Aux délices de la Torah

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La séouda du Léviatan

+ La séouda du Léviatan :

-> Le festin le plus merveilleux est réservé aux tsadikim (justes) dans le monde futur. Hachem prévoit que le repas comprendra : le Béhémot, le Léviatan et le Ziz. [guémara Baba Batra 74b]

Le Ziz est un énorme oiseau selon Rachi (Bé'horot 57b), qui recouvre tout le soleil lorsqu'il déploie ses ailes, et qui a de nombreux goûts (midrach Vayikra rabba 22,10).

A la fin des jours, il y aura un combat tout à fait inhabituel : le Léviatan utilisera sa nageoire pour massacrer le Béhémot au moment même où le Béhémot sera en train d'éventrer le Léviatan. [midrach Vayikra rabba 13,3]
La manne sera également servie lors du festin. [ajout du Ba'h sur 'Haguiga 12b ; Tiféret Tsvi sur Zohar Béchala'h 62b ]

Qu'y boire? Bien sûr, le vin des raisins des six jours de la création. [Otsar midrach Séoudat Gan Eden 89 ]

Quel sera le dessert? Des fruits du Etz Ha'haïm (Ohr Olam - Béréchit), et des amandes du bâton d'Aharon (Mégadim 'Hadachim - Kora'h).

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+ Le Leviatan :

-> [Concernant les Justes,] Rabba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : De la chair du Léviatan, Hachem fera un grand festin ... Hachem fera des cabanes avec la peau du Léviatan. [Baba Batra 74b]

-> Le Léviatan est un poisson casher. ['Houlin 67b]

-> Hachem a créé cette énorme créature marine pour s'amuser avec (Leviatan zé yatsarta lécha'hék bo - Téhilim 104,26).

-> Hachem en a fait deux et a castré le mâle, tué la femelle et l'a salée pour qu'elle soit mangée à l'avenir par les justes (tsadikim) dans le monde à Venir.
En effet, s'ils s'accouplaient le monde entier serait dévasté. [Baba Batra 74b]

Le Rachba interprète littéralement ce récit talmudique du festin de Léviatan (en saumure), en y ajoutant un niveau plus profond de compréhension dans lequel le Léviatan représente l'union de l'esprit et de l'âme (qui ne sera possible que dans le monde à Venir).
En revanche, le Rambam (Yad Ha'Hazaka - Hilkhot Téchouva 8,6) est d'avis que le Léviatan n'est pas une véritable créature, et que ce festin destiné aux Justes n'est pas un plaisir matériel.

-> La peau du Léviatan sera utilisée comme habitation pour les Justes (Baba Batra 74b), bien qu'une autre opinion affirme que la peau sera utilisée comme vêtement pour les Justes et sera également étalée sur les murs de Yerushalayim (Tossefot Hachalem - Térouma).

-> Le Léviatan a l'apparence d'un humain. [midrach Talpiot - Houkim]
Sa chair brille plus que sa peau. [Torat 'Haïm - Vayé'hi - sur Baba Batra 75a]

Il mange le poisson Shibouta (Baba Batra 74a), ainsi que toutes les grosses créatures marines (Pirké déRabbi Eliézer 9).
Il ne mange pas souvent, peut-être une fois par Shémita ou une fois par Yovel, et ne boit pas souvent, peut-être une fois tous les 70 ans. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Baba Batra 74a]

Ce qui est amusant, c'est que malgré sa taille, il a peur de la petite créature appelée Kilbit (כִּילְבִּית). [Shabbath 77b]

La sorcellerie

+ La sorcellerie :

-> La sorcellerie est interdite dans la Torah. En ce sens : "La sorcière, tu ne la laisseras point vivre" (Michpatim 22,17).
Rachi : le texte s’applique aux hommes autant qu’aux femmes, mais il parle de ce qui est le plus courant, car c’est la sorcellerie féminine qui est la plus répandue.

