Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

L'une des questions que l'on pose à une personne lors du jugement ultime après sa mort est la suivante : "As-tu traité les autres comme un roi, avec d'une manière agréable et calme?"
[Massé'het 'Hibout haKever ]

Israël – le pays de la résurrection des morts

+ Israël - le pays de la résurrection des morts :

-> La guémara (Yérouchalmi Kilayim 9,3) et le midrach (Béréchit rabba 96,5) nous disent que les morts en terre d'Israël ressusciteront les premiers à l’ère messianique.

-> De combien la résurrection des personnes inhumées là-bas précèdera celle des autres reposant en dehors ('houts la'arets)?

Le ‘Hessed léAvraham écrit que nous avons une tradition selon laquelle la résurrection des morts reposant en terre sainte précèdera de 40 ans celle de ceux de diaspora.
Il écrit également : "Quiconque meurt en dehors d'Israël et qui a un membre de sa famille en terre d'Israël pour lequel il devrait éventuellement faire chiva (prendre le deuil), ce parent en terre d'Israël aura le pouvoir de le faire revivre en dehors d'Israël à la même période que lui (en Israël)". (mayan haChlichi - nahar 23)

L’incroyable impact d’étudier la Torah

+++ L'incroyable impact d'étudier la Torah :

+ Les lèvres bougent dans la tombe :

-> "Un homme qui mourrait dans la tente" (adam ki yamout ba'ohel - Balak 19,14)

Le 'Hida (Séfer Pné David) cite le Panim Méirot qui explique ce verset ainsi :

-> La guémara (Yébamot 96b) dit : "Quelle est la signification du verset : "J'habiterai dans tes tentes pour l'éternité" (Téhilim 61,5). Est-il possible pour une personne d'habiter dans 2 mondes (en restant dans ce monde même après sa mort)? Au contraire, le roi David dit à Hachem : "Maître du monde. Que Ta volonté soit que les paroles de halakha qui sont sorties de ma bouche soient répétées dans ce monde (après mon passage dans l'autre monde), comme l'a dit Rav Yo'hanan au nom de Rav Shimon bar Yo'haï : chaque fois qu'un talmid 'hakham (qui est passé dans l'autre monde) voit les paroles qu'il a prononcées répétées dans ce monde, ses lèvres murmurent dans sa tombe."

-> Le Séfer Bé'hor Shor (Méguila 15a) explique qu'il y a un grand avantage pour une personne décédée lorsque ses lèvres murmurent dans la tombe. C'est comme s'il avait étudié la Torah lui-même, et cela lui permet d'atteindre de nouveaux sommets dans le monde à Venir (olam aba).
Cela signifie que lorsque l'on étudie les divré Torah d'un tsadik, cela amène le tsadik lui-même à étudier la Torah simultanément.

C'est dans cet esprit que le Panim Méirot explique le verset : "Un homme qui mourrait dans la tente" = même après la mort d'une personne, celle-ci peut toujours être "dans la tente de la Torah". Lorsque les autres répètent ses divré Torah, elle étudie la Torah dans sa tombe.

Le 'Hida ajoute que cela peut également expliquer la partie suivante du verset : "quiconque entre dans la tente et tout ce qui se trouve dans la tente". Nous voyons d'après les paroles de nos Sages que si quelqu'un répète un dvar Torah qu'il a entendu quelqu'un dire au nom de quelqu'un d'autre, et que cette personne l'a raconté au nom de quelqu'un d'autre, ...
[ cela signifie que l'on peut répéter un dvar Torah qu'on a entendu d'un tsadik, qui a été transmis pendant de nombreuses générations et répété par des centaines de tsadikim au cours des siècles, et qu'à partir de ce dvar Torah, on peut faire en sorte que tous ces tsadikim prononcent des paroles de Torah dans leurs tombes. On mérite ainsi que des centaines de tsadikim deviennent nos défenseurs au Ciel. ]

Ainsi, lorsque le verset parle de "tout ce qui se trouve dans la tente", il peut être compris comme une référence à tous les tsadikim qui ont dit ce dvar Torah au nom de quelqu'un d'autre. Ils peuvent tous étudier la Torah dans leur tombe.

Le 'Hida conclut en disant que même si la personne qui a dit ce devar Torah était une personne simple qui ne possédait pas beaucoup de bonnes actions et qui a simplement dit des mots de Torah au nom de quelqu'un d'autre, elle méritera également que ses lèvres murmurent dans sa tombe.
C'est ce que suggèrent les mots "quiconque entre dans la tente". Peu importe de qui il s'agit. Même s'il s'agit de quelqu'un de très simple, il méritera d'être dans la tente de la Torah.

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=> On peut réciter des mots de Torah, faire la mitsva d'étudier la Torah, et en plus faire bouger les lèvres de centaines de personnes dans leur tombe, qui étudient alors la Torah et obtiennent des mérites grâce à nous.
Plus on partage des paroles de Torah, plus on aura des occasions que d'autres répéteront ces paroles après notre mort, nous permettant de bouger des lèvres et d'étudier à notre tour après notre mort.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,6) enseigne que pour chaque juif qui étudie la Torah : "à chaque mot qu'il prononce, au même moment, le même mot est prononcé par Hachem".
Par exemple, imaginons qu'en étudiant le moindre Rachi, à ce moment on a les lèvres de Rachi qui bougent, étudiant grâce à nous et également Hachem qui prononce nos paroles!

Imaginons cela avec Moché qui nous a transmis la Torah, nos Sages de la michna, guémara, ... avec tous les intermédiaires qui nous ont transmis ces enseignements, combien de bouches peuvent étudier après leur mort grâce à nous!
(nous n'aurons pleinement conscience de cela qu'après notre mort, et nous regretterons de n'avoir pas davantage étudié, donnant de la vie à autrui en les faisant étudier!
De plus, notre étude de Torah créée des anges Défenseurs, mais également nous bénéficions de l'aide au Ciel des tsadikim dont on a permis d'étudier leurs textes. [ex: moi, juif normal, j'ai donné du mérite à Rachi, à Chimon bar Yo'haï! ] )

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+ Ressusciter les morts par ses paroles :

-> Le Ben Ich 'Haï (Chné Eliyahou) dit au nom du Maharcha que même à notre époque, n'importe qui peut ramener les morts à la vie. Comment peut-on y parvenir?
En répétant un dvar Torah au nom du défunt. Lorsque l'on fait cela, le défunt parle dans sa tombe et retrouve la vie pour un court instant.

