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Notre relation avec la matérialité & impact sur notre mort

+ Notre relation avec la matérialité & impact sur notre mort :

-> Le roi Shlomo dit au sujet de la mort de l'homme : "La poussière retourne à la terre, redevenant ce qu'elle était, et l'esprit [l'âme] retourne auprès de D. qui l'a donné." (Kohélet 12,7)

-> Le Akédat Its'hak commente :
La finalité de la venue de l'homme sur terre est atteinte lorsque ses deux entités (âme et corps) se séparent complètement sans qu'il ne reste la moindre partie de l'un chez l'autre ...
C'est le sens des paroles du roi Shlomo : la séparation doit s'opérer sans qu'aucune partie de matérialité ne soit rattachée à l'âme ... Il pourra alors retourner à la poussière de la terre lorsque le corps ne détiendra plus de partie du néfech. "Et l'esprit retourne auprès de D. Qui l'a donné"
Comme nous l'ont expliqué les Sages, nous devons rendre l'âme comme elle nous a été donnée, c'est-à dire en état de pureté. (guémara Shabbath 152b)

Parfois, la séparation est particulièrement difficile pour certains hommes car leur néfech a un grand penchant pour la matérialité.
En effet, après s'être affairé durant toute une vie dans la recherche d'une matérialité grandissante, le néfech s'y attache au point qu'il ressent un amour ardent pour cette dernière durant son passage sur terre, et cet attachement ne disparaît pas après la mort.
La force du corps provient du Satan qui est le mauvais penchant qui l'accompagne et le domine. Ainsi, un esprit d'impureté se trouve chez les morts et c'est le sens des paroles de nos Sages (guémara Béra'hot 8a) qui nous enseignent qu'il est aussi difficile pour le néfech des réchaïm de sortir du corps que de retirer une pelote de laine enchevêtrée dans des ronces.
Car le retour à la terre ne peut s'achever s'il reste encore des forces d'impureté dans le corps, et c'est la raison pour laquelle l'âme monte et redescend vers le corps durant 12 mois.

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1°/ Chez ceux accordant beaucoup d'importance à la matérialité :

-> Le Akédat Its'hak explique en d'autres termes, que les hommes qui ne se sont pas affairés à la spiritualité [pendant leur temps disponible] à travers l'étude de la Torah et le service divin, mais qui se sont seulement préoccupés de la matérialité en poursuivant les futilités de ce monde, lorsqu'arrive le jour de la mort, ils voient leur âme se séparer de leur corps avec difficulté et ce processus est comparable à une pelote de laine qui est enchevêtrée dans des ronces où il est extrêmement difficile de l'en extraire. (Béra'hot 8a)
Cela nécessite forcément de déchirer une partie de la laine jusqu'à en retirer toutes les ronces. Il en est de même pour l'âme qui se sépare du corps et c'est le sens des souffrances endurées jusqu'à ce que la séparation soit intégrale dans la mort.

La source de cet enseignement se trouve dans le guémara (Shabbath 152a), comme il est écrit : "Durant les 12 premiers mois après la mort de l'homme, son corps est encore existant et sa néchama (âme) monte et descend. Cependant après 12 mois, le corps de l'homme se désintègre ... Sa néchama monte et ne redescend plus".
Ainsi le Akédat Its'hak explique que l'âme qui est encore attachée à la matérialité du corps, connaît de grandes difficultés à s'en séparer complètement. Elle monte et descend pour tenter de s'unir de nouveau avec le corps durant une période de 12 mois.

Nous pouvons également y ajouter les paroles du Zohar (Vayé'hi 217b) qui y voit la punition du kaf hakéla (douleur suivant la mort) : "Malheur à cette âme qui va être propulsée comme la pierre d'une fronde, comme il est écrit : "Et l'âme de ton ennemi, il la lancera avec la fronde" (Chmouël I 25,29)."

[ainsi, à travers ces paroles, nous pouvons expliquer que l'âme ne trouve pas de repos à cause de son enchevêtrement dans la matérialité. Ainsi, durant 12 mois, elle monte et elle descend étant catapultée d'un monde à l'autre.]

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2°/

-> Le Ohr ha'Haïm (Bé'houkotaï) enseigne :
"Hachem n'a pas créé Adam pour qu'il s'installe dans le monde et en jouisse tant qu'il ne faute pas, car s'il en était ainsi, il n'y aurait pas d'élévation possible pour l'homme. Au contraire, il chuterait spirituellement puisque le but à atteindre est le monde à venir.
Ce n'est qu'à cause de la faute qu'il dut se munir d'une enveloppe corporelle recouverte de peau dans ce monde-ci.
Lorsqu'un homme s'affaire à la Torah, il peut atteindre une telle force spirituelle qu'il ne ressent pas la douleur de la mort mais l'appréhende comme s'il devait juste passer d'un endroit à un autre.
Ainsi, de nombreux Justes (tsadikim) n'ont pas ressenti la souffrance de cette séparation, et c'est d'ailleurs le sens du verset : "Doux est le sommeil du travailleur" (Kohélet 5,11), car celui qui sert Hachem s'endormira par une mort douce.
Nous pouvons constater qu'Eliyahou Hanavi, par le mérite de sa Torah, atteignit un tel niveau spirituel qu'il n'a pas connu la mort."

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3°/ L'exemple exceptionnel d'Eliyahou haNavi :

-> Il ressort des explications du Ohr ha'haïm haKadoch qu'Eliyahou haNavi eut le mérite de vivre dans les deux mondes comme un homme qui monte à l'étage de sa demeure.

-> Rabbi Chimon Bar Yo'haï dans le Zohar (Vayakel 197a) enseigne :
Il est écrit : "Eliyahou monta au Ciel dans un tourbillon"(Méla'him II 2,11).
Comment Eliyahou haNavi a-t-il pu monter au Ciel avec son corps? Les mondes supérieurs ne supportent pas la matérialité, même si cette dernière est seulement de la taille d'un grain de moutarde.
Rabbi Chimon Bar Yo'haï répond que lorsqu'Eliyahou haNavi est monté dans le Ciel, il s'est démuni de son enveloppe corporelle conçue de matière et l'entreposa dans un endroit spécial qui se trouve entre la terre et le Ciel. Puis, il s'est revêtu d'une enveloppe spirituelle qui lui permit de monter dans le Ciel avec les anges.
Et lorsqu'il redescendait dans le monde ici-bas, étant l'émissaire du Maître de l'univers, il enlevait son enveloppe spirituelle et mettait de nouveau son enveloppe corporelle qui était complètement épurée, puis redescendait parmi les hommes.

=> Il ressort clairement qu'Eliyahou haNavi avait la capacité de vivre dans les deux mondes et si ce n'était à cause de la faute commise avec l'arbre de la connaissance, Adam Harichon aurait également vécu dans les deux mondes, comme un homme qui vit dans une demeure à deux étages.
Il ressort de cet enseignement que si Adam Harichon n'avait pas fauté, l'âme aurait eu la capacité de se séparer très facilement de son corps, même durant son vivant, comme on enlève un cheveu d'un bol de lait. (guémara Béra'hot 8a)
Lorsque l'homme s'attache à la Torah fermement durant son vivant, son âme quitte son corps au moment de la mort sans souffrance.

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-> b'h, également sur ce sujet : https://todahm.com/2021/09/09/32648

Pleurer le Temple = mériter la première résurrection des morts

+ Pleurer le Temple = mériter la première résurrection des morts :

-> La guémara (Taanit 30b) nous dit que celui qui pleure Jérualem méritera de se réjouir de sa reconstruction, mais que celui qui ne pleure pas le Temple ne méritera pas cette joie.

-> Le Ritva, l'un des plus grands Richonim, donne une explication fascinante de cette guémara.
Il écrit qu'il y aura 2 étapes à la résurrection des morts.
La première aura lieu au moment de la reconstruction du Temple, et la seconde se produira bien plus tard.
Cette première résurrection des morts est destinée à ceux qui ont pleuré le Temple. Ils mériteront de participer à sa joyeuse reconstruction.
La seconde résurrection des morts est destinée à ceux qui n'ont pas pleuré la destruction du Temple comme il se doit. Ils n'assisteront pas à cet événement spectaculaire.
Tous les justes mériteront certainement la résurrection des morts, mais pour ceux qui n'ont pas pleuré le Temple, leur résurrection des morts arrivera trop tard pour qu'ils puissent assister à sa reconstruction.

