Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Il (Moché) leur répondit : "C'est ce qu'a dit le Hachem : Demain est le sabbat solennel" (Béchala'h 16,23)

-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
Hachem a averti Moché depuis le dimanche, et Moché n'a rien dit [jusqu'à la veille de Shabbath (vendredi)].
Il leur a alors fourni l'explication suivante : puisqu'il ne tombe pas de manne le Shabbath, les juifs ont mérité d'en recevoir le double [le vendredi] (et c'est en souvenir de ce miracle que nous avons l'habitude de mettre 2 pains à table le Shabbath).

=> Il se pose ici une question : nous savons qu'un prophète qui reçoit une prophétie d'Hachem, s'il la retient et qu'il ne la transmet pas aux juifs est passible de mort.
Voilà que notre maître Moché reçoit la prophétie depuis dimanche, pourquoi l'a-t-il retenue jusqu'au vendredi?

Moché a pensé : si je leur raconte le miracle qui va arriver vendredi dès le dimanche, ils vont s'habituer par la pensée à ce miracle, et la valeur de ce dernier diminuera à leurs yeux, car ils n'en seront pas surpris.
En conséquence, bien qu'Hachem lui ait dit de préparer le peuple à cette situation, Moché a pris l'initiative de laisser la surprise de ce fabuleux miracle aux juifs, afin de ne pas en gâcher la moindre parcelle ...

A notre grand regret, il nous est difficile d'être dans l'attente de la venue de la Reine Shabbath, il est possible que ce soit même pour certains une charge sur les épaules.
Pourquoi?

La principale raison de ce laisser-aller dans le respect du Shabbath et des préparatifs de son approche, est due à notre mauvaise habitude. La force de l'habitude atténue notre ressentie, et depuis le moment où il se transforme en routine pour l'individu, le caractère particulier et le ressenti disparaissent ...

Notre existence est entourée d'innombrables et incommensurables miracles et prodiges (ex: le soleil, le corps humain, ...) ... Ainsi est la force de l'habitude. Plus nous nous habituons à une situation, plus le ressenti va en diminuant.

[selon nos Sages, le Shabbath est le jour le plus élevé, important, de toute l'année juive, cependant le fait que dans sa bonté Hachem nous l'octroi tous les 7 jours, alors il perd toute sa valeur à nos yeux, devenant un élément lambda de notre routine. Mais la réalité est que Shabbath est tellement énorme que c'est déjà un aperçu du monde futur illimité et éternel, dans notre monde éphémère et très limité par la matière.
Le Shabbath est tellement la source des bénédictions, que selon le Ohr ha'Haïm haKadoch, c'est grâce à lui que le monde a les énergies et bénédictions nécessaires pour exister encore 6 jours jusqu'au Shabbath suivant!
b'h, Combien nous devons travailler à appréhender chaque semaine le Shabbath de la plus belle des manières!]

+ La quémara (Shabbath 119a) demande par quel mérite les gens s'enrichissent en Israël? Et répond par le mérite d'accomplir le versement de la dîme (maaser).
La guémara poursuit : par quel mérite les gens s'enrichissent-ils à Bavél? Par le mérite d'honorer la Torah.
Et par quel mérite les gens s'enrichissent-ils dans les autres pays? Par le mérite d'honorer le Shabbath.

Rabbi 'Hiya bar Aba dit à ce sujet : "J'ai été reçu une fois chez un monsieur de la ville de Loudkiya. On a mis à ma disposition une table en or d'un poids équivalent à celui de 16 hommes ; 16 chaînes en argent y étaient attachées, avec des plats, des verres, des cruches, des assiettes remplies de toutes sortes d'aliments, de friandises et de senteurs.
En la posant les serviteurs : "A Hachem appartient la terre et ce qu'elle renferme ..." ; en la débarrassant ils disent : "Les cieux, oui, les cieux sont à Hachem, mais la terre, Il l'a octroyée aux fils de l'homme".
Je lui ai demandé : "Mon fils, comment as-tu mérité tout cela?"
Il m'a répondu : "J'étais boucher, et pour chaque belle bête je disais : celle-ci sera en l'honneur du Shabbath"."
[rapporté par rabbi Nissim Yaguen]

La sainteté du Shabbath

+ La sainteté du Shabbath :

-> Nos Sages ont institué qu'un non juif qui observe le Shabbath est condamné à mort, tandis que si ce dernier met les téfilin ou se circoncit, il n'est redevable d'aucune sanction.
La sainteté du Shabbath est équivalente à celle du Tabernacle, et Hachem a mis en garde dans le verset : "Le profane qui en approcherait serait frappé de mort" (Bamidbar 1,51) : Hachem a interdit au non-juif de s'approcher de cette sainteté, et un non-juif qui observe le Shabbath, entre pour ainsi dire dans le Tabernacle, sa peine est alors la mort, tout comme pour celui qui s'approche d'un lieu interdit.

