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La pomme …

+ La pomme ...

-> Il est écrit dans Chir haChirim (2,3) :
"Comme un pommier parmi les fruits de la forêt, tel est mon bien aimé parmi mes enfants; à son ombre je prends plaisir et m'assoie, et son fruit et doux à mon palais."

-> La guémara (Shabbath 88a) de dire à ce sujet :
"Rabbi 'Hama, le fils de Rabbi 'Hanina, dit : Quel est la signification du verset : "Comme un pommier parmi les arbres" ?
Pourquoi le peuple juif est-il comparé à un pommier?

Pour t'enseigner qu'à l'instar du pommier dont les fruits poussent avant que les feuilles ne grandissent, ainsi en est-il du peuple juif qui a dit : "Nous ferons" avant "nous comprendrons". "

=> Le peuple juif est donc comparé à un pommier du fait de son acceptation inconditionnelle de la Torah.

De la même façon, qu'il eût été logique que les feuilles du pommiers grandissent avant que ses fruits ne poussent, il eût été logique que le peuple juif veuillent comprendre les mitsvot avant de s'engager à les accomplir.

=> Par reconnaissance de notre profond amour pour la Torah, D. bénit le peuple juif en le comparant au pommier.
Dès lors, la pomme est un symbole de notre profond attachement à D.

-> Le Divré Yoel (Roch Hachana 28) commente :
A l'instar du pommier dont les fruits poussent avant que les feuilles ne grandissent, ainsi en est-il du peuple juif qui a dit : "Nous ferons" avant "nous comprendrons".
Ainsi, les juifs étaient prêts à accepter la Torah (contenant les demandes de D.), avant même de savoir ce que ses lois impliquent.
=> En mangeant de la pomme, nous demandons à Hachem d'agir avec nous mesure pour mesure, en accomplissant nos demandes avant même de les avoir prononcées.

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+ Les Simanim :

-> Abayé dit : "Un signe est significatif" (Simana milta hi" - guémara Horayot 12a).

Manger un signe (siman) a pour but de produire un signe positif pour l'année à venir
De plus, chacun des symboles, nous donne l'occasion de louer D.
En effet, chaque Yéhi ratson, permet d'exprimer davantage la grandeur d'Hachem.

-> "Il n'y a pas de sens mystique dans la consommation de ces fruits. Ils ne sont qu'un signe pour rappeler à l'homme de s'éveiller à la téchouva et de prier sur son sort
[...]
Le fait de les consommer nous porte à croire que nos souhaits ont une chance d'être exaucés."
[Chla haKadoch - massékhet Roch Hachana]

-> Les simanim démontre notre confiance dans le jugement favorable qui sera rendu à Roch Hachana.
['Hatam Sofer - Drachot Roch Hachana]

-> Selon nos Sages, à Roch Hachana nous ne demandons rien sur nos besoins matériels, préférant uniquement désirer que la grandeur de la Royauté de Hachem soit la plus éclatante possible.
Comme nous avons également besoin de moyens matériels, alors nous les demandons par allusion au moyen des signes.
D'autres ajoutent qu'en ce jour de Jugement, nous n'avons plus de voix pour répondre de nos fautes (notre crainte de ce jour étant énorme), c'est comme si nous ne pouvions pas ouvrir la bouche, et c'est pour cela que nous utilisons différents signes pour demander à Hachem ce dont nous avons besoin.

-> Le Magen Avraham (Ora'h 'Haïm 583) rapporte que le Maharchal ne mangeait pas de poisson lors du repas du soir de Roch Hachana, car c'est un met qu'il aimait beaucoup et qu'il craignait d'en consommer la tête pour son bon goût et pas pour le symbole qu'elle représentait.

-> Il est intéressant de rapporter la michna Broura (תקפג:ה) sur le fait de se mettre en colère à Roch Hachana.
Il y est enseigné que de même que les bons signes alimentaires peuvent annoncer une bonne année, alors de même le fait d'être de bonne humeur aura le même impact, tandis que le fait de s'énerver aura l'effet inverse. On devra se surveiller et s'empêcher de tout sentiment de colère ou d'inquiétude à Roch Hachana, afin que cela soit un bon signe pour l'ensemble de notre année à venir.