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+ Ressentir la douleur :

-> Le Meïri, un autre grand Richon, dit ce qui suit : pour qu'une personne soit classée parmi celles qui pleurent Jérusalem, il ne suffit pas de jeûner le jour du 9 Av ou de dire les Kinot, car le deuil est dans le cœur.
On peut accomplir toutes les halakhot correctement, mais si l'on ne ressent pas réellement dans son cœur la douleur et la souffrance, on ne méritera pas de voir la reconstruction du Temple.

=> Ainsi, une personne peut tout faire correctement : elle jeûne, elle fait le prières du 9 Av, elle dit les Kinot, elle est assise sur le sol ; elle fait tout ce qu'elle est censée faire le 9 Av. Mais tout cela n'est pas suffisant.
Le Meïri nous enseigne que si l'on accomplit cette mitsva par cœur, sans ressentir de douleur dans son cœur, on n'est pas en rapport avec la véritable essence du 9 Av.

[nous avons 3 semaines où l'on doit se préparer à ressentir le 9 Av pleinement la perte du Temple. ]

Les morts éprouvent du plaisir lorsque leurs proches se rendent sur leur tombe et qu'ils les sollicitent [d'intervenir auprès d'Hachem] ...
[ Sefer 'Hassidim - 710]

Après ce monde -> 2e partie : le Guéhinam (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Après ce monde -> 2e partie : le Guéhinam (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> L'air du jardin d'Eden inférieur est extrêmement saint et pur, ce qui fait que le corps des habitants est si raffiné qu'ils n'ont pas besoin de nourriture ; respirer l'air suffit à les rassasier.
La satisfaction et le contentement sont caractéristiques du jardin d'Eden.

Et comme D. a créé un contrepoids pour chaque chose (Kohélet 7,14), il a créé le Géhinam, l'opposé du jardin d'Eden.
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm 625]

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-> [Après leur mort, même les réchaïm] acceptent la justice du jugement de D., et disent devant Lui : "Maître de l'Univers, Tu as bien jugé, Tu as bien acquitté, Tu as bien condamné, et il convient que Tu aies préparé le Guéhinam pour les réchaïm et le Jardin d'Eden pour les justes.
[guémara Erouvin 19a]

[on a beau faire le malin ici-bas, mais dans le monde de Vérité tout devient évident et l'on ne peut que reconnaisse la réalité d'Hachem.
Une des plus grandes souffrances après notre monde, et la réalisation de ce qu'on aurait pu faire de notre vie et que nous n'avons pas fait, notre yétser ara nous l'ayons volé. ]

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-> "... dit Hachem, Qui a un feu dans Sion" (Yéchayahou 31,9) = il s'agit du Guéhinom.
[guémara Erouvin 19a]

-> Comment le Guéhinam, qui est soixante fois plus grand que le jardin d'Eden, qui est lui-même soixante fois plus grand que le monde, peut-il être situé à Sion?

Le Guéhinam, étant un lieu spirituel, ne prend pas de place, tout comme le jardin d'Eden, l'Arche et les Chérubins ne prennent pas de place.
De plus, le Arizal (Ets 'Haïm) affirme que le Guéhinam se trouve au nord et le jardin d'Eden au sud.
Dans ce verset, Sion ne fait pas référence à Jérusalem. Il signifie tsiyoun, "un endroit désigné". Hachem a un feu dans un endroit désigné au nord.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le Guéhinam a 3 entrées : une dans le midbar (généralement traduit par "désert"), une dans la mer et une à Yérouchalayim.
[guémara Erouvin 19a]

-> Les péchés qui font tomber une personne dans le Guéhinam sont constitués de trois cordes.
L'une est midbar, de dibour, "parole".
L'autre est le désir, que l'on compare à la mer : "Tous les fleuves se jettent dans la mer, et la mer n'est pas pleine" (Kohélet 1,7), car une personne veut toujours plus que ce qu'elle a.
La troisième est l'autosatisfaction. Yérouchalayim, de yiré chalem, signifie "il se considère comme parfait", même s'il ne l'est pas.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Celui qui est arrogant tombe dans le Guéhinam.
[guémara Avoda Zara 18b]

-> Ce n'est pas un hasard si la guémara dit "tombe" plutôt que "va".
Le Guéhinam a trois entrées latérales et une "bouche" ouverte très étroite au sommet, comme une cheminée.
"Il t'a même attiré hors de l'étroitesse" (Iyov 36,16) = hors du Guéhinam, dont la bouche est étroite et dont la fumée s'accumule à l'intérieur (guémara Ména'hot 99b).
Parmi les réchaïm, il y a ceux qui se rendent au Guéhinam par les entrées latérales et qui subissent le bûcher, l'un des quatre types de peine capitale prescrits par la loi de la Torah.
D'autres tombent dans le Guéhinam par l'ouverture étroite et subissent également la lapidation (sekila), l'un des quatre types de peine capitale prescrits par la loi de la Torah.
Une personne arrogante tombe dans le Guéhinam ; elle souffre à la fois de brûlure et de lapidation.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le Guéhinam s'approfondit pour celui qui profane sa bouche.
[guémara Shabbat 33a]

-> Qu'est-ce que l'approfondissement du Guéhinam fait au fauteur?
Parfois, les âmes des justes sont conduites près de l'entrée du Guéhinam afin d'attirer les âmes vers l'extérieur (Séfer haLikoutim 75). L'âme du tsadik apporte alors un certain soulagement aux réchaïm dans le Guéhinom, tout comme une personne souffrant d'un soleil brûlant apprécie l'ombre projetée par un passant.
Mais une personne qui est profondément enfoncée dans le Guéhinam est loin de son entrée et n'obtient aucun soulagement du passage du tsadik.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le Guéhinam a 7 noms : Chéol, Avadon, Béer Sha'ḥat, Bor Sha'on, Tit HaYaven, Tsalmavet, et Eretz HaTa'ḥtit.
[guémara Erouvin 19a]

-> Si Chéol signifie un trou/tombe, comme on le traduit généralement, pourquoi est-ce un nom pour Guéhinam?

Chéol vient plutôt de hashalah, "prêter". Pour souffrir correctement dans le Guéhinam, la partie de l'âme néfech a besoin d'un corps. Comme son propre corps se trouve dans la tombe, on lui prête un autre corps pour qu'elle puisse souffrir.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> "Le juste tombe sept fois et se relève" (Michlé 24,16)

-> Le mot "sept" fait allusion au Guéhinam, qui a sept noms. Il arrive qu'un tsadik tombe dans le Guéhinom afin de faire remonter des âmes juives qui y sont punies.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La guémara demande : [le Guéhinam] n'a-t-il pas aussi le nom de : Tofté ... la guémara répond : [Ce nom est une description,] qui signifie que quiconque se laisse séduire [mitpaté] par son mauvais penchant y tombera.
[guémara Erouvin 19a]

-> Il existe deux types de péché, chacun ayant son propre Guéhinam.
Le premier type de péché provient des attraits du mauvais penchant, qui est une sorte de mauvais ange, une force indépendante du corps. Pour ce type de faute, l'âme est jugée seule dans le Guéhinam.
L'autre type de péché est dû au poison du serpent, qui se trouve dans le corps et dans l'âme.
Chaque fois qu'une personne commet un péché de ce type, une force d'impureté est créée et un corps semblable au sien se forme dans le Guéhinam. Pour intensifier la douleur du pécheur, l'âme est jugée avec le corps fait de l'impureté du péché. De plus, de même que lorsqu'un jumeau souffre, l'autre le ressent, de même lorsque le corps créé à partir du péché souffre dans le Guéhinam, le corps dans la tombe souffre également.

Le midrach (Tana d'Eliyahou Zouta 17) raconte que Rabbi Akiva a trouvé un homme mort qui portait du bois et courait sur les montagnes. L'homme dit à Rabbi Akiva qu'il avait reçu l'ordre de couper du bois avec lequel il serait lui-même brûlé chaque vendredi.
Il s'agissait d'un corps créé à partir de péchés dans lequel la partie de l'âme néfech devait être jugée (Mahara haCohen).