-> Les sorciers du Pharaon utilisaient la sorcellerie pour transformer leurs bâtons en serpents. [guémara Sanhédrin 67b] [l'Egypte était la capitale mondiale de la sorcellerie, et même les enfants savaient l'utiliser. ]
Ben Stada a caché des incantations magiques d'Egypte dans une entaille dans sa chair. [guémara Shabbath 104b]
Amalek était certainement un grand sorcier, et lors de la première guerre contre les Bné Israël, il a choisi des personnes dont l'anniversaire était ce jour-là afin que, astrologiquement, elles soient protégées. [Yérouchalmi Roch Hachana 3,8]
Balak était un grand sorcier qui utilisait un oiseau qu'il avait façonné pour sa magie. [Ohr ha'Haïm haKadoch - Balak 22,41]
Bilam était aussi connu pour cela et il a écrit un livre d'incantations. [Zohar - Haazinou 299b]

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+ Quelques propriétés intéressantes de la sorcellerie :

-> Si vous soulevez une sorcière du sol, sa magie ne fonctionnera pas. [Rachi - Sanhédrin 77b]

-> Toute sorcellerie peut être arrêtée en utilisant de l'eau (Sanhédrin 77b), puisqu'elle ne fonctionne pas sur l'eau (Sanhédrin 67b ; Tiféret Yéhonatan Béréchit).

-> La sorcellerie ne fonctionne pas non plus le jour lorsque le ciel est nuageux. [Tiféret Yéhonatan - Balak]

-> Le meilleur moment pour les grandes sorcières est de 12h30 à 15h30 et c'est ce qu'on appelle Erev Gadol et les sorcières sont appelées Erev Rav. Les petites sorcières travaillent de 15h30 à minuit. [Zohar - Ki Tissa 191a]

-> En plus de l'heure, le jour lui-même doit être correct, car par exemple certaines sorcelleries ne fonctionneront pas le Shabbath. [Sanhédrin 65b]
[en effet, les nécromanciens qui ressuscitent les morts ne peuvent pas le faire le Shabbath. (Béréchit rabba 11,15 ; Rachi - Sanhédrin 65b) ]

-> Enfin, il faut savoir que le fait de porter des vêtements en lin est une protection contre la sorcellerie. [Méam Loez - Yéhochoua 2,6]

En renforçant le yichouv et en augmentant le nombre de juifs en terre Sainte d'Israël, la guéoula arrivera plus tôt.
Car il est clair que la Délivrance (guéoula) dépend de l'augmentation du nombre de juifs en Terre sainte ... Plus les exilés (en dehors d'Israël) reviendront, plus nous recevrons de bénédictions suprêmes pour hâter la Délivrance.
[rav Avraham Kook - Michpat Cohen - sec.63,p.129]

=> Chaque juif qui vient résider en Israël rapproche la guéoula, apportant de nombreuses bénédictions en ce sens.

Le loup-garou

+ Le loup-garou :

Le concept de loup-garou existe dans la littérature juive, et en général, seules quelques personnes peuvent devenir des loups-garous. [Tsioni Béréchit]
Et ces personnes auront toujours une queue lorsqu'elles se reconvertiront en humains. [Rabbénou Efraïm - Vayé'hi]

Les loups garous ne peuvent se reconvertir qu'en mangeant du sang humain (Rabbénou Efraïm - Béréchit), ou en répandant des cendres sur eux (Rabbénou Efraïm - Vayé'hi).

Le loup-garou le plus célèbre que nous connaissions était Binyamin, le fils de Yaakov. [Rabbénou Efraïm - Vayé'hi ]
Yaakov était capable de contrôler Binyamin pour l'empêcher de se transformer en loup-garou. [Rabbénou Efraïm - Vayigach]

Le nom de "loup-garou" figure dans le séfer 'Hassidim (1465), mais il est également appelé "Louf Garo" (Rabbénou Efraïm - Vayé'hi).

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+ Binyamin = un loup-garou :

-> "Binyamin est un loup qui déchire (zéev yitraf)" (Vayé'hi 49,27)

-> Rabbénou Efraim Ben Chimchon (13e siècle) fait spécifiquement référence aux loups-garous en parlant de Binyamin, le fils de Yaakov.
Dans la Torah, Yaakov exprime sa crainte de laisser Binyamin partir [en Egypte avec ses frères] en disant "et il arriverait malheur" (Vayigach 44,29).
Rabbenou Ephraim l'interprète en faisant une lecture littérale du verset désignant Binyamin comme "un loup qui déchire" (Vayé'hi 49,27). Binyamin était un "loup qui déchire", s'attaquant parfois aux humains. Lorsqu'il fut temps pour lui de se transformer en loup-garou, comme il est dit : "Binyamin est un loup prédateur(qui déchire)", tant qu'il était avec son père, il pouvait compter sur un médecin, et c'est grâce à ce mérite qu'il ne se transformait pas en loup-garou.
Il est dit : "Il quittera son père et mourra" (Vayigach 44,22), autrement dit, lorsqu'il se séparera de son père, il se transformera en loup-garou et n'importe qui souhaiterait le tuer.

