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"Telle sera la loi (torat) du métsora le jour de sa purification ; il sera amené au Cohen" (Métsora 14,2)

-> Rachi (Vayikra 13,2) : "C'est un décret de la Torah : les marques de tsaraat ne peuvent être déclarées impures ou pures que par un Cohen.

-> Le midrach (Torat Cohanim Métsora 5) enseigne que lorsqu'un Cohen voit une personne frappée de tsaraat, il doit lui expliquer que ses fautes sont la cause de son mal et qu'elle peut guérir en se repentant et en changeant de voie.
Le Cohen lui apprend aussi comment éviter la tsaraat à l'avenir.

Un juif dont la tsaraat demande l'intervention d'un Cohen montre qu'il n'est pas capable de changer lui-même ou ne veut pas changer seul.

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-> La michna (Négaïm 3,1) enseigne que si le Cohen ne connaît pas les halakhot relatives à la tsaraat, il doit demander à un érudit de la Torah d'examiner la marque.
Si l'érudit tranche que c'est effectivement une marque de tsaraat, il le dit au Cohen, et c'est le Cohen qui déclare la personne impure.
Entre le moment où l'érudit a statué et le moment où le Cohen déclare la personne impure, elle reste pure.

Ce phénomène est toute à fait exceptionnel : pour toutes les autres mitsvot, la halakha est fixée par les érudits, quelle que soit leur ascendance (Cohen, Lévi, Israël).

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-> Le Kli Yakar (Vayikra 14,2) enseigne :
"La tsaraat n'a ni causes naturelles ni remède naturel.
Quiconque est frappé de tsaraat doit nécessairement comprendre que c'est un acte de D. et que la seule solution est d'abandonner ses mauvaises voies.
Il doit consulter un Cohen pour savoir que faire, qu'il le veuille ou non.

C'est pourquoi la Torah dit : "Il sera amené chez Aharon, le Cohen", et non pas : "Il se rendra chez Aharon, le Cohen".
Cet homme ne veut pas vraiment y aller et ne désire pas vraiment changer.
C'est cette affreuse marque sur sa peau qui l'amène contre son gré chez le Cohen, parce qu'il se rend compte qu'il n'a pas de choix.

Si cet homme avait été prêt à prendre leçon, il serait devenu un "disciple de Aharon", aimant et recherchant la paix, plutôt que de médire et de causer des querelles.
Il aurait pris exemple sur l'humilité d'Aharon plutôt que d'être orgueilleux et de se croire le droit de parler des fautes d'autrui.
Il aurait été généreux et bienveillant au lieu d'être envieux des possessions d'autrui."

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-> Selon le Méïri (commentaire sur la guémara Sotah 3a), la finalité de toute punition dans ce monde est d'inciter les fauteurs à se repentir, et dans le cas contraire, s'ils s'obstinent à ne pas tenir compte des avertissements de D., ils seront soumis à des sanctions de plus en plus sévères.

-> A ce sujet, le Messilat Yécharim (chap.5) dit : "Il est logique que si un homme est inspiré [à se rapprocher de D.] par sa propre introspection et son étude de Torah, il n'aura pas besoin d'être soumis à des souffrances physiques.
Il se repentira certainement sans elles, simplement parce que son étude l'amènera à ressentir le besoin de se repentir pour ce qu'il a fait de mal".

-> "La tsaraat affectant les maisons et les vêtements n'est pas un phénomène naturel.
Elle n’apparaît qu'aux époques où l'ensemble du peuple juif vivait en parfaite harmonie avec D. et était digne de voir résider Sa présence en son sein.
Lorsqu'un individu, ne méritait plus cette proximité, D. le lui indiquait en frappant ses biens de décolorations laides."
[Ramban ; Sforno]

[la punition est une expression de notre proximité avec Hachem. En effet, plutôt que de nous laisser librement nous enfoncer (payant l'addition à la fin), à la moindre de nos fautes Il souhaite que nous fassions téchouva, et qu'ainsi nous puissions revenir proche de Lui. ]

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-> "D. punit de façon douce.
[La tsaraat] atteint d'abord la maison [du fauteur]. S'il se repent, il lui faudra seulement enlever des pierres atteintes et si non, il devra démolir toute la maison.
Si cela l'amène au repentir, fort bien, sinon la tsaraat atteint ses vêtements.

S'il se repent, il doit seulement déchirer la partie atteinte des habits, sinon il devra brûler le vêtement tout entier. Si cela l'encourage à se repentir, fort bien, sinon la tsaraat atteint son corps.

S'il se repent, [la marque] disparaît et il retourne à une vie normale, sinon il sera forcé à vivre seul, hors des murs de la ville."
[la Tossefta Négaïm 6,7]

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-> "Il est difficile pour D. de faire du mal à l'homme, aussi que fait-Il? ...

Il commence par frapper sa maison.
Si l'homme se repent, fort bien, sinon Il atteint ses vêtements ...
Si l'homme se repent, fort bien, sinon [les marques] apparaissent sur son corps."
[midrach Tan'houma Tazria 10]

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-> "Quand une personne dit du lachon ara, les murs de sa maison sont atteints.
Si elle se repent, la maison est purifiée.

Si elle persiste dans sa méchanceté jusqu'à ce que la maison soit démolie, les meubles de cuir dans sa maison, sur lesquels elle s'assoit et se couche, sont atteints.
Si elle se repent, ils sont purifiés, mais si elle persiste dans sa méchanceté jusqu'à ce qu'ils soient brûlés, les vêtements qu'elle porte seront atteints.

Si elle se repent, ils sont purifiés, mais si elle persiste dans sa méchanceté jusqu'à ce qu'ils soient brûlés, sa peau sera atteinte et elle sera frappée de tsaraat".
[Rambam - Hilkhot Toumat Tsaraat 16,10]

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+ Le but principal de la tsaraat est de servir d'avertissement, plutôt que de punition :

1°/ La maison (1er avertissement) :

-> "Le Cohen sortira de la maison à l'entrée de la maison et il isolera la maison durant 7 jours" (métsora 14,38)

-> "Et si la plaie revient et se développe dans la maison après qu'il a enlevé les pierres" (métsora 14,43)

On constate que Hachem nous laisse un maximum de temps pour faire téchouva (on se basera sur le Rachi v.14;44) :
- avant que le Cohen ne vienne examiner la marque, la maison est totalement pure et on a alors la possibilité de sortir toutes ses affaires pour éviter qu'elles ne deviennent impures par contamination ;

- après la 1ere visite du Cohen, qui constate visuellement une tâche de tsaraat, on ferme totalement la maison (mise en quarantaine) pensant une période de 7 jours (cf. v.14,38) ;

- le Cohen revient une 2e fois et s'il constate que la tâche n'a pas évolué, il laisse de nouveau la maison isolée pendant 7 jours ;

- Après ces 2 semaines, le Cohen revient une 3e fois, et s'il constate que la tâche a progressé, on enlèvera les pierres sur lesquelles se trouvent la plaie. On y mettra de nouvelles et on enduira la maison de ciment (cf. v.14,40-42).
On laissera alors la maison fermée pendant une nouvelle période de 7 jours.

