Aux délices de la Torah

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Le jugement principal est à propos de nos remords.

En effet, on n'est pas toujours responsable de nos mauvaises actions. Le yétser ara, les influences extérieures, l'impureté du monde, nos mauvaises habitudes, et pleins d'autres choses, rendent inévitables que l'on en vienne à fauter.

Cependant, il n'y a pas d'excuses de ne pas ressentir des profonds regrets. Nous devons au moins être mal du fait d'avoir fauté.

[rabbi Bounim de Peschischa]

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-> Adam a dit : "La femme ... m'a donné du fruit".
Ainsi, le problème de la 1ere faute, n'est pas la faute en elle-même, mais plutôt le fait que Adam n'a pas regretté ce qu'il a fait.

Le principal est le regret, car lorsque nous regrettons, alors il y a de la place pour progresser et s'améliorer.
Mais lorsque que nous ne regrettons pas ce que nous avons pu faire (trouvant pleins d'excuses pour s'en dédouaner), alors on ne pourra pas devenir meilleur.

[Hachem sait que nous sommes humains et non des anges, et qu'ils nous arrivent de tomber. Cependant, nous devons Lui témoigner notre dégoût d'agir contre Sa volonté, et espérer Son aide pour ne plus reproduire un tel comportement.]

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-> "Celui qui comment une faute et qui en a honte, toutes ses fautes lui sont pardonnées."
[Rav - guémara Béra'hot 12b
- kol aossé dévar avéra oumit'bayéch bo, mo'halin lo kol avonotav]

Rabbi Yochiyahou Pinto explique que la honte est un signe qu'on déteste vraiment la faute, et alors cette honte a le pouvoir d'expier pour cette faute.

Grande est la téchouva car elle arrive jusqu’au Trône Divin (kissé hakavod).
[guémara Yoma 86a]

-> La guémara se base sur le verset : "Tu reviendras jusqu’à Hachem, ton D." ("véchavta ad Hachem Eloké’ha" - Nitsavim 30,2).

Rabbénou 'Hananel explique que si les fautes d'une personne [sont si nombreuses/graves] qu'elles arrivent jusqu'au Trône Divin, que cette personne a souillé tout le chemin jusqu'au Trône Divin, et bien elle pourra encore faire téchouva et sa téchouva sera [toujours immédiatement] acceptée.

[nous ne devons pas écouter notre yétser ara qui nous laisse croire qu'il y a une limite à la téchouva (ex: la téchouva c'est génial, mais bon pour moi qui suis si mauvais, à quoi ça peut bien servir!).
Non, quoiqu'on ait pu faire, la téchouva fonctionne toujours! Et papa Hachem nous attend toujours les bras grands ouverts avec impatience et un amour infini.]

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-> "Tu reviendras jusqu’à Hachem, ton D." ("véchavta ad Hachem Eloké'ha")

Le rabbi Shmelke de Nikolsbourg explique qu'il faut faire téchouva : "ad" (jusqu'à), c'est-à-dire en ayant des objectifs pas trop grands, clairs et atteignables.
Il ne faut pas essayer de vouloir en faire trop, d'être au-delà de ce que nous pouvons supporter.
AMais plutôt à l'image d'une échelle posée au sol et allant au ciel (jusqu'à Hachem), nous devons avancer sur la durée dans notre téchouva échelon après échelon, car ce n'est qu'ainsi que pas à pas nous parvenons à nous améliorer jusqu'à atteindre Hachem ("ad Hachem Eloké'ha").

10 jours de téchouva – L’importance de la tsédaka

+ 10 jours de téchouva - L'importance de la tsédaka

-> Bien que nous soyons jugés sur toutes nos actions, nous devons se focaliser sur la tsédaka, car nous devons savoir que rien n'est aussi aimé par Hachem que la tsédaka.
[Mé'il Tsédaka]

[le mot "tsédaka" peut se décomposer en : tsédék hé (la justice d'Hachem - צדק ה).
Lorsque nous prenons exemple sur Hachem qui juge favorablement, qui donne sans raison (don gratuit par amour d'autrui), alors mesure pour mesure Hachem va se comporter ainsi avec nous.
Combien cela nous est indispensable de bénéficier de beaucoup de bonté Divine en cette période où toute notre année va être décidée dans ses moindres détails.]

