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"Haran, père de Milka et père de Yiska" (Noa'h 11,29)

Rachi explique que Yiska, c'est un autre nom que portait Sarah. En effet, Yiska signifie "voir", on l'appelait ainsi, car elle avait un regard inspiré par l'esprit prophétique. La seule fois que la Torah appelle Sarah par ce nom de Yiska c'est dans ce verset. C'est que c'était par ce nom qu'on l'appelait dans sa maison paternelle, avant de partir pour Canaan.
Ainsi pourquoi la Torah a-t-elle autant tenu à mentionner ce nom?

-> Le rav Zeidel Epstein explique que la Torah veut nous montrer une différence notoire entre la vision de la Torah et la vision profane, celle des autres nations. Dans la maison de son père, Sarah était appelée Yiska, celle qui a un regard prophétique et inspiré. Car c'est cela qui les a impressionné. Un non-Juif est souvent impressionné par les forces surnaturelles qu'un homme peut avoir. S'il connaît le futur ou réalise des miracles, les gens le considéreront d'emblée comme un être supérieur, impressionnant, qu'il convient d'aduler.
Mais en réalité, cela n'impressionne absolument pas la Torah, qui préfère appeler notre matriarche par le nom de Sarah, "celle qui règne", qui domine son penchant, qui maîtrise ses envies, et sait être reine sur elle-même. La seule chose qui compte pour la Torah, c'est combien un homme est maître de lui-même pour diriger sa vie en conformité avec la Volonté Divine, même s'il doit pour cela maîtriser son coeur et aller à l'encontre de ses tendances naturelles.
En revanche, le fait qu'une personne ait des dons particuliers, hors du commun et surnaturels, cela n'a pas en soi de la valeur d'après la Torah, qui a un regard profond et authentique sur les choses. Seules les personnes plutôt superficielles en sont subjuguées.

"Noa'h était un homme Juste intègre dans ses générations" (Noa'h 6,9)

Rachi rapporte 2 explications. La première fait l'éloge de Noa'h qui a su rester Juste (tsadik) parmi des hommes
impies (réchaïm). Encore plus aurait-il été grand parmi des hommes Justes. La seconde explication dit au contraire que toute sa grandeur n'est que relative à sa génération qui étaie impie. Mais, s'il avait vécu dans la génération d'Avraham, il n'aurait eu aucune valeur.
=> Comment comprendre que le même verset appelle des commentaires aussi opposés? Et surtout, puisqu'il est possible de voir les choses positivement, pourquoi chercher à interpréter négativement?

-> Le rav Its'hak Blazer explique qu'en réalité les 2 explications se complètent et n'en forment qu'une seule. En effet, Hachem ne considère pas la valeur des bonnes actions en fonction de leur quantité, mais en fonction des efforts et de la difficulté pour les réaliser.
Ainsi, un homme qui accomplit peu de mitsvot mais en surmontant de grandes difficultés, pourra surpasser un autre qui en accomplit énormément, mais sans difficultés. Certes, dans l'absolu, Noa'h n'était pas si grand que cela et effectivement, il faisait bien moins de bonnes actions qu'Avraham. Il était insignifiant devant lui.
Comme il était freiné par une génération de fauteurs, aussi il est clair que s'il avait vécu parmi des hommes Justes, qui l'auraient encouragé, il aurait été encore plus grand et aurait accompli bien plus de bonnes actions. Mais à présent, où il ne vivait pas dans la génération d'Avraham, mais avec des impies, dans ces conditions, sa grandeur fut extraordinaire, et même par comparaison à Avraham. En effet, le fait que Noa'h fut entouré d'impies, il lui fut donc extrêmement difficile de ne pas se laisser influencer, au point que même le niveau limité qu'il a atteint avait une valeur extraordinaire. Car il a dû lutter et résister à sa génération pour rester Juste.
Et cela a une valeur inimaginable, même par comparaison avec Avraham. Mais s'il avait vécu avec Avraham qui l'aurait encouragé et aurait eu une grande influence sur lui, alors cela aurait rendu son travail bien plus facile et alors sa grandeur aurait était insignifiante.

Le niveau spirituel de notre génération est certes insignifiant par rapport aux premières générations. Malgré tout, nous ne devons pas nous en attrister, car le petit niveau que nous atteignons est obtenu par des efforts, du fait de l'environnement profane, empli de tentations et d'obscurité. Aussi, nos petites mitsvot et nos faibles mérites sont considérés par Hachem comme grandioses.
Comme le disait le Arizal, une toute petite Mitsva que nous accomplissons dans de telles générations d'obscurité, valent largement de très grandes mitsvot réalisées par les Justes des anciennes générations, quand la lumière spirituelle était bien plus claire et que le Service d'Hachem était plus simple.

-> b'h, voir à ce sujet : L'incroyable grandeur de chaque juif à notre génération : https://todahm.com/2022/02/08/la-grandeur-de-chaque-juif-a-notre-generation

"Leur face était retournée et la nudité de leur père, ils n'ont pas vu" (Noa'h 9,23)

=> Apparemment, il semble y avoir là une certaine redondance. Quand la Torah dit que Chem et Yafet s'approchèrent de leur père en tournant leur face, cela implique donc déjà qu'ils ne virent pas sa nudité!