Selon les mots de Rachi : "Si l’affection revient, on démolira. Si elle ne revient pas, on présentera les oiseaux (en sacrifice), car les périodes d’observation des affections ne durent jamais plus de trois semaines."

=> Pour la tsaraat sur la maison, Hachem nous laisse jusqu'à 3 semaines, où nous devons subir le regard des autres (Oh le fauteur!) et vivre en dehors de notre maison (qui est menacée d'être détruite).
Tout cela doit nous faire prendre du recul, nous briser notre égo, afin de nous amener à faire téchouva, et repartir sur de nouvelles bases.

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+ "Le Cohen ordonnera qu'on vide la maison avant que le Cohen vienne examiner la marque, afin que tout ce qui est dans la maison ne devienne pas impur. Après quoi le Cohen viendra voir la maison" (métsora 14,26)

-> Le Sforno de commenter : "On videra la maison, et le Cohen ne doit pas venir plus tôt.
Pendant ce temps, le propriétaire aura le temps de prier et de se repentir, et le Cohen aussi aura le temps de prier."

=> En ordonnant de vider la maison, on accorde du temps pour faire téchouva et prier.

Les conséquences de la tsaraat commence à devenir vraiment concrètes et se matérialisent. Notre maison qui est une partie de nous (vu le temps qu'on y passe, les efforts investis pour la construire, ...) est mise en quarantaine aux yeux de tous : quelle honte!
Lorsque notre orgueil se casse, nous pouvons alors faire rentrer Hachem dans notre vie, puisqu'on lui laisse enfin de la place pour venir (notre égo étant parti)!

Par ailleurs, la conscience que le Cohen prie également pour lui, va injecter de l'espoir : "Tu es vraiment quelqu'un de bien, tu es aimé par la classe la plus haute du peuple juif (les Cohanim). Certes tu as fauté, mais on est impatient de te retrouver parmi les juifs après ta téchouva!"

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-> "Rabbi Méïr dit : Qu'est-ce qui deviendrait impur? S'il s'agit d'objet de bois, de vêtement et d'objet de métal, il peut les tremper (dans un mikvé) et ils seront purifiés.
[Les aliments peuvent être consommés même s'ils sont impurs]

Ainsi, de quoi se soucie la Torah? De ses objets d'argile [qu'on ne peut pas purifier]."
[michna Négaïm 12,5 - citée par Rachi]

=> Même envers un pécheur, Hachem souhaite lui épargner la moindre perte.
Si D. se montre si compatissant à l'égard des pécheurs qu'Il frappe de tsaraat, à plus forte raison Il prendra les justes en pitié.

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-> La guémara (Yoma 11b) dit que la tsaraat frappe une maison pour punir son propriétaire de son avarice.

Le Cohen ordonne de vider la maison, exposant aux yeux de tous les biens.
La médisance peut avoir pour origine l'avarice (refuser de prêter/donner quelque chose), et dans ce cas l'avertissement de D. est clair, obligeant à faire téchouva pour éviter une honte publique (puisque ses biens seront exposés aux yeux de tous, il ne peut alors plus prétendre n'avoir rien à donner/prêter!).

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-> "S'il est pauvre et n'a pas les moyens" (Métsora 14,21)

=> A propos de certains sacrifices, la Torah propose au pauvre d'apporter une offrande moins chère. Mais si un riche apporte un sacrifice de pauvre, certaines opinions considèrent qu'il est quitte. En revanche, concernant un Métsora riche, tous les avis pensent que s'il apporte un sacrifice de Métsora pauvre, il n'est pas quitte. Pourquoi cette différence?

En fait, l'une des raisons que la guémara (Yoma 11b) rapporte pour lesquelles la tsara'at frappait une personne, c'était à cause de l'avarice. Or, il est clair que si un riche souhaite apporter un sacrifice de pauvre, c'est qu'il est atteint d'avarice et qu'il redoute de dépenser de l'argent.
Ainsi, cela prouve qu'il n'a pas encore corrigé ce défaut qui est une des causes de la Tsara'at. Si un homme n'a pas réparé la cause de sa faute, son sacrifice ne peut être valable. L'offrande ne répare la faute que de celui qui s'est repenti.
[rav Yaakov Landau]

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+ Autres raisons de la présence de tsaraat sur les maisons :

-> "Rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne : lorsque les Cananéens ont entendu que les enfants d'Israël arrivaient, ils ont caché leur biens dans leurs maisons et dans leurs champs ... Qu'a fait D.?

Il envoyait des marques sur une maison, [son propriétaire] la démolissait et y trouvait un trésor"
[midrach Vayikra rabba 17,6]

=> Objectif : révéler un trésor caché.

-> Selon le Zohar Tazria 50a), les Cananéens ont construit leurs maisons dans l'intention de les utiliser pour l'idolâtrie, D. frappait leurs demeures de tsaraat pour les détruire.

=> Objectif : purifier de l'idolâtrie.

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2°/ Les habits (un pas plus loin avant d'atteindre le corps) :

-> La guémara (Shabbath 142a) enseigne : "Les habits portés par un homme sont considérés comme une partie de son corps et lorsqu'il marche dehors le Shabbath, on ne considère pas qu'il transporte ses vêtements."

On met les vêtements de côté pendant 7 jours, et c'est seulement s'il n'y a pas eu de téchouva que la personne devra les brûler.

-> Une maison n'est démolie qu'après 3 isolements de 7 jours, par contre les vêtements mis en quarantaine pendant 2 semaines sans changement sont détruits (Tazria 13,55).
Si la tsaraat s'étend sur des vêtements pendant la quarantaine, ils doivent être brûlés

-> tsaraat : il y a une étape de mise en quarantaine de 7 jours.
Le Séfer ha'Hinoukh (169) explique que la Torah donne au pécheur une période de 7 jours pour réfléchir à sa situation et aux causes qui ont pu lui faire mériter cette punition.

