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"Maudit est celui qui n'accomplira pas les paroles de cette loi pour les faire" (Ki Tavo 27,26)

-> La dernière partie de cette phrase semble superflue.
En effet, si on accomplit, c'est qu'on le fait, non?

Le Ktav Sofer explique qu'en réalité, ces mots condamnent allusivement l'opinion proclamée par certains, selon laquelle Hachem veut que nous restions fidèles à l'esprit de la Torah, la pratique de ses mitsvot étant d'importance secondaire.
["pour moi, je porte D. dans mon cœur!"]

Pour marquer son opposition à cette façon de voir, le verset commence par : nous devons "accomplir", puis il ajoute que le but est de "faire" = le seul moyen d'adhérer à la Torah consiste à observer ses mitsvot à la lettre.

-> Le haKtav véhaKabbala observe que pour certains, l'adhésion aux mitsvot ne constitue qu'un moyen de se définir par rapport à la communauté.
Ils s'affirment comme des défenseurs résolus de la foi, mais ce n'est que pour rechercher honneurs public et avantages.

C'est pourquoi la Torah insiste afin que notre engagement pour les mitsvot soit pour les "faire", et ce sans arrière-pensées.

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-> Tout juif doit accepter la Torah dans son intégralité.
On ne doit pas dire qu'une seule mitsva est sans importance.
La malédiction n'est pas pour une personne faisant une faute, mais pour celle qui va renier une partie de la Torah, quelqu'elle soit.
[le Ramban]

"Béni es-tu à ta venue et béni es-tu à ta sortie" (Ki Tavo 28,6)

-> Les écoles de Chammaï et de Hillel ont débattu pendant 2 ans et demi du point de savoir s'il aurait mieux valu ou non que l'homme ne naisse pas.
[guémara Erouvin 13b]

La conclusion de leur controverse a été qu'il aurait été préférable qu'il ne naisse pas.

-> Selon les Tossafot, la discussion concernait exclusivement les gens ordinaires, mais s'agissant du tsadik, tous s'accordaient à dire que sa venue au monde au monde était bénéfique.

-> Le Torat Moché fait alors remarquer :
Si tu es béni "à ta sortie", c'est-à-dire si tu es libre de tout péché (en faisant téchouva et en s'améliorant), on peut dire que tu étais béni "à ta venue".

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-> "Bénis sois-tu à ta venue et bénis sois-tu à ta sortie" (Ki Tavo 28,6)

Rachi explique ce verset en disant : "Que ta sortie de ce monde soit sans faute, comme à ta venue".

=> Mais d'après cela, l'essentiel de cette bénédiction se trouve dans la sortie, qui soit comme ton entrée. Dès lors, on aurait pu se contenter de dire que tu sois béni à ta sortie du monde, qui sera sans faute. Pourquoi avoir besoin de rappeler ta venue?

En fait, nos Sages disent que l'homme est tellement proche de la faute qu'il eut mieux valu qu'il ne soit pas créé, car il risque trop de fauter. Mais un homme qui quitte ce monde sans aucune faute, une telle personne révèle rétroactivement que sa venue au monde était une réussite et un vrai bien.
C'est ce que nous enseigne le verset : "Bénis sois-tu à ta venue et bénis sois-tu à ta sortie" = Même ta venue au monde sera une bénédiction si ta sortie sera sans faute.
Ainsi, Rachi explique : "Que ta sortie de ce monde soit sans faute, comme à ta venue", c'est-à-dire que si ta sortie est sans faute, alors ta venue aussi deviendra une bénédiction.
[Ktav Sofer]

"Hachem te placera à la tête, et non à la queue" (Ki Tavo 28,13)

Cette métaphore semble plus s'appliquer à des animaux qu'à des êtres humains.
En effet, n'aurait-on pas dû avoir plutôt : "à la tête, et non au talon"?

Rav Mordé'haï Guimpel répond à l'aide de la guémara (Kétoubot 66b) :
"Heureux est Israël! Quand il fait la volonté de Hachem, aucune nation ni aucune idéologie n'a prise sur lui.
Mais lorsqu'il ne fait pas Sa volonté, il est livré à une nation méprisable, et pas seulement à une nation méprisable, mais aux animaux de cette nation méprisable."

"Si tu écoutes la voix de Hachem ton D. observant avec soin tous Ses préceptes que je t'impose en ce jour" (Ki Tavo 28,1)

-> " "Si écouter tu écoutes" = si tu écoutes en ce monde-ci, tu pourras écouter [les paroles de la Torah] dans le monde futur de la bouche de Hachem.

Rabbi Lévi dit au nom de Rabbi Aba : La Torah n'aurait pas dû être donnée dans ce monde-ci.
Pourquoi?

Parce que dans les temps futurs, tout le monde l'apprendra de la bouche de Hachem.
Alors pourquoi fut-elle tout de même donnée aux hommes ici-bas?

Afin que lorsque D. l'enseignera dans le monde futur, tous sachent de quel sujet Il traitera."
[midrach Tan'houma]

-> Selon le 'Hafets 'Haïm (Torah Ohr - chap.9), nous apprenons de ce midrach que lorsque, dans les temps futurs, Hachem révélera aux hommes tous les secrets et la sagesse suprême contenus dans chaque lettre de la Torah, seules les personnes s'étant adonnées à son étude dans ce monde-ci comprendront Ses enseignements.

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+ "Si tu écoutes la voix de Hachem ton D." (véaya im chamoa tichma békol Hachem)

-> Le Méam Loez (Ki Tavo 28,1) commente :
Dans l'expression "im chamoa tichma", le verbe écouter (lichmoa) est répété [et peut se lire : "si tu écoutes, tu écouteras"].

