Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Il [Yossef] est devenu le berger de la pierre d'Israël" (Vayé'hi 49,24)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Le peuple d’Israël est comparé à de la pierre. Car la pierre a la particularité d’être soit comme un pavé au sol, foulé par tous, soit comme un toit au plus haut des plus grands édifices.
En exil, Israël est foulé au pied mais ensuite après la venue du machia'h, ils s’élèveront au-dessus des autres peuples.

Une des raisons pour lesquelles Israël est parti en exil est pour permettre à des convertis de le rejoindre. C’est parce qu’Israël est appelé "kodech", un peuple saint, et que tout ce qui est kodech doit être augmenté, comme le Shabbat qui est aussi appelé "kodech".

Le Tossefet Shabbath

+++ Le Tossefet Shabbath :

"Et les Bné Israël veilleront au Shabbat pour faire le Shabbat" (véchamérou Bné Israël ét haShabbath, laassot ét haShabbath - Ki Tissa 31,16)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique :
"Hachem Lui-même donne son assentiment au temps profane que l'homme ajoute au temps du Shabbat, et accepte de l'appeler Shabbat.
Il se trouve donc que cet homme a réellement fait le Shabbat (laassot ét haShabbath), car il transforme les heures du "yom chichi" et celles du "yom richon" qui sont profanes en heures de Shabbat".

-> Le Yétev Panim, s'inspirant de ces paroles, explique l’enseignement de nos Sages (guémara Shabbat 118b) : "Si seulement les Bné Israël observaient 2 Shabbatot, ils seraient immédiatement délivrés" : ces 2 Shabbatot, explique-t-il, sont :
1°/ le Shabbat qu'Hachem Lui-même fait ;
2°/ le Shabbat que les Bné Israël font, en ajoutant du temps profane au temps du Shabbat. Et s'ils observaient 2 deux Shabbatot (en accueillant le Shabbat plus tôt), ils seraient immédiatement délivrés, car ''mesure pour mesure'', de la même manière que nous faisons rentrer le Shabbat plus tôt, Hachem aussi se hâtera de nous délivrer avant le moment, en faisant Lui-aussi entrer le ''le temps qui est entièrement Shabbat'' (yom chékoulo Shabbath - שבת שכולו יום), avant l'heure.

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-> Ce "Tossefet Shabbat" (le fait de rajouter du temps profane à celui du Shabbat en l'accueillant plus tôt) possède une force considérable pour être délivré de tout malheur comme l’illustre le récit suivant :
Un homme alla épancher son cœur contrit devant le Pné Ména'hem, à propos de son fils qui s'était écarté du chemin de la Torah et de la tradition, en quittant la maison et son lieu natal.
"J'ai entendu de mon père, le Imré Emet, que la Tossefet Shabbat était connue pour délivrer de toutes sortes de malheurs. Je te conseille donc, toi et ton épouse, d'accueillir le Shabbat chaque semaine, plus tôt (en récitant alors des psaumes) et vous verrez ainsi des merveilles".
L'homme témoigna qu'en effet, son fils revint peu de temps après, dans le giron familial et retourna dès lors à la tradition juive.

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-> Le 'Hafets 'Haïm (sur la Torah - Béréchit 2,3) écrit:
"Combien sont dans l'erreur les gens de faible croyance, qui tardent à accueillir le Shabbat et se dépêchent d'en sortir. Pourtant, les 6 jours profanes se nourrissent de la malédiction de Adam Harichone : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras ton pain", et seul le Shabbat en a été préservé, et a été béni par Hachem Lui-même, comme il est dit : "Il le bénit et le sanctifia" .
Ils font exactement l'inverse des gens intelligents qui se hâtent d'accueillir le Shabbat afin de faire entrer le plus vite possible sa bénédiction, et qui tardent à en sortir afin de retarder autant que possible la malédiction des jours profanes.
Heureux ceux qui mériteront de le comprendre et se hâteront d’accueillir le Shabbat afin de recevoir la bénédiction promise d'office à ceux qui savent de comporter ainsi."

"Avraham courut vers le bétail" (Vayéra 18,7)

-> Bien qu'Avraham eût de nombreux serviteurs, il courut en personne pour servir ses invités. L'ange Raphaël le suivit discrètement et prit l'apparence d'une vache. En effet, le nom Raphaël (רפאל) peut s'écrire également : פר אל (la vache de D.).
Lorsqu'Avraham s'est approché de cette vache pour la saisir, celle-ci s'enfuit jusqu'à la grotte de Makhpela.
Avraham suivit la vache et vit sur place Adam et 'Hava. Le Gan Eden inférieur fut créé 1365 ans avant le monde que nous connaissons aujourd'hui. Notre monde a une dimension d'un 60e du Gan Éden qui se trouve au sud-ouest tandis que le guéhinam lui se situe au nord de notre monde. Les anges de destruction et les mazikim y résident.
Le caveau de Makhpéla étant une porte ouverte vers le Gan Eden, il permet aux néchamot (âmes) d'y accéder sans être affectées par les mazikim. Adam et 'Hava sachant ce secret, ont fait en sorte d'y être enterrés, et depuis le jour de leur enterrement, l'ouverture de la grotte de Makhpéla fut fermée aux yeux des créatures afin de leur cacher cet endroit si élevé.

