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Notre capacité naturelle à se raconter des histoires

+ Lorsque le prophète Eliyahou s'est tenu sur le mont Carmel, il a reproché au peuple juif : "Jusqu'à quand hésiterez-vous entre les 2 partis? Si Hachem est le vrai D., suivrez-Le ; si c'est Baal, suivez Baal!" (Méla'him I 18,21).

Voici les paroles de Eliyahou haNavi au peuple d'Israël : "Jusqu'à quand clocherez-vous entre les 2 partis?" Hachem n'aime pas "50/50", se conduire "comme-ci comme ça".
Faire seulement ce qui nous est agréable, et non ce qui ne l'est pas ...
[rabbi Nissim Yaguen]

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+ Faire attention à notre capacité naturelle à se raconter des histoires :

-> Selon la guémara (Erouvin 19a) = "Même lorsqu'ils se tiennent à la porte du Guéhinam (l'enfer), les réchaïm ne se repentent pas."
Le rabbi Naftali de Ropshitz explique que les réchaïm pensent qu'ils n'ont fait que de bonnes actions, du coup il n'est pas nécessaire de faire téchouva.
Le 'Hozé de Lublin commente qu'aux portes du Guéhinam les réchaïm pensent qu'ils y entrent afin de libérer de pauvres âmes qui y sont déjà.
[ils se voient tellement beaux, que c'est forcément qu'on a besoin d'eux pour libérer des gens de l'enfer qu'ils y vont!]

-> Rabbi Nissim Yaguen rapporte le Talmud de Jérusalem qui dit que [dans sa tête], Essav le racha était certain d'être un grand tsadik, et qu'il s'envelopperait de son talith le moment venu pour s'asseoir au gan eden parmi les tadikim.

-> N'oublions pas que le monde futur est éclatant de vérité, et toutes nos bonnes justifications qu'on s'est inventé pour avoir en pratique une Torah qui épouse nos désirs (et non ceux d'Hachem), vont voler en éclats.
En ce sens, nos Sages (guémara Erouvin 19a) disent que lorsque les réchaïm arrivent en Enfer, ils déclarent : "Ton jugement est juste! Tu as bien fait de nous condamner!"
[la plus grande douleur du monde à venir c'est la réalisation de ne pas avoir exploité nos capacités potentielles de faire la volonté d'Hachem comme on aurait pu le faire!
On aurait pu être pour l'éternité des milliardaires de milliardaires en biens spirituels, mais au final nous avons si peu!
La bonne nouvelle c'est que nous sommes encore en vie pour agir, et que notre papa Hachem est tellement plein de miséricorde qu'on peut tout réparer, tout obtenir!]

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-> Lorsque Noa'h a construit l'Arche, il a passé 120 années à essayer de persuader les gens à changer leur comportement, et malgré toute sa sagesse il n'y est pas parvenu.
Le midrach dit que le Déluge a été très graduel, avec le niveau de l'eau qui montait petit à petit, et ce afin de laisser au maximum l'occasion de faire téchouva.
Mais même quand l'eau est parvenue à leur cou, les gens n'ont pas fait téchouva.
La guémara (Erouvin 19a) enseigne : "Même lorsqu'ils se tiennent à la porte du Guéhinam (l'enfer), les réchaïm ne se repentent pas."

Comment cela est-il possible? S'ils voyaient que c'était tout proche, pourquoi ne se sont-ils pas repentis?

Le rav Shmouël Felder dit que le problème est que même si une personne comprend logiquement que c'est maintenant ou jamais, et que c'est dans son intérêt de faire téchouva, le fait de fauter est devenu tellement une seconde nature, que cette personne ne peut pas changer sa tendance naturelle. Ainsi, elle ne peut pas faire téchouva.

