Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La force de crier de tout notre cœur à Hachem

+++ La force de crier de tout notre cœur à Hachem :

Les cris (venant du cœur) sont plus proches que tout d'Hachem ...

Celui qui prie et pleure vers Hachem jusqu'à ne plus pouvoir articuler de mots avec ses lèvres, cette prière devient parfaite parce qu'elle provient du cœur, et elle ne revient jamais sans réponse.
[...]

Rabbi Yéhouda dit : 'grands sont les cris qui déchirent les décrets de toute une vie d'homme'.
Rabbi Its'hak dit : 'grands sont les cris qui dominent l'Attribut de rigueur d'en Haut'.
Rabbi Yossé dit : 'grands sont les cris qui ont un effet dans ce monde-ci et dans le monde futur'.
Par les cris, l'homme peut mériter son monde ici-bas et son monde futur, comme il est écrit : 'Ils crièrent vers Hachem dans leurs souffrances et Il les sauva de leur oppression' (Chémot 2,23)."
[Zohar - Chémot 20a]

<--->

-> Le roi David dit: "Ceux qui crient, Hachem les entend et Il les délivre de tous leurs tourments" (Téhilim 34,18).
Le fait de crier permet l'annulation du décret et la délivrance du malheur.

-> Sur le verset (Chémot 3,9) : "La plainte des enfants d'Israël est venue jusqu'à Moi", le Ohr ha'Haïm écrit : cette expression "Est venue jusqu'à Moi" (baa élaï) indique qu'il existe des degrés dans les prières présentées à Hachem. Certaines suppliques sont apportées par les anges du service et amenées à Hachem. D'autres ont une telle force qu'il n'y a pas besoin d'intermédiaires. Elles montent directement à Dieu. C'est le cas ici, la plainte est montée sans émissaire.

=> Le cri est la prière qui fronde les cieux, sans l'intervention des anges. Les anges ne comprennent pas le juif qui crie, ils ne s'occupent pas de sa requête. C'est pourquoi, cette sorte de prière, où le cœur de l'homme s'exprime librement, est la plus parfaite.

<--->

-> Ainsi, le fondement de la grandeur des cris provient de ce qu'ils fendent le cœur, le cœur brisé.
Le Chlah haKadoch ramène qu'il existe 3 sortes de prières : "Téfila de Moché", "Téfila de David" et "Téfila du pauvre".
Laquelle est la plus importante? La prière du pauvre. Et pourquoi? Parce qu'il a le cœur brisé, comme il est dit : "Hachem est proche des cœurs brisés" (Téhilim 34,19).

Le Chla haKadoch vient expliquer les paroles du Zohar sur la grandeur de la "Prière du pauvre", et voici ses paroles : Hachem ouvre toutes les fenêtres du Ciel, et toutes les autres prières qui montent sont repoussées devant la prière du pauvre, comme il est dit : "Prière d'un malheureux qui se sent défaillir".
Pour cela, chaque homme dans sa prière doit ressembler à un pauvre et à un indigent devant Hachem afin que sa prière parvienne au Trône de Gloire.
À ce sujet David dit : "Incline l'oreille, ô Hachem, exauce-moi, car je suis pauvre et malheureux".

<--->

-> Le Maor vaChéméch enseigne :
On peut s'interroger pourquoi est-il écrit : "Les enfants d'Israël gémirent/crièrent du sein de l'esclavage" (vayiz'akou - Chémot 2,23), et non pas qu'ils prièrent à Hachem (vayitpallel)?
La raison est ... que parfois il y a des anges Accusateurs qui créent un mur de fer qui empêche les prières de monter ...
D'après le Zohar (vol.2,p.63), la solution est : "de gémir des profondeurs de notre cœur et avec toute notre kavana".
Le gémissement/cri est uniquement un son sans mots.
Les anges Accusateurs (mékatéguim) ne sont pas conscients de ce type de prière, seulement Hachem l'est et Il se tourne vers ces gémissements ... et Il répond à ces appels.
C'est une prière bien plus spéciale que les prières habituelles (téfilot) où l'on prononce des mots, que les anges comprennent et peuvent empêcher [de monter vers le Ciel].
Uniquement Hachem connait nos pensées et nos requêtes qui sont exprimées par des cris/gémissements, et Hachem les exécute."

