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"Au 10e jour de ce mois, que chacun se procure un agneau pour sa famille paternelle" (Bo 12,3)

-> Le 10 Nissan, Shabbath précédant la sortie d'Egypte, les juifs ont reçu l'ordre de prendre un agneau (shé - שֶׂה) pour le Korban Pessa'h.
Les lettres de ce mot sont l'acronyme de : שבת הגדול (Shabbath Gadol).

Ce Shabbath marquait la fin officielle des 430 années d'exil en Egypte.
Une allusion à cela se trouve dans les dernières lettres de Shabbath Gadol : ל et ת, dont la guématria est de 430.

Lorsque l'on prend les lettres restantes (autres que les 1ers et dernières) de ce mot : le ב de Sabbath, et גדו de Gadol, on a une guématria de : 15.
Cela correspond à la date du 15 Nissan, 1er jour de Pessa'h, où ce Korban Pessa'h devait être mangé entièrement, avant la sortie d'Egypte.

[Rabbi Zalman Bass]

"Ce sont eux Mes moments fixés (moadaï). Durant 6 jours, l'ouvrage sera fait et le 7e jour est jour de repos complet (Shabbath Shabbathon)" (Emor 23,2-3)

Le Gaon de Vilna dit que nous trouvons dans ce verset une allusion aux fêtes durant lesquelles il nous est permis de faire une méla'ha (travail/activité créatrice) afin de préparer de la nourriture.

En effet :
-> "Durant 6 jours, l'ouvrage sera fait" = il y a 6 jours de fêtes durant lesquels il nous est autorisé de cuisiner (en Israël).
Il s'agit : du 1er jour de Souccot, de Chémini Atsérét, du 1er jour de Pessa'h, du 7e jour de Pessa'h, de Shavouot (1 jour), et du 1er jour de Roch Hachana (le 2 jour étant une décision de nos Sages).

-> "le 7e jour est jour de repos complet" = à Yom Kippour, il nous est interdit de réaliser une méla'ha pour préparer de la nourriture, ce qui explique que la Torah le dénomme : " jour de repos complet" (Shabbath Shabbathon).

"Le 10e jour, le chef des enfants de Dan" (Nasso 7,66)

Il existe une coutume de lire pendant les 12 premiers jours du mois de Nissan les passages de la Torah se rapportant aux offrandes amenées par les chefs de tribu pour l'inauguration du Michkan.

-> Le rav Zalman de Volozhin, un des proches élèves du Gaon de Vilna a dit à ce sujet :
"Le jour de la semaine durant lequel nous lisons les offrandes apportées par la tribu de Dan est également le jour de la semaine durant lequel tombera le prochain Roch Hachana, jour durant lequel Hachem juge (dan) toute l'humanité.

Cela est également en allusion dans la bénédiction que Yaakov donne à Dan, comme il est écrit : "Dan yadin amo" (Dan jugera son peuple - Vayé'hi 49,16)."

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[lorsque Yaakov a béni ses enfants, il a associé la force du jugement terrestre avec la tribu de Dan, et c'est ainsi que cette tribu a apporté son offrande le 10e jour de Nissan qui tombe toujours le même jour de la semaine que le 1er jour de Roch Hachana, jour où D. juge l'humanité.]

"Aujourd’hui (hayom azé) Hachem ton D. t’ordonne d’accomplir ces lois" (Ki Tavo 26,16)

-> Le ‘Hafets ‘Haïm de commenter :
Le yétser ara a l’habitude de toujours se dire : aujourd’hui je n’ai pas le temps, j’étudierai la Torah et j’envisagerai de me repentir plus tard, demain est un autre jour, je m’amenderai.
Il lui dit cela le lendemain aussi, et il se comporte ainsi avec lui pendant toute sa vie.
C’est pourquoi, la Torah nous met en garde : "aujourd’hui Hachem ton D. t’ordonne d’accomplir" = aujourd’hui, sans remettre à demain.

[le yétser ara souhaite que nous soyons un tsadik, mais demain.
Ainsi, tout notre travail est de le vouloir, mais dès maintenant, aujourd’hui!
Par ailleurs, on peut se retrouver étouffé devant l’ampleur du travail à accomplir en spiritualité. Cependant, la Torah nous conseille d’aborder cela, jour par jour, en y investissant le meilleur de nous-même (aujourd’hui je me donne à fond pour être au top, demain on verra!)]

[b'h, l'intégralité de ce divré Torah : https://todahm.com/2019/04/16/8855 ]

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-> "Que signifie "en ce jour"?
C'est que Moché s'est ainsi adressé à Israël : "Que chaque jour, la Torah soit précieuse à vos yeux comme si le jour même, vous veniez de la recevoir au mont Sinaï".
[midrach Tan'houma]

-> "La Torah est aussi précieuse aux yeux de ceux qui l'étudient que le jour où elle fut donnée au mont Sinaï" [rabbi Yéhouda - guémara Béra'hot 63b]

Dans la suite de cette guémara, rabbi Tan'houma étaye l'opinion de rabbi Yéhouda en disant :
"Pour preuve qu'il en est bien ainsi : même si un homme lit le Shéma chaque jour matin et soir, et qu'un seul soir il oublie de le faire, il est semblable à quelqu'un qui ne l'aurait jamais lu de toute sa vie."

