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La soucca = un microcosme du Michkan et du Temple

+ La soucca = un microcosme du Michkan et du Temple :

-> A Soukot, nous récitons un HaRa'haman supplémentaire dans le Birkat HaMazon, demandant à Hachem de reconstruire la "Soukat David hanofélet", la Souka déchue du roi David, une référence au Temple.

=> Pourquoi ajouter cela au Birkat HaMazon de Soukot? Il n'existe pas de lien évident entre le Yom Tov de Soukot et la reconstruction du Temple.
Le HaRa'haman que nous ajoutons au Shabbat semble être plus approprié, car le Shabbat est considéré comme un semblant du monde à Venir (méén olam aba). Nous ajoutons donc la demande que Hachem nous fasse hériter du jour qui est entièrement Shabbat et paix pour toujours, en référence au monde à Venir (olam aba).
Les HaRa'haman ajoutés aux Yom Tov, Roch 'Hodech et Roch Hachana constituent tous des requêtes reflétant les caractéristiques de la journée. À Soukot, toutefois, cette demande de reconstruction du Beit HaMikdach ne semble pas liée à l'essence du Yom Tov.

Pour expliquer cette difficulté ainsi que pour éclairer la qualité spirituelle unique de Soukot, le Chem MiChmouel (Souccot תרעה) nous présente un concept fondamental pour notre compréhension de ce Yom Tov. La souka, explique-t-il, est une modèle du Temple. Cette petite structure que nous construisons à l'extérieur de nos maisons est elle-même un microcosme du Michkan et du Temple.

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-> Le Temple est appelé le 'hadar, la chambre, du Roi. Comme l'indique le verset : "Le Roi m'a conduite dans Sa chambre (éviani aMélé'h 'hadarav) ; nous nous délecterons et nous réjouirons en Toi (naguila vénismé'ha ba'h)" (Chir HaChirim 1,4).
Par conséquent, la souka, un microcosme du Temple, est également décrite comme le 'hadar du Roi (mélé'h). Cela nous donne un nouvel aperçu de la raison pour laquelle Soukot est Zman Sim'haténou (le temps de notre joie), car pénétrer dans le 'hadar du Roi apporte une joie intense (naguila vénismé'ha ba'h).

-> Le Sfat Emet ( Souccot תרס) ajoute que le verset déclare : "Je me suis réjoui lorsqu'ils m'ont dit : "Allons à la Maison de Hachem"" (sama'hti béomrim li beit Hachem nélé'h - Téhilim 122,1).
La souka est une étincelle, une lueur du Temple sur laquelle repose la Présence Divine (Chékhina) ; il est donc particulièrement approprié que Soukot s'appelle zman sim'haténou.

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+ Prendre congé de la souka, notre Temple miniature :

-> Ce concept, selon lequel la souka est un microcosme du Temple, nous aidera à comprendre une coutume qui codifiée par le Rama (Ora'h 'Haïm - siman תרס"ז). Lorsque le moment de pouvoir réaliser la mitsva de la souka se termine, nous ne cessons pas simplement de nous asseoir dans la souka ; nous lui disons au revoir, en prononçant une prière codifiée par le Rama : "Qu'il soit de Ta volonté que tout comme j'ai accompli [la mitsva] et j'ai résidé dans cette souka, je puisse mériter au cours de l'année à venir de résider dans la souka en peau de Léviatan".
La question est : pourquoi devons-nous dire au revoir à la souka? Quand on a fini de sonner du chofar à Roch Hachana, on ne lui dit pas au revoir ; nous le mettons simplement de côté jusqu'à l'année prochaine.
De même, quand Soukot est terminé, on ne prend pas congé du loulav et de l'étrog (sans rien prononcer de particulier).

Le rav Hutner (Pa'had Its'hak - siman 119) explique qu'au temps du Temple, il existait une mitsva de "lina", c'est-à-dire dormir à Jérusalem après les Chaloch Régalim (3 fêtes de pèlerinage), avant de prendre congé du Temple, pour ainsi dire, et cela afin de montrer que l'on trouve difficile de s'en séparer.
De même, puisque la souka est un microcosme du Temple, nous avons l'habitude de ne pas simplement la quitter, mais d'en prendre congé et de prier pour que ce soit la volonté de Hachem que nous nous asseyions à l'ombre du Léviatan. [ce qui adviendra très prochainement avec la venue du machia'h]

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+ De Yom Kippour à Soukot :

-> Le jour de Kippour, nous prions avec ferveur pour la reconstruction du Temple.
Le rav Chlomo Kluger (Kéhilat Yaakov - Souccot drouch 24) affirme qu'en nous donnant le Yom Tov de Soukot, Hachem nous met à l'épreuve pour voir si notre prière de Yom Kippour en faveur du Temple était authentique, ce qui est démontré lorsque nous résidons dans la souka.
Si l'on effectue correctement la mitsva de la souka, alors Hachem considère ses prières pour le Temple comme sincères et sans arrière-pensées.
Cependant, si l'on n'accomplit pas correctement cette mitsva qui est un modèle du Temple (Souka), il est alors clair que l'on n'aspire pas véritablement à la reconstruction du Temple.