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+ Le tsadik descend à cet endroit :

-> Le rav 'Haïm Palagi (Torah vé'Haïm) écrit que si quelqu'un dit des 'hidouché Torah au nom d'un talmid 'hakham qui est passé dans l'autre monde, le tsadik descend du Ciel à l'endroit où sa Torah est étudiée.
C'est ce qui ressort du Zohar (paracha Pin'has 219b), qui relate l'histoire de Tanaïm, qui assis et étudiant la Torah, entendirent une voix céleste déclarer : "Faites de la place pour Rav Pin'has ben Yaïr qui est venu se joindre à vous".
[ selon le Zohar, Rav Pin'has était déjà décédé]

Le rav Yonathan Eibshitz explique la guémara (Yébamos 96b) comme signifiant que lorsque l'on dit sur un dvar Torah au nom d'un tsadik qui est décédé, l'âme (néchama) du tsadik vient pour être avec lui.
C'est ainsi qu'une personne peut vivre dans deux mondes simultanément. Son âme peut être dans le monde éternel et dans ce monde.

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+ Les Tsadikim apprécient que leurs divré Torah soient étudiés :

-> Le Séfer Pélé Yoetz écrit que le Yérouchalmi dit que le plaisir qu'un talmid 'hakham retire lorsqu'un dvar Torah est dit en son nom est comme lorsqu'on boit un vin vieux (délicieux).
Il poursuit en racontant qu'un jour, un décret a été promulgué pour tuer tous les juifs d'une certaine région. À ce moment-là, le Alchich haKadoch est apparu et a sauvé un homme de la mort parce que cet homme avait étudié son séfer régulièrement.

Le Séfer 'Hassidim écrit que si un tsadik explique les paroles d'un autre tsadik, à sa mort, l'autre tsadik vient l'accueillir avec un grand sourire. Il l'accompagne et dit aux anges d'être indulgents avec lui, de le présenter à Hachem et de dire du bien de lui.

Il écrit également que si quelqu'un dit un dvar Torah au nom d'un tsadik, ce dernier priera pour lui et dira du bien de lui.

-> Cela signifie que nous pouvons utiliser une ségoula incroyable. Lorsque nous répétons des mots de Torah au nom d'un tsadik, celui-ci descend du Ciel pour nous aider.
À ce moment-là, nous pouvons demander au tsadik de nous aider dans tout ce dont nous avons besoin.
C'est un moment propice pour trouver le salut.
[rav Méïr Itamar Rosenbaum]

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+ Le mérite d'aider à publier un livre (de Torah) :

-> Il en va de même lorsque quelqu'un aide à publier un séfer écrit par un tsadik de la génération précédente.
Le rav 'Haim Palagi (Torah vé'Haïm) écrit que celui qui finance l'impression de livres (séfarim) mérite de s'asseoir près du talmid 'hakham qui a écrit le livre au Gan Eden.
En effet, cette personne a fait connaître au public la Torah du talmid 'hakham, et sans elle, personne ne l'aurait apprise. De cette façon, il donne au tsadik la vie après la mort, et en récompense, il peut s'asseoir à côté du tsadik.

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+ Les Baalé Tossafot sont apparus au Maharchal :

-> On raconte que le Maharchal avait une personne dont le travail consistait à le réprimander pour tout ce qu'il avait fait de mal. Un jour, le Maharchal arriva en retard à Sha'harit. La personne vint pour le réprimander, mais resta silencieux et ne le réprimanda pas.
Lorsque le Maharchal lui demanda pourquoi il ne l'avait pas réprimandé, la personne lui répondit : "J'avais peur de te dire quoi que ce soit parce que j'ai vu 2 vieillards à l'allure distinguée s'approcher de toi".
Le Maharchal répondit : "Ces deux vieillards étaient les Baalé Tossafot, Rabbénou Tam et Rabbénou Its'hak. Comme je suis resté debout tard la nuit dernière à étudier leurs paroles, ils sont venus me voir".

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+ Le Rambam est venu saluer le Beit Yossef :

-> Le Sefer Maguid Mécharim (paracha Vayakel) raconte que le Mala'h (ange) dit au Bet Yossef (rabbi Yosef Karo) que l'explication qu'il avait donnée la veille concernant les mots du Rambam était la vérité, et que le Rambam était ravi d'entendre que quelqu'un avait compris l'intention complète de ce qu'il avait écrit.
Le Mala'h a ajouté que lorsque le Beit Yossef allait mourir (niftar), le Rambam viendrait le saluer et le remercier d'avoir expliqué comment la halakha est en accord avec ce qu'il a écrit, et qu'il parlait en son nom maintenant aussi.

-> Dans l'introduction du Séfer Maguiné Shlomo, écrit par le rav Yéhochoua le Rav de Cracovie, le petit-fils de l'auteur raconte qu'après que Rav Yehochoua ait répondu à une question que Tossafot pose à Rachi, Rachi est venu le voir en rêve avec beaucoup de joie sur le visage.
Rachi lui dit : "Puisque tu as fait l'effort de me sauver de la gueule des puissants lions, les Baalé Tossafot, je viendrai te saluer dans le monde à Venir (olam aba) avec tous mes étudiants!"
Et il en fut ainsi. Le jour du décès de Rav Yehochoua, une demi-heure avant que son âme ne quitte son corps, il se tourna vers les Guédolé Israël assis autour de lui et dit : "Préparez une chaise pour Rav Shomo Its'haki (Rachi). Il vient me saluer joyeusement, accompagné de ses saints élèves, en signe de déré'h éretz pour avoir pris sa défense et répondu à la question de Tossafot sur son pchat!"

Le Shabbath est une protection même pour les réchaïm

+ Le Shabbath est une protection même pour les réchaïm :

-> La sainteté du Shabbath continue de nous accompagner même lorsque nous quittons ce monde.
Ceux qui ont observé le Shabbath correctement mériteront de continuer à en profiter dans le monde à venir.
Le Shabbath, tous les mondes se réjouissent.
Même ceux qui ont été condamnés au Guéhinam bénéficient d'un répit le Shabbath, comme l'indique le Zohar (II,31b) : "Il a été enseigné que lorsque le Shabbath arrive, les réchaïm au Guéhinam sont autorisés à se reposer et font l'expérience de la joie et de la paix du Shabbath" ...

C'est parce que Shabbath est un jour de repos pour l'ensemble de la nation juive. Il ne s'agit pas seulement d'une récompense pour nos bonnes actions, mais d'une réalité spirituelle de repos.
Par conséquent, le repos est accordé aux vivants et aux défunts, à condition qu'ils aient observé le Shabbath de leur vivant.
Ainsi, même après leur décès, la sainteté du Shabbath continue à les accompagner. Cependant, ceux qui ont profané le Shabbath de leur vivant et négligé le jour de repos ne peuvent espérer en bénéficier après leur mort.

De tout cela, nous pouvons apprendre combien il est important pour le baal téchouva d'observer correctement le Shabbath, afin de corriger les fautes de son passé et d'obtenir l'aide Divine sur le chemin de la téchouva.
Si le Shabbat peut aider ceux qui sont morts dans leur méchanceté (en tant que racha) et les épargner des fureurs du Guéhinam, il peut à plus forte raison aider ceux qui sont encore en vie, ici dans ce monde, et qui ont des remords pour leurs fautes.
Le Shabbath expie leurs fautes et les éclaire, afin de leur accorder une bonne faveur aux yeux d'Hachem et de les aider à revenir.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun haChékhina 57 ]

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-> Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi Yossi : Quiconque se réjouit du Shabbath se voit accorder un héritage sans fin ...
Rabbi Na'hman bar Its'hak dit qu'il est épargné de l'asservissement de l'exil ...
Rabbi Yéhouda dit au nom de Rav : Quiconque se réjouit du Shabbath se voit accorder les désirs de son cœur ...
[guémara Shabbath 118a]

Pourquoi aucune personne décédée ne revient d’en-Haut?

