Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Pour leur donner le pays de Canaan (érets Canaan), le pays de leur habitation où ils habitaient (érets mégouré'ém)" (Vaéra 6,4)

=> Pourquoi la Torah utilise 2 fois le terme : "le pays" (érets), alors que le verset aurait pu dit : "leur donner le pays de Canaan où ils habitaient"?

Le Yichma'h Israël répond par un enseignement des Sages selon lequel celui qui habite en terre d'Israël doit faire de plus en plus attention à ses actes et à tout ce qui le concerne.
Il doit aussi se conduire avec plus d’humilité et de piété que celui qui habite ailleurs. Parce qu’il ressemble à quelqu’un qui est installé dans le palais du roi, et celui qui irrite le roi dans son palais n’est pas semblable à celui qui l’irrite en dehors.
De plus, le service du roi pour celui qui est en sa présence dans son palais n’est pas semblable au service de celui qui est à l’extérieur, car il est évident que le service du roi repose davantage sur ceux qui se trouvent avec lui dans son palais ...

C’est pourquoi le verset emploie une expression double : "le pays de leur habitation où ils habitaient" = c’est-à-dire que la terre d'Israël, le pays de leur habitation (mégouré'ém), représente une "crainte" (magour), car là l’homme doit se trouver dans la demeure de Hachem avec sainteté et piété, et craindre sans cesse devant Lui.
De cette façon, ils mériteront d’habiter toujours en terre d'Israël.

"Moché s'adresse à Hachem en disant : les Bné Israël ne m'ont pas écouté, comment Pharaon m'écouterait, alors que mes lèvres sont incirconcises" (Vaéra 6,12)

-> Rachi commente : C'est l’un des 10 raisonnements à fortiori qui sont cités dans la Torah.
Or, la Torah, elle-même réfute apparemment ce raisonnement puisqu'il y est écrit : "Les Bné Israël n'écoutèrent pas Moché à cause du souffle coupé et du travail difficile" (Vaéra 6,9).
=> Ainsi en quoi consiste le : ''à fortiori Pharaon ne m'écoutera pas'', puisque Pharaon lui-même n'était pas soumis à l'esclavage (au contraire il était dans le luxe et le confort de son palais royal!)?

-> Tout d'abord, il convient de rapporter au préalable les paroles du Béer Mayim 'Haïm (paracha Noa'h) :
Celui qui sert son Créateur selon les lois naturelles, c'est-à-dire qu’il ne Le sert que lorsque cela lui est facile, se voit également rétribuer par le Ciel une récompense au niveau des lois naturelles.
Par exemple, quelqu'un qui ne fait l'effort de se lever le matin que lorsqu'il fait beau dehors, mais qui, dès que les jours d'automne et le froid arrivent, reste dans son lit, ou encore qui n'étudie que lorsqu'il en a envie, recevra certes une récompense, mais qui ne lui parviendra que tant que le Créateur répand l'abondance céleste sur le monde entier.
On lui ajoutera alors une part supplémentaire de profusion en tant que salaire des mitsvot qu'il a accomplies.

En revanche, celui qui va à l'encontre de son yétser ara et surmonte ses tendances naturelles en faisant don de lui-même, physiquement et moralement, afin d'accomplir la volonté Divine se verra rétribué au-delà des contingences de la nature, et lorsqu'il aura besoin d'une délivrance, on modifiera pour lui toutes les lois naturelles afin de satisfaire sa volonté.

-> D'après ce qui précède, le rav Elimélé'h Biderman répond ainsi :
Moché dit à Hachem : "Si les Bné Israël s'efforcent au-delà de leur nature de m'écouter, malgré le souffle coupé dû à l'esclavage, je suis certain que, mesure pour mesure, Tu accompliras Toi aussi un miracle en faisant que Pharaon m'écoute malgré mon défaut d'élocution.
Mais puisque les Bné Israël ne m'écoutent pas et se conduisent selon l'ordre naturel des choses qui veut qu'un homme écrasé par le travail ne prête pas oreille à ce qu'on lui dit, Pharaon lui non plus ne m'écoutera pas en raison de mes difficultés d’élocution."

"L’un fut nommé Guerchom ... l’un fut nommé Eliézer" (Yitro 18,3-4)

=> A priori, cette syntaxe est inhabituelle, il aurait été plus correct d’écrire : "le deuxième fut nommé Eliézer", comme dans le verset : "Tu offriras un mouton le matin et le deuxième vers le soir" (Pin'has 28,4)

-> Le rav Shimshon Raphael Hirsch explique que la Torah a ici intentionnellement modifié la formulation pour nous enseigner que les enfants ne sont pas comme des moutons, mais chacun d’entre eux est unique et non un numéro parmi les autres.
Il ne peut donc pas être dénommé premier, deuxième, troisième, ...
Car il est toujours le premier et le dernier dans le monde qui est le sien, possédant une mission et une valeur particulière.

-> Cette idée est également suggérée dans la Haggada de Pessa’h qui enseigne : "La Torah parle de 4 fils : un qui est sage (é'had 'hakham), un qui est racha (é'had racha), un qui est tam (é'had tam), un qui ne sait pas poser de question."
Là encore, l’auteur de la Haggada ne s’est pas contenté de dire en résumé : "un sage, un racha, un tam, et un ne sachant pas poser de question", afin de nous faire prendre conscience que chaque enfant est un monde en soi qui exige une éducation adaptée à son caractère.