Chaque type de péché a son propre Guéhinam.
La guémara définit le Tafté comme "l'endroit où tombe une personne séduite (mitpaté) par son (mauvais) penchant". Le terme "son penchant" fait référence à celui qui fait partie de lui, issu de la souillure/impureté du serpent [originel].
Le Tafté est donc ce Guéhinam dans lequel l'âme est revêtue d'un corps fait de ses propres péchés, puis jugée.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Ceux d'Israël et des nations non-juives qui fautent délibérément avec leur corps descendent dans le Guéhinam, où ils sont jugés pendant douze mois. Au bout de douze mois, leurs corps sont détruits et leurs âmes sont brûlées ; le vent les disperse et elles deviennent de la cendre sous la plante des pieds des justes.
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Dans le Guéhinam, il n'y a pas de cendres. Il s'agit d'une métaphore.
Les âmes des réchaïm sont "brûlées" afin de séparer le mauvais du bon. Mais parce qu'il y a tant de mauvais et si peu de bon, il n'en reste pas assez pour leur donner une identité indépendante.
Au lieu de cela, elles seront ajoutées aux grandes âmes des justes. Comparées à ces grandes âmes, les bonnes parties des âmes des réchaïm sont comme des cendres collées à la plante des pieds d'une personne.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Le mot "épher" (cendres - אפר), est composé des mêmes lettres que "péer" (gloire - פְּאֵר).
Les juifs étaient destinés à la gloire : "Israël, en qui je serai glorifié" (Yéchayahou 49,3). En fautant, ils ont transformé leur gloire en cendres.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Cinq représentent un soixantième : le feu, le miel, le Shabbat, le sommeil et le rêve.
Le feu représente un soixantième du Guéhinam.
[guémara Béra'hot 57b]

-> Le feu du Guéhinam est certainement des centaines de milliers de fois plus puissant que n'importe quel feu terrestre. La guémara parle d'un sur soixante parce que dans les lois de la cacherout, "soixante pour un" est le ratio d'annulation ; par exemple, si une once de soupe de poulet tombe dans soixante onces de lait, le lait peut être bu parce que la soupe de poulet est annulée, comme si elle n'était pas là du tout.
Lorsque la guémara nous dit que le feu est un sur soixante du guéhinam, cela signifie que comparé aux feux du guéhinam, un feu terrestre n'est rien.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Les apostats et les traîtres ... le Guéhinam se termine, mais eux ne se terminent pas ... Ils sont appelés "Bné Guéhinam".
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Bné signifie "fils de". Certains des réchaïm sont brûlés dans les feux de Guéhinam, puis ils sont renouvelés et brûlés à nouveau.
Ce processus peut se répéter des centaines de milliers de fois pour une seule personne. Puisque ces personnes renaissent et se renouvellent dans le Guéhinam, elles sont appelées "fils du Guéhinam".

Bné peut également être compris comme boné (bâtisseurs de). Au fur et à mesure que le nombre de réchaïm augmente dans le Guéhinam, le Guéhinam se construit et s'étend.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Malheur aux érudits en Torah qui étudient la Torah mais n'ont pas de crainte du Ciel ...
Rava dit aux Sages : "Je vous en prie, n'héritez pas de deux Guéhinam.
[guémara Yoma 72b]

-> La guématria de "yira" (crainte), est deux fois la guematria de "Guéhinam", pour indiquer que si une personne ne craint pas le Ciel, elle sera punie par deux Guéhinam : le Guéhinam de neige, pour ceux dont le mauvais penchant a refroidi leur désir d'accomplir les mitsvot, et le Guéhinam de feu, pour ceux dont le mauvais penchant les a enflammés pour la faute.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Le feu de Guéhinam ne domine pas les érudits en Torah.
[guémara 'Haguiga 27a]

-> Lorsque A'her [Elicha ben Abouya] mourut, on dit [au ciel] : "Il ne sera pas jugé [au Guéhinam], et il n'entrera pas dans le monde à venir. Il ne sera pas jugé [au Guéhinam] parce qu'il étudiait la Torah, et il n'entrera pas dans le monde à Venir parce qu'il a péché."
Rabbi Méir dit : "Il vaut mieux qu'il soit jugé [au Guéhinam] et qu'il entre dans le monde à Venir. Quand je mourrai, de la fumée s'élèvera de sa tombe!"
Lorsque Rabbi Méir mourut, de la fumée s'éleva de la tombe d'A'her.
[guémara 'Haguiga 15b]

-> Elicha ben Abouya, connu sous le nom de A'her, était un Tanna qui s'est rebellé contre Hachem.
Si le feu de Guéhinam ne domine pas les érudits de la Torah, pourquoi de la fumée s'est-elle élevée de sa tombe?

Dans le Guéhinam, il y a plusieurs départements : l'un de feu, l'autre de fumée, un autre encore de neige et de grêle.
Les érudits de la Torah ne sont pas jugés dans le feu ; et en effet, Elicha ben Abouya a été jugé dans la fumée.

Une autre façon de comprendre le passage est que le feu de Guéhinam touche les érudits en Torah mais ne les réduit pas en cendres.
Dans le Guéhinam, les réchaïm sont réduits en cendres (Tikouné Zohar 40) ; ensuite, les cendres sont transformées en un corps, dans lequel l'âme entre, pour être à nouveau brûlée, à l'infini.
Les érudits en Torah, cependant, ne sont pas réduits en cendres. Ils souffrent de la douleur de la brûlure mais restent intacts.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[le Ben Ich 'Haï y écrit que Rabbi Méïr a demandé que Elicha Ben Abouya puisse entrer au Guéhinam afin d'obtenir l'expiation de ses fautes. Au final, il va bénéficier pleinement de son étude de Torah, et il va mériter de s'asseoir à la grande table des justes sages d'Israël. ]

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-> Le Guéhinam est appelé alouka (généralement traduit par la "sangsue"), c'est-à-dire un ver qui suce le sang d'une personne malade et en extrait la maladie.
De même, le Guéhinam enlève les scories des âmes qui y sont jugées, afin de les purifier.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - sur guémara Avoda Zara 17a]

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-> Celui qui se moque des paroles des Sages est jugé avec des excréments bouillants.
[guémara Guitin 57a]

-> Le feu du Guéhinam brûle chaque personne selon l'étendue de sa méchanceté. Mais si l'un d'entre eux est jugé dans des excréments bouillants, les autres souffriront également de l'odeur. Tous insulteront et maudiront cette personne qui s'est moquée des paroles des Sages et qui leur a causé une souffrance supplémentaire. Cette injure sera plus douloureuse pour lui que sa souffrance physique.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, Téchouva 4]

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-> Les hérétique s; et les informateurs/traites ; et les apostats [apikorsim] ; et ceux qui ont renié la Torah ; et ceux qui ont nié la résurrection des morts ; et ceux qui se sont séparés des voies de la communauté juive et ont refusé de partager la souffrance ; et ceux qui jettent leur crainte sur la terre des vivants ; et ceux qui ont péché et ont fait pécher les masses, par exemple, Yéroboam, fils de Nébat, et sa compagnie ; tous ces gens descendent dans la Guéhinam et y sont jugés pendant des générations et des générations ...
La Guéhinam se terminera, mais ils ne se termineront toujours pas ...
Et leurs visages au Jour du Jugement seront noirs et couverts de suie comme le fond d'une marmite.
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Il existe un Guéhinam dans lequel l'ensemble de la population est punie ; ce Guéhinam finit par prendre fin.
Mais pour chaque apostat et traître, il existe un Guéhinam séparé et personnel, comme nous l'apprend la déclaration suivante : "S'il n'en est pas digne, il prend sa propre part et celle de son ami dans le Guéhinam" (guémara 'Haguiga 15a).
Ce Guéhinam personnel ne s'arrête pas là.

Une autre interprétation est qu'il y a plusieurs Guéhinam pour chaque personne méchante (racha).
Lorsqu'un Guéhinam est terminé, un autre est créé pour lui.