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-> "C'est la justice, la justice seule que tu dois rechercher (tsédek tsédek tirdof - צֶדֶק צֶדֶק תִּרְדֹּף) afin que tu vives" (Choftim 16,20)

Rabbénou Efraïm explique que nous devons poursuivre la mitsva de la tsédaka, "afin que tu vives" = afin que le jugement nous soit déclaré pour la vie.

"Afin que tu vives et que tu prennes" (lémaan tikhyé véyarachta - וְיָרַשְׁתָּ).
Rabbénou Efraïm fait remarquer que les lettres du mot "véyarachta" (tu prennes - וְיָרַשְׁתָּ) forment : תשרי ו (Tichri vav).

La guématria du "vav" est de 6, en allusion aux 6 jours de Tichri pendant les 10 jours de téchouva où nous pouvons donner de la tsédaka.
En effet, nous ne pouvons pas le faire pendant les 2 jours de Roch Hachana, à Shabbath Shouva, et à Yom Kippour.
Cela nous laisse donc 6 jours pour donner de la tsédaka : "Afin que tu vives et que tu prennes".

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-> "La téchouva, la prière et la tsédaka annulent la rigueur du décret" [guémara Roch Hachana 16b]

-> "Dans ce monde, on peut apaiser Hachem avec des paroles, à savoir la prière, et Le soudoyer avec l'argent, par des actes de tsédaka.
[Maharcha - guémara Béra'hot 28b]

[cela ne sera plus possible dans le monde futur, après notre mort, comme l'affirme rabbi Yo'hanan ben Zakaï dans cette guémara (Roch Hachana 16b)]

Kippour – Un jour hors de ce monde

+ Kippour - Un jour hors de ce monde :

-> La guémara (Pessa'him 54a) dit : "7 choses ont été créées avant que le monde ne fût créé. Elles sont : la Torah, la Téchouva, le gan Eden, le guéhinam, le Trône de gloire, le Temple et le nom du Machia'h".

=> Ainsi la téchouva a été créée avant la Création, et lorsque nous faisons téchouva nous entrons dans une dimension qui est au-delà du temps (le temps étant une des choses que D. créa pendant les 1ers jours de la Création), au-delà de l'espace de ce monde.

[A Roch Hachana nous proclamons la Royauté de D., et Yom Kippour est le jour particulièrement dévoué à la téchouva, point culminant des jours depuis le début du mois d'Elloul.]
Ainsi, bien que Yom Kippour soit un des 365 jours de l'année, son essence est au-delà du temps et de l'espace, au-delà des limitations de ce monde.

-> "Aharon [le Cohen Gadol] ... ne peut entrer à tout moment dans le Saint des saints [mais uniquement le jour de Kippour]" (A'haré Mot 16,2)

Le Kli Yakar explique : Le Cohen Gadol ne peut pas entrer "à tout moment", qui est lié à une notion de temps. Cependant, il peut y entrer un jour qui est au-dessus du temps, c'est-à-dire à Kippour.
Le Kli Yakar écrit clairement : "Tous les jours de l'année sont une partie du temps, Yom Kippour est le seul jour qui est au-dessus du temps".

De façon intéressante, la guémara (Méguila 10b) rapporte à propos du Aron (objet central du Saint des saints du Temple) : "nous avons reçu la tradition de nos ancêtres que le Aron ne prenait aucune place."
Rachi commente : "Le Aron était au milieu du Saint des saints. La distance entre le Aron et les murs était de chaque côté de 10 amot. La taille entière du Kodech haKodachim était de 20 amot par 20 amot.
Nous voyons que le Aron ne prenait aucune place".