-> Si une personne n'a qu'un seul enfant, combien d'efforts, de prières et de dévouement seront investis dans cet enfant.
C'est ce même montant d'énergie qui doit être investi pour chaque enfant si on en a plusieurs. En effet, chacun doit être à nos yeux comme unique.

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-> On trouve cette qualité chez Moché qui fut pris de compassion pour une brebis qui s’était enfuie de son troupeau.
Nos Sages (midrach Chémot Rabba 2,2) enseignent qu’il se mit à sa recherche et la prit en pitié, et grâce à cela il mérita d’être le guide du peuple juif.

Le rabbi Avraham de Strikov explique que c’est uniquement parce qu’il comprit que chaque brebis avait une importance particulière que Moché fut en mesure d’être le guide de son peuple.
[il ne s'est pas dit par exemple : ça va ce n'est qu'une brebis parmi tellement d'autres, pourquoi se prendre tant la tête à la retrouver!]

Car en matière d’éducation, on ne peut se contenter de considérer chaque enfant comme l’élément d’un ensemble. Mais au contraire, il est nécessaire de voir en chacun un monde en soi dans lequel un parent doit savoir pénétrer pour, à partir de là, lui montrer la voie à suivre.

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-> "Habitue ton enfant selon son chemin" (al pi darko - Michlé 22,6)

Le rav Elimélé'h Biderman compare cela à quelqu'un qui a 100 clés, mais une seule ouvre le verrou de la porte.

Il en est de même dans l'éducation des enfants.
Si nous avons essayé différentes approches, et que nous n'avons pas réussi à ouvrir le cœur de l'enfant, alors c'est que nous n'avons pas trouvé la bonne clé.
Il ne faut jamais abandonner (en nous confiant un enfant, Hachem nous confie également la bonne capacité de l'éduquer).
Il faut penser à la nature de l'enfant, et rechercher la clé qui va fonctionner pour lui.

Parfois, il faut persévérer dans une même approche éducative, encore et encore, et alors nous allons réussir.
Cela ressemble à une clé que nous devons insister, légèrement forcer, pour qu'elle ouvre la porte.

Nous devons trouver la bonne clé pour chacun de nos enfants.
Pour l'un on peut la trouver très rapidement, et pour un autre ça peut prendre longtemps. Mais chaque enfant doit être unique! Chaque enfant doit être le meilleur à nos yeux!

Et lorsqu'un parent donne beaucoup de valeur à un enfant, l'enfant le ressent, et cela va l'aider à se donner de la valeur en lui-même et à atteindre le meilleur de son potentiel.

[un parent impatient, qui abandonne trop vite (c'est pas comme je veux!), va essayer d'ouvrir la porte avec une hache plutôt que de persévérer à trouver la bonne clé.
La porte est peut-être ouverte en apparence, mais elle est surtout détruite, et alors elle est grande ouverte pour recevoir toute mauvaise influence. En effet, si les parents ne proposent pas une atmosphère agréable à ses enfants (joie, mots d'encouragement, de valorisation, ...), ils vont être tentés de voir ailleurs, que D. nous en préserve.]

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-> "Habitue ton enfant selon son chemin"

Le Gaon de Vilna dit que si nous éloignons un enfant de sa nature, alors maintenant il nous écoutera car il a peur de nous, mais plus tard lorsqu'il ne sera plus sous notre surveillance, alors il quittera ce chemin, car il est impossible de changer sa nature profonde.

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b'h, également : https://todahm.com/2015/10/24/3811-2

Naassé véNichma (Michatim 24,7)

-> Rabbi Simlaï a enseigné : au moment où les Bné Israël ont fait devancer le Naassé (nous ferons) au Nichma (nous comprendrons), 600 000 anges sont venus et ont attaché à chacun des Bné Israël 2 couronnes sur leurs têtes : une pour le Naassé et l’autre pour le Nichma.
Après que les Bné Israël aient fauté par le Veau d’or, 1 200 000 anges de destruction sont descendus et les leur ont enlevées…
Reich Lakich a enseigné : Hachem, à la fin des temps, nous remettra ces couronnes...
[guémara Shabbath 88a]

-> L’engagement du Naassé fait référence à l’acceptation des mitsvot, l’engagement du Nichma fait référence à l’étude de la Torah.
[Zoahr 'Hadach 77a]

-> Le Beit haLévi (Michpatim) ércit :
Il existe 2 sortes d’étude de Torah : l’une consiste à étudier pour savoir comment appliquer la halakha (loi juive) car si l’homme ne connaît pas parfaitement tous les détails halakhiques dans chaque domaine, comment pourrait-il réaliser correctement les mitsvot. Cette étude-là n’est pas une mistva à part entière de Limoud (étude) mais simplement une préparation aux mitsvot.

Le Beit Yossef écrit (chap.47) d’ailleurs que même les femmes qui sont dispensées de l’étude de la Torah ont par contre l’obligation d’étudier les halakhot qui les concernent (c’est une obligation d’étudier qui est incluse dans l’obligation d’accomplir les mitsvot).

Il existe cependant une autre mitsva, à part entière, d’étudier la Torah à chaque instant du jour et de la nuit et la connaître parfaitement, et ce sans aucun lien avec la pratique ...
Cette mitsva-là concerne n’importe quelle étude même une étude qui en pratique n’est pas applicable et seuls les hommes y sont astreints à chaque instant du jour et de la nuit où ils le peuvent.

