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L’importance de sanctifier le début d’une chose

+ "Tout va d'après le commencement" = l'importance de sanctifier le début d'une chose :

"Noa'h, homme de la terre, commença par planter une vigne" (Noa'h 9,20)

-> Le Sforno commente :
"Il commença par une action inconvenable, et c'est pour cela qu'il en découla des actes répréhensibles. Car une petite déviation au début en entraîne une grande à la fin, comme cela se produit dans les sciences lorsqu'elles partent d'une erreur au commencement."

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+ "Et Caïn travaillait la terre. Ce fut au terme des jours, Caïn apporta du produit de la terre en offrande à Hachem. Et Evel, lui aussi, apporta les premiers-nés de son menu bétail et de leurs graisses. Hachem se montra favorable à Evel et à son offrande, mais à Caïn et à son offrande, Il ne fut pas favorable.
Caïn en fut très affligé et son visage fut abattu. Hachem lui dit : "Pourquoi es-tu affligé et pourquoi ton visage est-il abattu? Si tu t'améliores, tu pourras te relever, sinon, le péché est tapi à ta porte ; il aspire à t'atteindre, mais toi, sache le dominer!"" (Béréchit 4,2-7)

-> Le Divré Chmouël enseigne :
Nos tsadikim expliquent allusivement le verset : "Sanctifie-Moi tout premier-né" (Bo 13,2), en disant que l'essentiel du travail de l'homme consiste à sanctifier les "prémices" [c'est en cela que réside d'ailleurs, tout le thème du premier-né qui constitue les prémices de toutes les naissances].
Et cela inclut également les prémices de la journée, car selon la manière dont celle-ci débute, elle se poursuivra. C'est pour cette raison que nos Sages ont institué de réciter la louange "Modé Ani", dès le moment où l'on se réveille, avant même de poser le pied par terre, afin que la première occupation de l'homme au début de la journée, soit la sainteté.
[autre exemple : en ce sens, certains sages actuels disent qu'une ségoula pour avoir une bonne journée est de ne pas regarder son téléphone avant notre prière du matin à Hachem (même si naturellement nous avons très envie de le faire). (grâce à cela nous ancrons pour le restant de la journée que l'essentiel de notre vie est de servir Hachem (et pas les pulsions de notre égo (c'est bon Hachem, moi je gère tout seul ma vie!), la curiosité de voir les derniers messages, dernières nouvelles, ... ]
C'est pour cela qu'il est écrit : "Le péché est tapi à ta porte", car ce que le yétser ara recherche est "la porte", à savoir faire trébucher l'homme au seuil de sa journée, de même qu’au début de toute chose sainte, car grâce à cela, il a son emprise sur tout le reste de la journée.
C'est donc précisément à ce niveau que : "toi, sache le dominer!", car si tu t'efforces de bien commencer, tu seras en mesure de dominer ton yétser ara.

C'est en cela que se distinguent Caïn et Evel :
- Evel apporta en offrande les prémices, ce qui suggère qu'il consacrait le début de sa journée et partant, la suite de sa journée, au service d'Hachem. Dès lors, sa prière était intègre, pure et la meilleure qui soit, et c'est pourquoi : "Hachem se montra favorable à Evel et à son offrande", et accepta son sacrifice.
- En revanche, Caïn travaillait la terre : sa première préoccupation de la journée était le travail de la terre, et seulement au terme des jours, à savoir à la fin de ses journées, il allait prier. Cependant, comme sa journée commençait par le produit de la terre, sa prière également était mêlée du "produit de la terre", et c'est pour cela qu'Hachem ne fut pas favorable à son offrande.

Le Divré Chmouël conclut :
"Il en est ainsi dans toutes les générations : il existe 2 perspectives de l'existence, celle de Caïn et celle de Evel. Si l'homme consacre les "prémices" de sa journée, c'est-à-dire le début du jour, aux choses matérielles, il en sera de même pour tout le reste de sa journée. Et même lorsqu'il ira ensuite prier, sa prière sera empreinte du "produit de la terre", et troublée par des pensées matérielles, comme l'expérience le prouve.
Mais, lorsqu'il réserve le meilleur et le début de sa journée au service d'Hachem, par l'étude de la Torah et par la prière
(chacun suivant ses possibilités), même lorsqu'il ira ensuite vaquer à ses affaires avec intégrité, il ne s'y plongera pas corps et âme, et elles seront aussi considérées comme de la Torah."

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+ "Chem et Yéfét prirent la couverture, la déployèrent sur leurs épaules, et, marchant à reculons, couvrirent la nudité de leur père, mais ne la virent point, leur visage étant retourné" (Noa'h 9,23)

-> Rachi commente : "Chem a accomplit la mitswa avec plus d’empressement que Yéfét. C’est pourquoi ses descendants mériteront un jour de porter [comme "couverture"] le talith avec ses tsitsit. Quant à ceux de Yéfét, ils mériteront de recevoir une sépulture digne."

-> Le rav Yéhochoua Alt commente :
Chem a donc reçu cela [la mitsva des tsitsit] parce que c’est l’une des 1ères mitsvot avec laquelle un père éduque son enfant. De plus, c’est aussi l’une des 1ères mitsvot faites le matin.
Cela contraste avec Yéfét, qui a attendu, recevant ainsi la mitsva de l’enterrement, la dernière mitsva.
Nous voyons à partir de là combien il est important de mettre l’accent sur le début d’une chose, que ce soit le début de la journée, le Séder, la téfila ou tout autre commencement.
De même, la 1ère bénédiction de la Amida exige la kavana.

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