-> Le rabbi de Loubavitch explique qu'en fait, la Torah ne vient pas seulement dire qu'ils n'ont pas vu la nudité de Noa'h, physiquement parlant. Car cela est effectivement suggéré par le fait qu'ils tournèrent leur visage. Mais la Torah vient ajouter par là que même dans leur coeur et en leur for intérieur, ils n'ont pas vu sa nudité.
Cela signifie qu'ils n'ont eu aucun jugement négatif ni aucune pensée de mépris ou de manque de respect vis-à-vis de leur père qui s'était dénudé. A l'intérieur de leur coeur non plus ils n'ont pas vu sa nudité. Et c'est pourquoi, ils étaient à même de corriger la situation et couvrir leur père, rétablissant de cette façon son honneur.

Parfois, il peut arriver que se présente à nous une situation où un juif commet une certaine faute. Et là, il peut nous arriver d'en ressentir une certaine colère ou encore un certain mépris en son encontre. En tout cas, on ne peut souvent s'empêcher de concevoir un quelconque jugement négatif. Et, rempli de cette émotion, on tente de rétablir la situation en réprimandant la personne en question ou encore en réagissant pour l'empêcher de continuer. On a alors le sentiment d'avoir fait son devoir.
La Torah nous apprend ici que lorsque l'on doit corriger quelqu'un, il ne faut pas "voir" sa faute. On doit avoir des sentiments d'amour et de peine pour ce juif qui est dans la faute et ressentir le besoin de l'écarter de ce mauvais comportement qui lui est néfaste, en vue de lui faire du bien.
L'essentiel de la démarche doit être de l'aider à réparer, et non pas de le juger d'une quelconque façon que ce soit. C'est uniquement de cette façon que notre acte sera réellement valable et efficace.
Nos Sages nous apprennent que si on a un certain jugement négatif face à un juif qui commet une faute, cela indique que dans le fond, on a soi-même quelque part cette même faille. Hachem nous présente donc cette scène pour que l'on identifie cette faiblesse qui est en nous et que l'on tente de la corriger, plus que pour corriger son prochain.
Mais si on ne voit pas l'homme qui transgresse avec un regard négatif, mais que l'on ne voit que son bien et son intérêt, mû uniquement par le désir de l'aider à rectifier et s'améliorer, alors cela indique qu'effectivement, Hachem nous présente cette situation pour aider ce juif à réparer et à corriger.

Notre monde est bâti sur la bonté

+++ Notre monde est bâti sur la bonté :

"Au commencement, Elokim créa les cieux et la terre" (Béréchit 1,1)

-> Selon Rachi : "Il n'est pas dit "Hachem créa" (ce qui suggérerait l'attribut Divin de bonté), car Hachem pensa d'abord créer le monde selon l'attribut de rigueur (et c'est pourquoi c'est le Nom Elokim, Nom Divin suggérant la rigueur, qui est utilisé). Il vit alors que le monde ne pourrait subsister, et il fit précéder l'attribut de miséricorde qu'Il associa à la mesure de rigueur. Et c'est ce qui est écrit : "Le jour où Hachem Elokim fit les cieux et la terre." (Béréchit 2,4)"

-> Le Zéra Chimchon pose la question suivante : si Hachem avait créé le monde avec l'attribut de rigueur uniquement, sans lui associer la miséricorde, dès qu'un homme aurait fauté, il aurait été puni immédiatement avec toute la sévérité requise (puisque D. n’aurait pas du tout usé de Son attribut de miséricorde). Dès lors, toutes les autres créatures du monde auraient craint de fauter voyant comment Hachem punit une transgression de Sa volonté, et par crainte de la Justice Divine, tous auraient accompli Sa volonté.
D'après cela, il est très étonnant que nos Sages affirment que le monde ne peut pas subsister uniquement avec l'attribut de rigueur. Car au contraire, c’est cet attribut qui, en faisant craindre à l’homme de fauter et en le poussant à accomplir la volonté Divine, maintient l’existence du monde.
Et, pour reprendre l'expression du Zéra Chimchon : "Si tous avaient été des tsadikim, pourquoi le monde n'aurait-il pas pu subsister?"

Pour y répondre, celui-ci rapporte la première michna des Pirké Avot : "Le monde repose sur 3 choses : sur la Torah, sur le Service, et sur la bienfaisance."
Or, la meilleure façon de prodiguer la bienfaisance est de prendre modèle sur le comportement Divin, comme nos Sages (guémara Shabbat 133b) nous l'enseignent : "Tout comme Il est miséricordieux et fait grâce, toi aussi sois miséricordieux et fais grâce".
Dès lors, en y réfléchissant bien, si Hachem avait dirigé le monde selon la stricte justice, tous auraient pris pour exemple la conduite Divine et se seraient comportés également suivant la mesure de rigueur. Personne n'aurait fait preuve de bienfaisance, personne n'aurait été prêt à renoncer à son droit légitime.
Par conséquent, tous auraient semblé être de grands tsadikim par rapport à Hachem et de grands fauteurs envers autrui. Un tel monde ne mérite pas de subsister, car le monde se maintient grâce à la bienfaisance.
C'est pourquoi Hachem associa à la Création l'attribut de miséricorde afin que chacun apprenne de Lui à se comporter avec miséricorde envers son prochain.

Il est ainsi tout à fait édifiant de constater à quel point Hachem désire que l'homme se comporte avec mansuétude. En effet, Il renonça (si l'on peut dire) à son propre honneur puisqu’en associant la miséricorde à la création, il savait parfaitement que la crainte à Son égard s’en verrait diminuée et le nombre de fauteurs accru.
Malgré tout, cela valait la peine à Ses yeux afin que l'homme apprenne à être bon envers son prochain. Car sans bonté, le monde ne pourrait subsister.
Même si tous se comportaient comme de grands tsadikim concernant leurs devoirs envers Hachem, puisque "le monde est bâti sur la bonté" (olam 'hessed yibané - עולם חסד יבנה - Téhilim 89,3), seul l'attribut de bonté est garant du maintien du monde à l'échelle collective comme au niveau de l'individu.