Si les Bné Israël avaient dit : "Nichma véNaassé (nous étudierons et nous ferons)" dans ce sens-là : cela aurait sous-entendu que toute leur étude n’aurait pour but que le simple fait qu’ils appliquent les mitsvot, ce qui reviendrait finalement à n’accepter qu’un seul joug : celui des mitsvot.
C’est pourquoi ils ont fait devancer le Naassé au Nichma (nous appliquerons et nous étudierons) pour sous-entendre que même après avoir appliqué toute la Torah, les Bné Israël continueront encore à étudier : simplement pour la mitsva de l’étude en tant que telle (sans lien avec la pratique).

C’est donc grâce à cette inversion que les Bné Israël ont pu recevoir 2 couronnes : celle de la pratique par le Naassé et celle de l’étude par le Nichma (au lieu d’une seule couronne).

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-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou) enseigne :
"L’homme est composé de 2 parties, le corps qui est fait de terre et l’âme qui est faite à partir d’éléments célestes et spirituels.
Parallèlement, Hachem nous a transmis la Torah dans laquelle il y a 2 parties : l’étude, qui convient à l'âme (c’est-à-dire à toute la partie Divine de l’homme) et l’application des mitsvot dans la matière qui est adéquate au corps qui est fait de matière.
C’est donc par l’étude de la Torah et l’application des mitsvot que l’homme peut s’accomplir et se parfaire : respectivement dans son âme et dans son corps.
Grâce à l’union de l’étude et de la pratique, l’homme peut même entraîner l’unification du Ciel et de la terre."

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,30) écrit :
"La Torah est lumière, sa sainteté (kédoucha) est plus grande que toutes les mitsvot ; et voici que même si un homme accomplit les 613 mitsvot entièrement, de façon parfaite, en tenant compte de tous leurs détails halakhiques, avec kavana et pureté comme il se doit : quand bien même cet homme deviendrait kadoch (élevé, saint) dans tous ses membres et dans tout son être et que la sainteté des mitsvot résiderait sur lui, il n’en reste pas moins que cette kédoucha serait sans aucune commune mesure avec la kédoucha et la lumière de la Torah, qui nous est accessible par l’étude.
En effet, la racine de la Torah est extrêmement élevée ; sa lumière et sa kédoucha sont transcendantes bien au-delà des actes matériels des mitsvot.
Ce principe, nous le trouvons dans la gémara (Yerouchalmi Péa 1,1) : "toutes les mitsvot réunies n’ont pas la force équivalente à un mot d’étude de Torah"."

-> Le Ram'hal (Dérekh Hachem 4,2) dit :
"La Torah c’est Le flux céleste qu’Hachem nous donne de Lui-même : de Son honneur et de Sa Splendeur, pour Ses créatures.
Ce flux est à l’image de Son authenticité et de Sa grandeur et Hachem a attaché ce flux dans la Torah."

=> Nous comprenons mieux l’importance d’avoir fait devancer le Naassé (nous ferons) au Nichma (nous étudierons/comprendrons).
Si nous avions dit ‘’nichma vénaassé’’ (nous étudierons, pour ensuite appliquer), toute notre étude aurait eu comme seul but d’accomplir les mitsvot qui elles sont matérielles ; ceci aurait donné à notre Torah une vocation terrestre et aurait anéanti sa suprématie.
Au contraire toute la grandeur de la Torah et sa toute puissance lui viennent de son origine céleste, de son essence Divine, et donc de sa supériorité sur la matière.

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-> "Tout celui dont la sagesse est plus grande que ses actions, sa sagesse ne se maintiendra pas ... Celui dont les actions sont plus grandes et nombreuses que sa sagesse, sa sagesse se maintiendra" (Pirké Avot 3,22)

Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,30) écrit :
"Il est évident que celui qui étudie la Torah sans accomplir les mitsvot n’aura même pas de Torah, comme l’enseigne la guémara (Yebamot 109b) : ‘’celui qui dit : je n’ai que l’étude n’a même pas l’étude ...’’, car sans l’accomplissement des mitsvot, la lumière de la Torah n’a pas où se poser, s’attacher ou se maintenir ; à l’image d’une flamme qui n’a ni mèche ni bougie.
C’est pourquoi le roi Shlomo a dit : "car la mitsva est bougie et la Torah (en) est la lumière (ki ner mitsva vé Torah or )"."

-> Le Rav Eyezik 'Haver explique que l’homme est constitué de plusieurs parties, certaines sont d’ordre matériel, d’autres sont spirituelles ou morales. Si l’homme accepte la Torah seulement avec sa partie spirituelle et intellectuelle, il est évident qu’elle ne pourra pas se maintenir en lui.
Cela ressemble à un homme qui possède seulement le haut de son corps : la tête, la bouche… mais ne possède pas le bas du corps ou de jambes ; il est évident qu’aussi intelligent qu’il soit, il ne pourra pas aller bien loin et réussir sa vie.