Ainsi, le jour où Avraham saisit deux vaches pour servir leur langue en repas aux anges, qui est la viande la plus tendre, la troisième vache s'enfuit jusqu'au caveau de Makhpéla.
Lorsqu'Avraham arriva sur place, il sentit l'odeur du Gan Eden et souhaita y être enterré. Lorsqu'il retourna dans sa tente, il n'y avait que 2 vaches. Lui manquant la troisième, il décida de créer la 3e vache par l'intermédiaire du sefer haYétsira pour ne pas retarder davantage le repas de ses invités. Car s'il devait chercher une vache dans son troupeau, l'heure du repas serait passée. C'est pour cela qu'il est écrit : "oubén abakar achèr assa".

"Et le veau qu'il avait fait" (Vayéra 18,8) = à présent nous comprenons comment Avraham notre Patriarche a pu donner à ses invités de la viande avec du lait, car cette viande ressemblait effectivement à de la viande mais n'en n'était pas réellement.
Notre Patriarche fit une allusion aux anges lorsqu'il dit : הבקר (le veau - abakar), on peut également l'écrire : הקבר (la tombe - akéver).
En d'autres termes, Avraham dévoila aux anges sa mésaventure avec la troisième vache qui le conduisit jusqu'au caveau de Makhpéla et qui le contraint à créer ce veau qui est permis à la consommation avec du lait.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

4 descentes en Egypte en préparation des 4 exils des juifs

+ Les différentes descentes en Egypte des enfants de Yaakov :

=> Nombre de descentes en Eypgte :
-> Les enfants de Yaakov sont descendus 4 fois en Egypte. S’appuyant sur l’enseignement de nos Sages : "Les actions des pères sont un signe pour les enfants" (guémara Sota 34a), l’Admour de Belz explique que les Chevatim (tribs les fils de Yaakov) effectuèrent ainsi une préparation aux 4 Exils à venir : Babel (Babylone), Madaï (Perse), Yavan (Grèce) et Édom (Rome), selon l’enseignement (midrach Vayikra rabba 13) : "Tous les Empires (des 4 exils) s’appellent Mitsraïm (Egypte) car ils ont martyrisé (Métsirine) les juifs".
[on peut noter que les 4 remontées d’Egypte préfigurèrent les 4 délivrances du joug de ces Empires : la 4e remontée (la Sortie d’Egypte), ne concerna pas les fils de Yaakov mais leurs descendants, faisant ainsi allusion à la longue durée du dernier exil].

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=> Correspondance entre les 4 descentes en Egypte des enfants de Yaakov et les 4 Exils.

- La 1ere descente en Egypte fut celle pour aller chercher de la nourriture en raison de la famine qui sévissait dans le monde. Il est dit à ce propos : "II (Yaakov) dit (à ses fils) : "J’ai ouï dire qu’il y avait vente de blé en Égypte. Allez-y, achetez-y du blé pour nous et nous resterons en vie au lieu de mourir".
Les frères de Yossef descendirent à 10, pour acheter du grain [de blé] en Égypte" (Mikets 42,3). Le mot שֶׁברֶ (Chéver - blé) signifie "casser" ; ainsi, le Ohev Israël nous enseigne que la raison profonde de la demande de Yaakov à ses fils de descendre en Egypte, était de "briser" les Klipot (écorces du Mal) retenant les "étincelles de sainteté" dissimulées dans le blé qu’avait accumulé Yossef durant les années d’abondance.
Outre le châtiment, le travail de tri des "étincelles" est la raison principale de l’exil, dont le premier (et prévu dernier s’ils avaient été méritants) fut celui de Babel.

- La 2e descente en Egypte coïncide avec celle de Binyamin : "Ces hommes (les 10 fils de Yaakov) se chargèrent du présent ... et emmenèrent Binyamin. Ils se mirent en route, descendirent en Égypte et se présentèrent devant Yossef" (Mikets 43,15).
Cette descente fait allusion à l'exil de Perse dont le libérateur du décret d’extermination d’Haman fut Mordé'haï, un descendant de Binyamin (en raison du fait qu’il fut le seul à ne pas s’être prosterné devant Essav, l’ancêtre d’Haman, au retour de Yaakov de chez Lavan, car il n’était pas encore né).
Ainsi, la guémara (Méguila 16a) voit dans le verset (Mikets 45,22) : "A tous il (Yossef) donna à chacun des vêtements de rechange, mais à Binyamin il donna… cinq changements de vêtements", "une allusion au fait qu’un
descendant issu de lui (il s’agit de Mordé'haï) sortirait de devant le roi vêtu de 5 vêtements royaux".