-> Se mettre en colère à Roch Hachana est un signe de mauvais augure qui peut avoir sur toute l'année des influences néfastes pouvant annuler tous les signes de bon augure, comme la pomme trempée dans le miel, ...
[Kaf ha'Haïm - début du chap.53]

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+ Une pomme dans du miel :

-> "On a l'habitude de manger une pomme douce trempée dans du miel et de dire : 'Que se renouvelle pour nous, une année bonne et douce' "
[Réma 583,1]

-> "C'est un bon signe de goûter du miel d'abeilles à Roch Hachana.
On sait, en effet, que les abeilles piquent et agressent l'homme et pourtant elles produisent la chose la plus douce qui soit.
C'est un signe que nous souhaitons passer de la rigueur de la justice divine (midat hadin) à la miséridorde de D. (midat hara'hamim)."
[Lékét Yochèr]

-> "[Il est judicieux de manger de la pomme] comme il est écrit : "Son fruit est doux à mon palais" (Chir haChirim 2,3). De plus, il est écrit : "Comme l’odeur d’un champ..." et il est dit qu’il s’agit d’un verger.
Il est bien connu que ces bénédictions ont été données le jour de Roch Hachana."
[Gaon de Vilna - Biour HaGra - Ora'h 'Haïm 583,3]

-> " Il est écrit dans le Maharil que la raison pour laquelle nous mangeons de la pomme à Roch Hachana est pour nous rappeler les vergers évoqués dans la Torah au moment où Yitshak a bénit Yaacov : "Regarde, l’odeur de mon fils est comme celle d’un champ que Hachem a bénit!" (Bereshit 27,27)."
[Rabbi Moché Isserles, Darhé Moché, Orah Haïm 583,3]

-> On mange une pomme dans du miel afin de mettre l'accent sur la "douceur" de la nouvelle année.
L'essentiel semblerait ainsin être le miel. Pourtant, nous récitons la bénédiction sur la pomme, le miel n'étant qu'un simple ajout. Pourquoi cela?
Le rav David Hoffman répond que c'est parce que la pomme est un symbole de vie en lui-même, puisqu'elle vient d'un arbre, et que la Torah (notre élément vital) est appelée : ets 'haïm (l'arbre de Vie).
Ainsi, bien que nous souhaitons une vie remplie de douceurs et de bonheur, nous reconnaissons que cela ne vient qu'en ajout au principal : une Vie selon la Torah (boré péri aéts ... ['haïm]!).
Nous souhaitons pouvoir se comporter en tant que juif(ve) avec un goût agréable de miel dans la bouche, et non se focaliser uniquement sur le miel (les plaisirs éphémères proposés dans ce monde), prenant au mieux de la pomme que par obligation (ex: je le fais car tout le monde fait ça!).

-> [Naturellement, la pomme est bonne, mais on rajoute quand même du miel (volonté de papa Hachem), pour dire que la vie juive est encore plus agréable que celle des non-juifs (manque de goût, de sens). Nous devons suivre la volonté de D. (qui est ce qu'il y a de mieux), et non ce que l'on pense est bien. ]

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+ La grenade :

-> "Que nos mérites augmentent comme les grains de la grenade"

Cette demande est très étonnante : comment pouvons-nous demander à D. que nos mérites augmentent comme les grains de la grenade? Nos mérites ne dépendent-ils pas uniquement de nos actes?
Celui qui souhaite accroître ses mérites doit agir!

Rabbi Mikhel Silber explique cette requête de la façon suivante.
Lorsqu'un homme publie un livre, donne un cours ou répand la Torah d'une façon ou d'une autre, il essaie par cet acte d'accroître ses mérites.
Mais le résultat ne dépend pas que de lui. Combien d'hommes liront ce qu'il a écrit? Combien de personnes viendront assister à son cours?

Nous demandons donc, que nos actes portent leurs fruits et que nous réussissions à répandre la Torah.

On peut également souhaiter que de façon directe ou indirecte nous puissions influencer positivement notre entourage afin qu'ils s'améliorent, ce qui fait que nous sommes à l'origine de plein de nouvelles mitsvot (qui suit le schéma en arbre de l'affiliation).

[Une grenade est un fruit qui a une couronne, renvoyant au fait que nous sommes les fils du Roi des rois, et que nous devons avoir conscience de notre grandeur et on espère pouvoir agir en conséquent (faire pleins de belles choses pour le Roi).
La couronne fait allusion à notre désir de voir le roi (mélé'h) machia'h arriver très très bientôt, moment où la conscience du Roi Hachem sera totale.

Nos Sages affirment : "Même les plus vides d’entre vous [Israël] sont remplis de mitsvot comme une grenade" [guémara Bera'hot 57a].
=> Dans son essence, tout juif, même si extérieurement il renvoie une couleur rouge (alarmant de par son comportement), il est intérieurement pleins de trésors, de valeurs.
On retire la peau pour signifier que l'on souhaite se débarrasser du mal, et nous nous délectons de tout le bien.
Grâce à ce jugement positif sur autrui, nous méritons d'être jugés positivement par Hachem, et d'avoir une super année!