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-> "L’étude est grande car elle mène à la pratique" (guémara Kidouchin 40b)

-> Le Saba de Slabodka dit :
"La mitsva d’un homme qui ne connaît pas la Torah est un simple acte matériel, mais la mitsva d’un talmid 'hakham (érudit) qui connaît parfaitement tous les coins et recoins de la halakha qu’il va appliquer, a totalement une autre dimension.
Sa mitsva elle-même ressemble à un séfer Torah, à un objet de Torah.
C’est ce que signifie : ‘’grande est l’étude car elle mène à la pratique’’ ; non pas qu’elle soit un simple moyen pour arriver à la pratique, mais grande est l’étude qui peut rendre chacune de nos actions un objet de Torah.
L’homme aura donc un Sefer Torah dans sa pensée qui sera constamment dans l’étude, un séfer Torah dans sa parole (lo yamouch séfer haTorah azé mipi'ha), mais également de nombreux séfer Torah qui seront créés par chacune de ses actions débordantes de connaissances de Torah."

-> Le rav Dessler écrit :
"Lorsqu’un homme est collé (davouk) à la Torah il a le mérite que la lumière de la Torah se répande dans chacune de ses actions : sa mitsva devient elle-même Torah."

-> Le Zohar (III 28b) écrit :
"La Torah ressemble à de la lumière (ki Torah or) : c’est pourquoi la faute peut éteindre une mitsva mais ne peut pas éteindre la Torah ; car la mitsva n’est qu’une bougie mais la Torah est lumière et ne s’éteint jamais.
Cependant, les mitsvot qu’accomplissent les Talmidé 'hakhamim sont Torah, elles sont lumineuses et ne s’éteignent jamais"

=> C’est pour cette raison que c’est un seul et même ange qui est venu poser sur nos têtes les 2 couronnes du Naassé et du Nichma.
En effet, la grandeur de ces 2 engagements a en réalité une racine commune : la kédoucha et la lumière immense de la Torah qui viendra se poser dans nos esprits : par l’étude et dans nos actes : par la pratique des mitsvot.
Cependant lorsque les Vné israël ont perdu leurs couronnes par la faute du Veau d'or, 2 anges distincts sont venus pour les punir de leurs différents manquements. En l’occurrence ils avaient doublement fauté : par l’esprit et dans les actes.
Vu que la racine de leurs fautes n’était pas commune, cela a nécessité un ange différent pour chacune de leurs erreurs.

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-> Le Targoum Onkelos traduit "Naassé véNichma" par les mots : ‘’nous ferons et nous recevrons sur nous’’ (naavid vénékabel).

-> Le Rav de Birsk explique ainsi :
Lorsque les Bné Israël ont répondu seulement ‘’Naassé’’, cela constituait une acceptation de réaliser la volonté d’Hachem pleinement.
Le Nichma qu’ils ont ajouté dans la paracha Michpatim constitue une acceptation d’entrer dans le brit (l’alliance).
Cet brit revient à accepter d’être attaché à Hachem par des liens serrés, étroits et indéfectibles ; (il a donc été scellé par une aspersion de sang).
Naassé véNichma signifie donc : nous ferons les mitsvot et nous rentrerons dans l’alliance ; comme l’a traduit Onkelos.

-> Qu’est-ce qu’une brit (une alliance) exactement?
Le Gaon de Vilna explique (Séfer haYétsira 1,8) :
"Lorsqu’un homme aime intensément quelqu’un d’autre et qu’il ne veut pas se séparer de lui et désire qu’ils soient unis pour l’éternité, il peut alors lui donner la chose la plus chère qu’il possède.
Certes, il devra se séparer de cet objet mais dans la mesure où ce sera son ami qui l’aura, cela les unira forcément en toutes situations et permettra à leur lien de durer et de perdurer puisque chacun pensera à l’autre en permanence à cause de cet objet précieux.
C’est là la brit : c’est un moyen de s’assurer qu’il n’y aura jamais de séparation ou de distance entre les 2 parties qui veulent se joindre au brit.
[Le Gaon de Vilna ajoute] la Torah et la brit mila (circoncision) sont 2 brit que nous avons faits avec Hachem et qui nous permettent d’être constamment attachés à Lui, quand bien même nous ne pouvons pas Le voir ou Lui parler distinctement, comme nous le faisions dans le monde futur d’où nous venons."

=> C'est par le don de la Torah, objet le plus cher et le plus précieux qui existe aux yeux d’Hachem, qu’a pu être créé ce lien indéfectible entre nous et Hachem.
Ce lien s’appelle le Brit et est inclus dans le mot : ‘’véNichma’’.

Le rav de Brisk explique :
"Si les Bné Israël avaient prononcé Nichma véNaassé, cela aurait signifié : "nichma" : nous rentrerons dans l’alliance ; "vénaassé" : et nous ferons les mitsvot
A quoi cela ressemble : à 2 associés qui acceptent de s’associer selon toutes sortes de conditions et de lois qu’ils devront respecter après avoir signé le contrat d’association.
S’il en avait été ainsi, toute notre obligation d’accomplir la Torah et les mitsvot aurait découlé de notre acceptation du brit et donc de notre volonté personnelle d’accepter ce ‘’contrat’’.
Les Bné Israël souhaitaient s’unir à Hachem au-delà même de leur volonté afin que ce lien soit transcendant, éternel et indéfectible ; ils ont donc dit : ‘’Naassé véNichma (Nous ferons et nous rentrerons dans l’alliance)’’, c’est-à-dire nous allons accomplir les mitsvot car c’est la volonté d’Hachem et nous allons également rentrer dans l’alliance aussi parce qu’il s’agit de la volonté d’Hachem et non parce que c’est notre volonté personnelle.
=> En faisant devancer le naassé au nichma, les Bné Israël ont réussi à faire en sorte que leur acceptation des mitsvot et de l’alliance ne dépende pas de leur propre volonté et ne soit assortie d’aucune condition ; à ce titre, ils ressemblent aux anges d’Hachem qui s’annulent totalement pour faire la volonté d’Hachem sans qu’il y ait aucune condition à la chose."