=> Ainsi, le but de la tsaraat n'est pas de punir le fauteur mais de lui faire prendre conscience qu'il doit se corriger pour renouveler sa relation avec D.

[c'est comme si Hachem lui parlait par signes : J'ai vraiment envie de te sentir proche de Moi, tu me manques ... alors modifie juste ton comportement!]

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3°/ Sur la peau de la personne :

-> Le métsora doit se conduire de façon à être reconnu et évité.
Il doit s'habiller et se comporter comme un endeuillé, afin de s'affliger et de se repentir des actes qui lui ont valu cette affliction.
[Ibn Ezra]

-> "Il criera : "Impur! Impur!" Tous les jours où la plaie sera sur lui, il restera impur ; il est impur. Il demeurera isolé, sa résidence sera en dehors du camp." (Tazria 13,46)

-> Cette proclamation doit faire connaître son affection afin que les autres prient pour lui. (guémara Moèd Katan 5b).

Savoir que l'on a besoin, que l'on peut compter sur des proches dans des situations difficiles, aide à se dire : "Quel crétin j'ai été de mal me comporter avec des personnes qui m'aiment tant!!"

-> De même qu'il a créé un faussé entre des personnes, de même il est isolé de tous (Rachi - Arakhin 16b).
Cela doit l'amener à prendre conscience de ses actes de leurs conséquences.

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-> "Le jour où le métsora revient avec des remords et la décision de se repentir de ses fautes est : "le jour de sa purification, le métsora sera amené au prêtre" (Métsora 14,2)."
[Zohar - métsora 53a]

-> Détaillant le processus de purification du métsora, la Torah dit : "L'un des oiseaux sera égorgé ... et il enverra l'oiseau vivant sur un champ ouvert" (Métsora 14,5-7)

Pourquoi un oiseau doit-il être égorgé et l'autre mis en liberté?

Selon le midrach (Tan'houma métsora 3), cela sous-entend que si le métsora se repent de ses fautes, son affliction ne reviendra pas à lui [de même que l'oiseau libéré ne reviendra pas à son point de départ]."

[l'oiseau égorgeait renvoie au lachon ara que nous avons commis, que nous regrettons au point qu'il soit comme mort de nous-même (je regrette, plus jamais ça!).
L'oiseau qui s'élève représente nos aspirations à changer et à agir plus d'une façon plus élevée (je vise le Ciel!) ]

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-> "Il renverra l'oiseau vivant" (Métsora 14,7)

=> Le Métsora devait utiliser 2 oiseaux pour sa purification. Il en abattait un, et le 2e était épargné. Ainsi, puisque le 2e restait vivant, il est logique qu'il allait être libéré et renvoyé dans la nature. Pourquoi le verset a-t-il besoin de l'expliciter?

-> En fait, on peut l'expliquer de façon morale. Dans le processus de purification, on immergeait l'oiseau qui allait rester vivant dans le sang de l'oiseau que l'on a abattu. Or, quand quelqu'un "se trempe" dans le sang de son prochain, et que la vie d'autrui lui est nullement importante, il ne devrait pas pouvoir se trouver parmi les autres personnes, car il leur sera dangereux. Et on a donc besoin d'un verset particulier pour lui permettre de retrouver sa liberté et être "renvoyé" dans la société.
[rav Moché Aharon Stern]

"Vous (les Cohanim) éloignerez les enfants d’Israël de leur impureté" (Métsora 15,31)

Le terme "Véhizartem" (והזרתם), que l'on a traduit par : "vous éloignerez" (de par la racine Zar), peut aussi se traduire : "Vous couronnerez" (de par la racine Zer).

En effet, la Torah demande aux Cohanim de rapprocher les juifs de la Thora et de les conduire à se repentir par amour pour Hachem.
Or, nos Sages (guémara Yoma 86b) enseignent que celui qui se repent par amour, ses fautes deviennent des mérites. Ainsi, même l’impureté et les fautes du peuple deviendront source de grandeur et de fierté, telle une couronne.

"Vous couronnerez les enfants d’Israël de leur impureté" = c’est-à-dire que leur impureté même, deviendra une couronne et une gloire, car vous les conduirez à se repentir par amour d'Hachem de sorte que leurs fautes deviendront des mérites.

[rabbi 'Hanokh Tzvi haCohen de Bendin]

"Le Cohen regardera la plaie ... et le Cohen le regardera et le déclarera impur" (Tazria 13,3)

Pourquoi la Torah répète-t-elle à 2 reprises que le "Cohen regardera"?

Selon le Messekh 'Hokhma, cela fait allusion au fait que le Cohen doit voir 2 choses avant d'émettre une décision sur une plaie.
Tout d’abord, il doit regarder la tâche pour déterminer si elle est pure ou non.
Mais en plus de cela, il doit voir aussi si le moment est apte à rendre impur cette personne.
En effet, nos Sages disent que pendant les 7 jours qui suivent le mariage d’une personne ou encore pendant une fête juive, le Cohen ne rendait pas impur un lépreux, pour ne pas l’affliger dans un jour de joie.

=> Ainsi, même si le Cohen "regarder" que la plaie est impure, il devra en plus voir si c’est un moment où il peut le rendre impur avant de décréter que ce lépreux le soit.

-> Selon Rabbi 'Haïm Kofman, on apprend de là une règle fondamentale dans la vie.
Lorsque l'on observee un défaut (une plaie) chez notre prochain, avant de lui en parler, nous devons d'abord regarder sa personne. En effet, nous devons prendre en considération l'état de sa vie actuelle, son humeur, ... pour définir si c'est le moment opportun pour lui faire des remontrances, lui donner notre avis sur son comportement.

Parfois nous voulons bien faire par amour pour autrui, nous laissons alors notre cœur parler, mais nous oublions de vérifier si c'est le bon moment, si c'est les bons mots pour le faire.
=> A l'image du Cohen, nous devons être attentifs à 2 reprises, avant d'émettre notre opinion, afin d'éviter de détruire autrui plutôt que de contribuer à l'améliorer.

