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"Vous qui vous attachez à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
Plus vous vous attachez à Hachem, plus Sa guidance bénéfique et Son implication dans votre vie personnelle sont importantes. [Rambam]

En proportion de votre attachement à Hachem, "vous êtes en vie aujourd'hui" = c'est-à-dire que vous recevrez la vie et la vitalité du Créateur, qui est la source de la vie et de la bénédiction.
[Min'hat Elazar]

Moché note les points de départ des différents trajets dans le désert, selon les instructions d'Hachem [que nos Sages mettent en parallèle avec les différentes étapes que chaque juif traverse dans sa vie].
"Voici leurs déplacements selon leurs départs" (Massé 33,2).
N'oubliez jamais votre point de départ. Gardez à l'esprit que votre origine, votre âme, fait partie d'Hachem. Lorsque vous en êtes conscient, vous pouvez aller de l'avant.
[rabbi Sim'ha Bounim de Gour]

Vayéra – un juif ne doit jamais désespérer

+ Vayéra - un juif ne doit jamais désespérer :

-> Dans la paracha Vayéra, Avraham accueille trois anges. Bien qu'il ait cru à tort qu'il s'agissait de nomades, Avraham les a traités comme des membres de la famille royale et leur a offert un festin somptueux. Après le repas, l'un de ces "nomades" dit à Avraham que Sarah et lui seront bénis d'un enfant. Sarah, qui entendait la conversation dans l'intimité de sa tente, rit de l'absurdité du commentaire de cet étranger. Hachem, cependant, critique son rire.

=> La question qui se pose est la suivante : qu'y a-t-il de mal à ce que Sarah ait ri?
Pour autant qu'elle le sache, il s'agissait de simples nomades. Comment Sarah aurait-elle pu savoir qu'il s'agissait en fait d'anges, messagers d'une véritable prophétie?
De plus, Sarah était non seulement très âgée, mais le midrach atteste qu'elle était et avait toujours été physiquement incapable d'enfanter. Il était donc parfaitement rationnel pour elle de croire qu'elle ne porterait pas d'enfants malgré le témoignage de ce parfait étranger.

-> Le Ramban répond que le rire de Sarah révélait qu'elle avait désespéré de porter un jour un enfant. Si elle avait cru qu'il était possible qu'elle donne naissance à un enfant, elle n'aurait pas ri, quel que soit l'auteur de l'affirmation. Au contraire, elle aurait apprécié les bons vœux de l'homme, répondant "amen" et espérant avec optimisme que ses paroles se réaliseraient. Au lieu de cela, Sarah jugea ridicule l'idée qu'elle puisse porter un enfant.

C'est pourquoi Hachem s'est mis en colère, pour ainsi dire, contre Sarah. En effet, il ne faut jamais abandonner. Hachem a créé les lois de la nature et n'est pas limité par elles.
La guémara (Béra'hot 10a) dit que même si l'on a l'épée au cou, il ne faut jamais désespérer du salut.
Il n'y a pas d'absolu lorsqu'il s'agit de la volonté d'Hachem. Nous sommes censés vivre avec la conscience inspirée et optimiste qu'Hachem peut tout faire. Même dans les circonstances les plus éprouvantes, lorsque toutes les chances sont contre nous, Il peut accomplir des merveilles.
Il s'agit là d'un principe fondamental de la foi juive.

-> "Lorsque vous partez en guerre contre votre ennemi et que vous voyez des chevaux et des chars (et une armée) plus grands que les vôtres, n'ayez pas peur d'eux" (Choftim 20,1).
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la Torah interdit en fait d'avoir peur au combat. Même un soldat isolé qui est en infériorité numérique par rapport à l'ennemi qui avance ne doit pas être angoissé. La raison de cette interdiction est que la peur découle uniquement d'un manque de foi en Hachem.
Puisque Hachem contrôle la situation, un guerrier juif n'a aucune raison d'avoir peur.

Rabbénou Yona (Shaaré Téchouva 3:31-32) écrit que cela s'applique non seulement aux soldats, mais aussi à nous, chaque fois qu'un problème survient dans notre vie.
Si nous sommes intimidés par quelqu'un ou quelque chose, cela montre que nous n'avons pas pleinement confiance dans le fait qu'Hachem contrôle entièrement la situation.
Même si nous ne voyons aucune possibilité d'amélioration, cela ne signifie pas qu'Hachem ne changera pas le cours normal des événements et ne renversera pas l'irréversible.
Rabbénou Yona nous enseigne que cette croyance n'est pas seulement bénéfique pour nous, c'est une obligation.

-> Le rav Aharon Yéhouda Leib Steinman observe qu'aujourd'hui, la plupart des gens ne comprennent pas le concept selon lequel Hachem peut accomplir des miracles pour eux.
Ils pensent que les miracles ne se produisaient qu'à l'époque du Tana'h, et qu'à notre époque, ils ne se produisent que pour de très grands tsadikim, voire pas du tout.
Cette attitude est erronée, affirme le rav Steinman, citant Rachi (Béchala'h15,32), qui raconte comment le prophète Yirmiyahou a réprimandé le peuple parce qu'il travaillait trop et négligeait l'étude de la Torah.
Le peuple a défié Yirmiyahou en lui demandant : "Comment allons-nous subvenir à nos besoins?". Yirmiyahou balaya cet argument en sortant une fiole qui contenait encore le manne que les juifs avaient mangé pendant 40 ans dans le désert.
"Hachem vous a soutenus à l'époque, dit Yirmiyahou, et Il vous soutiendra encore aujourd'hui."

Même si l'époque où le manne tombait du ciel est révolue depuis longtemps, Yirmiyahou nous enseigne qu'Hachem n'a pas changé. Même si les circonstances sont différentes, Hachem est toujours Hachem.
Tout comme Il a accompli des miracles pour nos ancêtres dans les temps anciens, Il peut aussi en accomplir pour nous aujourd'hui. Hachem peut faire en sorte que tout arrive.