"Et leurs visages sont comme le fond d'une marmite" = lorsqu'une marmite est sur le feu, la partie la plus touchée est le fond ; elle devient la plus chaude et la plus noire.
Lorsqu'un racha brûle dans le Guéhinam, la partie la plus touchée est son visage, car les fautes sont gravés sur le visage, comme il est écrit : "L'expression de leur visage témoigne contre eux" (Yéchayahou 3,9).
Une autre raison pour laquelle le visage des réchaïm est brûlé plus sévèrement que le reste du corps est qu'ils ont le plus péché avec leur visage. Ils regardaient des images illicites, écoutaient des commérages malveillants, disaient des calomnies et mangeaient des aliments non casher.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Dans l'avenir, le jardin d'Eden s'écriera : "Donnez-moi les justes! Je n'ai rien à faire avec les réchaïm ..."
Et ... le Guéhinam s'écriera : "Je n'ai rien à faire avec les justes. Qui veux-je? Les réchaïm!"
[midrach Chémot rabba 7,3]

-> Cela peut être compris à la lumière de l'explication du Arizal sur le verset : "Hachem tue et fait vivre, fait descendre au Guéhinam et en fait remonter" (I Chmouël 2,6) = il y a des tsadikim dont le seul péché réside dans leurs pensées. Le tribunal céleste les considère comme parfaitement justes, car seul Hachem connaît les pensées de l'homme.
En revanche, il y a des réchaïm qui ont eu des pensées de repentir juste avant de mourir et qui n'ont jamais réussi à se repentir dans les faits. Même un tel repentir a du poids, comme nous le montre la guémara (Kidouchin 49b) : "Si un homme se fiance à une femme à condition qu'il soit parfaitement vertueux, elle est fiancée ... Car même si nous savons qu'il est parfaitement racha, il peut avoir eu des pensées de repentir".

Lorsqu'une personne racha qui s'est repentie en pensée meurt, les anges désignés l'emmènent au Guéhinam parce qu'ils ne connaissent pas ses pensées. Hachem ordonne alors à un ange d'amener l'âme d'un tsadik qui a péché par la pensée au-delà de l'entrée du Guéhinam, afin que la sainteté de l'âme du tsadik attire l'âme du repentant. Le chagrin qu'éprouve l'âme du tsadik lorsqu'elle pense être conduite au Guéhinam expie ses péchés en pensée. [Séfer haLikoutim]

À l'approche de l'ère du machia'h, il y aura de nombreux cas de pécheurs qui penseront à se repentir sur leur lit de mort. Cela provoquera un tumulte sans précédent dans le jardin d'Eden et à Guéhinam.
Les anges qui gardent les portes du jardin d'Eden s'opposeront à l'accueil de ces repentis, qu'ils perçoivent comme des réchaïm. Ils s'écrieront : "Donnez-moi les justes! Je n'ai rien à faire avec les réchaïm".
Les anges en charge de Guéhinam n'ont aucune objection à accueillir les justes ; ... mais ils s'opposent certainement à ce que les justes descendent pour enlever leurs victimes. Ils s'écrieront : "Je n'ai rien à faire avec les justes, car ils ne viennent ici que pour détruire ma maison. De qui ai-je besoin? Les réchaïm!"
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 1, Téchouva 1]

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-> Ils t'appelleront par ton nom, t'installeront à ta place et te donneront ce qui t'appartient. On ne touche pas à ce qui a été préparé pour son ami.
[guémara Yoma 38a]

-> Après la résurrection, on vous appellera par le nom qui était le vôtre pendant votre vie.

Ils t'installeront à la place qui t'a été préparée dans le jardin d'Éden, car chaque personne y a une place qui lui est propre et qui a été préparée pour elle avant qu'elle n'entre dans ce monde. En plus de sa propre place, un tsadik reçoit la place qui a été préparée pour les réchaïm, mais il n'y touche pas. Au contraire, il la rend à son propriétaire après que celui-ci se soit repenti.

C'est dans cet esprit que le Arizal (Chaar haKavanot) explique notre demande dans la Amida : "Que Ta compassion s'éveille sur les justes ... et accorde une bonne récompense à tous ceux qui se confient sincèrement en Ton Nom. Mets notre sort avec eux pour toujours" = Mets notre sort avec les justes qui font sincèrement confiance à Ton Nom et qui ne veulent pas profiter des autres. Nous pouvons alors être sûrs qu'après notre repentir, ils nous rendront notre part du jardin d'Eden.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

Rav Arié Lévine & s’occuper d’autrui même après sa mort

+ Rav Arié Lévine & s'occuper d'autrui même après sa mort :

-> Sur la pierre tombale du rav Arié Levine, il est écrit ces mots à partir de ses dernières volontés et de son testament : "Je demande à tous ceux qui viendront prier sur ma tombe de dire de tout coeur : ani maamim béémouna chéléma chétiyé té'hiat hamétim" (je crois avec une foi totale qu'il y aura une résurrection des morts) ..."

Ce souhait s'explique en partie par le fait qu'il savait qu'après sa mort, il ne serait plus en mesure de réconforter ou d'encourager les personnes ayant besoin de consolation.
De plus, les personnes qui se rendent sur une tombe ont tendance à devenir moroses et abattues à l'idée de la mort, ce destin qui attend tous les hommes.
De cette manière (invoquant notre futur retour à la vie après notre décès), Il a donc cherché, à insuffler de l'espoir et du courage, même après sa mort, à tous ceux qui se rendent sur sa tombe.

"Si ce n'était à cause de la faute d'Adam, l'âme aurait pu assainir le corps d'une façon complète, au point que l'homme aurait pu entrer vivant dans le monde futur, comme Eliyahou haNavi et 'Hanokh l'ont fait en montant vivants au gan Eden."
[Ram'hal]

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-> Il est écrit dans le Déré'h Erets Zouta :
10 Justes sont entrés vivants au gan Eden : 'Hanokh, Eliézer le serviteur d'Avraham, Séra'h la fille d'Acher, Batia la fille de Pharaon, le prophète Eliyahou, Eved le roi de Kouch, Hiram le roi de Tyr, Rabbi Yéhochoua ben Lévi, Yavets le fils de Rabbi Yéhouda haNassi, le machia'h.

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-> Comment l'âme peut-elle réintégrer un corps qui a été totalement désintégré?

Les sages nous ont enseigné que dans le corps de l'homme, il existe un petit os dans la colonne vertébrale qui est indestructible. Il ne craint ni le feu, ni l'eau et ne peut être broyé même par le biais d'un marteau. Ce petit os est appelé de 3 manières différentes dans l'écriture :
- dans le Zohar, il est appellé "Bétouel l'arami", car c'est os un "ruseur" car par sa discrétion, on pourrait croire qu'il ait tiré profit de la nourriture comme les autres os du corps mais il n'en est rien. En effet, c'est le seul os à ne pas avoir tiré profit de la consommation du fruit de l'Arbre de la Connaissance qui a amené la mort dans le monde. Mesure pour mesure, c'est par cet os que se réalisera la résurrection du corps.
- Le midrach reprend le langage du talmud et l'appelle : "louz", et le présente comme une petite vertèbre de la colonne vertébrale.
- Il est également appelé "נסכוי" (niskoï) car il ne tire aucun profit de la nourriture sauf du 4e repas que l'on fait le samedi soir pour raccompagner le Shabbat à sa sortie (le "mélavé malka").

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-> b'h, également sur le louz : https://todahm.com/2015/11/28/le-louz

Dans le monde à venir, comme l'explique Rech Lakich : il n'y a pas de guéhinam dans le monde à venir, mais Hachem fera sortir le soleil de son écrin ; son rayonnement (intense) sanctionnera les réchaïm et guérira les tsadikim.
[guémara Avoda Zara 3b]

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=> Le Guéhinam existe-t-il ou non dans de monde à venir?