"Il (le Cohen Gadol) dépouillera ses habits et en revêtira d'autres" (Tsav 6,4).
De la même manière que la Torah a ordonné au Cohen de changer ses habits afin de s'introduire dans le Temple, de même l'homme doit changer les siens avant l'entrée du Shabbath.
La Torah met en parallèle le changement d'habits du Cohen Gadol pour s'introduire dans le Saint des saints, et le changement d'habits avant l'entrée du Shabbath.
Nous trouvons d'autres équivalences entre le Shabbath et le Tabernacle.
Par exemple : lorsque le Cohen gadol s'introduit dans le Tabernacle, il n'a pas le droit de courir ; il nous est également interdit le Shabbath de marcher à grands pas.

La sainteté du Shabbath et celle du Tabernacle sont égales en importance. La seule différence est que celle du Shabbath est liée au temps, et celle du Temple au lieu.
[...]

Lorsque les juifs ont érigé le Tabernacle (Michkan), qui est la sainteté du lieu, il aurait été permis de renoncer au Shabbath, qui est la sainteté du temps. C'est pourquoi Hachem leur a dit : la sainteté du temps est une chose et celle du lieu une autre ; la sainteté du temps ne doit pas être évincée, même au profit de celle du lieu.

La guémara (Shabbath 119b) rapporte que lorsqu'un homme va prier vendredi soir à la synagogue, à son retour 2 anges l'accompagnent, et lorsqu'il récite le kiddouch, ils posent leurs mains sur sa tête et le bénissent.
Rav 'Hisda dit, Rav Oukva dit : Celui qui prie le soir de Shabbath et dit Vayékhoulou, 2 anges de service l'accompagnent et lui posent les mains sur la tête en disant : "et maintenant tes péchés ont disparu, tes fautes sont effacées".

Pourquoi cela?
Puisque la sainteté du Shabbath est égale à celle du Tabernacle (Michkan), lorsqu'un homme entre dans le Shabbath, il ressemble à celui qui s'introduit dans le Temple : la venue au Temple était destinée à apporter des sacrifices pour se faire pardonner ses fautes, ainsi l'homme qui se sanctifie le Shabbbath et s'introduit dans la sainteté du temps, mérite le pardon.

Il existe 3 saintetés : celle du temps, celle du lieu, et celle du corps, qui sont indissolublement liées.
Selon nos Sages, une des raisons de la destruction du Temple est "du fait d'y avoir transgressé le Shabbath", selon le verset : "De mes Shabbath, ils détournent les yeux, de sorte que Je me trouve profané au milieux d'eux" (Yé'hezkiel 22,26).
En effet, lorsque l'homme offense la sainteté du temps, celle du lieu (le Temple) est également atteinte.

Lorsqu'un homme se sanctifie par le corps, il mérite de devenir un réceptacle de la Présence Divine et de se sanctifier par la sainteté du lieu, selon le verset : "Et ils me construiront un sanctuaire pour que Je réside au milieu d'eux" (Térouma 25,8).
Nos Sages expliquent : pas parmi eux, mais en eux ; la Présence Divine pourra résider dans le cœur de chaque juif.
Ainsi, en sanctifiant le temps (le Shabbath) et notre corps, alors nous provoquons le fait de mériter de la sainteté du lieu par la reconstruction du Temple.
[rabbi Nissim Yaguen]

<--->

-> b'h, voir aussi : https://todahm.com/2016/12/27/le-kiddouch

<-------------->

-> La guémara (Shabbath 119b) rapporte que lorsqu'un homme va prier vendredi soir à la synagogue, à son retour 2 anges l'accompagnent, et lorsqu'il arrive chez lui ils le bénissent.
C'est la source de l'habitude de chanter : "Shalom Alé'hem", le vendredi soir, afin d'accueillir les anges et leur demander de nous accorder leurs bénédictions.

=> Pourquoi les anges ont-ils un rôle si important, tout particulièrement, à Shabbath?

-> Selon le rav David Sutton c'est parce qu'à Shabbath nous entrons dans une dimension beaucoup plus élevée que les autres jours de la semaine, au point de nécessiter des anges spéciaux pour nous accompagner en ce jour.
Cela ressemble au rêve de Yaakov avec l'échelle, qui selon nos Sages symbolise le fait que les anges du dehors d'Israël sont remontés au Ciel, et les anges spéciaux propres à la grande sainteté d'Israël sont descendus pour l'accompagner.
De même à l'entrée de Shabbath, nous avons les anges qui prennent soin de nous la semaine, qui laissent la place à des anges spéciaux propres à la sainteté du Shabbath.