=> Comment pouvons-nous mériter des miracles?
Le rav Steinman explique que si Hachem est prêt à accomplir des miracles pour chacun d'entre nous, nous devons lui montrer que nous sommes nous aussi au-dessus de la nature.
En nous élevant au-dessus de nos désirs physiques/matériels et en nous engageant plus sérieusement dans la Torah et les mitsvot, en devenant des personnes plus spirituelles, nous pouvons mériter l'assistance miraculeuse d'Hachem.

La guémara (Taanit 21a) nous parle de Na'houm Ich Gam Zou (dont un de ses élèves était rabbi Akiva!), qui était extrêmement affaibli vers la fin de sa vie. Il était aveugle, n'avait plus de mains ni de jambes, et ce qui restait de son corps était couvert de furoncles. Ses élèves devaient mettre les montants de son lit dans des seaux d'eau pour empêcher les fourmis de monter sur son lit et de ramper sur lui.
Un jour, ses élèves ont remarqué que la maison de leur rabbi était sur le point de s'effondrer. Ils le supplièrent de les laisser le sortir et d'essayer ensuite de sauver ses biens.
"Je ne suis pas inquiet", répondit rav Nachum. "Tant que je suis dans la maison, Hachem ne permettra pas qu'il arrive quoi que ce soit. S'il vous plaît, enlevez d'abord mes affaires."
Les élèves s'exécutèrent. Dès que rav Na'houm fut sorti de la maison, celle-ci s'effondra.

Comment rav Na'houm était-il si sûr qu'Hachem le protégerait? Quel était son secret?
Le rav Steinman explique que la confiance de rav Na'houm provenait de sa foi inébranlable dans le fait qu'Hachem faisait constamment tout pour lui.
C'est d'ailleurs cette attitude qui a valu à rav Na'houm le titre de "Ich Gam Zou", car l'expression "gam zou létova" (cela aussi est pour le bien) était toujours sur ses lèvres. Il vivait chaque jour de sa vie avec la conviction que tout était finalement pour le mieux parce qu'il reconnaissait qu'Hachem était constamment là pour l'aider. [étant persuadé que 100% de ce qui lui arrivait dans la vie ne provenait qu'après un décret dans les moindres détails d'Hachem, alors tout n'est que forcément du bien ultime. ]
Il était persuadé que, tout comme Hachem avait pourvu à ses besoins même dans les circonstances les plus difficiles, Il prendrait soin de lui aujourd'hui.

Rav Na'houm s'est entraîné à voir des miracles partout et a appris à vivre avec eux, jusqu'à ce qu'il sache qu'il pouvait compter sur eux. C'est ainsi qu'il choisit de vivre. Hachem, à son tour, a continué à guider rav Na'houm sur cette voie parce que c'est là qu'il voulait aller.
De même, si nous nous engageons à faire la volonté d'Hachem et aspirons à grandir spirituellement, Hachem nous aidera certainement à vivre de cette manière.

Puissions-nous être méritants de toujours plus renforcer notre foi en Hachem et mériter toujours plus Son aide divine!
[rav Moché Krieger]

Vayéra – la nécessité d’avoir de la crainte d’Hachem

+ Vayéra - la nécessité d'avoir de la crainte d'Hachem :

-> La paracha Vayéra se termine par l'épreuve de la Akéda, au cours de laquelle Avraham a reçu l'ordre d'offrir son fils bien-aimé, Its'hak, en guise de sacrifice (korban) à Hachem.
Après qu'Avraham eut passé cette épreuve difficile, Hachem déclara
Hachem a déclaré : "Je sais maintenant que tu crains D." (Vayéra 22,12).

=> Cette déclaration d'Hachem soulève une question. La Akéda a-t-elle seulement prouvé qu'Avraham craignait Hachem?
L'amour et la dévotion inégalés d'Avraham envers Hachem ont également été prouvés. En effet, le Or'hot Tsadikim (chaar hazérizout) affirme que la Akéda a démontré que l'amour d'Avraham pour Hachem était encore plus grand que son amour pour son propre fils, pour lequel il avait prié pendant près d'un siècle (100 ans).
Le Or'hot Tsadikim démontre cela à partir du fait qu'Avraham s'est levé tôt le matin pour faire la Akéda. Il ne l'aurait pas fait sans enthousiasme pour l'ordre d'Hachem, même si c'était au détriment de son propre enfant (qu'il a attendu depuis si longtemps, et qui devait être à l'origine de tout le peuple juif).

De plus, nous savons que les actes motivés par la crainte de la punition d'Hachem sont considérés comme moins importants que les actes motivés par l'amour d'Hachem (Rambam - Hilkhot Téchouva 10:1). Si tel est le cas, pourquoi Hachem a-t-il insisté sur la crainte d'Abraham et non sur son amour?
Les Sages soulignent effectivement l'amour d'Avraham, en se référant à ses 10 épreuves comme exemples de "combien Hachem lui était cher" (Pirké Avot 5,3), et le prophète se réfère également à Avraham comme "celui qui aime Hachem" (Yéchayahou 41,8).

-> Le rabbi de Slonim explique que jusqu'à la Akéda, Avraham avait réussi à passer tous ses tests grâce à l'amour d'Hachem. Cependant, la Akéda était un test si important que l'amour d'Hachem n'était pas suffisant.
Avraham a dû également utiliser sa crainte d'Hachem pour réussir cette grande épreuve. C'est pourquoi le verset met l'accent sur la crainte d'Hachem d'Avraham.

=> Pourquoi l'amour d'Hachem devait-il être combiné à la crainte d'Hachem en cette occasion?

-> Le rav Aharon Kotler propose deux explications.
1°/ Tout d'abord, malgré l'immense valeur de l'amour d'Hachem, il arrive qu'il ne soit pas assez fort pour repousser à lui seul le mauvais penchant.
Il se peut que la crainte de désobéir à la parole d'Hachem soit nécessaire pour vaincre une envie particulièrement forte de fauter. Face à un épreuve majeure, même Avraham avait besoin de la crainte d'Hachem.

