Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Les enfants d'Israël camperont chacun dans son camp et chacun sous sa bannière selon leurs légions" (Bamidbar 1,52)

La notion de bannière va bien au-delà d'un simple bout de tissu, de chiffon attaché à un morceau de bois.
Nos Sages (Midrach Bamidbar Rabba 2) de nous enseigner :
"Lorsque D. se révéla sur le mont Sinaï, 22 myriades d'anges descendirent en Sa compagnie, et ils étaient disposés en cortèges sous des bannières distinctes.
Quand Israël les vit, rangés sous des étendards distincts, il commença à éprouver l'envie d'avoir des bannières.
Il [Israël] se dit : Ah! comme il serait bon que nous puissions être rangés sous des bannières comme eux ...

D. leur dit : Vous aspirez ardemment à être rangés sous des bannières!
Par votre vie, J'accomplirai votre souhait!

Immédiatement,D. fit preuve de son amour envers Israël et dit à Moché : Va, place-les sous des bannières comme ils le désirent, chaque homme sous sa bannière selon mes signes. "

<------------------------>

-> "Ils dirent à Moché : "Parle-nous, toi, et nous entendrons ; et que D. ne nous parle pas de peur que nous mourrions" (Yitro 20,16)

Les anges sont les intermédiaires entre le monde supérieur et notre monde.
Ils vont par exemple prendre nos prières et les apporter dans les sphères supérieures.

Au-moment du don de la Torah, les juifs ont été dépassés par les 2 premiers Commandements donnés directement par Hachem, et ils ont fait l'erreur de souhaiter un intermédiaire (cf.verset ci-dessus).

Lorsque les juifs ont demandé des bannières, ils ont rectifié leur mauvaise compréhension passée.
En effet, ils ont fait cette demande afin de ressembler aux anges qui communiquent directement avec Hachem.
Par là, le peuple juif veut être connecté au plus proche de D., même s'il n'est pas capable de le supporter.

[le Chem miChmouel]

-> Si tu ressens le besoin de parler dans une synagogue, alors parle à D.!!

-> Pourquoi est-ce que devant un film, tu exiges un silence total ; alors que tu n'acceptes pas de devoir te taire dans une synagogue, la maison de D.?

-> "Vous révérerez Mes Sanctuaires" (Kédochim 19,30)

b"h, Le sujet a pu être traité dans les articles suivants :
-> https://todahm.com/2014/08/08/parler-pendant-la-priere
-> https://todahm.com/2014/02/01/1036

Ci-dessous, quelques idées nouvelles, véridiques, même si pas forcément très agréables à connaître ...

-> Selon le Zohar (Chémot 131b, cf.Iguéret haKodech 24), une personne qui parle durant la prière, dans une synagogue, n'a pas de part dans le D. d'Israël

-> Rabbi Yéhouda haHassid (1150-1217 - Séfer 'Hassidim 209) fait remarquer que c'est souvent dans les synagogues qui ne sont par traitées avec respect par les juifs qui y prient, que en fin de compte, elles vont être profanées par nos ennemis, et transformées en temples idolâtres.

-> Rabbi Yossef Caro (Ora'h 'Haïm 151,1) a statué : "Il est interdit de se conduire de façon légère dans une synagogue. Cela inclus les plaisanteries et les paroles vaines."

-> Les cosaques (1648-1649) ont tué 100 000 juifs, détruit 300 communautés juives.
Comment une telle tragédie a pu avoir lieu, alors que la très grande majorité de ces juifs observait la Torah?

Rabbi Yom Tov Lipman Heller, connu sous le nom de : Tossefos Yom Tov (1578-1654), a dit qu'on lui a révélé en rêve, que cette catastrophe a eu lieu, car les personnes parlaient dans la synagogue durant la prière.
Il a d'ailleurs composé une prière afin de bénir ceux qui se retiennent de parler à la synagogue.

-> Le Imré Emet a dit que si la majorité des juifs séfarades n'ont pas été touchés par les horreurs de la Shoa, c'est parce qu'ils témoignaient le plus grand respect à leur synagogue.

-> On a demandé à Rabbi Shlomo Zalman Auerbach, comment il fallait gérer le cas d'un adulte respectable, qui dérangeait la prière, à la synagogue, par des discussions incessantes.

Rabbi Auerbach a répondu par une question :
"Que ferions-nous si un terroriste s'est introduit dans une synagogue dans le but de se faire exploser?
Une personne qui parle à la synagogue pendant la prière n'est pas différente d'un terroriste.
Les 2 causes aux juifs de perdre leur époux(se) et d'être orphelins."

[Pour préserver le libre arbitre de chacun, on ne peut pas voir directement la conséquence du fait de parler durant la prière.
Mais, à l'image d'un bébé qui appuie sur le bouton de l'arme nucléaire, nos paroles, alors que ce n'est ni le moment, ni le lieu, ont un impact dévastateur!]

-> Une personne a dit à Rabbi Avigdor Miller qu'on venait de diagnostiquer à son fils le cancer (que D. nous en préserve).
Rabbi Miller lui a demandé si dans sa synagogue, les personnes parlaient durant la prière.
La personne lui a répondu que lui ne parlait pas durant la prière, mais que d'autres le faisaient.