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°360) enseigne :
"J’ai vu dans le livre du Rav ‘Haïm Eizik sur le verset "le cohen regardera" : "Le cohen regardera la plaie" : il est écrit plus de 10 fois "regardera" (véra'a) à propos du cohen, et il est écrit une seule fois que le cohen "le verra" (véraahou) (Tazria 13,3), ce qui veut dire qu’il ne suffit pas que le cohen voie si la plaie a changé, mais il doit aussi voir si le visage du lépreux a changé, il faut qu’il voie que toute la personnalité s’est améliorée, pendant le temps qu’il a passé isolé de tous, même des autres lépreux, qu’il constate que tout cela l’a mené à des pensées de repentir. Car les plaies sont un châtiment et une réparation de la faute. Si la plaie a changé, c’est un signe qu’il s’est un peu amélioré, mais il faut que cela aille plus loin, il faut que la modification soit sensible, que l’homme lui-même ait changé dans toute sa personnalité."

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-> Le Choul'han Aroukh (Ora'h Haïm 143,4) statue que si une erreur est trouvée dans un Séfer Torah au cours d'une lecture, alors nous devons prendre un autre Séfer Torah pour terminer sa lecture.
Cependant, le rav Bétsalel Stern rapporte la coutume que si l'on trouve une erreur dans un Séfer Torah durant la 1ere fois où celui-ci est utilisé, alors la communauté doit continuer et terminer la lecture dans ce même Séfer Torah (sans changer).

Il explique que c'est comparable à l'enseignement de la michna (Négaïm 3,2), où si un fiancé développe des plaies qui peuvent être assimilées à de la tsaraat, alors pendant la période des 7 jours de réjouissance qui suit le mariage, le Cohen n'a pas le droit de statuer sur sa situation.
=> Ainsi, de même que temporairement nous fermons les yeux sur les défauts du 'hatan afin de lui permettre de commencer son mariage dans un esprit rempli de joie, de même nous ignorons brièvement l'erreur dans le Séfer Torah pour permettre à son inauguration de se faire dans une joie totale.

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°360) enseigne :
"J’ai vu dans le livre du Rav ‘Haïm Eizik sur le verset "le cohen regardera" : "Le cohen regardera la plaie" : il est écrit plus de 10 fois "regardera" (véra'a) à propos du cohen, et il est écrit une seule fois que le cohen "le verra" (véraahou) (Tazria 13,3), ce qui veut dire qu’il ne suffit pas que le cohen voie si la plaie a changé, mais il doit aussi voir si le visage du lépreux a changé, il faut qu’il voit que toute la personnalité s’est améliorée, pendant le temps qu’il a passé isolé de tous, même des autres lépreux, qu’il constate que tout cela l’a mené à des pensées de repentir. Car les plaies sont un châtiment et une réparation de la faute. Si la plaie a changé, c’est un signe qu’il s’est un peu amélioré, mais il faut que cela aille plus loin, il faut que la modification soit sensible, que l’homme lui-même ait changé dans toute sa personnalité."

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"Le Cohen isolera la plaie de nétek (la tsaraat des cheveux) durant 7 jours" (Tazria 13,31)

Pourquoi la Torah demande-t-elle d'isoler la plaie, et non pas la personne?

-> Le rabbi Zalman Gutman explique que lorsque quelqu'un n'agit pas comme il le faudrait, c'est notre rôle de retirer les plaies conséquentes de notre esprit.
Nous devons conserver proche de notre cœur la personne, et mettre en isolation ce qui a pu nous blesser (la plaie). En effet, naturellement nous faisons l'inverse : garder en nous des arguments pour la détester (elle a fait ça, et ça ...), et la repousser au loin.

Il est écrit : "Juge tout individu favorablement" (dan ét kol adam lékaf zé'hout - Pirké Avot 1,6)
La notion de "tout" (kol) renvoie à la globalité. Cela nous enseigne qu'il ne faut pas juger autrui sur un fait isolé, à un moment précis, mais plutôt en prenant en compte toute sa personnalité, dans une temporalité totale (passé, présent et futur).

On ne parle pas ici de personnes manipulatrices, nocives pour nous, mais b'h, de l'immense majorité des gens qui nous entourent et dont nous devons chercher au maximum à les juger positivement.
Nous devons se focaliser sur ce qu'il y a de beau/positif en eux, et non pas sur leurs plaies (nous avons tous des défauts, des hauts et des bas, des moments de moins bien, un passif de vécu différent, ...), les isolant en dehors du campement de notre conscience, gardant autrui proche de nous.

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"Celui à qui la maison appartient viendra et déclarera au Cohen, en disant : 'Il m'est apparu comme une plaie dans la maison'." (Métsora 14,35)

-> De ce verset, il découle que lorsque la lèpre (tsaraat) va apparaître sur les murs d'une maison qui est trop sombre pour qu'on puisse convenablement enquêter sur son état, les fenêtres ne pourront pas être ouvertes pour permettre à la lumière d'entrer, puisqu'elle doit être examinée par le Cohen avec sa lumière ordinaire.
De même, la michna (Négaïm 2,3) enseigne : "Les fenêtres d'une maison obscure ne peuvent pas être ouvertes pour examiner sa lèpre"

Métaphoriquement, c'est une instruction aux responsables du peuple juif de ne pas rechercher et exposer les défauts de la nation pendant une période d'obscurité, c'est-à-dire durant l'exil, lorsque les gens sont tombés à un bas niveau dans l'observance des mitsvot.
Il faudra toujours rechercher le bénéfice du doute : ce n'est pas de leur faute, mais à cause de leurs souffrances, du semblant éloignement avec D. causé par l'exil, l'influence des non-juifs, ...
[un juif est profondément bon, mais cette situation où Hachem est très caché, entraîne des actes en désaccord avec leur nature interne. ]

[Rabbi Aharon Yaakov Greenberg - Itouré Torah]

[Selon rabbi 'Haïm Chmoulévitch, cela peut se comprendre ainsi : lorsqu'une personne par humilité va s'entourer d'obscurité afin de ne pas montrer aux yeux de tous ses trésors intérieurs, alors au Ciel on n'aura pas le droit d'amener de la lumière pour examiner avec précision ce qui ne va pas en elle. Ainsi, l'humilité nous protège d'avoir un jugement Divin trop rigoureux!]

