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"Quand vous viendrez en terre de Canaan, Je mettrai des plaies de Tsara'at dans vos maisons" (Métsora 14,34)

=> Pourquoi Hachem annonce-t-Il qu'Il va frapper les maisons de plaies de Tsara'at (lèpre) en terre de Canaan?

Idolâtres, les habitants de Canaan avaient construit leurs maisons au nom de leurs idolâtries. Ce qui a fait résider
l'impureté de l'idolâtrie dans leurs maisons. Lorsque les Bné Israël vont entrer en Terre Sainte et s'installer dans les demeures des Cananéens, Hachem dans Sa Bonté, et pour leur éviter de s'éloigner de Lui, ne les laissera pas vivre dans des maisons imprégnées d'impureté. Pourquoi?

Parce que l'impureté d'un lieu, influence les personnes qui y vivent.
Ainsi, Il frappera les maisons de plaies de lèpre pour qu'elles soient détruites. Elle seront reconstruites cette fois-ci au Nom de Hachem. La Sainteté de Hachem résidera dans leurs demeures.
Cela nous apprend que lorsqu'un homme est amené à construire une maison, il doit dire, au début de son projet : "Je fais cela pour le Nom de Hachem". Et de cette façon, une Sainteté Divine viendra s'y installer, apportant la bénédiction. Car tout dépend du départ. Si on sanctifie un projet, un lieu, en les réservant à Hachem dès le début, cela permettra d'y installer la Sainteté.
[d'après le Zohar]

"Entrez ... dans l'Arche (téva)" (Noa'h 7,1)

Le commentaire du Baal Chem Tov sur ce verset est bien connu : l'âme descend dans ce monde, et une personne se préoccupe des nécessités de la vie, subvenant aux besoins de sa famille par le travail de ses mains. Elle se laisse envahir par le travail et les soucis de gagner sa vie, et c'est alors qu'elle peut se noyer.
Le meilleur conseil est d' "entrer dans la téva (un mot)" = Attachez-vous aux mots des prières que vous récitez et de la Torah que vous étudiez. Le mérite de cet attachement (dvékout) aux mots saints de la prière et de la Torah, dit le Baal Shem Tov, "vous, votre femme et vos enfants" seront assistés par D. dans tous leurs besoins.

Selon le Baal Shem Tov, l'attachement aux mots de la prière et de la Torah est l'un des meilleurs moyens d'atteindre les niveaux spirituels les plus élevés.
Le Baal Chem Tov dit : "L'attachement (dvékout) est la clé qui ouvre toutes les serrures."
Et ce [conseil] de s'attacher aux mots de la prière et de la Torah, s'applique à tout le monde. En effet, chaque juif, même le plus commun d'entre eux, peut faire l'expérience d'une dvékout le plus élevé.

Le Baal Chem Tov a enseigné que la foi simple et sincère avec laquelle un homme ou une femme juif ordinaire récite les Téhilim est le plus haut niveau de dvékout.
L'âme est la même pour tous. Cependant, pour les personnes éduquées et les érudits de la Torah, la dvékout ouvre les portes de la perception de la Torah.
Pour les gens ordinaires qui ne peuvent pas étudier, cela ne s'applique pas. Mais la dvékout sur les mots sacrés de la prière éveille la miséricorde Divine et apporte la délivrance à celui qui les récite.
En cela, l'homme et la femme juifs ordinaires sont égaux au plus grand sage de la Torah.
[lettre du Rabbi Yossef Its'hak de Loubavitch - citée dans Keter Chem Tov, Hossafot - Noa'h, 10]

"Ils eurent foi (vayaaminou) en Hachem et en Moché Son serviteur" (Béchala'h 14,31)

-> J'ai appris de mon maître, le Baal Shem Tov, que le terme "croyance" désigne l'attachement mystique de l'âme à Hachem.
[Toldot Yaakov Yossef - Ki Tavo ]

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-> La émouna n'est pas vraiment lorsque tout va bien, que l'on comprend et apprécie ce qu'il se passe, mais c'est plutôt lorsque les circonstances sont difficiles, qu'on ne comprend pas, que c'est dur (voir injuste), ... Malgré ces sentiments qui nous éloignent d'Hachem, on dépasse notre perception, notre compréhension personnelle d'humain, et on se jette dans la dimension du divin, on s'attache à Hachem, lui faisant confiance qu'Il gère tout pour le meilleur.

