Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Lorsqu'un homme ressent véritablement qu'il n'existe rien dans le monde en dehors d'Hachem, toute rigueur est adoucie grâce à la lumière de la émouna et il n'a même pas besoin de supplier ni de prier.
Grâce à la confiance et à la foi en Hachem, il bénéficie sur le champ de Sa bonté.
[rabbi Eïzik Safrin de Komarno - Zohar 'Haï (Vaéra)]

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-> "Si dans le Ciel, on veut punir quelqu'un qui le mérite, on lui enlève sa confiance en D., car lorsqu'un homme a confiance en Hachem et dans Sa Providence, aucune force au monde ne peut lui nuire."
[Baal Chem Tov - rapporté par le Toldot Yossef (Michpatim)]

-> "Béni soit celui qui place sa confiance en Hachem et dont Hachem est son appui" (Yirmiyahou 17,7)
Le Sfat Emet (Térouma - תרל"ד) commente : le plus nous plaçons notre confiance en Hachem, le plus de bonnes choses nous arriveront.
Le bita'hon en lui-même amène de grandes délivrances sur une personne.

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-> "Moché revint vers Hachem et Lui dit : "Hachem pourquoi as-Tu fait du mal à ce peuple et pourquoi m'as-Tu envoyé" (Chémot 5,22)

Le rabbi de Komarno explique que sous le poids écrasant de l'esclavage, la foi du peuple était affaiblie et dans ces conditions, les Bné Israël perdaient le mérite d'être délivrés.
Dès lors, si la émouna était absente, Moché demanda : "pourquoi m'as-Tu envoyé" en vain puisque sans émouna, ils ne pourront pas être délivrés.

"Et vous saurez que c'est Moi Hachem votre D. qui vous ait fait sortir du joug de l'Egypte" (Vaéra 6,7)

-> Le Sfat Emet (Vaéra 5634) rapporte que la connaissance de "c'est Moi Hachem" est précisément celle qui "fait sortir" l'homme du joug de son esclavage personnel et de ses épreuves.
En effet, grâce à cette foi, il sait que Hachem le dirige à chaque instant et qu'Il est l'auteur de tout ce qui lui arrive.
Et dès lors, tout ce qui lui apparaît comme souffrance et comme épreuve n'est en réalité que bienfait et bénédiction, joie et délectation.

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-> Hachem dit : "Je suis le premier, je suis le dernier, hors moi point de D.!" (Yéchayahou 44,6)

Le rabbi Hershel de Ziditchov fait remarquer que l'acronyme de : "ani richon vaani a'haron" (Je suis le premier, je suis le dernier - אֲנִי רִאשׁוֹן וַאֲנִי אַחֲרוֹן) est : וארא (Vaéra).
La raison est que la paracha Vaéra doit nous faire prendre conscience que : "Je suis le premier, je suis le dernier", que rien ne peut se passer sans un décret d'Hachem.

[normalement un miracle a pour but de sauver un individu ou un groupe de personnes, mais les miracles de la sortie d'Egypte avaient pour objectif de faire connaître Hachem, et en ce sens plus il y avait de miracles manifestes, le mieux c'était.]

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-> Sortie d'Egypte & émouna : https://todahm.com/2021/01/21/30348

La émouna est très précieuse pour Hachem ...
Nos ancêtres ont été délivrés d'Egypte parce qu'ils avaient de la émouna.

Comme il est écrit : "le peuple eut foi" (vayaamén aam - Chémot 4,31).
[midrach Yalkout Chimoni - 519]

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
De même, chaque personne peut obtenir sa libération personnelle [à ses problèmes] lorsqu'elle a de la émouna et qu'elle est persuadée que toute situation dans laquelle elle peut se trouver, a été prévue et arrangée par Hachem.