- La 3e descente des fils de Yaakov en Egypte marqua l’installation du Patriarche et sa famille à Gochène, cette province d’Egypte octroyée par le Pharaon à Sarah Iménou (et plus tard à la famille de Yaakov).
Ainsi, il est dit : "Yaakov envoya Yéhouda en avant, vers Yossef, pour qu’il lui préparât l’entrée de Gochène (Gochna - גשְֹּׁנהָ)" et Rachi de commenter : "Pour préparer les lieux et montrer comment s’y installer".
Elle caractérise l’exil de Grèce dont la délivrance est célébrée au travers de la fête de ‘Hanoucca.
Ainsi, avons-nous la coutume de jouer à la toupie à ‘Hanouka ; celle-ci est ornée des quatre lettres du mot גשְֹּׁנהָ (Gochena), constituant les initiales de la phrase : "נס גדול היה שם" (ness gadol haya cham - Un grand miracle a eu lieu là-bas).
[on peut noter que le Bné Yissa'har enseigne que ces 4 lettres nous rappellent les 4 royaumes qui tentèrent d’annihiler le peuple d’Israël, mais qui seront finalement vaincus par le Machia’h (משיח) dont la valeur numérique (358) est celle du mot גשְֹּׁנהָ (Gochena).]

- La 4e et dernière descente en Egypte fut celle du retour de l’enterrement de Yaakov dans la caverne de Makhpela : "Yossef, après avoir enseveli son père, retourna en Égypte avec ses frères" (Vayé'hi 50,14).
[ce dernier séjour en terre d’Exil prendra fin avec la Sortie miraculeuse d’Egypte, archétype de la Délivrance finale, comme il est dit : "Comme aux jours de ta Sortie de la terre d’Égypte, Je lui ferai voir des merveilles" (Mikha 7,15)].
Cette dernière descente symbolise donc le dernier exil, le plus long et le plus douloureux, à l’image de l’effet de la disparition de Yaakov, "quand les yeux et le coeur des juifs se sont fermés en raison de la souffrance de l’asservissement" (voir Rachi sur Vayé'hi 47,28).

"Et voici la postérité d’Its’hak, fils d’Avraham: Avraham engendra Its’hak" (Toldot 25,19).

=> Comment comprendre la redondance dans ce verset : "Its’hak, fils d’Avraham : Avraham engendra Its’hak"?

On peut rapporter les explications suivantes :

1°/ Rachi commente : "Les moqueurs de la génération disaient que c’est d’Avimèlekh (roi de Guérar – voir Vayéra 20) que Sarah était devenue enceinte, puisqu’elle était demeurée si longtemps avec Avraham sans avoir eu d’enfants. Qu’a fait Hachem? Il a modelé le visage d’Its’hak à la ressemblance de celui d’Avraham, et tout le monde a pu ainsi témoigner que celui-ci était bien son père.
C’est la raison pour laquelle il est écrit ici : ’Its’hak, fils d’Avraham’, étant donné qu’il était désormais prouvé que ‘Avraham a engendré Its’hak’."

2°/ Le midrach (Tan’houma Toldot 4) commente :"Its’hak fut couronné en Avraham, et Avraham fut couronné en Its’hak".
Chacun faisait la fierté de l’autre.
[de plus cela atteste de l'humilité de chacun d'eux. Its'hak attribuait ses mérites au fait qu'il était le fils d'Avraham, et Avraham tirait tout son mérite par le fait d'avoir un fils comme Its'hak.]

On peut rapporter les explications suivantes du Ohr ha'Haïm haKadoch :
-> "Avraham a donné naissance à Its'hak" = cela veut dire qu'Avraham a fait rentrer en son fils le pouvoir d'enfanter, et cela grâce à la Akédat d'Its'hak.
[Le Arizal dit que quand les anges annoncèrent la naissance d'Its'hak, ils dirent : "Il y aura un fils à Sarah ta femme". Ils attribuèrent le fils à Sarah et non à Avraham. Cela signifie qu'Its'hak aura une âme d'une dimension féminine, à l'image de sa mère. Et avec une telle âme, il ne pourra pas avoir d'enfants.
Nos Sages disent que quand Avraham s'apprêta à sacrifier Its'hak, l'âme de ce dernier quitta son corps. Et alors, Hachem lui restitua une autre âme, cette fois-ci d'une dimension masculine, qui pourra désormais enfanter. Dès lors, Its'hak, doté d'une âme d'une dimension masculine, peut être attribué à Avraham, son père.
Il est devenu ''fils pour Avraham'', et plus seulement ''pour Sarah''. Et puisqu'à présent il pourra enfanter, il est donc arrivé le moment qu'il se marie.]