-> Dans un second passage du manuscrit de Rabbénou Efraïm, attribué à "un manuscrit allemand" ("kétiva ashkénazit" apparemment des élèves de Rabbénou Efraim ou d'autres sages contemporains), il est également fait état de cette ressemblance entre le loup-garou et la tribu de Binyamin :
"Il y a une sorte de loup appelé loup-garou, qui est une personne qui se transforme en loup. Lors de sa transformation, ses pattes sortent de ses épaules. Ainsi est-il dit à propos de Binyamin : "il se tiendra entre ses épaules" (Vézot haBéra'ha 33,12).
La solution pour [échapper à] ce loup lorsqu'il entre dans une maison, consiste à prendre de la cendre du brasier et à la répandre devant lui. Ainsi dans le Temple, on lançait quotidiennement des cendres près de l'autel, comme il est écrit, "il enlèvera sur l'autel la cendre de l'holocauste consumé par le feu, et la déposera à côté de l'autel" (Tsav 6,3).
Ces personnes naissent avec des dents, indiquant qu'ils sont prêts à dévorer le monde, ou bien comme un signe que cet enfant sera différent des autres.
De même, Binyamin détruisit (littéralement "mangea") sa mère qui en mourut, comme il est écrit, "au moment de rendre l'âme, car elle mourut, elle le nomma Ben-Oni (le fils de ma souffrance)" (Vayichla'h 35,18) ... et même lorsqu'ils reprennent leur forme humaine, ils ont toujours une queue, ainsi la part (en Israël) de la tribu de Binyamin avait une bande qui entrait dans la part de Yéhouda où était construit le Temple."

=> Selon Rabbénou Efraïm (sur Vayigach 44,29), Binyamin était non seulement un loup-garou, mais il a tué sa mère Ra'hel.

-> Rabbénou Efraïm (sur Béréchit 1,28) dit ces hommes qui se transforment en loup peuvent reprendre une forme humaine qu'après s'être nourri de sang humain.
[cela peut expliquer à quel point il a pu en venir à tuer sa mère, puisque totalement attiré par du sang humain.
Précision importante : cela est la vision d'un grand de la Torah (Rabbénou Efraïm), et évidemment la volonté d'Hachem dépasse totalement notre compréhension, surtout lorsque l'on parle de géant comme Ra'hel et Binyamin. ]

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-> Le rav Yé'hiel Halpern (1660-1747) raconte que cyclopes, licornes, loups-garous et de nombreuses autres créatures étranges ont été créées à la suite du Déluge.
Il écrit dans son Séder Hadorot (vol.1) :
"On dit qu'après la division des langues [lors de la Tour de Babel], Hachem créa d'étranges créatures hybrides qui se reproduisent les unes avec les autres. Dans la région de Sitiya, des gens n'ont qu'un œil sur le front ; en Inde certains n'ont pas de bouche pour manger et boire ; dans les montagnes indiennes, il y a des humains avec une queue, certains ont un corps de cheval, une tête de bélier et une corne brillante sur le front, ou possèdent trois rangées de dents et le corps d'un lion, d'autres n'ont qu'une jambe avec un pied très large et courent vite, ou encore il y a ceux qui n'ont pas de cou et des yeux sur la colonne vertébrale ou ceux dont le corps est couvert de verdure avec des dents de chien ; en Crête, il y a une créature qui a une forme humaine et les jambes d'un cheval qu'on appelle satyre ; il y en a également qui se transforment en loups quand vient l'été et reprennent leur forme humaine l'hiver, qui servent Mars et lui offrent des sacrifices humains ..."

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-> Rabbi Yéhouda Ha'Hassid (1150-1217), aborde à plusieurs reprises dans son séfer 'Hassidim des personnes ayant la faculté de se transformer en animal, y compris en loup.
On peut citer (séfer Hassidim n°1166) : "Le serpent [originel] marchait sur deux pattes et ressemblait quelque peu à une personne. La preuve à cela est que lorsque certains se transforment en loups, en chats ou en ânes, leurs yeux ne changent pas ; de même lorsque le serpent fut changé, ses yeux ne changèrent pas."

-> Le Tossafiste rabbi Moché Takou (Ktav Tamim) décrit aussi des personnes qui se changent en loups ou en lapins.