Rabbi Miller lui a dit de trouver une autre synagogue, car les personnes qui parlent pendant la prière empêchent les prières de tous les fidèles d'atteindre le Ciel.

La personne a changé de synagogue, et peu de temps après plus aucune trace de cancer n'a été trouvée chez son fils.

[Un Rabbi de Brooklyn a été approché par un de ses fidèles, dont son fils venait d'être diagnostiqué comme ayant le cancer.

Suivant l'avis du Rabbi Miller, il a suggéré à toute la communauté de prendre sur elle de ne pas parler durant la prière pendant une année entière, à compter de maintenant.
Toute la communauté a accepté, et quelques semaines plus tard, il s'est avéré qu'il n'y avait plus de trace de cancer ... ]

Il y a un temps pour tout, même pour savoir se taire, malgré l'envie ... et par cette attitude, on peut amener beaucoup de bénédictions sur nous, nos proches et tout le peuple juif.

"Grosse ou menue bête, vous n'égorgerez point l'animal avec son petit le même jour" (Emor 22,28)

-> Le Rambam (Guide des égarés - livre III, 48) écrit à ce propos:
"Il a été défendu d'égorger le même jour la mère et son petit, afin d'éviter d'égorger le petit sous les yeux de sa mère.
Car l'animal éprouverait alors une trop grande douleur.

En effet, il n'y a pas sous ce rapport, de différence entre la douleur qu'éprouverait l'homme et celle des animaux ; car, l'amour et la tendresse d'une mère pour son enfant ne dépendent pas de la raison, mais de l'action de la faculté imaginative, que la plupart des animaux possèdent aussi bien que l'homme."

-> La guémara (Baba Métsia 80) nous enseigne :
Des épreuves survinrent à Rabbi (rabbi Yéhouda haNassi) à la suite d'un certain fait : un jour, on amena un veau pour être égorgé, le veau prit la fuite et se mit à pleurer, comme quelqu'un qui dirait : "Sauve-moi!"
Rabbi lui dit : "Va, c'est pour cela que tu as été créé (dans les cieux)!"
On décréta : "Puisqu'il ne prend pas en pitié, il endurera des malheurs".

Ses épreuves disparurent à la suite d'un certain fait : un jour, la servante de Rabbi nettoyait la maison.
Il y avait des souriceaux, elle les balaya et les jeta hors de la maison.
Rabbi lui dit : "il est écrit ... Et sa miséricorde est sur toutes ses actions" (Téhilim 145,9).
Dans les cieux, on décréta : "Puisqu'il est miséricordieux, nous le prendrons en pitié", et il guérit".

"Un pays où coule le lait et le miel" (Kédochim 20,24)

Il y a énormément de choses sublimes en Israël.
Pourquoi insister sur le lait et le miel?

-> Le lait :
Il y a une Halakha (Choul'han Arou'h, Yoré Déa 79,2) nous disant qu'un élément venant d'une origine impure, est également impur.
Une exception à cette règle est : le lait.
Le lait est produit à partir du sang d'un animal, qui est considéré comme impur, mais néanmoins, le lait nous est permis (cf.guémara Béra'hot 6b).

La Torah nous enseigne que la terre d'Israël possède une qualité unique : tout juif qui y vient, même si à un certain moment de sa vie, il manquait de pureté, va se rendre compte que l'air de la terre d'Israël l'aidera à devenir pur.

=> A l'image du lait, la terre d'Israël a la particularité d'être la seule terre qui va aider à rendre pur, ce qui avait une origine impure.

-> Le miel :
En hébreu, le miel se dit : dvach (דבש), mot qui a une valeur numérique de : 306, qui est la même que : "av ara'haman" (אב הרחמן - Père miséricordieux).

=> L'unicité de la terre d'Israël réside dans le fait qu'elle est bénie par la miséricorde de D., comme il est écrit dans la Torah : "Un pays sur lequel veille Hachem, ton D., et qui est constamment sous l’œil du Seigneur, depuis le commencement de l’année jusqu’à la fin." (Dévarim 11,12).

<------------------->

+ Bonus :

Il est à noter que :
-> le lait ne fait pas référence au lait de vache, mais au lait de chèvre ;
-> le miel ne fait pas référence au miel des abeilles, mais au miel de dattes et des figues.

[Rachi sur Chémot 13,5]

<------------------->

+ "Une terre où coule le lait et le miel" (20,9)

-> Nos Sages ont établi comme principe que : "ce qui sort de ce qui est pur, est pur. Et ce qui sort de l’impur est impur."
Mais cette règle connaît 2 exceptions : le lait et le miel.

Le lait est formé à partir du sang. Or le sang est interdit à la consommation, mais le lait est permis.
De même, le miel est formé par l’abeille. Or l’abeille est interdit mais le miel est permis.
La terre d’Israël a été bénie de porter les propriétés du lait et du miel. En effet, la terre sainte a la force de prendre quelqu’un qui est "impur" et de le transformer en quelqu’un de pur.
[Rabbi Meïr Chapiro de Lublin]

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

-> Le Rambam (Hilkot Déot 6,3) de commenter cette mitsva :
"Nous devons faire des louanges d'autrui, et nous devons être concerné par leur argent autant que nous faisons attention à notre propre argent et à notre propre dignité.
Quiconque tire de l'honneur de l'humiliation d'une autre personne, perd sa part dans le monde à venir."

