Aux délices de la Torah

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Le moment de la lecture de la Méguila

"La Torah a été donnée en étant forcé de l'accepter.
[le mont Sinaï a été élevé au-dessus des juifs, et s'ils n'acceptaient pas la Torah alors ils seraient enterrés sous la montagne.]
Cependant, à l'époque de Mordé'haï et Esther, les juifs ont accepté la Torah de nouveau, mais cette fois-ci par amour [et non par crainte] (cf. guémara Shabbath 88a).
C'est pourquoi la sainteté de la méguila est plus grande que la sainteté de la Torah, elle-même."
['Hatam Sofer - Drachot p.164]

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-> On doit écouter la méguila avec une passion ardente dans le cœur.
Pendant ce temps, on doit être concentré comme si nous acceptions le joug de la Torah et des mitsvot.
On devra penser : "Ce qui a été, a été. A partir de maintenant, j'accepte les mitsvot d'Hachem ..."
Le meilleur moment pour la téchouva est pendant la lecture de la méguila, car à ce moment Hachem purifie les juifs d'en-Haut."
[Kédouchat Lévi - Kédoucha Richona]

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-> "La méguilat d’Esther a été rédigée sous roua’h haKodech (inspiration prophétique), comme il est écrit : "La chose fut connue de Mordé’haï"."
[guémara Méguila 7a]

-> Nous avons une tradition que Mordé’haï et Esther étaient tous deux animés de l’esprit prophétique, eux qui figurent respectivement sur la liste des 48 prophètes et 7 prophétesses (guémara Méguila 14a).

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-> "Tous les livres des Névi’im et des Kétouvim seront annulés aux jours du machia’h, à l’exception de la méguilat Esther, qui restera, tout comme les 5 livres de la Torah et les lois de la Torah Orale, qui ne seront jamais annulés
[…]
Les jours de Pourim ne seront jamais abandonnés."
[Rambam – Hilkhot Méguila 2,18]

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-> La méguilat Esther commence par : "vayéhi" (וַיְהִי) qui est une expression de détresse, et elle se termine par : "il recherchait le bien de son peuple et défendait la cause de toute la descendance [de son peuple]" qui est une expression de joie.
La raison est que la lecture de la méguila a le pouvoir de provoquer des délivrances [personnelles et collectives] et de la joie,
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Certains sont d'avis que le soir de Pourim après la lecture de la Méguila (et après "véata kadoch"), le 'hazan doit dire le kaddich tit'kabal (cf. Michna Béroura 693,1), le kaddich qui suit une prière.
Cela indique que la lecture de la méguila est comme une prière, un plaidoyer pour notre libération.

D'ailleurs, il a dans le kaddich tit'kabal, la phrase : "Accepte les prières et les demandes de tous les juifs" (titkabal tséloté'on ouvéot'on dé'hol beit Israël kadam).
[La lecture de la méguila est une prière extrêmement puissante, récitée un jour où toutes les portes du Ciel sont ouvertes.]

-> Nous ne disons pas le Hallel à Pourim. Une des raisons (données par la guémara Méguila 14a) est car : "la lecture de la méguila est comme lire le Hallel".

-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit : la lecture de la méguila est comme une prière pour chacun de nos besoins et pour chaque délivrance [dont nous pouvons avoir besoin].

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-> Le Imré Emet rapporte que chaque année lorsqu'on lit la méguila les portes du Gan Eden sont ouvertes.
C'est pourquoi c'est un excellent moment pour prier et obtenir tous types de délivrances (yéchouot).

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-> La guémara (Moéd Katan 28a) enseigne : "La vie, les enfants et la parnassa ne sont pas dépendants des mérites d'une personne. ils dépendent de son mazal (mazala - מזלא)."