C'est une leçon pour chacun d'entre nous. Même si nous excellons dans la Torah, la prière, le 'hessed ou d'autres domaines importants, rien ne peut remplacer la crainte d'Hachem. Si une envie de fauter nous envahit soudainement, le seul moyen de nous arrêter est de craindre la punition d'Hachem.

Comment acquérir une plus grande crainte d'Hachem?
La meilleure façon de le faire est de lire de moussar, et en particulier leurs descriptions des châtiments qui attendent le fauteur. Si l'on commence à ressentir une certaine crainte, c'est que l'on est sur la bonne voie.
Cette peur était essentielle, même pour quelqu'un d'aussi dévoué à Hachem qu'Avraham, et elle est certainement nécessaire pour passer nos tests/épreuves de nos jours.

2°/ Une deuxième explication de la nécessité de craindre le ciel pour la Akéda est qu'Avraham avait de sérieuses questions concernant l'ordre d'Hachem.
Hachem lui avait promis que Its'hak serait le continuateur de sa lignée, et pourtant, on lui ordonnait de l'égorger.
De plus, Avraham avait prêché contre la pratique païenne des sacrifices humains pendant des décennies. Il l'a fait sur la base de sa propre compréhension du bien et du mal et de la volonté d'Hachem. Or, on lui ordonnait de faire ce qu'il savait et avait prêché comme étant mauvais.
En effet, le midrach nous dit que le Satan a confronté Avraham sur le chemin de la Akéda. Il l'avertit : "Hachem te jugera et te condamnera comme meurtrier si tu exécutes ce commandement [de la Akéda]" (Béréchit rabba 56,4).

-> Enfin, le trait de caractère le plus fort d'Avraham était le 'hessed (bonté), mais on lui demandait maintenant d'accomplir l'acte ultime de cruauté.

Toutes ces questions auraient pu amener Avraham à se demander si c'était vraiment ce que voulait Hachem. Peut-être l'avait-il mal compris ...
Cependant, la crainte qu'Avraham éprouvait à l'égard d'Hachem faisait que ces questions n'avaient pas leur place dans son esprit. Une fois qu'Hachem lui avait dit ce qu'il devait faire, la seule chose qui comptait était de le faire.
Peut-être ne comprenait-il pas pourquoi Hachem lui avait donné un tel ordre, mais cela n'avait aucune importance. Il est clair que la seule façon de s'élever au-dessus de telles questions était de craindre Hachem.

Cette leçon est tout à fait pertinente pour nous. En effet, nous pouvons être confrontés à des situations où il nous est difficile de nous conformer à ce que nous savons que la halakha exige.
Allons-nous nous permettre de prendre des libertés ou des raccourcis? Nous demandons-nous si cette halakha ne s'applique plus, ou du moins, pas à nous (nous affirmons alors : D. me comprendra sûrement)?
Nous pouvons rationaliser un comportement inapproprié avec des excuses telles que : "Je viens d'une culture différente", "Je suis un baal téchouva", "Je suis un homme d'affaires", ou "Je passe une journée difficile".
Hachem attend de nous que nous le servions sans excuses. Lorsqu'il y a une mitsva à accomplir, nous devons mettre de côté toute considération autre que la volonté d'Hachem, comme l'a fait Avraham. Cela exige d'avoir de la crainte d'Hachem.
[rav Moché Krieger]

Lé’h Lé’ha – mériter une délivrance

+ Lé'h Lé'ha - mériter une délivrance :

-> Dans la paracha Lé'h Lé'ha, après qu'Avraham ait réussi à faire la guerre pour sauver son neveu Lot, il craint d'avoir épuisé ses mérites (Lé'h Lé'ha 15,1, et voir Rachi). Cependant, Hachem assure à Avraham
que sa récompense est très grande.
Avraham demande alors à Hachem quelle récompense Il peut bien lui accorder. Après tout, il n'a pas d'enfant et son seul héritier est son serviteur, Eliézer.
Hachem répond qu'Avraham mettra au monde un fils qui héritera de lui, et que ses descendants seront aussi nombreux que les étoiles du ciel : "Compte-les [les étoiles] si tu le peux ... ta descendance sera aussi nombreuse".
L'épisode conclut qu'Avraham "a cru en Hachem, et Il a considéré que c'était de la Tsédaka (droiture ou bonté) pour lui"(Lé'h Lé'ha 15,1-6).
Rachi (ibid. 15,6) explique que la foi inébranlable d'Avraham en la promesse d'Hachem a été considérée comme un mérite pour lui et comme un acte extrêmement juste.

=> Cela laisse perplexe. Ce n'était pas la première ou la plus grande démonstration de la foi inébranlable d'Avraham en Hachem. Il s'était laissé jeter dans une fournaise ardente plutôt que de renoncer à sa foi en Lui. Il avait enseigné la foi en Hachem pendant des décennies. Pourquoi cette foi particulière, en la promesse d'Hachem, est-elle considérée comme un acte méritoire?

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz répond (en se basant sur le Sforno - Béchala'h 15,6) qu'Avraham avait atteint un nouveau niveau de émouna, qui était désormais totalement inébranlable.
Avraham avait déjà conclu qu'il était physiquement incapable d'avoir des enfants. De plus, il comprenait les rouages de l'astrologie et savait qu'il était hors de question pour lui d'avoir des enfants. Enfin, sa femme et lui avaient dépassé l'âge normal de la procréation. Pourtant, lorsque Hachem lui annonça qu'il porterait un enfant, Avraham l'accepta sans l'ombre d'un doute.
Un tel niveau d'émouna est considéré comme un accomplissement méritoire, même pour quelqu'un de la stature d'Avraham.