-> Le Yessod véShoresh haAvoda (1;7,8) nous enseigne des notions très intéressantes à ce sujet.
"Le commandement d'aimer son prochain peut être réalisé à tout moment, à chaque seconde d'une journée.
Toute faveur ou bonté que vous faites à quelqu'un, est un accomplissement de cette mitsva.
Mais ce commandement peut aussi être fait par le biais de la pensée.

Lorsque vous êtes content de la bonne destinée d'une autre personne, cela constitue un acte d'aimer son prochain.
Par exemple, si on entend qu'une personne vient de donner naissance à un enfant et que l'on en est joyeux, nous accomplissons ce commandement.
La même chose est valable pour le malheur d'autrui.
Si l'on se sent triste à cause du fait qu'il souffre, nous réalisons ce commandement.

De telles pensées sont possibles à tout moment, même dans un lieu où il est interdit d'avoir des pensées de Torah.
En réalisant correctement ce commandement, une personne peut amasser facilement des milliers de milliers de mitsvot.
[...]

La difficulté de réaliser ce commandement réside dans le fait que la plupart des gens sont naturellement prédisposées à être jaloux.
Lorsqu'ils entendent des bonnes nouvelles d'autrui (ex : il devient riche, il est honoré,...), leur jalousie se réveille et les empêche d'être sincèrement content.
Ainsi, il est très important pour une personne de travailler à rectifier son trait de jalousie.

Un autre facteur important qui va permettre d'aimer son prochain est le fait de le juger favorablement.
Car si même pas une fois nous jugeons autrui favorablement, nous ne pourrons plus être en capacité de ressentir un amour total, complet pour lui."
[traduction en utilisant le nous en place du tu]

-> Un soir d'été, alors que Rabbi Avraham Grodzinsy était un jeune homme, sa famille a remarqué qu'il était particulièrement joyeux.
Il a expliqué son attitude en disant : "Ce soir à Slobodka, un étudiant de la yéchiva est en train de se marier. Bien que notre hôtel est beaucoup trop loin pour que je puisse y assister, j'ai quand même la possibilité de ressentir de la joie pour le bonheur de mon ami."

-> Rabbi ‘Haïm Shmoulevitz, roch yéchiva de Mir, a dit :
"Lorsque je vois un tas de petites chaussures dans la vitrine d’un magasin, je suis ému aux larmes de joie, en m’imaginant les sentiments de bonheur intense qu’une mère aura en achetant sa 1ere paire de chaussures pour son enfant adoré."

<------------------>

-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même = Tu sais que tu as à ton actif de nombreuses fautes, néanmoins, tu t'aimes toujours.
C'est cela que vous devez ressentir vis-à-vis de votre ami.
Malgré ses fautes, aime-le!"
[le Baal Chem Tov]

-> "Le verset prescrit d'aimer l'autre, comme tu aimes ta propre personne (kamo'ha).
Tout comme tu aimes ta personne de façon instinctive, sans chercher de raison à cela, ainsi dois-tu aimer les autres, sans raison également".
[le Alter de Slobodka]

-> Rabbi Avraham Heschel de Kopitchinitz avait coutume de dire que le commandement d'aimer son prochain n'exige pas seulement d'aimer les personnes saintes et droites (il est impossible de ne pas aimer de telles personnes), mais D. ordonne d'aimer même ceux qu'il est difficile d'aimer.
[on est tous des fils de D., fait à Son image!]

-> Le 'Hatam Sofer dit que le commandement d'aimer son prochain est un concept que toute personne peut logiquement adopter, mais nous en tant que juif, nous devons aimer notre prochain, à tout moment, parce que la Torah nous l'ordonne.

Un amour uniquement basé sur les sentiments est changeant en fonction des moments, selon nos humeurs ...

<--------------->

-> "Je ne suis pas un tsadik. La preuve en est que j'aime mon fils plus que j'aime les autres juifs"
[Rabbi David de Lelov]

-> Il est par exemple possible d'accomplir cette mitsva d'aimer son prochain en se dépêchant de dire à quelqu'un de bonnes nouvelles.
Le 'Hazon Ich a dit un jour : "Malheureusement, les gens ont l'habitude de m'amener uniquement leurs problèmes.
Très peu, viennent pour me dire leurs bonnes nouvelles, qu'ils ont un mazal tov à m'annoncer, qu'eux-même ou un proche a retrouvé la santé."

-> "Le seul mérite que je pourrais avancer devant la court du Ciel, c'est qu'à chaque fois que je marchais dans la rue et que je voyais une personne venir dans ma direction, je me disais directement : "Une bénédiction sur sa tête". "
[Rabbi Baruch Ber Leibowitz]

-> Lorsque Rabbi Koledetzky a été invité chez le 'Hafets 'Haïm, le 'Hafets 'Haïm lui a fait personnellement le lit, et lui a préparé le coussin et les couvertures.
Une fois le lit prêt, le 'Hafets 'Haïm s'est couché sur le lit pendant quelques secondes afin de vérifier que c'était suffisamment confortable pour son invité.