Le Tiférét Shlomo écrit que la guématria du mot : méguila (מגלה) est la même que : mazala (מזלא).
C'est une allusion au fait que par la lecture de la méguila nous pouvons atteindre des délivrances (yéchouot) qui dépendent de notre mazal.
En effet, la lecture de la méguila est propice à nous apporter de la vie, des enfants et de la parnassa.

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-> Le Arizal (Séfer Pri Eits 'Haïm) dit qu'au moment où se passe l'histoire de Pourim, les juifs ont mérité des lumières spirituelles que le monde n'a jamais vu auparavant.
Il ajoute que nous n'avons pas bénéficié de ces lumières uniquement à l'époque d'Esther et de Mordé'haï, mais chaque année ces mêmes lumières de sainteté réapparaissent à Pourim.
Cela signifie que tout celui qui veut être méritant, alors il peut bénéficier d'énormes niveaux de sainteté, exactement comme ce qui a été accordé à l'époque.

[prenons conscience de l'importance de Pourim qui peut nous élever spirituellement plus même qu'au moment de l'ouverture de la mer Rouge où les servantes ont vu davantage que le prophète Yé'hezkél, plus même qu'au moment du don de la Torah où le Ciel s'est ouvert, plus même que pendant le 1er Temple avec tous ses miracles, ...
A aucun moment avant Pourim, le monde n'a vécu de tels lumières de sainteté!]

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-> Le Kav haYachar (chap.99) écrit :
"Tu dois savoir qu'il y a un nouveau monde au ciel qui est extrêmement saint.
En raison du fait qu'il soit si saint, il n'est révélé qu'une seule fois par an, et il commence à être révélé lorsque la méguila est lue.
L'origine de l'âme de Mordé'haï provient de ce monde.
Nous devons éveiller la compassion d'Hachem pour que ce monde soit révélé, et que sa lumière brille sur les gens qui se réunissent pour écouter la méguila d'un cœur pur et avec kavana."

-> Le Yichma'h Moché (Pourim) écrit que toutes les lumières spirituelles se révèlent lorsque nous lisons la méguila.

Le Kav haYachar écrit que lorsque nous disons la bénédiction : "al mikra méguila" : "nous devons avoir à l'esprit que Hachem nous a ordonné d'avoir la kavana d'amener ces grandes lumières.
La communauté doit répondre avec une immense kavana."

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-> Il est impossible à un être humain de s'imaginer ce qui se passe dans les mondes Supérieurs au moment de la lecture de la méguila.
Lorsque le 'hazan va dérouler la méguila et dire les bénédictions, alors tous les anges de tous les mondes vont tous se taire et Hachem est dans une joie intense de nous voir lire la méguila ...
Au moment où l'on lit la méguila, les sources de bontés des mondes d'en-Haut descendent sur chaque juif.
Normalement, ces sources ne s'ouvrent qu'en cas de situation d'extrême gravité pour le peuple juif.
C'est un moment [d'abondance] de miséricorde comme il n'en existe pas le restant de l'année (ni à Pessa'h, ni à shavouot, Kipppour, Shabbath, ...).
[rav Chimchon Pinkous]

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-> Le rabbi de Satmar dit que cela vaut la peine pour une personne de vivre 70 années (en subissant toutes les difficultés de la vie), si c'est pour écouter une seule fois la méguila.

-> Selon le Beit Aharon (66) : "Les tsadikim peuvent voir dans la méguila tout ce qu'il se passera cette année".

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-> "Ces jours sont souvenus et se produiront à toutes les générations" (véayamim aélé bizkarim vénaassim bé'hol dor vador - Esther 9,28)

-> Le rabbi Yéhochoua de Belz explique que cela signifie que lorsque nous "rappelons" les miracles, et que nous parlons d'eux, alors ils "se réalisent".
Chaque année, les miracles se produisent pour les juifs grâce [à la lecture] de la méguila Esther.
Chaque année, il y a un : "vénafo'h ou" (et ce fut le contraire qui eut lieu - ונהפוך הוא - Esther 9,1) = Hachem nous sauve, de la même façon que ça a eu lieu à l'époque de Mordé'haï et Esther.