Investir le bien que nous donne Hachem, dans du bien

+ Investir le bien que nous donne Hachem, dans du bien :

"Dis aux Bné Israël qu’ils Me prélèvent une offrande (térouma) de la part de quiconque y sera porté par son cœur. Vous recevrez mon offrande" (Térouma 25,2)

-> Le rabbi de Grodzhinsk (séfer Divré Elimélé'h) explique ce verset en citant le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Vayichla'h 32,13) : "Et tu as dit : Hétev étiv ima'h (Je ferai certainement du bien avec vous). Il explique que l'expression "hétev étiv" signifie que le bien qu'Hachem fait au peuple juif conduit toujours à davantage de bien. Par exemple, lorsque Hachem fait du bien aux juifs en leur donnant de l'argent, ils font du bien avec cet argent en donnant de la tsédaka et en faisant du 'hessed avec cet argent.

Dans le même ordre d'idées, le rabbi de Grodzhinsk explique ce verset en disant que le mot "térouma" est utilisé pour se référer à la bonté qu'Hachem donne au peuple juif. Hachem dit de "prendre pour moi" cette bonté, ce qui signifie que lorsqu'il nous donne quelque chose, nous devons le lui "rendre" en l'utilisant pour la tsédaka et la 'hessed (bonté).

Le verset poursuit en disant qu'il faut le prendre "de toute personne qui est "yidvénou libo" (sera porté par son cœur)". Il traduit cela par des personnes qui ont reçu un don de la part d'Hachem. Ces personnes, à qui Hachem a donné de l'argent, doivent le lui rendre par la tsédaka et le 'hessed.

Nous pouvons apprendre de ces mots que lorsque Hachem donne à une personne quelque chose de bon, la principale raison pour laquelle Il le fait est que cette personne doit pouvoir l'utiliser pour aider les autres. Il n'est pas censé garder l'argent enfermé à la banque. Au contraire, il est censé l'utiliser au profit de ceux qui ont besoin de tsédaka et de 'hessed.

Bamidbar – La force de l’unité

+ Bamidbar - La force de l'unité :

-> Les cinquante premiers versets de la paracha Bamidbar sont consacrés au recensement des Bné Israel par Moshé et Aharon.
Le Ramban (Bamidbar 1,3) souligne qu'au lieu de se voir dire : "tispor" (comptez), Moché et Aharon se voient ordonner : "tifkédou" (se souvenir, prendre note). Hachem leur a donc demandé de ne pas compter directement la nation, mais plutôt de collecter un demi-shekel auprès de chaque individu, prenant ainsi note de chacun d'entre eux.

Moché et Aharon ont dû utiliser cette méthode car la Torah interdit de compter directement les juifs.
Rabbénou Bé'chayé (Ki Tissa 30,12) explique que cette interdiction protège l'individu.
Lorsque des individus sont comptés et donc distingués, leurs fautes le sont aussi et ils sont susceptibles d'être punis.
En revanche, lorsqu'une personne fait partie d'un groupe, ses défauts sont moins visibles [au Ciel]. Cela est dû au fait que la nouvelle entité formée par les individus est entièrement bonne.
[ce concept est souligné par le fait que le mot "tsibour" partage la même guématria que ""לֹא הִבִּיט אָוֶן בְּיַעֲקֹב" ([Hachem] n'a pas vu d'iniquité dans [les enfants de Yaakov] - Balak 23,21). La communauté (tsibour) dans son ensemble est sans faute. ]

Le Ramban (Bamidbar 1,45) explique que grâce au fait que chaque personne est incluse dans le collectif, alors chacun en partage ainsi ses mérites.

Cette différence entre le fait d'être distingué du tsibour et celui d'être inclus en son sein a également des ramifications halakhiques.
La guémara (Avoda Zara 4b) stipule que pendant les trois premières heures de la journée de Roch Hachana, on ne doit pas faire la prière de Moussaf en l'absence de l'assemblée.
Puisque Hachem juge durant cette période, Il pourrait évaluer les actions d'un individu et rejeter sa prière. Cependant, si une personne prie avec une assemblée, les nombreux mérites de celle-ci la protégeront.
De même, les Tossafot (Roch Hachana 16a) demandent pourquoi nous continuons à prier pour la guérison et d'autres choses semblables tout au long de l'année si tout est décrété à Roch Hachana. Ils répondent que la prière communautaire peut annuler n'importe quel décret.
C'est pourquoi, explique le Zohar, lorsque le prophète Elicha a proposé d'intercéder pour la femme Shounamite le jour de Roch Hachana, celle-ci a répondu : "J'habite parmi ma nation" (Méla'him II 4,13). Elle disait : "Ne me mets pas à part, car le tsibour est encore plus puissant que la prière du prophète d'Hachem."
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar, 5733:18]

