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"Lorsque les enfants d'Israël échangent leur foi contre des sottises et des coutumes non-juives qui leur paraissent plus importantes que les commandements éternels de la Torah, ils sont attaqués et pourchassés par des peuples qui perdent leur aspect humain et les haïssent de façon irrationnelle."

[le Avnei Azel (1897-1943) - Rabbi Alexander Zoucha Friedman (auteur aussi du Maayana chel Torah) - commentaire sur Haazinou (32,20) ]

"Que mon enseignement s'infiltre/tombe comme la pluie ; que coule ma parole comme la rosée" (Haazinou 32,2)

-> Rachi explique que la Torah est ici comparée à de la pluie, car la Torah apporte la vie au monde à l'image de la pluie qui est indispensable à la survie du monde.

=> Mais on peut se demander pourquoi avoir pris particulièrement la pluie en référence? Pourquoi ne pas avoir comparé la Torah à l'eau en général? L'eau apporte d'autres avantages par rapport à la pluie, comme le fait d'étancher la soif ...

-> Rabbi Sim'ha Bounam de Pchis'ha explique que la pluie a ceci de particulier qu'au moment où elle tombe, on ne voit pas immédiatement le bénéfice.
La pluie tombe en hiver et abreuve la terre, mais la récolte commence à pousser au printemps, plusieurs mois plus tard. La Torah ressemble justement à cette image. Parfois, un homme étudie la Torah, assiste à des cours et apprend de nombreux enseignements, mais il ne voit pas l'effet. Il peut avoir l'impression de ne pas avoir changé, progressé et évolué. Il peut même en venir à douter de l'intérêt de continuer à étudier puisque rien ne change dans sa vie. Il ne se sent pas plus heureux, ni meilleur.

Le verset vient ici le rassurer. La Torah est comparée à de la pluie. Son impact s'opère en discrétion. Chaque enseignement étudié laisse une trace, aussi fine soit-elle. Celui qui persévère et se renforce dans son étude malgré la sensation que cela ne lui apporte rien, absorbera des paroles de Torah qui feront leur travail dans son coeur sans même qu'il ne s'en rende compte. Goutte après goutte, la Torah s'imprégnera en lui jusqu'au jour où l'effet se montrera.
Alors, après un certain temps de "macération", cet homme remarquera les bienfaits de son étude et sentira que son "champ" intérieur aura donné de "bonnes récoltes". Ses traits de caractère se trouveront plus raffinés, ses sentiments d'amour et crainte d'Hachem, sa joie et enthousiasme dans la pratique, se développeront.
A l'image de la pluie, l'homme ne doit pas désespérer du fait qu'il ne sente pas l'influence de la Torah dans sa vie. Toute parole de Torah a forcément un impact. C'est l'accumulation des enseignements qui, impact après impact, finira pas se manifester par un changement visible du comportement.
Ainsi, deux critères sont à respecter : persévérance dans l'étude et patience pour le résultat.

-> Le Midrach Sim'ha écrit aussi :
"La Torah ressemble à la pluie.
Tout comme l'effet des précipitations n'est pas immédiatement visible, les récoltes dont elle favorise la maturation n'étant recueillies qu'à terme, de même l'effet de l'étude de la Torah n'est-il pas aussitôt perceptible."

-> Nous trouvons un verset explicite à ce sujet (Yéchayahou 55,10) :
"Comme la neige et la pluie, une fois descendues du ciel, n'y retourne pas avant d'avoir humecté la terre, de l'avoir fécondée et fait produire ... ainsi est Ma parole : une fois sortie de Ma bouche, elle ne revient pas à vide sans avoir accompli Ma volonté et mené à bonne fin la mission que Je lui ai confiée".

-> Le Gaon de Vilna fait remarquer que même si la pluie tombe uniformément sur le sol, le profit qu'elle procure dépend du lieu où elle se déverse.
Si l'on plante du blé, elle le fera pousser ; mais si l'on fait pousser une plante vénéneuse, c'est son poison qu'elle favorisera.
Il n'empêche que ses fonctions bénéfiques la font considérer comme fondamentalement bonne.

Il en est de même de la Torah, qui a le pouvoir de faire progresser ce que contient notre cœur.
Si nous l'étudions dans de bonnes dispositions, elle développera notre caractère positivement.
Mais celui qui l'approfondit en la décriant, en fait un usage perverti et en devient indigne.

C'est ce que nous apprend le verset : "... les justes y marcheront, mais les pécheurs y trébucheront" (Hochéa 14,10).