-> Le Agra déKala (Ekev) dit qu'Haman et sa femme Zérech ont cherché à tuer Mordé'haï d'une façon qui n'a jamais été faite auparavant.
En effet, par exemple on aurait voulu jeter Mordé'haï dans une fournaise, alors les juifs auraient pu étudier l'histoire de 'Hananya, Mikhaël et Azaya qui ont été sauvé d'une fournaise, et alors cela aurait fait descendre une force qui aurait rendu possible le miracle de sauver également Mordé'haï.
De même en le jetant dans une fosse aux lions, en parlant du miracle arrivé à Daniel, cela aurait sauvé Mordé'haï.

Nos Sages disent que l'unicité du miracle de Pourim est qu'il a eu lieu dans les miracles de la nature.
Ainsi, lorsque nous lisons et étudions la méguila, alors cela rend possible à de telles miracles de se produire de nouveau [pour nous même].
[l'histoire de Pourim s'est produite sur plusieurs années, et au cours de l'histoire les juifs n'avaient pas conscience des miracles qui se passaient.
De même nous ne nous rendons pas compte du pouvoir de la lecture de la méguila, à quel point elle nous permet de bénéficier de miracles dissimulés dans notre vie.
Cependant dans le futur nous comprendrons tout cela, et c'est pourquoi : "Toutes les fêtes juives seront un jour annulées, à l’exception de Pourim qui sera toujours célébrée. Rabbi Eliézer y ajoute : Yom Kippour." (midrach Yalkout Chimoni Michlé - rémez 944).
=> Nous fêterons alors à quel point Hachem nous aime, et à quel point il nous a fait des bontés bien cachées dans la naturalité, sans que nous en ayons auparavant conscience. Or, la lecture de la méguilat Esther les rend possible.]

-> Le Bné Yissa'har écrit : "Nous sommes sauvés chaque année parce que nous lisons la méguila et nous donnons les matanot la'évyonim."

-> Le Méor Enayim (Mikets) enseigne : "Pourim est le moment de la chute d'Amalek.
Egalement maintenant, à chaque génération, les réchaïm des nations du monde subissent une chute pendant ce mois [d'Adar]."

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-> "Chez les juifs il y avait de la lumière et de la joie" (layéhoudim aïta ora véSim’ha - méguilat Esther 8,16)

-> Le Darké Moché (haAroukh 5693) écrit que lorsqu'il y a une brit mila à Pourim, la brit mila doit être réalisée avant la lecture de la méguila, afin que lorsqu'on lire : "layéhoudim", et alors ce verset s'appliquera également chez le nouveau-né.
Nous voulons inclure ce petit enfant dans le verset : "Chez les juifs il y avait de la lumière et de la joie".
[la méguila n'est pas une simple lecture d'un texte, et nous voulons que les énormes bénédictions provoquées s'appliquent aussi à l'enfant!]

[Le rav Elimélé'h Biderman précise qu'un enfant naît juif même avant sa brit mila. Néanmoins, l'enfant reçoit le titre de "juif" (yéhoudi) après sa brit mila.
C'est pourquoi, nous voulons que le bébé soit circoncis avant la lecture de la méguila, afin que ce qu'on lise sur "layéhoudim" puisse également s'appliquer à lui.]

-> Selon le Baal Chem Tov (sur la guémara Méguila 17) : celui qui lit la méguila et qui loue Hachem pour les miracles qu'Il a réalisé pour lui dans le passé, mais qui ne reconnaît pas qu'Hachem fait également des miracles actuellement, alors il n'a pas accompli la mitsva de la lecture de la méguila comme il le faut (lo yotsé).
En effet, il lui manque le point essentiel : Hachem réalise de la même façon des miracles pour nous dans le moment présent.
[à l'image des juifs à l'époque en plein milieu de l'histoire nous n'en avons pas conscience, voir nous croyons à tord que c'est de mauvaises choses.]