1°/ Cela nous apprend que si l'homme n'a pas l'intelligence nécessaire pour comprendre la Torah mais qu'il aime écouter les paroles de Torah, il méritera en récompense d'écouter et de comprendre la Torah dans le monde futur.
Nos Sages ont déclaré : "Quiconque fréquente la synagogue et écoute des paroles de Torah méritera de siéger parmi les Sages au monde futur."

2°/ Nos Sages commentent : "Si tu écoutes (im chamoa) la voix de D. en observant avec soin tous Ses commandements" alors "tichma" = ta prière sera écoutée par D.
En d'autres termes : si tu désires que Hachem écoute ta prière, commence par écouter la voix de D. en observant Ses commandements.

3°/ "Si tu écoutes la voix de Hachem ton D. en observant avec soin tous Ses préceptes que je t'impose en ce jour"
L'expression "chamoa tichma" est redoublée pour nous apprendre également qu'il faut commencer par nous éloigner du mal et ensuite faire le bien.
C'est pourquoi le verset dit : "en observant" (lichmor), on se gardera de faire le mal ; "avec soin" (laassot) = pour ensuite faire le bien.
Si l'homme accomplit convenablement les commandements, il peut s'attacher à D. au point de devenir prophète.
Lorsque tu observeras les commandements, "toutes ces bénédictions viendront et se réaliseront pour toi" et "si tu écoutes la voix de Hachem" (chamoa) = tu atteindras la prophétie et tu entendras (tichma) la voix de D.

"Ce sera, si tu n’écoutes pas" (Ki Tavo 28,15)

-> Dans cette paracha de Ki Tavo, il y a 98 malédictions si on n'écoute pas la Voix d’Hachem et qu'on ne respecte pas Ses commandements.

A l’occasion d’un mariage, on récite les Chéva Bra'hot (7 bénédictions) pendant les 7 jours suivants le mariage, idéalement 2 fois par jour : au repas de midi et à celui du soir.
Ainsi, les 7 bénédictions sont récitées 2 fois par jour, pendant 7 jours, soit un total de : 98 bénédictions (7 x 2 x 7 = 98).

=> Par le mérite de ces 98 bénédictions à l’occasion du mariage, on peut contrebalancer et même neutraliser les 98 malédictions de notre Paracha.

[le 'Hidouché haRim]

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-> Le Zohar dit que dans chaque malédiction est évoquée aussi une bénédiction.

Dans cette paracha, la section de la Punition (to'hékha) contient 676 mots, la valeur du mot : "raot" (malheurs - רָעוֹת).
De même, le nom divin (Tétragramme) est employé 26 fois dans cette section. Or 26 fois le nombre 26 est égal à : 676.
Cela nous fait comprendre que, par la force du Nom divin, les malédictions se transforment en bénédictions.

Le midrach sur ce verset commente en rapportant le Téhilim (34,20) :
- "Le juste rencontre de nombreux malheurs (רָעוֹת)" : cela fait allusion aux nombreuses malédictions annoncées dans cette section (raot = 676) ;
- mais "D. le sauve de tous" = le Nom divin qui y est mentionné le sauvera de ces malédictions (676 = 26 fois le Tétragramme).

[Rabbi Méïr de Prémichlan]

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-> Si un juif accepte les réprimandes de D., alors Il le bénit en retour.
En réalité, les mots de reproche sont les mêmes que ceux des bénédictions.
[Sfat Emet]

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+ Pourquoi 98 malédictions?

-> Le Tossefot Rid fait remarquer que le mot Guéhinam (גהנם) a une guématria de : 98. C'est pourquoi Moché a menacé le peuple par 98 malédictions, dans l'espoir que cela les exempterait de subir le Guéhinam.

-> Le rav Daniel Yéhouda Bloch suggère que les 98 malédictions renvoient aux 98 niveaux spirituels qu'une personne peut atteindre.
Lorsque les juifs ont été libérés d'Egypte, ils étaient au 49e niveau d'impureté.
Pendant les 7 semaines de préparation avant le don de la Torah, ils sont montés jusqu'à atteindre le 49e niveau de pureté.
Moché a ainsi mentionné 98 malédictions pour faire référence à notre obligation de monter l'échelle spirituelle de notre vie, car à défaut de cela, nous descendrions vers des bassesses dangereuses.

[dans la vie soit nous grandissons spirituellement, soit nous chutons. Il n'y a pas de situation neutre.]

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-> Selon guémara (Méguilla 31), nous lisons les malédictions de la Torah avant Roch Hachana afin que se terminent l'année et ses malédictions.

-> Le Tiféret Chlomo (rabbi de Radomsk) explique que de même que la prière remplace les sacrifices, si des malheurs ont été décrétés sur le peuple juif, on en sera quitte par la lecture des malédictions.
Dans la pratique, seules des bénédictions seront accordées au peuple juif.
[rapporté dans le "Mayana Chel Torah" de rabbi Alexander Zoucha Friedman]

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-> Le Kli Yakar enseigne :
Dans le passage des malédictions de Vayikra, il n'y a que 49 malédictions, alors qu'ici il y en a 98.
La raison en est que les malédictions de Vayikra ont été écrites avant la responsabilité qu'ont pris sur eux les juifs par serment au mont Guérizim et au mont Eval, alors que celles de Dévarim ont été dites après cette prise de responsabilité.
=> C'est pourquoi leur nombre [de malédictions] a été doublé, ce qui correspond à ses propres fautes plus celles de l'autre (mon prochain juif).