[d’après le Néféch Yéhoudi – Yitro (5776)]

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-> Il est dit dans le Talmud de Jérusalem (Roch Hachana ch.4 halakhah 8) que Rav Mecharchia a dit au nom de Rabbi Eidi : "A propos de tous les sacrifices, le mot "faute" est écrit, et dans celui de Shavouot, le mot "faute" n’est pas écrit. Hachem leur a dit: "Parce que vous avez pris sur vous le joug de la Torah, Je vous le compte comme si vous n’aviez jamais péché de votre vie"."

Les commentateurs expliquent : Dans les sacrifices des moussafim des fêtes, il est écrit : "Et un bouc pour la faute", "Un bouc pour racheter la faute", à l’exception de Shavouot où il est écrit : "Un bouc pour vous racheter" (Bamidbar 28,30).
Hachem leur a dit: "Comme vous avez pris sur vous le joug de la Torah, et que chaque année Shavouot est comme le jour où vous vous êtes tenus devant Moi au mont Sinaï pour recevoir la Torah de nouveau, ce jour ne porte pas l’évocation de la faute, parce que la Torah vous rachète".

=> C’est cela : Nichma véNaassé, nous ferons et nous entendrons, c’est-à-dire que l’homme qui a décidé intérieurement d’un cœur fidèle d’observer la Torah et tout ce qu’on lui enseignera, à partir de ce jour-là obtient une récompense pour toutes les mitsvot et acquiert un mérite pour ce qui lui est révélé et aussi ce qui lui est caché.

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-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2017/07/10/nous-ferons-et-nous-comprendrons

"Ils n'obéirent pas à Moché et quelques uns en laissèrent jusqu'au matin. Elle grouilla de vers et se gâta et Moché s'irrita contre eux" (Béchala'h 16,20)

-> Rachi : il s'agit de Datan et Aviram.

-> Ils n'ont pas cru que Hachem allait leur fournir de la nourriture le jour suivant.
Tout ce qu'ils ont pu mettre de côté ne leur a servi à rien, puisque tout s'abimant et fut rongé par les vers.

=> Comment comprendre alors que Moché se soit irrité contre Datan et Aviram?
En effet, ils ont certes transgressé un interdit, mais à priori du positif en est ressorti : maintenant tout le monde sait ce qu'il en résulte de garder de la manne pour le jour suivant.
Si grâce à eux les juifs se sont renforcés à ne jamais laisser de la manne pour le lendemain, alors pourquoi Moché a-t-il été si bouleversé au point de s'énerver?

Le Messekh ‘Hokhma explique que Moché était en colère car Datan et Aviram ont enlevé tout défi.
Le but de la Torah est qu'il y ait des tests.
Hachem tire du plaisir lorsque les gens sont éprouvés, et qu'ils réussissent à surmonter ces épreuves.
Si le service Divin était si simple, il n'y aurait pas véritablement de challenge.

[D. nous fournit des tests sur mesure, qui permettent d'exprimer nos potentialités dans la réalité, et lorsque nous réussissons alors nous devenons comme une nouvelle réalité plus élevée, meilleure, plus proche d'Hachem. ]

Mais lorsque Datan et Aviram ont montré au peuple juif que lorsqu'on garde de la manne toute la nuit, elle pourrit, alors plus personne n'était tenté à le faire (on n'y gagne rien!).
L'épreuve a alors été perdu, et c'est pour cela que Moché s'est mis en colère contre eux.
[maintenant on ne gardait plus la manne la nuit : pas parce Hachem l'a ordonné, mais surtout parce qu'en agissant ainsi elle va devenir répugnante et attirer des vers, et il faudra tout nettoyer!]

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-> Sarah a donné miraculeusement naissance à Its'hak alors qu'elle avait 90 ans.
"Sarah dit : D. m'a fait rire ; quiconque [l']entend rira à mon sujet" (Vayéra 21,6)

-> Rachi commente : De nombreuses femmes stériles sont devenues enceintes en même temps qu’elle, beaucoup de malades ont été guéris ce jour-là, de nombreuses prières ont été exaucées comme les siennes, il y a eu une grande joie dans le monde.

=> Rabbi Israël de Rouzhin demande : "Pourquoi Sarah était-elle joyeuse pour toutes ces femmes?
En effet, il s'agissait d'adoratrices d'idoles, et leurs enfants allaient probablement également devenir des adorateurs d'idoles. Pourquoi Sarah était-elle si heureuse d'augmenter le nombre d'idolâtres?

Le rabbi de Rouzhin répond que Sarah craignait qu'en conséquence de cet énorme miracle, tout le monde en vienne à reconnaître Hachem avec facilité, et que la émouna ne soit plus quelque chose de dur à acquérir.
Les gens proclameraient : "Avraham et Sarah, le couple qui a enseigné la émouna au monde entier dans leur vieil âge!"
Ce fait de donner naissance à 90 ans aurait été une preuve que Hachem existe, et qu'Il agit avec bonté envers ceux qui lui sont loyaux.