[nous devons faire très attention à ne pas se faire endormir par le yétser ara dans une routine de la vie, mais au contraire il faut étudier du moussar, faire des points sur notre vie, avoir un regard constructif et véridique, ... ]

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-> Il est écrit dans le midrach (Bamidbar rabba 13,3) :
"L'orgueil de l'homme amène son abaissement" (Michlé 29,23) = cela fait référence à Adam.
Comment cela? Lorsque Adam a transgressé l'ordre de D. et qu'il a mangé de l'Arbre, Hachem a désiré qu'il fasse téchouva et lui a donné l'opportunité de le faire. Mais Adam n'a pas été d'accord de se repentir.
Hachem a dit à Adam : "et maintenant" (Béréchit 3,22) = Hachem lui a dit : "Même maintenant tu peux faire téchouva et Je l'accepterai".
Adam a répondu : "Je ne le ferai pas!"

- Le rav Yaakov Galinsky enseigne :
Il était tellement difficile à Adam d'admettre : "J'ai fauté!"
Car la vérité était que de son point de vue à lui, qu'il n'avait pas fauté.
Après tout, il avait voulu uniquement amener davantage de gloire à Hachem.
[le yétser transforme à nos yeux une faute en une mitsva!]
D'ailleurs selon le midrach (Béréchit rabba 19,12), Adam a dit : "J'en ai mangé [du fruit interdit] et j'en mangerai de nouveau".
[...]

La guémara (Nazir 23a) affirme que Adam a décidé de commettre une "avéra lichma" (une faute pour l'honneur d'Hachem).
Il voulait manger du fruit de l'Arbre, afin d'injecter en lui le yétser et être expulsé du gan eden, dans un monde plein de luttes et d'épreuves, afin qu'il puisse alors les vaincre et amener par cela une sanctification du Nom d'Hachem.
Non seulement il s'est convaincu que cela était la bonne chose à faire [même si cela allait à l'encontre de l'ordre de D.], mais même les anges en ont été persuadés : "les anges ont demandé à Hachem : "Maître de l'Univers, pourquoi as-Tu imposé la sentence de mort sur Adam?" (guémara Shabbath 55a)

Le rav Israël Salanter dit qu'une "avéra lichma" vient avec une condition : elle doit être à 100% lichma, sans en retirer le moindre plaisir en la faisant.
Or, il est écrit : "La femme jugea que l'arbre était bon comme nourriture, qu'il était attrayant à la vue et précieux pour l'intelligence" (Béréchit 3,6). Puisque 'Hava en a tiré un certain plaisir en le mangeant, tout l'acte est devenu invalide.

[on ne juge pas Adam qui était à un niveau spirituel infiniment élevé, mais on peut voir à quel point le yétser peut chez toute personne réussir à la convaincre de faire de bonnes choses alors qu'en réalité c'est contraire à ce que Hachem désire de nous.
D'une certaine façon on se créé une réalité, un dieu, qui correspond à ce que nous voulons. Mais n'oublions pas qu'un jour nous passerons tous en jugement devant D., et que LA Vérité sera éclatante. Alors travaillons à ne pas se faire berner par notre yétser ara, pour que notre réveil à la Vérité soit le plus agréable possible!]

-> Le rav Yaakov Galinsky enseigne que le problème est que nous n'avons pas conscience de ce que cela signifie de fauter.
[le yétser ara nous fait croire que ce n'est rien du tout : "tu vois bien le monde continue à tourner pareillement! C'est que ce n'est pas si grave après tout!"]
Si nous avions conscience de la gravité, des dégâts dans ce monde et au Ciel que génère notre faute, on ne pourrait pas vivre avec le sentiment d'avoir fauté.

Le Meiri ('Hibour hatéchouva) écrit qu'on ne doit pas penser qu'il est nécessaire de se confesser dans les détails (cf. guémara Yoma 86b), cela n'est pas la partie essentiel de la confession (vidouï), car tout ce qui est nécessaire est de dire : "nous avons fauté "(aval ana'hnou 'hatanou - guémara Yoma 87b).
Mais plutôt, l'élément principal est d'avoir honte de sa faute (comment j'ai pu tomber si bas et faire quelque chose qui a des conséquences si grave pour moi et tous les juifs!). S'il manque ce sentiment de honte, il manque un élément important du vidouï, car nous disons à la fin du vidouï : "je suis devant Toi comme un récipient rempli de honte et d'humiliation" (aré ani léfané'ha kikhli malé boucha ou'hlima)

Le rav Yaakov Galinsky conclut : notre mission est de comprendre ce que cela signifie de commettre une faute, et ce que c'est de la faire "devant Hachem" (lifné Hachem).