-> Il semblerait que Rachi également fasse mention du loup-garou dans son commentaire sur Iyov (5,23). [voir le Otsar Laazé Rachi al haTana'h de Moché Katan]

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-> "Nabuchodonosor fut chassé du milieu des hommes, mangea de l'herbe comme les bœufs, son corps fut humecté par la rosée du ciel, au point qu'il lui poussa des poils pareils [aux plumes] des aigles et des ongles comme des griffes d'oiseaux" (Daniel 4,30).

Certains de nos Sages l'interprètent comme une maladie mentale (une personne se croyant transformée en animal), mais d'autres Sages l'ont compris comme une véritable métamorphose. Dès lors, l'idée qu'un humain se transforme en loup ne paraît pas si absurde.

Les sirènes

+ Les sirènes :

-> Les sirènes font également partie de notre culture et apparaissent dans la guémara (Bé'horot 8a) sous le nom de Dolphanim (דּוֹלְפָנִין).
"Que sont les Dolphanim? Rav Yéhouda dit : Ce sont des créatures appelées les enfants de la mer" (bné yama).

Rachi (Bé'horot 8a) dit que le nom en laaz (langue étrangère), est Sirèna.
Elle est décrite comme une créature dont la moitié supérieure a une forme humaine (de femme) et la moitié inférieure une forme de poisson.
[cela est rapporté aussi dans le Midbar Kedmot (Dag) du 'Hida ; Tossefot Hachalem - Chémini]
[Rachi renvoie une sirène à "bat yam" (fille de la mer)]

Selon le Ramban (Chémini 11,10), un autre nom est Silonis.
Selon le Torah Cohanim (Chémini 3,4) et le Raavad, il y a une divergence d'opinion si le nom est Silonis ou Sironis.

-> Le midrach (Aggada Vaéra) rapporte que les sirènes ont rejoint les autres animaux pendant la plaie des bêtes sauvages.
Pendant cette plaie, leurs bras, de 10 amot de long (environ 5 mètres), étaient remplis de poison, et elles s'agrippaient sur le toit pour ouvrir les portes verrouillées des égyptiens (permettant aux bêtes sauvage de rentrer).

-> On dit qu'elles chantent pour les marins en mer, ce qui les endort, puis elles montent à bord du bateau, tuent et mangent les marins. ['Hida - Midbar Kedmot (Dag) ; Tossefot Hachalem - Chémini]

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-> Rachi (Bé'horot 8a) explique que ce sont des êtres capables de se reproduire comme des êtres humains, à partir d'un être humain, c'est-à-dire que si un homme s'accouple avec cette créature, elle pourra enfanter de lui (contrairement à toutes les autres créatures terrestres).

-> Le 'Hida (dans son Midbar Kedmot - Dag) raconte ses pérégrinations lors de son très long périple autour du monde. Il dit effectivement avoir aperçu ces sirènes en mer Baltique. Elles avaient une voix extrêmement étrange qui attirait les matelots de l'époque qui, souhaitant découvrir d'où venaient ces voix détournaient leurs bateaux qui venaient chavirer sur les récifs dans lesquelles elles se cachaient. Elles montaient ensuite dans les bateaux pour dévorer les matelots. Cependant, il affirme que désormais elles n'existent plus.

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-> "Il existe des créature marines, moitié homme, moitié poisson, appelées sereine en vieux français.
... elles se reproduisent avec les humains. Cela signifie qu'une personne peut avoir une relation avec eux et procréer."
[Rachi - guémara Bé'horot 8a]

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-> "Tout ce qui n'est pas pourvu de nageoires et d'écailles, dans les mers ou les rivières, ce qui pullule dans l'eau, et les créatures vivantes (néfech ha'haya) qui l'habitent, ils vous sont abominables" (Chémini 11,10).

-> Sur ce verset le midrach (Sifra - Chémini 3,7) explique :
"Ha'haya" = c'est un animal de la mer, "Néfech" cela inclut le silonis (ou sirone, selon le Arou'h). On aurait pu penser qu'il transmet l'impureté [lorsqu'il est mort] dans une tente [comme les humains] comme l'avis de Rabbi Hanina, c'est pourquoi il est dit [dans 'Houkat 19,14 au sujet de l'impureté transmise par un cadavre] "Cela" [faisant référence exclusivement à l'homme et excluant le sirone)."