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-> Le rav Yé'hezkel Abramsky aperçut, une fois, alors qu'il marchait dans la rue, une petite fille qui se tenait au bord du trottoir et se lamentait amèrement en pleurant à chaudes larmes. Il s'approcha d'elle et lui demanda : "Quels sont ces pleurs que j'entends?
Elle répondit : "Ma copine m'a fait honte en disant que ma robe n'était pas belle!"
Le rav Abramsky ajusta ses lunettes et fit semblant de l'observer. Il lui dit : "Cours vite chez ta maman et dis-lui de ma part que ta robe est très jolie!"
Sur le champ, toute trace de tristesse disparut du visage de l'enfant. Elle courut annoncer à sa mère ce que le rav avait dit et tout rentra dans l'ordre.

Par la suite, Rav Yé'hézkel relata l'épisode à ses proches en leur disant : « J'ai eu le mérite d'accomplir le commandement de ''s'attacher aux vertus d'Hachem" : de même que Hachem "essuie les larmes de tous les visages" (Yéchayahou 25,8), toi aussi, essuie les larmes de tous les visages d'Israël!"

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-> "Hachem Elokim l'envoya du Gan Eden afin de travailler la terre de laquelle il avait été tiré. Il chassa l'homme et posta des chérubins à l'Est du gan Eden" (Béréchit 3,23-24)

-> Le 'Hatam Sofer demande à propos de ces versets pourquoi il est écrit au début "Il l'envoya" et ensuite "Il le chassa".
Il y répond en expliquant, qu'après la faute, Hachem voulut chasser l’homme "de peur qu'il étende sa main et cueille le fruit de l'arbre de vie et qu'il vive à tout jamais" (Béréchit 3,22).
Néanmoins, Hachem ne voulut pas l'humilier. C'est pourquoi Il l'envoya en premier lieu à l'extérieur du Gan Eden afin de travailler la terre, et lorsqu'il en sortit, les portes se refermèrent derrière lui, et Hachem plaça des chérubins pour en garder l'accès.
De cette manière, l'humiliation ne fut pas autant dévoilée (puisqu'Hachem ne lui a jamais dit : ''Sors!'', mais seulement, après qu'il fut sorti, il ne put plus y retourner).

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-> "et le petit luminaire pour régner la nuit, et aussi les étoiles" (Béréchit 1,16)

-> Rachi expliquer : "Puisqu'Il (Hachem) réduisit la lune [après qu'elle eut protesté que 2 rois (elle et le soleil) ne peuvent régner avec la même couronne], Il lui agrandit son armée (en lui associant les étoiles) afin de la consoler."

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Cela vient nous enseigner un principe fondamental : même lorsqu'il est nécessaire de ''remettre quelqu'un en place'', en lui faisant un reproche ou en le punissant, il incombe en même temps de le consoler et de le rassurer.
Cela nous permet de comprendre pourquoi les juifs sont comparés aux étoiles (midrach Esther Rabba 7,11) : en effet, de même que les étoiles ne furent créées que pour consoler la lune, le rôle essentiel du peuple d’Israël est de prodiguer du bien à autrui en le consolant et en le rassurant.

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-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 8,8) rapporte que les anges de vérité étaient contre la création de l’homme car il ment [il est koulo chéker]. Les anges du Shalom (paix) étaient contre la création de l’homme car il se dispute, [il est koulo Ktata].
Mais les anges de bonté (mala'hé 'hessed) ont plaidé en faveur de l’homme. [ils doivent être créés car ils vont faire des actes de bonté!]
Ils ont donc su percevoir que la création de l’homme le prédispose à se tourner vers les autres.
En d’autres termes, l’homme n’a été créé que pour l’autre : que ce soit pour Hachem ou pour son prochain et la chose est ancrée dans sa nature.
[le monde n'existe que pour que nous puissions témoigner de la bonté!]

-> Hachem a dit aux juifs : Qu'est-ce que Je vous demande? Si ce n'est que vous vous aimez les uns les autres et que vous vous honorez les uns les autres".
[Tana déBé Eliyahou rabba 28]

-> Dans sa création, l’homme a comme ultime but de servir aux autres : "l’homme n’a été créé que pour aider les autres" [rav 'Haïm de Volozhin - rapporté par son fils dans l'introduction au Néfech ha'Haïm]

-> Nos Sages (guémara Sota 14a) enseigne : "La Torah débute par un acte de bonté (lorsque Hachem donna des peaux à Adam et ‘Hava pour se couvrir) et se termine par un acte de bonté (lorsqu’Hachem Lui-même procéda à l’enterrement de Moché).
Le Gaon de Vilna explique que lorsque nous voulons savoir de quoi parle un livre, nous lisons le début et la fin, et alors on a une idée du thème de base du livre.
La Torah commence par du 'hessed et se finit par du 'hessed. Ainsi, nous savons que le 'hesséd (bonté) est le thème principal de la Torah.
En ce sens, dans une lettre à sa femme, le Gaon de Vilna écrit : "car c'est l'essentiel de la Torah : rendre autrui joyeux [de façon cashère]" (ouvazé rov aTorah léchaméa'h aadam).