=> La particularité de Yom Kippour est que c'est le seul jour où le Cohen Gadol (représentant tout le peuple juif) pouvait entrer dans le Kodech haKodachim, qui est une réalité en dehors de l'espace (à l'image du Aron qui ne prenait pas de place).

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-> Le Bné Yissa'har (Tichri 8) écrit :
"Le traité qui discute des mitsvot de [Yom Kippour] n'est pas appelé Yom Kippour, mais plutôt d'une façon ambiguë : "Yoma" (le jour).
La guémara qui discute de Shabbath s'appelle "Shabbath", celle abordant les lois de Roch Hachana a pour nom : "Roch Hachana". De même, nous avons le traité Soucca (Souccot) et Pessa'him (Pessa'h).
Pourquoi la guémara parlant de Yom Kippour s'appelle : "Yoma"?

C'est parce que Yom Kippour vient d'un endroit caché [hors de ce monde], et il est ainsi approprié de le cacher.

C'est aussi pourquoi certains tsadikim ne disent pas facilement son nom : "Yom Kippour", mais plutôt d'une manière ambiguë : "Yom haKadoch" (le jour saint) ...
Nous cachons son nom pour témoigner que ce jour provient d'un monde caché qui est au-delà du temps."

=> Yom Kippour est un jour si élevé qu'on l'appelle d'une façon dissimulée, et non directement.

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-> Lorsque la Torah parle des Yom Tov, elle précise d'abord la date, et ensuite elle dit les mitsvot relatives à ce jour.
Par exemple, pour Roch Hachana : au 7e mois, le 1er jour du mois" (Pin'has 29,1), et ensuite elle détaille ses halakhot.

L'exception est pour Yom Kippour, où la Torah (A'haré Mot 16,1-28) écrit 28 versets discutant des sacrifices qui sont apportés à Yom Kippour, mais elle ne dit pas quand ces sacrifices (korbanot) doivent être apportés.
Et c'est seulement ensuite, que la Torah (A'haré Mot 16,29-30) écrit : "au 7e mois, le 10e jour, vous devez jeûner et ne pas travailler ...car en ce jour, vous serez expiés".

=> Cela témoigne d'une certaine dissimulation de la nature élevée de ce jour, au-delà des lois de la nature.

-> "Grand est le jour de Hachem, et extrêmement redoutable : qui pourra le supporter?" (Yoel 2,11)
Le midrach dit que ce verset fait référence à Yom Kippour, qui est un jour unique et saint.

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-> "Pendant toute l'année, le Satan, qui n'est autre que le yétser ara, réussit à emprisonner l'homme dans ses filets.
Il l'affaiblit et lui coupe les jambes en le faisant fauter.
Toutefois, lorsqu'arrive Yom Kippour et que Hachem asperge les juifs d'eaux pures et les lave de leurs fautes, Il délie par cela toutes les cordes du Satan et de son triste cortège, et sur le champ, chaque juif retourne chez Hachem avec amour et joie."
[rabbi Mordé'haï 'Haïm de Slonim]

=> Yom Kippour est tellement en dehors de ce monde, que c'est le seul jour où le Satan (yétser ara) n'est pas là, et nous sommes tous individuellement dans les bras de notre papa Hachem.

"Moché est venu avec Hochéa, fils de Noun, déclarer toutes les paroles de ce cantique au peuple" (Haazinou 32,44)

Après avoir prononcé le cantique de Haazinou, la Torah rapporte le verset ci-dessus, et nos commentateurs s'interrogent sur le fait qu'ici Yéhochoua est appelé Hochéa, contrairement aux autres endroits où la Torah le nomme par le nom que lui a donné Moché (cf. Chéla'h Lé'ha 13,16), à savoir Yéhochoua
=> Pourquoi cela?