-> Le Rambam (Moré Névou'him 3,45) explique que la Torah demande de mettre 2 kérouvim (chérubins) au-dessus de l'Arche (Aron) dans le Temple, afin de renforcer notre croyance dans les anges.
Si c'est le rôle des anges dans le Temple, alors le rav David Sutton suggère que les anges à Shabbath remplissent le même rôle.
Shabbath est dans le temps ce que le Temple est dans l'espace.
De même que le Temple est un lieu désigné comme sacré/saint, de même Shabbath est un bloc de temps désigné comme sacré/saint.
C'est pourquoi, de même que dans le Temple il y avait 2 anges (chérubins) pour nous renforcer dans le fait qu'ils existent, de même à Shabbath nous avons chacun 2 anges spéciaux qui viennent pour renforcer ce principe de la foi juive.

<--->

-> Le Maharam Chik, un élève du 'Hatam Sofer, dit à propos de son Rabbi qu'il disait "Shalom Alé'hem" silencieusement car il était si humble qu'il se sentait indigne d'être accompagné d'anges.

"Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. avec joie" (Ki Tavo 28,47)

-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
Après que avoir énuméré toutes les malédictions réservées à celui qui ne va pas dans ses voies et n'applique pas la volonté d'Hachem, la Torah conclut par ce verset.

Une énorme accusation est prononcée à l'encontre de celui qui ne sert pas son Créateur "avec joie et contentement de cœur", car les mitsvot lui semblent une lourde charge.

Hachem nous demande de Le servir avec joie.
Se lever tous les jours joyeux, porter les téfilin avec joie, prier avec joie, et durant toute la journée se réjouir et profiter de l'application des mitsvot de la Torah ...
=> Comment réussir à être constamment joyeux? Quel est le secret qui rendra l'homme toujours heureux dans l'application de la Torah et des mitsvot?
Par quelle force trouverons-nous dans chaque mitsva une source de profit, et non un fardeau ou une charge?

La réponse est enfouie dans le verset : "En ce jour, Hachem ton D. te recommande d'exécuter ces diverses lois et ces statuts" (Ki Tavo 26,16).
Rachi explique : "Qu'ils te paraissent nouveaux chaque jour, comme si on te les avait ordonnés ce jour-là".

Imaginez que le Steïpler en personne vienne vous demander de lui rendre un service, avec quelle joie et enthousiasme vous vous empresseriez d'agir.
Essayons d'imaginer que le 'Hafets 'Haïm aurait une demande, ou Rabbi Chimon bar Yo'haï ...
Notre exaltation serait difficile à décrire d'avoir un tel mérite ...
Si Rabbi Chimon bar Yo'haï se dévoilait à moi et me demandait de bien prier, je prendrais en main un livre de prières kabbalistes et commencerais à prier doucement en me concentrant sur chaque mot.

Comment dois-je me comporter lorsque Hachem se dévoile à moi et m'ordonne : "Et tu mangeras, et tu te rassasieras et tu rendras grâce"? Pourquoi mon birkat hamazon a-t-il si pauvre allure?

Hachem nous demande quotidiennement : "Appliquez devant Moi telle et telle mitsva".
Pourquoi ne sommes-nous pas choqués par la puissance de cet ordre? Pourquoi ne ressentons-nous pas un sentiment incommensurable?

Le Créateur du monde en personne tape à notre porte ...
Nous sommes stupéfaits : "Maître du monde, pourquoi t'es-Tu dérangé?"
Il nous répond : "Je veux que tu fasses quelque chose".
Nous devons tenter de nous connecter ainsi lorsque nous appliquons les mitsvot.
Chaque fois que nous mettons les téfilin, pensons que Hachem vient nous demander de faire quelque chose pour Lui ...

Si nous réussissons à ressentir cela même durant l'application de la mitsva du Shabbath, nous aurons la force de vaincre la puissance de l'habitude enfouie en nous.
Dès que l'épouse allume les lumières du Shabbath, elle doit penser : "Le Maître du monde vient de me demander d'allumer les bougies ... Il vient également de m'indiquer de couvrir la table avec une belle nappe, de bien m'habiller et non d'allumer en chemise de nuit ..."

Bien heureux celui qui se souvient à chaque instant de ce que lui demande Hachem notre D.!

"L'homme Moché était extrêmement humble, plus que tout homme sur la face de la terre!" (Béahaloté'ha 12,3)

-> Une des explications de nos sages est que :
Lorsque Moché est monté au Ciel, et qu'il a passé 40 jours consécutifs pour recevoir les Tables de la Loi, il a pu être témoin de la réalité d'en-Haut.
Il s'est rendu compte d'à quel point Hachem aime infiniment chaque juif, même le plus grand des racha.
[bien qu'un juif est un fils d'Hachem, l'amour de D. envers nous est d'une intensité infiniment plus grande que celle d'un parent envers son enfant!]
Il a pu voir combien Hachem est attentif et miséricordieux envers chaque juif.
Même si le plus grand racha (juif) souffre, D. souffre également avec lui!