-> Dans la Torah, il n'y a pas une lettre en trop. Or, le mot : 'hessed (bonté) apparaît 245 fois dans la Torah, ce qui témoigne de son importance.

-> b'h, pour poursuivre ce sujet : L'essentiel de la Torah : aime ton prochain! : https://todahm.com/2021/04/25/lessentiel-de-la-torah-aime-ton-prochain

L’importance de sanctifier le début d’une chose

+ "Tout va d'après le commencement" = l'importance de sanctifier le début d'une chose :

"Noa'h, homme de la terre, commença par planter une vigne" (Noa'h 9,20)

-> Le Sforno commente :
"Il commença par une action inconvenable, et c'est pour cela qu'il en découla des actes répréhensibles. Car une petite déviation au début en entraîne une grande à la fin, comme cela se produit dans les sciences lorsqu'elles partent d'une erreur au commencement."

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+ "Et Caïn travaillait la terre. Ce fut au terme des jours, Caïn apporta du produit de la terre en offrande à Hachem. Et Evel, lui aussi, apporta les premiers-nés de son menu bétail et de leurs graisses. Hachem se montra favorable à Evel et à son offrande, mais à Caïn et à son offrande, Il ne fut pas favorable.
Caïn en fut très affligé et son visage fut abattu. Hachem lui dit : "Pourquoi es-tu affligé et pourquoi ton visage est-il abattu? Si tu t'améliores, tu pourras te relever, sinon, le péché est tapi à ta porte ; il aspire à t'atteindre, mais toi, sache le dominer!"" (Béréchit 4,2-7)

-> Le Divré Chmouël enseigne :
Nos tsadikim expliquent allusivement le verset : "Sanctifie-Moi tout premier-né" (Bo 13,2), en disant que l'essentiel du travail de l'homme consiste à sanctifier les "prémices" [c'est en cela que réside d'ailleurs, tout le thème du premier-né qui constitue les prémices de toutes les naissances].
Et cela inclut également les prémices de la journée, car selon la manière dont celle-ci débute, elle se poursuivra. C'est pour cette raison que nos Sages ont institué de réciter la louange "Modé Ani", dès le moment où l'on se réveille, avant même de poser le pied par terre, afin que la première occupation de l'homme au début de la journée, soit la sainteté.
[autre exemple : en ce sens, certains sages actuels disent qu'une ségoula pour avoir une bonne journée est de ne pas regarder son téléphone avant notre prière du matin à Hachem (même si naturellement nous avons très envie de le faire). (grâce à cela nous ancrons pour le restant de la journée que l'essentiel de notre vie est de servir Hachem (et pas les pulsions de notre égo (c'est bon Hachem, moi je gère tout seul ma vie!), la curiosité de voir les derniers messages, dernières nouvelles, ... ]
C'est pour cela qu'il est écrit : "Le péché est tapi à ta porte", car ce que le yétser ara recherche est "la porte", à savoir faire trébucher l'homme au seuil de sa journée, de même qu’au début de toute chose sainte, car grâce à cela, il a son emprise sur tout le reste de la journée.
C'est donc précisément à ce niveau que : "toi, sache le dominer!", car si tu t'efforces de bien commencer, tu seras en mesure de dominer ton yétser ara.

C'est en cela que se distinguent Caïn et Evel :
- Evel apporta en offrande les prémices, ce qui suggère qu'il consacrait le début de sa journée et partant, la suite de sa journée, au service d'Hachem. Dès lors, sa prière était intègre, pure et la meilleure qui soit, et c'est pourquoi : "Hachem se montra favorable à Evel et à son offrande", et accepta son sacrifice.
- En revanche, Caïn travaillait la terre : sa première préoccupation de la journée était le travail de la terre, et seulement au terme des jours, à savoir à la fin de ses journées, il allait prier. Cependant, comme sa journée commençait par le produit de la terre, sa prière également était mêlée du "produit de la terre", et c'est pour cela qu'Hachem ne fut pas favorable à son offrande.

Le Divré Chmouël conclut :
"Il en est ainsi dans toutes les générations : il existe 2 perspectives de l'existence, celle de Caïn et celle de Evel. Si l'homme consacre les "prémices" de sa journée, c'est-à-dire le début du jour, aux choses matérielles, il en sera de même pour tout le reste de sa journée. Et même lorsqu'il ira ensuite prier, sa prière sera empreinte du "produit de la terre", et troublée par des pensées matérielles, comme l'expérience le prouve.
Mais, lorsqu'il réserve le meilleur et le début de sa journée au service d'Hachem, par l'étude de la Torah et par la prière
(chacun suivant ses possibilités), même lorsqu'il ira ensuite vaquer à ses affaires avec intégrité, il ne s'y plongera pas corps et âme, et elles seront aussi considérées comme de la Torah."

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+ "Chem et Yéfét prirent la couverture, la déployèrent sur leurs épaules, et, marchant à reculons, couvrirent la nudité de leur père, mais ne la virent point, leur visage étant retourné" (Noa'h 9,23)

-> Rachi commente : "Chem a accomplit la mitswa avec plus d’empressement que Yéfét. C’est pourquoi ses descendants mériteront un jour de porter [comme "couverture"] le talith avec ses tsitsit. Quant à ceux de Yéfét, ils mériteront de recevoir une sépulture digne."