=> Pourquoi tant de sévérité envers cet homme, qui durant toute sa vie, n'a omis qu'une seule fois de lire le Shéma?
Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar 5731) répond que c'est parce que chaque lecture du Shéma constitue une nouvelle acceptation du joug Divin, indépendante de celle des jours précédents.
Bien que les mots restent toujours les mêmes, la lecture d'aujourd'hui n'est pas une répétition de celle d'hier, mais une prise de conscience nouvelle et inédite.
Il en va de même pour la Torah : chaque instant consacré à l'étude est comme une nouvelle réception de la Torah, et en aucun cas la continuité de celle de la veille, bien que son contenu soit le même.

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-> Le Yaavets (commentaire Pirké Avot 1,4) écrit :
"Bois les paroles des Sages avidement" = étant donné que la nature humaine déteste les répétitions, cette michna nous exhorte à ne pas dire : "J'ai déjà entendu ces propos à de nombreuses reprises", mais au contraire à boire les paroles des Sages avec avidité, comme si nous ne les avions encore jamais entendues".

[ => Ainsi, en travaillant sur nous-même à toujours regarder les enseignements de Torah comme si on les entendait pour la 1ere fois, alors on peut en éprouver une sensation de soif.
(cela va à l'encontre d'une tendance naturelle à s'enorgueillir : je connais déjà, j'ai déjà entendu, je sais, ...)
Il en découle que plus nous sommes persuadés de pouvoir apprendre de nouvelles choses de Torah (comme la 1ere fois où nous ne savions rien!), plus nous mettons en place un grand récipient permettant de recevoir le liquide (la Torah étant comparée à l'eau).
A l'inverse, si nous croyons déjà tout savoir, alors nous ne sommes qu'une surface plate sur laquelle l'eau (la Torah) coule, sans nullement y rester! ]

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-> "Atem nitsavim hayom kouléh'em lifné Hachem" = Vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem [en ce jour de jugement : Roch Hachana, Kippour] = tâchons d'y venir bien préparés.
[de même on doit s'imaginer le jour du jugement après notre mort, où nous devrons tous nous tenir devant Hachem et répondre de tout ce que nous avons pu faire ou ne pas faire durant notre passage dans ce monde.
Ainsi, si tu as en tête le "hayom" (ce jour où il faudra rendre des comptes), alors tu pourras exploiter au mieux chaque instant de ta vie!]

"Hachem dit à Moché : Voici (én - הֵן) tes jours approchent pour mourir" (Vayélé'h 31,14)

-> Au moment où Hachem annonce à Moché sa mort, et lui dit : "Voici (הן) tes jours approchent pour mourir", Moché lui répond : "Moi je T’ai glorifié avec le mot הן (voici), quand j’ai dit : "הן (voici) à Hachem appartient les Cieux", et Toi Tu annonces ma mort avec ce même terme".

Alors Hachem remarqua : "Tu te rappelles des entrées mais pas des sorties! Quand Je t’ai demandé d’aller sortir les Hébreux d’Egypte, ne m’as-tu pas rétorqué : “Voici (הן) les enfants d’Israël ne me croirons pas"?"

=> Quel est le lien logique derrière ce dialogue entre Hachem et Moché?
En quoi le mauvais “voici” annule le bon?
Bizarrement, on a l’impression d’être devant un règlement de compte!

Moché était à un très haut niveau où il a réussi à dévoiler la grandeur d’Hachem, puisque ceux qui étaient auprès de Moché, voyaient la Main d’Hachem de façon claire et dévoilée.
Ainsi Moché a réussi à dévoiler que le monde appartient à Hachem, et il espérait que par ce mérite, il puisse entrer en terre sainte.

Seulement, le problème est que justement du fait de cette grandeur, Moché ne pouvait pas entrer en terre sainte. En effet, si Moché faisait entrer le peuple en Israël, la conquête se déroulerait miraculeusement.
L’intervention Divine serait dévoilée, comme cela était son niveau. Or, après la faute des explorateurs, le peuple a chuté spirituellement et leur dimension ne leur permettait plus d’entrer en terre sainte de façon miraculeuse.
C’est pourquoi, Moché ne pouvait plus entrer en Israël. Ce devait être Yéhochoua, dont le niveau était plus bas, qui le remplace.

=> Puisque Moché savait cela, pourquoi a-t-il tant insisté pour y entrer? Pourquoi a-t-il récité 515 prières pour pouvoir entrer en terre sainte, sachant que cela ne lui était pas possible ?

C’est que Moché pensait que par ses prières, il pourra élever et raffiner le peuple pour les hisser à son grand niveau.
En effet, cela fait partie de la force de la prière de pouvoir élever ceux pour qui l'on prie. C'est pourquoi, Moché a tant prié pour élever le peuple et lui permettre de revenir à ce niveau leur rendant possible une conquête miraculeuse, digne d’un dirigeant comme lui.
Cependant, Hachem n’a pas accepté cette demande de Moché, car Il lui fit remarquer qu’en réalité, il était défectueux justement dans ce point là.