Moché a été témoin d'à quel point Hachem se réjouit et apprécie chaque mot de prière, de chaque mot de Torah, de chaque mitsva réalisée (même la plus simple), de chaque bonne pensée, de chaque joie de faire sa volonté, ...
Moché a vu combien chaque juif par son bon comportement peut donner de la grandeur à Hachem dans le monde d'en-bas et ceux d'en-Haut.

Les juifs sont comparés aux étoiles, car de loin elles ne sont qu'un point négligeable, un point de rien du tout, mais plus on s'en rapproche, plus on réalise qu'elles sont en réalité énormes, grandioses!

On peut rapporter la guémara (Pessa'him 50a) :
Rav Yossef, fils de rabbi Yéhochoua ben Lévi, tomba malade dans un état comateux, puis reprit conscience.
Il répondit à son père qui lui demandait ce qu'il avait vu : "J'ai vu un monde à l'envers : les gens importants (notables et riches) ici-bas (mais peu appréciés aux yeux d'Hachem) sont insignifiants dans le monde d'en-haut"
Son père lui lui dit alors : "Mon fils, c'est un monde ordonné (clair) que tu as vu!"

=> Dans ce monde, les juifs sont considérés (plus ou moins consciemment) comme des : "Sales juifs!", mais en réalité aux yeux de Hachem ils ont une valeur phénoménale.
"L'homme Moché était extrêmement humble" = lorsqu'au Ciel Moché a pris conscience de la véritable échelle de valeur de ce monde, il a pris conscience d'à quel point chaque juif (même s'il fait les pires choses) a une valeur intrinsèque phénoménale, il restera toujours l'enfant adoré de son papa Hachem, le Roi des rois.
Plus Moché a intégré le fait que tout juif est très très très grand, plus l'orgueil naturelle de son égo (son "moi je") s'est réduit à néant, faisant que son humilité a été extrême!

[il est écrit ensuite dans ce verset : "plus que tout homme sur la face de la terre" = car au Ciel (les anges et autres créatures célestes) ont conscience de cette réalité, d'à quel point tout juif est toujours immensément grand et adoré par Hachem.
Dans ce monde, c'est une des grandes armes du yétser ara (libre arbitre oblige), car moins l'on s'accorde de la valeur spirituelle, moins on agit avec grandeur en désirant exploitant le plus possible nos sublimes potentialités!
Le plus on apprécie, on se réjouit, de la beauté d'être juif, le plus on pourra vivre en tant que juif!]

"Plus l'aimant est puissant, plus sa force d'attraction va loin.
Plus la force de la Torah sera puissante à la yéchiva, plus il sera possible d'attirer le peuple d'Israël et de le sauver, même s'il est très loin."
[rabbi 'Haïm de Volozhin]

[à chacune de nos actions, nous avons la possibilité d'attirer davantage nos frères juifs vers Hachem et donc d'amener des bénédictions sur terre, ou bien de les en éloigner et de déverser des malédictions, que D. nous en préserve.]

<--->

-> Rabbi Israël de Salant s'introduit un jour dans l'enceinte de la yéchiva en pleurs. Les étudiants tremblaient en entendant ses cris et ses pleurs, ils supposaient qu'un des élèves avait trouvé la mort.
- Ses élèves lui demandait sans cesse : "Rabbi, que s'est-il passé?"
- Il finit par leur répondre : "J'ai entendu que des juifs à Paris se sont mis à ouvrir leurs magasins le Shabbath!"
- "A Paris? En quoi cela nous concerne-t-il? Quel rapport entre Salent et Paris, éloignées de plusieurs milliers de kilomètres?"
- Rabbi Salanter se calma et répondit : "Si on commence à ouvrir des magasins le Shabbath à Paris, c'est le signe que quelque chose ne va pas dans la yéchiva, nous avons l'obligation de nous corriger!"
[rapporté par rabbi Nissim Yaguen]

<--->

-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
Ce qui me stimule à consacrer tout mon temps, toute ma vie, c'est la merveilleuse cause de rapprocher des juifs de leur Père qui est aux Cieux.

Il est écrit : "Les enfants d'Israël montèrent armés ('hamouchim) du pays d'Egypte" (Béchala'h 13,18)
Rachi commente : "['Hamouchim (armés) peut être compris comme étant un dérivé de 'hamicha (cinq)].
Seulement 20% (1/5e) des Bné Israël sortirent d'Egypte.
80% n'étaient pas aptes à en sortir et moururent durant les 3 jours de la plaie de l'obscurité.