-> Le rav Yéhochoua Alt commente :
Chem a donc reçu cela [la mitsva des tsitsit] parce que c’est l’une des 1ères mitsvot avec laquelle un père éduque son enfant. De plus, c’est aussi l’une des 1ères mitsvot faites le matin.
Cela contraste avec Yéfét, qui a attendu, recevant ainsi la mitsva de l’enterrement, la dernière mitsva.
Nous voyons à partir de là combien il est important de mettre l’accent sur le début d’une chose, que ce soit le début de la journée, le Séder, la téfila ou tout autre commencement.
De même, la 1ère bénédiction de la Amida exige la kavana.

"Hachem dit à Avram : "Pars de ta terre, de ton lieu natal, et de ta maison paternelle vers la terre que Je te montrerai!"" (Lé'h Lé'ha 12,1)

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Ce verset vient suggérer qu'Hachem s'adresse à chacun pour lui dire : quitte tes pensées préconçues selon lesquelles le monde est conduit par la nature.
- "Quitte ta terre" = ta vision de la vie selon laquelle tout dépend de la qualité de la terre, car Hachem est en mesure de faire sortir des fruits d'une terre, qu’elle soit salée et impropre à l'ensemencement, si toutefois, tu pries Hachem et que tu diriges ton coeur vers Lui.
- De même, "quitte ton lieu natal" = cesse de penser que tout dépend de l'astrologie et du mois où tu es né.
- Puis, la Torah ajoute : "Quitte ta maison paternelle" = cesse également de penser que la santé du corps et les vertus de l'âme sont héréditaires, car Hachem possède la force de modifier à sa guise l'ordre naturel du monde entier.

Dès lors, il n'y a plus de place pour le découragement/désespoir et le renoncement sous prétexte que "c'est l'étoile sous laquelle je suis placé et il est impossible de la combattre!", ou d'autres arguments du même ordre.
Car grâce à la prière, Hachem élèvera l'homme au-dessus de "l'étoile" sous laquelle il est né, au-dessus du caractère qu'il aurait hérité de sa maison paternelle, au-dessus des influences qui proviennent de la terre où il habite, et la délivrance d'Hachem n'a pas de limite.

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-> De son côté, le Agra déKalla explique ainsi ce verset :
"Hachem dit à Avram" (וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל אַבְרָם) = le nom אברם est composé des initiales de la phrase : רבות מחשבות בלב איש (rabot ma'hachavot bélev ich - "Nombreuses sont les pensées dans le coeur de l'homme"), car Hachem dit (suite
du verset) : "lé'h lé'ha méartsé'ha" (Pars de ta terre - לך לך מארצך), voulant ainsi suggérer à l'homme de quitter les préoccupations terrestres auxquelles il est attaché par amour de l'argent et des plaisirs et de ne plus autant investir ses pensées à cette quête continuelle.
Car il ne pourra pas le moins du monde les augmenter, mais, au contraire, seulement "él aarets acher ar'éka (Vers la terre que Je te montrerai - אל הארץ אשר אראך), suggérant que Hachem suscitera Lui-même les moyens par lesquels il subviendra à ses besoins.

-> Le Agra déKalla développe ce sujet :
L’homme qui est convaincu que sa subsistance provient de la force de son poignet ou la multiplication de ses efforts personnels ... serait surnommé "idolâtre dans la pureté" (Cf. guémara Avoda Zara 8a), parce qu'il se repose sur l'une des causes qui se présentent à lui. [plutôt que Hachem]
Une telle attitude conduit l'homme à se détacher du Service d'Hachem, car il laisse constamment ses pensées aller vers les vanités du monde, lorsqu’il réfléchit aux divers moyens de trouver sa subsistance et de subvenir à ses besoins.
Celui qui, au contraire, se repose entièrement sur Hachem, vit tranquillement, l'esprit serein ... Car il conçoit dans son esprit que les idées qu'il met en oeuvre ne lui ajouteront rien, mais que seul le décret Divin s'appliquera. Dès lors, il fera disparaître de son coeur les inquiétudes au sujet du matériel.
C'est ce que le roi Chlomo déclare : "Nombreuses sont les conceptions dans le cœur de l'homme (רבות מחשבות בלב איש) ; mais c'est le dessein d'Hachem qui l'emporte" (Michlé 19,21) = à savoir que l'homme, dans son ineptie, investit de nombreuses pensées pour mettre en oeuvre les moyens d'assouvir son désir de richesse et d'honneurs. Mais c'est en vain qu'il se fatigue, parce que ses efforts ne lui ajouteront ni ne lui diminueront en rien (ses gains), mais c'est seulement "le dessin d'Hachem qui l'emporte" (ועצת ה׳ היא תקום), grâce au moyen, grand ou petit, que le Créateur aura Lui-seul, choisi.

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-> Lé'h Lé'ha = l'essentiel du verset "Pars pour toi" nous apprend que le juif doit toujours être dans le mouvement, prêt à avancer et à s'élever pour se parfaire dans les commandements divins.
Ainsi, lorsque l'homme tend vers la perfection du service divin, il est automatiquement aspiré vers l'avant, et s'élève de niveau en niveau.
[Tsor ha'Haïm]

Les bikourim = avoir conscience de la grandeur de chaque juif

+ Les bikourim = avoir conscience de la grandeur de chaque juif :

-> La Michna (Bikourim 3,3) enseigne que lorsque ceux qui apportaient leurs prémices (bikourim) arrivaient à proximité de Jérusalem, ses habitants envoyaient alors une procession afin de parer les prémices de toutes sortes d'ornements. Les gens importants sortaient alors afin d’accueillir les arrivants suivant leur rang, et tous les artisans de Jérusalem se tenaient devant les pèlerins et demandaient de leurs nouvelles ("Frères de tel endroit, êtes-vous en paix ?", disaient-ils).