-> Nos sages (guémara Yévamot 64) ont enseigné qu'on ne peut pas comparer la valeur de la prière d'un tsadik qui est le fils d'un tsadik et celle d'un tsadik fils de racha [effectivement, Its'hak priait de son côté pour avoir des enfants et Rivka de son côté. La Torah témoigne et nous dit que D. a répondu à Its'hak par le mérite d'Avraham].
Donc on apprend de là que par le fait qu'Its'hak avait un père tsadik, alors D. a écouté sa prière et lui a donné des enfants ; donc par le mérite d'Avraham, Its'hak a donné naissance.

-> Nos sages (midrach Béréchit Rabat 63,2) disent que par le mérite de Yaakov, alors Avraham a été sauvé de la fournaise [du fait que Yaakov devait descendre d'Avraham, alors D. a sauvé Avraham du feu avec l'épisode de Nimrod afin de pouvoir donner naissance à Yaakov], car si ce n'est grâce au mérite de Yaakov qui est le descendant d'Its'hak, alors Avraham aurait été brûlé avant de pouvoir donner naissance à Its'hak.

-> Le fait que les épreuves qu'aurait traversé Its'hak ne sont pas connues [ne sont pas contées dans la Torah] et que l'ampleur de sa tsidkout [son integrite] n'était pas connue, c'est la raison pour laquelle la Torah vient nous dire "voici les descendants d'Its'hak fils d'Avraham" comme pour dire, regarde celui qui a donné naissance à Its'hak et celui qui est descendu de lui est comme lui-même.
Cela veut dire que tout comme Avraham était connu pour son intégrité par rapport à toutes les épreuves qu'il a traversées; de la même manière, Its'hak était aussi grand que son père.

-> Le Ohr ha’Haïm explique qu'Avraham s'est battu toute sa vie pour reconnaitre Hachem, pour convertir et faire le bien autour de lui (la tsédaka, l'hospitalité, ...).
Et ce, alors que lui-même a vécu dans un environnement extrêmement malsain et négatif. En effet, son père Téra'h était un très grand idolâtre. Aussi, pour arriver au niveau spirituel qu'il a atteint, Avraham a dû se battre sans fin pour devenir "notre" saint patriarche Avraham.
A contrario, Its'hak a grandi dans la maison d'Avraham, une maison pure et spirituelle. Il s'est développé au sein d'un environnement acquis où son père Avraham l'éduqua et le forma à devenir un serviteur d'Hachem.
Le Ohr ha'Haïm explique que c'est pour cette raison que le verset insiste sur le fait que c'est bien Avraham qui a engendré Ist'hak, "engendrer" au sens spirituel du terme. C'est Avraham qui a façonné son fils, en le faisant devenir, lui aussi, un patriarche d'exception. En le protégeant au maximum du monde extérieur que lui-même avait réussi à surmonter dans sa jeunesse pour devenir un homme exceptionnel.

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3°/ Il est connu qu’Avraham symbolise le Service divin bâti sur l’amour et la bonté, tandis qu'Its'hak est l’exemple de la crainte et de la rigueur.
Le Tséma’h Tsédek (dans son Ohr haTorah) explique que chacun de ces pôles du Service divin a 2 niveaux. Il y a la "crainte inférieure", qui est l’adhésion par crainte du châtiment qu’encourt le péché, ou tout mal résultant du péché.
Tandis que la "crainte supérieure" est un sentiment de respect profond et d’annulation devant la Majesté de D.
L’"amour inférieur" est un attachement à D. motivé par la récompense, qu’elle soit matérielle ou spirituelle. Alors que l’"amour supérieur" est étranger à tout désir de profit personnel ; c’est simplement un attachement à D. par amour pour Lui.

Le verset, dans son apparente répétition, nous enseigne le chemin approprié qui conduit à l’attachement indéfectible avec Hachem. Ainsi, l’ordre des noms dans notre verset (Its’hak, Avraham, Avraham, Its’hak) nous indique que le Service divin commence avec la crainte inférieure (Its’hak), monte vers l’amour inférieur (Avraham), puis vers l’amour supérieur (Avraham), pour enfin atteindre son point culminant avec la crainte supérieure (Its’hak).