Le saint Zohar dit qu'il en sera de même à l'époque qui précédera l'avènement du machia'h. Il y aura 15 jours d'obscurité durant lesquels périra la majorité du peuple d'Israël, ceux qui n'auront pas eu le mérite de faire téchouva seulement un cinquième survivra (que 20%!).

Alors qu'un peu de don de soi et de dévouement envers les autres aurait pu les sauver, et que nous n'avons rien fait!
Ensemble par nos actes, nous déterminons le sort du peuple juif.

[nous devons tous être persuadés que le machia'h peut arriver à chaque instant. Dans ce cas qui peut dire si l'on va faire partie de ces 20%?
Mais surtout comment pouvons-nous accepter que seulement 20% du peuple juif va survivre. Nous devons prier de tout notre cœur pour que tous les juifs soient le plus méritants possibles lors de la venue du machia'h, très bientôt.
Nous devons agir selon la volonté de D., afin d'acquérir un maximum de mérites, pour permettre au plus de juifs de survivre à la venue du machia'h, et surtout qu'on soit tous le plus méritants possibles dans l'éternité du monde à venir, ce qui fera un grand kidouch Hachem.
Nos Sages expliquent que si le machia'h ne vient toujours pas c'est parce qu'au Ciel les ancêtres prient pour que leurs descendants fassent téchouva avant la venue du machia'h (où cela ne sera plus possible). Nous devons faire identiquement pour nous même et pour tous les juifs.
Nous sommes dans le sprint final avant la guéoula, et nous devons donc exploiter toutes nos capacités/potentialités. Nous ne pouvons pas se satisfaire du fait que l'intégralité des juifs n'accueilleront pas avec joie et éclat le machia'h, et vivront alors pour l'éternité au plus proche de papa Hachem.
Chacune de mes actions est donc un ajout sur le compte commun du peuple juif pour que notre guéoula soit la plus sublime possible! (b'h!) ]

Notre capacité naturelle à se raconter des histoires

+ Lorsque le prophète Eliyahou s'est tenu sur le mont Carmel, il a reproché au peuple juif : "Jusqu'à quand hésiterez-vous entre les 2 partis? Si Hachem est le vrai D., suivrez-Le ; si c'est Baal, suivez Baal!" (Méla'him I 18,21).

Voici les paroles de Eliyahou haNavi au peuple d'Israël : "Jusqu'à quand clocherez-vous entre les 2 partis?" Hachem n'aime pas "50/50", se conduire "comme-ci comme ça".
Faire seulement ce qui nous est agréable, et non ce qui ne l'est pas ...
[rabbi Nissim Yaguen]

<--->

+ Faire attention à notre capacité naturelle à se raconter des histoires :

-> Selon la guémara (Erouvin 19a) = "Même lorsqu'ils se tiennent à la porte du Guéhinam (l'enfer), les réchaïm ne se repentent pas."
Le rabbi Naftali de Ropshitz explique que les réchaïm pensent qu'ils n'ont fait que de bonnes actions, du coup il n'est pas nécessaire de faire téchouva.
Le 'Hozé de Lublin commente qu'aux portes du Guéhinam les réchaïm pensent qu'ils y entrent afin de libérer de pauvres âmes qui y sont déjà.
[ils se voient tellement beaux, que c'est forcément qu'on a besoin d'eux pour libérer des gens de l'enfer qu'ils y vont!]

-> Rabbi Nissim Yaguen rapporte le Talmud de Jérusalem qui dit que [dans sa tête], Essav le racha était certain d'être un grand tsadik, et qu'il s'envelopperait de son talith le moment venu pour s'asseoir au gan eden parmi les tadikim.

-> N'oublions pas que le monde futur est éclatant de vérité, et toutes nos bonnes justifications qu'on s'est inventé pour avoir en pratique une Torah qui épouse nos désirs (et non ceux d'Hachem), vont voler en éclats.
En ce sens, nos Sages (guémara Erouvin 19a) disent que lorsque les réchaïm arrivent en Enfer, ils déclarent : "Ton jugement est juste! Tu as bien fait de nous condamner!"
[la plus grande douleur du monde à venir c'est la réalisation de ne pas avoir exploité nos capacités potentielles de faire la volonté d'Hachem comme on aurait pu le faire!
On aurait pu être pour l'éternité des milliardaires de milliardaires en biens spirituels, mais au final nous avons si peu!
La bonne nouvelle c'est que nous sommes encore en vie pour agir, et que notre papa Hachem est tellement plein de miséricorde qu'on peut tout réparer, tout obtenir!]

