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Faire sa hichtadlout pour recevoir la lumière divine

+ Faire sa hichtadlout pour recevoir la lumière divine :

"Moché dit aux Bné Israël : "Voyez, Hachem a désigné nominativement Bétsalel, fils d'Ouri, fils de 'Hour, de la tribu de Yéhouda"." (Vayakel 35,30)

-> Le séfer Yessod Ha'avoda écrit que ce verset suggère que pour mériter d'être influencé par la lumière divine, une personne doit d'abord faire son hichtadlout, plutôt que d'attendre que la lumière vienne à elle.

Le verset peut être interprété comme disant : "Ben Ouri" (בֶּן אוּרִי) = comment mérite-t-on de recevoir la lumière divine (ohr)? En étant un "fils 'Hour". Le mot : 'Hour peut désigner un petit trou.
Ceci peut être interprété comme une référence aux paroles de nos Sages (Chir Hachirim rabba 5,3) selon lesquelles "si quelqu'un ouvre une ouverture de la taille d'un trou d'aiguille, Hachem ouvrira pour lui une ouverture de la taille d'une immense salle".
Ainsi, le verset dit qu'il faut faire une petite hichtadlout, et l'on recevra alors l'aide divine.

"Voici les comptes (élé pékoudé) du Michkan, le Michkan du Témoignage, qui furent établis sur l'ordre de Moché" (Pékoudé 38,21)

-> Rachi déclare : "haMichkan, Michkan" (Le mot Michkan est écrit deux fois). Cela fait allusion au Mikdach, qui a servi de garantie (machkon) lors des 2 destructions [les 2 Temples], pour les fautes d'Israël ... Le Michkan du Témoignage. Le Michkan était le témoignage pour Israël qu'Hachem leur avait pardonné l'incident du Veau d'or, car Il avait fait reposer Sa Chékhina parmi eux."

-> Le Maguid de Doubno souligne que ces deux affirmations semblent contradictoires, l'une ayant une connotation négative et l'autre une connotation positive.
D'une part, le mot "Michkan" est écrit deux fois pour indiquer que nos fautes ont causé la destruction du Temple. D'autre part, les mots "Michkan Ha'édout" suggèrent que Hachem nous a pardonné notre faute.

La Torah nous enseigne que même si nous avons perdu le Temple à cause de nos fautes, nous l'avons simplement donné comme un machkon (garantie).
Très bientôt, le machkon nous sera rendu, avec la reconstruction du temple dans toute sa splendeur.

Yossef a béni toute la terre d’Egypte

+ Yossef a béni toute la terre d'Egypte :

"Yossef se retira de devant Pharaon et parcourut tout le pays d'Egypte" (Mikets 41,46)

-> Le séfer miZékénim Et'bonen note que tout ce qu'Hachem a fait arriver à Yossef, cela l'a amené à traverser tout le pays d'Égypte.
Il explique la raison pour laquelle il était si important pour lui de le faire à l'aide du récit suivant :
Le Saba Kadicha de Léchovitch avait un élève nommé rav Yéchaya de Zachovitz. Le rav Yéchaya possédait un certain nombre d'animaux, avec lesquels il gagnait sa vie. Les non-juifs chassaient ses animaux dans leurs champs, de sorte qu'il devait les récupérer et les ramener à la maison. Lorsqu'on leur demandait pourquoi ils agissaient ainsi, ils répondaient : "Partout où cet homme juste se promène, il trouve la bénédiction. Lorsqu'il marche dans nos champs, nos récoltes poussent bien.

En conséquence, le verset dit que Yossef a marché à travers tout le pays d'Egypte et que partout où il est allé, la terre a été bénie et les champs ont produit de bonnes récoltes. Cela a été très bénéfique pour Yossef, car tout le monde a reconnu qu'il était un saint homme et, par conséquent, ils l'ont traité avec beaucoup d'honneur et de respect.