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-> La Paracha de "Ki Tavo", lue à proximité de la fête de Roch Hachana, comporte "98 malédictions" [dans le cas où les Commandements divins ne sont pas respectés].
La guémara (Méguila 31b) rapporte qu’Ezra a instauré à Israël de lire les malédictions [de "Bé’houkotaï" (dans Vayikra) avant Chavouot, et celles] de "Ki Tavo" avant Roch Hachana, afin que l’année se termine avec ses malédictions (תכלה שנה וקללותיה).
Les malédictions de "Ki Tavo" sont sous le signe de la Miséricorde Divine (comme un père qui châtie son fils unique avec amour). Ainsi, sont-elles introduites par le mot "Véaya" (וְהָיָה) ["Et ce sera (וְהָיָה) si tu n’écoutes pas la voix de Hachem" (Ki Tavo 28,15)], formé des même lettres que le Nom divin de la Miséricorde (le Tétragramme – שם הויה). Le Tétragramme est mentionné 26 (valeur numérique du Nom de D.), dans les malédictions de "Ki Tavo" : 26x26 totalise : 676, le nombre de mots que comporte le texte des malédictions et valeur numérique du mot רָעותֹ (malheurs) issu du verset : "Nombreux sont les malheurs (ra’ot - רָעותֹ) du Juste, mais de tous Hachem (הויה) les débarrasse" (Téhilim 34,20).

Les malédictions de "Ki Tavo" sont au nombre de 98 en référence à différents enseignements, parmi lesquels :
1°/ "98" s’écrit en hébreu צ״ח qui signifie "clair" [comme il est dit : "דוֹּדִי צַח ואְָדוֹם" - Mon amant est clair et vermeil" (Chir haChirim 5,10)], car la lecture des "98 malédictions" de "Ki Tavo" [appelées aussi תכחות réprimandes], à l’approche de Roch Hachana, réveille les juifs à la Téchouva, transformant ainsi leur âme purifiée en réceptacle propre et «clair», prêt à recevoir la "nouvelle Lumière" (אור חדש) de la nouvelle année.
[Si’hot Kodech]

2°/ Les klalot (malédictions) de "Ki Tavo" correspondent aux malheurs liés à la destruction du second Temple [tandis que celles de "Bé’houkotaï" sont celles de la destruction du premier Temple]. [Zohar ‘Hadach]
Le second Temple fut détruit à cause de la haine gratuite (שנאת חנם - sin'at 'hinam - guémara Yoma 10a), or le mot חנם ('hinam - gratuite) a pour valeur numérique 98 (la gravité de la haine résidait principalement dans son caractère gratuit). [‘Hida]

3°/ La Torah avertit : S’ils transgressent les "613" mitsvot, ils provoqueront la destruction du Temple et s’exposeront à 98 malédictions, soit un total de "99" malheurs (צ״ט) : le Milouï (remplissage) des lettres צ״ט est : צדיק טת – a pour valeur numérique 613 (204+409). [Maassé Rokéa’h].
Ainsi, à travers les "98 malédictions", Hachem agit "mesure pour mesure" (מדה כנגד מדה - mida kénéguéd mida) [guémara Sanhédrin 90a] (le mot Mida [מדה - mesure] a pour valeur numérique 49 : מדה כנגד מדה [mesure pour mesure] – correspond donc à 2x49 = 98).

4°/ Le Mot צַח (Tsa’h = 98) se lit à l’envers חץ ‘Hets (flèche), en allusion aux "armes" de D. employées contre Son Peuple fauteur, comme il est dit : "J’entasserai sur eux tous les malheurs ; contre eux j’épuiserai mes flèches" (חִצַּי אֲכַלֶּה-בָּם - Haazinou 32,23) [ce verset fait aussi allusion à la clémence des malédictions, comme l’enseigne Rachi : "Mes flèches seront consumées, mais eux ne le seront pas"].
[Likouté Moharan]

5°/ Yaakov qui vécut 147 ans, nous protège des 147 malédictions (49 de Bé’houkotaï et 98 de Ki Tavo: 98 + 49 = 147)
[‘Hakel Its’hak]

6°/ Il existe au total 100 malédictions : 98 mentionnées dans "Ki Tavo" et deux qui ne sont pas écrites, comme il est dit : "Bien d’autres maladies encore (kol 'holi - כָּל-חֳלִי), bien d’autres plaies (vé'hol maka - וְכָל-מַכָּה) non consignées dans le Livre de cette doctrine (séfer haTorah)" (Ki Tavo 28, 61).
כָּל-חֳלִי (Kol ‘Holi) est aussi grave que l’ensemble des 98 malédictions (aussi כָּל-חֳלִי a pour valeur numérique 98 – Baal Hatourim).
Ces "malédictions" absentes du Livre, font allusion à la disparition des Tsadikim, considérée comme plus grave que la destruction du Temple (midrach Eikha Rabba 1). [‘Hatam Sofer]
Les 100 bénédictions que nous récitons chaque jour (Choul’han Aroukh OH 46,3), nous protège des 100 malédictions.
[Baal Hatourim]

"Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel" (Ki Tétsé 25,19)

Le Ciel se dit en hébreu : "שמים" (chamayim).

En descendant dans l'alphabet hébraïque, quelles sont les lettres qui viennent "en dessous" (après) celles de שמים?

Dans ce mot, il y a 3 lettres différentes : après le ש vient le ת ; après le מ vient le נ ; et après le י vient le כ.

Cela permet de former : תנך (Tana'h), qui est l'acronyme de : Torah, Névi'im et Kétouvim (תורה נביאים וכתובים), qui comprend toute la Torah Écrite.

=> "Tu effaceras le souvenir d'Amalek" : avec quoi?
"de dessous le Ciel" : avec ce qui se trouve sous les lettres du mot Ciel (שמים) soit : le Tana'h (תנך).

En effet, par le mérite de la Torah, le nom de Amalek sera effacé.