-> Le midrach (Béréchit rabba 26,6) signale 3 avis sur le Guéhinam (enfer) :
1°/ selon Rabi Yanaï et Rabi Chimon ben Lakich (Rech Lakich), il n'existe pas de Guéhinam dans le monde à venir, mais un soleil très chaud, sorti de son écrin, qui sanctionnera les réchaïm qui ne pourront pas supporter ce rayonnement intense et brûleront, comme il est dit : "Car voici, ce jour vient, brûlant comme une fournaise : Tous les hautains et les impies seront comme du chaume et ce jour qui vient va les consumer" (Mala'hi 3,19).
2°/ Selon les Rabanan, le Guéhinam existe, selon ce verset : "Telle est la parole de Hachem qui a Son foyer à Tsion et Sa fournaise à Yérouchalaïm" (Yéchayahou 31,9).
3°/ Selon Rabi Yéhouda bar Ilaï, il n'y aura ni Guéhinam ni soleil très chaud, mais un feu sortira du corps du racha pour le brûler.

-> Selon le Ran :
L'affirmation de Rech Lakich, selon laquelle il n'y a pas de Guéhinam (enfer), mais Hachem fera sortir le soleil de son fourneau pour sanctionner les réchaïm, ne concerne que la période du monde à venir, c'est-à-dire après la résurrection des morts.
Par contre, juste après la mort d'une personne, le Guéhinam existe certainement pour expier les fautes.

-> Selon le Maharal ('Hidouché Agadot) :
Dans ce monde-ci, le soleil est placé dans un "écrin" qui filtre ses rayons de façon à atténuer la chaleur reçue qui devient supportable.
Cependant, aux temps futurs, Hachem fera sortir le soleil de son écrin et son rayonnement deviendra : 7x7x7 = 343 fois plus intense, selon ce verset : "Et la lumière du soleil deviendra 7x7x7 = 343 fois supérieure à celle des 7 jours" (Yéchayahou 30,26).

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=> Pourquoi est-ce en même temps que les réchaïm sont sanctionnés et les tsadikim récompensés dans le monde à venir?

-> Selon le Torat 'Haïm :
Dans le monde à venir, Hachem fera savoir à tous (réchaïm et tsadikim) qu'Il est Un et que Son Nom est Un. C'est pourquoi, au même moment, le soleil brûlant sorti de son écrin sanctionnera les réchaïm et récompensera les tsadikim pour leurs actions dans ce monde-ci (olam azé).
En effet, les réchaïm pourraient se dire que les bienfaits et les maux n'émanent pas de Hachem, mais sont des faits accidentels, dus au hasard, ou naturels. Mais lorsqu'ils verront que certains (les réchaïm) seront frappés en même temps que d'autres (les tsadikim) seront guéris, les réchaïm reconnaitront l'unicité d'Hachem et de Son Nom.
Ainsi, la sanction et la récompense ont une même source : Hachem qui juge nos actions.

-> Le Maharach enseigne :
Le soleil est chaud dans sa nature, cependant son rayonnement n'a pas le même effet selon la nature du récepteur. C'est ainsi que sous l'effet du même soleil, le sel durcit et se fige, tandis que la cire fond.
De même, l'effet du soleil intense du monde futur aura un effet différent sur les réchaïm qui "brûleront" (en sanction) et sur les tsadikim qui "guériront".

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=> En quoi le soleil du monde à venir sanctionne-t-il les réchaïm (impies) et récompense-t-il les tsadikim (Justes) selon le principe de mesure pour mesure?

-> Le Einé Its'hak explique :
Les réchaïm se sont "échauffés' pour accomplir de nombreuses transgressions (avérot) durant leur vie sur Terre. Par le principe de réciprocité, mesure pour mesure, ils souffriront dans le monde à venir de l'échauffement excessif du soleil qui sortira de son écrin.
Par contre, les tsadikim se sont "échauffés" dans leur amour pour Hachem, à travers l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot durant leur vie sur Terre. C'est pourquoi, mesure pour mesure, ils mériteront d'être récompensés dans le monde à venir par le réchauffement du soleil qui les guérira et leur apportera du plaisir.

[Si le soleil, source de lumière et de chaleur, constitue ne bénédiction (béra'ha), le soleil sorti de son écrin dans le monde-à-venir constitue une super-bénédiction. Les réchaïm en souffriront, car ayant rejeté les mitsvot, ils ne sont pas préparés à cette super-bénédiction, tandis que les tsadikim, ayant pratiqué les mitsvot sont prêts pour cette super-bénédiction qui leur sera bénéfique. ]

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[l'idée est que dans le monde à venir toute la Vérité sera tellement éclatante qu'elle nous éblouira.
ex: Combien de souffrances pourrait-on avoir sur ce qu'on aurait pu faire dans notre vie et que l'on a pas fait (notre yétser ara nous anesthésiant)? Et inversement, combien de bienfaits nous amènera ces rayons de Vérité pour la moindre chose que nous aurions fait ou retenu de faire selon la volonté d'Hachem. ]

Notre âme et notre corps se feront juger ensemble

+ Notre âme et notre corps se feront juger ensemble :

-> Antoninous a dit à Rabbi : Le corps et l'âme peuvent se soustraire au jugement Divin. Comment? Le corps pourra dire : "C'est l'âme qui a péché, car depuis qu'elle m'a quitté, je gis dans la tombe comme une pierre inerte". Et l'âme pourra dire : "C'est le corps qui a péché, car depuis que je me suis séparée de lui, je suis comme un oiseau qui plane dans les airs".

Rabbi répondit par une parabole : Cela peut être comparé au cas d'un roi qui possédait un beau verger qui produisait d'excellentes figues. Il y plaça deux gardiens ; l'un était paralytique et l'autre aveugle. Le paralytique dit à l'aveugle : "Je vois dans le verger de belles figues mûres. Viens, laisse-moi monter sur ton dos et nous les cueillerons pour les manger". Le paralytique monta à califourchon sur le dos de l'aveugle, ils cueillirent les figues et les mangèrent. Quelques jours après, le roi vint (dans le verger) et dit (aux deux gardiens) : "Que sont devenues ces belles figues précoces?" Le paralytique répondit : "Ai-je des jambes pour me déplacer (et les cueillir)?" L'aveugle enchaîna : "Ai-je des yeux pour les voir?". Que fit le roi?
Il fit monter le paralytique sur le dos de l'aveugle et il les jugea (sanctionna) ensemble. Il en sera de même (lors du Jugement) : Hachem fera venir l'âme, l'introduira dans le corps et les jugera tous deux ensemble, conformément à ce verset (Téhilim 50, 4) : "Il adressera Son appel aux Cieux d'en haut, ainsi qu'à la Terre, pour les faire comparaître en jugement devant Lui". "Il adressera Son appel aux Cieux" pour faire venir l'âme ; "ainsi qu'à la Terre" pour faire comparaître le corps, afin de juger le corps en même temps que l'âme (yadine imo).
[guémara Sanhédrin 91a-91b]

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=> A quel moment Hachem réunit-Il le corps et l'âme pour les juger ensemble?

-> Selon le commentateur Yad Rama, Hachem réintroduira la néchama (âme) dans le gouf (corps), afin de les juger ensemble, au moment de la résurrection des morts (té'hiat hamétim).

-> Le Séfer ha'Ikarim nous enseigne :
L'expression de notre agada : "Hachem fera venir la néchama et l'introduira dans le gouf" ne doit pas être prise à la lettre. En effet, le mot gouf ne désigne pas ici le corps, mais le Guéhinam ; donc Hachem introduira la néchama dans la zone limitée du Guéhinam pour être sanctionnée pour les mauvaises actions sur terre, bien que la néchama purement rou'hani (spirituelle) soit immatérielle et n'occupe pas de place.
Si le Guéhinam est désigné gouf (corps), c'est parce que de même que du vivant de l'homme, le corps humain limitait l'emplacement de la néchama (âme), le Guéhinam, dans lequel la néchama a été placée, limitera pour un temps donné l'emplacement de la néchama.
Ainsi, cette introduction de l'âme dans le gouf (Guéhinam) s'effectuera juste après le Jugement qui suit le décès, afin qu'elle soit purifiée de ses fautes.