[ => il en résulte que lorsqu'il nous est dur de prier, nous ne devons pas désespérer ou tout abandonner, mais au contraire nous devons déverser notre intériorité en gémissement à D.]

<--->

-> Rabbénou Bé'hayé écrit : "Leur cri/gémissement monta vers Hachem du sein de l'esclavage", bien que la fin de l'esclavage soit arrivée, ils n'avaient pas le mérite d'être sauvés. Mais puisqu'ils ont élevé leurs voix vers Hachem, Hachem les a entendus.

Le Sforno explique "Hachem considéra" leur affliction et leurs prières, qui émanaient du plus profond de leur être.

Le Nétsiv (haEmek Davar) écrit : "Les Bné Israël ne savaient pas prier dans un langage pur. Ils ne savaient pas épancher leur cœur, afin que leur requête soit exaucée. Ils étaient simples et grossiers comme le sont les esclaves. Ils n'ont pu que crier "Aïe! Aïe! Hachem notre D.!" Ce cri du cœur a suffi pour que Hachem les exauce.

[ainsi, peu importe notre état spirituel, si nous crions de tout cœur à Hachem, alors nous mériterons une délivrance personnelle/spirituelle. ]

<--->

-> Nos Sages disent qu'en Egypte, nous n'avions pas le mérite (suffisant pour) être délivrés, et seuls les cris nous ont sauvés et délivrés.
Le guémara (Roch Hachana 16b) enseigne : "Quatre choses permettent de déchirer les décrets décidés sur l'homme, l'une d'entre elles est 'les cris' comme il est écrit : 'Ils crièrent vers Hachem dans leur détresse et Il les sortit de leur oppression/esclavage'."

Il est écrit ailleurs (Roch Hachana 16a) : "Les cris de l'homme sont bons avant les décrets et après les décrets."
C'est l'effet particulier des cris que même si à cause des actes un mauvais décret a été ordonné, la force du cri le déchire pour le bien.

-> Ainsi le Rambam (Halakhot sur la Téchouva (2,6) écrit : "Bien que la téchouva et les cris soient bénéfiques pour le monde, pendant les 10 jours de pénitence allant de Roch Hachana à Kippour, ils sont encore plus efficaces et sont immédiatement acceptés, comme il est dit : 'Cherchez Hachem pendant qu'll est accessible' (Yéchayahou 55,6)."

Il existe 10 expressions pour la prière : la demande, le cri, cœur brisé, chant, venue, rocher, appel, prosternation, argumentation, supplication (midrach Dévarim rabba 2,1).
Pourquoi de toutes ces expressions, la guémara et même le Rambam utilisent l'expression "cri" pour les prières du jour du jugement?
À la lumière de ce que nous avons expliqué, tout devient clair. La prière a une force particulière, surtout pendant ces 10 jours de l'année, mais quelle sorte de prière a cette force de déchirer les décrets ? Le cri.

<---->

-> b'h, voir également : Hachem écoute nos cris du coeur : https://todahm.com/2020/01/05/38366