-> Rachi (Vaéra 6,3) note qu'Hachem a délibérément traité les Avot (Patriarche) de cette manière. Afin de renforcer leur émouna, Il leur a promis des choses dont ils n'ont jamais vu la moindre trace de leur vivant.

Nous sommes tenus de renforcer notre propre émouna de la même manière.
La foi dans les promesses d'Hachem, même lorsqu'elles semblent ne pas correspondre à la réalité que nous percevons, génère un mérite extrêmement puissant pour nous.
En fait, le midrach (Yalkout Chimoni - Hochéa 2) affirme que la émouna que les juifs en Égypte avaient concernant leur libération éventuelle était en fait ce qui a permis à leur délivrance de se produire.
C'est la raison pour laquelle Moché a d'abord partagé la nouvelle de la délivrance avec les juifs lorsqu'il est retourné en Égypte. Ce n'est qu'ensuite qu'il alla parler à Pharaon (Chémot 4,31 ; 5,1). Il avait besoin d'allumer la flamme de la émouna des juifs avant que la délivrance ne se produise.
De même, le Sforno (Bo 12,11) écrit que lorsque le peuple juif a mangé le Korban Pessa'h la nuit précédant la sortie d'Égypte, il lui a été ordonné de le faire "(avec) vos reins ceints, vos chaussures aux pieds et votre bâton à la main" (Bo 12,11). Les juifs devaient agir comme s'ils étaient déjà en train de partir. Ils démontraient ainsi leur foi en la réalisation de la sortie d'Egypte, ce qui leur permettait de partir (voir Sforno - Vaéra 6,9).

-> Il nous est enseigné que c'est également de cette manière que la délivrance future doit se produire.
Ce même midrach (Yalkut Chimoni - Hochéa 2) poursuit : "Par le mérite de la émouna, nous mériterons la délivrance future et le rassemblement des exilés .... [tout comme] ils ont quitté l'Égypte grâce à [leur] émouna".

-> Ce concept est également crucial pour notre vie quotidienne.
Le moyen de nous racheter de nos difficultés personnelles est également la émouna.
Le midrach (Béréchit rabba 98,14) affirme que l'on se libère de la souffrance grâce à "l'espoir".
Le rav Yérou'ham explique cette affirmation ainsi :
Supposons qu'un juif souffre et qu'il renforce sa émouna en pensant que toute sa douleur vient d'Hachem. Il affirme qu'Hachem peut mettre fin à sa douleur à tout moment, et cette connaissance l'imprègne du grand espoir que les choses changeront.
C'est précisément cette émouna et cet espoir qui fournissent le mérite par lequel la délivrance [personnelle] d'une personne peut survenir.

Pourquoi en est-il ainsi?
La réponse est simple : Hachem veut nous racheter de nos problèmes. Cependant, Il attend que nous renforcions notre émouna.
En effet, le but même de la souffrance est souvent de renforcer notre émouna et de nous rapprocher de Lui.

Comment pouvons-nous renforcer notre émouna ?
Le rav Shach disait aux gens de revoir les récits miraculeux de l'histoire du peuple juif. En apprenant et en revoyant tous les détails de la sortie d'Egypte, de la division de la mer Rouge et autres, nous gagnerons en clarté dans notre émouna.
Cette foi plus puissante nous accompagnera tout au long de notre vie quotidienne. Plus nous voyons clairement qu'Hachem nous a délivré dans le passé, plus nous pouvons facilement envisager que cela nous arrivera dans le futur (voir Ramban - Bo 13,16).

Le rav Yé'hezkel Lévenstein vivait cela. Il consacrait beaucoup de temps à la réflexion sur la émouna, se remémorant et imaginant des événements tels que les 10 plaies, les miracles de la mer Rouge, le don de la Torah au mont Sinaï, la manne et bien d'autres encore.
En tant que responsable de la yéchiva (machguia'h), il parlait souvent de ces événements avec les bachourim, et ils étaient souvent le sujet de ses discours à la yeshiva. Il a atteint un niveau d'émouna si palpable que beaucoup témoignent de lui : "On pouvait lire sa émouna sur son visage".

Lorsque le Rav Levenstein est décédé, HaRav Shlomo Wolbe a fait son éloge : "nous avons perdu un juif qui faisait partie de la génération qui a quitté l'Égypte. Il est sorti d'Égypte avec la nation, portant fièrement les matsot sur son épaule. Il a traversé les eaux de la mer Rouge et a chanté après la noyade des Égyptiens. Le rav Yé'hezkel a vécu tout cela!".

Vayéra – la grandeur de suivre les comportements d’Hachem

+ Vayéra - la grandeur de suivre les comportements d'Hachem :

-> La paracha Vayéra nous enseigne une règle surprenante : la ha'hnassat or'him (accueillir des invités) est si importante qu'elle a même la priorité sur le fait de saluer/accueillir la Présence Divine (Chekhina).
Ce principe découle de l'épisode qui débute la paracha : Avraham était assis à l'entrée de sa tente, attendant que quelqu'un apparaisse à l'horizon pour tenter d'accomplir la mitsva de ha'hnassat or'him. Cependant, avant que quelqu'un n'arrive, Hachem lui apparut. Bien que la Chékhina soit devant lui et malgré une douleur aiguë due à sa circoncision (brit mila) trois jours plus tôt, Avraham se leva et courut lorsqu'il aperçut trois nomades au loin. Cet épisode nous apprend que le fait d'accueillir des invités a la priorité sur le fait d'accueillir la Chékhina (guémara Shabbath 127a).

=> On peut toutefois se demander s'il en est vraiment ainsi. Supposons qu'un éminent roch yéchiva vienne vous rendre visite. Devriez-vous l'abandonner pour vous occuper d'une personne nécessiteuse que vous voyez passer dans la rue? Bien sûr que non! Comment Avraham aurait-il pu choisir les invités plutôt que la Ché'hina?
Pourquoi Avraham a-t-il déployé tant d'efforts en matière de ha'hnassat or'him, semblant même aller au-delà de la norme en préparant des plats auxquels les gens ne s'attendaient même pas?