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-> Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.7) enseigne :
"Viens voir combien nos Sages vantent la émouna.
Au sujet de "vayaaminou b'Hachem ouvéMoché avdo", le midrach dit : par le mérite de la émouna, les Bné Israël ont eu l'esprit saint (roua'h hakodech) et ont pu dire la Chira (le chant lors de la traversée de la mer Rouge) ...
Les Bné Israël n'ont été libérés d'Egypte que par le mérite de la émouna, comme il est écrit : "le peuple eut émouna" (Chémot 4,31).
Avraham n'a pu être le pilier de notre peuple que par sa émouna puissante qui lui a fait mériter le titre de "tsour" (rocher - Yéchayahou 51) ou encore "arim" (montagnes - dans les bénédictions de Bil'am).
Car celui qui est fort en émouna a une existence forte dans ce monde-ci et dans le monde futur.
Par son immense émouna, Avraham a même permis à tout le peuple juifs d'exister.

La guémara (Shabbath 119b) dit : Celui qui répond Amen de toutes ses forces, on lui ouvre les portes du Gan Eden ...
[Le Maharal explique : ] Celui qui est en émouna, on lui ouvre les portes du Gan Eden déjà dans ce monde-ci, car il attire par sa grande émouna une stabilité qui lui donne "éden" (délices) et "sim'ha" (joie) en permanence.

Celui qui n'a pas de émouna, il est fragile devant le changement ; il s'attriste et s'affole devant chaque chose.
Celui qui répond Amen de toutes ses forces et fait confiance à Hachem de toutes ses forces mérite le Gan Eden déjà sur terre : il ressemble à un arbre planté sur un cour d'eau dont les racines sont profondes et puissantes, et c'est Hachem qui est sa source de vie."

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-> Tous ceux qui espèrent en Toi [Hachem] n'auront pas honte, seuls ceux qui se rebellent auront honte. (Téhilim 25)

-> Ceux qui espèrent en Hachem verront leurs forces se renouveler ; ils voleront comme les aigles, ils courront et ne seront pas fatigués. (Yéchayahou 40)

-> Hachem, aide-nous, fais-nous grâce car nous avons espéré en Toi. (Yéchayhou 33)

-> Voici Hachem tel que nous l'avons espéré ; réjouissons-nous de Sa délivrance. (Yéchayahou 25)

-> Devant Elokim, mon âme se tait car en Lui est mon espoir. (Téhilim 62)

-> Ne dis pas : je vais rendre le mal que l'on m'a fait, mais espère plutôt en Hachem et Il te délivrera. (Michlé 20)

-> Alors tu sauras que Je suis Hachem qui ne déçois jamais ceux qui espèrent en Moi (Yéchayahou 49).

"J'ai vu la souffrance de Mon peuple qui se trouve en Egypte" (Chémot 3,7)

Dans tous les exils, les juifs ont été dispersés dans différents pays. C'est seulement lors de l'exil d'Egypte que tout le peuple était réuni dans un seul endroit : à Gochen.
=> Pourquoi une telle différence?

Tous les autres exils sont venus après le don de la Torah. Et même si les juifs furent alors dispersés, malgré tout, la Torah les a réunis et rassemblés dans leurs dispersions.
Par contre, l'exil d'Egypte eut lieu avant le don de la Torah. Et s'ils étaient alors dispersés dans plusieurs endroits, ils n'auraient pas pu se relever et auraient alors disparu.
[Avné Nézer - rabbi Avraham de Sokatchov]

"Intercédez pour moi" (Vaéra 8,24)

-> Pharaon incarne l’égoïsme propre à tous les rois du monde, qui ne sont préoccupés que par leur intérêt personnel.
Pharaon ne demanda à Moché et Aharon que d’intercéder en sa faveur. Le sort de son peuple lui importait peu.
A l’inverse, les rois d’Israël et ses grands Rabbanim sont toujours à l’écoute des membres du peuple.

[rav Moché Sternbuch - Taam véDaat]

"A tout celui qui étudie la Torah, Hachem lui accomplit ses désirs"
[rav Avdimi bar 'Hama - guémara Avoda Zora 19a - כל העוסק בתורה הקב"ה עושה לו חפציו]

Le Maharacha commente en disant que tout celui qui étudie la Torah va réussir dans toutes ses voies, même sans faire de hichtadlout.