<--->

-> Nous faisons nos prières à Hachem par habitude, et au mieux on essaiera d'y mettre de la kavana.
Mais en réalité, pour donner de la puissance à notre prière, on doit se déshabiller de tout ce que l'on croit avoir (ex: j'ai un salaire qui tombe chaque mois, j'ai une femme, j'ai des enfants, j'ai de l'argent sur mon compte, j'ai la santé, j'ai des capacités intellectuelles, ...). On prie souvent mais dans notre tête, on se dit c'est pas si grave si Hachem ne m'exauce pas car j'ai ça et ça (ma situation n'est pas si grave), et au pire je pourrais faire ça, demander à telle personne, ... [bref, on ne se remet pas à 100% à Hachem, comme celui qui n'a absolument rien. ]
Ainsi, avant de commencer à prier on doit se considérer comme étant un "pauvre", comme ayant tout perdu (je suis dans la galère totale!). En ne prenant rien pour acquis, en s'imaginant dans la pire situation, alors on peut briser et vider tout notre cœur à Hachem (je n'ai plus rien sur lequel me rattacher, ma vie est vraiment en danger!).
Au final, on donne un force incroyable à notre prière, on renforce notre émouna que seul Hachem peut nous aider, et on en vient à apprécier ce qu'on a (puisque s'étant imaginé ne les ayant plus).

<------------------>

+ Machia'h & Crier à Hachem

-> "A l’époque qui précédera l’arrivée du machia'h, l’effronterie grandira ('houtspa yisgué)" (guémara Sota 49b)

-> Le séfer Imré Kodech, cite le rav Ouri de Strelisk, qui explique cette guémara en disant :
"Avant que le machia'h ne vienne, nous crierons pendant la prière, même si nous ne sommes pas à ce niveau. Même les personnes indignes crieront des louanges à Hachem. C'est une grande 'houtspa (effronterie).
Cependant, "yisgué", cela nous aidera. ces prières seront considérées comme très importantes au Ciel parce qu'ils montrent notre véritable désir de nous connecter à Hachem."

Une personne est impuissante à se libérer des affres d'une maladie sans la prière, elle est également impuissante à se protéger du mauvais penchant sans la prière.
Celui qui a fauté est prisonnier du mauvais penchant, et un prisonnier est incapable de se libérer de son emprisonnement. Par conséquent, une personne doit constamment prier pour que Hachem la sauve des mauvais desseins du yétser ara.
[Maharal - Gour Aryé - Vayéra 21,17]

Servir Hachem avec amour est plus important que de Le servir avec crainte.
[Maharal - Gour Aryé - Toldot 27,3]

Yaakov envoya des anges pour amener Essav à se repentir

+++ Yaakov envoya des anges pour amener Essav à se repentir :

"Yaakov envoya des messagers (des anges) devant lui à Essav, son frère" (Vayichla'h 32,4)

-> Le midrach (Béréchit rabba 75,11) dit que Yaakov envoya ces messagers pour convaincre Essav de faire téchouva.

-> Le Chem miChmouel (5672) cite le Avné Nézer qui explique que la raison pour laquelle Yaakov a utilisé de véritables anges pour transmettre le message à Essav, plutôt que d'utiliser des messagers humains, est qu'il savait que seuls les anges pouvaient amener Essav à se repentir.
Les êtres humains ne pouvaient pas réussir à le ramener au bercail.

La guéoula par le mérite de la tsédaka

+ La guéoula par le mérite de la tsédaka :

-> Le 'Hida (Haggada chel Pessa'h Pé A'hat) explique les paroles que nous récitons dans la Hagadah : "Si quelqu'un a faim, qu'il vienne manger ... Nous sommes actuellement ici ; l'année prochaine à Jérusalem", en citant les mékoubalim qui disent que lorsqu'une personne accepte d'aider les pauvres, la porte de la miséricorde s'ouvre pour elle au Ciel et elle est comblée d'une abondance de bénédictions avant même de faire son don aux pauvres.

Ainsi, (dès le début du Séder de Pessa'h) nous disons que toute personne dans le besoin est invitée chez nous. Nous disons ensuite que "nous sommes ici actuellement", signifiant ainsi que c'est ce que nous faisons (en ce moment) en tant qu'exil.
Cependant, nous acceptons de le faire l'année prochaine à Jérusalem, et par cette acceptation (sur le futur), les portes de la miséricorde nous sont ouvertes.
Par le mérite de notre tsédaka, nous serons des hommes libres l'année prochaine, ayant connu la guéoula ultime.