-> L'Alter de Slobodka explique qu'il existe 2 formes de 'hessed (bonté).
La première consiste à répondre aux besoins de son prochain. Le Rambam (Hilkhot Avélout 14,1) affirme que les actes de bonté tels que la ha'hnassat or'him sont inclus dans la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même (Kédochim 19,18).
Cette forme de 'hessed ne s'exprime que dans les domaines où le prochain est manifestement déficient.

Dans la deuxième forme de 'hessed, une personne est si attentionnée qu'elle cherche toujours à se rendre utile. Elle évalue et réévalue une situation jusqu'à ce qu'elle trouve un moyen d'aider son prochain, même si aucun manque n'est apparent.
Tel était le 'hessed d'Avraham, et il découlait de son désir d'imiter Hachem. Tout comme Hachem a créé le monde afin d'amener à l'existence des êtres capables de recevoir Sa bonté, Avraham a lui aussi cherché des moyens d'accorder de la bonté aux autres.
Si une personne n'était pas habituée à consommer de la viande et du vin, Avraham l'initiait à ces plats, afin de pouvoir lui en donner encore plus. C'est le 'hessed dans sa forme complète et Divine (comme l'explique le Rambam - Hilkhot Déot 1,6).
[Avraham faisait du 'hessed uniquement pour qu'autrui reçoive un maximum de 'hessed (il s'intéressait à l'autre pour comprendre ce qu'au fond de lui il pouvait avoir besoin, non seulement en apparence), et non pas pour en recevoir une récompense dans le monde à Venir, comme un investissement pour recevoir de la faveur en retour d'autrui, ...]

Cela explique également comment Avraham a pu quitter la Chékhina lorsqu'il a vu les voyageurs. En fait, il ne quittait pas du tout la Chékhina.
Recevoir la Chékhina est en effet une forme de connexion avec Hachem, mais une forme qui est simplement externe.
Et en imitant la conduite d'Hachem, Avraham faisait entrer Hachem en lui (révélation interne de la Chékhina).

Le rav Eliyahou Desler note que les formes externes de connexion avec Hachem, même quelque chose d'aussi élevé que la prophétie, ne garantissent pas qu'une personne restera à un niveau spirituel élevé.
Par exemple, Hachem a parlé à Kayin, qui a ensuite tué son frère Hével.
Les liens extérieurs ont beaucoup moins de valeur que le fait de faire ce qu'Hachem veut.
Lorsque nous suivons les voies d'Hachem, nous faisons de Lui une partie de nous-mêmes. Cela a un impact beaucoup plus important sur nous.

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=> Nous apprenons de là que certes cela serait super si Hachem pouvait nous apparaître "face à nous", mais en réalité nous pouvons déjà faire beaucoup mieux, en imitant Sa façon de se comporter, alors nous Le faisons apparaître en nous-même, et alors nous bénéficions de Ses bénédictions et de l'impact de Sa grande proximité.

Lé’h Lé’ha – Faire la volonté d’Hachem

+ Lé'h Lé'ha - Faire la volonté d'Hachem :

-> L'influence d'Avraham Avinou sur le monde est inimaginable.
Alors que tout autour de lui, les gens croyaient aux idoles, Avraham a reconnu le D. unique qui a créé l'univers, il s'est engagé sur une voie qui l'a distingué du reste de l'humanité.
La nation d'Israël, sa descendance, est devenue le summum de la création, dans le but de transmettre le message de la Torah au monde entier et de servir d'exemple à toute l'humanité.
Le midrach (Béréchit rabba 14,6) décrit Avraham comme le "plus grand des géants", digne d'être créé comme premier homme à la place d'Adam haRichon. En effet, la raison pour laquelle Avraham a été créé après Adam était qu'il pouvait rectifier la faute d'Adam, qui avait mangé de l'Arbre de la Connaissance.

=> Comment Avraham a-t-il rectifié la faute d'Adam haRichon?

-> Le rav Aryeh Finkel explique : Adam a fauté parce qu'il a mangé de l'Arbre de la Connaissance, il pourrait mieux servir Hachem.
Avant la faute, sa tâche consistait à maintenir un état d'élévation. Cela n'exigeait aucun effort sérieux de sa part.
Ainsi, Adam a pensé que tomber d'un état [spirituel] idéal et choisir d'y retourner et de le reconquérir serait certainement un plus grand service à Hachem [plus méritant].
Sa faute était de penser qu'il savait mieux qu'Hachem.
Quelle que soit la hauteur de ses intentions, Hachem n'avait demandé qu'une seule chose à Adam : obéir à Son commandement. Adam a fauté en choisissant d'honorer son intellect plutôt que son Créateur. [ce que JE pense qui est mieux à faire, ce que JE pense qui fera plus plaisir à Hachem, plutôt que de se conformer à SA volonté. (n'ajoute pas par toi-même, car sinon tu risques de diminuer ce qui est strictement demandé. Le risque étant de se créer le dieu qui nous arrange.) ]

Avraham a fait le contraire, en annulant son propre intellect et même ses sentiments face à la volonté d'Hachem. Il s'éleva tellement au-dessus de ses propres sentiments qu'il entreprit même avec enthousiasme d'accomplir le commandement de sacrifier son propre fils. Et ce, malgré la promesse d'Hachem que ce même fils poursuivrait la mission de sa vie.
En subordonnant constamment sa volonté à celle d'Hachem, Avraham a enseigné à l'humanité sa raison d'être. C'est précisément le test auquel Adam a échoué.

