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Chémot – Se développer spirituellement avec progressivité et régularité

+ Chémot - Se développer spirituellement avec progressivité et régularité :

-> La vision dont Moché a fait l'expérience au buisson ardent a constitué son initiation à son rôle de navi (prophète).
Rabbénou Bé'hayé (Chémot 3,1) souligne qu'Hachem est apparu à Moché lentement, en 3 étapes, pour le préparer à recevoir la prophétie.
Tout d'abord, Hachem a montré à Moshé un buisson ardent. Une fois que les pensées de Moshé se sont concentrées sur cette vision miraculeuse, il a vu un ange. En percevant l'ange, il était enfin prêt à recevoir la prophétie.

Rabbénou Bé'hayé commente qu'Hachem a utilisé une tactique similaire lorsqu'il a préparé le peuple juif à recevoir la Torah.
Le Klal Israël a d'abord reçu quelques mitsvot à Mara (Béchala'h 15:25 - Rachi : les passages de la Torah concernant le Shabath, la vache rousse et les tribunaux). Ensuite, ils ont reçu les 10 Commandements présents en temps qu'unité sur les Tables de la Loi, et enfin ils ont reçu le reste de la Torah.

Nous apprenons de là que notre approche de l'étude de la Torah doit également être lente et progressive. Nous devons nous assurer que notre étude repose sur des bases solides afin de pouvoir passer à l'étape suivante.
Parfois, nous voulons tout comprendre immédiatement, mais une telle approche de l'étude de la Torah est contre-productive. Nous devons nous souvenir des paroles de nos Sages (guémara Yoma 80a) : "tafasta mérouba lo tafasta" (si tu saisis beaucoup, tu ne saisiras pas grand-chose).

Cette idée ne s'applique pas seulement à une personne qui débute dans l'étude de la Torah, mais à tout le monde. Même ceux qui sont habitués à l'étude de la Torah tireront profit d'une approche progressive de chaque nouveau sujet ou de chaque sujet peu familier.
En commençant à étudier lentement un nouveau matériel (sans nourrir de la fausse paresse), nous surmonterons également les sentiments initiaux de nervosité et d'incertitude à l'idée d'assimiler de nouvelles idées.

Nous constatons souvent l'importance d'une telle méthode lorsque nous essayons d'enseigner aux autres. Nous construisons naturellement le matériel étape par étape afin que l'autre personne soit capable de comprendre ce que nous essayons d'expliquer.
Malheureusement, nous oublions souvent cette tactique lorsqu'il s'agit de notre propre étude. En nous rappelant l'importance d'une telle approche et en l'utilisant, nous serons en mesure d'atteindre une compréhension approfondie de chaque sujet de Torah que nous apprenons.
[rav Arié Brueckheimer]

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-> Dans la paracha Bo, comme dans les deux parachiyot précédentes (Chémot et Vaéra), Moché demande à Pharaon de permettre aux Bné Israël de quitter l'Egypte. En examinant attentivement la demande de Moché (Chémot 3,18 ; 5,3, et 8,23), nous remarquons quelque chose d'assez frappant. Alors que nous savons que lorsque les Bné Israel ont finalement quitté l'Egypte, ils sont partis définitivement, à ce stade, la seule demande de Moché est que Pharaon accorde aux Bné Israel un simple voyage de 3 jours hors d'Égypte, après quoi ils reviendront.
Comme nous le savons, ce voyage temporaire n'a jamais eu lieu. Si tel est le cas, pourquoi Moché semble-t-il mentir à Pharaon? S'agit-il d'une ruse destinée à amener Pharaon à autoriser les Bné Israel à partir, puisqu'il était plus susceptible d'accepter un court pèlerinage dans le désert qu'un exode permanent ?