[le Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou]

3 Questions/Réponses – Paracha Ki Tétsé

+ 3 Questions/Réponses – Paracha Ki Tétsé :

1°/ "Un Ammonite ni un Moabite ne seront admis dans l'assemblée de Hachem ... parce qu'ils ne vous ont pas offert le pain et l'eau à votre passage, au sortir de l'Egypte" (Ki Tétsé 24,4)

Pourquoi les blâmer aussi sévèrement pour cela?
En effet, le peuple juif n'avait aucun besoin ni en eau, ni en nourriture, puisqu'il recevait suffisamment de manne et d'eau.

-> Rabbénou Bé'hayé explique que certes les juifs ne manquaient de rien, mais cependant l'attitude correcte est de saluer les voyageurs et de leur offrir quelque chose à manger ou à boire.
Ammon et Moav ont été puni pour avoir négligés de faire cela.

De même, le Zohar dit que ces nations auraient dû venir saluer le peuple juif, ce qui aurait été considéré comme si elles avaient donné du pain et de l'eau.

-> Le Panéa'h Raza (Dévarim 2,28) est d'avis que la manne tombait uniquement lorsque le peuple juif était isolé dans le désert.
Lorsqu'il passait dans une région habitée, la manne cessait temporairement de tomber, obligeant alors à acheter de la nourriture aux résidents locaux.

=> Ammon et Moav ont été puni pour leur manque total d'hospitalité, alors que les juifs en avaient besoin.

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-> Amon et Moav sont les enfants de Loth, et ils ont donc bénéficiaient de la bonté de Avraham, qui a sauvé leur père et leur mère de la captivité (où ils seraient sûrement morts). C'est également Avraham qui a sauvé leurs parents au moment de la destruction de Sodom.

En conséquence, Amon et Moav ont une obligation d'exprimer de la reconnaissance au peuple juif (descendants de Avraham), en les traitant avec gentillesse.
Au lieu d'agir ainsi, ils ont témoigné plein de méchanceté.

La nation de Moav a embauché Bil'am afin de maudire le peuple juif ; et la nation de Amon n'a pas accueilli les juifs avec du pain et de l'eau au moment de leur périple dans le désert.
[le Ramban]

=> Ils ont été puni pour leur manque total de reconnaissance.

-> Le Ohel Yaakov fait remarquer qu'ils auraient pu prétendre manquer d'argent pour venir en aide à tout le peuple d'Israël.
Cependant, en embauchant Bil'am à prix d'or pour maudire le peuple, cela a prouvé qu'ils sont de façon inhérente cruels et mauvais.

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+ "Un Amoni et un Moavi n’intégrera pas l’assemblée d’Hachem ... Ils ne t’ont pas devancé par du pain et de l’eau" (Ki Tétsé 23,4-5)

Pourquoi leur reprocher de ne pas t’avoir devancé par de la nourriture? Cela suffit déjà de signaler qu’ils ne t’ont pas donné du pain?

Le Kédouchat Lévi donne la réponse suivante :
En réalité, le monde a été créé pour que le peuple juif y accomplisse la Torah. Ainsi, tous les bienfaits qui viennent au monde, descendent avant tout pour le peuple d’Israël, et ensuite, ils sont distribués au reste du monde.

L’erreur de Amon et Moav, c’est qu’ils n’ont pas compris cette préséance d’Israël.
Ainsi, en ne leur donnant pas du pain et de l’eau, ils n’ont pas exprimé leur gratitude vis à vis d’Israël, alors que tout ce que reçoit l’humanité vient à l’origine grâce à eux.

"Ils ne t’ont pas devancé" = c’est-à-dire qu’ils ne t’ont pas placé avant le reste, en premier. Ils n’ont pas compris que toute la bénédiction du monde vient tout d’abord et avant tout pour le peuple juif. Et cela a entraîné qu’ils ne t’ont pas donné du pain et de l’eau, pour te montrer leur reconnaissance.

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+ "Parce qu'ils ne t'ont pas devancé avec du pain et de l'eau ... et qu'ils ont payé Bil'am ... pour te maudire" (Ki Tétsé 23,5)

=> Quel est le lien entre ces 2 raisons pour lesquelles un Moavi ne peut pas épouser une juive, même s'il se convertie ?

En réalité, le fait de ne pas avoir servi du pain et de l'eau aux juifs n'est pas uniquement un manque de générosité.
Tout le monde était au courant des miracles qu'Hachem réalisa pour le peuple d'Israël depuis la période de la sortie d'Egypte. Par rapport à ce privilège d'Israël, Moav aurait dû les honorer en leur servant du pain et de l'eau, en signe de reconnaissance par rapport aux miracles d'Hachem.

Cependant, on pourrait rétorquer que peut-être que les Moavim ne croyaient pas aux miracles. Pour eux, tout ce qui arriva aux juifs pouvaient s'expliquer naturellement, comme le prétendent certains renégats, D. préserve. Mais alors, pourquoi ont-ils payé les services de Bil'am pour maudire Israël et ainsi exterminer ce peuple? Mais pourtant, il n'est pas du tout rationnel qu'un homme extermine tout un peuple juste par une simple parole!
Ainsi, s'ils ne croient pas aux miracles d'Hachem et à la dimension surnaturelle, pourquoi demandent-ils à Bil'am de maudire Israël pour l'exterminer?
C'est que leur haine pour le peuple juif les poussa à se comporter de façon incohérente, et c'est cela qui leur a valu leur punition.
[rabbi Yaakov Yossef de Vilna]

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-> "L'Ammonite et le Moabite ne viendront pas dans l'assemblée d'Hachem, même la dixième génération ne viendra pas dans l'assemblée d'Hachem, à perpétuité. Car ils ne vous ont pas accueillis avec du pain et de l'eau sur le chemin à votre sortie d'Egypte et parce qu'ils ont soudoyé contre vous Bilaam, fils de Béor."