Moché, qui espérait élever le peuple par ses prières, a montré dans le passé qu’il ne croyait pas tant en cette force de la prière.
En effet, quand Hachem envoya Moché libérer le peuple, il rétorqua : "Voici (הן) les enfants d’Israël ne me croirons pas" = il exprima l’idée selon laquelle les juifs étaient à un très bas niveau qui impliquerait que certainement ils ne croiront pas en lui.
Mais alors à ce moment-là, pourquoi Moché ne s’est-il pas immédiatement muni de courage pour déverser son cœur et prier Hachem pour qu’Il élève le peuple et le raffine au point de les mener au niveau d’avoir cette foi en lui qui leur manquait.

=> A présent, on comprend bien la logique du dialogue entre Moché et Hachem.
Hachem montra à Moché une certaine contradiction dans sa démarche.
- D'une part, il souhaite de tout cœur entrer en terre sainte par le mérite d’avoir dévoiler Sa Présence dans le monde quand il dit : "Voici à Hachem appartient les cieux".
- D'un autre côté, Hachem lui montra que 40 ans plus tôt, Moché a fait remarquer à Hachem que le peuple n’allait pas avoir confiance en lui : "Voici les enfants d’Israël ne me croirons pas".

Ainsi, pourquoi n’a-t-il pas alors saisi la force de la prière pour hisser le peuple à ce niveau de foi nécessaire?
Le fait que Moché n’a pas saisi cette occasion de prier pour raffiner le peuple montra que très en finesse, il ne croyait pas si fermement que la prière peut raffiner et élever l’homme.
=> De ce fait, quand il souhaitait recourir à la prière pour élever le peuple et lui permettre d’entrer en terre sainte sous sa direction, alors Hachem n’a pas répondu favorablement à cette prière.

[Source : issu d’un dvar Torah du rav Mikaël Mouyal]

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en effet le midrach (Dévarim Rabba Vayélekh 9) rapporte :
A quoi est-ce que cela ressemble? A quelqu’un qui a honoré le roi et lui a apporté un cadeau, une épée tranchante. Le roi dit : 'Coupez-lui la tête avec!'
Ainsi, Moché a dit : 'Maître du Monde, je T'ai glorifié avec "én", ainsi qu'il est écrit : "voici (én - הֵן) qu'à Hachem ton D. appartient les Cieux et les Cieux des Cieux" (Ekev 10,14), et c'est avec "én" que Tu me condamnes à mort'?
Hachem lui a répondu : 'Ne te souviens-tu pas que Je t'ai envoyé sauver Israël d'Egypte et que tu M'as dit ; "Et si (vé'én - וְהֵן) ils ne me croient pas" (Chémot 4,1), donc 'Voici (én - הֵן) que tes jours approchent de la mort'".

En observant les voies de la providence, nous voyons que Hachem se conduit avec nous mesure pour mesure, ainsi qu'il est dit :"avec la mesure que l'homme utilise, on le mesure lui-même du Ciel" (Michna Sotah 1,7). Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.
Quand Moché a prié pour demander à rentrer en terre d'Israël, nous trouvons que Hachem lui a dit : "Assez (rav la'h - רַב לָךְ)! Ne me parle plus" (Vaét'hanan 3,26). C'est parce que dans la discorde de Kora'h, Moché avait utilisé ces mêmes mots : "Assez (rav la'hém - רַב לָכֶם), enfants de Lévi" (Kora'h 16,7).

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+ "Hachem dit à Moché : Voici (én - הֵן) tes jours approchent pour mourir, appelle Yéhochoua"

-> Selon le midrach (Dévarim rabba Vayélé'h 9), cela ressemble à une noble dame qui avait apporté au roi un très bel habit. Le roi a gardé l'habit, et au moment où cette noble dame allait mourir, le roi a ordonné de la recouvrir avec cet habit.

Hachem a dit à Moché : "Tu m'as loué par én (הֵן), et je décrète ta mort mort par én (הֵן)".
Quel est le rapport?

Le Maguid de Doubno dit au nom de la guémara (Moéd Katan 28), que "én" (הֵן) en grec signifie : "un", et désigne ainsi quelque chose d'unique.

La lettre "hé" (ה) est la seule lettre qui ne peut pas s'unir avec une autre lettre pour former 10 (ex: dalet et vav font 10 ; idem pour guimél et zaïn). Seul le hé reste seul.

De même dans les dizaines, le noun (נ) reste seul.
Ainsi, ces 2 lettres forment le mot : én (הֵן), qui montre quelque chose d'unique.

=> C'est pourquoi Moché a dit :"én" (הֵן) à Hachem = à savoir Hachem est un, l'Unique.
Et Hachem lui a répondu : Toi aussi tu es "én", la génération a baissé de niveau et toi tu es le chef unique de cette génération.

C'est pourquoi suite à sa mort, les Anciens de la génération ont dit : "Malheur à cause de cette honte" = quand Moché a appelé Yéhochoua, ils ont compris qu'ils n'étaient alors plus dignes d'avoir un chef comme Moché.

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"Appelle Yéhochoua et tenez-vous dans la tente d'assignation" (Vayélé'h 31,14)

Le midrach rapporte qu'après qu'Hachem ait parlé à Yéhochoua, Moché lui demanda : "Qu'est-ce qu'Hachem t'a-t-Il dit?"
Il lui répondit : "Quand Hachem te parlait, à toi, est-ce que je savais ce qu'Il te disait?"
Alors Moché cria : "Mieux vaut 100 morts mais pas une seule jalousie!"
=> Cela est étonnant : pourquoi Yéhochoua ne voulait-il pas dévoiler à Moché ce qu'Hachem lui a dit?