Dans une grenade, tous les grains sont collés les uns aux autres, comme pour nous signifier que dans la vie d'un juif, il n'y a pas de place pour autre chose que des mitsvot.
Il y a également l'idée que chaque mitsva est indépendante. Comme disait le 'Hafets 'Haïm à propos du lachon ara : même si tu n'arrives pas à la perfection dans ce domaine, attrapes tout ce que tu peux prendre!
Dans la vie, même si ce n'est pas parfait, agis et fais de ton mieux.

La grenade a une écorce extérieure, faisant allusion à la nécessité de se protéger des mauvaises influences. En effet, si nous voulons développer au maximum nos mitsvot, nous devons avoir des barrières personnelles afin d'être le plus productif possible dans la sainteté.]

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+ "Les fauteurs d'Israël sont remplis de bonnes actions comme l'est une grenade par des graines" (guémara Erouvin 19a)

-> Les élèves du Baal Chem Tov vivaient concrètement cela, en accordant le bénéfice du doute à tout juif.
En effet, si même les fauteurs sont pleins de mitsvot, alors le juif ordinaire a en lui une grande sainteté, et doit être jugé positivement.
[la grenade nous aide à matérialiser cette notion dans notre tête, et à partir du moment où l'on juge autrui favorablement, alors Hachem en fait de même avec nous!]

-> [Dans sa bonté, Hachem nous donne tellement d'occasions de gagner des mérites en faisant des mitsvot, que même les fauteurs en sont pleins comme une grenade, alors à combien plus forte raison un juif ordinaire, ...
Combien devons-nous être fiers, joyeux d'être juif(ve), et combien devons-nous en être reconnaissants à papa Hachem!]

-> Les élèves du Rabbi de Kotzk inversaient cette interprétation : On peut être rempli de mitsvot comme l'est une grenade par ses graines, et malgré tout rester un fauteur d'Israël.

[On apprend de là l'importance d'avoir un temps quotidien réservé pour le moussar. En effet, on peut faire pleins de mitsvot mais rester très loin de l'état d'esprit, de l'attitude de la Torah.
Le rav Yéhouda Zev Segal disait : "Lorsque nous nous tenons devons Hachem à Roch Hachana remplis d'espoirs que nos bonnes résolutions vont renverser la balance du jugement en notre faveur, nous devons fournir un type de garant qui nous accompagnera [chaque jour], et ce garant est : l'étude du moussar. Ce n'est qu'avec l'étude du moussar que l'on peut véritablement s'améliorer et monter l'échelle spirituelle."]

-> Il est écrit : "Je reconnais mes fautes, et mon péché est sans cesse sous mes regards." (Téhilim 51,5).
Le Beit Avraham de Slonim explique que c'est uniquement nos bonnes actions réalisées avec de bonnes intentions qui montent au Tribunal Céleste afin d'y être enregistrées.
Celles faites sans enthousiasme restent ici en bas.
- Les tsadikim réalisent des mitsvot de tout cœur, et des fautes sans intention, ce qui fait que leurs bonnes actions montent en-Haut, et leurs fautes restent en-bas, devant eux ("mon péché est sans cesse sous mes regards").
- Les réchaïm réalisent occasionnellement des mitsvot et ce sans enthousiasme, et des fautes avec entrain, ce qui fait que leurs bonnes actions restent en-bas, et que leurs fautes montent En-Haut
Les fauteurs sont pleins de mitsvot comme l'est remplie une grenade de graines, car ne les ayant pas accomplies avec un bon état d'esprit, les mitsvot restent constamment en-bas avec son fauteur.

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-> Il est écrit : "Même les juifs vides sont emplis de mitsvot, comme une grenade" (Zohar ‘Hadach II, Méguilat Ruth 40b).
Une question se pose : S’ils sont remplis de mitsvot, pourquoi sont-ils qualifiés de "juifs vides"?

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk (le Pri haArets), un des principaux élèves du Maguid de Mézéritch, répond : "C'est que ces juifs n’accomplissent pas les mitsvot avec joie. Voilà pourquoi ils sont considérés comme vides et creux!"

-> Le rav Roïte explique qu'il y a 2 sortes de mitsvot : celles qui sont faites facilement et superficiellement, et celles qui sont faites avec investissement de notre part ou dans l'épreuve.
Il y a certaines mitsvot qui participent à notre construction intérieure tant nous nous fatiguons pour elles car elles sont importantes à nos yeux. Il y a d'autres mitsvot que nous accomplissons de façon accessoire sans qu'elles nous pénètrent vraiment.
C'est pourquoi un homme peut avoir fait de nombreuses mitsvot, mais être appelé "rék" (vide) dans la mesure où il est intérieurement vide de toute spiritualité.