Le Raavad (1120-1197) dans son commentaire de ce Sifra décrit ce sirone comme une créature dont la partie supérieure ressemble à une femme et qui chante d'envoutantes mélodies.

-> Le Mochav Zekénim, commentaire sur la Torah des tossafistes médiévaux, l'explique de la même manière :
"Dans Torat Cohanim (sur Chémini 11,10) il est dit que cela inclut également la sirène. Il s'agit d'une créature aquatique dont la partie supérieure est similaire à une femme en tout point, elle possède des seins et de longs cheveux ; à partir du nombril, elle a les attributs d'un poisson. Elle chante de façon magnifique avec une voix plaisante."

-> Le rav Tsvi Hirch Rapaport (dans son Ezrat Cohanim), explique que cette sirone est le dolfin de la guémara (Bé'horot 8a). Il le décrit comme "étant similaire à un poisson avec des écailles proches de la queue, de longs bras et la forme d'une personne".

-> La compilation midrachique du 13e siècle Yalkout Chimoni (Vayikra - remez 137), reprend le midrach Sifra ci-dessus. Il indique pareillement que le mot "âme" (néfech) vient inclure le silonis (dans d'autres version sironis).

Le Maguen Avraham (1635-1682) explique que le silonis est une "personne de la mer". [Zayit Ra'aman - commentaire sur le Yalkout Chimoni]

-> Le rav Avraham ben Chmouel Guédalia de Jérusalem (17e siècle) explique :
"Sireni = une personne de la mer, dont la partie supérieure a la forme d'une femme qui chante constamment, et qui est déduite du mot "âme" (nefech). On aurait donc pu penser qu'il entre dans la catégorie de "lorsqu'une personne meurt dans la tente" , c'est pourquoi il est dit dans le passage traitant de la vache rousse : "Voici la loi : lorsqu'un homme meurt dans la tente" (début de 'Houkat), spécifiquement une personne qui vit sur la terre et qui généralement meurt dans une tente, qui transmet l'impureté et pas une personne de la mer."
[Brit Avraham sur Yalkout Chimoni Vayikra Remez 137]

-> L'idée est que le sirone dont parle le Sifra fait forcément référence à une créature humanoïde. En effet, s'il a trouvé nécessaire de nous apprendre que le cadavre de cette créature ne transmet pas l'impureté comme celui des humains, c'est parce qu'elle doit beaucoup lui ressembler. Par ailleurs, Rabbi Hanina maintien que son cadavre est effectivement impur comme celui des humains.

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-> Dans le texte médiéval Sefer HaArou'h (Eré'h sironi), on trouve écrit :
"Sironi : le Sifra (parachat Chémini) explique sur le passage traitant des poissons : "Hanéfech sert à inclure la sirène". Dans certains textes, il est écrit silonis, mais il s'agit d'une erreur. Ce mot, grecque ou latin, désigne une créature dont la partie supérieure ressemble à une femme et la partie inférieure à un poisson.
Il m'a été rapporté que le roi de la région Nord, qui régnait sur le Danemark et la Norvège, vit une de ces créatures sur un banc de sable lorsqu'il naviguait près de son royaume. Il y a plus de dix ans, je le questionnais à ce propos, il restait silencieux. Je compris qu'il doutait, à cause de la distance, si la créature qu'il avait vue était une sirène ou un autre animal. De plus, lorsque la créature entendit l'officier du bateau crier, "Mon maître le roi, tournez-vous et regardez cette chose extraordinaire", la créature plongea immédiatement dans la mer. Mais l'officier et les marins témoignèrent que c'était bien une sirène qu'ils avaient vue.
Les poètes firent des sirènes des créatures qui chantent d'une voix mélodieuse, et peut-être que sirène vient du mot : "chira" (chant).

-> Il est à préciser que contrairement à ce que certains pensent, ce récit n'est pas celui de l'auteur du Arou'h, Rabbi Nathan ben Ye'hiel de Rome (1035-1106), mais plutôt une glose du 17e siècle de Rabbi Binyamin Moussafia (1606-1675), auteur du Moussaf HaArou'h, un commentaire du Arou'h. Il était le médecin de Christian IV, roi de Danemark et de Norvège qu'il eut donc la possibilité de questionner.
Le Gaon de Vilna (dans son Adéret Eliyahou - Chéminin 11,10) va en ce sens, et cite l'explication de Rabbi Binyamin Moussafia de sironis comme étant la sirène.