L’influence des habits

"Yaakov dit à son père : "Je suis Essav, ton premier-né. J'ai fait ce que tu m'as dit" (Toldot 27,19)

-> Le rav Hillel de Paritch affirme que ce verset nous enseigne une leçon importante sur la façon dont nous devons nous habiller.
Yaakov Avinou a revêtu les vêtements d'Essav. Après les avoir mis, il dit : "Je suis Essav".
Cela nous apprend à quel point les vêtements non juifs peuvent avoir un effet impur sur une personne. Le fait de porter ces vêtements l'a amené à dire qu'il était Essav.
Bien sûr, Yaakov n'a dit cela que pour tromper son père (pour recevoir les bénédictions), et il ne voulait pas vraiment dire qu'il était Essav, mais nous voyons quand même que les vêtements non-juifs ont réellement eu un impact sur lui, au point que, bien qu'il ait été un "ich tam", une personne honnête, il était maintenant capable de dire des mots de tromperie.

Les âmes de tous les juifs sont "gravées" comme une image dans la mémoire de D., pour ainsi dire à tout moment, tout comme un père aimant garde l'image de son enfant bien-aimé gravée dans sa mémoire, ce qui lui permet de penser à l'enfant même lorsqu'il n'est pas avec lui.
[rabbi Dov Ber de Mézéritch - Ohr Torah - Nasso]

=> Pour ainsi dire, Hachem a constamment devant Lui notre image, ne nous oubliant jamais, signe qu'Il nous aime infiniment (et cela peut importe ce que nous pourrions faire, juste car nous sommes Son enfant adoré!).

Faire les mitsvot non rationnelles améliore notre réalisation des mitsvot rationnelles

+++ Faire les mitsvot non rationnelles améliore notre réalisation des mitsvot rationnelles :

"Vous observerez Mes décrets et vous accomplirez Mes lois" (A'haré Mot 18,5)

-> Les "décrets" ('houkim) sont des mitsvot qui n'ont pas d'explication rationnelle ; les "lois" (michpatim) sont des mitsvot qui ont une explication rationnelle. En réalité, lorsqu'une personne accomplit des mitsvot qui n'ont pas de justification sous-jacente, elle s'affine spirituellement et est alors plus à même de comprendre les mitsvot qui ont une explication rationnelle.
Mais si, à D. ne plaise, une personne ne respecte pas les décrets (ex: je fais que ce que je comprends!), elle n'aura pas la perspicacité nécessaire pour comprendre la raison d'être des mitsvot qui ont des raisons sous-jacentes.

C'est le sens profond de l'expression "observez Mes décrets". Lorsque vous observez les mitsvot qui sont des décrets, qui n'ont pas d'explication rationnelle, votre esprit s'affine et vous pouvez comprendre la raison d'être des mitsvot que vous accomplissez et qui ont une raison d'être.
C'est à cela que le verset fait allusion lorsqu'il dit : "Vous accomplirez Mes lois" = en d'autres termes, en "observant Mes décrets", "vous accomplirez Mes lois" avec compréhension.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - A'haré Mot 18,5 ]

Hachem est notre ombre

+ Hachem est notre ombre :

-> "Sachez ce qui est au-dessus de vous" (Pirké Avot 2,1)

Le Maggid de Mézeritch (Maggid Dévarav léYaakov 198) dit que cela peut être interprété comme signifiant : "Sachez que ce qui se passe en-Haut de vous, dans les sphères célestes, cela dépend de vous".
Le service Divin de tout juif sur terre a des conséquences au Ciel.