4°/ Le Zohar explique qu’Avraham représente symboliquement l’âme tandis que Sarah représente le corps. Its’hak, dont le nom signifie "rire" (ts’hok), représente les plaisirs que connaîtra l’âme dans le Monde futur.
Traduit ainsi, le verset énonce : "Le plaisir sera la récompense de l’âme" ("Its’hak, fils d’Avraham") dans le monde futur, si "l’âme engendre des plaisirs à D." ("Avraham engendra Its’hak") par son Service divin ici-bas.

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=> Quel est donc le rapport entre ces 4 explications précédentes?

-> Selon le Zohar, l’amour et la crainte de D. sont appelés les "ailes" du Service divin, car ils permettent à l’homme se s’élever dans les hauteurs de la sainteté. Si son Service divin est pur et désintéressé, l’élévation procurée peut potentiellement lui permettre de transcender les limitations de la loi naturelle, non seulement dans les choses spirituelles, mais aussi dans les choses matérielles.

Ainsi en fut-il pour Avraham Avinou. Selon les seules règles de la nature, Avraham n’aurait pas pu avoir d’enfant. Lui et sa femme étaient âgés et stériles. Avraham n’aurait pas été "couronné" en Its’hak, car ce dernier en réalité paracheva et compléta le Service de son père, apportant un élément qui manquait à Avraham même.
Cependant, avant d’avoir Its’hak, Avraham avait déjà eu une "progéniture" spirituelle, car "la progéniture des justes, ce sont leurs bonnes actions" (voir Rachi - Noa'h 6,9) ; mais la naissance d’Its’hak prouva que même dans le domaine physique, des événements miraculeux l’accompagnaient, réfutant ainsi les "moqueurs de la génération".

L’élévation procurée par les "ailes" du Service divin résulte des efforts accomplis par un juif en ce monde pour permettre à son âme de surmonter les limites de l’existence terrestre. Aussi, lui vaudra-t-elle d’être récompensé par les délices spirituels de la vie future.
[basé en partie sur un dvat Torah du Collel de Sarcelles - 5783]

La sainteté des actes préparatifs au Shabbath

+++ La sainteté des actes préparatifs au Shabbath :

+ "Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier" (Yitro 20,7)

-> Le Ramban explique ce commandement ainsi :
"Après nous avoir ordonné de croire en le Nom unique de D. ... Il nous a ordonné de faire un signe et un souvenir permanent montrant qu'Il a tout créé. Ce [signe] est la mitsva de Shabbat.
A un niveau simple, il est dit que c'est une mitsva de nous souvenir du Shabbat chaque jour afin que nous ne l'oublions pas ou ne le confondions pas avec les autres jours, car, en nous souvenant de lui constamment, nous nous souviendrons sans cesse de la création du monde et reconnaitrons en permanence que le monde a un Créateur."

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-> "Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier" (zakhor léyom haShabbath lékadécho)

-> Rachi commente : le mot zakhor signifie : Appliquez-vous à vous souvenir toujours du jour du Shabbath, de telle manière que s’il vous advient un bel objet, vous le mettrez de côté pour Shabbath.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) explique :
Selon Rachi, il semble que le mot "lékadécho" (pour sanctifier le Shabbat) évoque le but de ce précepte. Nous devons "nous souvenir" de Shabbat pendant la semaine afin de le "sanctifier" et de l'honorer. En réservant des aliments de choix pour le Shabbat, nous montrons que le Shabbat est un jour saint au statut et au sens particuliers.
[l'univers physique tout entier devait être créé avant le Shabbath ; car sans l'existence d'un monde physique, Shabbath n'aurait rien eu à élever et à sanctifier. ]
[...]
Lorsqu'un homme fait de la préparation de tous ses besoins physiques un acte de préparation au Shabbat, il démontre qu'il accomplit ses activités physiques dans le but de créer de la sainteté.
Il élève ainsi ces activités et les imprègne de sainteté.
Lorsque les pensées d'un homme sont constamment dirigées vers la sainteté du Shabbat, il introduit la force spirituelle du Shabbat dans le reste des jours de la semaine. Il peut ainsi réaliser l'essence même du Shabbat, son statut en tant que but de toute la création, même pendant la semaine.

Le Maor vaChémèch (Vayélé'h 35,1) dit que la sainteté du Shabbat repose sur la personne pendant qu'elle prépare le Shabbat.
Superficiellement, cela semble difficile à comprendre, car ces préparations ne semblent être pas plus qu'un acte constituant une condition préalable à la mitsva sans signification intrinsèque (un hekhchèr mitsva). Pourquoi la sainteté de Shabbat serait-elle présente quand un acte profane est accompli?
D'après nos propos, la réponse est très claire. Le but de Shabbat est de sanctifier le monde physique. Telle est l'essence du Shabbat, et c'est ce qui fait du Shabbat "le but de la création du ciel et de la terre".
Les préparatifs matériels du Shabbat représentent la réalisation de ce but, car ils sont empreints de sainteté du fait de leur but. Il est tout à fait logique qu'eux aussi s'imprègnent de la sainteté du Shabbat.