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-> "Que Mon Enseignement ruisselle comme la pluie" (Haazinou 32,2)

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"Mon enseignement s'abattra comme la pluie" (Haazinou 32,2)

-> Ce verset compare la Torah à la pluie. En effet, la pluie ne permet de produire de belles pousses que si la terre a été travaillée, labourée et bien ensemencée. Mais, si la terre n'a pas été travaillée, ou que l'on ne l'ait pas ensemencé, alors la pluie ne permettra pas de faire pousser quoi que ce soit de bien. Au contraire, la pluie rendra ce terrain boueux et impraticable.
De même, l'étude de la Torah n'apporte le raffinement et le perfectionnement qu'à un homme qui travaille sur lui, qui cherche à s'améliorer, qui se remet en question. Mais, pour une personne qui se laisse aller et qui ne cherche pas à s'améliorer, alors la Torah n'aura pas d'effets positifs. Au contraire, elle pourra même lui être dommageable. Ainsi que le disent nos Sages (guémara Shabbath 88b) : "S'il est méritant, la Torah sera pour lui un élixir de vie, et s'il n'est pas méritant, la Torah sera pour lui un poison".
[rav Mikaël Mouyal]

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-> "Mon enseignement s’abattra comme la pluie" (Haazinou 32,2)

La pluie symbolise la subsistance, puisque c'est elle qui fait pousser le blé ainsi que toutes sortes de fruits et d'aliments. Ainsi, sans la pluie, il y a la famine.
Certes, Hachem demande à l'homme d'étudier la Torah. Seulement, Il n'exige pas l'impossible. Si une personne manque de moyens et que sa subsistance lui est insuffisante, il pourra interrompre son étude pour s'occuper de ses affaires, en vue d'obtenir de quoi vivre.
C'est à ce propos que nos Sages disent : "S'il n'y a pas de farine, il n'y a pas de Torah"(Pirké Avot 3,17).

Cela est en allusion dans notre verset : "Mon enseignement s'abattra comme la pluie", c'est-à-dire qu'en fonction de la pluie et de la subsistance, ainsi tu devras t'occuper de Mon enseignement et de l'étude.
L'enseignement de la Torah est fonction de la subsistance. Si le besoin se fait ressentir, on pourra interrompre l'étude et travailler pour sa subsistance.
[Ohr ha'haïm]

"Monte vers cette montagne des Avarim, le mont Névo" (Haazinou 32,49)

Le Panim Yafot rappelle que le nom de cette montagne est : "har Névo" (le mont Névo), et en ajoutant : "har a'Avarim" (littéralement : "le mont/montagne des côtés"), la Torah en souligne la sainteté.

Les lettres hébraïques qui précèdent celles composant le mot : הר (har - "mont") sont : ק et ד, et celles qui les suivent sont : ש et ו

=> Les 4 lettres prises des 2 "côtés" du הר ("mont") forment ainsi le mot : קדוש (kadoch) : "saint".

"Qui est comme Toi parmi les forts, Hachem" (Chémot - Béchala'h 15,11)

Nos Sages (guémara Guittin 56b) ont interprété ce verset par : "Qui est comme Toi parmi les muets"

=> Il entend les insultes et se tait, là réside Sa force!

[Tâchons de se comporter avec autrui, à l'image de D., qui malgré le fait que nous l'insultons par notre comportement, nous accorde toujours la vie et agis envers nous avec plein de miséricorde ...]

"Pour l'amour de Sion, Je ne garderai pas le silence"
(Haftara de Nitsavim : 7e et dernière haftara de consolation des Shabbath suivants la période du 9 av - Yéchéyahou 62,1)

Le Targoum Yonathan explique que D. donne ici un avertissement :
"Tant qu'Israël sera dispersé, le monde ne connaîtra pas la tranquillité".

 

On peut aussi trouver par exemple dans ces haftarot :

-> "Dans toutes leurs souffrances, Lui-même (D.) a souffert"
(Yéchayahou 63,7)

-> "Tu n'auras plus besoin du soleil comme lumière du jour, ni de l'éclat de la lune pour t'éclairer : Hachem sera pour toi une lumière éternelle et ton D. sera ta splendeur ... et les jours de ton deuil prendront fin"
(Yéchayahou 54,19-20)

-> "Hachem consolera Sion, Il consolera toutes ses ruines, Il fera de son désert un Eden, et de sa plaine aride, comme un jardin de Hachem ; la joie et l'allégresse s'y trouveront, les actions de grâces (louanges) et le son des chants"
(Yéchayahou 51,3)

"Aujourd'hui tu es devenu un peuple" (Ki Tavo 27,9)

Le rabbi Chimchon Refaël Hirch de commenter :

"Aujourd'hui, en prêtant serment d'accomplir la Torah, tu es devenu un peuple.