<------------------>

-> "Une grande partie de la Torah est concernée par le fait qu'une personne doit apporter du bonheur aux autres"
[Gaon de Vilna - Iguéret haGra]

On accomplit le fait d'aimer son prochain, à chaque fois qu'on lui donne du plaisir (dans la limite de la Halakha).

-> Rabbi Akiva dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ceci et un principe fondamental de la Torah" (guémara Nédarim 9,4; Rachi, Sifri - sur ce verset)
Hillel traduit se commandement par : "Ce qui haïssable pour toi, ne le fais pas aux autres" (guémara Shabbath 31a)

Nos Sages déduisent de ce verset plusieurs règles illustrant la sensibilité exigée de chaque juif, comme par exemple :
-> un condamné à mort doit être exécuté de la façon la moins douloureuse possible (guémara Kétoubot 37b, Sanhédrin 45a) ;
-> un mari ne doit pas mettre sa femme dans une situation où elle pourrait perdre grâce à ses yeux (guémara Kiddouchin 41a, Nidda 17a).

Le 'Hatam Sofer (Torah Moché) commente la phrase de Rabbi Akiva disant que la Torah est un grand principe de la Torah, comme signifiant que nous sommes obligés de prendre de notre temps d'étude afin d'enseigner à autrui la Torah.
Aime ton prochain comme toi-même = comme toi, tu désires acquérir de la connaissance en Torah, il te faut contribuer à ce qu'autrui acquiert aussi du savoir en Torah.
Au final, tu n'y perdras pas à agir ainsi, car en enseignant ton savoir à d'autres, tu vas devenir plus élevé.
On peut citer la guémara (Soucca 49b) : "La Torah qui est étudiée afin d'être enseignée, c'est une Torah de bonté ; la Torah qui est étudié uniquement pour soi-même, ce n'est pas une Torah de bonté".

Le rav Yerou'ham Lévovitz fait remarquer que Hillel a dit : ""Ce qui haïssable pour toi, ne le fais pas aux autres", plutôt que de citer notre verset (Tu aimeras ton prochain comme toi-même), pour insister sur l'importance que notre amour d'autrui ne doit pas rester uniquement au niveau de la pensée, mais doit se traduire dans notre quotidien par des actions, des mots, ... permettant de manifester concrètement notre amour.

Rabbi El'hanan Wasserman rapporte l'idée de Rabbi Elazar (guémara Kiddoushin 40b) disant qu'on doit toujours s'imaginer que le monde est sur la balance du jugement divin, en état de parfait équilibre entre l'innocence et la culpabilité.
Le fait de faire une mitsva va entraîner la balance du côté des mérités, et ce pour nous-même et pour le monde entier.
A l'inverse, faire une avéra, va faire basculer la balance, pour nous et le monde entier, vers le fait d'être coupable.

=> Une personne qui aime son prochain se doit d'agir en accord avec la Torah, vu que ses actions impactent sa personne, mais aussi le monde entier.

[tout Israël est lié les uns aux autres => chacune de mes actions peut impacter positivement ou négativement, un autre juif quelque part dans le monde.
A un niveau plus global, si autrui est meilleur, alors tout le klal Israël dans son ensemble devient meilleur, et alors par ricocher, je deviens meilleur (car j'en suis un membre).
Autrui, c'est vraiment moi-même, étant donné que son état va m'impacter indirectement, étant dans le même bateau ...]

<------------------>

-> Le Ramban développe l'idée suivant sur ce verset.
La Torah ne nous demande pas d'éprouver vis-à-vis des autres autant d'amour que l'on porte à sa propre personne ; en effet, si quelqu'un est en danger, il doit sauver sa propre vie en priorité.

Ce que D. nous ordonne dans ce verset, c'est de souhaiter que les autres jouissent du même degré de réussite et de prospérité que celui que nous désirons atteindre nous-même.
Il est courant de dire que l'on désire pour les autres ce qu'il y a de mieux, mais ce mieux reste toujours inférieur à ce que nous désirons pour nous-mêmes.
Ce n'est pas ce que nous demande la Torah : le juif peut et doit s'efforcer d'espérer pour les autres la même réussite que pour lui.

On peut citer les paroles que le rabbi Leib de Sassov a entendu de 2 ivrognes, dont l'un demandait à l'autre s'il l'aimait, l'autre lui répondit qu'en toute sincérité oui.
L'autre ivrogne s'exclama alors : "Comment peux-tu affirmer que tu m'aimes de tout ton cœur? Tu ne sais même pas ce qui me manque!"
Un homme n'aime vraiment son prochain que s'il sait ce qui lui manque ...
Ce qui est important pour toi, est peut être sans importance aux yeux d'autrui, et inversement.
Ainsi, aimer son prochain comme soi-même, c'est ce mettre à sa place en souhaitant le rendre heureux, lui faire plaisir (comme on aimerai le faire pour soi-même), avec son langage, ses désirs propres, ...

-> Le Likouté David de dire qu'il n'est pas difficile d'être en amitié et d'aimer une personne qui est beaucoup plus riche ou connu que nous-même.
Il en est de même avec une personne d'un statut nettement inférieur au notre, à qui on peut exprimer de la chaleur par pitié.