-> Le 'Hidouché haRim dit que lorsque le miracle a eu lieu à Mordé'haï et Esther, les gens n'ont pas réalisé ce qui s'est passé.
Quelqu'un courait dans le beit midrach et disait : "Vous avez entendu le dernier scoop? Vachti a été tué car elle ne s'est pas présentée au festin de A'hachvéroch!"
Les Sages du beit midrach lui ont probablement répondu : "Nous ne sommes pas pour les potins. Dis-nous plutôt quelque chose de la guémara, de la michna. Laisse les nouvelles pour les politiciens et pour ceux qui ont du temps à tuer!"
Quelques temps plus tard, une autre personne a couru dans le beit midrach et elle a dit : "Vous avez entendu l'info? Bigtan et Cherech ont été pendu!"
Les sages lui ont dit : "Cela ne nous intéresse pas ... nous sommes intéressés uniquement par la guémara et les Tossafot".
Et ainsi de suite ..
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Mais cet ensemble d'épisodes forment la méguila, et ils font partie de l'énorme miracle de Pourim.
Il se passe la même chose de nos jours (et à chaque génération), Hachem nous prépare des miracles, et tout ce qui se déroule est un composant du plan merveilleux d'Hachem.

-> Le 'Hatam Sofer (Ki Tissa) écrit : "De nombreuses chose se passent dans le monde et nous nous interrogeons pourquoi Hachem agit-Il ainsi?
Mais des années plus tard, nous regardons en arrière et nous comprenons que tout avait une bonne raison."

Il est écrit (vers la fin de la Méguila - Esther 8,17) que de nombreux non-juifs se sont convertis, en se rendant compte des miracles dont on pu bénéficier les juifs.
Mais un juif doit avoir confiance en Hachem avant même que les pièces du puzzle soient toutes assemblées et que nous voyons alors clairement un magnifique miracle.
C'est pourquoi la guémara (Méguila 17) nous dit que celui qui lit la méguila depuis la fin n'est pas quitte. En effet, cela n'est pas suffisant d'atteindre la fin de notre vie pour voir que tout est pour notre bien, nous devons le reconnaître et louer Hachem même pendant nos moments difficiles, car à chaque instant de l'histoire de notre vie nous sommes persuadés à 100% que c'est pour notre bien.

D'ailleurs, le Bné Yissa'har (Dévarim 1,32) explique que si nous croyons en Hachem lorsque tout va bien alors ce n'est pas de la émouna, mais de la connaissance.
La émouna est lorsque nous ne comprenons pas, et cependant nous sommes persuadés que c'est pour notre bien.
Le Bné Yissa'har (Adar 1,8) dit que le message de la méguila est que Hachem dirige tout dans le monde.
[aucune chose petite ou grande, habituelle ou exceptionnelle, ne peut se passer sans son accord, sans un décret de Sa part.
Le monde n'ai jamais, même pas pendant une seconde, livré à lui-même en mode pilotage automatique, en mode géré par la naturalité des choses. Non, c'est notre papa Hachem qui est constamment aux manettes.]

Le rav Eliémé'h Biderman commente qu'un enfant peut être déguisé en un ours ou bien un lion, mais en dessous du déguisement il y a un enfant tout doux et gentil.
De même lorsqu'il nous arrive des problèmes dans la vie, nous oublions de reconnaître que sous ce "déguisement", sous cette apparence, il y a Hachem pour notre bien.

De même, il y a une mitsva de boire jusqu'à ce qu'on ne fasse plus la différence entre :
- "arour Haman" (maudis soit Haman) : ce qui représente les mauvais aspects, les problèmes de la vie ;
- et "barour Mordé'haï" (béni soit Mordé'haï) : qui représente les bons aspects de la vie.
=> A Pourim, nous atteignons le niveau de reconnaître que tout est pour le bien, et que même le mal (arour Haman) derrière son déguisement, de façon dissimulée, c'est pour notre bien.