-> également, sur le fait de prier avec la communauté : https://todahm.com/2016/12/27/prier-avec-la-communaute

-> Le mot "vayakél" (et il s'est rassemblé) partage la guématria que "mikvé" (soit 151), le moyen qui permet à quelqu'un de devenir pur (en s'y immergeant).
Ainsi, lorsque des individus s'unissent, une nouvelle entité pure est formée. Cet assemblage sans faute possède des pouvoirs extraordinaires.
[rav David Rosman]

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+ Se préparer pour Shavouot :

-> Le début de la paracha Bamidbar nous enseigne l'importance de l'unité. Il n'est donc pas étonnant que le Tour (Ora'h 'Haïm 428) indique que cette paracha doit être lue avant Shavouot. En fait, elle est presque toujours lue le Shabbath précédant immédiatement ce Yom Tov.
L'unité des Bné Israel est cruciale à Shavouot, lorsque nous célébrons notre acceptation de la Torah.
Avant de recevoir la Torah, "Israël campa au pied de la montagne" (Yitro 19,2). Rachi note que la Torah utilise le singulier "vayi'han" (il a campé), au lieu du pluriel "vaya'hanou" (ils ont campé), parce que les Bné Israël étaient tellement unis au mont Sinaï que c'était comme s'ils ne formaient qu'une seule personne.
Le Tossefot Rabbénou Efraïm ajoute que "bamidbar Sinaï" (dans le désert du Sinaï) a la même guématria (378) que "béshalom" (en paix).

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch ajoute que ce n'est pas une simple coïncidence historique que les Bné Israël aient atteint l'unité à ce moment-là. La Torah nous enseigne plutôt que l'unité est une condition préalable à la réception de la Torah.
Il est tout à fait approprié de lire cette paracha, qui met l'accent sur l'unité, avant Shavouot, lorsque nous recevons notre portion de Torah pour l'année à venir.

-> Le Bein Haftara léParacha met en avant selon l'encyclopédie Talmudis, presque chaque semaine de l'année a de multiples coutumes quant à la haftorah qui doit être lue (ex: tel passage pour les achkénazés, tel pour les séfarades). Pour les parachiyot Kédochim et Massé par exemple, il existe 10 coutumes différentes!
Cependant, il y a un Shabbat où toutes les communautés juives lisent la même haftora = c'est lors de la paracha Bamidbar.
Cette exception est peut-être la façon dont Hachem nous aide à nous unir le Shabbat qui précède Shavouot.

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+ Le kidouch Lévana :

-> L'étude de la Torah ne se limite pas à l'acquisition de connaissances. Il s'agit d'entrer en contact avec Hachem de la manière la plus profonde qui soit. Essentiellement, apprendre la Torah revient à accueillir la Ché'hina.
Par conséquent, l'unité requise pour recevoir la Torah est également une condition préalable à l'accueil de la Ché'hina. En effet, le Zohar affirme que la Ché'hina ne réside parmi les juifs que lorsque nous sommes unifiés.

Puisque la paracha Bamidbar est lue avant Shavouot, qui a lieu au début du mois de Sivan, le kidouch Lévana est récité à peu près au même moment.
La guémara (Sanhédrin 42a) dit qu'il faut se lever pour le Kidouch Lévana afin "d'honorer la Ché'hina qu'on salue".
La Guemara ajoute : "Mareimar et Rav Ashi étaient mikatfi et béniraient la nouvelle lune".
Le Yad Rama explique que ces sages âgés se tenaient debout en s'appuyant sur les katfi (épaules) de leurs assistants.

Un autre avis : selon le Bach (Tour OH 426:2), Mareimar et le Rav Ashi honoraient la Ché'hina en se tenant debout, épaule contre épaule, tout en récitant la bénédiction. Se tenir ensemble signifie l'unité, et lorsqu'une nation salue son Roi dans cet état, c'est un grand honneur pour Lui.

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+ Amener la guéouala :

-> Pour mériter la guéoula, nous avons besoin d'unité.
Le Chla haKadoch (Vayé'hi - Déreh 'Haïm To'hachot moussar 3) explique que c'était l'intention de Yaakov Avinou lorsqu'il a demandé à ses fils de se rassembler afin qu'il puisse leur révéler le moment où tous les exils prendraient fin. (Vayé'hi 49,1 - Rachi)
Il demandait à ses fils de se rassembler, de s'unir, comme condition de la guéoula.