[Hachem ne nous demande pas d'être de simples robots suivant Son ordre. Mais on doit exploiter notre unicité, notre vision personnelle des choses et notre ressenti unique, pour faire un service Divin [selon Sa volonté] qui sera unique dans l'Histoire juive, plein de joie, de fierté, de sentiments uniques envers Hachem.
=> Avraham nous apprend que : Plutôt que de se croire plus intelligent en pensant savoir mieux que Lui ce qu'Il désire que nous fassions, nous devons plutôt chercher à embellir notre façon de faire Sa volonté (ex: davantage de joie, de zèle, de concentration, ...) ]

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-> Le rav Réouven Fine se demande comment nous pouvons apprendre à transcender nos propres sentiments et notre intellect pour obéir à Hachem. Cela ne revient-il pas à nier notre essence même en tant qu'êtres humains? D'ailleurs, comment Avraham y est-il parvenu?

Le rav Fine répond qu'Avraham aimait Hachem de toutes les fibres de son être. Il aspirait à canaliser toute son énergie au service d'Hachem, comprenant qu'il s'agissait là de son véritable but dans la vie. Avec un désir si intense d'accomplir la volonté d'Hachem, toutes les pensées et tous les sentiments contraires disparaissaient, comme s'il n'y avait pas de conflit du tout.

La michna (Pirké Avot 5,3) affirme qu'Avraham a subi 10 épreuves et les a toutes surmontées.
Rachi commente que non seulement Avraham a évité de faire ce qui était contraire à la volonté d'Hachem, mais qu'il ne lui est jamais venu à l'esprit de se demander pourquoi il était mis à l'épreuve. Son amour pour Hachem effaça tous ses autres sentiments.
Le Ya'avetz (Avot 5,3) souligne qu'Avraham a réussi à se consacrer entièrement à la volonté d'Hachem dans tous les domaines de sa vie. Rien ne pouvait interférer avec sa loyauté envers Hachem.

-> Nous pouvons nous aussi atteindre un niveau d'amour pour Hachem qui l'emporte sur nos autres désirs. Si nous consacrons du temps à réfléchir à la bonté d'Hachem et à notre gratitude envers Lui, cet amour peut changer nos pensées et transcender les désirs basiques du mauvais penchant.
Là où se trouve notre cœur, nos pensées le seront aussi.
Toute chose qui se passe dans notre vie peut être une occasion de remercier Hachem, de demander de l'aide à Hachem, ... et ainsi on développe notre amour pour Lui, on développe notre attachement et notre envie de faire Sa volonté en retour.
[nous Lui sommes redevables, nous avons envie de Lui faire plaisir en faisant Sa volonté, et nous savons que puisqu'Il n'a besoin de rien s'Il nous le demande c'est que c'est ce que nous avons de mieux à faire ... En ce sens, fasse aux envies de fauter, nous pouvons répondre à notre yétser ara : c'est très intéressant, séduisant, ce que tu me proposes, mais désolé j'ai mieux à faire! ]

Noa’h – la réelle raison du Déluge : le manque d’ambition spirituelle

+ Noa'h - la réelle raison du Déluge : le manque d'ambition spirituelle :

-> Dans la paracha Noa'h, Hachem informe Noa'h qu'il a décidé de détruire l'humanité en raison de sa corruption. Nos Sages avancent plusieurs raisons à cela.
Le midrach (Béréchit rabba 26,5) semble impliquer que l'immoralité était la cause première du Déluge (maboul), affirmant que même les personnes les plus honnêtes ont été enveloppées dans la destruction causée par ce faute.
Cependant, la guémara (Sanhédrin 108a) affirme que le verdict n'a été scellé qu'à cause du vol.

Le Ramban (Noa'h 6,4) semble donner une raison totalement différente.
Il explique qu'Hachem a créé l'homme dans le but d'en faire un être élevé et spirituel, s'élevant au-dessus des animaux et de tout comportement basique.
Hachem a fait de l'homme un être droit, unique parmi toute la création, pour lui montrer qu'il a la possibilité de s'élever et de devenir le sommet de toute vie. L'échec de l'homme dans cette noble mission exigeait la justice ; c'est pourquoi Hachem a provoqué le Déluge.

=> Il semble y avoir plusieurs raisons différentes pour la destruction de l'humanité, et chacune est décrite comme étant la seule raison. Comment comprendre cette contradiction?

-> Le rav Yérou'ham Bordiansky (machgia'h de la yéchivat Kol Torah) répond que toutes les raisons susmentionnées sont en fait une seule et même raison.
Rabbénou Yona (1ere section de Chaaré Téchouva), écrit que si une personne ne s'efforce pas de contrôler ses instincts et de maîtriser ses désirs, elle tombera inévitablement dans les griffes de la faute. Rien ne peut l'empêcher de continuer à descendre en spirale sur le chemin destructeur de l'immoralité.
Le rav Bordiansky poursuit en expliquant qu'en effet, l'effondrement moral qui s'est produit au moment du déluge a commencé par un manque d'aspiration à la sainteté, comme le dit le Ramban. Lorsque les gens ont cessé d'aspirer à la spiritualité, la recherche de la matérialité a détérioré le tissu moral de la société jusqu'à ce que la licence règne dans les rues. C'est l'état auquel le midrach fait référence.

La situation a continué à se détériorer jusqu'à ce que les gens n'aient plus aucune retenue et volent en plein jour. L'intensité de leurs désirs les submergeait et les conduisait à des comportements généralement désapprouvés dans les sociétés normales.

Lorsque nos Sages déclarent que le décret du Déluge a été scellé à cause du vol, cela va au-delà du mal inhérent au vol lui-même. En volant sans honte en plein jour, les gens ont montré qu'ils avaient renoncé au rôle élevé que l'humanité était censée remplir. C'est ce qui a justifié la destruction de l'humanité.
Lorsque les hommes sont descendus au niveau des animaux, les choses ont atteint le point de non-retour. Le but même de la création et la vision d'Hachem pour l'homme, à savoir qu'il devienne un être élevé et angélique, n'avaient pas abouti.