+ Pourquoi aucune personne décédée ne revient d'en-Haut :

-> "Il y a des insensés qui disent : pourquoi personne ne revient-il du monde supérieur pour raconter ce qui s'y passe? Ils ne comprennent pas que l'atmosphère entre ce monde et le monde d'en-Haut est pleine de démons, et que l'âme doit se frayer un chemin à travers eux pour arriver au Ciel.
L'âme n'est pas prête à prendre le risque de refaire ce chemin ...

A Volozhin, il y avait un juif du nom de Rabbi Feivish, qui avant de mourir, avait conclu un accord avec son ami selon lequel il reviendrait du monde d'en-Haut et lui parlerait de son jugement.
Rabbi Feivish mourut, mais son ami n'eut pas de nouvelles. Il ne revint pas pour tenir sa promesse.

Un long moment s'écoula lorsqu'une nuit, Rabbi Feivish apparut en rêve à son ami. "Ne t'étonne pas que je ne sois pas venu jusqu'à présent. Le chemin qui mène de ce monde au monde supérieur est rempli de démons et d'anges destructeurs, et l'âme a peur de le parcourir.
Mais à l'instant même, ils décidèrent d'envoyer une bénédiction de "yacher koa'h" au Gaon de Vilna pour un 'hidouch (nouveauté en Torah) qu'il venait de faire, et ils ouvrirent la voie aux démons pour s'assurer que la bénédiction arriverait jusqu'ici. J'ai saisi l'occasion et je suis venu avec eux. Je dois me dépêcher de revenir maintenant, tant que la voie est encore libre!".

['Hafets 'Haïm - Si'hot hé'Hafets 'Haïm - vol.2, p.23]

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-> L'ange qui a pu être créé à partir d'une mitsva [faite dans la difficulté] peut nous précéder dans notre voyage vers le monde d'en-Haut et chasser tous les démons et les Accusateurs qui se trouve sur notre chemin. Cela peut nous sauver de souffrances indicibles et de jugements sévères.
[adapté du 'Hafets 'Haïm - Téchouot 'Hen - vol.2 , p.24]

Honorer ses parents après leur mort

+ Honorer ses parents après leur mort :

-> Dans une lettre de réconfort adressée à une famille qui avait perdu son père, le rav Yérou'ham Lévovitz écrit :
"Votre père n'est pas mort. Il s'est simplement déplacé d'un endroit à un autre.
En fait, maintenant, il est encore plus proche de vous que lorsqu'il était habillé d'un corps, car il n'y a pas d'obstruction (avec la matière). Cette connexion améliorée est la raison pour laquelle il vous est encore ordonné de l'honorer (après sa mort), car il est continuellement avec vous .0.
Notre deuil a pour but de nous rappeler constamment d'envoyer autant de mérites que possible à la personne décédée. C'est ainsi que vous démontrez votre dévotion à votre père. [chaque mérite que nous faisons pour nos parents défunts, est comme un colis de ressources lui permettant d'améliorer sa situation éternelle, car après la mort il n'est plus possible d'acquérir soi-même des mérites. ] "
[Daat 'Hokhma ouMoussar 3 - Michtav Tan'houmin]

Notre yétser ara nous embête de notre vivant, et même après notre mort

+ Notre yétser ara nous embête de notre vivant, et même après notre mort :

-> L'une des ruses du yétser hara consiste à priver une personne de la tranquillité d'esprit et de la clarté dont elle a besoin pour réfléchir à sa vie.
Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.2) écrit à ce sujet:
"Il s'agit d'un stratagème astucieux du yétser ara, qui consiste à accabler une personne de tâches incessantes afin qu'elle n'ait pas le temps de s'arrêter et de réfléchir au chemin qu'elle emprunte.
Le yétser ara est un soldat expérimenté, rompu aux stratégies de guerre. Pour échapper à ses griffes, il faut faire preuve d'une grande sagesse et d'une planification minutieuse."

-> Au début, le yétser ara peut sembler être notre ami, nous offrant de merveilleux plaisirs, mais en fin de compte, il se transformera en notre pire ennemi.
Nos Sages (Baba Batra 16a) disent à ce sujet : "Le Satan, le yétser ara et l'ange de la mort sont une seule et même chose". Il descend dans ce monde pour tromper l'homme, monte au Ciel pour susciter la colère d'Hachem contre lui, puis reçoit la permission et réclame l'âme de l'homme".

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-> La voie du yétser ara est de séduire chaque personne avec les arguments qui lui conviennent le mieux. Jeunes et vieux sont attirés par des intérêts différents, et le yétser ara connaît l'appât qui attirera le mieux sa proie.
"Le yétser ara se dresse chaque jour contre une personne" (guémara Kidouchin 30b) = de même que nous évoluons, grandissons, de même notre yétser ara s'adapte chaque jour en nous proposant ce qui nous parle le plus à ce moment (notre point faible, d'envie).
Le fait que nous l'ayons vaincu hier, ne garantit pas que cela sera le cas aujourd'hui. [d'ailleurs, nos Sages concluent que sans Hachem qui viendrait nous aider, nous ne pourrions le vaincre. ]

-> Si une personne suit son yétser ara, que ce soit dans sa jeunesse ou dans sa vieillesse, le yétser ara continuera à la poursuivre lorsqu'elle passera dans le monde à Venir.
À chaque niveau du Ciel qu'elle essaiera de gravir, le yétser ara se mettra en travers de son chemin. Il la poursuivra pour ses fautes et exigera sa punition.

Le Arizal (chaar haguilgoulim - intro 22) écrit à ce sujet :
"Lorsqu'un tsadik quitte ce monde, il est prêt à monter aux plus hauts niveaux du paradis, mais pas d'un seul coup. Immédiatement après son décès, il est puni afin de le purifier de ses fautes les plus graves. Il peut alors monter au premier niveau du Gan Eden.
Lorsque son tour est venu de monter à un niveau encore plus élevé, il est ramené (au Guéhinam) pour être puni pour ses fautes les plus légères, après quoi il peut passer au niveau suivant du Gan Eden.
Ce processus se poursuit jusqu'à ce qu'il soit finalement puni même pour les fautes si mineures qu'elles sont comparés à [l'épaisseur] des mèches de cheveux ...
Ensuite, lorsqu'il est purifié même de ces fautes, il peut entrer dans le niveau du Gan Eden qui lui est vraiment destiné."