[ => d'une certaine façon en vivant véritablement le message de la méguila, cela doit nous procurer une émouna et une joie énormes (même inconsciemment). Or, le fait d'avoir beaucoup de joie, une confiance totale en Hachem, permet de faire descendre sur nous des bénédictions énormes. ]

Le festin de Pourim

+ Le festin de Pourim :

-> Le Yetev Lev rapporte les paroles de la guémara (Méguila 7b) : "Le bénéfice de l'ivresse est fréquent", en expliquant que grâce au fait de s'enivrer le jour de Pourim, un juif peut mériter une délivrance dans tous les domaines, aussi bien dans celui de la subsistance que dans les autres nombreux besoins de notre peuple.

-> Le Min'hat El'azar lui en rapporte une allusion à partir du verset : "le roi dit à Esther au festin : quelle est ta requête? Elle te sera accordée".
Il contient une évocation du fait que le festin de Pourim est un moment propice pour demander et supplier le Roi des rois car alors sa requête lui sera accordée.

-> Certains ont la coutume de prolonger le festin de Pourim pendant la nuit qui suit (Rama 695,2 ; 'Hatam Sofer Pourim 5589) afin d'amener toutes les délivrances du festin de Pourim dans la nuit, qui symbolise les épreuves et les souffrances.

-> A propos du pouvoir du festin de Pourim, le rav de Karlin dit : "Lorsque les juifs sont assis dans la fraternité, l'union et l'amour, ils ont la force de percer toutes les séparations et de parvenir jusqu'au Trône Céleste.
Il n'est donc pas étonnant [pour tout juif y participant de bénéficier de grande délivrance]."

Les mots écrits se lurent d’eux-mêmes …

+ "Il ordonna qu'on lui apporte le livre des annales et des chroniques qui relatent les événements passés" (Méguilat Esther 6,1).
Le verset poursuit : "Elles furent lues" (v.6,2) ; cette forme passive indique que les mots écrits se lurent d'eux-mêmes ...
Chimchaï (un scribe du roi) effaçait (le nom de Mordé'haï qui avait sauvé la vie du roi) et l'ange Gavriel l'écrivait de nouveau.
A ce propos, rabbi Assi dit ce commentaire au nom de rabbi Chila du village de Témarta : si ce qui est écrit ici-bas concernant les mérites d'Israël ne peut pas être effacé (par nos ennemis), a fortiori ce qui est inscrit dans le Ciel (nos "mitsvot") ne sera jamais effacé.
[guémara Méguila 15b-16a]

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-> Le texte auraient dû écrire simplement : "les serviteurs du roi lisent devant lui devant lui" (vayikrou léfanav).
Le texte a volontairement écrit différemment : "furent lus" (vayiyou nikraïm) pour nous enseigner qu'un miracle se produisit et le texte des annales fut lu de lui-même miraculeusement, devant le roi, sans qu'aucun de ses serviteurs ne le lise.
[Maharcha]

-> Le roi a demandé qu'on lui lise le recueil des annales, car il voulait savoir, cette nuit-là, qui a accompli un bienfait envers le roi sans en avoir été récompensé.
Lorsque ses serviteurs sont arrivés au récit du complot de Bigtan et Térech, déjoué par Mordé'haï, ils n'ont pas voulu lire ce texte qui louait Mordé'haï, et le texte fut quand même lu miraculeusement.
[Pirké déRabbi Eliézer - 50]

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-> Selon le Maharcha, Chimchaï était le scribe officiel du roi, et était un des fils de Haman.