"Voici l'histoire de la descendance de Yaakov : Yaakov, âgé de 17 ans, était berger avec ses frères [auprès] du menu bétail (aya roé ét é'hav batson)" (Vayéchev 37,2)

-> Le mot "berger" (roé - רֹעֶה) implique "d'unir, de joindre ou de relier", comme dans les mots "fraternité" et "amitié" (réout).

Un berger est appelé "roé" parce qu'il rassemble le troupeau en un seul endroit, de peur qu'il ne se disperse.
C'est ainsi que Yossef a réuni ses frères, c'est-à-dire tout Israël et les étincelles de la Présence divine.
Il les a tous élevés et réparés grâce aux saintes unifications mystiques qu'il a réalisées. Il le fit avec le "troupeau" (tson), ce qui implique des Unifications.
[Dégel Ma'hané Efraïm - Vayéchev ]

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-> Le concept d'unifications mystiques (yi'houdim) est l'un des enseignements centraux du Baal Shem Tov et opère à plusieurs niveaux.
Le niveau de base est la reconnaissance de la présence du Créateur dans tous les aspects de la création, qu'ils soient physiques, émotionnels, conceptuels et même spirituels.
C'est ainsi que le Baal Shem Tov (Tsivat haRivach p.3b) déclare :
"Quoi que vous voyiez, souvenez-vous d'Hachem. Si vous ressentez de l'amour, souvenez-vous de l'amour de Dieu. Si vous éprouvez de la crainte, rappelez-vous la crainte d'Hachem.
Même lorsque vous allez aux toilettes, pensez à vous-même : je retire le mauvais du bon, de sorte que le bon reste au service d'Hachem. C'est le sens de l'unification".

À un niveau plus profond, cela signifie la recombinaison mystique des lettres de la création, en particulier dans la prière et l'étude de la Torah, qui peut produire une révélation de l'unité divine dans le monde.
Dans le verset ci-dessus, le Baal Shem Tov dit que Yossef, qui représente le tsadik, est capable de voir la divinité dans chaque juif et, par ce biais, d'élever tout Israël vers le Père céleste.
Par ailleurs, Yossef pourrait voir les lettres hébraïques qui constituent toute la réalité et les combiner selon des schémas qui révèleraient la présence divine dans la création.

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-> Les 3 lettres du mot "tson" (צֹּאן - troupeau) peuvent être divisées en tsadik et alef , dont la valeur numérique est 91, et noun.
Le nombre 91 est également la valeur numérique de 2 des noms sacrés de D. réunis : le Tétragramme (יהוה de valeur : 26), et le nom Adonaï (אדני de valeur : 65). L'union de ces noms représente l'intégration complète du spirituel et du physique, depuis les premières émanations d'Hachem jusqu'à mal'hout (Royauté), le monde dans lequel nous vivons.

La lettre noun représente généralement le monde de la Bina, qui correspond à la révélation du monde à Venir, et est la séfira par laquelle la bénédiction divine s'écoule dans le monde.

Tout cela est évoqué dans le mot "tson" (צֹּאן), l'union des deux noms d'Hachem, qui conduit à un flux ultérieur de bénédiction dans le monde.

Ainsi, rav Yaakov Yosef de Polnoye écrit, au nom du Baal Shem Tov : "Un être humain dans ce monde est composé de matière et de forme (c'est-à-dire le matériel et le spirituel), et à travers lui, le monde inférieur et le monde supérieur sont réunis, et une union est créée entre les deux noms יהוה et אדני, qui ont la valeur numérique de 91, à partir du monde tson.
Tandis que l'effluve qui se déverse de là est l'expansion du noun.

Il est également possible que le Baal Shem Tov utilise le terme "tson" pour représenter cette idée, parce qu'un troupeau est un groupe d'animaux qui sont réunis et qui véhiculent l'idée d'union.
De plus, le mot tson (צֹּאן) vient du mot hébreu "tsé", qui signifie "sortir", et représente l'idée de ce qui émane d'une source.