[ si le yétser ara poursuit même les tsadikim au Gan Eden, il poursuit d'autant plus les réchaïm qui ont été pris dans ses filets. ]

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-> Nos Sages (Baba Batra 16a) nous avertissent que le yétser ara "descend dans ce monde pour tenter [l'homme], monte au Ciel pour le poursuivre, reçoit la permission, puis réclame l'âme [pour l'amener au Guéhinam, où elle va souffrir de terribles souffrances pour ses fautes]."
Nos Sages (guémara Sanhédrin 91b) rapportent que nous recevons notre yétser ara au moment de notre naissance, et notre yétser tov à notre bar/bat mitsva.
Ainsi, le yétser ara a de l'avance, et à chaque étape de notre vie (de l'enfance à la vieillesse), il va nous charmer et nous attirer pour notre "bien" dans ses filets (se faisant passer pour notre ami de confiance qui nous veut du bien). Et ensuite après notre mort, il se transforme en notre pire accusateur en faisant que payons au maximum de souffrances cette faute.

-> Le Arizal (chaar haguilgoulim - intro 22) écrit qu'il y a plusieurs niveaux de récompense pour les justes au Ciel. Après le décès d'une personne, son âme monte à un certain niveau du Paradis.
Des années plus tard, elle aspirera à s'élever à un niveau encore plus élevé, ce qui exige un plus grand degré de mérite. Elle peut avoir commis des fautes mineures qui sont pardonnables aux niveaux inférieurs du Paradis, mais qui l'empêchent d'accéder aux niveaux supérieurs qui exigent une plus grande pureté. Chaque fois que l'âme tente de s'élever, elle est à nouveau jugée pour ses actes.
À chacune de ces étapes de jugement supplémentaire, le yétser ara revient pour la poursuivre à nouveau, afin de l'empêcher de s'élever à un niveau supérieur.
Ce fut le cas de Yéhochoua, le Cohen Gadol, que le yétser ara a continué à poursuivre alors qu'il était déjà au Ciel (Zohar III,214a).

[ainsi, plus nous fautons (sans faire téchouva dessus) en écoutant dans ce monde notre yétser ara, plus nous donnons à notre yétser ara la possibilité de nous mettre des coups de couteau dans notre dos après notre mort.
Dans ce monde, il est tout mignon comme notre meilleur défenseur pour kiffer la vie, et après il sera là comme notre pire accusateur possible. ]

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b'h, nous allons voir quelques réflexions plus générales sur le yétser ara :

-> Lorsque le yétser ara tente de nous séduire et nous propose des choses qu'il prétend nous allons apprécier, nous ne devons pas imaginer un seul instant que le yétser ara a nos meilleurs intérêts à l'esprit. C'est tout le contraire.

Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot - chaar yi'houd hamaassé - chap.5) explique :
"Réalisez que votre pire ennemi dans le monde est le yétser ara. Il est tissé dans les forces de notre âme, mélangé à notre esprit, et s'associe à nous dans tous nos sens physiques et spirituels.
Il domine les éléments de notre être et se cache dans notre poitrine. Il est votre conseiller dans chacune de nos actions, qu'elles soient cachées ou révélées.
Il se cache pour nous surprendre à chacun de nos pas. Pendant que nous dormons, il est éveillé. Nous pouvons l'ignorer, mais il ne nous ignore jamais.
[...]

Il était une fois un homme pieux qui voyait des soldats revenir d'une bataille féroce et difficile, chargés du butin de guerre. Il leur dit : "Vous revenez d'une petite guerre, au cours de laquelle vous avez gagné des trésors. Préparez-vous maintenant à une guerre beaucoup plus importante."
Ils lui demandèrent : "De quelle guerre s'agit-il?"
"La guerre contre le yetzer hara", répondit-il.

-> Le Pélé Yoetz (tachboulot) écrit :
"Menez votre guerre avec des stratégies" (Michlé 24,6)
Combien de plans et de stratégies une personne élabore-t-elle pour gagner de l'argent?
Combien plus doit-il élaborer des plans et des stratégies pour faire la guerre à son plus grand ennemi, le "roi vieux et fou" (référence au yétser ara, voir Zohar I,179a).
On doit se réveiller pour combattre le yétser ara en poussant un puissant cri de guerre.

Communiquer avec les morts par nos prières

+ La guémara (Béra'hot 18b) cite des opinions divergentes sur la question de savoir si les âmes de ceux qui sont décédés sont conscientes de ce qui se passe dans notre monde physique.

Néanmoins, les Tossafot (16b) écrit que toutes les opinions s'accordent sur le fait que, par la prière de ceux qui sont encore parmi les vivants, les âmes défuntes peuvent être informées des événements qui se déroulent dans le monde des vivants.

Réflexions sur la résurrection des morts (par le Ben Ich ‘Haï)

+ Réflexions sur la résurrection des morts (par le Ben Ich 'Haï) :

-> "Vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis Hachem, votre D." (Kédochim 20,7)

-> Au niveau du sens simple (pchat), notre verset est un commandement pour qu'Israël se comporte de manière sainte.
D'un point de vue homilétique, on peut également lire : "Vous avez été sanctifiés, vous serez donc saints, car moi, Hachem, je suis votre D." =Parce que le peuple juif était saint au départ, il a la capacité unique de se sanctifier davantage par l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot.
La preuve qu'ils étaient saints dès le départ est que "Moi, Hachem, je suis votre D." = déjà en Égypte, avant que les Israélites ne reçoivent la Torah et les mitsvot au Sinaï, Hachem s'appelait lui-même " des D. Hébreux" (Chémot 3,18 ; 7,16) ...

Ce point est mis en évidence lors de la purification de la métsora (Vayikra 13,37).Pourquoi le Cohen peut-il le purifier? Parce que la racine de l'âme du juif est déjà pure, il peut être purifié ...

La Torah purifie la personne qui l'étudie. C'est pourquoi elle devait être donnée au peuple juif, qui est enraciné dans la pureté. En effet, D. a imprimé un signe de pureté dans la chair des hommes juifs. L'alliance de la circoncision montre qu'ils sont purs et qu'ils peuvent donc étudier la Torah. C'est pourquoi nous remercions D., dans la grâce après le repas, "pour Ton alliance, que Tu as scellée dans notre chair, et [ensuite] pour Ta Torah, que Tu nous as enseignée", car cette dernière dépend de la première.

La Torah est comparée à de l'eau, comme il est écrit : "quiconque a soif, venez à l'eau" (Yéchayahou 55,1 ; Baba Kamma 17a).
La nature de l'eau est la suivante : si elle se trouve dans un tuyau élevé aux deux extrémités et que sa source se trouve à un endroit élevé à l'une des extrémités du tuyau, elle s'élèvera jusqu'à un endroit tout aussi élevé à l'autre extrémité du tuyau.
Grâce à l'étude de la Torah, une personne atteint la nature de l'eau, elle peut s'élever à un niveau aussi élevé que la racine de son âme.