->Rachi commente que : Chimchaï était déjà le scribe du roi Cyrius (Koréch) [cf. Ezra 4,8], avant de devenir le scribe de A'hachvéroch.
Il détestait les juifs ; c'est lui qui avait conseillé à Koréch d'interrompre les travaux de la reconstruction du Temple ; de même, dès le début du règne d'A'hachvéroch, il encourageait le roi à s'opposer à cette reconstruction.

Rachi ajoute également : le scribe Chimchaï effaçait le nom de Mordé'haï, pour ne pas qu'il soit récompensé, et l'ange Gavriel réécrivait le nom de Mordé'haï.

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On constate 2 orthographes du nom Bigtan :
- dans le récit du complot (Esther 2,21) : בִּגְתָן וָתֶרֶשׁ
- au verset (6,2), il est écrit : בִּגְתָנָא וָתֶרֶשׁ
=> Pourquoi un aleph a-t-il été ajouté à la fin de son nom?

-> Le scribe du Chimchaï, fils d'Haman, a rédigé le récit du complot en minimisant les bienfaits de Mordé'haï envers le roi.
Ainsi, il écrit que Mordé'haï avait dénoncé le complot de : "Bigtan OU Téréch" (bigtan o térech - בגתן או תרש), comme si Mordé'haï avait des soupçons sur l'un ou l'autre, et à cause de cette accusation incertaine, l'un d'entre eux était innocent et avait été exécuté injustement, donc Mordé'haï ne méritait aucune récompense.
Mais lorsque les chroniques furent lues, la lettre aléph (א) du mot : o (או - ou) s'est déplacée à la fin du nom de Bigtan, et la lettre vav (ו) du mot או s'est déplacée au début du nom de Térech, de façon que le texte fut lu : בגתנא ותרש, rétablissant ainsi les faits réels.
[on passe de : בִּגְתָן à בִּגְתָנָא]
Mordé'haï avait bien dénoncé les comploteurs, tous deux coupables avec certitude, et il mérite bien une récompense du roi, ce que les fils d'Haman avaient cherché en vain à éviter à cause de leur haine envers Mordé'haï.
[Manot haLévi]

"Il prit Kora'h, fils de Ytsar, fils de Kéhat, fils de Levi et Datan et Aviram... Ils se rassemblèrent contre Moché et Aharon" (Kora'h 16,1-3)

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 109b) enseignent que le 3e frère de Datan et Aviram, On ben Pélet, fut sauvé de l'assemblée de Kora'h par le mérite de sa femme. En effet, il s'est repenti et pria toute la nuit afin de bénéficier d'un prodige car il fit le serment de rejoindre au matin l'assemblée de Kora'h pour les soutenir. Sa femme le rassura : assieds-toi et je vais te sortir de cette situation. Elle lui servit du vin, l'enivra et le fit dormir tandis qu'elle partit surveiller l'entrée de la tente. Tout celui qui s'approchait et l'apercevait, rebroussait chemin tellement sa pudeur était grande. Entre-temps, toute l'assemblée fut avalée par la terre.

-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano (Guilgoulé Néchamot) écrit que 'On ben Pelet se réincarna dans Manoa'h le père de Chimchon, tandis que son épouse se réincarna dans Tsalalfonit la mère de Chimchon.
Elle mérita d'avoir un roi dans sa descendance pour avoir sauvé son mari.
Par la suite, elle continua sa réparation en ce réincarnant en Mikhal la fille du roi Chaoul et de la même façon qu'elle sauva On ben Pelet son mari, elle sauva également David.