[l'idée est incroyable : la cause du Déluge est le manque d'aspiration spirituelle de la génération. D'une certaine façon, de même que chaque être (qui est un monde en soi) s'est détruit en n'exploitant pas ses magnifiques potentialités, alors de même le monde a dû être détruit.
C'est le message du Déluge : nous ne devons jamais cesser d'avoir et d'entretenir une ambition spirituelle infinie. Nous avons une partie Divine en nous, et nous voulons par nos actions tendre et nous rapprocher pour l'éternité le plus possible d'Hachem. Ainsi, désirons, visons, l'infini : papa Hachem. (et Il nous aidera alors à cela, mais à nous d'initier le premier pas!)
Le Maharal nous enseigne qu'après notre mort nous ne pourrons plus évoluer spirituellement, nous resterons au niveau que nous avons acquis de notre vivant. Cependant, il y a une exception : si nous avions des aspirations sincères que nous n'avons pas pu réaliser (ex: pas les capacités, pas le temps, ...), alors même après notre mort on nous permettre de les atteindre. Ainsi, nous avons tout intérêt a avoir des aspirations spirituelles les plus élevées possibles, désirant de tout coeur le maximum!! ]

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-> La paracha nous apprend également que même la plus petite concession aux désirs d'une personne a le potentiel d'abaisser considérablement le niveau spirituel d'une personne.
Après le déluge, Noa'h s'est contenté de planter une vigne, mais la Torah atteste (voir Rachi sur Noa'h 9,20) que Noa'h s'est "avili".
Le rav Aharon Kotler explique l'utilisation par la Torah d'un langage aussi fort : l'acte même de planter une vigne était l'expression d'un désir matériel. Bien qu'il puisse être utilisé à de bonnes fins, par exemple pour rendre les gens heureux, le vin est avant tout connu comme un moyen de plaisir et d'ivresse.
De toutes les activités qu'il aurait pu choisir d'entreprendre, pourquoi Noa'h aurait-il choisi quelque chose d'aussi étroitement associé à la matérialité?

De plus, les ramifications de cet acte préjudiciable sont allées bien au-delà de Noa'h lui-même, jusqu'à ce jour, tous les descendants de Noa'h sont affectés par cet acte. La plantation d'une vigne a valu à Noa'h le titre d' "homme de la terre" (ich aadama - Noa'h 9,20) ; ce titre réapparaît dans la prière "Alénou Léchabéa'h" lorsqu'elle décrit tous les non-juifs comme "les familles de la terre" (michpé'hot aadama).
En plantant une vigne, Noa'h a choisi de poursuivre sa nature profonde. À ce jour, toute l'humanité a suivi les traces de Noa'h et est donc appelée à juste titre "les familles de la terre".
Même pour le peuple juif, il a fallu l'esclavage en Egypte, la sortie d'Egypte et le don de la Torah pour s'élever au-dessus du choix de Noa'h. Nous voyons clairement que même un petit geste visant à satisfaire ses désirs peut jouer un rôle fatidique dans l'orientation de l'avenir de l'humanité.

-> Pour s'élever au-dessus de la stupeur de la matérialité, le rav Ben Tsion Aba Shaul conseille de changer véritablement de perspective sur la vie.
Nous avons tous des désirs, et pour beaucoup d'entre nous, la Torah semble restreindre notre expression personnelle. Cependant, en canalisant l'énergie qui sous-tend nos désirs vers l'aspiration à des niveaux plus élevés de service à Hachem, nous pouvons nous libérer du cercle vicieux de la poursuite des désirs.
Au lieu de nous sentir obligés de lutter contre nos désirs, nous pouvons les canaliser vers quelque chose de positif, et même exploiter leur pouvoir pour améliorer notre service d'Hachem.

-> Reconnaissons que les êtres humains, et en particulier les juifs, ont un énorme potentiel de sainteté. Chacun d'entre nous possède la capacité de transcender sa nature personnelle.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Yitro 19,6) dit que si quelqu'un s'engage pleinement dans la Torah, il a le potentiel de s'élever même au-delà de la sainteté des anges.
Selon le Ohr ha'Haïm, il semble que la seule raison pour laquelle nous ne voyons pas de tels résultats dans nos propres vies est que nous ne nous sommes pas pleinement engagés dans le programme de la Torah. Nous sommes distraits par les nombreuses petites choses de la vie et oublions l'image noble de ce que nous pourrions devenir.

-> Le rav Its'hak Zilberstein insiste sur le fait que nous ne devons pas sous-estimer l'énorme potentiel spirituel inhérent à notre âme.
[le travail principal du yétser ara est de nous faire oublier notre potentialité interne Divine, afin que nous nous contentons d'une vie spirituelle moyenne, et non exceptionnelle. ]
Le rav El'hanan Wasserman disait de son rav, le 'Hafets 'Haïm, que son incroyable maîtrise des yeux lui donnait la capacité de voir ce que les autres ne pouvaient pas voir, il savait ce qui se passait dans le monde entier et pouvait même pressentir ce qui se passerait dans l'avenir. Le contrôle que le 'Hafets 'Haïm exerçait sur ses propres désirs lui permettait de saisir des concepts qui dépassaient le domaine de la conscience humaine.

Le rav Zilberstein note :
"Mais le 'Hafets 'Haïm n'est pas le seul à être capable d'un tel exploit. Chaque juif a le potentiel et la possibilité d'atteindre de tels sommets."

-> Le Shomer Emounim affirme que même si nous n'atteignons pas ce niveau élevé, chaque effort pour nous contrôler est extrêmement précieux.
Il déclarait : "Chaque fois qu'une personne s'efforce de surmonter l'un de ses désirs primaires, cet accomplissement considérable ne passe pas inaperçu. À ce moment-là, elle peut demander à Hachem tout ce dont il a besoin et ses prières seront certainement exaucés!"

Kirouv – L’approche de Noa’h et d’Avraham

+ Kirouv - L'approche de Noa'h et d'Avraham :

-> Dans la paracha Noa'h, Noa'h a averti les gens de sa génération que s'ils ne changeaient pas leurs mauvaises habitudes, Hachem provoquerait un déluge catastrophique qui détruirait le monde entier.
La guémara (Sanhedrin 108b) indique que Noa'h a réprimandé le peuple pendant 120 ans, mais ses efforts se sont avérés vains. Ils refusèrent de se repentir. Au bout de 120 ans, Hachem tint sa promesse et provoqua le déluge.