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-> "Za'hor ét yom haShabbath lékadécho" (Pense au jour du Shabbath pour le sanctifier - Yitro 20,7).
Selon le Baal haTourim, les 5 mots de ce verset suggère que l'observation du Shabbath est équivalente aux 5 livres de la Torah.

-> "souvenez-vous du jour de chabbat pour le sanctifier" = cela peut être compris en conjonction avec les actions de Shamaï. Si Shamaï rencontrait un animal supérieur à tout moment de la semaine, il dirait que cela devrait être mis de côté pour Shabbat. S’il rencontrait plus tard un meilleur animal, il désignait alors celui-ci plutôt pour chabbat (guémara Bétsa 16a ; voir Michna Broura 250:2).
=> Ainsi, לקדשו (lékadécho - pour le sanctifier) est une contraction de לקדש ו (lékadéch vav) = pour sanctifier Shabbat avec les 6 jours de la semaine, car ו a une guématria de 6.

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-> "Elazar, fils de 'Hanania, fils de Hizkiya, fils de 'Hanania, fils de Garon, dit : 'Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier' [signifie que] tu dois t'en souvenir depuis le premier jour de la semaine : si tu trouves un aliment de choix, tu dois le préparer pour Shabbat.
Rabbi Its'hak dit : il ne faut pas compter [les jours de la semaine] comme les autres comptent, mais compter d'après le Shabbat."
[Mékhilta - Yitro - Massèkhta déBa'hodèch ch.7].

-> Selon la guémara (Beitsa 16a) :
"On dit que Chamaï l'Ancien a mangé toute sa vie en l'honneur du Shabbat. S'il trouvait un animal de choix, il disait : 'C'est pour Shabbat'. S'il en trouvait ensuite un meilleur, il mettait le deuxième de côté et mangeait le premier [qui avait été réservé pour Shabbat]".
Rachi (Beitsa 16a) explique : "Ainsi, il mangeait [le premier] afin de pouvoir manger le meilleur le Shabbat, et de ce fait, la consommation du premier était [considérée] en l'honneur du Shabbat".

D'après ce qu'on a vu précédemment, une autre explication est possible de cette guémara : comme Chamaï l'Ancien réservait chaque mets de choix pour Shabbat, et allait jusqu'à mettre de côté toute chose qu'il considérait meilleure que celle qu'il avait déjà réservée, il sanctifiait chaque consommation d'aliments même pendant la semaine. Sa conduite montrait que toutes ses activités étaient guidées par des considérations spirituelles dans le but d'atteindre la sainteté.

"Et la Terre n'était que chaos et les ténèbres régnaient sur l'abîme ... D. dit que la lumière soit et la lumière fut" (Béréchit 1,2-3)

-> Rabbi Mordé'haï de Lekhvitch expliquait ainsi ce verset :
lorsque l'homme se trouve dans les ténèbres et qu'il ne perçoit aucune lueur d'espoir, il dira : Hachem que la lumière soit, éclaire-moi de Ta lumière!
Et D. répondra alors à ses suppliques : "Et la lumière fut", et les jours de lumière reviendront alors éclairer son existence.

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Il est inutile de préciser en quoi cela nous concerne : chaque homme dans sa vie traverse maintes circonstances où il a l'impression que son monde est plongé dans les ténèbres. Il se désespère alors en pensant qu'à cause de ses fautes, son avenir est définitivement voué à l'échec. Il se lamente en s'imaginant que sa vie est anéantie.
Qu'il sache alors que ''tel est l'ordre naturel du monde" et qu'il s’arme de patience en ayant confiance en Hachem, car l'aube est sur le point d'éclairer à nouveau son existence.

Le problème est que le yétser ara tente de nous rappeler sans cesse les mauvais souvenirs : "Souviens toi ce que tu as fait. Et surtout n'oublie pas que déjà plusieurs fois, tu as commencé à bien faire et tu as abandonné à chaque fois en cours de route. A quoi cela t'avancera-t-il de recommencer encore une fois?"

L'attitude à adopter face à l'agresseur est avant tout de ne pas regarder en arrière, de ne pas s'appesantir sur ses échecs. La Torah débute par la lettre "bét" (ב) du mot Béréchit et non par la lettre "aléph", la première lettre de l'alphabet, pour nous enseigner que lorsque nous commençons à servir Hachem et à étudier Ses préceptes, il faut imiter la lettre "bét" (ב) qui est fermée de tous les côtés hormis à l'avant et ne regarder que vers l'avenir et non vers les fautes et les échecs passés.
La lettre "bét" (ב) possède en outre une petite excroissance en arrière évoquant la nécessité de ne pas reléguer ces revers entièrement aux oubliettes, mais de les utiliser pour se préserver à l'avenir.
Cette attitude devra toutefois être modérée à l'instar de la taille minuscule de cette excroissance.