<--->

-> Son élève, le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Métsora 15,18) enseigne :
Comment nos Sages peuvent-ils dire : "Sachez ce qui est au-dessus de vous"? Hachem n'est-il pas au-dessus de tous les mondes, au-dessus des séraphins et des saintes 'hayot? Pourquoi, alors, ont-ils dit "au-dessus de vous", impliquant seulement au-dessus de l'homme?

Pour répondre à cette question, nous devons d'abord expliquer un verset des Téhilim (34,16) : "Les yeux de D. sont tournés vers les justes et Ses oreilles sont attentives à leurs prières".
L'utilisation de ces descriptions anthropomorphiques est étonnante, donnant l'impression que D. a une sorte d'image, à D. ne plaise. Nous savons que toute personne doit croire que Dieu n'a pas de forme corporelle (selon Rambam - commentaire Sanhédrin 10,1).
L'explication réside plutôt dans le fait que le roi David a fait allusion à un concept sublime avec ces mots.

Au sujet du verset "D. est comme ton ombre" (Téhilim 121,5), le midrach (cité dans Chné Lou'hot haBrit - début chaar haGadol) remarque que, de même que chaque mouvement d'une personne est reflété par son ombre, il en va de même pour notre service d'Hachem, le Créateur de tous les mondes.
Ce qu'un tsadik fait en bas produit une action correspondante en-Haut dans les mondes supérieurs, et par ses paroles saintes, le juste couronne D. comme son roi.
Comme il est écrit dans le Zohar (2:106b ; 3:265a,52b) : chaque nuit, lorsque l'âme d'un tsadik monte en-Haut, les anges déclarent : "Venez et rendez hommage à celui ressemble au Roi".

Ceci est analogue à un petit garçon qui fait quelque chose d'intelligent pour son âge.
Le père est fier de l'intelligence dont fait preuve son jeune fils, même si, par rapport à l'intelligence du père, ce que le fils a fait ne serait pas du tout considéré comme intelligent. Néanmoins, par rapport à l'âge du jeune enfant de cinq ans, par exemple, il s'agit bien de quelque chose de sage.
De même, chaque juif est appelé enfants d'Hachem (Réé 14,1 ; Pirké Avot 3,14), et lorsque nous le servons, nous faisons preuve de sagesse, comme le dit le verset : "Le commencement de la sagesse, c'est la crainte de D." (Téhilim 111,10).
Par conséquent, Hachem s'enorgueillit de la sagesse de son enfant. Il s'enorgueillit (de chaque juif) auprès des armées célestes : "Venez voir l'enfant que j'ai élevé! Un enfant qui s'attache à accomplir Ma volonté et Mes désirs pour que Je me complaise en lui, et c'est d'ailleurs là tout son objectif dans la vie."

Par conséquent, lorsqu'une personne utilise ses yeux dans un bon but, ses "yeux" deviennent gravés en-Haut, pour ainsi dire, dans les mondes supérieurs, donnant à Hachem de la satisfaction.
De même, lorsqu'une personne écoute la Torah avec ses oreilles et veille à ne rien faire qui soit contraire aux lois de D. avec sa faculté auditive, par exemple en prenant soin de ne pas écouter le lachon ara et les propos grossiers, que le Ciel nous en préserve, alors son "oreille" est gravée en haut.
Telle est l'intention de nos Sages, de mémoire bénie, lorsqu'ils disent : "L'image de Yaakov est gravée sur le Trône de Gloire [d'Hachem]" (midrach Béréchit rabba 82,2). Puisque Yaakov a sincèrement servi D., son image est gravée en-Haut.

Telle est donc la signification profonde du verset "Les yeux de D. se portent sur les justes". D'où viennent les yeux de D., pour ainsi dire?
Des justes, qui font bon usage de leurs yeux, d'où l'analogue d'un œil existe en haut.
"Et ses oreilles", d'où viennent-elles? Le verset continue : "et ses oreilles sont attentives à leurs prières".
Ceux qui invoquent D. et l'adorent à haute voix utilisent leurs oreilles dans un but louable, puisqu'une personne doit être capable d'entendre les prières que sa bouche prononce (Béra'hot 16a ; Michné Torah Téfila 5,9). En conséquence, une "oreille" est gravée en-Haut.