Cependant, la Torah nous demande d'être en amitié avec un "comme toi-même", du même rang social et financier.
On doit dépasser tout sentiment de compétition ou de jalousie, et faire preuve d'amitié sincère même dans cette situation.

-> Rabbi Yonathan Eybeschutz disait :
"Lorsqu'une personne vient voir un rabbin pour une question concernant le fait de savoir si un animal est casher ou non, il va accepter la réponse négative (c'est non casher) avec un bon état d'esprit, même si la perte financière est considérable.
Mais, si la même personne vient voir un rabbin pour une décision halakhique concernant une dispute, il va être très en colère envers le rabbin qui va statuer contre lui, et ce même si la perte financière est très faible.
Quelle est la raison de cette différence?

Lorsqu'une personne s'entend dire que sa viande n'est pas cashère, bien qu'elle subisse une perte, elle est d'accord d'accepter poliment la décision, car personne d'autre n'y gagne.
Mais dans le cas d'une dispute financière, sa perte, est le gain d'une autre personne, et par conséquent, elle est dévorée par la jalousie."

<------------------>

Aime ton prochain comme toi-même (Kédochim 19,18)

-> L'âme juif et la Torah ont la même racine.
Ainsi, lorsqu'un juif étudie la Torah et applique envers son prochain le conseil unique prôné par Hillel : "Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne veux pas d'autres te fassent", il révèle la véritable racine commune des Bné Israël et de la Torah et réalise ainsi le verset : "Aime ton prochain comme toi-même", car il faut prendre le mot : kamo'ha (comme toi-même) à la lettre, du fait que toi et ton prochain avez une même racine ...

Par l'étude de la Torah et une conduite de respect et d'amour envers notre prochain, on révèle les racines communes et on amène ainsi un flux de vitalité dans le monde depuis la racine supérieure.
Ce lien avec la racine supérieure diminuera fortement les risques de transgressions.
[Hamakné - guémara Kidouchin 40b]

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

-> Rabbi Shneur Zalman de Liadi nous explique :
"Chaque juif est constitué de 2 composants : un corps (gouf) et d'une âme (néchama).
Alors que les juifs sont séparés en des corps différents, ils sont comme un seul au regard de la néchama.
C'est dû au fait que toutes les âmes sont une partie de D., et que D. est le père de nous tous.
Avec cette prise de conscience, il est facile d'aimer un autre juif comme soi-même, car au travers nos âmes, nous ne faisons qu'un."

-> Lors de la création de l'homme, la Torah dit : "A l'image de D., Il le créa" (bétsélem élokim bara oto - Béréchit 1,27).
Un juif doit aimer son prochain comme soi-même, car (kamokha, comme toi-même), le dénominateur commun est que tous les 2 sont créés à l'image de D. (bétsélem Elokim).

Il est à noter que le mot "Elokim" et le mot "kamokha" ont la même valeur numérique : 86.

-> Le midrach Tan'houma (Béréchit 8) dit que bien que beaucoup de gens ont de l'amour et de l'affection pour autrui, "chaque artisan déteste ses rivaux au sein de sa profession".

La Torah souligne l'importance de non seulement aimer son prochain (vé'ahavta léréa'ha), mais même celui qui est "kamokha" (comme toi-même), dans le même domaine d'activité, et à qui il faut également faire tous les efforts afin de l'aimer.

-> Le roi Salomon a écrit : "L'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12).
Il est humain de voir chez autrui ses défauts.

La Torah nous enseigne qu'on doit aimer son prochain kamokha (comme toi-même), car de même qu'on s'aime de façon naturelle, et de même, qu'on ferme les yeux sur nos fautes, on doit en faire de même avec son prochain.

-> Un juif doit non seulement aimer son prochain, mais c'est également une mitsva que d'aimer D., comme il est écrit : "Tu aimeras Hachem Ton D;" (Dévarim - Vaét'hanan 6,5).

Rabbi Shneur Zalman de Liadi dit : "Aimer son prochain comme soi-même est l'instrument grâce auquel une personne peut en venir à aimer D."
=> Notre verset se termine par "Je suis Hachem", faisant allusion au fait que c'est au travers de notre amour envers notre prochain, que nous pouvons atteindre l'amour de D.

Il est à noter que les mots : "véa'avta léréa'ha kamo'ha, ani Hachem" (Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem) et les mots : "véa'avta ét Hachem Eloké'ha" (et Tu aimeras Hachem, ton D.), ont la même valeur numérique : 907.

-> Lorsqu'une personne a de l'amour envers son prochain (aava = amour = valeur numérique de 13), et que son prochain lui porte réciproquement de l'amour, on a : 2 fois aava = 2*13 = 26 , qui correspond au nom de D. dans sa miséricorde (le Tétragramme).

D. réside parmi nous, lorsqu'il y a un sentiment d'aava (d'amour) entre les différentes parties.

En Yiddish, le mot : "juif" se dit : Yid (venant du mot : Yéhoudi).
Lorsque ton prochain est kamokha (comme toi-même), au même niveau, on a 2 youd (י), qui forment le nom de D. (יי).
Par contre, si une des 2 parties regarde de haut l'autre, alors le nom de D. n'est plus possible, renvoyant à la disparition de la présence divine au regard de la situation.