Sarah avait peur que cela annule l'épreuve de la émouna, qui est la raison de l'existence de ce monde.
Ainsi, elle s'est réjouit lorsqu'elle a entendu que de nombreuses femmes stériles ont également donné naissance à des enfants.
En effet, suite à cela on ne dirait plus qu'un grand miracle a eu lieu uniquement chez Sarah, puisqu'il a également eu lieu chez de très nombreuses autres femmes.
Grâce à cela le défi pour obtenir de la émouna va pouvoir continuer à exister. [d'où la joie de Sarah]

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-> Le Pné Ména'hem rapporte au sujet de au sujet de Datan et Aviram :
Ces derniers éparpillèrent la manne la nuit de Shabbat afin de confondre Moché après qu'il eut annoncé que la Manne ne tomberait pas pendant Shabbat.
Finalement, des oiseaux arrivèrent et mangèrent la manne ainsi dispersée.

A priori cela demande quelque éclaircissement car la guémara (Yoma 76a) rapporte que la manne qui tombait atteignait une hauteur de 60 coudées (environ 30 mètres).
Or, il est certain que Datan et Aviram ne possédaient pas autant de manne à éparpiller autour du camp et il est évident qu'ils n'en dispersèrent qu'un petit peu.
Dès lors, comment pouvaient-ils espérer que le peuple prête foi à leurs paroles lorsqu'ils prétendaient que cette manne était tombée pendant la nuit de Shabbat?

Cela vient nous enseigner qu'il suffit de n'importe quel prétexte, aussi léger fût-il, pour refroidir entièrement la force de la émouna.

[ => on peut éventuellement dire que Moché s'irrita car ils refroidirent un peu la émouna du peuple juif (la manne étant ce pain de la émouna pendant 40 ans dans le désert!).
Des juifs pourraient se dire qu'effectivement un peu de manne est tombée à Shabbath, en contradiction avec ce qu'on leur avec affirmait ...]

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-> Le rav Eliyahou Lopian enseigne :
Quelle était l'idée de Datan et Aviram, quel était leur calcul? Pourquoi ont-ils mis de côté de la manne pour le lendemain?
Ils ont pensé : "Qui sait ce qu'il y aura demain? Que mangerons-nous si par malheur la manne ne tombait pas? Un "tiens" vaut mieux que deux "tu l'auras". Mangeons la moitié de la manne d'aujourd'hui et gardons l'autre moitié pour demain. C'est plus sûr!"

En vérité, il est difficile de s'imaginer la situation dans laquelle se trouvaient les Bné Israël. Parce que nous, lorsque nous nous levons le matin, nous ouvrons le réfrigérateur et y trouvons des vivres. Si d'aventure, il s'avérait être vide, il nous reste l'option d'aller nous ravitailler chez l'épicier le plus proche. S'il n'y a pas le produit que nous recherchons, nous pouvons nous rendre dans l'un des grands supermarchés présents dans chaque ville.

Datan et Aviram craignaient de se lever le matin sans rien trouver à manger dans tout le campement. Ce n'est pas une situation facile ...
C'est pourquoi, pour plus de sécurité, ils ont gardé la moitié de leur portion journalière pour le lendemain.

Mais cela démontre qu'ils n'avaient pas de bita'hon en Hachem. Ils n'avaient pas confiance en Lui qu'Il leur donnerait à manger le lendemain comme Il leur avait donné à manger le jour même.

Après cet incident, le verset (v.21) dit : "Ils recueillirent cette substance tous les matins, chacun selon sa consommation".
Nos Sages commentent que chacun recevait exactement la même quantité que la veille. Or, Datan et Aviram n'avait mangé qu'un demi omer, au lieu de la portion normale d'une omer.
De ce fait, à partir de ce jour, ils reçurent un demi omer chacun, chaque jour.
C'est ce que dit le verset "Selon sa consommation", selon ce qu'il a mangé. Hier, vous avez consommé un demi omer, par manque de bita'hon, c'est donc la quantité que vous recevrez dorénavant, chaque jour, et ce pendant les 40 ans dans le désert.

Nous sommes précieux aux yeux d’Hachem

+ Nous sommes précieux aux yeux d'Hachem :

-> "Vous êtes les enfants de Hachem votre D., ne vous tailladez pas le corps en l’honneur d’un mort" (Réé 14,1)

Le Ohr ha'Haïm compare cela à un roi puissant régnant sur de très nombreux territoires.
Ce roi a beaucoup d'amis, de conseillers, de serviteurs, énormément de richesse, d'honneur et tous les plaisirs de ce monde, mais au moment où il pense à ses enfants alors cela touche le plus profond de son âme.
Bien qu'il doive penser à des milliers de choses, tout cela ne vaut rien en comparaison de son dévouement et de son amour pour ses enfants.
Hachem dit que nous sommes Ses enfants. Cela signifie que bien que le monde Lui appartient, qu'Il a une infinité d'anges, ... Son cœur est avec Ses enfants, les juifs.
Il n'y a rien de plus important pour Hachem que nous.

