don de la Torah.
[rav Pin'has Friedman - Shvilei Pinhas]