=> A priori il faut comprendre : pourquoi les égyptiens qui pourtant nous ont asservis si durement ne sont concernés par cette défense que jusqu'à deux générations (les descendants d'un Egyptien qui s'est converti peuvent après deux générations se marier avec une juive) alors que les Ammonites et les Moabites sont exclus de la communauté juive à tout jamais?

-> Le Séfer Ha'hinoukh (mitsva 561) écrit :
"Un des raisons de cette mitsva, est explicitement mentionnée dans le verset : "Car ils ne vous ont pas accueillis avec du pain et de l'eau". De cette manière, la Torah tient à nous faire connaître la grandeur de la bienfaisance et le mépris de la bassesse et le l'avarice. C'est pourquoi elle nous ordonne d'entretenir notre haine pour ces deux nations qui se sont rendues misérables au point de ne pas avoir eu l'humanité la plus évidente d'offrir du pain et de l'eau à un peuple aussi nombreux qui traversait les frontières de leur pays, fatigué et diminué par ce long périple. De plus, ils soudoyèrent Bil'am, fils de Béor afin qu'il maudisse ce peuple. Certes, les égyptiens nous asservirent cruellement pendant longtemps. Malgré tout, la mitsva de nous éloigner d’eux n’a cours que jusqu'à la troisième génération.
La Torah veut nous enseigner de la sorte qu'il est moins grave de commettre plusieurs transgressions que de faire preuve d’une bassesse aussi misérable en faisant fi de se comporter de cette manière au grand jour, au vu et au su de tous les peuples. Car en agissant de la sorte, ils (les Ammonites et les Moabites) montrèrent leur méchanceté et la perversion extrême de leur caractère sans qu'il n'existe aucun espoir de l'améliorer.
Un tel homme est par conséquent indigne de se mêler au peuple Saint et Béni".

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-> Petit complément :

Nos Sages (Sanhédrin 103b) s'interroge : Pourquoi Mi'ha, qui a érigé une idole que de nombres personnes vénérées (cf. Séfer Shoftim chap.17-18), ne fait pas partie des individus qui ont perdu leur part dans le monde à venir à cause de leur idolâtrie et autres mauvaises actions.

Nos Sages répondent : c'est parce qu'il a toujours fourni de la nourriture aux voyageurs à chaque fois qu'ils en avaient besoin.
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) dit que par le mérite d'avoir sauvé des personnes en leur donnant à manger, il a également été sauvé.

Nos Sages continue en rapportant que la fumée des offrandes de Mi'ha se mélangaient avec la fumée des sacrifices du Michkan de Chilo.
Lorsque cela se produisait, les anges furieux de ce 'hilloul Hachem, voulaient tuer Mi'ha (selon Rachi), ou bien, ils voulaient repousser la fumée des korbanot du Michkan pour éviter tout mélange (selon le Maharcha).

Hachem leur a dit : "Laissez-le tranquille, c'est un homme qui a toujours de la nourriture disponible pour les voyageurs!"

=> On voit de là l'énorme mérite de pouvoir donner à manger à ceux qui en ont besoin.

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2°/ La michna dans le traité Guittin (90a) discute d'à partir de quand un homme peut divorcer de sa femme.

["Si elle ne trouve pas grâce à ses yeux car il aura trouvé chez elle quelque chose d'immoral, qu'il lui écrira un acte de divorce" (Ki Tétsé 24,1)]

Beit Chammaï est d'avis qu'il ne peut le faire que si elle a commis un acte indécent, tandis que Beit Hillel dit qu'il peut divorcer même si elle a seulement brûlé sa nourriture.
Rabbi Akiva énonce qu'il peut le faire à partir du moment où il trouve une autre femme plus attractive

=> Comment Beit Hillel et Rabbi Akiva peuvent, en apparence, autant mépriser la dignité des femmes juives et la sainteté du mariage, en permettant de s'en "débarrasser" pour des raisons aussi futiles et superficielles ?

-> Rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld (Hokhmat 'Haïm) explique que si le mari est aussi mesquin pour s'énerver sur un repas brûlé, au point de vouloir divorcer avec elle, alors nos Sages lui permettent de le faire afin de sauver la femme d'un tel mari.

-> Rav 'Haïm Sitruk rapporte les propos de nos Sages :
"Si un homme est capable de trouver une femme plus belle que la sienne, c'est qu’il n’a jamais vraiment aimé la première.
N’est-ce pas magnifique?

Autrement dit, lorsque je me marie, la problématique n'est pas de prendre la plus belle du monde, mais que, dès lors que je l'ai choisie, la plus belle, c'est elle! "

[pour nos Sages, un couple doit toujours s'alimenter en se focalisant sur le positif de l'autre, au point où l'on est certain d'être avec la meilleure personne au monde (Hachem a même donné son accord sur cela en permettant notre mariage!).

Chaque regard sur les qualités et le positif permet de construire une muraille de protection toujours plus solide contre d'éventuelles comparaisons à l'extérieur du couple.

Comment alors autrui peut-il être plus attractif (c'est la/le meilleur(e))? Comment un plat trop cuit peut-il faire oublier la chance que j'ai d'être avec elle/lui (surtout qu'elle/il a fait l'effort de me préparer à manger!)? ]

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-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 572) enseigne que lorsqu'un homme aime sa femme, aucune autre femme au monde ne semble attirante à ses yeux, et il n'en a aucune envie de fauter.

[pour cela par exemple, on essaiera autant que possible d'apprécier les qualités de notre épouse, tout ce qu'elle apporte à notre vie, ... En effet, en ne prenant pas cela pour acquis, nous pouvons développer son importance, notre estime d'elle à nos yeux, et ainsi réduire à néant toute autre femme (puisque ne lui arrivant pas à la cheville!), et tout moment de friction (comment puis-je m'emporter contre elle, alors qu'elle fait tellement pour moi, qu'elle m'apporte tellement dans ma vie, qu'elle a de si belles qualités, ...)]