Rabbénou 'Hananel (Chémot 3,18) explique que, bien au contraire, la demande de Moché n'a pas été faite de cette manière dans le but de tromper Pharaon, mais plutôt dans le but de calmer Bné Israël. Si les Bné Israël avaient appris qu'ils allaient quitter l'Egypte de façon permanente et qu'ils recevraient par la suite 613 mitzvos, cela aurait été trop difficile à gérer pour eux.
Afin de les familiariser progressivement avec ce qui les attendait, Hachem a demandé à Moché de n'effectuer qu'un voyage de 3 jours.

Rabbénou 'Hananel compare cela à la manière dont Hachem a testé Avraham avec la akéda. Plutôt que de lui dire qu'il devait offrir Its'hak en sacrifice, Hachem a d'abord dit à Avraham d'offrir "son fils", puis a précisé qu'il devait s'agir de "son fils unique, qu'il aimait", et enfin qu'il s'agissait d'Its'hak (voir Vayéra 22,2).

Ce message est tout à fait surprenant. Les Bné Israel auraient-ils préféré être des esclaves en Egypte plutôt que d'être des hommes libres devant respecter 613 mitsvot?
Nous apprenons ici une idée fondamentale de la croissance dans la avodat Hachem. Prendre trop de choses en même temps, c'est s'exposer à l'échec. La meilleure façon d'avancer avec succès dans notre avodat Hachem est de le faire progressivement.
[rav Arié Brueckheimer]

"Moché réunit toute l'assemblée des bné Israël et leur dit : "Voici les paroles qu'Hachem a ordonné de faire"" (Vayakel 35,1)

-> Moché a rassemblé les bné Israël le lendemain de Yom Kippour, après leur repentir pour le péché du Veau d'or.
Le Likoutim 'Hadachim explique que la source de la sainteté est l'unité (a'hdout).
Après la faute du Veau d'or, le peuple juif avait besoin d'une infusion de sainteté. C'est pourquoi Moché les a rassemblés en créant un sentiment d'a'hdout (d'unification), l'incarnation de la sainteté.

"Lorsque Moché se présentait devant Hachem pour lui parler, il enlevait le masque jusqu'à son départ, puis il partait et racontait aux Bné Israël ce qu'il leur avait ordonné" (Ki Tissa 34,34)

=> Quelle était la nature du masque que Moché portait?
Le rav Akiva Eiger (al haTorah) explique que Moché Rabbénou était le plus humble de tous les hommes. Néanmoins, en tant que dirigeant, il jugeait parfois nécessaire de réprimander ou de critiquer le peuple juif. Ce faisant, Moché portait le "masque d'un chef" (au sens figuré), allant à l'encontre de sa véritable personnalité en réprimandant son troupeau (les Bné Israël).
En revanche, Moché a retiré ce masque de chef et a été lui-même, un homme vraiment humble, lorsqu'il a parlé avec Hachem.

"Hachem regretta le mal qu'il avait dit de faire à sa nation" (Ki Tissa 32,14)

=> Hachem connaît l'avenir. Si c'est le cas, que signifie le verset lorsqu'il dit qu'Hachem "regretta le mal qu'Il avait dit de faire à Sa nation" ? Cela n'implique-t-il pas qu'Il a changé d'avis et qu'Il n'était pas conscient des conditions futures qui l'amèneraient à ce changement?

Le rav Its'hak Hutner (Pa'had It'hak - Igrot ou'Kessavim 25) explique qu'Hachem a créé l'homme avec une "tenaï" (condition) à l'esprit. Cette condition était que toute personne violant un principe fondamental de la Torah entraînerait un changement dans l'attitude d'Hachem à son égard : Hachem "regretterait" d'avoir créé cette personne. Il s'ensuit que ce n'est pas Hachem qui change d'avis, son avis était déjà arrêté avant que l'homme ne commette la faute. C'est plutôt l'homme qui change ses actions et qui mérite maintenant le regret d'Hachem.