[ Sur la base de cette explication, le Chla haKadoch résout une difficulté soulevée par les Richonim. Après la mort de Yaakov, les frères de Yossef l'informent que leur père lui a ordonné de leur pardonner (Vayé'hi 50,16).
Les Rishonim demandent où ce commandement apparaît-il.
Le Chla haKadoch suggère qu'il est implicite (dans Vayé'hi 49,1). Puisque Yaakov recherchait l'unité, il leur demandait de se pardonner les uns les autres. ]

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 1) note que גלה (exil) ne diffère de גאל (rédemption/guéoula) que par une seule lettre. Lorsque les juifs sont unis, cette unité est représentée par la lettre alef, dont la guématria est un, et ils sont dignes de la rédemption.
Cependant, lorsqu'ils perdent leur sens de l'unité, la lettre alef se transforme en hé. Cette lettre, dont la guématria est cinq, représente la dispersion des juifs aux quatre coins du globe et même en son centre. Lorsque nous manquons d'unité, le résultat est l'exil.

"Si ton frère s'appauvrit et qu'il te tend la main ; aide-le, soutient le ainsi que l'étranger ou le résident temporaire qui vivent avec toi. Tu ne lui prendras pas de lui ni d'intérêts, ni profits. Tu auras la crainte de ton D., ton frère vivra avec toi" (Béhar 25,35-36)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Si ton frère s'appauvrit = cela parle du "souffle Divin" qui réside en réside en nous, et veut par cela le réanimer. C'est ce que dit le verset : "si ton frère s'appauvrit" faisant appel au souffle de vie spirituel que D. a placé au fond de nous pour nous donner la vie éternelle.
L'homme qui constate qu'il ne brille pas en Torah, et n'excelle pas dans les mitsvot, c'est cela signifie qu'il s'est appauvri, car dans l'absolu la pauvreté, c'est être pauvre en Torah et mitsvot.

Et qu'il tende sa main = c'est-à-dire que sa lumière et sa majesté sont ternis. "ima'h" (avec toi) c'est-à-dire à cause de toi, du fait qu'il réside avec toi, il s'est éteint, effondré. Car sa nature est de briller et de t'éclairer jusqu'à l'autre bout du monde.

Et D. désire que tu lui rendes le souffle qu'Il t'a donné à la naissance, parfait et sans aucune imperfection au moment de quitter ce monde.
Comme il est écrit : "le souffle reviendra" (Kohélet 12,7), nos Sages interprètent que tu le lui rendras parfait comme lorsqu'Il te l'a donné.

C'est ce qu'il ordonne en disant "soutiens-le!" = c'est-à-dire lorsque l'homme s'efforce de faire téchouva, il lui redonne sa place dans les mondes spirituellement élevés. Car la seule chose qui peut raviver ce souffle et lui redonner son rôle primordial, c'est le repentir!

L'étranger et le résident temporaire = les maitres de la Kabbale nous ont dévoilé qu'il y a des âmes que D. greffe à l'homme pour des raisons particulières, cela est le secret du "ibour néchama".
Certains résident chez un homme afin de participer avec lui à l'application d'une mitsva et ainsi il mérite de réparer ce qu'elles n'avaient pas fait dans une vie précédente.
D'autres s'installent pour des raisons que seul D. connait ; de cette manière-là, ces âmes peuvent recevoir leur réparation.

C'est ce qu'écrit le verset "l'étranger et le résident temporaire, qui vivent avec toi!", faisant appel aux deux sortes d'âmes qui peuvent se greffer à l'homme, sans qu'il en soit conscient. Lorsque tu t'efforces de faire téchouva tu leur redonnes vie.

Et faut faire attention à ne pas affaiblir ce souffle et ces âmes qui sont en toi c'est ce que la Torah ordonne "ne lui prends pas" c'est le bien qui est en eux, et de quelle manière? En lui demandant des intérêts.

Et tu craindras ton D.! = car ces âmes sont une partie de la lumière divine et il faudra les rendre parfaites à Celui à qui elles appartiennent.
Il nous demande aussi "ton frère vivra avec toi !" = c'est-à-dire tu devras lui restituer en lui donnant une vitalité plus intense que lorsque tu l'as reçu. Et ce grâce au service divin auquel tu te livres.
Bien que nos sages ont dit de le lui rendre comme au moment où D. te l'a donnée, c'est cela le minimum auquel l'homme doit aspirer, mais il est de son devoir de souhaiter faire mieux encore.