En réalité, ce qu'Hachem dit à Yéhochoua c'est justement : "Quand Moché te demandera qu'est-ce que Je t'ai dit, tu lui répondras : "Quand Hachem te parlait, à toi, est-ce que je savais ce qu'Il te disait?" En effet, Moché ne voulait pas mourir. Il souhaitait continuer à vivre même en tant qu'élève de Yéhochoua. Or, Hachem ne voulait pas reprendre son âme sans son accord. Ainsi, Hachem demanda à Yéhochoua de dire cette phrase à Moché, pour qu'il ressente cette pointe de jalousie liée à la difficulté de devenir l'élève de Yéhochoua et qu'il accepte de mourir.
Et il s'avéra que ce plan fonctionna à merveille.
[Gaon de Vilna]

[Moché et Aharon vinrent et dire à Pharaon : ... ] "Laisse-nous donc partir 3 jours de chemin dans le désert et nous offrirons des sacrifices à Hachem notre D." (Chémot 5,3)

-> Hachem ne donne pas à un homme une épreuve s'il ne peut pas la surmonter.
Cela est valable même pour un non-juif, et même pour un racha.

En effet, Hachem savait que si Moché avait demandé à Pharaon de libérer son peuple pour toujours, alors Pharaon n'aurait pas pu surmonter cette épreuve. Le peuple juif lui servait grandement et lui amenait la bénédiction.

C'est pourquoi, Moché lui a dit : "Laisse-nous donc partir 3 jours de chemin dans le désert" = sous-entendant qu'ils reviendraient ensuite.
[Pharaon pouvait alors pleinement exercer son libre arbitre pour y répondre]

[d'après le Alshich haKadoch]

[Chaque épreuve que D. nous envoie est une occasion de nous élever, de rendre réel nos potentialités internes, et d'ainsi nous rapprocher davantage de Hachem, ce qui est l'objectif de notre vie.
Toute épreuve est décrétée par D., pour notre bien, et est dosée dans les moindres détails pour que nous puisions la surmonter (la durée, l'intensité, ...).]

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-> "Hachem n'élève personne à la dignité avant de l'avoir testé" (midrach Béréchit rabba)

-> "Il [D.] voulait t'éprouver par les tribulations pour te rendre heureux à la fin" (Ekev 8,16)

[Une épreuve est pour nous comme un test personnalisé de notre fidélité à Hachem.
A quel point Lui resterons-nous confiant, plein d'amour?]

"Eh bien donc, fuis dans ton pays" (Balak 24,11)

Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou) souligne que le terme béra’h (fuis! - ברח) est composé des mêmes lettres que le terme ‘hérev (épée - חרב).

Balak signifiait ainsi allusivement à Bilam qu’il finirait par tomber par le glaive, celui de Pin’has, comme il est écrit : "Et aussi Bil'am, fils de Beor, le magicien, que les enfants d’Israël avaient fait périr, avec leurs autres victimes, par le glaive" (Yéhochoua 13, 22).

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"Pin’has fils d’Elazar fils d’Aharon haCohen vit, se leva au milieu de la communauté et prit en main une lance" (Balak 25,7)

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°684) enseigne :
Il est dit dans le Zohar (III 237a) sur les mots : "il prit une lance" que le mot roma’h (lance - רֹמַח) fait allusion aux 248 (rama’h - רמח) membres de l’homme, et quand Pin’has s’est enflammé de zèle pour Hachem, il est passé à l’action de tous ses 248 membres.

Cela présente une difficulté, car les livres de moussar et de ‘hassidout nous disent que toute mitsva que l’homme accomplit doit être de tous ses 248 membres et 365 nerfs. En effet, les 248 membres correspondent aux 248 mitsvot positives, et les 365 nerfs correspondent aux 365 mitsvot négatives (guémara Makot 24a), qui ensemble constituent les 613 mitsvot ...
=> Dans ce cas, pourquoi Pin’has, quand il a été enflammé de zèle pour Hachem, n’a-t-il engagé que ses 248 (rama’h-roma’h) membres, à l’exception de ses 365 nerfs?

La vérité est qu’il est effectivement parti accomplir la mitsva également avec ses 365 nerfs, ce qui se trouve en allusion dans les mots "il prit en main (beyado - בְּיָדוֹ) une lance", où le mot "beyado" semble superflu, puisque Pin’has aurait difficilement pu prendre la lance avec ses pieds, alors qu’a-t-on besoin de dire "en main"? C’est que le mot "beyado" (en comptant le mot lui-même) fait allusion aux 365 nerfs, car "beyado" a la valeur numérique de "guido" (son nerf).
"Il a pris en main une lance", "roma’h" comme les 248 membres, et "beyado" pour les 365 nerfs.

Cela représente un très grand principe, à savoir qu’on doit littéralement prendre toutes les mitsvot en main et les accomplir de tout son être, c’est un aspect capital du service divin, et c’est difficile, car tout homme a par nature un peu d’orgueil, et s’il n’annule pas cet orgueil et ne se soumet pas à Hachem avant d’accomplir une mitsva, il l’exécutera de façon incomplète, car il ne l’aura pas accomplie de tout son être.