-> Selon Rachi, la raison est :
Pour signaler que son esprit ne s’est pas enorgueilli et que, malgré la grandeur qui lui a été conférée (ce jour-là était le jour où allait se réaliser la transition du pouvoir de Moché à Yéhochoua), il est resté aussi humble que par le passé (au moment de son changement de nom, lorsque encore rien de particulier ne le distinguait des autres).

-> Seul les dirigeants savaient que Moché avait changé le nom de Hochéa : la Torah emploie donc ici le nom sous lequel la masse du peuple le connaissait.
[Ibn Ezra]

-> Moché avait donné ce nom à Yéhochoua pour l'honorer et l'élever, mais lorsque la Torah évoque sa présence à côté de son maître, elle évite de lui donner son titre.
[Ohr ha'Haïm]

-> Le nom que lui a donné Moché était une prière pour le protéger des explorateurs, mais à présent que toute cette génération s'est éteinte, il n'en a plus besoin.
[Kli Yakar]

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-> Le 'Hatam Sofer explique que Moché nomma son élève Yéhochoua, au lieu de Hochéa, avant d'envoyer les explorateurs en terre d'Israël. Par ce changement de nom, il pria pour qu'Hachem aide son disciple à ne pas se laisser influencer par le complot des explorateurs.

Ainsi par ce nom, Moché signifiait que Yéhochoua avait besoin d'une aide Divine particulière pour rester dans le droit chemin, c'est-à-dire qu'il ne pourrait pas rester un tsadik de lui-même, par ses propres forces.
Or, quand en ce jour, Yéhochoua s'éleva et devint le chef d'Israël à la place de Moché, cette élévation lui permit de se remplir de nouvelles forces. A présent, il pourra rester un homme droit et tsadik par ses propres moyens, sans avoir encore besoin de compter sur une aide Divine particulière, lui provenant de la prière de Moché qui l'appela ''Yéhochoua''.

C'est pourquoi, à présent, la Torah le nomme ''Hochéa'', son nom d'origine, qu'il portait avant que Moché ne lui change son nom en Yéhochoua pour exprimer la prière qu'il formula pour qu'Hachem lui vienne en aide.
En effet, à présent qu'il s'est élevé au rang de chef d'Israël, il détient désormais les forces personnelles pour servir Hachem de lui-même, sans avoir besoin de compter sur une aide supplémentaire

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-> Le 'Hanoukat haTorah rapporte le midrach qui dit que quand Hachem changea le nom de Saraï en Sarah, la lettre Youd qui se trouvait à la fin du nom de Saraï, se présenta devant Hachem pour se plaindre du fait qu'elle a été retirée de son nom.
Alors Hachem la consola en lui disant que viendra le jour où elle retrouvera une place d'honneur. Et en effet, quand Moché changea le nom de son disciple de Hochéa en Yéhochoua, il lui ajouta la lettre Youd au début de son nom.
Il s'agissait justement de la lettre Youd de Saraï, qui lui a été ôtée, et qui venait à présent d'être ajoutée à Yéhochoua.
Ainsi, la promesse qui lui a été faite venait de se réaliser.

Or, notre matriarche reçut le nom de Sarah (à la place de Saraï) quand elle avait 89 ans. Et elle vécut 127 ans.
Ainsi, la lettre Youd fut enlevée de son nom et resta en suspends pendant une période de 38 ans.
Cette lettre devait donc rattraper ce temps en étant ajoutée au nom de Yéhochoua, pendant ce même nombre d'années.
Or, Moché ajouta la lettre Youd au nom de son disciple pour le nommer Yéhochoua, avant d'envoyer les explorateurs, la 2e année après la sortie d'Egypte.

=> Désormais, la 40e année après la sortie d'Egypte, 38 ans après l'ajout de la lettre Youd à Yéhochoua se sont achevés.
A présent que cette lettre Youd a fini de recevoir son entière compensation, Yéhochoua dût restituer cette lettre et il fut rappelé de nouveau par son nom d'origine Hochéa.