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-> "Bien-aimé est le peuple d’Israël pour être appelé "enfants de D." ; c’est un surcroît d’amour que de leur avoir fait savoir qu’ils sont les enfants de D., car il est dit : Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Pirké Avot 3,14)

=> Que signifie l'emploi de : "un surcroît d’amour ('hiba yétéra - חִבָּה יְתֵרָה) de leur avoir fait savoir qu’ils sont les enfants de D."?

Le rav Elimélé'h Biderman répond qu'en se basant sur le principe que l'on ne dit pas toutes les louanges d'une personne en face d'elle, si Hachem nous a dit que nous sommes Ses enfants, c'est forcément qu'une louange partielle.
La réelle étendue de Sa louange à notre égard ne nous a jamais été dit.
La michna emploie "un surcroît d’amour" pour nous signifier qu'en réalité l'amour d'Hachem à notre égard est beaucoup plus important que peut l'être l'amour d'un parent pour ses enfants.

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-> "Il n'aperçoit point d'iniquité en Yaakov, il ne voit point de mal en Israël : Hachem, son D., est avec lui, et l'amitié d'un roi le protège" (Balak 23,21)

Rachi commente que pour chaque juif :
- "Il n'aperçoit point" = "Hachem ne scrute pas trop minutieusement les iniquités (fautes) qui peuvent apparaître en Yaakov lorsqu’ils transgressent Ses commandements, ni n’approfondit leurs fautes et infractions à Sa loi" ;
- "Hachem, son D., est avec lui" = Hachem est avec lui Même s’ils Le mettent en colère et se révoltent contre Lui, Il ne les quitte pas ;
- "l'amitié d'un roi le protège" = l'amour du Roi est toujours avec eux.

=> Il en résulte que chaque juif a la chance qu'avoir Hachem qui reste toujours avec lui, qui l'aime toujours, et qui ne regarde pas de trop près ses fautes.
Nous devons dédier un temps régulier où nous pensons à quel point nous sommes si aimés, si spéciaux, si saints, aux yeux d'Hachem. Cela nous remplit le cœur de joie, et alors toutes nos actions sont réalisées d'une manière toute différence.
Papa Hachem nous aime infiniment, le problème c'est que nous ne renforçons pas assez notre conscience de cette réalité qui peut changer la façon d'aborder notre vie.

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-> "Quel est le peuple aussi grand dont le D. est proche de lui comme notre D." (Vaét'hanan 4,7)

Sur ce verset, dans le midrach (rabba 2), rabbi Tan'houma rapporte les paroles de non-juifs idolâtres à un juif : "Partout où tu vas, ton D. est avec toi. En effet, n'est-il pas écrit [dans votre Torah] : "dont le D. est proche de lui"?"

[où qu'il puisse être, tout juif est en permanence accompagné par Hachem]

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-> "Toutes les âmes du peuple d'Israël proviennent du Trône de gloire de Hachem dont une partie de Sa lumière réside à l'intérieur de ces dernières, comme il est écrit : "Car la part de Hachem est Son peuple" (Haazinou 32,9)."
[Zohar - Michpatim 94]

"Et ses mains furent confiance (vayéhi yadav émouna), jusqu’à ce que vînt le soleil" (Béchala'h 17,12)

-> Le Divré Shmouël enseigne :
Quelqu'un qui a une véritable émouna, sa émouna devient littéralement comme ses mains.
De même qu'une personne peut faire des choses avec ses mains, de même nous pouvons accomplir des choses grâce à notre émouna ...
C'est le sens de ce verset qui compare la émouna à des mains (yadav émouna).
Car on peut se servir de notre émouna, de la même façon qu'un médecin ou un artisan va utiliser ses mains ...

Dans ce verset, les mots qui suivent : "jusqu’à ce que vînt le soleil" = signifient que jusqu'à l'arrivée du machia'h chaque juif a la puissance de réaliser des miracles simplement grâce à sa émouna.

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-> "Ses mains furent confiance" (yadav émouna)
N'est-ce pas que la émouna se situe dans la tête? Pourquoi le verset mentionne-t-il les mains?

Le Yissa Béra'ha de Modzitz explique que cela signifie que nous devons avoir de la émouna, et malgré cela faire la hichtadlout avec nos mains.

Si en Egypte les 4/5e des juifs sont morts pendant la plaie de l'obscurité, pourquoi le 1/5e restant a-t-il été sauvé?
En effet, même ce 1/5e était ancré dans le 49e niveau d'impureté (sur un total de 50!). Quel a été leur mérite?

Le Chem miChmouël répond : c'est parce qu'ils désiraient être bons, et cela a suffit pour leur faire mériter des miracles.

[ => Il en découle que nous devons jamais désespérer de nous-même.
On parle de émouna en Hachem, mais il faut également avoir une émouna en soi-même (nous avons une partie Divine en nous)!

Le Zohar (vol.2 p.116-117) affirme : "la délivrance d'Egypte est l'origine de toutes les délivrances".
Nos ancêtres en Egypte étaient au plus bas spirituellement (49e niveau d'impureté sur 50), et c'est uniquement ceux qui ont gardés une aspiration à vouloir être meilleurs qui ont été sauvés (soit 1/5e des juifs), et Hachem les aimait tellement qu'Il les a choisit parmi tous les peuples et Il s'est marié avec eux lors du don de la Torah.