Pour annuler l’orgueil qui est en son cœur, il doit se préparer convenablement à la mitsva. Ainsi, il sait devant Qui il se tient [le Roi du monde Hachem] et il se soumettra profondément, alors que dans le cas contraire, il ne pourra pas accomplir la mitsva comme il convient, à cause de l’orgueil qui est en lui ...
Quand quelqu’un s’apprête à accomplir une mitsva, dès qu’il commence à s’y préparer il ne détournera plus son attention de la mitsva pour quoi que ce soit au monde. Toute sa pensée se portera uniquement vers elle, jusqu’à ce qu’il l’ait accomplie convenablement, car c’est seulement de cette façon, en réfléchissant à ce qu’il va faire, qu’il saura pourquoi il le fait, alors automatiquement son cœur sera rempli de soumission et il accomplira la mitsva de tout son être.
[...]

C’est pourquoi il était très nécessaire que Pin’has se prépare de tous ses 248 membres et 365 nerfs pour accomplir la mitsva de zèle pour Hachem, sans que rentre en son cœur aucune jalousie ni aucun orgueil individuels. Il s’est donc levé de l’intérieur de la communauté, a pris en main une lance, a vu l’acte et s’est rappelé la halakha. On pouvait croire qu’il avait l’intention d’enseigner une halakha devant son maître, auquel cas il aurait perdu la récompense de la mitsva. C’est pourquoi il est dit de lui qu’il l’a fait de tous ses 248 membres et 265 nerfs, tout cela uniquement pour Hachem.

"Tout ce qui passera sous le bâton, le 10e sera Saint pour Hachem" (Bé’houkotaï 27,32)

-> Quand un homme a du bétail, il doit prélever le 10e de ses animaux pour Hachem. On laisse passer les 9 premiers animaux sous le bâton et le 10ème est réservé en dîme pour Hachem.

Ce verset fait allusion aux 10 grands Justes d'Israël tués en martyres par les romains.
Nos Maîtres nous enseignent que ce décret fut prononcé par le Tribunal d'En-Haut, pour réparer la faute de la vente de Yossef. Or, seulement 9 tribus participèrent à la vente. Yossef n'était pas compté, Réouven n'était pas présent et Binyamin était aux côtés de son père. Pourquoi fallait-il donc 10 martyres pour réparer cette faute?
Nos Maîtres disent que les 9 frères ont associé la Chékhina avec eux, pour constituer un Tribunal de 10, et décider ainsi de vendre Yossef. Ainsi, il fallait un martyre qui vienne en contrepartie de la Chékhina.
Le Juste qui joua ce rôle était Rabbi Akiva (mort en disant "Hachem est Un").

Notre verset : "Tout ce qui passera sous le bâton (chavét - שָּׁבֶט- traduit aussi par tribu (chévet))", fait allusion aux 9 Justes passés sous (c'est-à-dire à la place de) chaque tribu.
Mais "le 10e sera Saint pour Hachem", allusion à Rabbi Akiva qui sera le représentant de la Chékhina.
[rabbi Chimchon d'Ostropoli]

Ne pas parler défavorablement d’un juif

+ Ne pas parler défavorablement d'un juif :

"N'associe pas ta main avec le racha pour être un témoin à l'iniquité (éd 'hamas)" (Michpatim 23,1)

-> Vous ne devez jamais dire du mal d'un juif, à D. ne plaise, car vous devrez alors servir de "témoin à l'iniquité ".
Lorsque le mauvais penchant accuse quelqu'un, il nous appelle à témoigner de ses paroles.
Si nous devons parler de manière désobligeante d'un mauvais trait de caractère ou d'une mauvaise personne, nous devons indiquer clairement que nous ne faisons pas référence à une personne en particulier, mais uniquement au mauvais trait de caractère lui-même.
[Richpé Aich - Michpatim 44 - (au nom du Baal Chem Tov)]

-> Rabbi Moché de Peshavorsk explique que lorsque le mauvais penchant s'élève pour accuser un juif, ses paroles ne sont pas écoutées, car il n'est qu'une seule voix, et la Torah dit : "par deux témoins ... l'affaire sera établie" (Deutéronome 19:15).
Il attend donc qu'un autre individu parle lui aussi en mal de cette personne. Ensuite, il se joint à lui pour témoigner et accuser.
[Hakdamot Likouté Torah v'Shas]

"Telle sera la loi (torat) du métsora le jour de sa purification ; il sera amené au Cohen" (Métsora 14,2)

-> Rachi (Vayikra 13,2) : "C'est un décret de la Torah : les marques de tsaraat ne peuvent être déclarées impures ou pures que par un Cohen.

-> Le midrach (Torat Cohanim Métsora 5) enseigne que lorsqu'un Cohen voit une personne frappée de tsaraat, il doit lui expliquer que ses fautes sont la cause de son mal et qu'elle peut guérir en se repentant et en changeant de voie.
Le Cohen lui apprend aussi comment éviter la tsaraat à l'avenir.