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-> Bien que le corps et l'âme sont punis ensemble, l'âme assume en fait une plus grande responsabilité en raison de sa position supérieure, comme l'enseigne le midrach (Vayikra rabba 4) :
À l'avenir, l'âme et le corps seront jugés.
Hachem mettra de côté le corps et dirigera son jugement vers l'âme. L'âme demandera alors : "Maître de l'univers, nous avons tous 2 fautés ensemble. Pourquoi diriges-tu ton jugement loin du corps et vers moi?"
Hachem lui répondra : "Le corps vient du monde inférieur, d'un lieu de fautes. Toi, tu viens des mondes supérieurs, où personne ne faute devant Moi. C'est pourquoi Je mets de côté le corps et dirige Mon jugement vers vous."

La résurrection des morts

+ La résurrection des morts :

-> Il est dit dans le Yalkout Chimoni (Bamidbar 21,9) qu'une personne reviendra avec exactement le même corps dans lequel elle sera décédée. Hachem fera descendre ce qu'on appelle le "tal chél té'hiya" : une rosée spéciale du Ciel, et l'utilisera pour reconstruire le corps à partir de l'os "louz", qui est indestructible.
[les ressuscités retrouveront le corps dont ils étaient dotés au moment de leur mort, avec tous leurs défauts, afin qu’ils soient reconnus de leurs proches, et ensuite, ils seront guéris.
En ce sens, le Mabit explique que celui qui meurt vieux reviendra au monde dans l'état dans lequel il était alors, car, sinon, nul ne le reconnaitrait. Mais, par la suite, son état de vieillesse se transformera.]

-> La guémara (Sanhédrin 90b) rapporte que les morts seront ressuscités entièrement vêtus.
[selon la plupart des avis, ce sont les habits dans lesquels l’homme a été enterré qui le revêtiront le jour venu.]

-> La guémara (Sanhédrin 91b) dit que peu importe les maladies qu'une personne a pu avoir avant de mourir, à son retour, Hachem les guérira toutes.

-> Le Zohar haKadoch (paracha 'Hayé Sarah) écrit que si une âme (néchama) venait au monde plusieurs fois dans différents corps pour accomplir sa mission, chaque corps sera ressuscité, et la partie de la néchama qui a été rectifiée avec chaque corps reviendra dans son corps respectif, car la néchama est infinie.

-> Selon le Ramban (Chaar haGuémoul), une fois que l'âme se réunit au corps, elle sera avec le corps pour l'éternité.
[l'opinion du Ramban est la plus suivie, et elle affirme que la résurrection des morts nous renverra dans le corps dans lequel nous avons vécu et agi. Et après la période messianique, avec ce corps, nous arriverons dans le monde futur. Le corps prendra alors une toute autre dimension, plus spirituelle. Mais, surtout après la résurrection des morts, la séparation que nous connaissons aujourd’hui avec la mort, n’existera plus.]

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-> "Au moment de la résurrection des morts, D. descendra des plus hautes sphères célestes et s’assiéra sur Son trône à Jérusalem ... Il prendra un énorme Shofar de la taille de mille coudées, selon la coudée de D., et y sonnera d’un son qui se propagera d’un bout à l’autre de la terre" (lettre de Rabbi Akiva).

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=> Pourquoi enterrons-nous les morts? L’inhumation est-elle plus qu’une simple "gestion" des restes humains?

-> Le rav Yéhochoua Alt enseigne :
L’enterrement est un acte de dissimulation par anticipation. Plus précisément, l’enterrement place quelque chose hors de vue avec l’espoir qu’il germera plus tard, prendra racine et finira par sortir renouvelé. L’enterrement n’est pas l’acte "d’élimination" qui était autrefois, mais c’est un acte de plantation.

Il est à noter que ‘nos Sages (Kritout 10a) se réfèrent à l’utérus comme la tombe.
La guémara (Béra'hot 15b) dit que puisque l’utérus reçoit en silence et donne ensuite naissance à une nouvelle vie, accompagnée de grands cris, il devrait s’ensuivre que la tombe qui reçoit avec de grands cris devrait certainement aussi donner naissance à une nouvelle vie.

Hachem a créé l’homme pour qu’il vive éternellement (Ramban sur Béréchit 2,17). Bien que le péché d’Adam ait entraîné la mortalité physique, le potentiel pour une vie éternelle demeure (voir le Maharal - Tiféret Israël - chap.13).
La te’hiat hamétim (résurrection des morts) réalise ce potentiel. A ce moment, l’homme émergera comme vivant de la tombe dans laquelle il était. Après la mort, l’homme attend sa propre renaissance. Quand une personne décède, elle n’a pas disparu. Au lieu de cela, elle continue dans la phase suivante de son existence éternelle.

La Torah exige que ses restes soient cachés dans un endroit qui est un environnement approprié pour anticiper sa réémergence. La terre représente un potentiel en ce sens que, bien qu’elle ne soit rien en soi, elle existe en fait dans un état latent avec une force germinatrice capable de faire pousser céréales, fruits et légumes. Quand une personne meurt, elle redevient un monde de potentiel et elle est enterrée dans la terre qui lui a donné naissance à l’origine parce que cette terre elle-même représente le potentiel.
En tant qu’entité saine qui transcende tout, l’homme est enterré dans le sol jusqu’au moment où son potentiel sera à nouveau révélé et réalisé, cette fois à travers la te’hiat hamétim (voir le Gour Ariyé sur Béréchit 2,7).

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-> La guémara (Sanhédrin 90b-91a) enseigne :
"La reine Cléopâtre posa cette question à Rabbi Meir : Je sais que les morts revivront (dans le futur) d'après le verset (Téhilim 72,16) : "Que bourgeonnent les villes (qu'elles voient croître leurs habitants) comme l'herbe de la terre!", mais lorsqu'ils se lèveront, seront-ils dénudés ou habillés?
Rabbi Méir répondit par un raisonnement a fortiori à partir du blé : Si le grain de blé qu'on met en terre nu (à l'ensemencement) sort de terre "habillé" de plusieurs enveloppes, a fortiori les Justes mis en terre avec leur linceul, reviendront à la vie habillés.
L'empereur (romain) a dit à Rabban Gamliel : "Vous affirmez que les morts retrouveront la vie ; or ils sont devenus poussière. La poussière peut-elle vivre?". La fille de l'empereur dit alors à Rabban Gamliel : "Laisse-moi lui répondre" ; puis elle dit (à son père) : "Si dans notre ville se trouvent deux potiers, l'un qui fabrique (des récipients) avec de l'eau (uniquement) et l'autre avec de l'argile, quel est celui qui est le plus louable?"
L'empereur répondit : "Celui qui n'utilise que l'eau". Sa fille conclut : "Si le Créateur peut façonner (un homme) à partir de l'eau seulement, à plus forte raison qu'Il pourra le façonner à partir de l'argile!".
Dans la Maison d'étude de Rabbi Yichmaël, on cite une autre réponse de la fille de l'empereur à son père : "Si des objets en verre, fabriqués par un souffleur de verre, se brisent, ils peuvent être réparés, a fortiori l'homme lui-même créé par le souffle d'Hachem".

-> Dans son explication des Pirké déRabbi Eliézer (ch.33,78), le commentateur Radal dit que l'enterrement des tsadikim (Justes) dans la terre est comparé à un ensemencement pour une "croissance" qui agit sur la purification du corps, afin que le tsadik ait le mérite de ressusciter avec un corps purifié.

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=> Avec quels habits les Justes (tsadikim) ressusciteront-ils dans le futur?

-> Selon le Béer Chéva :
Le fait que Rabbi Méïr ait dit à la fin de sa réponse à Cléopâtre : "Les Justes qui seront enterrés avec leurs vêtements (lévouchéem :
leur linceul), a fortiori reviendront à la vie habillés", c'est-à-dire qu'ils se lèveront dans le futur habillés de leur linceul avec lequel ils avaient été mis en terre.

-> Selon le Talmud Yérouchalmi, Rabbi a dit à son fils que dans le futur les tsadikim reviendront à la vie, non pas avec leur linceul, mais avec leurs vêtements qu'ils portaient de leur vivant (Tossefot dans Kétouvot111b).