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-> Le Maharcha rapporte l'enseignement de nos Sages qui dit qu'une fois entré en terre sainte, Yéhochoua aurait dû prier pour supprimer le penchant pour l'idolâtrie. S'il avait prononcé cette prière, ce penchant aurait disparu et le peuple aurait cessé de s'adonner à l'idolâtrie.
Même si Moché ne pouvait pas faire une telle prière, car il ne bénéficiait pas du mérite de la terre sainte, où il n'était pas entré, malgré tout, Yéhochoua, qui bénéficiait du mérite de la terre sainte, aurait pu prier pour supprimer le penchant à l'idolâtrie, et il aurait réussi à le faire.
=> Puisqu'il ne prononça pas cette prière, il fut puni et la Torah lui ôta la lettre Youd de son nom pour l'appeler seulement Hochéa.

Le Pné David ajoute que c'est la lettre Youd de son nom qui lui fut ôtée, car c'est cette lettre qui lui a été ajoutée par Moché pour qu'il ne médise pas de la terre sainte, symbolise donc justement le mérite de la terre d'Israël.
Puisqu'il ne profita pas de ce mérite pour prier pour supprimer le penchant à l'idolâtrie, c'est pourquoi il perdit cette lettre.
Cette punition lui fut donnée lors du récit du cantique de Haazinou, car ce poème évoque les punitions qui s'abattront sur les juifs s'ils s'adonnent à l'idolâtrie.
Ainsi, Yéhochoua en est un peu responsable. Il aurait pu éviter cela s'il avait prié pour supprimer ce penchant.

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-> "Moché appela Hochea bin Noun Yéhochoua" (Chéla Lé'ha 13,16)

Pour dire : que Hachem te sauve (yéhochiakha) de l’emprise des explorateurs.

Quand Yéhochoua a été envoyé pour explorer le pays, il avait déjà dépassé la moitié de sa vie, or nos Sages (guémara Yoma 38b) ont dit : "si la moitié de la vie de quelqu’un est passée sans qu’il ait fauté, il ne fautera plus".
Par conséquent, pourquoi Moché a-t-il eu besoin de prier pour que Yéhochoua soit sauvé de l’emprise des explorateurs et ne pèche pas avec eux, puisque la moitié de sa vie étant passée sans faute, il lui était promis de ne pas fauter à l’avenir?

Le livre "Gan Ravé" répond à cela en fonction de ce que dit la guémara (Taanit 3a): les gens qui meurent avant leur temps, dans le Ciel on donne les années qui leur restaient à un talmid ‘hakham qui est pauvre et se montre compatissant.
Quand Moché a vu la modestie de Yéhochoua, il a craint que la moitié de sa vie ne soit pas encore passée, car il était possible qu’on lui ajoute du Ciel encore de longues années, provenant de ceux qui étaient morts avant leur temps.
C’est pourquoi il a dû lui ajouter la lettre youd et prier pour qu’il soit sauvé de l’emprise des explorateurs.

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-> b'h, voir le 1°/ de : https://todahm.com/2020/07/20/questions-reponses-paracha-chelah-leha

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-> "La seule exception sera Kalev, fils de Yéfouné. Puisqu'il a suivi D. de tout son cœur, non seulement il la verra mais Je lui donnerai, à lui et à ses descendants, le sol qu'il a foulé" (Dévarim 1,36)

-> Le Méam Loez écrit :
Il s'agit de la bonne région située autour de 'Hevron, comme il est écrit : "Ils montèrent vers le Néguev et arrivèrent à 'Hévron" (Bamidbar 13,22).
Hachem a employé ici une double expression : "il la verra et Je lui donnerai ... le sol". Si la terre lui était donnée, n'est-il pas évident qu'il la verrait?
Cela nous enseigne que Kalev possédait 2 mérites : celui de voir le pays de ses propres yeux, et celui d'y recevoir une part et d'avoir des enfants qui en hériteraient. Yéhochoua, par contre, n'a pas eu d'enfants.