-> Nos Sages nous enseignent que 12 femmes eurent un rôle déterminant envers leur époux dans l'histoire de l'humanité : trois causèrent la mort de leur mari : 'Hava, Dalila et Isabelle. Trois sauvèrent leur mari de la mort : la femme de 'On ben Pelet, Mikhal la fille de Chaoul et Sera'h la fille d'Acher.
Trois maintinrent le monde par un acte de débauche : Tamar et les deux filles de Lot, et trois autres eurent la même intention sans y parvenir : Ra'hav, Ya₴l et la femme de Potifar.
[Tsor ha'Haïm - Kora'h]

Lorsque le Temple existait et que nous habitions sur notre terre, la bénédiction et l'abondance nous parvenaient directement de la main de D.
Les autres nations se partageaient les restes comme un esclave qui dépend de son maître.
A présent, à cause de nos fautes, la situation a changé : D. donne toute l'abondance aux nations et nous ne pouvons espérer que les restes.
Pourtant, aujourd'hui encore, bien que le Temple soit détruit et que la terre sainte soit désolée, le monde entier est nourri par le mérite de la terre d'Israël.

[Méam Loez - Vaét'hanan 3,27]

"Un juif ne voit pas la tragédie qu'il vit, mais la lumière qui va en sortir"
[rabbi David Pinto]

Si nous sommes trop proches de la 'hanoukia alors on se brûle, ça fait mal.
Par contre, si on prend un peu de recul alors on peut observer de magnifiques lumières.
De même dans la vie, si nous avons un regard qui prend en compte que dans ce monde éphémère nous construisons notre éternité du monde à venir, que rien ne peut nous arriver sans que Hachem le décrète pour notre bien, alors tout ce qui nous arrive nous paraît lumineux de bonté.
[Pourquoi s'assombrir sa vie parce qu'on a pas ce que l'on pense être le mieux pour nous, alors qu'en réalité papa Hachem nous donne ce qu'Il sait être véritablement le mieux pour nous! ]

"Moché se leva et partit voir Datan et Aviram" (Kora'h 16,25)

=> Pourquoi la Torah dit-elle : "Moché se leva"? Si c'était pour nous dire qu'il était assis préalablement, en quoi cette information nous est-elle utile?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch répond :
Il est écrit : "Avant la défaite, le racha est élevé" (Michlé 16,18) ; "Avant les honneurs, se trouve la modestie" (Michlé 18,12), et nos Sages (midrach Chémot rabba 45) ont enseigné : "Mon humiliation m'a valu l'élévation".
C'est ce que dit donc notre verset : "Moché se leva" = c'est une élévation pour lui que d'aller lui-même parler à Datan et Aviram, des hommes mauvais qui lui ont fait honte et refusaient de se présenter devant lui. Il s'est rabaissé en les visitant lui-même.
- "Avant la défaite, le racha est élevé" se rapporte donc à Datan et Aviram qui sont honorés de la visite de Moché en personne, juste avant la punition.
- Et "avant les honneurs se trouve la modestie" se rapporte à Moché qui se rabaisse en se déplaçant chez eux, juste qu'Hachem ne prenne sa défense.

=> La Torah atteste donc que ce qui semblait être, à première vue, une humiliation pour Moché (ils lui ont fait honte verbalement en public), était en fait une ascension pour lui, une grandeur : "Moché se leva".

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-> b'h, par exemple également sur le fait de ne pas répondre aux disputes : https://todahm.com/2018/12/25/limportance-de-ne-pas-repondre-aux-disputes

"Vienne alors la multitude de maux et d'angoisses qui doivent l'atteindre" (Vayélé'h 31,21)

-> Lorsque rabbi Mendel de Rimanov procédait à la lecture publique de la Torah à la synagogue et qu'il arrivait à ce verset, il s'interrompit et s'adressa avec émotion au ciel : "Maître du monde, vas-y doucement avec le sel! Tu sais que trop de sel rend indigeste la viande. De même une multitude de malheurs ne peut nous rendre meilleurs. Sois compatissant enfin avec nous : ne mets pas trop de sel!"

La tristesse

+ La tristesse :

-> Le Rambam affirme qu'une personne ne doit pas se permettre de rester dans un état de tristesse (Hilkhot Déot 2:7).
Rabbi Ménachem Mendel de Vatepsk estime que la tristesse est presque identique à l'idolâtrie, dans la mesure où une personne montre qu'elle ne veut pas ce qu'Hachem a décrété.