Paracha Tazria & Métsora

-> Les parachiot de Tazria et de Métsora énumèrent 3 forment de tsara'at.
La paracha Tazria aborde les négaïm, des afflictions, qui se trouvent sur le corps et sur les vêtements d'une personne, et la paracha Métsora traite de celles qui s'abattent sur la maison.

-> Le midrach (Vayikra rabba 17,4) et le Rambam (fin Hilkhot Toumat Tsaraat) affirment que les tsaraat apparaissent en fait dans l'ordre inverse : d'abord sur la maison, puis sur les vêtements, et seulement ensuite sur le corps.

-> Le Daat Zékénim (Métsora 14,34) note que cet ordre est lui-même à l'opposé de la manière dont Hachem a puni Pharaon à l'époque d'Avraham : d'abord le corps de Pharaon, puis les murs de sa maison et ses ustensiles. Pourquoi cette différence?

Le Daat Zékénim explique qu'Hachem voulait affliger Pharaon parce qu'il était mauvais.

Mais lorsqu'il s'agit des juifs, Hachem frappe d'abord la maison d'un individu, en espérant qu'il tirera des leçons de l'expérience et s'amendera sans avoir besoin d'une punition plus sévère. S'il ne s'amende pas, la tsaraat s'attaque à ses vêtements. Ce n'est que s'il ne comprend toujours pas le message qu'Hachem frappe finalement son corps.

Il est clair que la tsaraat a pour but d'inciter le pécheur à la réflexion et au repentir.

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+ Progression de la punition :

=> Si, en fait, les possessions sont touchées en premier, pourquoi la Torah énumère-t-elle les néga'im (dégâts) dans l'ordre inverse, en commençant par le corps?

-> Le Kli Yakar (Tazria 13,47) souligne que lorsque Hachem nous exhorte à ne pas fauter, Il mentionne d'abord la punition la plus sévère possible.
Même lorsqu'il avertit Pharaon des 10 plaies, Hachem commence par la dernière et la plus sévère, la makat bé'horot (Rachi Chémot 4,23).

De même, dans ce contexte, Hachem met d'abord en garde contre la tsaraat du corps, puisqu'il s'agit de la punition la plus sévère.

-> Le Maharzou cite un midrach (Vayikra rabba 17,4) qui offre une réponse purement technique. Étant donné que les juifs n'avaient pas de maisons dans le désert, et que leurs vêtements étaient totalement miraculeux, ne nécessitant aucune lessive, les seules néga'im (dégâts) applicables au moment où la Torah a été donnée étaient celles qui se trouvaient sur le corps. C'est pourquoi la Torah les mentionne en premier.

-> De même, le Ramban (Tazria 13,47) écrit que les tSaraat ne frappent les maisons et les vêtements qu'en terre d'Israël.

Par conséquent, suggère le Shirat David (Tazria 13,12), la Torah s'adresse d'abord aux néga'im corporels, puisqu'ils ont toujours constitué une menace.

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+ La source de l'affliction :

-> La guémara (Arakin 16a) énumère 7 f àautes l'origine de tsaraat : le lachon ara, le meurtre, le serment en vain, les relations illicites, l'orgueil, le vol et le tsarous ayin (l'avarice).

Alors que le Rambam (Hilkhot Toumat Tsaraat 16:10) écrit que le lachon ara génère les 3 types de tsaraat (maison, vêtements, corps), d'autres commentateurs comprennent que des fautes spécifiques de la liste ci-dessus provoquent des néga'im spécifiques.

Par exemple, le Kli Yakar (Tazria 13,37) affirme que si le lachon ara provoque des tsara'at sur le corps, les tsara'at dans la maison résultent de l'avarice.
Ainsi, la guémara (Yoma 11b) nous dit que si l'on demande à quelqu'un de prêter un ustensile et qu'il fait semblant d'en manquer, Hachem l'expose par le biais de tsara'at sur sa maison, ce qui nécessite le retrait de ses possessions à la vue de tous (Métsora 14,36).