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-> Nos Sages affirment que la Torah expie, protège et sauve.
Le feu du Guéhinam n'a pas d'effet sur un talmid 'hakham.
[Yessod haAvoda]

La crainte d’Hachem

+ La force de la crainte entraîne de s'annuler complétement devant ce que l'on craint, par peur.
Lorsqu'un homme fait grandir en lui la crainte d'Hachem en permanence, il s'annule devant Hachem qui est la Source de vie.
Par sa crainte, il proclame qu'il est "une simple conséquence" et que tout dépend d'Hachem qui est "la vraie cause" [de tous les éléments de sa vie] ...

Lorsque l'homme craint et qu'il se fait une simple conséquence devant la cause absolue qui est Hachem, il profite de la force et du maintien d'Hachem.
En effet, puisqu'il perçoit qui est le vrai Tronc, qui est l'Arbre de vie et que lui n'est qu'une "simple branche" il profite alors du maintien et de la vie qui sont le propre d'Hachem : Roi vivant et dont le maintien est éternel.

Plus un homme s'annule et proclame que tout lui vient d'Hachem, plus il sera protégé de tous les dangers et sera en permanence surveillé par les ailes de la Présence Divine ...
[Inversement, lorsqu'un homme s'annule devant des détails ou des événements de ce monde-ci, par peur, alors cette crainte l'endommage et le fait dépendre de paramètres matériels ; l'angoisse le trouble et le rend dépendant de la matière, qui est temporaire, ce qui raccourcit sa propre vie.]

Celui qui parvient à posséder la crainte est l'homme qui s'annule, par peur devant Hachem, et qui annule même toute autre chose à part Hachem, pour ne craindre que Lui.
Lorsque l'homme arrive à un tel état d'annulation, comment pourrait-il considérer sa propre crainte comme un grande chose alors qu'au contraire, il vient de s'annuler lui-même devant Hachem ...
[ - le 'Hovot haLévavot dit que lorsque l'on se met à craindre d'autres choses qu'Hachem, il est alors évident que ces nouvelles craintes nous font oublier Hachem.
La crainte d'Hachem doit être si intense, qu'elle nous remplit de la tête aux pieds, et qu'elle nous fait tout oublier au profit de ce que l'on craint.
- "Le juste vivra grâce à sa émouna" ('Habakouk 2,4) = selon le Chem miChmouël, l'essentiel de la émouna est d'annuler sa propre volonté devant celle d'Hachem. Dès lors, l'homme n'aura plus tendance à s'irriter de la manière dont le Créateur conduit le monde, même si elle lui semble parfois sévère, car en réalité elle n'est que bonté et bénédiction.
- "Hachem est mon berger, je ne manque de rien" (Téhilim 23,1)
Selon le rabbi ‘Haïm de Volozhin (Roua’h ‘Haïm – Avot 2,4), le roi David affirme que l’on doit savoir que toute situation dans laquelle on se trouve est parfaite, que tout est pour le mieux, puisque étant la volonté de Hachem.
Celui qui apprend à reconnaître qu’il n’est qu’un mouton très fragile, accepte avec confiance et sérénité les directives du Berger (Hachem).]

Il faut savoir que l'accès à la crainte vient notamment par la force de l'amour, car seul celui qui aime peut espérer s'approcher d'Hachem et réaliser Sa volonté au maximum, s'annuler totalement devant l'autre, espérer Sa proximité en permanence et se faire dépendre de Lui.