Un juif dont la tsaraat demande l'intervention d'un Cohen montre qu'il n'est pas capable de changer lui-même ou ne veut pas changer seul.

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-> La michna (Négaïm 3,1) enseigne que si le Cohen ne connaît pas les halakhot relatives à la tsaraat, il doit demander à un érudit de la Torah d'examiner la marque.
Si l'érudit tranche que c'est effectivement une marque de tsaraat, il le dit au Cohen, et c'est le Cohen qui déclare la personne impure.
Entre le moment où l'érudit a statué et le moment où le Cohen déclare la personne impure, elle reste pure.

Ce phénomène est toute à fait exceptionnel : pour toutes les autres mitsvot, la halakha est fixée par les érudits, quelle que soit leur ascendance (Cohen, Lévi, Israël).

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-> Le Kli Yakar (Vayikra 14,2) enseigne :
"La tsaraat n'a ni causes naturelles ni remède naturel.
Quiconque est frappé de tsaraat doit nécessairement comprendre que c'est un acte de D. et que la seule solution est d'abandonner ses mauvaises voies.
Il doit consulter un Cohen pour savoir que faire, qu'il le veuille ou non.

C'est pourquoi la Torah dit : "Il sera amené chez Aharon, le Cohen", et non pas : "Il se rendra chez Aharon, le Cohen".
Cet homme ne veut pas vraiment y aller et ne désire pas vraiment changer.
C'est cette affreuse marque sur sa peau qui l'amène contre son gré chez le Cohen, parce qu'il se rend compte qu'il n'a pas de choix.

Si cet homme avait été prêt à prendre leçon, il serait devenu un "disciple de Aharon", aimant et recherchant la paix, plutôt que de médire et de causer des querelles.
Il aurait pris exemple sur l'humilité d'Aharon plutôt que d'être orgueilleux et de se croire le droit de parler des fautes d'autrui.
Il aurait été généreux et bienveillant au lieu d'être envieux des possessions d'autrui."

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-> Selon le Méïri (commentaire sur la guémara Sotah 3a), la finalité de toute punition dans ce monde est d'inciter les fauteurs à se repentir, et dans le cas contraire, s'ils s'obstinent à ne pas tenir compte des avertissements de D., ils seront soumis à des sanctions de plus en plus sévères.

-> A ce sujet, le Messilat Yécharim (chap.5) dit : "Il est logique que si un homme est inspiré [à se rapprocher de D.] par sa propre introspection et son étude de Torah, il n'aura pas besoin d'être soumis à des souffrances physiques.
Il se repentira certainement sans elles, simplement parce que son étude l'amènera à ressentir le besoin de se repentir pour ce qu'il a fait de mal".

-> "La tsaraat affectant les maisons et les vêtements n'est pas un phénomène naturel.
Elle n’apparaît qu'aux époques où l'ensemble du peuple juif vivait en parfaite harmonie avec D. et était digne de voir résider Sa présence en son sein.
Lorsqu'un individu, ne méritait plus cette proximité, D. le lui indiquait en frappant ses biens de décolorations laides."
[Ramban ; Sforno]

[la punition est une expression de notre proximité avec Hachem. En effet, plutôt que de nous laisser librement nous enfoncer (payant l'addition à la fin), à la moindre de nos fautes Il souhaite que nous fassions téchouva, et qu'ainsi nous puissions revenir proche de Lui. ]

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-> "D. punit de façon douce.
[La tsaraat] atteint d'abord la maison [du fauteur]. S'il se repent, il lui faudra seulement enlever des pierres atteintes et si non, il devra démolir toute la maison.
Si cela l'amène au repentir, fort bien, sinon la tsaraat atteint ses vêtements.

S'il se repent, il doit seulement déchirer la partie atteinte des habits, sinon il devra brûler le vêtement tout entier. Si cela l'encourage à se repentir, fort bien, sinon la tsaraat atteint son corps.

S'il se repent, [la marque] disparaît et il retourne à une vie normale, sinon il sera forcé à vivre seul, hors des murs de la ville."
[la Tossefta Négaïm 6,7]

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-> "Il est difficile pour D. de faire du mal à l'homme, aussi que fait-Il? ...

Il commence par frapper sa maison.
Si l'homme se repent, fort bien, sinon Il atteint ses vêtements ...
Si l'homme se repent, fort bien, sinon [les marques] apparaissent sur son corps."
[midrach Tan'houma Tazria 10]

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-> "Quand une personne dit du lachon ara, les murs de sa maison sont atteints.
Si elle se repent, la maison est purifiée.

Si elle persiste dans sa méchanceté jusqu'à ce que la maison soit démolie, les meubles de cuir dans sa maison, sur lesquels elle s'assoit et se couche, sont atteints.
Si elle se repent, ils sont purifiés, mais si elle persiste dans sa méchanceté jusqu'à ce qu'ils soient brûlés, les vêtements qu'elle porte seront atteints.