De même, ces commentaires expliquent que la tsara'at trouvée sur un vêtement provient de l'orgueil, puisque les beaux vêtements engendrent souvent le snobisme.
De son côté, le Maharal (Arakin 16a) n'est pas d'accord et soutient que la tsara'at sur les vêtements d'une personne est le résultat du vol.
[en fait, le Maharal propose 7 catégories de tsara'as, chacune causée par l'une des 7 fautes mentionnées ci-dessus. Il note également que dans chaque source que la guémara cite pour ces faute, une forme différente de tsara'at est décrite]

-> Le concept selon lequel la tsara'at sur une maison est punitive semble contredire le commentaire de Rachi (Métsora 14,34 ; voir Horayot 10a) sur la promesse de la Torah selon laquelle lorsque les juifs entreront en terre d'Israël, Hachem affligera leurs maisons de tsara'at.
Rachi explique que pendant les 40 années où les Bné Israel ont traversé le désert les Emoriyim ont caché des trésors d'or dans les murs de leurs maisons. Lorsque sa maison est touchée par la tsara'at, le juif est obligé de briser les murs, révélant ainsi les trésors enfouis.
Où est la punition si grâce à à la tsara'at ils découvrent de magnifiques trésors?
Le rav Moché Feinstein (Darach Moshe 14,34) explique que si les Bné Israel ont mérité cette récompense, et s'ils n'avaient pas fauté, alors Hachem leur aurait donné ce cadeau sans les obliger à détruire leurs maisons.
Le rav 'Haïm Kanievsky (Déré'h Sicha - vol.2) dit quant à lui qu'Hachem n'a promis des trésors qu'à la génération qui a traversé le désert et est entrée en terre d'Israël. Pour les générations suivantes, le tsara'at sur une maison était une pure punition.

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=> Le rav Its'hak Sorotzkin (Rinat Its'hak - tinyana Métsora 14,34) décèle ici une contradiction.
Si la tsara'at apparaît d'abord sur la maison, puis sur les vêtements, et seulement ensuite sur le corps, comment des fautes différents peuvent-ils causer des néga'im différents?
Comment quelqu'un qui parle du lachon ara peut-il développer la tsara'at sur son corps sans qu'elle n'apparaisse d'abord sur sa maison et ses vêtements?

La réponse se trouve dans la spirale descendante qui mène au lachon ara. Tout d'abord, on succombe à l'avarice, ce qui entraîne l'apparition de tsara'at sur sa maison. S'il ne retient pas la leçon, son égoïsme s'intensifiera et deviendra de l'arrogance. Ses vêtements seront alors affectés.
S'il ne tient toujours pas compte de l'avertissement, son arrogance/orgueil le rendra jaloux, convaincu que les autres l'empêchent de recevoir l'honneur qu'il mérite. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il parlera lachon ara, et contractera sur lui-même la tsara'at.

-> Le rav Avraham Pam disait que l'étude des lois de lachon ara était un "traitement des symptômes", tandis que l'étude des lois de 'hessed (ex: séfer Ahavat 'hessed du 'Hafets 'Haïm) revient à "traiter la maladie".

-> Cette approche fait partie intégrante de la période de Séfirat haOmer. Au cours de ces semaines, nous pleurons les 24 000 étudiants de Rabbi Akiva, qui sont morts à cette époque. Il semble y avoir é raisons contradictoires à cela.
D'une part, la guémara (Yébamot 62b) rapporte qu'ils ont péri parce qu'ils ne s'honoraient pas l'un l'autre. Pourtant, le midrash (Béréchit rabba61,3) affirme qu'ils sont morts parce qu'ils se jalousaient les uns les autres.
=> Alors, qu'est-ce qui était en cause?

Il s'agit des deux Le manque de respect est simplement une manifestation de l'avarice. Parce que ces disciples s'en voulaient mutuellement de leur réussite, ils ne pouvaient pas se respecter les uns les autres, ce qui a conduit à une calamité dont nous portons le deuil jusqu'à aujourd'hui.
Ainsi, efforçons-nous d'aimer chaque juif et de nous réjouir de sa bonne fortune.

"Quand tu feras le dénombrement (כִּי תִשָּׂא אֶת-רֹאש Ki Tissa Et Roch) [littéralement : "Quand tu lèveras la tête»] des Bné Israël ... pour racheter leur âme" (Ki Tissa 30,12-15)

=> Pourquoi ‘compter’ (les Bné Israël) se dit-il littéralement ‘lever la tête’?

1°/ Le mot תִשָּׂא (Tissa) a ici le sens de ‘recevoir’… Quand tu voudras ‘recevoir’ le total de leur compte, pour savoir combien ils sont, ne les dénombre pas ‘par tête’, mais chacun donnera un demi-Shékel.