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"Tout endroit que les yeux du Cohen peuvent voir" (Métsora 13,12)

-> Nos Sages apprennent de ce verset que l’on n’examine pas les plaies un jour nuageux.
On peut l’expliquer de façon allusive. Les jours nuageux font allusion à des moments où des “nuages” planent sur le peuple juif, c’est-à-dire que les juifs vivent des souffrances et des moments difficiles. Dans de tels moments, on n’a pas le droit de voir les plaies et les défauts chez les juifs.
Si on voit du mal en eux, on doit les juger favorablement et dire que ce sont certainement ces épreuves qui ont causées ces “plaies” et ces failles.
=> Dans de telles situations, il faut voir les circonstances et non pas les fautes.
[le Guélilé Zahav]

[il écrit : "Lors d’un jour nuageux" : lorsque des nuages épaississent les cieux d’Israël et que des mauvais décrets s’abattent sur le peuple, alors "on ne regarde pas les plaies" : il n’y a pas lieu d’examiner les failles des bnei Israël mais plutôt de s’attarder sur ce qui les a provoquées.
C’est la raison pour laquelle un Cohen qui serait borgne, c’est-à-dire qui ne s’intéresserait qu’à la plaie sans se pencher sur les circonstances qui l’ont précédée, et qui ne serait pas capable de juger l’autre favorablement, est inapte pour l’examen des affections lépreuses.]

"Lorsqu'un homme aura sur la peau de sa chair ... une plaie de tsaraat" (Tazria 13,2)

-> Dans la Torah, la plupart des cas où le mot "néga" (une plaie - נגע) apparaît, cela fait clairement référence à un décret Divin spécial.
Le mot : נגע (néga), peut également se lire : "naga", qui signifie : "touché", car une personne infectée par une plaie (néga) est en réalité touchée (naga) par le doigt d'Hachem.

[Rabbi Shimshon Raphael Hirsch]

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-> Le 'Hatam Sofer (Méla'him II 5,10) écrit :
"Lorsque le peuple juif avait la lèpre (tsaraat), c'était une maladie spirituelle, un message envoyé par Hachem pour faire téchouva.
En effet, seule la téchouva pouvait guérir un juif de la tsaraat.

Pour les autres nations du monde, la lèpre (tsaraat) est une maladie [uniquement] physique qui se guérit par des remèdes naturels."

[Pour les juifs = revenez vers Moi par votre téchouva ; pour les autres nations = vivez votre vie de votre côté]

-> Il existe 4 termes faisant référence à un homme, correspond à 4 niveaux : adam, guévèr, énoch, ich.
Le plus élevé de tous est : adam (il est propre aux juifs).
[Yalkout Réouvéni]

Dans ce verset, celui qui a une plaie suite à sa faute, est quand même dénommé : adam (un homme sous sa forme la plus élevée!).

=> Hachem aime chaque juif indépendamment de son comportement, au point qu'Il lui envoie des messages (épreuves) pour le bouger/inciter à revenir vers Lui par sa téchouva.
Cela à l'image d'un père disant à son fils : Reviens vers Moi! Mon fils adoré, que ta présence me manque!!

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"Le jour de sa purification il sera amené au cohen" (Métsora 14,2)

-> Le mot : "véouva" (et il sera amené - וְהוּבָא) contient les mêmes lettres que : "et il est aimé" (véaouv - ואהוב).

Cela fait allusion aux mots du Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) : celui qui fait téchouva était auparavant haï de D., méprisé, éloigné et en horreur, mais une fois qu’il s’est repenti, il est aimé, apprécié, proche et ami.
["Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D."]

On trouve cette idée en allusion dans le verset : "Le jour de sa purification il sera mené au Cohen", c’est-à-dire que dès qu’il s’est repenti, alors en plus de la purification, "il est aimé", aimé par D., comme le Cohen, car immédiatement, dès qu’il se repent, il est aimé par D.

[d'après le ‘Hida – ‘Homat Anakh]

Le Korban Toda (sacrifice de remerciement) était apporté comme moyen pour remercier Hachem après avoir vécu personnellement une délivrance miraculeuse.

Mais si quelqu'un a une vie normale : lui et sa famille sont en bonne santé, bénis en subsistance et en joie, n'en devrait-il pas moins être redevable en remerciements à Hachem pour toute la souffrance dont Il le dispense?

[Rabbi El'azar Mena'hem Mann Shach]

[ex: au lieu d'attendre des années pour avoir un enfant, tu l'as eu tout de suite! Soit on se dit c'est la nature, c'est normal ; soit on remercie encore davantage D. de ne pas nous avoir fait attendre longtemps en souffrances!

=> On doit certes remercier Hachem lorsqu'Il nous sort de galère, mais nous devons encore plus le remercier lorsque tout va bien!]

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-> "Celui qui offre son sacrifice de Chelamim à Hachem amènera son sacrifice à Hachem en Chelamim" (Tsav 7,29)

=> Ce verset semble se répéter?

En fait, on peut expliquer qu'il vient apporter une bénédiction et une sorte de promesse à l'homme. Celui qui apporte un sacrifice de Chelamim, qui vient essentiellement pour louer et remercier Hachem, recevra la bénédiction de pouvoir mériter d'apporter en d'autres occasions d'autres sacrifices de Chelamim.
Que "celui qui offre son sacrifice de Chelamim" puisse recevoir la bénédiction et "amènera" à d'autres reprises "son sacrifice à Hachem en Chelamim".
[Dvach vé'Halav]

"Lorsqu'une plaie (néga) de tsaraat sera sur un homme, il sera amené vers le Cohen" (Tazria 13,9)

-> Le rav Eliyahou Lopian fait remarquer que les mots : "néga" (une plaie - נגע) et "onég" (le plaisir - ענג) sont composés des mêmes lettres, et la seule différence se trouve dans le positionnement de la lettre : "ayin" (en hébreu "ayin" veut dire : les yeux).

Le roi Chlomo écrit : "Un sage a ses yeux devant lui" (a'hakham énav bérocho - Kohélét 2,14).
Cela implique que :
- Un sage va observer les conséquences de ses actes avant de les accomplir. Ainsi, le fait d'ouvrir les yeux à l'avance, va lui procurer beaucoup de plaisir (ענג), davantage de conséquences positives que s'il ne l'avait pas fait.
- A l'inverse un fou va agir inconsciemment, et c'est uniquement lorsqu'il se cogne, qu'il a une plaie (נגע) et qu'il est obligé d'affronter la réalité (ouvrir les yeux, renvoyant au "ayin" à la fin du mot!).

Mais cela peut également se comprendre de la manière suivante :
- une personne sage va choisir de regarder ce qui est de 1er choix chez autrui : tout le meilleur. En plaçant ses yeux (ayin - ע) uniquement sur le positif, on vit alors une vie de plaisirs (ענג).
En effet, voir les qualités d'autrui, apprécier le bien (même petit) que l'on nous octroie, ... c'est vivre dans un monde tellement agréable!