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+ La sainteté d'une synagogue dans la souka :

-> Le Pélé Yoets (Soucca) enseigne que la sainteté d'une souka est analogue à la sainteté attribuée à une synagogue.
Par conséquent, il faut faire très attention à se comporter avec dignité et bienséance dans la souka. Les décisionnaires enseignent que tout comme pour le beit haknesset, il n'est pas permis d'utiliser une souka comme raccourci. Ce concept se déduit du fait que la souka, comme la synagogue, est un mikdach méat, un Temple miniature.

-> Nos Sages soulignent abondamment la gravité de parler dans une synagogue, qui est un "mikdach méat", un microcosme du Temple. On trouve une interdiction similaire au sujet de la soucca.
La synagogue et la soucca sont un Temple "en petit", dans le sens où dans cet endroit il y a un présence d'Hachem qui est très importante, c'est un honneur, un joie mais aussi une obligation de le traiter avec respect.

-> La Michna Béroura (siman תרל"ט) déclare que puisque la sainteté de la soucca est exceptionnellement glorieuse, il nous incombe de limiter les conversations banales que nous avons à l'intérieur. Nous devons essayer de ne prononcer que des paroles de Torah et autres paroles saintes. Nous devons certainement faire extrêmement attention à ne pas dire de lachon ara, de rékhilout ou toute autre forme de discours interdit dans l'enceinte de la soucca.

Bien que nous sachions qu'il faut également minimiser les paroles profanes (divré 'hol) en portant des téfilines, seule la transgression des lois de la parole dans la soucca est mentionnée dans la Michna Béroura. Pourquoi faire cette distinction avec la soucca?

-> Le Chaaré Tsion déclare que la source de la Michna Béroura se trouve dans le Chla HaKadoch (massé'hét Soucca), qui enseigne que son père avait la coutume de ne parler que de divré Torah dans la soucca. Le Chla explique que la soucca possède une sainteté extraordinaire, comme en témoigne le fait qu'il est interdit d'utiliser le bois utilisé pour la soucca (par exemple le skhakh - toit) à des fins banales pendant les sept jours de Souccot.
Le caractère sacré des composants matériels de la soucca ne découle pas de leur utilisation pour la mitsva. Au contraire, la sainteté fait partie intégrante de la soucca durant la période de Souccot, même lorsque personne ne se trouve dans la soucca.
La guémara (Soucca 9a) enseigne que la source de cette sainteté nous est fournie par le verset : "Tu feras la fête de Souccot pendant une période de sept jours" ('hak haSouccot taassé lé'ha chiv'at yamim - Devarim 16:13).

La logique et la compréhension derrière la sainteté inhérente à la soucca sont intéressantes. Nous savons qu'il existe une différence entre les "tachmiché mitsva", des objets tels que des tsitsit ou un shofar qui sont utilisés dans l'exécution d'une mitsva, et les "tachmiché kédoucha", des objets tels qu'un Séfer Torah ou des tefilines qui possèdent une sainteté (kédoucha) inhérente, même lorsqu'ils ne sont pas utilisés.
Les tachmiché mitsva sont des articles qui nous fournissent un moyen par lequel nous pouvons accomplir une mitsva, mais qui n'ont pas de sainteté inhérente. Par exemple, selon la halakha, des tsitsit ou un shofar peuvent être jetés comme bon nous semble ; ils ne nécessitent pas d'enterrement.
Pendant les sept jours de Yom Tov, même lorsque la soucca n'est pas utilisée, la structure de la soucca elle-même est conceptuellement différente d'un chofar ou d'un tallit.

-> Ainsi, la souka, en plus d'être un tachmiché mitsva, est aussi un modèle, un microcosme, du Temple. La Chékhina repose donc sur la souka, ce qui confère à sa structure une sainteté inhérente et nécessite qu'elle mesure au moins dix tefa'him de hauteur (selon l'idée que la Présence Divine ne descend jamais sous une hauteur de 10 téfa'him - cf. guémara Soucca 5a).

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+ La souka devenir partenaire de la Création :

-> Celui qui accomplit la mitsva de la soucca devient le partenaire de Hachem dans la Création du monde.
[ Mahari Vayil - shout 171]

-> Le midrach (Bamidbar rabba 12,11) enseigne qu'à l'érection du Michkan, le monde était instable et que le Michkan servit à fournir une fondation plus stable au monde.
Le Michkan (et le Temple par la suite), apporta la stabilité au monde entier.

Ainsi, lorsque nous construisons la Souka, un microcosme du Michkan, nous renforçons la stabilité de toute la création ; nous devenons partenaires d'Hachem dans la Création du monde.

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+ Yaakov correspond à Soukot :

-> Le Tour (Ora'h 'Haïm - siman תיז) rapporte un commentaire au nom de son frère, déclarant que :
Avraham correspond à Pessa'h, car il accueillit les anges à Pessa'h.
Its'hak correspond à Shavouot, car le shofar de mont Sinaï est issu du bélier d'Its'hak.
Yaakov correspond à Soukot.

Le rabbi de Belz explique que Yaakov symbolise Soukot, car il fut la seule personne capable de réaliser la sainteté du Temple dans un endroit autre que le Har HaBayit (mont du Temple).
Quand Yaakov s'endormit, l'endroit du Temple vint à lui et il réalisa la sainteté du Temple sans être physiquement présent sur le lieu mont du Temple.
C'est ce qu'est la souka : la sainteté du Temple (kédouchat mikdach) dans un endroit autre que le mont du Temple (har Habayit).

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