2°/ Lorsqu’on compte des individus et qu’on les organise en un groupe uni, ils s’élèvent et deviennent plus importants. Le particulier qui n’est pas dénombré manque de valeur et n’a pas d’influence sur la vie communautaire.
En revanche, le particulier compté et organisé devient un membre à part entière de la communauté à un impact sur le groupe. C’est la raison pour laquelle la Thora désigne le dénombrement par l’expression : "élever la tête".
[Avné Azel]

3°/ "Moché a dit à Hachem : ‘Souverain du Monde, comment élever le front d’Israël?’
‘Quand tu feras le dénombrement’ (Quand tu lèveras la tête) [l’argent de la tsédaka], lui répondit le Seigneur"
[Baba Bathra 10b – voir Baal Hatourim].

4°/ Le verset vient nous enseigner qu’Hachem demanda à Moché d’élever la "tête" des Bné Israël, c’est-à-dire d’élever leur niveau spirituel. Il fallait réorienter leurs priorités: les préoccupations matérielles ne devaient plus être le centre de leurs attentions.
[Mayan Hachavoua]

5°/ Il y a dans ce verset l’allusion que le tsadik doit parfois quitter ce Monde avant son terme ("Quand tu lèveras la tête" signifie : "Quand Tu feras mourir [le tsadik]", comme il est dit à propos du maître-panetier : "Trois jours encore et Pharaon te fera trancher la têteָ יִשָּׂא פַרְעֹה אֶת- ראשְׁך (Issa Paro Et Rochékha) et attacher à un gibet… -Béréchit 40,19), afin de racheter de la faute sa génération (Pour racheter leur âme).  [Ohr ha’haïm haKadoch]
Aussi, le Alchikh enseigne-t-il : "Quand tu voudras nommer un dirigeant pour les Bné Israël, nomme celui qui est prêt à se donner entièrement et à sacrifier sa vie pour le peuple juif".

6°/ Chaque juif doit constamment se rappeler ses défauts, savoir qu’il n’a pas atteint la perfection et n’a encore rien accompli. Cette pensée le conduira à s’élever de plus en plus. "Quand tu feras le dénombrement כִּי תִשָּׂא אֶת-ראֹש [littéralement : "Quand tu lèveras la tête"] des Bné Israël" = si tu veux élever les Enfants d’Israël dans la voie du judaïsme, apprends-leur à «dénombrer (Lifkoudéhem לִפְקֻדֵיהֶם )» leurs défauts et ce qui leur manque (Nifkad נִפקָד).
[Ohr Pné Moché]

7°/ Compter les Béné Israël c’est leur donner une importance, comme l’enseigne la guémara (Bétsa 3b) : "Une chose qui se compte ne s’annule pas".
Puisque le Peuple Juif constitue un seul corps dont la tête est Moché (ceci est vrai dans chaque génération), le compte des Béné Israël confère alors une élévation à leur "tête" (Moché).
Aussi, le midrach (Tan’houma Ki Tissa 3) enseigne-t-il : "Moché enseigna la Torah à tous les membres d’Israël et les éduqua aux mitsvot. Il leur donna l’ordre des sections hebdomadaires de la Torah qu’ils liront chaque Shabbath, chaque premiers jours du mois et à chacune des fêtes. Eux mentionneront Moché à l’occasion de chaque paracha.
Au sujet de la paracha de Shékalim (début de Ki Tissa), Moché dit : ‘Maître du monde, quand je décèderai, on ne me mentionnera plus’. Hachem lui répondit: ‘Par ta vie! De même que tu es bien là aujourd’hui, que tu leur donnes la Paracha de Chékalim et que tu relèves (Zokef) leurs têtes, il en sera ainsi chaque année quand les Enfants d’Israël liront devant Moi la paracha de Shékalim, comme si tu te tenais toi-même à ce moment et que tu relevais leurs têtes’. D’où le savons-nous? Du fait qu’il est écrit: ‘Ki Tissa Et Roch Béné Israël’ [Quand tu procèderas au dénombrement des Enfants d’Israël]. Il n’est pas dit ‘Tissa’ [Dénombre], mais ‘Ki Tissa’ [sous-entendu au futur]."

"Car c'est un peuple à la nuque raide (am kessé oréf ou), tu leur pardonneras" (Ki Tissa 34,9)

=> Comment comprendre ce verset ? En quoi le fait d'avoir la nuque raide, d'être entêtés et de n'écouter personne, devrait justifier qu'Hachem leur pardonne leurs fautes ? Cela paraît incompréhensible!