"Si quelqu'un d'entre vous veut présenter à D. un sacrifice de bétail, c'est dans le gros ou le menu bétail que vous pourrez choisir votre sacrifice." (Vayikra 1,2)

-> Rabbi Avraham Yéhochoua Heschel d'Apta (le Ohev Israël) propose la lecture suivante de ce verset :

-> "Adam ki yakriv mikèm" = lorsqu'un homme est prêt à se dévouer corps et âme pour le service divin ; il entre dans la dimension de "korban lachem" (un sacrifice pour D.), et d'En-Haut, on considère qu'il a sacrifié son propre sang et sa propre graisse en l'honneur du Créateur.

-> En revanche, "min abéhéma, min habakar ou min hatsone" = celui qui se contente d'offrir des contributions financières, mais n'est pas prêt à dévouer corps et âme pour la gloire de D., verra son sacrifice réduit au titre de "korbané'hem" (votre sacrifice), un sacrifice d'une valeur moindre que le "korban lachem".
Quand un homme veut présenter une offrande, il lui incombe avant tout de "se sacrifier" lui-même, de se rabaisser et de s'humilier afin d'être, lui, l'offrande "pour l'agrément de D."

["mikèm" = de vous-même & le mot korban, sacrifice, renvoi à : karov = rapprocher de D., en sacrifiant de notre intériorité tout ce qui fait écran, prend de la place à une résidence de D. en nous]

D. ne désire pas la chair de l'animal, mais les remords et la soumission qui l’accompagnent.

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-> "Si un homme offre d'entre vous un sacrifice à Hachem" (1,2)

Quand quelqu'un veut offrir un sacrifice, il doit avant tout se sacrifier lui-même, se faire humble, et alors son sacrifice sera agréé par Hachem.
Mais s'il apporte un sacrifice uniquement comme un acte extérieur, sans se rabaisser lui-même, son sacrifice ne sera pas agréé.

Le Chakh dit que c'est pourquoi : "si un homme offre d'entre vous", s'il s'abaisse comme s'il se sacrifiait lui-même, alors "un sacrifice à Hachem", un sacrifice agréé par Hachem.
Mais si "vous offrez votre sacrifice du gros ou du petit bétail", il ne sera pas agréé.

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-> "Un homme qui offre d’entre vous un sacrifice à Hachem"

Le Sforno commente :
Ce que l’homme offre de son corps, quand il s’humilie et se présente avec un cœur brisé, c’est cela le véritable sacrifice.
Si le sacrifice ne s’accompagne pas de repentir et d’humilité, Hachem ne le désire pas.
Un homme qui offre d’entre vous – s’il sacrifie du "vous", de son "moi", c’est un sacrifice pour Hachem.

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-> Le Méam Loez (Vayikra 1,2) enseigne :
"Les hommes apportent des sacrifices pour toutes sortes de raisons.
L'un peut le faire pour se vanter, montrer qu'il est un bon juif et avoir l'air de se repentir, mais en son for intérieur, il reste mauvais et fauteur.
On pouvait connaître la nature d'une personne grâce à son sacrifice : si elle était pervertie, la fumée de son sacrifice montait en spirales tortueuses.
Voyant la fumée s'élever ainsi (et non toute droite), le Cohen savait que le sacrifice était offert avec des motifs indignes et il demandait au Lévi de cesser de chanter.
Le propriétaire du sacrifice repartait humilié.
[...]
La Torah dit : "un homme qui apporte de vous (mikèm) un sacrifice" = vous-même devez être le sacrifice ...
Si vous ne commencez pas par vous sacrifier [l'égo qui est en nous], ce n'est pas un "sacrifice à D." que vous offrez mais un sacrifice à vous-même.
Hachem n'en éprouve nulle satisfaction."
[à l'image de la fumée qui monte en spirales, plutôt que directement, comme signe qu'elle n'est pas vraiment désirée!]