[Maharal de Prague - Nétivot Olam]

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-> "La conclusion de tout chose : tout est su et crains D." (Kohélet 12,13)
b'h, voir l'enseignement du rav El'hanan Wasserman : https://todahm.com/2021/11/07/le-prealable-a-la-torah-la-crainte-du-ciel

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2021/12/12/33916

"Maintenant, tu vas voir ce que Je vais faire à Pharaon" (Chémot 6,1)

Jusqu’à présent, quand il était seulement question de la douleur et des malheurs des juifs en Egypte, il y avait matière à accusation et on pouvait dire que les juifs n’étaient pas dignes de la délivrance.
Mais maintenant, quand Pharaon a manifesté une insolence tellement énorme envers Hachem, en déclarant : "Je ne connais pas Hachem et je ne renverrai pas les bnei Israël", la chose touche déjà à l’honneur du Ciel et à la douleur de la Présence Divine.
Alors il n’y a plus lieu d’accuser et la délivrance doit venir.

Le Maguid de Koznitz dit :
Quand un juif prie au moment du malheur, qu’il demande essentiellement pour la douleur de la Présence Divine et non pour sa propre douleur, car tant que la chose ne le touche que lui-même, cela laisse place aux accusations, mais quand cela touche à la Présence Divine [notre papa Hachem], qui souffre du malheur de chaque juif, tous les accusateurs doivent fermer leur bouche.

"Les grenouilles se retireront de toi et de tes demeures" (Vaéra 8,7)

La prière de Moché a permis de renvoyer les grenouilles des maisons de Pharaon et de ses serviteurs.
Ce ne sera pas le cas lorsque les serpents seront envoyés par Hachem contre les bnei Israel dans le désert, faisant de nombreuses victimes parmi le peuple.
Lors de cet épisode, la prière de Moché n’a pas eu d’effet, mais Hachem lui a conseillé : "Fais toi-même un serpent et place le au haut d’une perche : quiconque aura été mordu, qu'il le regarde et il vivra!" ('Houkat 21,8).

Le 'Hafets 'Haïm explique cette différence : il existe une réparation pour toutes les fautes, sauf pour la médisance. En effet, L’ange accusateur créé par la faute de la médisance accuse sans cesse, et il est impossible de l’écarter.
De plus, tout comme le calomniateur a utilisé sa bouche à une mauvaise fin, l’ange accusateur généré par cette faute parle, et on ne peut pas le faire taire.

Or, du fait que les serpents ont été envoyés en punition de la médisance proférée par le peuple contre Hachem et Moché, la prière ne pouvait suffire à les neutraliser.
Il fallait que D. donne le moyen de guérir les hommes touchés par les morsures de ces serpents, comme il est écrit : "Fais toi-même un serpent et place-le au haut d’une perche : quiconque aura été mordu, qu'il le regarde et il vivra".

[toute faute peut être expiée par notre téchouva, mais pour certaines cela est plus difficile, comme par exemple avec le lachon ara qui créé un ange Accusateur très bavard contre nous!
De plus, l'idée que nos paroles de lachon ara donnent de la force aux anges Accusateurs de pouvoir parler contre nous, et diminuent le pouvoir de nos prières, doit nous faire réfléchir à la nécessité de les dire. Le prix final à payer est quand même vachement élevé!
D'une certaine façon, c'est ça une vraie téchouva sur le lachon ara : avoir le serpent en haut d'une perche qui attend que l'on parle du lachon ara pour avoir le droit de nous attaquer. Conscients de cela on n'en viendra plus facilement à fauter par la suite.]

Il n'y a de chlémout (perfection) que lorsqu'une personne fait du Bien autour d'elle.

Il faut [pour atteindre la chlémout] que non seulement la personne soit elle-même chléma (entière), mais qu'elle arrive même à propager cette perfection autour d'elle ...
C’est pourquoi notre âme dont l’essence est faite de cette perfection (chlémoute) n’était pas totalement entière avant de venir sur terre dans la mesure où elle vivait égoïstement.
Hachem l’a donc propulsée dans ce monde, dans lequel l'âme aura comme toute première mission d’influer sur un corps matériel, obscur et grossier, afin de le rendre aussi entier et pur qu’elle-même.
C’est en réalisant cet exploit que cette âme de chlémout pourra également atteindre la plus grande chlémout (complétude) qui existe pour elle, c’est-à-dire : rendre les autres "chalem" - entier, complet).

[Ram'hal - Déré'h Hachem (1.3.12)]