Dans l'avenir, les morts d'Israël seront ressuscités par la rosée.
La rosée de la résurrection descend d'un lieu qui est source de vie. Pour Israël, dont les racines sont dans le lieu de la lumière, la rosée devient un tuyau par lequel les âmes des morts montent vers le lieu de la vie pour recevoir la vie, afin de ressusciter les corps dans la tombe.
Cela explique ce que Iyov a dit : "Ma racine s'étend jusqu'à l'eau, et la rosée se pose sur mon rameau" (Iyov 29,19) = la racine de mon âme est comme l'eau, qui peut monter aussi haut que sa source.
Moi aussi, je pourrai monter jusqu'au lieu de ma racine. C'est pourquoi la rosée de la résurrection me ressuscitera.
[Ben Ich 'Haï - chana 2 hakdamat Tazria]

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-> Un sadducéen dit à Guéviha ben Pesisa : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts vivront. Les vivants meurent ; les morts vivront-ils?"
Guéviha répondit : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts ne vivront pas. Ceux qui n'ont pas encore vécu (les enfants à naître); vivent ; ceux qui ont vécu [vivront]!"
[guémara Sanhédrin 91a ; Ein Yaakov]

-> Le sadducéen accusait les rabbins de ruiner la foi des gens dans la Torah en déclarant que les morts vivront. En affirmant quelque chose d'aussi incroyablement tiré par les cheveux, disait le sadducéen, les rabbins érodaient la confiance du peuple dans leurs nombreux enseignements vrais et magnifiques et dans la Torah. C'est pourquoi "malheur à vous, coupables, qui dites que les morts vivront", car vous serez punis pour avoir détruit la foi des gens en la Torah.

Guéviha répondit : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts ne vivront pas", car en niant la résurrection, vous empêchez les réchaïm de se repentir et d'accomplir les mitsvot. Car ils diront qu'en fin de compte, les justes meurent comme les réchaïm ; à quoi bon alors porter le joug de la Torah et des mitzvot?
[Bénayahou]

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-> [Il est écrit : ] "La terre qu'Hachem a juré à vos ancêtres de leur donner" (Ekev 11,9).
Il n'est pas dit "de vous donner", mais bien "de leur donner" [c'est-à-dire que D. donnera la terre d'Israël aux Patriarches, qui sont déjà morts].
Nous avons ici une preuve de la résurrection des morts dans la Torah [car pour accomplir sa promesse aux Patriarches, D. devra les ressusciter].

Certains apportent une preuve à partir du verset : "Vous, qui vous attachez à Hachem votre D., vous êtes vivants, vous tous, aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4). [Il est évident que le peuple auquel s'adressait Moché était vivant. Le verset dit : même si tous les autres sont morts, vous serez vivants].
De même qu'aujourd'hui vous êtes tous vivants, de même dans le monde à venir vous serez tous vivants.

La reine Cléopâtre dit à Rabbi Méïr : "Nous savons que les morts vivront, comme il est écrit : "Ils fleuriront hors de la ville comme l'herbe de la terre" (Téhilim 72,16). Mais lorsqu'ils se lèveront, le feront-ils nus ou avec leurs vêtements?".
Il a répondu : "Nous pouvons faire des déductions à partir du cas du blé. Si le blé, qui est enterré nu, émerge avec plusieurs vêtements, à plus forte raison il en est de même pour les justes, qui sont enterrés avec leurs vêtements.
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Nous pouvons en effet tirer des enseignements sur la résurrection des morts à partir du blé.
Ses grains sont enfouis dans la terre, où ils se désintègrent. Il repousse ensuite, et l'on finira par en faire du pain.
Mais "l'homme ne vivra pas seulement de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche d'Hachem" (Ekev 8,3) = ce n'est pas seulement de la "résurrection" du blé que nous apprenons que l'homme reviendra à la vie après avoir été enterré dans la terre, mais de nombreux versets de la Torah, qui sortent de la bouche de D., que nous apprenons que l'homme reviendra à la vie.
[Ben Yéhoyada]

-> Que signifie le fait que les justes ressusciteront dans leurs vêtements?
Les vêtements dans lesquels les corps des justes sont enterrés symbolisent les "vêtements" qu'ils ont confectionnés pour leur âme grâce à l'étude de la Torah et à l'observance des mitsvot.
Ce concept est évoqué dans le verset suivant : "La force et la gloire sont ses vêtements ; elle se réjouit au dernier jour" (Michlé 31,25).
[Névé Tsadikim]

-> Si Cléopâtre accepte que les morts ressuscitent, quelle différence cela fait-il pour elle que les morts ressuscitent avec ou sans vêtements?
Ce qu'elle voulait savoir, c'est si les gens seront alors comme Adam et Eve avant le péché, qui étaient si purs et si élevés qu'ils n'avaient pas besoin de vêtements, ou s'ils seront comme l'homme après la faute.
[Bénayahu]

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-> César dit à Rabbi Gamliel : "Vous dites que les morts vivront. Mais ils sont devenus poussière. Comment la poussière peut-elle revivre?"
La fille de César dit à Rabbi Gamliel : "Je vais lui répondre." Elle se tourna vers son père et lui dit : "Il y a deux potiers dans notre ville. L'un fait des récipients avec de l'eau, l'autre avec de l'argile. Lequel est le plus habile?"
César répondit : "Celui qui fait des vases avec de l'eau". Elle lui dit : "Si D. fait des vases avec de l'eau, il peut certainement en faire avec de l'argile!"
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Rachi explique que la fille de César disait : "D. fait l'homme avec de l'eau, car l'embryon commence par une goutte de sperme. Il peut donc certainement faire l'homme avec de la terre."

La question de César elle-même laisse perplexe. La Torah affirme qu'Adam a été créé à partir de la poussière de la terre (Béréchit 2,7). Si César accepte que D. ait créé l'homme à partir de la terre, pourquoi n'accepte-t-il pas que D. ressuscite les hommes à partir de la terre?
Et s'il n'accepte pas que D. ait créé l'homme à partir de la terre, pourquoi n'a-t-il pas posé sa question directement sur le récit de la création?

César reconnaît que le récit de la création dans la Torah est vraie.
Mais le roi Salomon a dit : "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil" (Kohélét 1,9). L'empereur s'interroge donc : Si D. ne crée rien de nouveau après les 6 jours de la création, comment ressuscitera-t-il les morts? N'est-ce pas quelque chose de nouveau?

Sa fille lui explique que tout ce qui existe de semblable dans ce monde n'est pas considéré comme quelque chose de nouveau. Puisque, de nos jours, D. façonne les gens à partir de liquide, ce qui est beaucoup plus difficile que de les façonner à partir de la terre, ressusciter l'homme à partir de la terre n'est pas considéré comme quelque chose de nouveau.
[Ben Yéhoyada]

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+ Guérir les défauts :

-> Rava compare deux parties d'un verset. Le verset dit : "Je fais mourir et je fais vivre", mais il dit aussi : "Je brise et je guéris" (Haazinou 32,39).
Hachem dit : "Ceux que j'ai mis à mort, je les ramènerai à la vie, et ceux que j'ai brisés, je les guérirai.
[guémara Sanhédrin 91b]

-> Hachem ressuscitera d'abord les morts avec les défauts qu'ils avaient au moment de leur mort. Ainsi, tout le monde saura que ce sont les morts qui sont ressuscités.
Ensuite, il les guérira de leurs défauts.
[Bénayahou]

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+ Les effets de l'orgueil :

-> Quiconque a de l'arrogance en lui, sa poussière ne se réveillera pas.
[guémara Sotah 5a]

-> Il n'est pas possible de dire que quiconque a de l'orgueil en lui ne sera pas ressuscité, car si c'était le cas, il n'y aurait presque personne à ressusciter.
Qui peut atteindre l'humilité parfaite?