<--->

-> Lorsque Noa'h a construit l'Arche, il a passé 120 années à essayer de persuader les gens à changer leur comportement, et malgré toute sa sagesse il n'y est pas parvenu.
Le midrach dit que le Déluge a été très graduel, avec le niveau de l'eau qui montait petit à petit, et ce afin de laisser au maximum l'occasion de faire téchouva.
Mais même quand l'eau est parvenue à leur cou, les gens n'ont pas fait téchouva.
La guémara (Erouvin 19a) enseigne : "Même lorsqu'ils se tiennent à la porte du Guéhinam (l'enfer), les réchaïm ne se repentent pas."

Comment cela est-il possible? S'ils voyaient que c'était tout proche, pourquoi ne se sont-ils pas repentis?

Le rav Shmouël Felder dit que le problème est que même si une personne comprend logiquement que c'est maintenant ou jamais, et que c'est dans son intérêt de faire téchouva, le fait de fauter est devenu tellement une seconde nature, que cette personne ne peut pas changer sa tendance naturelle. Ainsi, elle ne peut pas faire téchouva.

[nous devons faire très attention à ne pas se faire endormir par le yétser ara dans une routine de la vie, mais au contraire il faut étudier du moussar, faire des points sur notre vie, avoir un regard constructif et véridique, ... ]

<--->

-> Il est écrit dans le midrach (Bamidbar rabba 13,3) :
"L'orgueil de l'homme amène son abaissement" (Michlé 29,23) = cela fait référence à Adam.
Comment cela? Lorsque Adam a transgressé l'ordre de D. et qu'il a mangé de l'Arbre, Hachem a désiré qu'il fasse téchouva et lui a donné l'opportunité de le faire. Mais Adam n'a pas été d'accord de se repentir.
Hachem a dit à Adam : "et maintenant" (Béréchit 3,22) = Hachem lui a dit : "Même maintenant tu peux faire téchouva et Je l'accepterai".
Adam a répondu : "Je ne le ferai pas!"

- Le rav Yaakov Galinsky enseigne :
Il était tellement difficile à Adam d'admettre : "J'ai fauté!"
Car la vérité était que de son point de vue à lui, qu'il n'avait pas fauté.
Après tout, il avait voulu uniquement amener davantage de gloire à Hachem.
[le yétser transforme à nos yeux une faute en une mitsva!]
D'ailleurs selon le midrach (Béréchit rabba 19,12), Adam a dit : "J'en ai mangé [du fruit interdit] et j'en mangerai de nouveau".
[...]

La guémara (Nazir 23a) affirme que Adam a décidé de commettre une "avéra lichma" (une faute pour l'honneur d'Hachem).
Il voulait manger du fruit de l'Arbre, afin d'injecter en lui le yétser et être expulsé du gan eden, dans un monde plein de luttes et d'épreuves, afin qu'il puisse alors les vaincre et amener par cela une sanctification du Nom d'Hachem.
Non seulement il s'est convaincu que cela était la bonne chose à faire [même si cela allait à l'encontre de l'ordre de D.], mais même les anges en ont été persuadés : "les anges ont demandé à Hachem : "Maître de l'Univers, pourquoi as-Tu imposé la sentence de mort sur Adam?" (guémara Shabbath 55a)

Le rav Israël Salanter dit qu'une "avéra lichma" vient avec une condition : elle doit être à 100% lichma, sans en retirer le moindre plaisir en la faisant.
Or, il est écrit : "La femme jugea que l'arbre était bon comme nourriture, qu'il était attrayant à la vue et précieux pour l'intelligence" (Béréchit 3,6). Puisque 'Hava en a tiré un certain plaisir en le mangeant, tout l'acte est devenu invalide.

[on ne juge pas Adam qui était à un niveau spirituel infiniment élevé, mais on peut voir à quel point le yétser peut chez toute personne réussir à la convaincre de faire de bonnes choses alors qu'en réalité c'est contraire à ce que Hachem désire de nous.
D'une certaine façon on se créé une réalité, un dieu, qui correspond à ce que nous voulons. Mais n'oublions pas qu'un jour nous passerons tous en jugement devant D., et que LA Vérité sera éclatante. Alors travaillons à ne pas se faire berner par notre yétser ara, pour que notre réveil à la Vérité soit le plus agréable possible!]

-> Le rav Yaakov Galinsky enseigne que le problème est que nous n'avons pas conscience de ce que cela signifie de fauter.
[le yétser ara nous fait croire que ce n'est rien du tout : "tu vois bien le monde continue à tourner pareillement! C'est que ce n'est pas si grave après tout!"]
Si nous avions conscience de la gravité, des dégâts dans ce monde et au Ciel que génère notre faute, on ne pourrait pas vivre avec le sentiment d'avoir fauté.