(Imaginez la tristesse de parents qui ont des enfants qui ne s'aiment pas ... il en est de même avec D., notre Père, dont nous sommes tous ses enfants ...)

<--->

-> Le rabbi Israël Taub de Modzhitz (Divré Israël) fait un magnifique enseignement :
La valeur numérique de la lettre "youd" est de 10.
Si vous épelez "youd" complètement, en tant que mot (youd, vav, dalét), vous trouverez que le "vav" et le "dalét" que vous ajoutés à la lettre "youd" sont exactement identiques.
C'est la raison pour laquelle un juif est appelé : Yid = il est pareil à l'intérieur et à l'extérieur.
=> Un juif est honnête et sincère. Il ne présente pas un faux visage.

[le sceau de D. est la Vérité. Lorsque les juifs sont émét, ils en viennent à s'aimer les uns les autres, ainsi qu'Hachem, le tout symbolisé dans l'alignement des 2 youd qui forme le nom Divin.]

-> En hébreu, le mot : "chaud" se dit : 'ham (חם).
Lorsque nous apportons de la chaleur/joie à notre Service de Hachem (יי), à autrui (les yudden! - יי), c'est alors que nous vivions réellement (vie = 'haïm - חיים).
[on a : חם plus יי qui est égale à :  חיים]
[aimer son prochain comme soi-même, c'est l'entourer de beaucoup de chaleur, d'amour, au point de lui donner davantage de forces de vie! (et en particulier dans ses moments difficiles!)]

-> La lettre "youd" est la plus petite de l'alphabet, pouvant symboliser la nécessité vitale pour tout juif d'être humble, ou bien le fait qu'à l'image du mot : "Israël" (ישראל) qui commence par la plus petite lettre et se termine par la plus grande (lamèd - étudie!), un juif est dans ce monde petit comme une étoile de loin, mais énorme comme une étoile de près.

 

<--------------------->

+ "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

1°/ Le mot : "ton prochain" se dit en hébreu par : לרעך (léréa'ha).
Ce mot contient en son milieu, le mot : רע (ra - mauvais), il reste alors : לך (léh'a - à toi).
Ainsi, même si un juif a un aspect qui te semble mauvais, tu te dois de l'aimer.
Pourquoi?
Simplement, car : "Je suis Hachem".

De même que D. a jugé bon de créer cette personne, et continue à lui accorder la vie, à chaque instant, malgré ses aspects négatifs, de même, tu te dois de te focaliser sur le positif qui lui donne le mérite de vivre, et qui dépasse le négatif.

[lorsqu'on voit une personne vraiment mauvaise, on doit détester le mal qui est en elle, mais on doit aimer l'être humain (créé à l'image de D.) et on doit prier pour que toutes ses négativités s'en aillent, laissant place à un véritable diamant, illuminant le monde).

2°/ Le mot : לרעך (léréa'ha) fait référence à un bon ami, mais il peut aussi se lire : léra'a'ha (celui qui a agit de façon mauvaise avec vous).
Nous nous devons d'aimer non seulement ceux qu'on aime, mais aussi ceux qui se comportent mal à notre égard.

Il faut voir l'autre comme un messager de D., et ne pas lui en vouloir (bien que lui aura des comptes à rendre auprès de D. pour son comportement), préférant se concentrer sur le pourquoi D. nous envoie ce message.
Qu'est-ce que D. attend de moi en me "réveillant" de ma routine par l'intermédiaire de mon prochain?

3°/ Kamo'ha = comme toi-même.
Le Baal Chem Tov disait que D. agit à notre égard comme une ombre ("Hachem est ton ombre" - Téhilim 121,5).
=> Ainsi, de la même manière que tu agis avec ton prochain, de la même manière, D. va agir avec toi.
Si tu es capable de voir le positif, de laisser passer ses erreurs, ... alors D. fera de même.

Aimer autrui autant que possible, c'est s'aimer soi-même véritablement, car en passant outre notre nature, on permet à un énorme flux de bonté de D. de se déverser sur nous

(D. nous dit d'une certaine façon : tu es prêt à aimer tous mes enfants, même ceux qui sont sortis du droit chemin, alors moi-même, Je vais t'aimer, même si tu sors des fois du droit chemin ...)

"Tu ne te vengeras pas et ne garderas pas rancune aux enfants de ton peuple" (Kédochim 19,18)

-> "Quand un homme se coupe un doigt de la main gauche en découpant de la viande, lui viendrait-il à l’esprit de prendre le couteau, et de se couper un doigt de la main droite?
C’est un seul corps …
De même, les enfants d’Israël sont garants l’un de l’autre, et il ne saurait y avoir entre eux, ni vengeance, ni rancune."
[Guémara Talmud de Jérusalem – Nédarim 9,4]

Notre verset exprime bien cette notion :
"Tu ne te vengeras pas et ne garderas pas rancune aux enfants de ton peuple ; tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem"

-> Aimer son prochain comme soi-même, c'est la plus belle, la plus agréable forme de vengeance.
Embarrassé par notre amitié, il va réaliser qu'il s'est emporté et trompé à notre égard.

-> Par ailleurs, on a assez d'ennemi à l'extérieur pour s'en créer dans notre propre nation.