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+ "Il l’offrira (le sacrifice) selon sa volonté, devant Hachem" (Vayikra 1,3)

-> Ce verset nous apprend que le sacrifice doit être offert avec la volonté et l’accord de celui qui l’apporte.
Mais, on peut trouver une autre allusion à ce verset. En effet, l’homme qui apporte un sacrifice, ne doit pas se contenter de l’offrande animale. Il doit aussi s’en inspirer pour offrir et sacrifier toute sa personne et tout son être à Hachem.
Le verset vient ici nous dire que la personne qui apporte un sacrifice "l’offrira avec sa volonté", c’est-à-dire que l’on sacrifiera aussi toute sa volonté, ses désirs et ses aspirations. Tout son être doit s’annuler complètement devant Hachem par le sacrifice.
[Haktav véaKabbala]

-> Pourquoi la Torah commence par ce qui concerne l’holocauste, avant de parler des autres sacrifices.
Rabbénou Bé'hayé (sur ce verset 1,3) explique : Nos Sages ont dit dans le midrach que l’holocauste vient uniquement pour racheter les mauvaises pensées. Or en général, la pensée précède l’acte, c’est pourquoi la Torah a donné les lois sur l’holocauste avant celles des autres sacrifices.

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-> Dans les lois sur la prière, l'auteur du Choul'han Aroukh donne un grand principe :
"La prière vient à la place du sacrifice, c'est pourquoi elle doit être semblable au sacrifice dans l'intention, sans que s'y mêle une autre pensée, de la même façon qu'une pensée étrangère rend un sacrifice invalide.
On doit prier à un endroit fixe, de même que les sacrifices sont offerts à un endroit fixe.
Et rien ne doit s'interposer entre celui qui prie et le mur, comme dans un sacrifice, où ce qui vient s'interposer entre lui et le récipient le rend invalide.

"Et il est souhaitable d'avoir de beaux vêtements spéciaux pour la prière, à l'instar des vêtements des prêtes, mais tout le monde ne peut pas se le permettre."

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+ "Si quelqu'un d'entre vous veut présenter à D. un sacrifice de bétail, c'est dans le gros ou le menu bétail que vous pourrez choisir votre sacrifice."

-> Il est intéressant de rapporter un commentaire sur ce verset du rav Moché Sternbuch.
Pourquoi y remarque-t-on un changement soudain du singulier (quelqu'un - adam) vers le pluriel (vous pourrez - takrivou)?

Cela nous apprend que lorsqu'un homme faute, cela ne l'affecte pas seulement lui, mais cela affecte toute la communauté dans son ensemble (arévim)

Ainsi, lorsqu'une personne apporte un sacrifice et amende ses actions, les mauvais effets de cette faute individuelle qui affectaient la nation sont alors guéris, et la nation entière s'en trouve élevée par la même occasion.

=> C'est pourquoi, le début de notre verset fait référence à la téchouva du fauteur en tant qu'individu, et finit en montrant que cela aura un impact sur le monde entier, lui permettant de recevoir une abondance de bénédictions en raison de fait que l'individu à un niveau supérieur de sainteté.

On peut rapporter les paroles du Ram'hal : "Si l’homme s’élève spirituellement, l’univers entier s’élèvera avec lui, mais s’il s’abîme, l’univers entier s’abîme avec lui."
=> La Torah nous dit quelque chose d'incroyable : Si tu veux changer le monde, ce que tu dois faire c'est te changer toi-même ...

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-> D'ailleurs, le midrach sur notre paracha (Vayikra rabba 4,7) enseigne :
"Il est écrit dans Yirmiyahou (50,17) : "Israël est un agneau pourchassé".
Pourquoi Israël est-il comparé à un agneau?
De même qu'un agneau, lorsqu'il reçoit un coup sur la tête ou sur un seul membre, tout son corps le ressent, ainsi chez Israël, un seul individu faute et le peuple entier le ressent.
Rabbi Chimon bar Yo'haï disait : Ceci est à l'image d'un groupe de voyageurs sur un bateau. Soudain, l'un d'eux saisit une pioche et commence à percer le plancher sous son siège. Ses compagnons lui disent : "Que fais-tu?"
Il leur répond : "Que vous importe? Je ne fais que creuser sous mon propre siège!"
Ils leur rétorquent : "Mais l'eau va pénétrer et inonder le navire tout entier!""