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-> Le Hida (1724-1806) écrit (Midbar Kedmot - maaré'het dalet 13) :
"Il y a un poisson de la mer appelé sirène, dont la partie supérieure a la forme d'une jeune femme, et la partie inférieure celle d'un poisson. Cette créature vit dans les zones rocheuses et dangereuses de la mer. Lorsque les bateaux passent, elle commence à chanter d'une voix extraordinairement plaisante jusqu'à ce que le sommeil tombe sur les marins puis elle grimpe sur le bateau, et dévore tous ses passagers."

-> La sirène est également mentionnée par le Kabbaliste italien le rav Chlomo Aviad Sar Chalom Basilia (1680-1749). Dans son Emounat Ha'hamim (chap.5), il rapporte :
"À présent, sache que concernant cette sirène (en faisant référence au midrach Sifra), les sages non-juifs sont tous d'accord qu'il n'a jamais existé de telle créature, mais qu'il s'agit plutôt d'une parabole des poètes grecs connus pour inventer des mythologies.
Et l'un des philosophes d'une autre nation m'a donc affirmé que nos Maîtres de mémoire bénie, ont été influencés par les Grecs et s'étaient trompés, parce que tous les naturalistes les ont cherchées sans jamais les trouver. Mais après des siècles, juste l'année dernière, les hommes du roi de France lors de leur traversée en mer ont trouvé une créature dont le visage et le corps étaient similaires à ceux d'une personne, excepté les mains. Les marins l'ont tous vu, et envoyèrent leur récit dans toutes les contrées d'Europe, et les paroles de nos Sages s'en sont trouvées vérifiées!"

Changement de sexe

+ Changement de sexe :

-> La femme de Potifar incitait sans cesse Yossef à fauter avec elle. Un jour, alors qu'il était sur le point de succomber à ses avances, il s'est examiné et a constaté qu'il n'était plus un homme (devenant momentanément féminin). [Hadar Zékénim - Vayéchev]

-> D'autre part, la reine Vashti a refusé de se présenter nue devant A'hachvérosh et ses invités. La raison acceptée est que l'ange Gavriel lui a façonné une queue ou qu'elle a eu la lèpre. [guémara Méguila 12b]
Le rav Shlomo Alkabetz (auteur du Léha Dodi), dans son Manot HaLévi (1,12), a une autre opinion selon laquelle Vachti a été gênée de venir nue parce qu'elle est devenu un être masculin.

Des créatures inhabituelles

+ Des créatures inhabituelles :

-> Voici les fils de Tsivon : Aya et Ana, le même Ana qui trouva les "yémim" dans le désert, lorsqu'il mena paître les ânes pour Tsivon, son père" (Vayichla'h 36,24)
Rachi explique que les "yémim" sont des mules. Il (Ana) avait croisé âne et jument, produisant ainsi un mulet.
Selon le séfer Hayachar (Vayichla'h), autour de ce désert, 120 créatures sont venues dans cette région. Certaines d'entre elles, leur partie inférieure ressemblaient à celle des humains, mais en haut elles ressemblaient à des ours ou des singes.

-> Tzéfo, fils d'Eliphaz, lui-même fils d'Essav, partit un jour à la recherche de sa vache et la trouva dévorée par une créature dont la moitié supérieure ressemblait à un humain, mais dont la moitié inférieure ressemblait à un animal. [séfer Hayachar - Chémot]

-> Il y a un lieu souterrain appelé Arka, et c'est là que vivaient des descendants de Kayin, dont certains avaient deux têtes. [Zohar Vayétsé 157a ; Vayichla'h 178a]
Et en effet Ashmodaï, le chef des démons, a fait sortir un homme à deux têtes du sous-sol.

-> Une autre opinion affirme que le lieu souterrain appelé Tével est l'endroit où l'on trouve des créatures inhabituelles. Certaines ont une tête de lion sur le corps d'un homme, ou une tête de bœuf sur le corps d'un homme, tandis que d'autres sont exactement le contraire.
Enfin, il y a aussi la tradition de l'homme à deux têtes, quatre mains, un corps et seulement deux jambes.
['Hessed léAvraham 2,4]

Un oiseau éternel : le ‘Hol

+ Un oiseau éternel : le 'Hol :

-> Cet oiseau est également appelé Orechena, que Noa'h a béni dans l'Arche pour qu'il ne meure pas, puisqu'il n'a pas dérangé Noa'h pour le nourrir. [guémara Sanhédrin 108b]