Cette difficulté vient du fait que l'on suppose que s'éveiller signifie être ressuscité. Elle disparaît si nous comprenons le terme "réveil" dans son sens simple et quotidien.

La résurrection de l'avenir ressemblera à la résurrection réalisée par Yé'hezkiel. D'abord, les os seront recouverts de chair et de peau jusqu'à ce que le corps soit restauré ; ensuite, l'esprit de vie entrera dans les corps, et ils se lèveront.
Il en sera de même lors de la future résurrection. Et lorsqu'ils se lèveront, ils se sentiront en bonne santé et rafraîchis, comme s'ils venaient de s'éveiller d'un sommeil confortable.

Les personnes qui étaient orgueilleuse et qui ne se sont jamais repenties de ce trait de caractère seront également ressuscitées. Mais elles se lèveront comme une personne qui sort d'une anesthésie après une opération chirurgicale importante.

Ainsi, "quiconque a en lui de l'orgueil/arrogance, sa poussière ne se réveillera pas" = lorsqu'il sera ressuscité, il ne sera pas comme une personne en bonne santé qui se réveille d'un sommeil réparateur, mais comme une personne malade qui sort d'une anesthésie.
[Ben Yéhoyada]

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+ Comment atteindre la terre sainte :

-> Selon Rabbi Elazar, les justes enterrés en dehors de la Terre d'Israël ne reviennent pas à la vie.
Rabbi Ila dit : Ils reviendront à la vie, mais ils doivent d'abord rouler [à travers des tunnels souterrains] jusqu'à la terre d'Israël.
Rabbi Abba s'y opposa. Il souligna que rouler serait douloureux pour les justes [et que D. ne les ferait pas souffrir].
Abbayé répondit : Des tunnels seront creusés pour eux sous la terre. [Ils se lèveront et marcheront dans les tunnels jusqu'à la terre d'Israël, d'où ils émergeront (Rachi)].
[guémara Kétoubot 11a]

-> Apparemment, seuls les justes traverseront les tunnels. Les gens ordinaires arriveront en terre sainte d'une manière différente. Leurs os rouleront jusqu'en terre d'Israël et ils y seront ressuscités.
C'est pourquoi, dans la bénédiction de Ahava Rabba, nous disons : "Fais que nous marchions droit vers notre Terre" = aide-nous à être parfaitement justes afin que nous puissions marcher droit dans les tunnels jusqu'à la Terre sainte plutôt que d'y voir nos os rouler. [Rabbi Moché Sofer]

À Bagdad, les morts juifs étaient enterrés face à l'ouest, vers la terre d'Israël, pour montrer leur foi en la résurrection, lorsqu'ils se lèveront et marcheront vers l'ouest à travers les tunnels jusqu'à la Terre.
[Ben Yéhoyada]

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+ Les éloges funèbres

-> Malheur à ce cortège! Malheur à ce fardeau!
[guémara Moéd Katan 28b]

-> Le "cortège" est l'âme, qui se rend au Gan Eden.
Le "fardeau" est le corps, qui est accablé par son séjour dans la tombe.

Dans un éloge funèbre, le corps et l'âme sont loués pour les mitsvot qu'ils ont accomplies dans ce monde. Nous pouvons comprendre que l'âme soit satisfaite de l'éloge funèbre, puisqu'elle continue à vivre et qu'elle tire du plaisir de la mention de la Torah qu'elle a étudiée et des mitsvot qu'elle a accomplies pendant qu'elle était dans ce monde.
Mais pour le corps, c'est se moquer du mort que de le féliciter pour son travail dans les mitsvot alors qu'il gît comme une pierre dans la tombe.

Dans l'avenir, cependant, le corps vivra à nouveau et jouira de la récompense pour son travail dans les mitsvot. C'est pourquoi il apprécie que l'on fasse son éloge pour ces choses, même s'il se trouve actuellement dans la tombe.
L'éloge funèbre est donc "un honneur pour les vivants" = les âmes ; et "un honneur pour les morts" (guémara Sanhédrin 46b) = les corps.
[Né'hamat Tsion]

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+ Les trois partenaires :

-> Hachem achèvera pour moi. Hachem, Ta bonté dure toujours. Tu n'abandonnes pas l'œuvre de tes mains. (Téhilim 138,8)

-> Il y a 3 partenaires dans la création d'une personne : Hachem, son père et sa mère.
Ses parents lui donnent un corps. D. lui donne une âme, l'éclat de son visage, la vue, l'ouïe, la parole, la capacité de marcher et de penser. Lorsque son heure est venue, Dieu prend sa part et leur laisse celle de ses parents. [guémara Nidda 31a]

-> L'homme a 3 partenaires. À qui revient l'honneur en premier?
Celui de D., bien sûr, pour un certain nombre de raisons. L'une d'elles est que même les parents doivent honorer Hachem. Une autre raison est que la part des parents dans l'homme nécessite également l'assistance divine. De plus, une fois que les parents l'ont mis au monde, il devient progressivement indépendant d'eux, mais il reste dépendant de D. à chaque instant pour lui donner vie et énergie.

Ainsi, même le corps, qui est la part des parents dans l'homme, est considéré comme l'œuvre d'Hachem. Et puisque D. a pitié de son œuvre, Il ne l'abandonnera pas, mais la restaurera lors de la résurrection des morts.
Comme le dit notre verset : "Hachem achèvera pour moi" = Il achève la part de mes parents qui est en moi. En outre, "Hachem, Ta bonté dure toujours" = même après que les parents m'ont mis au monde, D. continue à me soutenir. Ainsi, le corps, qui est appelé la part des parents dans l'homme, est également l'œuvre de Tes mains.
C'est pourquoi "Tu n'abandonneras pas l'œuvre de Tes mains", mais tu la ressusciteras dans le futur.
[Ben Ich 'Havil 3 - haGadol 3]

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-> Rabbi Méïr dit : De quel verset de la Torah découle le fait qu'il y aura une résurrection des morts? Il est écrit : "Moché et les enfants d'Israël chanteront" (Béchala'h 15,1).
Il n'est pas dit "a chanté" (char - שר), mais "chantera" (yachir - ישיר).
C'est à partir de là que nous apprenons la résurrection des morts dans la Torah.
[guémara Sanhédrin 91b]