-> Enfin, Rabbi Avraham de Pshis'cha, nous dit que le verset se termine par "Je suis Hachem", pour nous enseigner que de même nous pouvons avoir des raisons légitimes de vouloir nous venger envers notre prochain, de même, D. peut ressentir la même chose avec nous, ayant également des raisons plus que valables de se "venger".

De même, qu'une personne a pu nous insulter, nous manquer de respect et atteindre à notre honneur, de même, par notre comportement nous avons "insulté" D. et atteint à son honneur.
Néanmoins, D. nous dit : "Je suis prêt à te pardonner. De la même façon, tu dois pardonner ton prochain, même s'il t'a fait du mal ou s'il t'a insulté."

-> Le Tomer Dvora nous enseigne une idée similaire :
Nous devons essayer de suivre la façon d'agir de D.
Lorsqu'une personne faute et agit contre Sa volonté, D. va continuer à lui permettre de vivre, et va continuer à lui donner la possibilité de pouvoir bouger ses membres, ceux là même qui participent à la faute.

Ainsi, lorsque que nous faisons une faveur à une personne, et qu'elle va agir contre nos désirs, nous devons suivre l'attitude de D. et continuer à effectuer du 'hessed.

<-------------->

-> "Si quelqu'un nous cause de la peine ou de la souffrance, c'est un décret de D. pour nous punir de nos fautes.
Avoir conscience de ce fait, doit nous retenir de nous venger"
[Séfer ha'Hinoukh 241]

Rabbi ‘Hanina a dit : "Une personne ne souffre, même de la plus petite blessure à son doigt, que s’il en a été décidé ainsi dans les cieux."
(guémara ‘Houlin 7b)

=> Lorsque l'on reçoit un coup de bâton, il faut se tourner vers la personne qui frappe (D.), et non sur le bâton (la personne qui a servi d'intermédiaire pour nous transmettre le message de D.).

-> "Tous les problèmes de ce monde sont tellement sans importance et sans conséquence, qu'il n'en vaut pas la peine de se venger pour eux"
[Rambam - Hilkhot Déot 7,9]

Nous avons tous tendance à nous penser éternel, faisant d'un rien, tout un problème.
Mais la réalité, c'est que notre vie passe tellement vite.
Alors, sachons fermer les yeux, évitons de se prendre facilement la tête, afin de vivre une vie qui ne pourra qu'être plus joyeuse, plus agréable.

-> Le Klil Yakar fait aussi un commentaire en ce sens sur ce verset en disant :
Un petit enfant a construit un château de cartes et admire la beauté de son travail.
Tout d'un coup, un étranger approche et d'un coup de main détruit tout l'édifice.
Le cœur brisé, l'enfant court voir son père et lui dit en criant : "Mon monde a été détruit! Il a fait tombé mon château!"
Si le père prenait les paroles sérieusement, il aurait pour sûr attaqué en justice l'auteur de la destruction.
Mais, le père est suffisamment mature pour savoir que le château de cartes est un jeu d'enfant et ne justifie pas une réaction violente.

De même, notre Père qui est au Ciel, comprend que bien que nous voyons nos jouets (l'argent, le prestige, et autres valeurs de ce monde) comme des objets de grande importance, en vérité, ils ne valent pas la peine de se contrarier pour eux.

=> Le fait d'aimer son prochain comme soi-même, implique que nous réalisons et reconnaissons, qu'il ne vaut pas la peine de s'énerver ou de garder rancune pour nos joujoux ...

"Tu n'iras pas en colporteur parmi ton peuple" (Kédochim 19,16)

-> Le Maharal a écrit (Nétivos Olam - Nétiv Halashon - chap.9) :
"Si toutes les personnes du monde se mettaient à écrire, elles ne pourraient pas décrire suffisamment à quel point le lashon hara est condamnable."

-> Le 'Hafets 'Haïm liste qu'un total de 31 commandements de la Torah (17 interdictions et 14 commandements positifs) sont impactés directement ou indirectement par le lachon hara.

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit :
"Mon livre n'est pas un livre contre la parole.
Au contraire, il donne la permission de parler.

Avant de connaître les lois, comment pouvez-vous parler?
Vous pouvez transgresser une interdiction de la Torah.
Cependant, une fois que vous avez étudié les lois, vous savez ce qu'il est permis de dire."

<--------------->

+ Bonus :

-> Le 'Hafets 'Haïm comparait le fait de parler au fait d'écrire un télégramme, où l'on faisait très attention à chaque mot que l'on choisissait d'écrire.

-> Le fait d'éviter de dire du lachon hara, même une seule fois, est tellement important que Rabbi Yisraël Salanter disait : "Cela vaut la peine, pour une personne, d'étudier le moussar durant toute sa vie, si cela va la sauver de dire du lachon hara, même une seule fois."

"Vous observerez Mes décrets et Mes lois, que l'homme accomplira et par lesquels il vivra, Je suis Hachem." (A'haré Mot 18,5)

= "Nous devons accomplir les mitsvot, avec "vie", avec enthousiasme, gardons nous d'en faire des commandements "morts", que nous n'exécutons que par la force de l'habitude.