- à l'inverse, si nos yeux se trouvent toujours focalisés sur l'arrière (regard négatif), sur ce qui ne va pas assez bien, alors on devient quelqu'un d'amer avec la vie, la transformant en plaies (נגע) et en souffrances.

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-> Selon le 'Hidouché haRim, on apprend de là que la vie peut être un plaisir ou une souffrance, et que cela dépend de notre façon de la percevoir.

-> Le rabbi Zalman Gutman fait remarquer que le mot "néga" (plaie) se retrouve dans le fait d'être : NEGA-tive (tive se rapprochant de tov), c'est-à-dire que notre négativité va dissimuler tout le bien que l'on a.

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-> Le mot : "bésim'ha" (dans la joie - בשמחה) possède les mêmes lettres que : "ma'hchava" (la pensée - מחשבה).
Se focaliser sur tout le positif de la vie, est une façon de penser qui amène la joie, et qui est donc dépendante de notre regard envers le monde.

-> Le mot : "toda" (merci! - תודה) a la même guématria que : "sim'ha bé'haïm" (la joie dans la vie - שמחה בחיים).
Lorsque l'on exprime notre gratitude, nos remerciements, cela témoigne d'une appréciation de ce qui se déroule dans notre vie. Il en résulte une joie de vivre!

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-> "Bien des femmes se sont montrées vaillantes tu leur es supérieure à toutes" (rabot banot assou 'hayil, véat alit al koulana - michlé 31,29)

Ce passage du échet 'hayil du vendredi soir, est un conseil en or de shalom bayit.
Nous savons tous que notre mari/femme a de nombreuses qualités (on ne l'aurait pas épousé sinon!), mais selon le roi Salomon, nous devons aller plus loin : à nos yeux notre conjoint(e) doit être unique (supérieure à tous).

-> "[Les anges] dirent [à Avraham] : "Où est Sarah ta femme?" Il répondit : "Elle est dans la tente"."
Rachi commente : les anges savaient, certes, où était Sarah, notre matriarche, mais qu’ils ont voulu mettre sa discrétion en évidence, afin de la rendre plus chère à son mari.

=> On voit que même Avraham avait besoin de développer ce sentiment d'avoir LA meilleure femme possible pour lui.

-> Le rav Chmoulévitch avait l'habitude chaque jour, de souligner à lui-même 10 qualités uniques qu'il trouvait chez sa femme.

=> Plus nous donnons de la valeur à notre conjoint, moins ses petits défauts, écarts de conduite vont négativement nous impacter.
En effet : j'ai tellement de chance d'avoir une femme si exceptionnelle, si unique, que ces petits aspects négatifs sont comme inexistants face à l'immensité de ses qualités!!

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"Qui est l'homme qui souhaite la vie?
Celui qui aime les jours [et] qui regarde le bien"
[Téhilim 34,13 - mi a'ich é'afets 'haïm? oév yamim, lir'ot tov]

Le rav Nison Alpert commente que l'origine du lachon ara ne se trouve pas dans une erreur de langage, mais dans un échec de voir la vie comme il faut.

-> Par exemple, lorsque les explorateurs sont revenus d'Israël et qu'ils ont mal parlé du pays, Hachem va les punir : "Selon le nombre de jours que vous avez exploré le pays, soit 40 jours, un jour pour une année, un jour pour une année, vous porterez vos fautes durant 40 années" (Chéla’h Lé’ha 14,34).

On voit ici que la punition va se baser non pas sur les quelques instants de lachon ara devant le peuple, mais sur la durée de leur séjour en Israël. Pourquoi cela?
Car si les explorateurs ont mal parlé, c'est parce qu'ils ne regardaient pas le positif du pays, mais plutôt ses aspects en apparence négatifs.

D'ailleurs, on voit ce lien dans le Téhilim (34,13-14) : "Celui qui aime les jours [et] qui regarde le bien, préserve ta langue du mal".
[si tu regardes le bien alors tu préserve ta langue du mal!]

=> Ainsi, le plus une personne aura un regard centré sur le négatif, le plus elle trouvera des choses négatives à dire.
Nous pouvons passer à côté d'une vie très agréable, car on se serait focalisé uniquement sur ce qui ne va pas.

["Qui est l'homme qui souhaite la vie? = la condition de base = toujours regarder le bien!]

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

-> Nos sages enseignent que la bénédiction de la guérison est la 8e de la Amida (réfaénou" - guéris-nous), allusion à la Mila (circoncision) qui est réalisée le 8e jour et qui nécessite d'être soignée. Mais n'y a-t-il pas d'autres maladies qui nécessitent aussi d'être soignées?

En fait, nos Sages disent que toute souffrance vient suite à une quelconque faute. Or, dans les temps futurs, Hachem fera disparaître le mauvais penchant et la faute disparaîtra. Il n'y aura donc plus de maladie.
Néanmoins, la seule plaie qui subsistera encore et qui nécessitera d'être soignée c'est celle de la Mila.
Ainsi, nos Sages ont fixé la bénédiction de la guérison en allusion à la Mila, car c'est la seule "souffrance" qui ne vient pas suite à une faute mais du fait d'une mitsva, et qui subsistera pour toujours.
Seule la Mila nécessitera pour toujours d'être soignée.
[Rabbi Shlomo Zalman Auerbach - cité dans le Séfer Mizmor léToda]

"Quand un homme frappé de tsaraat porte la marque, ses vêtements seront déchirés, ses cheveux ne seront pas coupés et il se couvrira la tête jusqu'aux lèvres.
Il doit crier : "Impur! Impur!" ... Sa résidence sera hors du camp." (Tazria 13,45-46)

-> Le Sifri (Dévarim 275) enseigne que la tsaraat de la peau arrive principalement à cause du lachon ara.

-> Rachi : "En quoi [le métsora] est-il différent de toutes les autres personnes impures pour qu'il doive habiter seul? Etant donné qu'il a causé la division entre un mari et sa femme et entre un homme et son prochain par son lachon ara, il doit être exclu lui aussi."

-> Selon la guémara (Yérouchalmi Péa 1,1) : le médisant est puni dans ce monde alors que sa punition principale lui est réservée pour le monde futur.

-> "Que te donnera et que t'ajoutera une langue trompeuse" (Téhilim 120,3)
=> Une personne qui dit du lachon ara n'en tirera aucun profit de sa faute.

-> "Il n'y a pas de profit pour le médisant" (Kohélet 10,11).
=> Si quelqu'un pense qu'il peut rehausser son prestige en critiquant les autres, il doit savoir qu'en fin de compte, il affichera publiquement ses propres défauts.