-> Nos Sages ont dit que le monde à Venir a été créé avec la lettre youd (י) (guémara Ména'hot 29b).
Il y a deux mondes à venir. L'un concerne les corps après la résurrection ; l'autre est le monde des âmes.
La lettre youd (י) fait allusion aux deux. C'est pourquoi le verset qui fait allusion à la résurrection ne dit pas שר (a chanté"), mais ישיר (chantera). Le mot ישיר est composé de שר avec l'ajout de deux youd (י), un pour chaque monde à venir.
[Ben Yéhoyada]

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-> Tout ce que D. fait, c'est d'empêcher l'anéantissement de l'œuvre de Ses mains, les âmes et les corps, afin qu'ils ne soient pas perdus dans les deux mondes.
[Tikouné Zohar 31:76a]

-> Certains juifs, jugés indignes, ne prendront pas leur part dans le monde à venir et ne se lèveront pas lors de la résurrection des morts.
Mais lorsque D. renouvellera les cieux et la terre et détruira complètement le mauvais penchant, ces corps et ces âmes perdus seront également renouvelés et restaurés.
[Bénayahou]

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-> C'est avec cela (bézot - בזאת) qu'Aharon entrera dans le lieu saint. (A'haré Mot 16,3)

-> Nos Sages ont trouvé dans la Torah une allusion à la résurrection des morts. En ce qui concerne les téroumot et les dîmes provenant des produits de la terre sainte, il est écrit : "Tu donneras à Aharon haCohen la térouma mise à part pour Hachem" (Kora'h 18,28).
Comment la dîme a-t-elle pu être donnée à Aharon, qui est mort dans le désert et n'est jamais entré en terre sainte?
Il faut qu'à l'avenir il revienne à la vie et que la dîme lui soit apportée.
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Actuellement, le Nom de Dieu et son Trône sont incomplets. Le Tétragramme (יהוה) ne comporte que deux lettres (יה) et le mot כס (kess - Trône), n'a pas d'alef [כסא] (voir Béchala'h 17,16).
Dans le futur, les sept lettres du Nom et du Trône seront complètes. [יהוה et כסא]
Notre verset y fait allusion. Le mot "bézot" (בזאת - avec ceci"), peut être divisé en בז אות (bézaïn ot - avec sept lettres).
Lorsque la rectification sera achevée et que le Nom Divin et le Trône seront complets, Aharon entrera dans "le lieu saint", le 3e Temple, en Terre sainte.
[Ben Ich 'Haï - drouchim A'haré Mot]

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+ Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités :

-> Rabbi Eliezer dit : Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités (Yé'hezkiel 37) se sont levés, ont entonné un chant et sont morts.
Quel chant prononçaient-ils? "Hachem fait mourir par la justice et ressuscite par la miséricorde."

Rabbi Yéhochoua dit : Ils ont entonné ce chant : "Hachem fait mourir et ressuscite ; il fait descendre au tombeau et en fait remonter" (I Chmouël 2,6).

Rabbi Eliezer, fils de Rabbi Yossi le Galiléen, dit : Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités sont montés en terre d'Israël, ont pris femme et ont eu des fils et des filles.

Et qui sont les morts que Yé'hezkiel a ressuscités?

Rav dit : Ce sont les descendants d'Efraïm qui ont calculé la fin [de la servitude égyptienne] et se sont trompés.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Leur père Efraïm les pleura longtemps" (I Divré haYamim 7,22).
Chmouël a dit : Il s'agissait de personnes qui niaient la résurrection des morts.
[guémara Sanhedrin 92b]

-> Selon Rabbi Eliezer, les morts que Yé'hezkiel a ressuscités se sont levés, ont chanté "Hachem met à mort avec justice et ressuscite avec miséricorde", puis sont morts à nouveau.
Rabbi Eliezer est du même avis que Rav, qui les identifie comme les descendants d'Efraïm en Égypte qui ont calculé la fin de la servitude égyptienne. Ils conclurent à tort que le temps de la rédemption était venu, se mirent en route pour le pays de Canaan et furent tués par ses habitants.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Leur père Efraïm les pleura pendant de nombreux jours", parce qu'ils s'étaient trompés en calculant le nombre de jours jusqu'à la rédemption.

Ils ont chanté "Hachem fait mourir par la justice" parce qu'ils ont essayé de hâter l'exode et ont quitté l'Égypte sans Sa permission. Ils ont également chanté "et ressuscite avec miséricorde" parce qu'après leur punition, D. les a ressuscités.

Selon Rabbi Yehoshua, ils chantaient : "Hachem fait mourir et ressuscite ; il fait descendre dans la tombe et ressuscite" (I Chmouël 2,6).
Rabbi Yéhochoua est du même avis que Chmouël, qui les a identifiés comme des personnes qui niaient la résurrection des morts. D. les a ressuscités pour enseigner que, tout comme Hachem les avait mis à mort et les avait ressuscités, Il ressusciterait à l'avenir ceux qu'Il avait fait descendre dans la tombe.

Une autre façon de comprendre le différend est la suivante :
Rabbi Yéhochoua opine comme Rabbi Eliezer, fils de Rabbi Yossi le Galiléen, qui dit que les morts que Yé'hezkiel a ressuscités sont montés en terre d'Israël, où ils se sont mariés et ont eu des enfants. D'après Rabbi Yéhochoua, ils chantaient : "Hachem fait mourir et ressuscite", car, de même que D. les avait mis à mort et les avait ressuscités, de même il les ramènerait un jour dans la tombe pour les ressusciter lors de la résurrection des morts.

Rabbi Eliezer, qui dit que les morts que Yé'hezkiel a ressuscités chantaient : "Hachem fait mourir par la justice et ressuscite par la miséricorde" et qu'ils sont morts immédiatement après, estime, comme Chmouël, qu'il s'agissait de personnes qui niaient la résurrection des morts.
D. les a ressuscités pour nous enseigner que la résurrection existe bel et bien.
[Ben Yéhoyada]

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-> Des hérétiques demandèrent un jour à Rabbi Gamliel : "D'où vient que Hachem ressuscite les morts?".
Il répondit : "Dans la Torah, il est écrit : "Hachem dit à Moché : Voici, tu dormiras avec tes ancêtres, et ce peuple se lèvera et s'égarera" (Deutéronome 31,16).
[En hébreu, un verbe peut précéder ou suivre le sujet. Ce verset dit littéralement : "Voici, vous vous endormirez avec vos ancêtres, et ce peuple se lèvera et s'égarera." On peut donc aussi l'interpréter ainsi : "Vous dormirez avec vos ancêtres et vous vous lèverez" dans la résurrection - "et ce peuple s'égarera].
[guémara Sanhédrin 90b]

Notre relation avec la matérialité & impact sur notre mort

+ Notre relation avec la matérialité & impact sur notre mort :

-> Le roi Shlomo dit au sujet de la mort de l'homme : "La poussière retourne à la terre, redevenant ce qu'elle était, et l'esprit [l'âme] retourne auprès de D. qui l'a donné." (Kohélet 12,7)