Si elle se repent, ils sont purifiés, mais si elle persiste dans sa méchanceté jusqu'à ce qu'ils soient brûlés, sa peau sera atteinte et elle sera frappée de tsaraat".
[Rambam - Hilkhot Toumat Tsaraat 16,10]

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+ Le but principal de la tsaraat est de servir d'avertissement, plutôt que de punition :

1°/ La maison (1er avertissement) :

-> "Le Cohen sortira de la maison à l'entrée de la maison et il isolera la maison durant 7 jours" (métsora 14,38)

-> "Et si la plaie revient et se développe dans la maison après qu'il a enlevé les pierres" (métsora 14,43)

On constate que Hachem nous laisse un maximum de temps pour faire téchouva (on se basera sur le Rachi v.14;44) :
- avant que le Cohen ne vienne examiner la marque, la maison est totalement pure et on a alors la possibilité de sortir toutes ses affaires pour éviter qu'elles ne deviennent impures par contamination ;

- après la 1ere visite du Cohen, qui constate visuellement une tâche de tsaraat, on ferme totalement la maison (mise en quarantaine) pensant une période de 7 jours (cf. v.14,38) ;

- le Cohen revient une 2e fois et s'il constate que la tâche n'a pas évolué, il laisse de nouveau la maison isolée pendant 7 jours ;

- Après ces 2 semaines, le Cohen revient une 3e fois, et s'il constate que la tâche a progressé, on enlèvera les pierres sur lesquelles se trouvent la plaie. On y mettra de nouvelles et on enduira la maison de ciment (cf. v.14,40-42).
On laissera alors la maison fermée pendant une nouvelle période de 7 jours.

Selon les mots de Rachi : "Si l’affection revient, on démolira. Si elle ne revient pas, on présentera les oiseaux (en sacrifice), car les périodes d’observation des affections ne durent jamais plus de trois semaines."

=> Pour la tsaraat sur la maison, Hachem nous laisse jusqu'à 3 semaines, où nous devons subir le regard des autres (Oh le fauteur!) et vivre en dehors de notre maison (qui est menacée d'être détruite).
Tout cela doit nous faire prendre du recul, nous briser notre égo, afin de nous amener à faire téchouva, et repartir sur de nouvelles bases.

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+ "Le Cohen ordonnera qu'on vide la maison avant que le Cohen vienne examiner la marque, afin que tout ce qui est dans la maison ne devienne pas impur. Après quoi le Cohen viendra voir la maison" (métsora 14,26)

-> Le Sforno de commenter : "On videra la maison, et le Cohen ne doit pas venir plus tôt.
Pendant ce temps, le propriétaire aura le temps de prier et de se repentir, et le Cohen aussi aura le temps de prier."

=> En ordonnant de vider la maison, on accorde du temps pour faire téchouva et prier.

Les conséquences de la tsaraat commence à devenir vraiment concrètes et se matérialisent. Notre maison qui est une partie de nous (vu le temps qu'on y passe, les efforts investis pour la construire, ...) est mise en quarantaine aux yeux de tous : quelle honte!
Lorsque notre orgueil se casse, nous pouvons alors faire rentrer Hachem dans notre vie, puisqu'on lui laisse enfin de la place pour venir (notre égo étant parti)!

Par ailleurs, la conscience que le Cohen prie également pour lui, va injecter de l'espoir : "Tu es vraiment quelqu'un de bien, tu es aimé par la classe la plus haute du peuple juif (les Cohanim). Certes tu as fauté, mais on est impatient de te retrouver parmi les juifs après ta téchouva!"

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-> "Rabbi Méïr dit : Qu'est-ce qui deviendrait impur? S'il s'agit d'objet de bois, de vêtement et d'objet de métal, il peut les tremper (dans un mikvé) et ils seront purifiés.
[Les aliments peuvent être consommés même s'ils sont impurs]

Ainsi, de quoi se soucie la Torah? De ses objets d'argile [qu'on ne peut pas purifier]."
[michna Négaïm 12,5 - citée par Rachi]

=> Même envers un pécheur, Hachem souhaite lui épargner la moindre perte.
Si D. se montre si compatissant à l'égard des pécheurs qu'Il frappe de tsaraat, à plus forte raison Il prendra les justes en pitié.

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-> La guémara (Yoma 11b) dit que la tsaraat frappe une maison pour punir son propriétaire de son avarice.

Le Cohen ordonne de vider la maison, exposant aux yeux de tous les biens.
La médisance peut avoir pour origine l'avarice (refuser de prêter/donner quelque chose), et dans ce cas l'avertissement de D. est clair, obligeant à faire téchouva pour éviter une honte publique (puisque ses biens seront exposés aux yeux de tous, il ne peut alors plus prétendre n'avoir rien à donner/prêter!).

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-> "S'il est pauvre et n'a pas les moyens" (Métsora 14,21)

=> A propos de certains sacrifices, la Torah propose au pauvre d'apporter une offrande moins chère. Mais si un riche apporte un sacrifice de pauvre, certaines opinions considèrent qu'il est quitte. En revanche, concernant un Métsora riche, tous les avis pensent que s'il apporte un sacrifice de Métsora pauvre, il n'est pas quitte. Pourquoi cette différence?