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+ "Un homme qui offrira parmi vous" (adam ki yakriv mikèm - Vayikra 1,2)

Apparemment, le verset aurait dû plutôt dire : "Un homme parmi vous qui offrira".
Le verset fait allusion à : "Un homme qui offrira (yakriv -> karov)", littéralement : "qui rapprochera".
Un homme pourra bien plus se rapprocher et s’élever quand il se trouve "parmi vous", parmi le peuple et la collectivité. Mais s’il reste seul, sa progression sera plus réduite.
[Sfat Emet]

[nécessité d'apprendre de toute personne ; un enseignant apprend davantage de ses élèves ; en permettant à autrui de s'élever spirituellement, alors Hachem en fait de même avec nous ; transmettre clairement à autrui, c'est s'assurer d'avoir bien compris cet enseignement ; ...]

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+ "Lorsqu'un homme parmi vous (mikèm) apporte un sacrifice à Hachem" (v.1,2)

Le Méam Loez (Vayikra 1,8) enseigne :
L'homme doit éviter de commettre 3 péchés au prix de sa vie s'il le faut : l'idolâtrie, l'immoralité et le meurtre.
Si des non-juifs veulent le forcer à transgresser l'un de ces 3 commandements et qu'il livre sa vie pour sanctifier le Nom de D., il et considéré comme un sacrifice sur l'autel.

Si un homme se laisse brûler plutôt que de commettre l'une de ces 3 fautes, il est semblable à un holocauste (ola) entièrement consumé.
S'il est tué d'une autre manière et que son corps reste entier, il est semblable à une expiation ('hatat).

Cette idée est mentionnée par allusion dans le verset : "Lorsqu'un homme parmi vous apporte un sacrifice à Hachem" = si un non-juif force l'un de vous à commettre une faute sous menace de mort et que vous ne cédez pas, votre mort sera considérée comme un sacrifice à Hachem.

"Si le Cohen qui a été oint pèche, pour la culpabilité du peuple." (Vayikra 4,3)

Il est écrit dans la guémara Avoda Zara (4b) :
"Israël n'a confectionné le veau d'or que pour ouvrir la voie aux futurs repentants.

[Le roi] David n'était pas, naturellement enclin à perpétrer son méfait [avec Bat Chéva], ni Israël à commettre le sien [à savoir le veau d'or] ...
Pourquoi alors ont-ils agi ainsi?

Pour t'apprendre que si un individu a péché, on lui dit : "Va donc [prendre exemple] sur l'individu [qui a péché et s'est repenti, à savoir David]", et que si la communauté a péché, on lui dit : "Va donc [prendre exemple] sur la communauté [d'Israël, qui a commis le péché du veau d'or et s'est repentie]." "

Selon le Rav Avraham, le frère du Gaon de Vilna, on trouve dans notre verset une allusion à cet enseignement :
- Si le Cohen = allusion à Aharon qui a été impliqué dans le péché du veau d'or ;
- ... qui a été oint = allusion à David, "l'oint de D." ;
- ... pèche = comment ces géants ont-il pu perpétrer de tels péchés?
- ... pour la culpabilité du peuple = afin de montrer au peuple (à la collectivité, tout comme à l'individu), les voies du repentir.