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3°/ Concernant Amalek, il est écrit : "Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel" (Ki Tétsé 25,19).

Concernant la génération du Déluge, il est écrit : "Je vais effacer l'homme que J'ai créé de la surface de la terre" (Béréchit 6,7).

=> Quelle est la différence entre ces 2 expressions : "de dessous le Ciel" et "de la surface de la terre"?

-> Rav 'Haïm Kanievsky (Taima dékra - Béchala'h) cite Rachi (Chmouël I 15,3), qui écrit que les Amalecites étaient très compétents dans les domaines de la magie et de la sorcellerie.

Concernant les pouvoirs des magiciens/sorciers, Rachi (Matot 31,6) commente par exemple : "Bil'am était avec eux et il faisait planer, par des sortilèges, les rois de Midiyan au-dessus d'eux et lui même planait avec eux."

La Torah nous ordonne de tuer tout être vivant appartenant à Amalek : "de dessous le Ciel", c'est-à-dire même ceux qui voleraient alors dans les airs.

Il n'y avait pas besoin d'une telle précision en ce qui concerne la génération du Déluge.
En effet, la guémara (Sanhédrin 67b) enseigne que les sorciers ne peuvent pas réaliser leur magie lorsqu'ils sont en contact avec l'eau (l'eau empêchant tout effet de la sorcellerie).
Ainsi, en raison du Déluge, ils leur étaient impossible de voler dans les airs, d'où l'utilisation du : "de la surface de la terre".

-> La Mékhilta dit que : "de dessous le Ciel" fait allusion à Haman, un descendant de Amalek, qui a été pendu sur une potence dans les airs.

"Quand tu bâtiras une maison neuve, tu dois disposer un parapet autour de son toit. Ne laisse pas dans ta maison de situation dangereuse, car quelqu'un pourrait tomber du [toit ouvert]" (Ki Tétsé 22,8)

-> Les lettres du mot : parapet (maaké - מַעֲקֶה) forment les initiales de l'expression : "les pensées de commettre la faute sont pires que la faute elle-même" (hirhouré avéra kachim méavéra - הרהורי עבירה קשים מעבירה - guémara Yoma 29b).

Le cerveau de l'homme est appelé "toit", car il est l'endroit le plus haut de son corps.
Chacun doit préserver son cerveau de commettre une faute.

[Le Toldot Adam]

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-> Le Ben Ich 'Haï dit que ce verset fait allusion à la période de préparation que nous traversons jusqu'à notre jugement à Roch Hachana et Kippour.

- "Quand tu bâtiras une maison neuve" = cela fait allusion à l'être nouveau que notre processus de téchouva construit.

- " tu dois disposer un parapet autour de son toit" = il faut mettre en place des barrières protectrices pour éviter que notre esprit et notre corps ne retombent dans les péchés du passé.

- "Ne laisse pas dans ta maison de "damim" [signifie aussi : l'argent] = un excellent conseil est : le fait d'utiliser son argent pour la tsédaka et les bonnes actions pour autrui, plutôt que de tout garder pour soi-même et ses plaisirs personnels.

- "car quelqu'un pourrait tomber" = car sinon cela n’amènera que notre chute éventuelle.

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-> Le Noam Mégadim rapporte que ce verset fait allusion au mérite de la résurrection des morts :

- "Quand tu bâtiras une maison neuve" = si une personne veut construire sa nouvelle maison pour le monde à venir (éternel), et souhaite mériter la résurrection des morts ;

- "tu dois disposer un parapet autour de son toit" = elle doit se faire des lignes directrices afin de se protéger de l'orgueil, de l'arrogance (il faut avoir un toit, savoir qu'au-dessus de soi il y aura toujours "quelque chose" : Hachem) ;

- "Ne laisse pas dans ta maison de "damim" [signifie aussi : l'argent] = on ne doit pas laisser son argent dormir (sur son compte, dans la décoration de notre maison : lieu de passage éphémère vers notre lieu de résidence éternel), on doit l'utiliser pour la tsédaka.

En agissant ainsi, on se construit une magnifique demeure, pour quand l'on bénéficiera de la résurrection des morts.

[en se comportant selon la volonté de D., on alimente notre compte du monde futur, où les biens matériels de ce monde n'ont plus aucune valeur.
Ce monde détermine et construit notre éternité future.]

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+ "ki yipol hanofel miménou" = littéralement : "car celui qui tombe en tombera".

-> La guémara (Shabbath 32a) commente sur ce verset :
"Cette personne était destinée à tomber depuis le début de la Création.
C'est pourquoi la Torah l'appelle : "celui qui tombe".
[S'il en est ainsi, pourquoi la Torah blâme-t-elle le propriétaire du toit?]
Car les actes méritoires arrivent par l'intermédiaire de personne méritantes et les actes blâmables arrivent par l'intermédiaire de personnes blâmables".

Rachi explique (Shabbath 32a) : "Comme le propriétaire de la maison n'a pas construit de parapet, D. a fait que cet accident prédestiné se produise chez lui."

Le Méam Loez commente : Les événements sont certes prédestinés mais D. donne à chacun le choix d'être l'instrument de la bénédiction ou d'une calamité.
Lorsque nous accomplissons la volonté de D., nos actes sont porteurs de la bénédiction, sinon, ils causent le désastre.

Certes : "Personne ne se cognent le doigt si cela n'a pas été décrété en Haut" (guémara 'Houlin 7b), mais cependant, nous ne devons pas compter sur les miracles. Il nous faut prendre les mesures pratiques nécessaires pour assurer notre sécurité.