Dans une autre version, l'oiseau est appelé Méla'hem et est béni pour vivre mille ans car il n'a pas mangé de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal. Il est ensuite détruit et devient un œuf prêt à éclore et à recommencer sa vie. [midrach Béréchit rabba 19,5 ; Béréchit rabbati 24,34]

Il existe une autre opinion sur la façon dont il se rajeunit. Au bout de 315 ans, il construit un nid, se tourne vers le soleil et bat rapidement des ailes jusqu'à ce qu'il crée un feu dans le nid et qu'il s'y consume. Au bout de neuf jours, un petit ver émerge des cendres et grandit jusqu'à ce que, trente jours plus tard, il redevienne un oiseau et recommence le cycle. [Midbar Kédmot - 'Hol ]
Cela ressemble au célèbre phénix.

Le Adoné Hassadé

+ Le Adoné Hassadé :

-> Il existe un animal appelé Adoné Hassadé (le maître du champ) ou Avné Hassadé (les pierres du champ). [Michna Kilayim 8,5]
Il est également connu sous le nom de Yadoua, et est relié au sol depuis son nombril par un long cordon sur lequel il pousse, comme des courges sur une vigne.
Son apparence est celle d'un homme. Personne ne peut s'approcher de l'animal à l'intérieur de la circonférence du cordon, sinon il vous tuera.
Le seul moyen de le tuer est de couper le cordon, de trancher sa ligne de vie. [Sifté 'Hakhamim Kédochim 19,31 ; rav Ovadia miBarténoura Klayim 8,5]
Le cordon est long de cinquante amot (selon Assirit Haéfa Chémini) [soit environ 25 mètres], et Essav était un expert dans la chasse à cet animal. [Gaon de Vilna]

-> Cet animal est créé à partir de la semence d'une personne.
Par exemple, il arrive que des bergers perdent leur semence pendant les mois chauds ; cette semence germe alors dans le sol et c'est de là que naît cette créature. [midrach Talpiot Ov]
Cette créature était l'un des animaux qui se trouvaient pendant la plaie des bêtes sauvages. [Gaon de Vilna]
Selon le 'Hanoukat haTorah cette créature parmi les espèces végétales, ressemble à un être humain, et se nourrit comme toute autre plante, et dès qu'elle est détachée du sol, elle meurt immédiatement.
Durant cette plaie, ces créatures sont venues avec leur sol, et cela n'empêchait pas les animaux sauvages de l'occuper également.

Selon une autre opinion, la créature ressemble à un mouton, a le goût d'un poisson et son sang est doux comme du miel (Maassé Touvia - olam hakatan 10), ou comme un chien (Etz 'Haïm Heikhal Hachvi chaar harichon 1), ou était un oiseau (Rambam - Hilkhot Avoda Zara 86,2).

-> Un sorcier prenait un os de cet animal, l'introduisait dans sa bouche et parlait à travers lui. [Rachi - Sahnédrin 65]
Par exemple, Balak le ferait. [Ohr ha'Haïm Balak 22,41 ; Yalkout Réouvéni Balak]

La Ohr haGanouz (la lumière cachée)

+ La Ohr haGanouz (la lumière cachée) :

-> Une lumière spéciale a été créée pendant les 6 jours de la création et a été cachée dans le Gan Eden pour les tsadikil à venir. [Maharzav - sur Béréchit rabba 3,6]
Selon un avis, cette lumière n'a duré que trois jours avant d'être cachée (Tana déBé Eliyahou Zouta 21), tandis qu'un autre avis affirme qu'elle a duré une semaine.
Cette lumière revint plus tard pour éclairer l'arche de Noa'h (Ohr haGanouz Vaét'hanan) et pour les Bné Israël lors de la plaie des ténèbres en Egypte (Sifté Cohen - Bo).
Les Justes (tsadikim) avaient de la lumière pour voir, et les réchaïm mouraient pendant les trois jours d'obscurité à cause de la puissance du Ohr Haganouz. [Yikra Douraïta Bo - au nom du rabbi Tsvi Roteberg]
La lumière est également dit qu'elle a réapparu au moment du don de la Torah. [Targoum & Rachi 'Habakouk 3,3]

Il est intéressant de noter que c'est la Ohr Haganouz qui a permis à la manne (nourriture spirituelle) de se transformer en forme physique dans ce monde. [Ramban - Béchala'h 16,16]