[ => il en découle que l'essentiel de la téchouva est ce sentiment de honte d'avoir pu se laissé berner, de s'être raconté des histoires, au point d'en arriver à fauter.
En effet, si on avait face à nous la conscience des énormes destructions, dégâts, que nous causons, alors nous n'aurions sûrement pas fauté.
Le principal de la téchouva est la prise de conscience de combien je perds à fauter, de combien il faut être stupide pour ne pas être dans la Vérité, pour ne pas suivre la volonté d'Hachem.]

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-> Le rav Avigdor Nebenzahl écrit :
"il (Its'hak) sentit l'odeur de ses vêtements" (Toldot 27,27), la guémara (Sanhédrin 37a) explique ce verset : ne lis pas "bégadav" (ses vêtements - בְּגָדָיו), mais "bogdav" (ses traites).
Même les traites (les fauteurs) parmi les juifs émettent des odeurs agréables lorsqu'ils font une téchouva complète en ouvrant leur yeux et en découvrant les mensonges de ce monde.

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-> "Si vous vous conduisez selon Mes lois" (Bé'houkotaï 26,3)
Par exemple, tout celui qui emprunte sa voiture le Shabbath ne s'électrocute ni ne meurt immédiatement.
Si Hachem nous a donné le libre arbitre, c'est pour nous éviter de pratiquer les mitsvot uniquement par peur des punitions physiques, mais pour nous entraîner à les appliquer afin de faire la volonté de D.

-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
"De nombreuses personnes ne connaissent pas la gravité de transgresser le Shabbath!
Ils ne savent pas que cela avait été ordonné dans les 10 Commandements.
Il est plus grave de profaner le Shabbath que de manger du cochon le jour de Kippour!
L'observance du Shabbath a été écrite avant l'interdit de "Tu ne tueras point", afin de faire prendre conscience de sa phénoménale importance!

Par manque de connaissances et de prise de conscience, beaucoup perdent leur vie et gâchent leur monde futur à tout jamais!
[...]
Lorsque Bil'am a vu en prophétie nos saints Patriarches assis dans le gan eden, profitant de la Gloire divine, il a émis ce souhait : plaise au Ciel que je sois avec eux, puissé-je mourir comme meurent ces tsadikim, et puisse ma fin ressembler à la leur!" (Balak 23,10).

Quand il a dit cela, on s'est moqué de lui du haut des Cieux : "Espèce de sot! Tu t'imagines qu'on peut vivre comme un non religieux et mourir comme nos saints Patriarches! Pour mériter une mort comme la leur, il faut mener ta vie comme eux!"

J'ai entendu dire plus d'une fois : "Mon grand-père était un grand tsadik ... Je veux être à ses côtés au gan eden ..."
Il est clair comme le soleil qu'il sera impossible d'être à ses côtés, si toute sa vie a été à l'opposé de celle du grand-père ... Il n'y a aucune chance de vivre comme un non-juif et de mourir comme un tsadik! ...

Certains ordonnent à leurs fils avant leur fin : "Après ma mort, priez pour moi et dites le kaddich ..."
S'imaginent-ils que cela pourra les sauver de l'enfer? Même si Bil'am avait mérité 10 kaddich, il serait resté le même racha.

Faire téchouva est un mérite exceptionnel, qui est réservé à très peu de gens.
[en effet, le yétser ara nous convainc que même si l'on faute : c'est pas si grave! ça arrive à tout le monde! Hachem comprendra ... et du coup on ne se remet pas en question!]
Bien heureux celui qui ne gâche pas cette dernière chance [en croyant les bobards du yétser ara, en se racontant des histoires à son avantage sur la rigueur du jugement après notre mort ...] et sait se préserver d'une terrible chute!"

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