"Les riches ne doivent pas donner plus et les pauvres ne doivent pas donner moins d'un demi-shekel pour faire un don à Hachem afin d'expier pour leurs âmes" (Ki Tissa 30,15)

=> Tous les membres du peuple juif, quelle que soit leur situation économique, devaient donner la même somme d'argent : un demi-shekel. Pourquoi les riches n'étaient-ils pas autorisés à faire un don plus important?

Rabbi Yérou'ham Lévovitz ('Hokhma ouMmoussar IV, 19) explique que cette restriction imposée aux riches était en fait une grande épreuve pour eux. Les riches étaient désormais tenus d'avoir la même apparence que les pauvres. En effet, une personne riche est souvent habituée à dominer les affaires de la communauté en raison de ses moyens. Or, en faisant contribuer le riche au même titre que le pauvre, on l'obligeait à avoir la même position que tous les autres.
Cela démontre clairement que l'argent n'est pas ce qui différencie les gens aux yeux d'Hachem.

L’ouverture de la mer = expression de l’amour d’Hachem pour les juifs

+ L'ouverture de la mer = expression de l'amour d'Hachem pour les juifs :

"Je veux chanter à Hachem, car Il est élevé au-dessus de toute de toutes les élévations" (achira l'Hachem ki gao - Béchala'h 15,1)

-> Onkelos traduit ce verset en araméen par "Il (Hachem) s'est élevé au-dessus de ceux qui s'élèvent, et l'élévation est la sienne ; il a précipité dans la mer un cheval et son cavalier".
Pourquoi D. avait-il besoin de cette formidable démonstration de force? N'est-il pas dit : "Toutes les nations sont devant Lui comme un néant, elles sont pour lui un objet de néant et de vanité" (Yéchayahou 40,17)?
Il aurait pu les décimer sans recourir à aucune fanfare. Pourquoi a-t-Il dérangé les légions de saints anges célestes pour qu'ils Le rejoignent à la mer Rouge afin qu'il puisse accomplir les miracles avec grand fanfare (voir Zohar 2:60b)?

A vrai dire, cette question est notée dans la liturgie récitée le dernier jour de Pessa'h (le poème omets guévouroté'ha). La réponse donnée est qu'en raison de Son amour pour le peuple juif, Hachem s'est réuni avec Sa sainte suite (créatures célestes) et a "jeta la perturbation dans l'armée égyptienne" (Béchala'h 14,24), démontrant Son amour pour Sa nation, le peuple juif.

Telle est l'idée sous-jacente de l'interprétation d'Onkelos. Bien que tous les exaltés soient sous Sa domination, "et qu'Il renverse les rois et établit les rois " (Daniel 2,21), Hachem s'est néanmoins élevé pour précipiter les chevaux et leurs cavaliers dans la mer.
En d'autres termes, D. s'est comporté de manière à montrer que la noyade de l'armée de Pharaon était une affaire importante pour lui : Il est venu avec une vaste armée d'anges et a accompli le miracle au milieu d'une grande fanfare. Il l'a certainement fait pour démontrer son affection pour le peuple juif.
C'est pourquoi nous sommes obligés de chanter pour D., de l'exalter et de le louer pour sa bonté et son amour.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> Hachem aurait pu exterminer les égyptiens sans tambour ni trompette, et pourtant Il l'a fait en grande pompe afin de démontrer son amour pour le peuple juif (c'est mes enfants adorés que Je sauve, c'est pas des gens ordinaires!).

[on peut avoir à l'idée cela chaque matin lorsque nous récitons la chirat hayam. Ce qui est grand à la mer Rouge n'est pas forcément le miracle en soi (tout n'étant que miracle caché ou dissimulé), mais surtout une expression de l'amour phénoménal d'Hachem pour chaque juif.
Si un événement important (ouverture de la mer) a eu lieu, la raison en est que les juifs sont importants!
Plus nous avons conscience de notre grandeur interne, plus nous pouvons agir en adéquation. ]