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-> Pourquoi la Torah exige-t-elle la construction d'un parapet (maaké) protecteur sur un toit, afin d'empêcher une chute, et de façon plus générale pourquoi est-il interdit de se mettre en danger, alors que tout est géré dans le Ciel?

La volonté d'Hachem est que le monde et l'homme se conduisent suivant les lois de la nature et le danger est inclus dans la nature (téva).
C'est pourquoi la Torah nous a ordonné de nous écarter du danger.
Cependant, certaines personnes, d'un très haut niveau spirituel et très attachées à Hachem, échappent aux lois de la nature : par exemple Avraham qui est entré dans la fournaise sans subir de brûlures.
[Séfer ha'Hinoukh]

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-> "Tu feras une barrière à ton toit (ou terrasse) ... pour ne pas qu'un homme n'y tombe" (22,8)

On peut expliquer cela de façon allusive. Le toit symbolise ce qui est élevé. Quand un homme s'élève et grandit dans la vie, il doit veiller à installer une barrière à ce "toit" et à cette élévation. En effet, un homme qui grandit risque d'en venir à s’enorgueillir.
C'est pourquoi, il devra faire une barrière, c'est à dire qu'il s'efforcera de se protéger pour ne pas ressentir d'orgueil du fait de son élévation. Car quand un homme qui est à un haut niveau en devient orgueilleux, il encourt le risque qu'Hachem le fasse tomber de sa hauteur, comme il est dit : "Avant la brisure, il y a l'orgueil".
Ainsi, "Tu feras une barrière à ton toit, pour ne pas qu'il ne tombe".
[Chla haKadoch]

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-> "Quand tu bâtiras une maison neuve, tu dois disposer un parapet autour de ton toit. Ne laisse pas dans ta maison de situation dangereuse, car quelqu'un pourrait tomber du [toit ouvert]" (22,8)

Le Ben Ich 'Haï fait le commentaire suivant :
Le mot : "bayit" (maison - בַּיִת) a une valeur numérique de 412.
Le mot : "maaké ganékha" (le parapet de ton toit - מַעֲקֶה גַגֶּךָ) a une guématria de 241.
La différence entre ces 2 mots (412-241) est de 171, qui a la même guématria que : "anofél" (quelqu'un qui tombe - הַנֹּפֵל).

=> La Torah nous met en garde que celui qui construit une nouvelle maison doit mettre un parapet (une barrière) autour de son toit, car s'il soustrait sa maison à cela (ne mettant pas de parapet sur le toit), alors "quelqu'un pourrait en tomber [du toit ouvert]" (ki yipol anofél miménou).
Cela est évident : "de cela" (miménou - מִמֶּנּוּ) de la différence de guématria entre le mot "bayit" et "maaké ganékha".

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-> "Quand tu bâtiras une maison neuve, tu établiras une barrière autour du toit, pour éviter que ta maison soit cause d'une mort, si quelqu'un venait à tomber" (Ki Tétsé 22,8)

Le Ben Ich 'Haï commente :
Lorsque l'homme inaugure une nouvelle construction, fête un nouveau concept qu'il a inventé grâce auquel il peut s'enrichir, la Torah lui demande de faire un acte, une barrière aux pensées qu'il a dans la tête, qui représente le toit de l'homme, et qu'il ne vive pas dans l'illusion de devenir milliardaire.
La raison en est : "Pour éviter que ta maison soit cause d'une mort si quelqu'un venait à tomber" = les illusions le feront tomber, lui feront perdre le bien qui est prévu.

Même s'il a été décrété pour cet homme, le jour de Roch Hachana, qu'il mérite richesse et bonheur, il risque de tout perdre par les illusions qu'il entretient.

Le Ben Ich 'Haï conclut en expliquant : "Car nous avons déjà reçu la récompense dans notre imagination, puisque nous nous sommes déjà réjouis comme si elle était déjà réelle et présente".

-> b'h, sur ce sujet : https://todahm.com/2018/12/09/la-force-de-nos-pensees

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-> b'h, également le commentaire du 'Hida sur ce verset : https://todahm.com/2014/10/23/2112

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-> Le Collel de Sarcelles (feuillet communauté 5779) enseigne :
Au-delà du sens simple et évident de cette Mitsva, il y a ici une puissante leçon de vie : Chacun d’entre nous est amené, de temps à autre, à "bâtir une nouvelle maison", c’est-à-dire à franchir des étapes importantes de la vie, comme se marier, entamer une carrière, avoir des enfants, ...
La Torah nous enseigne : "Fais une balustrade". Ne te contente pas des principes qui ont structuré ta vie jusqu’à aujourd’hui. Ne compte pas sur tes anciennes habitudes pour t’assurer que tout se passe bien.

"Ne te fais pas confiance à toi-même jusqu’au jour de ta mort!" (Pirké Avot 2,4). Aussi, "Ton toit" symbolise-t-il ton orgueil que tu dois cerner (la "balustrade") afin de le réduire pour t’éviter la chute spirituelle. Face à cette situation nouvelle, dote-toi de principes et de garde-fous, nouveaux également, qui te protègeront d’un danger ou d’un problème inconnu. Le principe d’une balustrade est d’être plus rigide que la personne qu’elle doit protéger. L’être humain est plein de ressources, mais il a ses limites et ses faiblesses. S’il était fiable à 100 %, il n’y aurait pas de balustrades à nos balcons. Leur présence est justement due au fait que la propre vigilance de l’homme n’est pas suffisante.
La "balustrade" spirituelle dont il convient de doter chacune de nos "nouvelles maisons" est faite de résolutions solides et de principes inébranlables. Seuls ceux-ci pourront garantir que nos nouvelles maisons pourront remplir avec bonheur le rôle pour lequel elles auront été bâties.