L'identité juive ne s'acquiert pas au moment où le peuple juif obtient un pays ou adopte une langue mais lorsque le peuple accepte le joug de la Torah.

Par son serment, il devient une nation même lorsqu'il vit dans le désert, dépourvu de terre à lui et des ressources naturelles nécessaires à un peuple.
Telle est la nature unique de la nationalité juive."

"N'aie pas l’égyptien en horreur, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8)

-> Selon Rachi : "N'aie pas l’égyptien en horreur : bien qu’ils aient jeté tes enfants mâles dans le fleuve (Chemoth 1, 22). Et pour quelle raison ? Parce qu’ils vous ont hébergés en période de détresse."

-> Nous allons voir (b"h) un commentaire du rav Chakh sur ce verset.

Le peuple égyptien et son roi firent subir des traitements cruels et avilissants aux enfants d'Israël [pleinement pendant 86 ans consécutifs].
C'est seulement après les 10 plaies et beaucoup d'autres épreuves, que l'Egypte a consenti au départ de leurs esclaves.

Le midrach souligne qu'au départ des Bné Israël, le Pharaon les accompagna un bout de chemin.
Cet aspect de la "bienveillance" égyptienne à l'égard des enfants d'Israël, ne fut-il que symbolique, valut à l'Egypte la reconnaissance éternelle de la Torah : "N'aie pas l'égyptien en horreur, car tu as séjourné dans son pays".

Le rav Chakh nous dit que nous devons apprendre à ne considérer que les éléments positifs dans la conduite d'autrui.

Ainsi, il rapporte le commentaire de Rachi sur le verset : "S'il est alors un ange entre mille" (Yyov 33,23), qui nous enseigne :
1°/ Un seul ange entre mille qui intercède pour l'homme et relate sa droiture le délivrera de l'enfer, même si ses adversaires sont au nombre de 999.
2°/ Même si, dans un seul et même ange, il n'y a qu'un seul aspect en faveur de l'homme contre 1000, il le délivrera de l'enfer.

=> C'est ainsi que D. se conduit envers nous, et c'est ainsi que nous devons avoir à cœur de nous conduire avec chacun.

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-> Le rav Eliyahou Dessler enseigne :
Comme le rapporte Rachi, la Torah demande d'éprouver de la reconnaissance envers les égyptiens, car ils ont accueilli les Bné Israël en période de détresse.
Nous apprenons de là que la reconnaissance pour le bien prodigué est indépendante de tout le mal dont ont souffert les Bné Israë ; la cruauté des égyptiens ne peut pas effacer le bien dont ont bénéficié les Bné Israël.

Il ajoute : "Hachem est reconnaissant envers ceux qui L'aiment et gardent Ses préceptes, bien que cela ne Lui procure aucun bien, car Hachem n'a nul besoin de Ses créatures.
Il a toujours été le Maître du monde, même avant la Création. Mais Sa bonté est si grande qu'Il nous est reconnaissant d'avoir choisi une vie spirituelle fondée sur la Torah, et cela sera comme si nous Lui avions fait du bien".

[ainsi, Hachem est reconnaissant lorsque nous faisons Sa volonté (nous comblant de bénédictions en retour), et ce malgré tout le mal que l'on peut faire (les avérot), et le fait qu'Il n'en a absolument pas besoin.]

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Sans être naïf, il faut se focaliser sur le positif de l'autre (même s'il n'a que 1 pour 1000 de bien en lui : à l'image de l'attitude de D. envers nous!).

Personne n'est parfait (y compris nous-même), mais avoir un regard positif, permet de développer de l'amour, de la paix et rend la vie à tous infiniment meilleure.
(la vie est courte, alors pourquoi perdre ce peu de temps pour se prendre la tête avec autrui!).

Voir le positif, c'est passer d'un état où l'on n'est jamais satisfait, à un état où l'on a de la reconnaissance, où l'on apprécie ce que D. nous donne (merci D. pour la vie, merci D. pour cet entourage de grande qualité, ...), et l'on est alors plein de joie.
(ce que j'ai, ce n'est pas toujours ce que je voudrai avoir, mais puisque c'est ce que D. me donne, alors c'est ce qu'il y a de mieux pour moi => c'est la joie!)

Faire de l'autre un roi, c'est également se faire roi nous-même, car puisque que mes amis sont des personnes de grande valeur à mes yeux, c'est que je suis quelqu'un de bien!

"Tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous le ciel" (Ki Tétsé 25,19)

A la place de : "de dessous le ciel", ne devrait-on pas avoir plutôt : "de sur la terre"?