Selon le Baal Hatanya, une personne qui se plaint et une personne envahie par des sentiments de tristesse comme étant une personne qui agit de manière hérétique à ce moment-là.
Et rabbi Elimélé'h de Lizensk dit qu'une personne plongée dans la tristesse crée une déconnexion entre elle et Hachem.
Avec tout cela, nous pouvons facilement comprendre pourquoi le Rabbi de Koidenov a dit qu'une personne doit faire téchouva sur la tristesse.

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+ La tristesse = outil du mauvais penchant :

-> Les tsadikim ont révélé que la plupart des sentiments de tristesse proviennent du mauvais penchant. En fait, la tristesse est l'une des armes les plus efficaces du mauvais penchant.

Le Baal Hatanya en explique la raison :
Lorsque le mauvais penchant (yétser ara) veut piéger une personne, celle-ci lutte contre lui. Cependant, une personne en état de tristesse devient paresseuse et léthargique et son cœur n'est pas avec elle, elle n'a pas le pouvoir de lutter contre le mauvais penchant.
En effet, lorsque deux personnes se battent l'une contre l'autre, celle qui est paresseuse et léthargique sera rapidement vaincue. Par conséquent, avant que le mauvais penchant n'essaie de pousser une personne à fauter ou à ne pas accomplir une mitsva, il lui enverra de la tristesse.

Le Baal Chem Tov ajoute que c'est la raison pour laquelle il est impossible de vaincre le mauvais penchant si l'on n'est pas dans un état de joie.
Le rabbi Aharon de Karlin affirme : "La tristesse n’est pas une avéra (faute) en soi, mais elle peut mener l’homme à des extrémités auxquelles aucune faute ne pourrait mener!"

Par conséquent, lorsqu'une personne reconnaît qu'elle est triste, elle doit comprendre qu'il s'agit d'une attaque du mauvais penchant et elle doit immédiatement s'en détacher en accomplissant une mitsva dans la joie.
Si cela ne suffit pas, elle doit s'en débarrasser en chantant ou en pratiquant une autre activité mondaine, voire (selon Rabbi Na'hman de Breslov) en éprouvant une joie absurde. [un comportement externe joyeux va influencer notre intériorité]

Si tout cela n'aide pas, une personne doit se remplir de la peur du fait que lorsqu'elle est dans un état de tristesse, elle nie l'existence d'Hachem [c'est-à-dire l'omniprésence, l'omnipotence et la bonté d'Hachem].

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-> Rabbi Pin'has de Koritz dit que lorsqu'une personne est dans un état de tristesse, elle cause de la douleur à la Chékhina, tout comme il est dit dans la guémara ('Haguiga 15b) que lorsqu'une personne est dans un état de douleur/souffrance, la Chékhina est dans la douleur avec elle.

-> Le 'Hozé de Lublin déclare qu'une personne qui éprouve des sentiments de tristesse ne devrait pas être impliquée dans la prise de décisions religieuses, car la tristesse empêche l'esprit d'une personne de se reposer, ce qui la rend sujette à la confusion et aux erreurs.

La tristesse n'est pas une faute, mais elle peut amener les gens plus bas que la pire des fautes.
La joie n'est pas une mitsva, mais elle peut élever une personne plus haut que la plus grande des mitsva.
[Beit Aharon]

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-> L'un des arguments du mauvais penchant pour éloigner l'homme du Service d'Hachem est de le convaincre que du fait de ses fautes, il n'a plus d'espoir. A quoi bon s'écarter de la faute, puisque de toutes les façons il est perdu.
Ainsi, perdu pour perdu, il le pousse à la faute.
Pour lui échapper, il est donc vital de se forcer à rester joyeux, confiant qu'Hachem va l'aider à se repentir pour sauver son âme.
[Révid haZahav]