-> Le Yisma'h Israël demande : pourquoi accordait-on autant d'honneurs à ceux qui apportaient leurs prémices?
Et il répond de la manière suivante :
"Car grâce à cette mitsva chacun pouvait être témoin de la bonté d'Hachem. Car même une 'petite' mitsva qu'un paysan accomplissait dans son champ, ne serait-ce qu’en pensée en songeant à la toute jeune figue fraîchement sortie pour la consacrer à Hachem, avait une importance telle pour Hachem qu'Il ordonnait au juif qui apportait ces prémices de sa terre au Temple, de lire devant le Cohen un passage de la Torah marquant sa reconnaissance.
C'est pourquoi l'accueil des arrivants se faisait en ''grande pompe'', afin de montrer que la mitsva la plus 'simple' du juif le plus simple, qu'il accomplissait de la manière la plus simple possible (par une simple pensée), était agréée par Hachem avec amour et miséricorde, et que tous les anges du Ciel ornaient cette mitsva de plusieurs couronnes.
Chacun pourra y puiser un réconfort, car quelle que soit sa situation, s'il avait mérité de n'accomplir qu'une seule mitsva et de n’avoir qu'une seule bonne pensée au cours de toute son existence, cela aurait néanmoins valu la peine qu'il vienne dans ce monde."

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
cela signifie que, dans cette période [d'Elloul] où Hachem nous appelle au réveil spirituel et au repentir, il peut arriver à l'homme de penser à tort : "Pourquoi commencerais-je à travailler sur moi-même et à me rapprocher? De toute façon, je n'arriverai jamais au sommet!"
La réponse à cette (fausse) question est que la moindre petite action qu'un homme accomplit en l'honneur d'Hachem, suivant son niveau personnel, est considérée dans le Ciel comme un acte d'une immense envergure.
Et petit à petit, il méritera de parvenir au but souhaité.

"Hachem t’a glorifié à son tour en te conviant à être Son Peuple privilégié ... Il veut que tu deviennes la première de toutes les Nations qu’Il a faites, pour la louange, pour le nom et pour la splendeur ; et pour que tu sois un Peuple consacré à Hachem, ton D., comme il l’a déclaré" (Ki Tavo 26,18-19).

-> Le Baal HaTourim explique ainsi l’expression : "pour la louange, pour le nom et pour la splendeur" = "Autant que les juifs louent et glorifient le Nom, autant cela sera splendeur pour eux".
Ainsi, cite-t-il la guémara (Méguila 15b) : Dans le futur, Hachem sera une couronne sur la tête de chaque tsadik, comme il est dit : ‘En ce jour, Hachem sera une couronne de gloire et un splendide diadème’ (Yéchayahou 28, 5)."
Le Baal Hatourim explique alors : "Cette couronne par laquelle ils ont couronné Hachem lors de leurs prières, leur reviendra sur eux. En revanche, celui qui prononce des paroles profanes à la synagogue, verra son corps entouré de ronces."

Elloul = inverser la rigueur Divine en miséricorde absolue

+++ Elloul : inverser la rigueur Divine en miséricorde absolue :

"Elle se dépouillera de son vêtement de captive, elle demeurera dans ta maison, et pleurera son père et sa mère un mois entier" (Ki Tétsé 21,13)

-> Le Zohar ('Hadach 72b) commente ce verset au sujet de la téchouva : "Elle pleurera son père et sa mère un mois entier" = c'est le mois d'Elloul où Moché est monté sur la montagne pour demander miséricorde devant Hachem.

-> Le rav 'Haïm Vital (Ets Ha Daat) explique ce commentaire du Zohar de la manière suivante :
"Le temps le plus propice où cette téchouva est acceptée est le mois d'Elloul qui est appelé "le mois des jours redoutables".
Car alors ta prière est entendue et les portes du repentir sont grandes ouvertes, comme il est écrit : "Invoquez-Le lorsqu'Il est proche."
C'est le sens profond de l'allégorie : "ani lédodi védodi li" (Je suis à mon Bien-aimé et mon Bien-aimé est à moi - ודודי לדודי אני לי), dont les initiales forment le mot : Elloul (אלול), car alors Hachem devient proche et s’éprend d'amour pour l'homme qui se repent."

-> Le Gaon de Vilna commente le verset : "Je restai prosterné devant Hachem pendant 40 jours et 40 nuits" (Ekev 9,25). Il explique qu'il s'agit des 40 jours entre Roch 'Hodèch Elloul et Yom Kippour durant lesquels Moché ne fit rien d'autre que de se répandre en prières pour intercéder en faveur des Bné Israël.
Le Gaon de Vilna ajoute : c'est pour cela que ces 40 jours furent institués comme jours de prières et de supplications, et qu'à Yom Kippour, Hachem agréa leur repentir.

-> Le Chaar Hamélekh (1,5) explique le thème des 40 jours à l'aide de l'enseignement de nos Sages (guémara Béra'hot 60a) selon lequel : "Pendant les 40 jours de la formation du fœtus, les parents peuvent prier pour que ce soit un garçon", car il est encore possible de le transformer (grâce à la
prière) d'une fille en garçon.
Ces 40 jours entre le début d'Elloul et Yom Kippour, eux aussi, sont assimilés aux jours de "formation du fœtus" de l'année prochaine. L'homme est alors encore en mesure de solliciter la miséricorde Divine afin d'inverser "l'attribut féminin" qui représente (dans la kabbale) la Midat Ha Dine, la rigueur, en "attribut masculin" qui symbolise l'émanation de la miséricorde absolue.