=> Pourquoi la réprimande de Noa'h n'a-t-elle pas incité les masses à se repentir?
Noa'h était une personne puissante et très estimée. Il aurait certainement dû être capable d'influencer ceux qui l'entouraient. La Torah elle-même témoigne qu'il était un "homme parfaitement juste" qui "marchait avec Hachem". Si Noa'h était un tel tsadik, comment se fait-il qu'il n'ait pas inspiré une seule personne?

-> Le Sforno (Noa'h 6,9) répond qu'aussi grand qu'ait été Noa'h, son approche était défectueuse. Noa'h a exhorté les gens à faire face à la décadence de leurs habitudes, en espérant qu'ils verraient à quel point ils s'étaient éloignés des normes de la décence.

Ses paroles sont tombées dans l'oreille d'un sourd pour une raison simple : dire à quelqu'un que son comportement est inapproprié est une méthode vouée à l'échec. L'individu a tendance à rationaliser son propre comportement. De plus, lorsqu'il est attaqué, il se défend automatiquement, rejetant toute logique en disant que c'est "juste son opinion".

Cette forme de réprimande contraste fortement avec celle d'Avraham.
Lorsqu'Avraham voulait changer les gens, il commençait par leur parler d'Hachem. Lorsqu'une personne comprend qu'Hachem a créé le monde et qu'Il envisage que l'humanité se comporte d'une certaine manière, elle commence à se soumettre à cette vision et finit par obéir à la volonté de son Créateur.
Avraham, en aidant les égarés à croire en Hachem, les a incités à entreprendre une vie d'amélioration personnelle. C'est ainsi qu'ils devinrent ce qu'Hachem voulait qu'ils soient, par leurs propres moyens.
[rabbi Moché Krieger]

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[ainsi, l'approche consistant à mettre autrui face à ce qu'il a fait de mal afin de le réveiller spirituellement, n'est pas la plus adaptée.
Au contraire, nous devons faire ressortir toute la beauté enfouie en autrui (ex: l'idée à transmettre est que tu es quelqu'un de sublime, d'important, et en ce sens il faudrait améliorer une petite petite chose, dans laquelle nous nous trompons presque tous), on doit témoigner à autrui de l'appréciation (tu seras toujours aimé et important aux yeux d'Hachem, peu importe ce que tu as pu faire!), on doit l'encourage, le valoriser, ...
Plutôt que d'éteindre la lumière d'autrui afin qu'il se tourne vers D., nous devons plutôt lui donner beaucoup de chaleur spirituelle afin qu'il reprenne des forces et qu'il puisse davantage servir vers Hachem.

Avraham représente la bonté, la positivité, et en ce sens le rav Henoch Alexander dit qu'après la mort d'Avraham ceux qu'il avait converti ont quitté la religion juive, car ils ne pouvaient tolérer la midda d'Its'hak qui était la "pa'had" (crainte, [rigueur]).
Dans notre génération, nos Sages disent que la plus grande pauvreté est celle des sentiments, nous avons tous besoin de se sentir appréciés, valorisés, ... et il est donc vital de faire cette tsédaka par des mots, des sourires, de la présence, de l'écoute, ... (de plus quand autrui se rend compte : c'est ça un juif!, alors il aura encore plus envie d'agir pour leur boss, notre papa Hachem.)]

Confiance & attachement à Hachem

"Tu t'attacheras à Lui" (Ekev 10,20)

-> Le Messé'h 'Hokhma commente que ce verset nous enseigne la mitsva d'avoir du bita'hon :
"Hachem est "notre Roi, notre Père, notre Sauveur" (Yéchayahou 33,22). Nous avons la émouna qu'Il est attaché à Ses créatures afin de subvenir à leur subsistance et à leurs besoins, et qu'il est à leurs côtés afin de les protéger de toute souffrance, de toute maladie et de tout manque vital, et qu'Il ressent plus que lui-même, ce qu'un homme ressent.
"Dans toutes leurs épreuves, Il est avec eux dans l'épreuve" (Yéchayahou 63,9), Il est Tout-Puissant, Unique, Hachem et connaît les agissements, les pensées profondes et les manigances de chacun ; Il agit donc pour son bien, mieux qu'il ne le ferait lui-même.
Dès lors, l’homme peut demeurer confiant, tranquille et serein et il ne lui incombe d'accomplir comme efforts pour obtenir sa subsistance que ce que le Créateur lui a imposé par décret Divin, comme l'a largement développé le célèbre 'Hassid (le 'Hovot Halévavot) dans son 'Chaar Ha Bita'hone'.

Et c'est tout le thème du verset : "Tu t'attacheras à Lui", car en se représentant mentalement qu'il est attaché à la Providence Divine et qu'Hachem ressent ses besoins mieux que lui-même, l'homme reste confiant et serein, et il ne s'inquiète jamais au sujet de ses affaires. Que valent, en effet, ses propres possibilités en regard de celles du Créateur auquel il est attaché, et qui ressent (si l'on peut dire) tout ce qui lui manque?
C'est ce qui s'appelle "attachement". Cette mitsva concerne tout le monde sans exception, comme nos Sages le commentent à propos du verset : "Nombreuses sont les souffrances du racha, et celui qui place sa confiance en Hachem, la bonté l'enveloppera" (Téhilim 32,10) = "même un racha, s'il place sa confiance en Hachem, la bonté l'enveloppera. Car puisqu'il place sa confiance en Lui, Hachem, par bonté, le sauvera"."

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-> "Il n'y a pas de désir au monde qui soit plus doux et plus chéri, plus aimé, plus désiré et plus espéré que l'attachement à Hachem"
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Béréchit 2,1]