Le Meiri ('Hibour hatéchouva) écrit qu'on ne doit pas penser qu'il est nécessaire de se confesser dans les détails (cf. guémara Yoma 86b), cela n'est pas la partie essentiel de la confession (vidouï), car tout ce qui est nécessaire est de dire : "nous avons fauté "(aval ana'hnou 'hatanou - guémara Yoma 87b).
Mais plutôt, l'élément principal est d'avoir honte de sa faute (comment j'ai pu tomber si bas et faire quelque chose qui a des conséquences si grave pour moi et tous les juifs!). S'il manque ce sentiment de honte, il manque un élément important du vidouï, car nous disons à la fin du vidouï : "je suis devant Toi comme un récipient rempli de honte et d'humiliation" (aré ani léfané'ha kikhli malé boucha ou'hlima)

Le rav Yaakov Galinsky conclut : notre mission est de comprendre ce que cela signifie de commettre une faute, et ce que c'est de la faire "devant Hachem" (lifné Hachem).

[ => il en découle que l'essentiel de la téchouva est ce sentiment de honte d'avoir pu se laissé berner, de s'être raconté des histoires, au point d'en arriver à fauter.
En effet, si on avait face à nous la conscience des énormes destructions, dégâts, que nous causons, alors nous n'aurions sûrement pas fauté.
Le principal de la téchouva est la prise de conscience de combien je perds à fauter, de combien il faut être stupide pour ne pas être dans la Vérité, pour ne pas suivre la volonté d'Hachem.]

<--->

-> Le rav Avigdor Nebenzahl écrit :
"il (Its'hak) sentit l'odeur de ses vêtements" (Toldot 27,27), la guémara (Sanhédrin 37a) explique ce verset : ne lis pas "bégadav" (ses vêtements - בְּגָדָיו), mais "bogdav" (ses traites).
Même les traites (les fauteurs) parmi les juifs émettent des odeurs agréables lorsqu'ils font une téchouva complète en ouvrant leur yeux et en découvrant les mensonges de ce monde.

<---------------------->

-> "Si vous vous conduisez selon Mes lois" (Bé'houkotaï 26,3)
Par exemple, tout celui qui emprunte sa voiture le Shabbath ne s'électrocute ni ne meurt immédiatement.
Si Hachem nous a donné le libre arbitre, c'est pour nous éviter de pratiquer les mitsvot uniquement par peur des punitions physiques, mais pour nous entraîner à les appliquer afin de faire la volonté de D.

-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
"De nombreuses personnes ne connaissent pas la gravité de transgresser le Shabbath!
Ils ne savent pas que cela avait été ordonné dans les 10 Commandements.
Il est plus grave de profaner le Shabbath que de manger du cochon le jour de Kippour!
L'observance du Shabbath a été écrite avant l'interdit de "Tu ne tueras point", afin de faire prendre conscience de sa phénoménale importance!

Par manque de connaissances et de prise de conscience, beaucoup perdent leur vie et gâchent leur monde futur à tout jamais!
[...]
Lorsque Bil'am a vu en prophétie nos saints Patriarches assis dans le gan eden, profitant de la Gloire divine, il a émis ce souhait : plaise au Ciel que je sois avec eux, puissé-je mourir comme meurent ces tsadikim, et puisse ma fin ressembler à la leur!" (Balak 23,10).

Quand il a dit cela, on s'est moqué de lui du haut des Cieux : "Espèce de sot! Tu t'imagines qu'on peut vivre comme un non religieux et mourir comme nos saints Patriarches! Pour mériter une mort comme la leur, il faut mener ta vie comme eux!"

J'ai entendu dire plus d'une fois : "Mon grand-père était un grand tsadik ... Je veux être à ses côtés au gan eden ..."
Il est clair comme le soleil qu'il sera impossible d'être à ses côtés, si toute sa vie a été à l'opposé de celle du grand-père ... Il n'y a aucune chance de vivre comme un non-juif et de mourir comme un tsadik! ...

Certains ordonnent à leurs fils avant leur fin : "Après ma mort, priez pour moi et dites le kaddich ..."
S'imaginent-ils que cela pourra les sauver de l'enfer? Même si Bil'am avait mérité 10 kaddich, il serait resté le même racha.

Faire téchouva est un mérite exceptionnel, qui est réservé à très peu de gens.
[en effet, le yétser ara nous convainc que même si l'on faute : c'est pas si grave! ça arrive à tout le monde! Hachem comprendra ... et du coup on ne se remet pas en question!]
Bien heureux celui qui ne gâche pas cette dernière chance [en croyant les bobards du yétser ara, en se racontant des histoires à son avantage sur la rigueur du jugement après notre mort ...] et sait se préserver d'une terrible chute!"