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Le bon sens exige qu'au lieu de se fatiguer et de travailler difficilement pour sa subsistance durant toute l'année, ce qui de toutes façons ne changera rien, il est préférable d'investir tous ses efforts (en lisant
des Téhilim, en priant, ...) durant tous ces jours et de se préparer ainsi à l'approche du ''Yom Hadine Hagadol'' (le grand jour du jugement : Roch Hachana), où le lot de chaque créature sera fixé.
[par exemple, le Rachab de Loubavitch déclara un jour : "La saison du mois de Elloul, c'est le livre des Téhilim!"]
Grâce à cette préparation, l’homme pourra récolter de confortables bénéfices pendant toute l'année qui s'annonce. Il ne s'agit d'ailleurs pas seulement de sa subsistance, mais de tous les domaines de l'existence.
Combien un homme peut-il influencer sur sa situation en investissant toute son énergie et toutes ses forces à prier convenablement pendant cette période, et combien il s'épargnera ainsi de tracas et d'efforts superflus durant toute l'année à venir!

-> Selon le Maguid de Douvno :
Il y a celui qui se prépare durant tout le mois d'Elloul, jusqu’à Roch Hachana, qui multiplie les efforts pour se repentir, qui supplie de sortir méritant du jugement. Dès lors, le moment venu, il suscite la miséricorde d'Hachem et il est légitime que l'on ait pitié de lui.
A l'inverse, certains traversent tout le mois d'Elloul sans aucune préparation convenable. Et lorsqu'arrive Roch Hachana, ils se souviennent brusquement de demander miséricorde car "juste" maintenant, ils ont rendez-vous avec le Roi et ouvrent largement leur bouche pour prier!

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2018/10/10/7412-2

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-> En parlant de la femme captive qui est prise pendant la guerre, le verset dit : "Elle doit pleurer son père et sa mère pendant un mois" (Ki Tétsé 21,13).

-> Le Zohar ('Hadach - Ki Tétsé) commente : "un mois" = cela fait référence au mois d'Elloul.

Quel est le lien entre ce verset et le mois d'Elloul?
Le Arizal (Séfer haLikoutim - Ki Tétsé) explique que le "père" dont il est question dans ce verset est Hachem, et la "mère" est le peuple juif.
La Torah enseigne ici que nous devrions pleurer des larmes de joie pendant le mois d'Elloul en raison du grand amour qu'Hachem nous témoigne, le peuple juif, pendant Elloul, ce qui est représenté par le verset (Chir haChirim 6,3) : "ani lédodi védodi li".
Ce sont des jours de proximité exceptionnelle avec Hachem.
En fait, le Arizal écrit (Siddour HaAri - Roch 'Hodech Ellul) que pendant la période allant de Roch 'Hodech Elloul à Hochana Rabba, toutes les portes des 13 Attributs de miséricorde d'Hachem sont grandes ouvertes, nous offrant un accès total à ces Attributs.

En général, lorsque nous pensons au mois d'Elloul, nous nous disons : "Oh, non, nous devons encore subir tout cela!" (se lever tôt pour les séli'hot, faire téchouva, des longues prières et journées de fête, ...).
Mais si nous comprenions l'étendue de la bonté dont Hachem fait preuve à notre égard durant cette période, nous envisagerions cette période de l'année avec une attitude bien différente. Avoir des fautes à notre actif est la pire des choses pour nous, et nous ne nous rendons pas compte des graves dommages qu'ils causent à notre vie.
Hachem, cependant, connaît les dommages qu'elles causent, et c'est pour cette raison qu'Il nous donne l'opportunité de nous purifier et de recommencer chaque année, afin que nos fautes ne s'accumulent pas.

Imaginez un condamné qui est emprisonné pour les crimes les plus graves jusqu'au jour où le juge lui dit : "Sentez-vous mal à propos de ce que vous avez fait, et nous vous libérerons. Nous vous paierons même pour cela, et personne ne se souviendra jamais du crime que vous avez commis. Mais ce n'est pas tout. Après avoir été libéré, tu feras partie de l'élite mondiale".

C'est précisément l'offre qu'Hachem nous fait. Quel que soit la faute que nous avons commise, tant que nous nous repentons, nous sommes non seulement pardonnés, mais aussi récompensés, car la téchouva constitue une mitsva.
De plus, la faute est entièrement et définitivement effacé de tout registre, et si nous nous repentons par amour pour Hachem, alors nos fautes sont transformées en mérites.
En outre, en faisant la téchouva, nous atteignons un statut d'élite, comme l'indique la guémara (Béra'hot 34b) : les plus grands tsadikim ne se tiennent pas à la place des pécheurs pénitents.

Hachem est si gentil avec nous. Peut-on imaginer un tribunal humain dire à l'accusé de regretter son crime et de se repentir un mois avant son procès, et il sera alors gracié?
Pourtant, c'est précisément ce que fait Hachem, en nous invitant à nous repentir pendant 30 jours avant notre "procès" de Roch Hachana, afin d'obtenir un jugement favorable.
Mais cela va encore plus loin. Si nous ne profitons pas de cette extraordinaire invitation au repentir et que nous arrivons à Roch Hachana mal préparés pour notre jugement, Hachem nous aime tellement qu'Il dit : "D'accord, nous organiserons un nouveau procès la semaine prochaine". Il nous accorde la période des 10 jours de repentir pour faire téchouva, et le jour du nouveau procès, Yom Kippour, nous vaut automatiquement l'expiation. Tout ce qui nous est demandé, c'est un peu d'effort sincère pour nous améliorer et nous repentir.