En fait, l'une des raisons que la guémara (Yoma 11b) rapporte pour lesquelles la tsara'at frappait une personne, c'était à cause de l'avarice. Or, il est clair que si un riche souhaite apporter un sacrifice de pauvre, c'est qu'il est atteint d'avarice et qu'il redoute de dépenser de l'argent.
Ainsi, cela prouve qu'il n'a pas encore corrigé ce défaut qui est une des causes de la Tsara'at. Si un homme n'a pas réparé la cause de sa faute, son sacrifice ne peut être valable. L'offrande ne répare la faute que de celui qui s'est repenti.
[rav Yaakov Landau]

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+ Autres raisons de la présence de tsaraat sur les maisons :

-> "Rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne : lorsque les Cananéens ont entendu que les enfants d'Israël arrivaient, ils ont caché leur biens dans leurs maisons et dans leurs champs ... Qu'a fait D.?

Il envoyait des marques sur une maison, [son propriétaire] la démolissait et y trouvait un trésor"
[midrach Vayikra rabba 17,6]

=> Objectif : révéler un trésor caché.

-> Selon le Zohar Tazria 50a), les Cananéens ont construit leurs maisons dans l'intention de les utiliser pour l'idolâtrie, D. frappait leurs demeures de tsaraat pour les détruire.

=> Objectif : purifier de l'idolâtrie.

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2°/ Les habits (un pas plus loin avant d'atteindre le corps) :

-> La guémara (Shabbath 142a) enseigne : "Les habits portés par un homme sont considérés comme une partie de son corps et lorsqu'il marche dehors le Shabbath, on ne considère pas qu'il transporte ses vêtements."

On met les vêtements de côté pendant 7 jours, et c'est seulement s'il n'y a pas eu de téchouva que la personne devra les brûler.

-> Une maison n'est démolie qu'après 3 isolements de 7 jours, par contre les vêtements mis en quarantaine pendant 2 semaines sans changement sont détruits (Tazria 13,55).
Si la tsaraat s'étend sur des vêtements pendant la quarantaine, ils doivent être brûlés

-> tsaraat : il y a une étape de mise en quarantaine de 7 jours.
Le Séfer ha'Hinoukh (169) explique que la Torah donne au pécheur une période de 7 jours pour réfléchir à sa situation et aux causes qui ont pu lui faire mériter cette punition.

=> Ainsi, le but de la tsaraat n'est pas de punir le fauteur mais de lui faire prendre conscience qu'il doit se corriger pour renouveler sa relation avec D.

[c'est comme si Hachem lui parlait par signes : J'ai vraiment envie de te sentir proche de Moi, tu me manques ... alors modifie juste ton comportement!]

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3°/ Sur la peau de la personne :

-> Le métsora doit se conduire de façon à être reconnu et évité.
Il doit s'habiller et se comporter comme un endeuillé, afin de s'affliger et de se repentir des actes qui lui ont valu cette affliction.
[Ibn Ezra]

-> "Il criera : "Impur! Impur!" Tous les jours où la plaie sera sur lui, il restera impur ; il est impur. Il demeurera isolé, sa résidence sera en dehors du camp." (Tazria 13,46)

-> Cette proclamation doit faire connaître son affection afin que les autres prient pour lui. (guémara Moèd Katan 5b).

Savoir que l'on a besoin, que l'on peut compter sur des proches dans des situations difficiles, aide à se dire : "Quel crétin j'ai été de mal me comporter avec des personnes qui m'aiment tant!!"

-> De même qu'il a créé un faussé entre des personnes, de même il est isolé de tous (Rachi - Arakhin 16b).
Cela doit l'amener à prendre conscience de ses actes de leurs conséquences.

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-> "Le jour où le métsora revient avec des remords et la décision de se repentir de ses fautes est : "le jour de sa purification, le métsora sera amené au prêtre" (Métsora 14,2)."
[Zohar - métsora 53a]

-> Détaillant le processus de purification du métsora, la Torah dit : "L'un des oiseaux sera égorgé ... et il enverra l'oiseau vivant sur un champ ouvert" (Métsora 14,5-7)

Pourquoi un oiseau doit-il être égorgé et l'autre mis en liberté?

Selon le midrach (Tan'houma métsora 3), cela sous-entend que si le métsora se repent de ses fautes, son affliction ne reviendra pas à lui [de même que l'oiseau libéré ne reviendra pas à son point de départ]."

[l'oiseau égorgeait renvoie au lachon ara que nous avons commis, que nous regrettons au point qu'il soit comme mort de nous-même (je regrette, plus jamais ça!).
L'oiseau qui s'élève représente nos aspirations à changer et à agir plus d'une façon plus élevée (je vise le Ciel!) ]

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-> "Il renverra l'oiseau vivant" (Métsora 14,7)

=> Le Métsora devait utiliser 2 oiseaux pour sa purification. Il en abattait un, et le 2e était épargné. Ainsi, puisque le 2e restait vivant, il est logique qu'il allait être libéré et renvoyé dans la nature. Pourquoi le verset a-t-il besoin de l'expliciter?

-> En fait, on peut l'expliquer de façon morale. Dans le processus de purification, on immergeait l'oiseau qui allait rester vivant dans le sang de l'oiseau que l'on a abattu. Or, quand quelqu'un "se trempe" dans le sang de son prochain, et que la vie d'autrui lui est nullement importante, il ne devrait pas pouvoir se trouver parmi les autres personnes, car il leur sera dangereux. Et on a donc besoin d'un verset particulier pour lui permettre de retrouver sa liberté et être "renvoyé" dans la société.
[rav Moché Aharon Stern]