-> Le rav Eliyahou Dessler (tome 4 - p.154) nous enseigne :
Avant de fauter, Adam haRichon n'avait accès qu'aux perceptions spirituelles et n'avait aucune perception du monde matériel (gachmi) ; c'est pourquoi il ne ressentait pas sa nudité.
Or, à la résurrection des morts, dans le futur, les tsadikim retrouveront l'état d'Adam haRichon avant la faute, avec leur "habit" originel, c'est-à-dire avec leur corps (gouf) désigné "habit", car il "habille" l'âme (la néchama). Certes, ce gouf est physique afin de distinguer la personne ressuscitée de toute autre personne ressuscitée, mais ce gouf est essentiellement nafchi (spirituel), car ce corps, comme avant la faute d'Adam, n'aspirait qu'aux satisfactions spirituelles.
La résurrection des tsadikim avec leurs "habits" (lévouchéem) peut signifier également qu'ils reviendront en vie avec les bonnes qualités (midot) qu'ils avaient acquises dans le Olam Hazé dans leur vie antérieure ; ces mêmes midot les envelopperont comme un "habit".

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=> Comment comprendre la parabole des 2 potiers?

-> Selon Rachi :
Son père a reconnu que le potier capable de créer un ustensile (kéli) à partir de l'eau seulement est plus compétent que le potier qui crée le même ustensile à partir de l'argile (ou de la terre). Cette reconnaissance implique que le premier potier qui a créé le kéli à partir de l'eau est certainement capable de le créer à partir de l'argile.
Sa fille lui dit alors : Du fait que Hachem crée l'homme à partir d'une simple goutte séminale qui ressemble à l'eau, a fortiori qu'Il est capable de créer l'homme à partir de la poussière de la terre dénommée "argile".

-> Le Maharal ('Hidcouché Aggadot) nous explique :
A la difficulté de l'empereur de croire que les morts revivront à partir de la poussière de la terre, sa fille répond par une parabole qui prouve à son père que le corps (gouf) de l'homme est plus proche de la terre que de l'eau.
C'est pourquoi, si tous les descendants d'Adam haRichon sont créés à partir de l'eau (goutte séminale), a fortiori les ressuscités pourront être créés à partir de la poussière de la Terre.
Bien qu'aujourd'hui les enfants conçus ne peuvent se développer que dans le ventre de leur mère, dans le futur ils retourneront à la vie par une création Divine (directement), à partir de la poussière de la terre.
Ainsi, la création à partir de la poussière est à un niveau supérieur à la création à partir de "l'eau", car Adam haRichon placé au Gan Eden a été créé à partir de la poussière de la Terre. Donc, ceux qui ressusciteront à partir de la poussière de la Terre auront un niveau supérieur aux personnes nées dans le ventre de leur mère à partir de "l'eau".

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=> Comment comprendre le kal va 'homer de la parabole du souffleur de verre?
Comment comprendre le raisonnement a fortiori (kal va'homer) de l'école de Rabi Ichmaël?

-> Selon le Alchikh haKadoch :
Après avoir soufflé dans la pâte à verre pour fabriquer un kéli (ustensile) en verre, le souffleur de verre n'a plus aucun lien avec ce kéli dont l'existence ne dépend plus du souffleur. Pourtant, si ce kéli est brisé, le souffleur peut chauffer les débris pour obtenir une pâte à verre et y réinsuffler de l'air pour créer un nouveau kéli.
A fortiori, Hachem, qui avait insufflé l'âme de vie à une personne, dont le lien avec son Créateur n'a jamais été rompu, pourra redonner vie à cette personne après sa mort.

-> Selon le Bet Elokim (dans Hayéssodot 55) :
Le kal va 'homer est relatif à l'âme (néchama) de l'homme qui, elle, se maintient toujours en vie. Le kéli en verre a été créé par le souffle de l'artisan et, après sa brisure, cet artisan pourra de nouveau par son souffle le reconstituer tel qu'il était avant d'être brisé.
De même pour l'homme, dont l'existence est assurée par l'âme (néchama) insufflée par Hachem, par le pouvoir de sa néchama, même la poussière de la Terre redonnera l'homme tel qu'il était avant la mort (brisure).

-> Le Maharcha enseigne :
Il n'était pas nécessaire de prouver la résurrection des morts à partir de raisonnements a fortiori, comme dans cette agada, car nous avons de nombreux versets du Tanakh qui prouvent la résurrection (voir guémara Sanhédrin 90b).
De plus, quelle est la nécessité d'amener une preuve de la résurrection des morts par kal va 'homer que Hachem peut ressusciter les morts à partir de leur poussière, puisque le séfer Béréchit précise qu'Adam haRichon a été créé à partir de la poussière?
En fait, ce kal va'homer n'est destiné qu'aux hérétiques (comme cet
empereur) qui ne croient ni à la Torah ni à ses versets.

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=> Pourquoi était-il nécessaire d'illustrer la résurrection par 2 paraboles : celle des potiers et celle du souffleur de verre?

-> Selon le Ein Eliyaou :
De l'exemple de l'eau et de l'argile, on aurait pu en déduire que tous les morts se lèveront à l'époque de la résurrection des morts (té'hiat hamétim), ce qui est inexact. C'est pourquoi, il était nécessaire de préciser la parabole du kéli de verre. En effet, d'après ce verset : "Ni l'or ni le verre ne peuvent rivaliser avec elle" (la Torah) (Iyov 28,17), la Torah est comparée à un ustensile (kéli) de verre, afin d'enseigner qu'à l'époque de té'hiat hamétim ne pourront se lever que ceux qui avaient cru à la Torah et avaient accomplies les mitsvot que D. a prescrites ; par contre celui qui n'accomplit aucune mitsva ne sera pas concerné par la résurrection des morts.

-> Selon le Arou'h laNer :
Les 2 exemples cités étaient nécessaires :
De l'exemple des potiers, on apprend seulement que les morts ressusciteront avec une vie végétative, comme l'animal.
C'est pourquoi, il fallait compléter avec l'exemple du souffleur de verre où on apprend, par kal va'homer, que le souffle d'Hachem redonnera vie à cet homme mort ; ce verset : "Hachem insuffla dans ses narines une âme de vie" (Béréchit 2, 7), prouve alors que l'homme ressuscitera dans le futur avec sa néchama (son âme supérieure) insufflée en lui par Hachem.

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-> La "Résurrection des Morts" aura lieu 40 ans après le Rassemblement des Exilés (Zohar I, 139a) ou 40 ans après la venue du Machia’h (voir HaRan sur Sanhédrin 99a).
[Il s’agit de la Résurrection de l’ensemble du peuple juif. En revanche, dès la venue du Machia’h, les Tsaddikim qui sont morts en Exil, reviendront à la vie physique du Olam Hazé (HaRitba sur Roch Hachana 16b)].
Cependant, si Israël est méritant, les 40 années seront remplacées par 40 "instants" de courte durée (Si’ha Balak 5741).

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-> Lorsque D. a créé l'homme, il lui a insufflé un esprit de vie.
Il en sera de même lorsqu'arrivera le moment de ranimer les morts, tout le monde mourra d'abord, puis vivra [de nouveau].
Au mont Sinaï aussi, à chaque mot leur âme s'envolait, et au mot suivant elle revenait. Ils étaient élevés de niveau en niveau et pouvaient atteindre le niveau des anges.
[Sfat Emet]

La réincarnation

+ La réincarnation :

-> Lorsque l'âme est réincarné dans un animal vivant, elle est absolument consciente de sa condition. En effet, elle sait qu'avant d'être un animal, elle était un homme et la souffrance qu'elle en éprouve fait partie de sa réparation.
A la différence d'un être humain qui n'a pas conscience de ses réincarnations précédentes, cette âme réincarnée en animal sait parfaitement quelle réparation elle doit réaliser.

C'est la raison pour laquelle nous devons être extrêmement attentif à ne pas faire souffrir un animal vivant et c'est le secret des paroles de nos Sages : "Faire souffrir un animal est un interdit de la Torah" (guémara Shabbath 128b ; Baba Métsia 32b).

A plus forte raison, on ne leur ôtera pas la vie tant qu'ils n'entraînent pas de dommages à l'homme car il est possible que l'âme d'un juif soit enfermée à l'intérieur. Ainsi, nous veillerons à ne pas faire souffrir gratuitement un être vivant car sa souffrance et déjà si grande qu'il serait cruel de lui en ajouter.