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-> Le Sforno (Béréchit 6,7) explique que lorsque Hachem repoussa l'offrande de Caïn, Il lui dit : "Pourquoi ton visage est-il abattu, si tu t'améliores, tu y arriveras" voulant lui signifier que lorsqu'il existe une réparation possible au dommage provoqué, il n'y a pas lieu de se lamenter sur ce qui s'est passé. Mais il faut s'efforcer au contraire d'être tourné vers l'avenir afin d'obtenir cette réparation.

Le Shabbath = un signe interne éternel avec Hachem

+++ Le Shabbath = un signe interne éternel avec Hachem :

+ "Les Bné Israël observeront le Shabbat pour faire du Shabbat une alliance éternelle à travers leurs générations. Entre Moi et les Bné Israël, ce sera un signe éternel" (Ki Tissa 31,16-17)

-> Il y a 2 autres mitsvot dans la Torah qui sont également appelées : "ot" (signe).
L'une est la mila (la circoncision) : "Vous circoncirez la chair de votre excroissance et ce sera un signe d'alliance entre Moi et vous" (Lé'h Lé'ha 17,11) et l'autre sont les téfilin : "Tu les attacheras en signe sur ton bras et ce seront des totafot ('un ornement) entre tes yeux" (Vaét'hanan 6,8).
[ b'h, sur ces 3 signes : https://todahm.com/2014/12/21/la-force-par-3-du-shabbath ]

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
[la différence entre ces 3 signes : téfilin, mila et Shabbath]
Les téfilin et la mila sont des "signes" extérieurs, touchant au corps.
Les tefilin, attachés au corps du juif, lui permettent de soumettre son âme, abritée dans le crâne, et son cœur, le siège du désir et de la pensée.
La mila est un signe qui doit faire partie du corps. Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 2) enseigne que le peuple juif a le commandement de circoncire les mâles "afin de les différencier des autres nations par la forme de leur corps". Le signe de la mila consacre le corps du juif et crée en son cœur une demeure pour la Présence Divine (Chékhina).
En effet, le rav Tsadok haCohen (Pri Tsaddik - Vayéra) écrit qu'après la circoncision d'Avraham : "Son corps devint sanctifié afin que son cœur soit toujours un lieu de résidence pour la Chékhina, comme il l'est pour les Bné Israël ... car D. est le cœur des Bné Israël".

Le Shabbat est différent des 2 autres "signes".
Une part du Shabbat est la sainteté du jour lui-même, mais le "signe" de Shabbat est gravé dans l'essence intérieure du juif.
La guémara (Beitsa 16a) révèle que, le Shabbat, le "signe" entre D. et les Bné Israël est la nechama yétéra (l'âme supplémentaire) donnée à chaque juif.
Le Zohar (Tikouné Zohar - tikoun 48,p.85a) montre également que l'essence du signe du Shabbat est à l'intérieur de l'âme. Sur le verset : "pour observer le Shabbat dans toutes leurs générations, une alliance éternelle", le Zohar commente : "Heureux l'homme qui, le Shabbat, Lui fait une résidence dans les 2 compartiments de son cœur et en retire le yétser hara".
Le Zohar déduit cette explication du mot "lédorotam" (dans toutes leurs générations), au mot : "dira" (lieu de résidence) ; il peut se lire "lédiratam" (comme leur lieu de résidence).
L'emploi de ce terme montre qu'une composante fondamentale du respect du Shabbat consiste à éliminer le mauvais penchant, ce qui crée dans le cœur un lieu de résidence pour la Présence Divine.

Lorsque le Shabbat fut donné au peuple juif [dans le désert] à Mara, avant le Don de la Torah, il le reçut uniquement dans sa forme extérieure, en tant que jour d'un niveau spirituel supérieur aux autres jours de la semaine.
Le "signe" à l'intérieur d'eux-mêmes, la nechama yetéra qui se trouve en chaque juif le Shabbat, ne leur fut accordé qu'après le don de la Torah.
[...]

Le "signe" de Shabbat, à la différence des 2 autres signes, est une marque qu'il laisse sur l'âme.
Shabbat représente notre alliance avec Hachem parce que nous détournons notre attention du mauvais penchant et préparons une résidence pour la Présence Divine (Chékhina), en faisant de nous-mêmes des réceptacles appropriés pour accueillir l'âme supplémentaire (néchama yétéra).