Le ciel (shamayim) représente le spirituel et la terre (aarèts) représente le matériel.

Amalek a déclaré la guerre au peuple juif avec pour objectif de le détacher de D.

La valeur numérique de Amalek (עֲמָלֵק) est de 240, et c'est la même que le mot : safék (le doute - ספק).
Lorsque les juifs sont sortis d'Egypte auréolés de crainte et d'admiration devant les miracles accomplis par D., Amalek a voulu faire pénétrer un doute en eux : peut-être ce n'était pas si miraculeux que ça ...

[Nos Sages comparent l'enthousiasme du peuple juif à un bain d'eau chaude.
Bien que sachant qu'il allait y mourir, Amalek a décidé d'y plonger afin de conduire à une très légère baisse de la température de ce bain, suite à son contact.
L'enthousiasme pur des juifs est touché. Nous ne sommes pas inattaquables, et si ..., et si ...
C'est ainsi qu'un début de doute naît, et Amalek a réussit son coup. ]

Un article a été publié (b"h), par le passé, sur ce thème : https://todahm.com/2014/08/08/reflexions-sur-la-difference-entre-amalek-et-le-peuple-juif

Ainsi, au travers de toutes les générations, dès qu'un juif a un doute dans son dévouement pour D., c'est le travail d'Amalek.

Amalek représente une obstruction entre le Ciel (le spirituel) et les juifs dans le monde quotidien matériel (terrestre).

=> La Torah nous demande de ne jamais oublié d'effacer la mémoire d'Amalek de "dessous le ciel", c'est-à-dire de retirer toute obstruction (ce qui fait écran) bloquant notre accès à une spiritualité, un lien pur et directe avec D.

b"h, tâchons chacun dans notre vie de nous éloigner de tout ce qui va contribuer à diminuer notre possibilité d'être sensible/réceptif au divin, à la spiritualité.

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Le verset est au singulier : "tu effaceras" et non au pluriel : "vous effacerez", car de nos jours, Amalek est principalement une réalité qui est interne à chacun de nous.
Il faut en permanence chercher à supprimer, en nous-même, toute trace de présence d'Amalek.

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Le 'Hafets 'Haïm a dit :  "A l'époque, les juifs devaient combattre les Philistins.
Aujourd'hui, "c'est une guerre de D. contre Amalek" ; celui qui veut faire la guerre doit préparer le ravitaillement de ses soldats : en l’occurrence, les élèves des yéchivot."

"Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek" (Ki Tétsé 25,17)

Pourquoi est-ce que ce commandement de se souvenir de la méchanceté d'Amalek est écrit au singulier, et non au pluriel : "Souvenez-vous de ce que vous a fait Amalek"?

Amalek a attaqué les juifs lorsqu'ils campaient à Réfidim.
Le mot "réfidim" est en relation avec la racine du mot : "piroud"(division, séparation -> cf. Kli Yakar - Chémot 17,8).

Lorsque les juifs sont divisés, il est alors possible pour Amalek de s'infiltrer.
=> En utilisant le singulier (souviens-toi), la Torah souligne le fait que Amalek a attaqué lors ce qu'il y avait une division, et lorsque chacun n'était concerné que par lui-même.

Ce verset n'est pas une obligation de souvenir passif.
Il doit nous faire prendre conscience des conséquences passées de notre division, et nous pousser à tout faire pour vivre tous en harmonie.
En effet, c'est la meilleure protection, muraille, afin d'empêcher toute nouvelle attaque d'Amalek.

=> Chacun à notre niveau, nous avons le pouvoir de véritablement renforcer la protection du peuple juif face à ses ennemis en cherchant à maintenir dans nos relations avec autrui l'union, la paix.
Par la même, on se rend quitte du souvenir d'Amalek : plus jamais tu pourras nous attaquer car nous sommes unis!!

"Ma bonté ne te quittera pas" (Haftara Ki Tétsé - Yéchayahou 54,10)

La messora (tradition) nous apprend que 2 fois dans toute la Torah sont écrits les mots : "lo yamouch" (ne quittera pas) : une fois ici et une deuxième, dans le verset : "Ce livre de la Torah ne quittera pas ta bouche" (Yéhochoua 1,8).

Cela nous fait comprendre notre verset : "Ma bonté ne te quittera pas" parce que "ce livre de la Torah ne quittera pas ta bouche" : par le mérite de l'étude de la Torah, le peuple juif mérite les bontés de D. à tout moment.

 

Source (b"h) : Mayana chel Torah du rav Alexander Zoucha Friedman