Inversement, dit le Rambam dans le Hilkhot Téchouva, une mitsva qui a été faite avec beaucoup d'investissement, dans l'épreuve, peut valoir à elle seule des milliers et des milliers de mitsvot.

["Plus c'est difficile, plus tu fais des efforts, plus ton mérite est immense aux yeux d'Hachem" (rav Israël Louri)]

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-> Comment peut-on demander : "Que nos mérites soient aussi nombreux que la grenade", alors que nos Sages (guémara Béra'hot 57a) ont enseigné que même les personnes les plus ordinaires d'Israël sont aussi remplies de mitsvot qu'une grenade de grains?
En réalité, lorsque les Sages disent que le juif accomplit autant de mitsvot que les grains d'une grenade, ils font référence à sa vie toute entière. Cependant, à Roch Hachana, nous souhaitons accomplir autant de mitsvot que les grains d'une grenade pendant l'année à venir.
[Pri 'Hadach - chap.583]

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+ Même ceux d'entre vous qui sont vides sont pleins de mitsvot, comme une grenade (est pleine de graines).
[guémara Erouvin 19a]

-> Nos Sages ont enseigné que si une personne aide d'autres personnes à acquérir des mitsvot, leur mérite lui est pris en compte (Pirké Avot 1,18) ; lui et eux sont récompensés pour ces mitsvot.

Supposons qu'une personne ignorante accomplisse une mitsva avec joie et empressement. Tout le monde dira : S'il peut accomplir une mitsva avec autant de joie et d'empressement, nous, les savants, devrions certainement le faire!
Le résultat est que cette mitsva qu'il a accomplie incite d'autres personnes à faire des mitsvot. Ces mérites lui sont également attribués, et il devient ainsi "plein de mitsvot comme une grenade".
[...]

Il y a 2 sortes de grenades : une douce et une aigre qui devient encore plus douce que celle qui l'a toujours été.
Les justes sont comme la grenade qui est toujours douce. Les réchaïm d'Israël sont comme la grenade qui commence par être aigre et devient douce, car en se repentant, ils peuvent transformer leurs péchés en mérites.
[Ben Ich 'Haï - Ben yéhoyada]

-> Dans Benayahou, le Ben Ich 'Haï écrit :
Pourquoi la guémara qualifie-t-elle ces personnes de "vides" si elle dit qu'elles sont "pleines"?
Ces personnes sont pleines de mitzvot mélangées à des intentions d'intérêt personnel, mais vides de mitzvot accomplies purement pour le ciel.
Ils sont comme la grenade, qui est pleine de petites unités, chacune d'entre elles étant un mélange de fruits et de graines.

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+ Grande = 613 grains?

-> Le 'Hatam Sofer (drachot 'Hatam Sofer 2,249b) rapportent le fait connu selon lequel les grenades compteraient 613 grains comme les 613 mitswot. De même, le Malbim (sur Chir haChirim 4,13) cite également cette chose remarquable.
Pourtant, si l’on ouvrait une grenade aujourd’hui, on pourrait ne pas y trouver 613 grains. Pourquoi?

A cause des fautes commises. [Zohar ‘haï - Vayé’hi p.390b]
Selon Rabbi Its'hak Yéhouda Yé’hiel Safrin de Komarna (1806-1874) explique que si l’on ne trouve plus 613 grains, c’est dû à la malédiction : "Dévoyer, la terre s’est complètement dévoyée" (זנה תזנה הארץ - Hochéa 1,2).

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+ Les noix :

-> Nous évitons de manger des noix à Roch Hachana, comme le mentionne la loi juive (Ora'h 'Haïm 584,2).
Une des raisons est que la valeur numérique du mot : "égoz" (une noix) est la même que le mot : 'hét (faute).

-> Le rabbi Mendel de Kotzk ajoutait : "A Roch Hachana, nous devons cependant surtout nous rappeler que la guématria du mot : 'hét (faute) est égale à celle de : 'hét (faute)."

[L'accessoire ne doit pas prendre le dessus sur l'essentiel.
En effet, il est bien d'y avoir des signes positifs, mais cela ne doit en aucun cas nous faire oublier la gravité d'avoir fauté et la nécessité de faire téchouva.
Il est très bien d'investir des efforts sur le Séder de Roch Hachana, mais combien plus d'efforts devons-nous investir à faire le bilan spirituel de notre année, à réparer le passé et à insuffler un élan plein de bonnes résolutions pour le futur.]

-> En ce sens, le rav 'Haïm Eptsein disait : "On peut parler encore et encore sur Roch Hachana tout en oubliant l'essentiel : Roch Hachana."
[la théorie c'est bien, mais il faut commencer à véritablement brisé son cœur de regret d'avoir fauté ...]

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