Même après avoir reçu la néchama yétéra, nous pouvons nous élever davantage et la recevoir à des niveaux supérieurs. Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsaddik - Choftim par.7) enseigne que la néchama yétéra est composée de nombreux niveaux ; chaque personne reçoit cette néchama à un certain niveau, selon le degré de spiritualité qu'elle est capable de recevoir.
Etant donné que l'essence même du signe de Shabbat est quelque chose de privé et d'intérieur, il convenait à ce signe d'être transmis en privé.

[en effet selon la guémara (Bétsa 16a) : "Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi Chimon ben Yo'haï : chaque mitsva que D. a donnée aux Bné Israël, Il l'a donnée en public, à l'exception du Shabbat qu'Il leur a donné en privé, comme il est écrit : 'Entre Moi et les Bné Israël, ce sera un signe éternel' (Ki Tissa 31,17)" ]

"Hachem ... marche avec toi, Il ne te lâchera pas ni t'abandonnera" (Vayélé'h 31,6)

-> Rachi s'arrête sur la redondance du verset : "Il ne te lâchera pas ni ne t'abandonnera". Quelle différence y a-t-il entre ces 2 termes?
Il explique que la Torah veut ici nous dire qu'Hachem ne te laissera pas avoir de relâchement pour ne pas être abandonné par Lui. Le verset vient enseigner que c'est l'homme lui-même qui provoque qu'Hachem l'abandonne, par le fait qu'il relâche son attachement à Hachem.

-> Le rav Shlomo Wolbe relève que ce verset dévoile ici un secret très profond.
Au moment où un homme ressent qu'Hachem l'a abandonné, quand il sent que sa vie n'a pas de sens, que trop d'épreuves et de difficultés l'entourent (que D. Préserve) sans qu'il ne voie d'issue, c'est qu'en fait de son côté il a malheureusement lâché quelque peu son attachement avec Hachem. C'est qu'il a un peu baissé les bras dans son Service d'Hachem et dans sa confiance en Lui.
Car en réalité Hachem dispense ses bienfaits constamment. Même quand l'homme connaît des difficultés, Hachem est avec lui et l'aide à s'en sortir.
Il lui envoie des embûches et épreuves pour l'aider à grandir et à se dépasser pour se parfaire encore plus, ce qui est le véritable bien.

Quand un homme reste attaché inconditionnellement à son Créateur, qu'il place son espoir en Lui et fait confiance au fait qu'Il cherche son bien et qu'Il va l'aider à s'en sortir, pour accéder à un plus grand bien, alors il aura les forces de tout traverser. Car il s'appuiera constamment sur Lui, il sentira la Présence Divine, Son aide et même Sa Bonté, même dans les moments plus difficiles.
Quoi qu'il en soit, Il ne se sentira jamais abandonné.

Mais quand un homme se sépare d'Hachem et lâche un peu sa confiance et son investissement dans la pratique de la Torah, c'est dans un tel contexte qu'il pourra se sentir abandonné.
Mais en réalité, même dans ce cas Hachem continuera à l'aider. Seulement, lui ne pourra pas le voir et le ressentir, car il a lâché la main de Son Créateur.
Le conseil est donc de se renforcer dans sa confiance en Hachem et dans Son Service. Et alors, il pourra ressentir tout d'un coup qu'en fait Hachem ne l'a pas abandonné.

La paracha de Noa'h est lue habituellement au début du mois de ‘Hechvan, mois où commença le Déluge (voir Rachi sur Noa'h 7,11).
Le mois de ‘Hechvan présente la particularité de ne comporter aucune solennité, laissant ainsi apparaitre un certain de vide de lumière en comparaison avec le mois de Tichri qui le précède, un mois "rassasié de fêtes joyeuses".
Le "Déluge" allégorique (les préoccupations de la vie quotidienne) commence donc lui aussi en ‘Hechvan. Au cours du mois de Tichri, nous passons la plupart de notre temps dans «l’arche» des fêtes solennelles (Roch HaChana et Yom Kippour) et des fêtes joyeuses (Souccot et Sim’hat Thora). C’est seulement le mois suivant, ‘Hechvan, que nous retournons à la vie ordinaire.
Bien que cette transition apparaisse comme une régression spirituelle, la vie ordinaire que nous reprenons en 'Hechvan comporte en fait un avantage en ce que nous répandons toutes les lumières de Tichri dans les différentes composantes du monde profane, bâtissant ainsi une Demeure au divin.
C’est ainsi que nous pouvons comprendre l’enseignement du midrache (Yalkout Chimoni Méla'him 184) selon lequel, le 3e Temple (la résidence de D. sur terre) sera inauguré au mois de 'Hechvan.

[issu d'un dvar Torah du Collel de Sarcelles (Noa'h 5783)]