Il va de soi que si les yeux regardent quelque chose d'immoral, à D. ne plaise, l'œil gravé en-Haut est fermé hermétiquement. Mais s'il fait quelque chose de louable avec son œil, alors l'œil gravé en-Haut est ouvert.
C'est l'intention du verset qui dit : "D. incline Ton oreille et écoute, ouvre Tes yeux et vois" (Daniel 9,18). En d'autres termes, "Jusqu'à présent, nous avons mal agi avec nos yeux, et par conséquent, l'œil d'En-Haut est fermé. C'est pourquoi nous implorons D. d'ouvrir Son œil, qui est actuellement fermé".

C'est ce que nos Sages ont voulu dire lorsqu'ils ont déclaré : "Sachez ce qui est au-dessus de vous", ce qui peut également être lu comme suit : "Sachez que tout ce qui est au-dessus de vous découle de vous".
En d'autres termes, "ce que vous faites en bas a un impact correspondant qui est gravé en-Haut". Sachez donc qu'il y a "un œil qui voit et une oreille qui entend" = un œil en-Haut qui voit et une oreille en haut qui entend. D'où viennent l'œil et l'oreille d'En-Haut? De nos actes!

<--->

=> tout juif doit savoir que chacune de ses actions a un impact en-Haut, qui va ensuite se répercuter dans tous les mondes.
Notre yétser ara nous pousse à minorer notre valeur pour que nous agissons avec petitesse (gaspillant nos potentialités), nous persuadant qu'en tant que juif moyen, voir racha, en quoi mes mitsvot sont-elles si importantes pour Hachem, pour le monde.
Nous devons constamment nous travailler à corriger cette vision, et au contraire être plein d'orgueil, de fierté et de joie, de pouvoir faire la volonté de D.
A chaque action, tout juif peut grandir davantage le Ciel (libre arbitre oblige nous n'en avant actuellement pas conscience), et par ricochet amener du bien dans notre monde.

<--->

-> également sur ce sujet : Tout juif = un influenceur des sphères célestes : https://todahm.com/2023/05/30/tout-juif-un-influenceur-des-spheres-celestes

Prendre le deuil pendant les 3 semaines de ben hamétsarim

+ Prendre le deuil pendant les 3 semaines de ben hamétsarim :

-> Pendant les 3 semaines qui s'écoulent entre le 17 tamouz et le 9 Av, il nous est demandé de porter le deuil de la destruction du Temple. De nombreuses lois s'appliquent pendant cette période, telles que l'interdiction de se couper les cheveux, de se marier et de jouer/écouter de la musique.
Au cours des 9 derniers jours, d'autres restrictions s'ajoutent, pour culminer avec le jeûne du 9 Av.

Malgré les nombreuses restrictions matérielles de cette période de l'année, le deuil principal est censé se dérouler dans le cœur : ressentir la perte du Temple.
Le Arizal dit que chaque jour pendant les 3 semaines, un juif est censé verser des larmes sur la perte du Temple.
En effet, le jour de 9 Av , pleurer est une nécessité, puisque les Sages (Sotah 35a) affirment qu'Hachem a décrété que le 9 Av serait un jour de pleurs pour toutes les générations.

Comment pouvons-nous pleurer sincèrement le Temple? Après tout, il semble totalement éloigné de nos vies. La destruction du Temple s'est produit il y a plus de deux millénaires. Comment pouvons-nous pleurer ce que nous n'avons jamais eu, pas plus que nos pères, nos grands-pères ou nos arrière-grands-pères?