"La mitsva du Shabbath est équivalente à toutes les mitsvot de la Torah"
[guémara Béra'hot 9a]

-> Le Gaon de Vilna explique qu'il ne s'agit pas de tout le Shabbath. Même une minute durant ce jour saint est équivalente aux 613 mitsvot de la Torah, car le Shabbath est l'essence de la foi.

<--->

-> "Celui qui accomplit [la mitsva positive du Shabbath] est considéré comme ayant accompli les 248 mitsvot positives de la Torah ; et celui qui observe ses interdits, comme ayant observé toutes les 365 mitsvot négatives de la Torah"
[Zohar Yitro 92a]

-> Celui qui accomplit le Shabbath, est considéré comme ayant accompli la Torah dans son intégralité. Celui qui transgresse le Shabbath est considéré comme reniant la Torah dans sa totalité.
[midrach Chémot rabba 25,12]

Celui qui prétend que la Torah est un livre d'histoires, que son souffle cesse et qu'il n'ait aucun droit d'exister, car elle est pour nous une Torah de vie éternelle, l'unique porte d'entrée pour la vie au monde futur.
[Zohar]

"Tout ce que tes propres moyens permettent à ta main de faire, fais-le ; car il n'y aura ni activité, ni projet, ni science, ni sagesse dans le Chéol, vers lequel tu te diriges" (roi Salomon - Kohélét 9,10)

-> Rachi explique que l'homme doit faire la volonté de D. tant que cela lui est possible, car après la mort, il ne peut rien faire qui puisse le rendre méritant.

-> "Que la poussière retourne à la poussière, redevenant ce qu'elle était, et que l'esprit remonte à D. qui l'a donné" (Kohélét 12,7)

-> Rabbénou Bé'hayé (Dévarim 7) explique qu'après la mort, si l'homme veut faire une mitsva et compléter ce qu'il a manqué de faire sur terre, cela lui est impossible. En effet, tous les comptes sont dès lors fermés.

-> Le Rambam (commentaire sur Pirké Avot 4,8) dit : "Après la mort, il n'y a ni complément ni rajout, et dans l'état de spiritualité avec lequel l'homme quitte ce monde il demeurera ainsi pour l'éternité".

=> Voilà pourquoi, l'homme doit prendre conscience de cela et faire sur terre tout le bien (selon la Torah) qu'il lui est possible d'accomplir, tant qu'il est encore temps.
Nos Sages ont dit à ce propos : "Celui qui s'est fatigué vendredi pour préparer Shabbath, mangera le jour du Shabbath".

<--->

-> Le Gaon de Vilna (rapporté dans le Likouté Amaril du rav Chlomo Zalman Bloch) enseigne :
"Lorsque le corps d'un défunt est conduit de sa demeure vers sa tombe, il est envahi d'une telle convoitise, qu'elle n'est pas descriptible tellement elle est forte et puissante.
En effet, à ce moment-là, tous ses sens s'éveillent et il peut voir absolument tout ce qu'il n'a pas pu voir de son vivant : on lui montre les punitions de l'enfer et les délices du gan eden.
Il se rend alors compte qu'il n'a pas exploité convenablement sa vie, que l'argent et l'or pour lesquels il s'est tant donné sont à présents dépourvus d'intérêt ; non seulement ces derniers lui ont fait perdre le gan eden mais ils le mènent droit en enfer suite aux fautes qu'il a commises pour les obtenir.
Cette lucidité lui fait prendre conscience de l'ampleur de la perte car "une heure de repentir et de bonnes actions dans ce bas-monde vaut plus que tout le monde futur" ; il a eu tant d'heures le long de sa vie qu'il a gaspillé et où il aurait pu acquérir une récompense infinie et indescriptible.
En voyant cela, l'âme désire avoir accès à ces délices mais elle ne peut pas car elle doit d'abord "se nettoyer" de la saleté de ses fautes. Elle est tellement attirée par le gan eden qu'elle accepte de rentrer en enfer qui est dur et amer pour pouvoir ensuite avoir accès aux délices du gan eden.
On ne peut imaginer la douleur, la détresse et les regrets de l'homme à ce moment-là.
Si on ressentait sur terre ne serait-ce qu'un millionième de cette douleur, on en mourrait ; ce n'est qu'en-haut que D. Lui donne la force de supporter cette douleur, et à ce moment-là, il désire ardemment que D. lui permette de revenir sur terre pour étudier la Torah et Le servir toute sa vie.
Il s'arrache alors les cheveux pour avoir échanger un monde éternel de délices contre un monde d'obscurité et cette douleur est d'une telle violence qu'elle dépasse le calvaire de l'enfer."