-> Le Rambam enseigne (Hilkhot Déot 7,3) qu'une personne qui écoute volontairement du lachon ara et l'approuve est encore plus coupable que celle qui l'a prononcé.
[si elle n'avait pas écouté, il ne l'aurait pas dit!]

-> Selon le 'Hovot haLévavot (Chaar haKnia - chap.7), les mitsvot accomplies par une personne qui dit du lachon ara sont portées au crédit de sa victime, et les péchés de sa victime lui sont attribués.
Puisque cette personne avait pour objectif de se donner de l'importance en rabaissant sa victime, alors sa punition est infligée mesure pour mesure : le niveau spirituel de sa victime est rehaussé par les mérites du médisant, et le niveau spirituel du médisant est abaissé par les méfaits de sa victime.

"Un homme frappé de tsaraat porte la marque, ses vêtements seront déchirés"
Selon le Kotnot Ohr, les mérites sont les vêtements spirituels/de l'âme, et comme les mérites du médisant lui sont arrachés, la Torah demande de déchirer les vêtements matériels en allusion aux habits de l'âme.

-> "Un homme qui se glorifie de l'humiliation de son prochain n'a pas de part au monde futur"
[guémara Yérouchalmi 'Haguiga 2,1]

Selon le rav Sim'ha Wasserman, cela s'applique à toute personne qui rehausse son propre honneur au détriment d'une autre.

=> Le métsora avait cherché à être supérieure aux autres en abaissant son prochain, ainsi il subira l'inverse : il sera humilié en public.

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+ A l'origine du lachon ara :

->"Il criera : 'Impur! Impur!' : cela signifie qu'il doit faire connaître sa souffrance aux autres, et les gens prieront pour lui." [guémara Shabbath 67a]

Le Sifté 'Haïm explique que, comme le métsora a cherché à s'élever aux dépens des autres en dévoilant leurs défauts, la Torah a créé un moyen de corriger sa faute en le rendant dépendant de l'aide des autres.

Ainsi, lorsque le métsora se retrouve à la merci des autres, plein d'espoir que sa souffrance sensibilisera et encouragera son entourage à prier pour sa guérison, il comprend l'erreur qu'il a pu commettre en cherchant à s'élever aux dépens d'autrui.
Cette expérience l'encouragera à apprendre à partager la souffrance des autres, ce qui corrigera le défaut qui l'avait conduit à la faute.

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-> Son exclusion du camp a pour but : briser l'orgueil qui l'a fait fauter.

Selon le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon), la faute de lachon ara provient de la fierté et du plaisir de se mettre en valeur.

Le Maharcha explique que les fautes de lachon ara et de fierté sont mêlées car la fierté mène l'homme a dire du mal de ses prochains.

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-> "Qui garde sa bouche et sa langue protège son âme des malheurs. Le méchant hautain, son nom est railleur" (Michlé 21,23-24)

Selon Rabbénou Yona, le terme "railleur" fait référence à une personne habituée à dire du lachon ara et portée à se moquer des gens à cause de leurs défauts.
C'est pourquoi le médisant est humilié publiquement par la tsaraat et forcé de sortir avec une apparence négligée (ex: vêtements déchirés, cheveux pas coupés), afin de briser sa fierté et de l'induire à l'humilité.

Le processus de purification nécessite du bois de cèdre, de l'hysope et un fils écarlate.
Rachi explique : comme le métsora a fait preuve de fierté (caractéristique du cèdre : arbre majestueux), il doit effacer sa faute en s'abaissant comme l'hysope.

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Et il (le métsora) criera : "Impur! Impur!" (vétamé tamé yikra - Tazria 13,45)

Le rabbi Mendel de Kotzk enseigne que l'on peut lire ce passage, ainsi :
- tamé = une personne impure ;
- tamé yikra = elle appellera (criera) toute autre personne qu'elle-même : "impure!".
Cela est en application du principe de la guémara (Kidouchin 70a) : "Tout celui qui trouve des fautes en autrui, le fait en se basant sur ses propres fautes" (kol aposhél, bémoumo poshél).
En réalité, autrui peut n'avoir aucune faute, mais nous allons d'abord y projeter nos propres fautes, avant d'en venir à le juger coupable de ces fautes.

[c'est pourquoi le Baal Chem Tov enseigne que si l'on se focalise sur certaines fautes en autrui, alors c'est qu'à priori on a les mêmes en nous.
Si on y donne de l'importance, c'est qu'on a quelque chose à se reprocher, et il est plus facile d'évacuer ce sentiment en critiquant autrui que nous-même!]

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

-> Pendant une brit mila, il est de coutume de bénir l'enfant par : "De même qu'il est entré dans l'alliance (brit mila), de même qu'il puisse entrer dans la Torah, le mariage et les bonnes actions".

Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk s'interroge : quel est le sens de "il est entre dans l'alliance"? En tant que bébé, il n'est pas entré de sa propre volonté, c'est ses parents qui l'y ont amené.

Il répond que : de même qu'un enfant entre dans cette énorme mitsva (brit mila) sans le moindre sentiment d'orgueil sur le fait de l'accomplir, de même qu'il puisse continuer à réaliser les mitsvot sans arrogance personnelle, mais uniquement afin d'accomplir la volonté de Son Créateur.

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-> Nos Sages émettent l'idée, que l'on accomplit pleinement sa brit mila en faisant celle de ses enfants, car alors nous acceptons rétroactivement la nôtre.

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

-> "Bien que tous les membres du corps humain peuvent être souillés par nos fautes, le sceau royaux de la brit mila reste toujours intact.
C'est pour cette raison que Avraham empêche ceux qui ont une brit mila (selon la loi juive) d'entrer au Guéhinam (Tikouné Zohar 430).
[Gaon de Vilna]

-> Selon le Kédouchat Lévi, Hachem désire que les juifs puissent réaliser autant de mitsvot que possible, et c'est pour cela qu'il a ordonné la brit mila.
[A l'image du roi David (guémara Ména'hot 43b), qui nu dans les bains publics, pris conscience qu'il était nu de toute mitsva, sauf de celle de la mila qui l'accompagne en permanence. Après avoir quitté les bains, il loua D. pour cette mitsva par les mots : "laménatséa'h al achéminit mizmor léDavid - Téhilim 12,1]

Parfois, Hachem envoie Ses bontés indépendamment de nos mérites, et parfois Il désire que ce soit nous qui les amenions par notre comportement.
C'est ainsi qu'une personne loin de la religion risquerait alors de ne pas pouvoir toujours bénéficier de Ses bontés, puisque n'agissant pas selon la Torah, elle n'a alors pas de mérite activant cette bonté.