-> Le Akédat Its'hak commente :
La finalité de la venue de l'homme sur terre est atteinte lorsque ses deux entités (âme et corps) se séparent complètement sans qu'il ne reste la moindre partie de l'un chez l'autre ...
C'est le sens des paroles du roi Shlomo : la séparation doit s'opérer sans qu'aucune partie de matérialité ne soit rattachée à l'âme ... Il pourra alors retourner à la poussière de la terre lorsque le corps ne détiendra plus de partie du néfech. "Et l'esprit retourne auprès de D. Qui l'a donné"
Comme nous l'ont expliqué les Sages, nous devons rendre l'âme comme elle nous a été donnée, c'est-à dire en état de pureté. (guémara Shabbath 152b)

Parfois, la séparation est particulièrement difficile pour certains hommes car leur néfech a un grand penchant pour la matérialité.
En effet, après s'être affairé durant toute une vie dans la recherche d'une matérialité grandissante, le néfech s'y attache au point qu'il ressent un amour ardent pour cette dernière durant son passage sur terre, et cet attachement ne disparaît pas après la mort.
La force du corps provient du Satan qui est le mauvais penchant qui l'accompagne et le domine. Ainsi, un esprit d'impureté se trouve chez les morts et c'est le sens des paroles de nos Sages (guémara Béra'hot 8a) qui nous enseignent qu'il est aussi difficile pour le néfech des réchaïm de sortir du corps que de retirer une pelote de laine enchevêtrée dans des ronces.
Car le retour à la terre ne peut s'achever s'il reste encore des forces d'impureté dans le corps, et c'est la raison pour laquelle l'âme monte et redescend vers le corps durant 12 mois.

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1°/ Chez ceux accordant beaucoup d'importance à la matérialité :

-> Le Akédat Its'hak explique en d'autres termes, que les hommes qui ne se sont pas affairés à la spiritualité [pendant leur temps disponible] à travers l'étude de la Torah et le service divin, mais qui se sont seulement préoccupés de la matérialité en poursuivant les futilités de ce monde, lorsqu'arrive le jour de la mort, ils voient leur âme se séparer de leur corps avec difficulté et ce processus est comparable à une pelote de laine qui est enchevêtrée dans des ronces où il est extrêmement difficile de l'en extraire. (Béra'hot 8a)
Cela nécessite forcément de déchirer une partie de la laine jusqu'à en retirer toutes les ronces. Il en est de même pour l'âme qui se sépare du corps et c'est le sens des souffrances endurées jusqu'à ce que la séparation soit intégrale dans la mort.

La source de cet enseignement se trouve dans le guémara (Shabbath 152a), comme il est écrit : "Durant les 12 premiers mois après la mort de l'homme, son corps est encore existant et sa néchama (âme) monte et descend. Cependant après 12 mois, le corps de l'homme se désintègre ... Sa néchama monte et ne redescend plus".
Ainsi le Akédat Its'hak explique que l'âme qui est encore attachée à la matérialité du corps, connaît de grandes difficultés à s'en séparer complètement. Elle monte et descend pour tenter de s'unir de nouveau avec le corps durant une période de 12 mois.

Nous pouvons également y ajouter les paroles du Zohar (Vayé'hi 217b) qui y voit la punition du kaf hakéla (douleur suivant la mort) : "Malheur à cette âme qui va être propulsée comme la pierre d'une fronde, comme il est écrit : "Et l'âme de ton ennemi, il la lancera avec la fronde" (Chmouël I 25,29)."

[ainsi, à travers ces paroles, nous pouvons expliquer que l'âme ne trouve pas de repos à cause de son enchevêtrement dans la matérialité. Ainsi, durant 12 mois, elle monte et elle descend étant catapultée d'un monde à l'autre.]

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2°/

-> Le Ohr ha'Haïm (Bé'houkotaï) enseigne :
"Hachem n'a pas créé Adam pour qu'il s'installe dans le monde et en jouisse tant qu'il ne faute pas, car s'il en était ainsi, il n'y aurait pas d'élévation possible pour l'homme. Au contraire, il chuterait spirituellement puisque le but à atteindre est le monde à venir.
Ce n'est qu'à cause de la faute qu'il dut se munir d'une enveloppe corporelle recouverte de peau dans ce monde-ci.
Lorsqu'un homme s'affaire à la Torah, il peut atteindre une telle force spirituelle qu'il ne ressent pas la douleur de la mort mais l'appréhende comme s'il devait juste passer d'un endroit à un autre.
Ainsi, de nombreux Justes (tsadikim) n'ont pas ressenti la souffrance de cette séparation, et c'est d'ailleurs le sens du verset : "Doux est le sommeil du travailleur" (Kohélet 5,11), car celui qui sert Hachem s'endormira par une mort douce.
Nous pouvons constater qu'Eliyahou Hanavi, par le mérite de sa Torah, atteignit un tel niveau spirituel qu'il n'a pas connu la mort."

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3°/ L'exemple exceptionnel d'Eliyahou haNavi :

-> Il ressort des explications du Ohr ha'haïm haKadoch qu'Eliyahou haNavi eut le mérite de vivre dans les deux mondes comme un homme qui monte à l'étage de sa demeure.

-> Rabbi Chimon Bar Yo'haï dans le Zohar (Vayakel 197a) enseigne :
Il est écrit : "Eliyahou monta au Ciel dans un tourbillon"(Méla'him II 2,11).
Comment Eliyahou haNavi a-t-il pu monter au Ciel avec son corps? Les mondes supérieurs ne supportent pas la matérialité, même si cette dernière est seulement de la taille d'un grain de moutarde.
Rabbi Chimon Bar Yo'haï répond que lorsqu'Eliyahou haNavi est monté dans le Ciel, il s'est démuni de son enveloppe corporelle conçue de matière et l'entreposa dans un endroit spécial qui se trouve entre la terre et le Ciel. Puis, il s'est revêtu d'une enveloppe spirituelle qui lui permit de monter dans le Ciel avec les anges.
Et lorsqu'il redescendait dans le monde ici-bas, étant l'émissaire du Maître de l'univers, il enlevait son enveloppe spirituelle et mettait de nouveau son enveloppe corporelle qui était complètement épurée, puis redescendait parmi les hommes.

=> Il ressort clairement qu'Eliyahou haNavi avait la capacité de vivre dans les deux mondes et si ce n'était à cause de la faute commise avec l'arbre de la connaissance, Adam Harichon aurait également vécu dans les deux mondes, comme un homme qui vit dans une demeure à deux étages.
Il ressort de cet enseignement que si Adam Harichon n'avait pas fauté, l'âme aurait eu la capacité de se séparer très facilement de son corps, même durant son vivant, comme on enlève un cheveu d'un bol de lait. (guémara Béra'hot 8a)
Lorsque l'homme s'attache à la Torah fermement durant son vivant, son âme quitte son corps au moment de la mort sans souffrance.

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-> b'h, également sur ce sujet : https://todahm.com/2021/09/09/32648