La Torah nous donne la raison de la récompense de Kalev : "parce qu'il a suivi D. de tout son cœur".
Inquiet du complot des explorateurs, Kalev a prié sur la tombe des Patriarches de ne pas s'y laisser entraîner. Il a donc mérité d'avoir des enfants qui hériteraient de sa part. Il n'en a pas été ainsi de Yéhochoua, car Moché avait prié pour lui : "Que D. te sauve du plan des explorateurs".
Yéhochoua a donc mérité d'entrer en terre sainte mais n'a pas transmis son patrimoine à ses enfants.

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-> Le Méam Loez (Dévarim 1,37) enseigne :
Moché a commis une faute : comme il l'avait fait pour Yéhochoua, il aurait dû prier que les explorateurs ne diffament pas la terre sainte. Hachem se montre exigeant envers les tsadikim.
Pourtant, il n'a pas voulu châtier Moché de n'avoir pas prié pour ne pas qu'on le soupçonne d'avoir participé au complot des explorateurs.
Hachem a donc attendu que Moché qualité les Bné Israël [au moment de l'épisode où il a frappé le rocher] de : "rebelles" ('Houkat 20,10).
A ce moment-là, Moché fut puni pour la faute des explorateurs ; l'entrée en terre sainte lui a été interdite.

"Grande est la téchouva car elle rapproche l'homme de la Présence Divine, comme il est dit : "Reviens Israël jusqu'à Hachem ton D." ...

La téchouva rapproche ceux qui sont éloignés.
Hier, il était haï par Hachem, pris en horreur, repoussé et abominable.
Aujourd'hui, il est aimé, agréable à Ses yeux, proche de Lui et l'objet de Son affection."
[Rambam - Halakhot Téchouva 7,6]

-> "Je prends à témoin les Cieux et la terre que Hachem attend et espère dans les juifs plus encore qu'un père attend son fils ou la femme son mari."
[Tana déBé Eliyahou chap.31]

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-> Le Mabit (Beit Elokim 6) écrit : les fautes de celui qui se repent entièrement sont effacées, et même s'il trébuche après à nouveau, cela lui sera imputé comme la 1ere fois qu'il faute, car toutes les dettes sont annulées par le repentir.

-> Rabbi Tsadok haCohen dit : "Le repentir est en mesure de déraciner complètement la faute rétroactivement.
Cependant, cette force n'a été donnée qu'aux juifs.

Il demeure toutefois que même un non-juif peut annuler le châtiment qui pèse sur lui lorsqu'il corrige sa conduite (à l'image des habitants de Ninvé, ville non-juive, au temps du prophète Yona, qui réussirent à annuler le décret de destruction qui pesait sur leur ville grâce à leur repentir)."

Si un des plus grands tsadikim de tous les temps venait dans notre synagogue pour Yom Kippour, n'est-ce pas que tout le monde prierait avec ferveur (kavana), et ferait une téchouva sincère?

A Yom Kippour, Hachem Lui-même vient dans notre synagogue [et Il a un plaisir énorme à nous écouter].
Ne devons-nous pas prier comme il le faut?

[rav Elimélé'h Biderman (Kippour)]

"Recherchez Hachem lorsqu'Il est présent" (Yéchayahou 55,6)

-> Rachi explique : "Lorsqu'Il est présent, [cela signifie] tant que Hachem vous dit : recherchez-Moi!"

-> Nos Sages (guémara Roch Hachana 18a) nous révèlent qu'il est question ici des 10 jours de téchouva entre Roch Hachana et Yom Kippour, pendant lesquels Hachem nous lance un appel plein d'affection en criant : "Revenez à Moi!".
Il tend Sa main aux fauteurs et les aide à se repentir.