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

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-> "Si le Cohen oint fauterait comme la faute du peuple" (Vayikra 4,3)

Littéralement, le verset dit : "Si le Cohen oint fauterait pour la faute du peuple". On peut l'expliquer de la façon suivante :
Le Cohen oint, c'est le Cohen Gadol. Cet homme doit être normalement un grand Juste (tsadik). Comment envisager que même une personne de cette envergure en vienne à fauter?
La réponse est : "pour la faute du peuple". En effet, parfois, Hachem entraîne que même un Juste parfait puisse commettre une certaine faute, involontairement, pour qu'il s'efforce de trouver le chemin du repentir et corriger sa faute. Et de cette façon, cela aidera le reste du peuple. En effet, cela ouvrira la porte à tous les gens simples du peuple qui auront fauté et qui ne connaissent pas de chemin pour se corriger, pour qu'eux aussi puissent se repentir.
Quand le Juste s'efforcera et trouvera un remède à sa faute, il influera au sein du peuple entier un esprit de repentir et il dévoilera à tous le chemin de la réparation.
C'est pour cela qu'Hachem provoque parfois que même le Juste faute. C'est pour que par ses efforts pour corriger, il aide le peuple aussi à s'amender.
C'est "pour la faute du peuple" = pour aider le peuple à corriger ses fautes.
[rabbi Yissa'har Dov de Belz]

"Et quand une âme offrira un sacrifice de min'ha à D., son sacrifice sera de farine ; elle versera sur elle de l'huile, et mettra sur elle de l'oliban." (Vayikra 2,1)

Qui vient présenter une min'ha, si ce n'est le pauvre, précise Rachi.

Le 'Hafets 'Haïm explique que certaines personnes reconnaissent qu'elles ne sont pas assez scrupuleuses dans l'observance de la Torah et des mitsvot, mais elles se réconfortent en se disant qu'il en existe d'encore plus laxistes qu'elles.
Mais quelle piètre consolation!

Ces gens oublient que chacun est jugé selon son niveau et ses disposition individuelles.
Celui qui est apte à atteindre un plus haut niveau d'observance et ne l'a pas fait sera tenu pour responsable et devra rendre des comptes, contrairement à un autre ayant atteint lui aussi des résultats moyens, mais n'ayant été doté de capacités plus limitées.

Ce principe s'observe dans le domaine des sacrifices : Alors que le pauvre s'acquitte de son obligation avec une paire de colombe, le riche doit présenter un mouton ou une chèvre.
S'il apportait la même chose que l'indigent, son offrande ne serait nullement agréée.

Ainsi en est-il dans le domaine de la sagesse : le riche en savoir ne s'acquitte absolument pas de son obligation s'il se met à servir D. comme le pauvre en sagesse.

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

"[Lavan] dit [à Eliézer] : Viens, béni d'Hachem! " ('Hayé Sarah 24,31)

-> Selon le midrach, le serviteur d'Abraham, Eliezer, était un descendant de Canaan, dont il a été dit : "Maudit soit Canaan, il sera le serviteur des serviteurs de ses frères" (Noa'h 9,25).

-> Le midrach (Béréchit rabba 60,7) indique : "Parce qu'il a servi fidèlement ce tsadik (Avraham), Eliézer a quitté la catégorie des maudits et est entré dans celle des bénis".

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-> Le Baal Shem Tov a dit que même un non-juif qui mange quelque chose qui contient une étincelle sainte, et qui sert ensuite un juif avec la vitalité qu'il tire de cette nourriture, il élève l'étincelle dans une certaine mesure, mais pas autant que si un juif la mangeait.
[Méor Enayim - Matot ]

" Désormais, si écouter, vous écouterez ma voix (chamoa tichméou), si vous gardez mon alliance, vous serez mon trésor entre tous les peuples!" (Yitro 19,5)

-> "Si écouter, vous écouterez" : le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne :
La raison pour laquelle la Torah emploie une répétition, est pour nous dire que nous allons recevoir 2 Torah [ la loi écrite et la loi orale].
Pour les mitsvot que nous avons reçues à ce moment-là : Hachem a employé le mot "si écouter" (chamoa), et en ce qui concerne celles qui vont être enseignées dans les temps à venir par les Sages d'Israël, la Torah a employé le mot "vous écouterez" (futur) [tichméou].
... Cela fait appel au midrach qui dit, que [à chaque génération] celui qui écoute la Torah d'un Sage, c'est comme s'il l'a écoutée de la bouche de D.
La mitsva que Je vous ordonne d'accepter tout ce que vos Sages vous enseigneront, décréteront dans toutes les générations, il faut que ce soit dans votre esprit, comme si Moi-même, Je vous l'avais ordonné.