Le rav Aharon Kotler explique que les épreuves et les difficultés subies par notre peuple en exil ont été causées par la destruction du Temple.
Ce fut le début de notre chute, et toutes les persécutions que nous avons subies au cours de l'histoire, toutes les expulsions, les pogroms, le sang versé et les lois antisémites, n'en sont que la continuation.
Nous ne sommes pas moins en exil ici, en terre d'Israël, où des terroristes tentent constamment de faire du mal aux juifs, que D. nous en préserve. Partout dans le monde, le nombre de crimes haineux à l'encontre des juifs, y compris les profanations de synagogues et de cimetières, ne cesse d'augmenter.
En effet, les Sages (guémara Sotah 48a) disent que depuis la destruction du Temple, il ne se passe pas un seul jour sans que la malédiction de la destruction du Temple ne se fasse sentir. Ce sont là autant de raisons de pleurer la destruction du Temple, aujourd'hui même, à notre époque.

Cependant, ajoute le rav Kotler, au-delà de la souffrance physique/matérielle causée par la destruction du Temple, il y a les dégâts spirituels que cela a provoqué. Il s'agit là d'une raison encore plus importante pour nous de pleurer. Combien de juifs n'ont aucune idée qu'ils sont juifs? Combien d'autres se sont complètement éloignés de la judaïcité?
En effet, même parmi les juifs qui observent la Torah, combien sont ébranlés par l'épreuve que représentent la technologie moderne et d'autres influences de l'époque?
D'ailleurs, combien de Juifs religieux s'efforcent sincèrement d'établir une véritable relation avec Hachem (ex: n'ayant pas un service Divin machinal, du bout des lèvres)?

Avant la destruction du Temple, ces problèmes n'existaient pas.
Dans le Temple, un juif pouvait être témoin de 10 miracles qui étaient toujours présents (Pirké Avot 5,7), ce qui lui permettait d'atteindre une foi palpable en Hachem.
On pouvait sentir la présence Divine en regardant les Cohanim réaliser la avoda et en entendant les chants magnifiques des Lévi'im.
L'odeur des kétoret (encens) était à elle seule capable d'inciter un juif au repentir (Zohar, Shemos 218).

Le Temple était appelé "une maison de prière pour toutes les nations" (Yéchayahou 56,7).
Imaginez que vous puissiez prier dans un endroit où vos prières seraient presque certainement exaucées. Les innombrables ujifs qui se sont éloignés du judaïsme à cause de cultes de toutes sortes auraient-ils abandonné leur religion s'ils avaient eu une telle maison de prière?

Le Temple offrait même aux juifs une expiation au niveau national et personnel. Chaque fois qu'une personne fautait (causant une distanciation avec D.), elle pouvait apporter un sacrifice (korban) et se rapprocher à nouveau d'Hachem.

Il existe encore une autre raison de pleurer l'exil : la douleur qu'Hachem ressent à cause de l'exil (tsaar haChékhina). Prenons l'exemple d'un père séparé de ses enfants, qu'il n'a pas vus ni entendus depuis des années. Imaginez-le assis seul à sa table. C'est ainsi que les Sages décrivent tsaar haChékhina.
Ne devrions-nous pas également ressentir la douleur d'Hachem?
Nos Sages disent que lorsque les juifs répondent au kaddish, Hachem s'exclame : "Malheur au Père qui a été forcé de bannir ses enfants de sa table" (guémara Béra'hot 3a).
Nos Sages (guémara 'Haguiga 5b) nous disent également qu'Hachem pleure la perte de Sa nation dans Ses chambres intérieures.

En effet, l'idée même de "nation d'Hachem" s'est perdue dans notre monde. De nos jours, de nombreuses personnes ne reconnaissent même pas qu'Hachem existe et que les juifs sont Son peuple.
Les chrétiens affirment qu'ils sont Sa nation, les musulmans affirment qu'ils sont Sa nation, et pourtant de nombreux juifs rejettent l'idée que nous sommes la nation d'Hachem. Or, dans Ses chambres intérieures, Hachem pleure cette perte. Ne devrions-nous pas pleurer nous aussi?