Hachem veut tellement que nous soyons purs et que nous puissions jouir de ce monde et de l'autre, et Il nous a miséricordieusement donné le don de la téchouva. Profitons de ce don extraordinaire et utilisons-le pour nous rapprocher d'Hachem, Lui permettant ainsi de nous accorder la bénédiction qu'Il souhaite sincèrement nous accorder.
[rav David Ashear]

"Vois, je place aujourd'hui devant vous la malédiction et la bénédiction" (Réé 11,26)

-> Rabbi Avraham Yaakov de Sadigora explique que le mot "aujourd’hui" fait allusion à Roch Hachana (comme cela est enseigné dans le Zohar 2,32b).
La raison en est qu’il existe un jour particulier dans l’année duquel dépendent tous les événements de celle-ci et ce jour est celui du jugement de Roch Hachana. C’est pour cela que la Torah nous met en garde en disant "Vois" : ce jour s’approche dont va dépendre toute "la bénédiction ou la malédiction".

-> Le Saba de Kelm (Kitvé Ha Saba Mi Kelm Yamim Noraïm p.88) écrit :
"Nous croyons tous que Roch Hachana est le Yom Ha Din (le jour du jugement), et que toutes les créatures comparaîtront alors devant Lui comme des moutons devant leur berger.
Cependant, les tsadikim ont un niveau plus grand que cela : ils possèdent le pouvoir de se représenter les choses. Cela signifie que leur émouna est tellement forte qu’ils voient réellement l’image du Yom Ha Din dans leur esprit, et qu’il s’agit d’un jour terrible et redoutable.
Alors que chez les autres personnes, cette perception n’est pas aussi sensible. Pour cette raison, ils ne s’y préparent pas suffisamment comme le font les tsadikim."

=> A cette fin, le verset dit "Vois" = enracine-le en toi au point qu’il soit comme si tu le voyais en face de toi! C’est de cette manière que tu dois considérer ce jour qui arrive à grands pas.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
On peut comprendre ainsi le midrach bien connu selon lequel les 4 espèces qui composent le Loulav sont associées aux membres de l’homme : le Loulav représente la colonne vertébrale, le Etrog, le coeur, le myrte, les yeux et la branche de saule, la bouche.

A priori, on est en droit d’objecter : certes, il est normal que l’on ne prenne qu’un Etrog, puisque l’homme ne possède qu’un coeur, de même qu’un Loulav, puisqu’il n’a qu’une colonne vertébrale.
=> Mais pourquoi prend-on 3 branches de myrte puisque l’homme ne possède que 2 yeux?
Par ailleurs, le verset : "Le Sage a ses yeux dans sa tête et le sot chemine dans les ténèbres" (Kohélet 2,14) peut nous sembler étonnant. Est-ce que seul le sage a des yeux?

En fait, les termes du verset suggèrent que le sage possède un autre oeil que le sot ne possède pas, à l’exemple de ce qu’enseigne la guémara (Tamid 32a) : "Quel est le sage? Celui qui voit ce qui va naître (des événements présents)".
Dès lors, le sage possède bien 3 yeux : 2 yeux d’origine, plus un oeil lui permettant de voir les conséquences futures d’une situation présente. C’est pour cela que l’on prend trois feuilles de myrte.
Il nous incombe donc d’être comme le sage qui voit déjà l’avenir, et de voir ainsi l’année qui s’annonce devant nos yeux et qui dépend entièrement de Roch Hachana. Dès lors, notre préparation sera complétement différente.

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-> Le Sfat Emet (année 5625) dit dans un appel au renforcement :
"Mes amis bien-aimés, chers à mon âme : [à partir de] Roch ‘Hodèch Elloul, il n’est pas convenable de dormir et de se laisser engourdir dans la torpeur du monde matériel."

-> Le Sfat Emet dit à l'un de ses disciples :
"Vois-tu, toute l’année nous parlons affaires. Ce mois-ci [Elloul], l’affaire la plus rentable est celle de la téchouva, car celui qui investit ses forces à revenir vers Hachem durant ce mois fait de gros bénéfices tant spirituels que matériel durant toute l’année à venir. Heureux est celui qui sait être prévoyant!"

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+ "Reviens Israël jusqu’à Hachem ton D." (Ochéa 14,2)

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Hochéa 14) commente ce verset : "Tant qu’Il est miséricordieux".

-> Et le 'Hatam Sofer (drachot - Nitsavim 5595) explique que cela signifie que les Bné Israël se repentent pendant Elloul, avant que n’arrivent les jours de jugement.

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-> Le Chaar haMélé'h (1,1-20) écrit :
il nous est accordé 30 jours avant que le Roi Juge Suprême fasse comparaître le monde entier devant Lui et examine chacune de Ses créatures, une par une. Il [Hachem] nous témoigne une immense bonté en "disant ses paroles à Yaakov, ses lois et ses préceptes à Israël" (Téhilim 147,19), en nous faisant savoir dans Sa grande miséricorde, dès le début du mois, qu’un jugement aura lieu, afin que nous puissions nous y préparer comme il se doit et y obtenir un verdict favorable ...
Il n’en a pas fait de même pour tous les peuples à qui Il n’a pas dévoilé son jugement.