Ainsi, nous pouvons comprendre ce que nos Sages (guémara Shabbath 88) ont enseigné lorsqque D. a mis la montagne sur la tête des Bné Israël et les a menacés : "Si vous acceptez et prenez sur vous la Torah, tant mieux, sinon, ici, vous serez enterrés".
=> Nous savons que les Bné Israël ont déclaré : "Tout ce que dira D., nous l'acceptons et nous ferons" (ils ont accepté la parole d'Hachem). Si c'est ainsi, pourquoi D. a-t-Il eu besoin de les menacer?

D'après ce que j'ai expliqué précédemment, Hachem a donné deux Torah : une que l'on a entendue de la bouche de D. Lui-même (la Torah écrite) et l'autre que nous allons écouter de nos Sages.
D'après cela, on expliquera que ce que les enfants d'Israël ont déclaré : "Tout ce que D. nous ordonne, on le fera et on le comprendra" = c'est ce qui est sorti de la bouche de D. (Loi écrite) alors bien sûr, on accepte, dès maintenant avant même de comprendre.

Mais au sujet de la parole de nos Sages (La Loi orale), ils ont dit : "On écoutera", c'est-à-dire, ni ils l'ont refusée, ni ils l'ont acceptée : on veut d'abord écouter ce qu'ils diront, et ensuite on décidera quoi faire. Car cela revient à accepter quelque chose d'infini, ce qui est impossible.
Car, suivant les besoins de chaque génération, ils vont enseigner de nouvelles lois, ils vont mettre des nouvelles barrières, ils vont faire de nouveaux règlements. Comment peut-on gérer une Torah qui n'a pas de limites?

A ce moment-là, ils n'ont pris sur eux que la Torah écrite, mais pas la Torah orale. Pour cela, Dieu les a menacés en mettant la montagne au-dessus de leur tête, jusqu'à ce qu'ils acceptent, sans condition, d'écouter la parole de nos Sages (Torah de nos Sages).
Et, ainsi, "forcés", ils ont accepté la Loi orale également, jusqu'à l'époque de Mordé'haï et Esther où ils ont vu alors de leurs propres yeux, combien les actions du Sage amènent la vie, la délivrance ; celle qu'ils ont amené à l'époque de Haman.
À cette époque-là, ils ont accepté la Torah orale de plein gré, ils ont accepté d'appliquer tout ce qu'ils décrèteront puisqu'ils ont vu de leurs propres yeux la grandeur et l'importance de leurs actions. Sans eux le peuple aurait été décimé et il ne serait rien resté d'Israël, que D. préserve.

+ "Et D. dit à Moché : "Taille pour toi (psal lé’ha - פְּסָל-לְךָ) deux tables de pierre. " (Chémot – Ki Tissa 34,1)

+ "Ne fais pas pour toi une image taillée (lé’ha pessel - לְךָ פֶסֶל) " (Chémot – Yitro 20,3)

Le Imré Emet attire l’attention sur le fait que le même mot (se lisant pessel ou psal) se référant à quelque chose de taillé, est utilisé dans 2 contextes diamétralement opposés, l’un relié à l’idolâtrie et l’autre à la formation des tables des 10 Commandements.

Le Rabbi d’expliquer que ce même terme peut faire référence à ces 2 notions contraires parce que l’essentiel de la signification dépend de l’emplacement du mot lé’ha (pour toi).