Pour éviter cette situation, Hachem nous a donné la mitsva d'être circoncit, ce qui permet à chaque juif de réaliser en permanence au moins une mitsva, et ce mérite énorme est suffisant pour éveiller en permanence la miséricorde Divine.

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-> La brit mila physique permet d'ouvrir le cœur à recevoir la Torah, puisqu'elle va retirer les excroissances spirituelles qui empêchent la Torah de pénétrer dans cet enfant.
[Rabbi Akiva Eiger - guémara Nédarim 32a]

-> Le jour de la circoncision est considéré comme le jour de la naissance.
[Maharchal]

A ce sujet, le 'Hatam Sofer commente : "[Avraham] fit un grand festin le jour où il sevra Its'hak" (Vayéra 21,8), de la façon suivante : Avraham a fait une fête chaque année le jour où Its'hak a été circoncis, car c'était son jour d'anniversaire.

[de plus, la coutume est de nommer l'enfant qu'à partir de ce jour, comme si sa vie commence qu'une fois circoncis.]

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°980) écrit :
"Mon ancêtre, Rabbi Yochiyahou Pinto, pose la question suivante : Pourquoi circoncit-on le bébé à peine quelques jours après sa naissance et n’attend-on pas qu’il grandisse pour le faire?
Et de répondre que l’homme n’est en mesure de se prémunir contre son mauvais penchant et les maux de ce monde que grâce à la Torah et les mitsvot. Car la Torah détient un puissant pouvoir le protégeant de toute calamité ; elle est tel un écran empêchant les punitions de s’abattre sur lui et le mettant à l’abri des assauts du mauvais penchant.
Or, le nouveau-né, dénué de Torah, n’a encore rien qui puisse le protéger, aussi comment assurer qu’il soit à l’abri des forces malfaisantes? C’est la raison pour laquelle Hachem nous a ordonné de le circoncire si tôt, afin que le mérite de cette mitsva le protège en attendant qu’il grandisse et devienne capable d’étudier la Torah."

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-> "D. lui apparut" (Vayéra 18,1)
Selon le midrach (Béréchit rabba 48,2) : cela nous enseigne que D. lui est apparu par le mérite de la mitsva de la brit mila.

Le rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Vayéra 1) enseigne qu'avant la brit mila d'Avraham, D. lui apparaissait seulement lorsqu'Il avait un message particulier à lui délivrer.
Cependant après la brit mila, D. lui est apparu simplement à cause de son niveau spirituel et de sa sainteté.
La Torah dit donc simplement : "D. lui apparut", sans rapporter de communication quelconque lors de cette apparition.

=> Le Darach David affirme que c'est grâce à la brit mila que désormais à chaque génération, un juif circoncis peut devenir digne de recevoir la présence Divine, en particulier en fonction de l'élévation spirituelle qu'il a atteint.

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-> Le chiffre 8 renvoie au monde à Venir, qui doit être l'objectif principal de tout juif.
[Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer que l'on consacre beaucoup de temps et d'efforts pour vivre dans ce monde qui est temporaire, mais tellement peu pour notre mort : le monde à Venir, qui est éternel!]

On ne doit pas courir après les folies et les stupidités de ce monde, mais plutôt étudier la Torah et accomplir des mitsvot, en préparation de ce "8e jour".

=> Ce verset peut se comprendre : "Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" = un juif doit avoir conscience en permanence que sa vie passe très vite, qu'il devra rendre des comptes sur toutes ses actions.
Le passage du 8e jour (circoncision) au "8e jour" (monde à venir), est très rapide.
[le fait d'avoir toujours cette alliance sur nous, symbolise la nécessité d'avoir cette réalité toujours à l'esprit!]
Cette prise de conscience doit circoncire notre cœur, et nous faire retourner vers Hachem par notre téchouva.

[d'après le Maharam Shick]

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-> "Au 8e jour, on circoncira l’excroissance de sa chair" (Tazria 12,3)

Il y a lieu d’expliquer pourquoi le verset a précisé "l’excroissance de sa chair".
En effet, pour la circoncision de l’esclave il est dit (Bo 12,44) : "Quant à l’esclave acheté à prix d’argent, circoncis-le", sans l’ajout "l’excroissance de sa chair".
De même pour l’étranger, il est dit (Bo 12,48) : "Si un étranger, habite avec toi ... que tout mâle qui lui appartient soit circoncis".

Le ‘Hatam Sofer explique que ceci vient nous enseigner qu’un juif qui n’était pas circoncis et l’est devenu est désormais appelé "circoncis", parce qu’en réalité, son cœur était déjà circoncis pour D., et seule sa chair devait encore l’être.
En revanche, il n’en est pas de même pour le non-juif : bien que circoncis, il est appelé "incirconcis de cœur" jusqu’à ce qu’il se convertisse et accepte de se conduire conformément à la loi de Moché et d’Israël.

Ainsi notre verset, qui parle d’un juif, dit "on circoncira l’excroissance de sa chair" : on ne circoncit que sa chair, car dans son essence, il est déjà circoncis pour D.
Mais quand il s’agit d’un serviteur ou d’un étranger qui se convertit, il n’est pas précisé "l’excroissance de sa chair", car il s’agit d’une circoncision complète, et non uniquement de la chair.

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-> Le midrach Tan'houma (Métsora) enseigne que la mitsva de Nidda a été donnée aux femmes car 'Hava a répandu le sang du monde entier par la faute de l'Arbre de la Connaissance, et c'est pourquoi son sang est versé.
[en effet, c'est suite à cette faute que la notion de mort est apparue, faisant qu'elle est d'une certaine façon responsable de toutes les morts de l'Histoire!]

Adam y a également pris part en mangeant du fruit interdit (eits hadaat), amenant également la mort sur l'humanité, et il a donc besoin d'une réparation pour cela.
Ainsi, les hommes font la brit mila au 8e jour, et du sang est versé comme réparation de sa participation dans la faute originelle.

A cause de l'influence du serpent, tout homme naît avec de l'impureté, mais Hachem dans sa grande bonté, a tout rassemblé en un seul endroit du corps au niveau de l'excroissance (orla), et la brit mila lui retire cette impureté.

[Mélo haOmer]