[Rabbi Ména'hem de Kotsk]

<------------>

-> Une personne peut facilement en venir à penser que pendant sa vie elle profitera des plaisirs de ce monde et fera ce qui lui plaira et elle reviendra à la Torah et aux mitsvot dans sa vieillesse, quand elle sentira sa mort venir.

Pour contrer ce raisonnement, le verset dit : "Vous observerez Mes décrets ... et vivra par eux".
La Torah demande à l’homme de vivre avec la Torah, c’est-à-dire de l’accomplir de son vivant, en pleine possession de ses moyens et en pleine vitalité, et non avant de mourir, dans sa vieillesse, quand sa vitalité décline.
[Rabbi Ména'hem de Kotsk]

-> On trouve la même idée dans la paracha suivante : "Devant le vieillard tu te lèveras" (Kédochim 19,32), que le Zohar explique : "Avant la vieillesse tu te lèveras" et te repentira.
Le vrai repentir c’est celui que l’on fait quand on est en pleine force de l’âge et en pleine possession de ses moyens.

[devant le vieillard = il s'agit de toi vieux, moment où de nombreuses tentations deviennent également de plus en plus faibles, et où il sera plus difficile de faire une téchouva aussi belle qu'auparavant par amour pour D. (ex: je pourrais regarder les femmes comme le font tous les autres humains, mais je ne le fais pas pour Toi Hachem!), et non par crainte de la mort se rapprochant nettement au vu du grand âge (ex: je ne regarde pas les femmes certes pour faire Ta volonté, mais surtout parce qu'à l'approche de la fin de ma vie je désire aller au Paradis, ce n'est plus de mon âge ...).
De plus, les mauvaises habitudes d'une vie sont toujours plus difficiles à se débarrasser que celles de quelques années, surtout que plus jeune nous avons toutes les forces et la folie pour réaliser une telle transformation positive de notre être.
[Jeune, le yétser ara nous dit : tu as le temps pour changer : profite!
"Vieillard", il nous dit que c'est trop tard : comment changer tellement de mauvaises habitudes en si peu de temps. Perdu pour perdu : profite!]

La téchouva est acceptée à tout âge, mais en la remettant à plus tard qui sait si l'on sera encore en vie, qui sait si le macchia'h ne sera pas déjà arrivé, qui sait si l'on aura encore les forces nécessaires pour réaliser le : "tu te lèveras".
=> A chaque instant, un juif doit être vivant pour Hachem en observant Sa Volonté, car ultérieurement il pourra être bien trop tard. Nos regrets seront alors pour l'éternité bien plus douloureux que nos efforts temporaires nécessaires pour vivre dans ce monde en tant que juif.]

<--------------------------------------------->

-> Lorsqu'un homme accomplit une mitsva, il pourrait entrer dans des sentiments d’amour et d’attachement à Hachem tels que son âme risquerait de se séparer de son corps et de mourir.
Ce verset vient dire que même une telle mort ne doit pas être causée par les mitsvot. Hachem souhaite que l'homme reste sur terre et continue encore à accomplir d’autres mitsvot plutôt que de mourir même de par son attachement puissant en Hachem du fait de son amour de la mitsva.
[le Rabbi de Loubavitch]

-> Au sujet des enfants de Aharon (Nadav et Avihou), il est écrit : "Quand ils s’approchèrent devant Hachem, ils moururent".
Quand on monte à des degrés de sainteté très élevés, il faut savoir ensuite redescendre de là et attirer la sainteté même en bas.
Or, les enfants de Aharon entrèrent dans le Saint des Saints, s’approchèrent d’Hachem, et dans leur extase spirituelle, ils moururent. Ils restèrent dans leur sainteté d’en haut et n’ont pas su redescendre.
Mais ce n’est pas cela la Volonté Divine. De l’intérieur, il faut ensuite descendre à l’extérieur pour y attirer la sainteté. Là est le vrai travail et l’élévation particulièrement attendue du juif.

[Nos tsadikim ont la tête dans le Ciel, et les pieds sur terre.
Certes, ils se sont élevés très haut, mais pour autant ils ne négligent pas les préoccupations du quotidien des autres, ni ce que Hachem attend de nous, même dans nos actions les plus triviales.
Ils sont vivants dans les 2 réalités : spirituelle et matérielle, ne mourant/abandonnant pas l'une des 2 pour se consacrer/vivre uniquement à l'autre!]

<--->

[il est grand de mourir en une fois pour Hachem, mais encore bien davantage de vivre pour Hachem, tuant au quotidien notre moi intérieur que le yétser ara a convaincu de faire autrement!]

"Ne profane pas ta fille ... afin que le pays ne se débauche pas" (Kédochim 19,29)

-> Rachi dit que la terre se prostituerait en faisant produire ses fruits ailleurs.

-> Le Mélits Yochèr nous explique que :
"Nous voyons de là que la productivité de la terre d'Israël ne disparaît jamais.
Même quand il est décrété sur ce pays qu'il ne donnera pas de fruits, son rendement est transféré ailleurs.

Toute la bénédiction et l'opulence qui s'épanchent sur le monde émanent en réalité du pays d'Israël."

 

Source (b"h) : dvar Torah du rav Yissakhar Rubin (Talelé Oroth)