Ainsi, le fait de toujours garder espoir de s'améliorer, de devenir plus proche d'Hachem, est notre bouée de sauvetage qui nous permettra lors de la Délivrance finale de vivre d'énormes miracles, et de pouvoir de nouveau s'unir avec Hachem, mais cette fois si pour l'éternité.]

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-> "Une personne ne fait pas de bien, ni ne fait pas de mal.
Même les pensées de téchouva [proviennent d'Hachem] ... alors si c'est ainsi qu'est-ce que les gens font?
La répond est : la volonté (ratson) et le désir et l'effort.
Et lorsqu'on désire faire le bien, alors on atteindra tout".
[Sfat Emet]

-> Rabbi Na'hman de Breslev enseigne : "Même une personne qui est née avec une âme faible peut atteindre les plus hauts niveaux. Tout dépend d'à quel point elle désire et d'à quel point elle essaie d'y parvenir."

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-> Rabbi Ezriel Tauber fait remarque que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés.

[Comme on a pu le voir cela implique également d'avoir de la émouna pour soi-même.
Une personne qui désespère d'elle-même [ne cherchant pas à s'améliorer spirituellement] risque de ne pas être sauvée lors de la venue du machia'h! (que D. nous en préserve)]

La traversée de la mer Rouge

+ La traversée de la mer Rouge (par le Sfat Emet) :

-> Nous récitons "s'il nous avait fendu la mer ... et ne nous l'avait pas faite traverser à sec, cela nous aurait suffi (dayénou)".
On peut l'expliquer simplement par le fait qu'il y aurait dû avoir de la boue.
Mais on peut dire que puisqu'il est écrit : "Les Bné Israël vinrent dans la mer à sec", l'essentiel du prodige consista dans le fait qu'ils marchèrent vraiment dans la mer et que pour eux elle fut sèche.
Car si on explique qu'Hachem déplaça la mer, ce n'est pas un si grand prodige que cela, car il est certain qu'Hachem peut transformer la mer en terre ferme.
Mais par amour pour Israël, Il fit en sorte que la mer demeura "mer" et que néanmoins, les Bné Israël y marchèrent à sec ...
C'est ce que l'on récite dans la Haggada : "Il nous l'a faite traverser à l'intérieur à sec" (éévirou béto'ho ba'harava).
[Sfat Emet - 2e soir de Pessa'h 5631]

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-> Hachem bouleversa entièrement les lois de la nature ; les eaux elles-mêmes demeurèrent à leur place et malgré tout, elles furent comme de la terre ferme pour les Bné Israël.
Cela signifie qu'elles se transformèrent d'eaux humides et liquides en "eaux sèches".
Ce changement d'état constitua un prodige inédit qui n'eut pas de précédent depuis la création du monde.
L'aspect de l'eau demeura en toute chose celui de l'eau normale mais sans son caractère humide.
Celui qui la touchait restait sec, celui qui y pénétrait entièrement ne s'y noyait pas, celui qui plongeait dans les abîmes de ces eaux pouvait continuer à respirer un air pur et on s'y déplaçait tout à fait normalement malgré le tumulte des vagues environnantes.
Ce fut de cette manière que les Bné Israël traversèrent la mer elle-même, comme sur la terre ferme.

Si Hachem avait fendu la mer en 2 et avait transformé cet endroit en terre ferme (comme le sens littéral des versets), cela n'aurait pas été considéré comme un si grand prodige car il est clair qu'Hachem est en mesure de transformer la mer en terre ferme puisque c'est Lui qui a jadis amené l'eau à cet endroit.
Il peut donc l'enlever à Sa guise.

Selon le Sfat Emet, le véritable prodige consista à changer la nature propre de l'eau (grâce à cela il s'avéra clairement qu'Hachem peut modifier à sa guise la nature des éléments existants de manière non-conventionnelle).
Les Bné Israël allèrent ainsi dans la mer comme sur la terre ferme en marchant dans de "l'eau sèche".

=> En ce qui nous concerne, cela constitue une source d'encouragement dans tous les domaines. En effet Hachem est tellement au-dessus de tout, qu'Il a le pouvoir de tout changer. Rien n'est trop dur, trop petit, trop grand, ... pour Lui.
[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

"Les Bné Israël se dirent les uns aux autres : "Qu'est-ceci? (manne ou)" car ils ne savaient ce que c'était" (Béchala'h 16,15)

-> Certains voient dans ce verset une allusion à ceux qui, par manque de considération envers leur prochain, sont frappés du mauvais trait de caractère qui consiste à les critiquer et à médire d'eux.

- "Les Bné Israël se dirent les uns aux autres : "Qu'est-ceci?" = c'est-à-dire : "qui est cette personne, que vaut-elle?" ;
- "car ils ne savaient ce que c'était" = cette mauvaise habitude provient du fait que nous ne réfléchissons pas à notre propre situation, à ce que nous sommes nous-mêmes.
[rav Elimélé'h Biderman]

[à l'image de la manne qui prenait le goût qu'on voulait qu'elle ait, autrui prend la saveur qu'on veut bien lui donner.
Si nous sommes un consommateur de points positifs d'autrui, alors il nous sera tellement agréable. A l'inverse il nous sera repoussant.
Combien il est facile de dévaloriser notre prochain, pour mieux flatter son égo, pour mieux justifier à nos yeux le fait de ne pas travailler à être meilleur.]