En gardant ces idées à l'esprit, nous devrions être capables de verser des larmes sur la perte que nous subissons en ce moment. Nous ne pouvons pas moins la ressentir que nos ancêtres, qui ont vu le Temple.
Nous devrions essayer de pleurer le Temple sincèrement, avec des larmes, car nos Sages (Taanit 30b) promettent que "celui qui pleure Jérusalem méritera de voir son bonheur". En effet, le deuil est la clé de la guéoula.
Le rav 'Haïm Friedlander fait remarquer que l'on bénéficie d'une aide supplémentaire du ciel pour pleurer sincèrement le Temple pendant cette période.

[le judaïsme donne une place primordiale à la joie (les nombreux yom tov, obligation de service Hachem dans la joie, voir la vie avec émouna, ...), mais parfois il est nécessaire de prendre un moment limité pour semer dans les larmes, pour vider notre coeur sur tout ce qui est manquant, ce qui ne va pas, ... et alors on peut repartir de l'avant plein de joie et d'espoir en Hachem. ]

Si nous essayons sincèrement de pleurer la destruction du Temple, il s'ensuit que nous devrions essayer de corriger l'origine de cette destruction.
Nos Sages (Yoma 9b) nous disent que la raison de la destruction du second Temple était la "sinat 'hinam" (la haine gratuite, sans fondement) entre les juifs.
Si le Temple n'a toujours pas été reconstruit, cela indique que nous n'avons pas encore surmonté cette lacune. Le Maharal écrit que la gravité de la "sinat 'hinamé réside dans le fait qu'elle témoigne de la pourriture du cœur d'une personne.

Comment pouvons-nous nous débarrasser d'un trait de caractère aussi terrible?
L'Alter de Kelm conseille de s'efforcer d'aimer les juifs. [de la même façon que la haine sans raison est si grave, alors on doit développer un amour sans raison. ]
Il faut constamment réfléchir aux moyens d'aider son prochain. L'aide peut prendre la forme d'un sourire amical, d'un "bonjour" sincère ou d'une myriade d'autres choses. [par exemple, je croise un juif que je ne connais pas, et bien dans ma tête je peux prier pour lui et sa famille. ]
Comment puis-je utiliser mes ressources pour aider les juifs?
[on a une nature humaine à penser à notre nombril, à être paresseux, on a une tendance à vouloir faire de grande chose ou rien, mais faisons déjà plein de petits actes de 'hessed cachés ou public, ...]

Le rav 'Haïm Friedlander écrit que la racine de sinat 'hinam, et de tout type de jalousie, est un manque de émouna, de foi en Hachem. Nous devrions essayer de renforcer notre conviction que tout ce que nous avons est exactement ce qu'Hachem a décrété pour nous. Personne ne peut nous enlever ce qu'Hachem a décidé pour nous.
Hachem fournit à chaque juif ce dont il a besoin pour réaliser la tâche particulière qu'Hachem attend de lui. En effet, il n'y a pas deux personnes semblables, nous avons tous un but unique à remplir.
Il s'ensuit que tout ce que nous avons, santé, intelligence, richesse, apparence, popularité, est ce qu'Hachem a décidé de faire de mieux pour nous.

Nous devrions revoir souvent cette idée et ne jamais permettre à la jalousie de prendre racine.
La jalousie est un mensonge, car ce que mon prochain possède est bon pour lui, pas pour moi.
Je m'en remets au jugement d'Hachem et je suis convaincu qu'Hachem sait exactement ce que j'ai et ce dont j'ai besoin. Si mon voisin a une plus grande maison ou une voiture plus rapide, ou si mon partenaire d'étude a déjà terminé un traité de guémara et que je me débats encore au début, ce n'est pas un accident.
C'est la situation qu'Hachem veut pour moi, et Il sait que je peux y réussir.

[rabbi Moché Krieger]