-> Le midrach (Tan'houma Haazinou 4) rapporte qu'Hachem dit à Ses enfants : "Si vous vous repentez d'un cœur sincère devant Moi, Je vous accepterai, Je vous jugerai favorablement car les portes du Ciel sont ouvertes, et J'entendrai vos prières car "Je vous observe par la lucarne" (Chir haChirim 2,9), jusqu'à ce que Je scelle Mon décret à Yom Kippour".

Le midrach conclut que c'est à ce propos qu'il est dit : "Recherchez Hachem lorsqu'Il est présent", et ce sont les 10 jours de téchouva où Hachem est [très] présent parmi nous.

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,14) enseigne :
"Lors des 10 jours de téchouva ... c'est un temps propice où la prière est entendue, comme il est dit : "Au temps propice Je t'ai répondu et au temps de la délivrance Je te suis venu en aide" (Yéchayahou 49,8)."

"Hachem créa les jours, et un est le jour d'Hachem" (yamim youtsarou, vélo é'had bahem - Téhilim 139,16)

-> "Ce verset fait référence à Yom Kippour.
Hachem a une joie immense de donner ce jour à la nation juive, qu'Il adore."
[Tana débé Eliyahou - chap.1]

-> "Lorsque Hachem pardonne les fautes des juifs ... Il est extrêmement joyeux ...
Hachem dit : "Je me réjouis immensément car Je pardonne les fautes des juifs.
[rabbi Sim'ha Bounim de Peshischa]

On doit tous avoir la émouna et le bita'hon, sans absolument le moindre doute ... que Hachem va nous pardonner immédiatement après que nous lui ayons demandé pardon ...

Chaque jour dans la Amida, nous demandons à Hachem de nous pardonner, puisque nous disons : "séla'h lanou" (pardonne-nous!), et tout de suite après nous disons : "barou'h ata Hachem 'hanoun amarbé lisloa'h" (bénis sois-Tu Hachem de nous pardonner).
Lorsque nous avons le moindre doute, nous ne devons pas faire une bénédiction, de peur de dire [le nom Divin] en vain.
Dans ce cas, comment peut-on bénir Hachem de nous pardonner? En effet, peut-être que Hachem ne va pas accepter notre téchouva? Peut-être qu'Il ne va pas nous pardonner?

[La réponse est que si nous disons quotidiennement cette bénédiction c'est que] nous sommes absolument certains ... que Hachem nous pardonne [dès que nous lui demandons pardon].

La bénédiction suivante [de la amida est :] "barou'h ata Hachem goél Israël" (bénis sois-Tu Hachem qui délivre Israël) = si nous ne fautons plus de nouveau, alors immédiatement Hachem va nous délivrer.
[En effet : "Grande est la téchouva car elle amène la guéoula" - guémara Yoma 86a]

[Baal haTanya - Iguéret haTéchouva 11]

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-> Une personne qui a fait téchouva devra être convaincue que ses fautes lui ont été pardonnées et qu'il est même considéré comme s'il n'avait jamais fauté de sa vie.
Il devra vraiment croire en cela, qu'Hachem lui a accordé un pardon total. Et il ne devra jamais se dire que peut-être ses fautes n'ont pas réellement été pardonnées. Il devra être rassuré par rapport à cela.
[Séfer Maharil]

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-> Le Noam Elimélé'h écrit :
"La Torah nous enseigne de réciter le vidouï (confession de nos fautes) ... avec une confiance dans la miséricorde de Hachem, en étant persuadé que D. aura de la compassion pour nous et qu'Il pardonnera nos fautes.

On ne doit pas dire le vidouï avec du désespoir, puisque cela amène sur nous de la Rigueur Divine (dinim).
Mais plutôt, nous devons dire le vidouï avec un bita'hon total, en ayant confiance en Hachem qui va nous pardonner.
Comme il est écrit : "Lorsqu'on admet nos fautes et qu'on les quitte, [alors] Hachem va avoir de la miséricorde pour nous" (oumodé véozév yérou'ham - Michlé 28,13)"."