[Parfois nous voyons des animaux comme des chiens, des chats ou encore des oiseaux qui se rapprochent contre toute logique de nos foyers. Même lorsque nous cherchons à les chasser, nous n'y parvenons pas car ils reviennent sans cesse.
Dans ce type de situation, il est fort probable que ces animaux contiennent l'âme d'un homme qui a été réincarné et qui a besoin d'assister à une mitsva ou d'écouter une bénédiction pour accomplir sa réparation ... On les laissera agir et ces animaux disparaîtront d'eux-mêmes. (Tsor ha'Haïm - Michpatim)]

On raconte que lorsque le rav Ovadia Yossef se rendit à sa cérémonie d'investiture en tant que grand rabbin d'Israël (richon léTsion), qui eut lieu dans la grande synagogue de Jérusalem, une colombe blanche se tint à la fenêtre juste à côté de la place du rav Ovadia Yossef tout au long de la cérémonie.
Personne ne réussit à éloigner cette colombe en dépit de tous les efforts fournis.
Plus tard, il expliqua que cette colombe était la réincarnation de sa maman la tsadékette qui descendit des mondes supérieurs dans le corps d'une colombe blanche afin d'assister à la cérémonie.
Comme ses yeux étaient toujours purs et remplis de lumière, il put percevoir l'âme qui résidait à l'intérieur de cette colombe.
[Imré Noam]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béréchit 1,26) enseigne que :
- s'il reste qu'une toute petite réparation, Hachem réincarne une personne en poisson qui est la réparation (tikoun) la plus facile à réaliser parmi les animaux vivants. En effet, le poisson n'a pas besoin d'abattage rituel pour être consommé et pour que l'étincelle de sainteté qu'il contient soit libérée.
C'est la raison pour laquelle les tsadikim qui ne doivent réaliser qu'une petite réparation se réincarnent en poisson.
[c'est pour cela également que nos Sages nous ont enseigné qu'il est important de manger du poisson durant les repas de Shabbath afin d'aider les tsadikim qui ont été réincarnés en poisson à accomplir leur réparation complète.]

- lorsque l'âme doit opérer une plus grande réparation, Hachem réincarne cette âme dans un oiseau pure.
Cette réparation est plus difficile à réaliser que celle du poisson car un abattage rituel est nécessaire avant de consommer l'animal. Ainsi, l'âme réincarnée devra endurer la souffrance de l'abattage rituel afin de compléter sa réparation.

- si l'épuration de l'âme nécessite une plus grande réparation encore, Hachem la réincarne dans du gros bétail permis à la consommation.
Cette réparation est plus difficile à réaliser que la précédente puisque l'abattage d'un oiseau pur ne nécessite de trancher majoritairement qu'un seul des 2 conduits alors que pour l'abattage d'un bovin cela nécessite de trancher majoritairement les 2 conduits (la trachée, l'œsophage, ainsi que la carotide et les veines jugulaires).

- en bas de l'échelle des réincarnations, avant les animaux vivants casher, l'âme peut être réincarnée dans du végétal ou du minéral.
Leur réparation est très lente et fonctionne étape par étape. Cela commence depuis la terre qui fait germer le végétal. Ce dernier sera consommé par un animal qui à son tour sera consommé par l'homme après un abattage rituel.
[il est à noter que les bénédictions avant et après la consommation d'un aliment sont absolument nécessaires afin d'accomplir la réparation des âmes qui se trouvent dans nos aliments.]

- enfin, le Ohr ha'Haïm haKadoch rapporte que la réincarnation la plus fastidieuse consiste à revenir dans le corps d'un animal impur. En effet, il est presque impossible que le peuple juif dans sa sainteté consomme des animaux interdits à la consommation en récitant une bénédiction au préalable.
Ce type de réincarnation correspond à la punition réservée aux réchaïm qui ont abandonné leur foi.

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-> "Voyez, tout cela, D. le fait deux ou trois fois en faveur de l'homme, pour ramener son âme des bords de l'abîme, et l'éclairer de la lumière des vivants" (Iyov 33,29-20)
Selon certains Sages, ce verset nous enseigne qu'après 3 réincarnations en tant qu'être humain, l'homme qui n'a pas réussi à achever sa réparation, reviendra dans le monde matériel et se réincarnera dans le corps d'un animal ou végétal (cf. ci-dessus).

-> De son côté que le Arizal dit que le nombre de réincarnation dépend de la nature profonde de l'homme. Certains hommes ont une partie de "mal" en eux plus grande que la partie de "bien" et inversement pour d'autres.
Ceux qui ont davantage de mal que de bien [sont appelés racha], on leur offre 4 réincarnations maximum en tant qu'humain, et c'est le secret du verset : "Il rappelle la faute des pères sur les fils et sur les enfants de ses fils sur la 3e et 4e génération" (Ki Tissa 34,7).
Ceux dont la part de bien est majoritaire [sont appelés tsadik], et bien qu'ils puissent avoir fauté, Hachem fait preuve d'une grande bonté : le tsadik, c'est-à-dire celui qui aime et conserve les mitsvot, pourra se réincarner jusqu'à 1 000 fois.

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-> Le 'Hida explique que celui qui étudie la Torah au nom du Ciel réjouit son Créateur et ne sera pas réincarné.
Or, nous savons combien la punition de la réincarnation est pénible au point que le Arizal soutient qu'il est préférable pour un homme d'endurer le guéhinam durant 100 ans plutôt que de redescendre en réincarnation dans ce monde-ci, ne serait-ce que pour un seul jour.
[d'après le 'Hida - Midbar Kedmot]

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-> La réincarnation (guilgoul) est par définition une transmigration de l'âme. Il existe deux raisons pour lesquelles l'être humain doit se réincarner : premièrement, lorsque l'homme est condamné après sa mort par le Bet Din céleste, il peut réparer par trois possibilités : le kaf hakala, le guehinam ou le guilgoul.
Deuxièmement, lorsque l'être humain doit accomplir une réparation, cela se détermine en fonction de sa réincarnation. L'âme de l'homme peut se réincarner de quatre façons différentes : en minéral, en végétal, en animal ou de nouveau en homme. Lorsque l'âme se réincarne dans les trois premiers éléments, c'est pour elle une punition. Lorsqu'elle revient dans le corps d'un être humain, c'est une réparation.

L'âme de l'être humain est divisée en plusieurs parties. Lorsque l'homme faute, il endommage une partie précise de son âme. Ainsi pour réparer le dommage causé à sa néchama, la partie de son âme qui a été endommagée se réincarne pour être réparée durant la vie d'un autre homme. C'est la raison pour laquelle une âme peut être réincarnée dans plusieurs êtres humains à différentes époques bien que les réparations soient accomplies ...
[Tsor ha'Haïm - intro Bamidbar]

-> La Torah fait des allusions à la réincarnation. On peut citer :
"Car poussière tu es et à la poussière tu retourneras" (Béréchit 3,19). Selon nos maîtres les mékoubalim, bien que d'après le sens littéral on parle du fait que l'homme vienne de la terre et retournera à la terre, d'après le sens ésotérique, il s'agit du corps.

"Tu leur retires le souffle, ils expirent et retombent dans leur poussière" (Téhilim 104,29)
Le Zohar (Tikouné haZohar 69b) explique que le verset parle de réincarnation.

"Alors retrouve la sève de la jeunesse, il est rendu au jour de son adolescence" (Iyov 33,25)
Comment peut-il revenir au jour de son adolescence? C'est une nouvelle allusion à la réincarnation.

"Que vive Réouven et ne meure pas » (Vézot haBérakha 36,6)
Moché a béni Réouven pour qu'il ne revienne pas en réincarnation.
Rabbénou Bé'hayé explique : après avoir reçu la récompense dans le Gan Éden ou la punition dans le guéhinam : "et ne meure pas", qu'il ne retourne pas dans le monde ici-bas.
Mais pourquoi redescendrait-il s'il est au Gan Éden? Pour s'élever davantage.

"Une génération par une génération arrivent" (Kohélét 7,8).
Rabbi Chimon bar Yo'haï (Zohar Pin'has 216b) explique qu'il est ici fait allusion à la réincarnation.