-> En fait, ce défaut que Moché a pointé, celui de l'entêtement et de la raideur, constitue justement la plus belle qualité du peuple juif. Ce peuple qu'Hachem aime tant, Il acceptera volontiers de lui pardonner toutes les fautes.
En effet, Hachem souhaite avoir un peuple qui acceptera Sa Royauté, Le serve, et accomplisse toutes Ses mitsvots. Or, le monde dans lequel l'homme vit est hostile à tout cela. Le monde comporte tellement d'épreuves.
D'une part, il y a toutes les tentations qui détournent le coeur du Chemin de Hachem. D'autre part, il y a toutes les difficultés qui compliquent énormément le Service Divin telles que la jalousie des nations, les problèmes de subsistance, le jugement des autres qui peuvent dédaigner celui qui se conforme à la pratique de la Torah. Sans compter le fait que devoir accomplir 613 mitsvot demande un courage exemplaire.
Mais qui pourrait se conformer à une telle mission? Qui pourrait surmonter toutes ces épreuves, ces tentations, ces difficultés?

Cela requiert une force, une détermination et un entêtement à toute épreuve! Il faut parfois déployer une énergie et un courage pour aller contre vents et marées, contre tout son environnement. Ne se laisser impressionner par aucune difficulté, ne s'émouvoir d'aucune humiliation, ne s'arrêter devant aucune appréhension.
Hachem a choisi le peuple juif pour cette mission, car Il sait que seul ce peuple a cette force. Il est prêt à avancer peu importe les doutes et les difficultés. Même quand le bon sens, la logique et les règles de la nature imposent qu'il faudrait raisonnablement renoncer, le voilà encore en train d'espérer, et de continuer dans sa voie. L'entêtement qui est le propre du peuple juif , garantit la réussite de ce défi si ambitieux et si difficile que d'être le peuple d'Hachem. Et suivre cette voie, peu importe les circonstances. C'est pour cela qu'Hachem l'a choisi.
Certes, cette qualité mène aussi à ses plus gros problèmes : le voilà en train de faire un veau d'or, ou se "révolter" contre son Créateur. Mais malgré tout, cette force-là, quand elle est bien utilisée, c'est celle qui lui donne la force de réussir dans tous ses projets, et qui assure qu'il pourra rester fidèle à Hachem, même contre toute logique.

"Tu rempliras la main de Aharon et la main de ses enfants" (Tétsavé 29,9)

=> Ce verset traite de l'inauguration et de l'introduction de Aharon entouré de ses enfants pour servir dans le Michkan. Pourquoi la Torah qualifie-t-elle cette inauguration avec la métaphore de "remplir les mains"?

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) répond :
Les plaisirs physiques et matériels sont simples à obtenir. Les plaisirs spirituels en revanche, demandent bien plus d'efforts et de temps pour être appréciés. Mais la qualité du plaisir spirituel est inégalable à celle des plaisirs matériels.
D'une part, le plaisir matériel, ne profite qu'au corps. Il est plus limité dans son intensité et entraîne souvent déception, insatisfaction et frustration. Selon l'adage, si l'homme a acquis cent, il voudra 200.
D'autre part, le plaisir matériel ne profite qu'à la personne qui l'obtient. Seul, celui qui mange une belle pomme pourra en apprécier la saveur. Ce plaisir alimente l'Ego de l'homme et l'enferme sur lui-même. En revanche, le plaisir spirituel, celui de s'améliorer dans sa personnalité, rapproche l'homme de Hachem qui est Infini.
A chaque fois qu'un homme sera en contact avec l'infini, il éprouvera ce plaisir, et ne ressentira pas de manque.

Par conséquent, "remplir les mains de l'homme avec les plaisirs spirituels" sera un réel plaisir éprouvé.
Lorsque Moché s’est apprêté à introduire les Cohanim dans leur fonction, celle de servir Hachem et de s'approcher de Lui, Hachem a dit : "Tu rempliras les mains..." Pour bien insister sur cet acte : le Service Divin est la seule chose qui remplit les mains de plaisirs pour ceux qui s'y engagent. Même si il faut fournir des efforts, et que le ressenti de ce plaisir n'est pas immédiat, il faudra apprendre à être patient, et attendre le temps pour se désaccoutumer de l'attachement aux plaisirs matériels.