-> Si lé’ha est placé en 1er, ou en d’autres termes, si on donne la priorité au moi, en faisant de ses besoins le but de sa vie, on a adopté une conduite idolâtre.
En effet, l’idolâtrie n’est rien d’autre que la manipulation d’une divinité pour satisfaire ses propres désirs.

-> Si le mot lé’ha (pour toi) est placé à la suite, c’est-à-dire si on n’accorde que peu d’importance à la satisfaction de ses propres désirs, on est alors engagé dans l’accomplissement de la volonté de D. et on fait ainsi pénétrer la spiritualité des 10 Commandements dans ce monde terrestre.

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-> Le rabbi Mordé'haï de Kozmir fait ce même commentaire, en terminant que si le "pour toi" (lé'ha) est avant, c'est-à-dire que tu abordes la vie avec le "MOI d'abord", alors c'est de l'impureté (si lé'ha passe avant => lié à l'idolâtrie du culte de soi-même).
Par contre, si ton "MOI je" (lé'ha) vint après, que tu prends soin d'autrui d'abord, alors c'est de la sainteté.

[il faut faire attention à ne pas passer sa vie à vouer un culte à son égo (le MOI). D'ailleurs, on peut en arriver à se créer le "Hachem" qui vient nous arrange, qui cautionne notre culte du nous-même.
Puisque nous avons une telle tendance naturelle, alors nous devons faire passer l'autre avant nous, pour rééquilibrer les choses, et en venir à l'aimer autant que nous-même.]

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-> "Sculpte pour toi deux Tables de pierre, comme les premières" (Ki Tissa 34,1)

=> Nos sages enseignent que les premières Tables, puisqu'elles ont été données de façon spectaculaire, lors de la Révélation du Sinaï, ont pris le mauvais oeil et elles ont fini par être brisées. En revanche, les deuxièmes Tables ont été données de façon discrète, c'est ce qui les a protégées. Mais comment comprendre cet enseignement?

-> Le rabbi Ménahem Mendel de Kotsk explique que lorsqu'un homme s'élève spirituellement du fait de causes extérieures, cette élévation n'est pas durable, car non profonde. Par exemple, le fait de s'approcher de la Torah, uniquement suite à un événement que l'on aurait vécu, qui nous aurait impressionné. Que ce soit un événement qui aurait éveillé un désir et un élan d'amour pour la Torah, qu'un événement qui aurait éveillé au contraire de la peur.
Quand une raison extérieure entraîne le rapprochement, cela ne suffit pas pour que ce retour à la Torah soit protégé. Ce qui garantit que l'élévation soit définitive, c'est quand elle découle d'une réflexion intérieure, à savoir une compréhension profonde des choses, une maturation sur le sens de la vie et sur une prise de conscience de l'authenticité de la Torah d'Hachem. Même si un événement extérieur déclenche cette introspection, il devra amorcer un travail intérieur, plus approfondi.
Lorsqu'un homme a compris qu'Hachem notre D.ieu est Vérité, que sa réussite véritable c'est de Servir Hachem, alors cette compréhension fixera en lui son élévation spirituel, qui deviendra alors définitive. Certes, on ne doit pas attendre de comprendre et de vivre de l'intérieur les choses pour servir Hachem.
Le juif doit accomplir les mitsvot même s'il ne comprend pas pourquoi. Mais en parallèle, il doit aussi avoir une démarche personnelle de s'efforcer de vivre la Torah de l'intérieur, de comprendre que la Torah parle à sa vie et lui assure la véritable réussite. La compréhension des choses ne peut pas être la condition de la pratique.
Mais une fois que l'homme accepte de se plier à la Volonté Divine, qu'il le comprenne ou non, il doit ensuite chercher à intérioriser le message de la Torah, pour le comprendre et le vivre le plus profondément qu'il puisse.
Les premières Tables ont été données dans le faste et le spectaculaire. Elles n'ont pas duré.
Les secondes Tables ont été donné dans la discrétion et la profondeur, elles ont donc pu s'inscrire dans la durée.