En cette période de bilan à l’approche du Nouvel An juif, il est opportun de réfléchir aux améliorations que nous souhaitons apporter à notre vie, aux "nouvelles maisons" que nous souhaitons bâtir, et aux "balustrades" qu’il convient de leur construire et à celles qu’il est nécessaire de réparer dans nos "anciennes maisons".

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-> L'essentiel dans le domaine de la sainteté consiste à se protéger en établissant des barrières et des limites, et de s'y tenir sans compromis.
Le Maharitz Douchinsky trouve à cela une allusion dans le verset : "Tu feras un parapet à ton toit et tu ne feras pas couler le sang, dans ta maison en provoquant la chute de celui qui en tomberait" (Ki Tétsé 22,8).
L'expression 'ton toit' (גנך) a pour valeur numérique 26, la même que celle du Nom d'Hachem (יהוה), qui fait référence aux préceptes de la Torah elle-même. C'est pourquoi la Torah recommande d'y faire un parapet, d'établir des barrières aux commandements de la Torah.
Grâce à ces limites que l'homme accepte de prendre sur lui, il sera préservé de trébucher. Et même si cela lui arrivait, il ne franchirait que la barrière qu'il s’était fixée mais ne transgresserait pas l'interdit de la Torah lui-même.

"Un poids parfait et juste tu auras" (אֶבֶן שְׁלֵמָה וָצֶדֶק יִהְיֶה-לָּךְ - Ki Tétsé 25,15)

-> "Lorsque D. créa le monde, Il consulta la Torah et créa [basé sur ce qui y est écrit].
C’est à travers la Torah que le monde a été créé."
[le Zohar – Térouma 161a]

-> Le Gaon de Vilna explique que l'on trouve en allusion dans la Torah tout chose qui a pu se produire ou bien qui se produira dans le futur.

C'est ainsi que :
- le récit de la Création du monde = on y retrouve tous les événements qui se sont passés durant les 1000 premières années de l'histoire ;
- dans le restant du livre de Béréchit = il en est de même pour le 2e millémaire ;
- dans le livre de Chémot = le 3e millénaire ;
- dans le livre de Vayikra = le 4e millénaire ;
- dans le livre de Bamidbar = le 5e millénaire ;
- et dans le livre de Dévarim = le 6e et dernier millénaire (l'année 6000 est la date butoir pour la venue du machia'h).

Dans le livre de Dévarim, il y a 10 parachiot (Nitsavim et Vayélé'h étant souvent lu ensemble, elles comptent comme une seule).

En date hébraïque le Gaon de Vilna a vécu de l'année 5480 à 5557 (1720-1797), la majorité de sa vie s'est déroulée durant le 6e siècle du 6e millénaire depuis la Création, ce qui correspond à la paracha Ki Tétsé (6e paracha du livre de Dévarim).

Le nom complet du Gaon de Vilna est : Eliyahou ben Shlomo Zalman.

On lui a demandé où est-ce que l'on peut trouver dans la Torah un personnage aussi important que lui dans ce 18e siècle?

Le Gaon de Vilna a immédiatement répondu que c'était dans notre verset : אבן שלמה וצדק יהיה לך (v.25,15).

-> le mot אבן (éven) contient le א de son nom : Eliyahou (אליהו), et les lettres restantes forment : "fils de" (ben - בן) ;

-> le mot suivant : שלמה (chléma) : on peut également lire le nom de son père : Shlomo.

Pourquoi trouve-t-on le nom de son père en entier, alors que le sien n'est qu'en allusion avec sa 1ere lettre (le א)?

Les lettres composant le nom de cette lettre : aléph (אלף), peuvent se réarranger en : pélé (פלא), ce qui signifie : un prodige, [une source de] merveilles.
Ce qui définit bien le Gaon de Vilna.

-> Un des descendants du Gaon de Vilna, Rav Aizik Ausband, fait remarque que les mots suivants : וצדק יהיה לך (vatsédék yiyé la'h), ont la même guématria que le nom de sa mère : Treina (טרינה).

De plus, à l'exception des 1eres lettres, les lettres de : אבן שלמה (soit : בן למה) ont la même valeur que le nom : Zalman, qui est le 2e prénom de son père (זלמן avec le kollel).

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-> En se basant sur l'explication du Gaon de Vilna, on peut constater que l'énorme tragédie de la Shoah a démarré en 5693 (1933).soit le 7e siècle du 6e millénaire.
Cela correspond à la paracha Ki Tavo (la 7e de Dévarim), qui contient des mots de réprimande et de terribles menaces de souffrances qui vont s'abattre sur le peuple juif.

[en effet, dans cette paracha, il y a un total de 98 malédictions!!]

-> Nous pouvons nous consoler par le fait que nous vivons dans le 8e siècle de ce 6e millénaire (années de 5700 à 5800), ce qui correspond au duo de parachiot : Nitsavim - Vayélé'h, qui sont appelées communément : "la portion de la téchouva".

Ce 8e siècle démarre vers la fin de la 2e guerre mondiale.
Comme par "hasard" la Torah a encore raison, car à partir de ce moment nous pouvons constater qu'il y a une vague de téchouva, comme il n'y en a jamais eu dans l'histoire.
Des juifs, parfois très éloignés de la Torah, retournent à leurs racines et deviennent totalement pratiquants.

"La guématria du mot : riche (achir - עָשִׁיר) est de 580, tandis que celle du mot : pauvre est de : 130 (ani - עני).
La différence entre eux est de : 450, équivalent au mot : "[il] donnera" (yiten - יִתֵּן).

Nous devons combler le fossé entre les riches et les pauvres en donnant davantage de tsédaka et en venant en aide à ceux dans le besoin."

[Rav Moché Yé'hiel haLévi Epstein]