"Moché et le peuple juif chantèrent ce chant à Hachem, et ils parlèrent en disant" (Béchala'h 15,1)

tNous savons que la Torah a précédé le monde (voir Béréchit rabba 8,2). Si c'est le cas, comment la Torah peut-elle inclure des récits sur des choses qui se sont produites seulement après la création du monde, comme dans les versets "Timna devint une concubine" (Vayichla'h 36,12)?
Cependant en réalité, la Torah est composée des Noms d'Hachem. [Zohar 3:298b]
Les récits contenus dans la Torah sont tous racontés en permutant ces mêmes lettres des saints Noms de D. , et font ainsi allusion à des secrets profonds et mystérieux, au-delà de l'entendement des mortels.
Avec sa descente dans ce bas monde, la Torah a été revêtue d'un vêtement obscur, comprenant des récits.

Mais une personne que D. a gratifiée de connaissance, de discernement et d'intelligence, qui enlève le voile de ses yeux, percevra les merveilles contenues dans la Torah.
Or, les personnes d'un tel niveau spirituel sont peu nombreuses (guémara Soucca 45b) et la plupart d'entre nous ne comprennent la Torah que dans son sens simple.

C'est ce que signifie le verset : "Hachem a parlé à Moché en disant" = D. a parlé à Moché dans l'intention d'énoncer Ses paroles au peuple juif sous une forme que le juif moyen pourrait accepter et comprendre. La vérité, cependant, est que la Torah contient de nombreux secrets profonds.
C'est ce que signifie le verset "Moché et le peuple juif chantèrent ce chant à Hachem, et ils parlèrent en disant". Le chant lui-même contient des secrets profonds, mais ce qui a été exprimé n'est que le "en disant" [une succession de mots avec un sens facile] à comprendre par tous].
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 15,1 ]

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=> La Torah contient de profonds secrets, mais elle peut être comprise dans son sens contextuel, même par des personnes qui ne peuvent en percer les secrets.

"Tu te souviendras de ce que t'a fait Amalek ... quand tu étais faible et fatigué, et qu'il ne craignait pas D." (Ki Tétsé 25,17-18).

-> Non seulement le peuple juif (les descendants d'Israel) a reçu l'ordre d'effacer la mémoire d'Amalek (les descendants d'Essav), mais chaque juif doit également éradiquer l'élément de mal caché en lui, qui s'appelle Amalek.
Tant que la nation d'Amalek existe dans le monde (le macrocosme), cela indique qu'Amalek, la force intérieure du mal en chaque personne qui l'incite à fauter, existe dans l'individu juif (le microcosme). [midrach Tan'houma Pékoudé 3]
C'est l'éradication de cette mauvaise influence que la Torah nous ordonne de nous rappeler.
[...]

C'est le sens sous-jacent du verset décrivant la bataille contre Amalek : "Lorsque Moché levait la main, les Bné Israël l'emportaient" (Béchala'h 17,11).
"La main" est une métaphore du pouvoir. Lorsqu'une personne utilise son pouvoir, lorsqu'elle "lève la main", alors "le peuple juif l'a emporté".
Cependant, si une personne abandonne son pouvoir, "dépose sa main", alors, à D. ne plaise, l'inverse est vrai, comme le poursuit le verset : "Lorsqu'il dépose sa main, Amalek l'emporte".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Za'hor ]

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=> Notre Amalek intérieur est notre propension à la faute ; notre défense contre ce penchant est notre foi en D.

La faute d'Adam [a provoqué une descente spirituelle et matérielle vers l'Arbre de la Connaissance].
Le travail principal de l'humanité dans ce monde est de transformer les ténèbres en lumière en élevant [la nature spirituelle de toute la création], [et] en les ramenant à leur origine et à leur source.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 3,1-4]

"S'il y a 10 Justes au milieu de la ville, la sauveras-tu?" (Vayéra 18,32)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique que les mots "au milieu de la ville" font référence aux personnes qui ont une influence positive sur leur lieu de résidence.
Cependant, si ces personnes vertueuses restent entre elles, leur mérite ne sera pas suffisant pour sauver la ville de la destruction.