Celui qui se relâche, voir délaisse la mitsva de téchouva pendant ces 10 jours de téchouva (entre Roch Hachana et Kippour), n'a pas de part dans le D. d'Israël, car il se détourne d'Hachem qui lui tend les bras pendant cette période (plus qu'à aucun autre moment).
[Méïri]
Etude de la Torah & être marié
+ Etude de la Torah & être marié :
-> La guémara (Yébamot 62b), qui énumère tous les avantages du mariage, dit qu'une personne qui n'a pas de femme n'a pas de Torah.
=> Cela semble tellement étrange. La plupart des gens penseraient le contraire. Avant de se marier, ils pouvaient apprendre la Torah sans interruption. Une fois mariés, on doit penser à d'autres personnes, on a davantage de préoccupations ...
-> Le rav Yéhouda Tsadka (Kol Yéhouda 260) écrit que l'étude de la Torah est peut-être plus important avant le mariage, en termes de quantité. Cependant, nous ne pouvons pas comparer la qualité.
La Torah qu'on étudie après son mariage est une Torah de sainteté (kédoucha) et de pureté (tahara).
-> Le Maharcha (Yébamot 62b) explique cette idée différemment. L'étude de la Torah affaiblit une personne, et sans femme, elle ne serait pas capable de s'occuper pleinement d'elle-même (ex: combien de forces un sourire, un mot, ... peut donner!). [de plus, seul nous ne sommes que la moitié de nous-même]
Sans être marié, nous ne pourrons jamais atteindre notre potentiel maximum en matière de Torah.
-> Rabbénou Bé'hayé (Introduction à la paracha Vézot haBéra'ha) écrit que lorsque le roi Shlomo a écrit le chant Eichét 'Hayil (Michlé 31), il a écrit chaque verset pour qu'il corresponde à chaque lettre de l'alef-beit, nous enseignant ainsi qu'une épouse de grande qualité permet à une personne de réussir dans son étude de la Torah.
-> Ainsi, ne commettons pas la grave erreur de penser que le mariage ralentit ou entrave notre croissance dans la Torah, car ce n'est qu'avec un mariage de qualité qu'un homme peut atteindre ses objectifs de croissance dans la Torah. Se marier joue un rôle majeur dans notre plénitude dans l'étude de la Torah.
Il va sans dire qu'il n'en est ainsi que si l'harmonie règne au sein du foyer. La guémara (Sotah 17) écrit que la Chékhina réside avec un mari et une femme qui sont méritants.
Quant à ceux qui ne méritent pas la Chékhina, le feu les consumera.
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Le rav Malkiel Kotler (roch yéchiva de Lakewood) pose la question suivante : la guémara (Soucca 5a) affirme que la Chékhina ne réside pas à moins de 10 téfa'him du monde (soit environ 80-100 cm). Comment se fait-il alors que la Chékhina réside avec eux s'ils vivent à moins de dix téfa'him du sol (ex: en étant allongés, assis)?
La réponse du rav Malkiel est qu'il faut que le couple soit surélevé de dix téfa'him par rapport au sol, et que c'est ainsi que la Ché'hina peut résider constamment avec eux.
=> Quelle idée extraordinaire! Un couple qui s'est marié correctement vit au-dessus de ce monde, dans un autre domaine. [on est comme flottant dans les airs à une hauteur d'environ 1 mètre, et Hachem nous entourant d'amour et de bénédictions. ]
Nous devons réaliser qu'un mariage correct est le seul moyen de grandir dans notre Torah. Une partie de nos efforts dans la Torah consiste à travailler sur notre shalom bayit.
[ce divré Torah du rav Kotler nous montre à quel point être marié nous change de dimension, amène sur nous par le mérite du shalom avec notre conjoint tellement de belles choses matérielles et spirituelles. ]
[traduction d'un divré Torah du rabbi Mordé'haï Sultan]
Le signe/constellation du mois d’Elloul : la Vierge (bétoula)
+ Le signe/constellation du mois d'Elloul : la Vierge (bétoula) : [selon le Sfat Emet]
-> Selon l'ancienne tradition juive, les 12 constellations célestes correspondent aux 12 mois de l'année.
Plus précisément, le mois d'Elloul est représenté par la constellation (mazal) qui ressemble à une vierge (bétoula).
Le lien entre le concept d'une vierge et Elloul renvoie au fait que quelle que soit la distance parcourue par un juif [en s'éloignant d'Hachem, quelques soient la gravité des fautes qu'on a pu faire], il reste [toujours en chaque] une étincelle de bonté pure et intacte qui n'est pas affectée par les valeurs étrangères du monde non-juif.
Cette étincelle, le "pintele yid" (l'âme juive, partie d'Hachem), s'éveille à chaque mois d'Elloul et pousse et inspire l'individu à se repentir.
La "bétoula", une jeune femme vierge qui ne s'est liée à personne, est le symbole parfait pour dépeindre cette pureté inhérente qui réside dans chaque âme juive.
[Sfat Emet - Elloul 5647]
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-> En utilisant la métaphore de l'amour pour décrire la relation d'Israël avec Hachem, le roi Shlomo fait allusion à l'étincelle intérieure latente en chaque juif (nékouda apénimit) qui n'a jamais perdu le contact avec son Créateur.
Quel que soit le degré d'éloignement d'un juif, quelque chose au plus profond de son âme n'a jamais cessé d'aimer Hachem.
Chaque Elloul, cet amour profond émerge, inspirant le juif à se repentir.
De même, Hachem a toujours éprouvé un attachement particulier pour Israël védodi li - "et mon Bien-aimé est pour moi"), sentiments qui reviennent au premier plan à chaque Elloul.
Concrètement, notre "Bien-Aimé", Hachem, réaffirme Son alliance avec nous en chaque mois d'Elloul en s'engageant à être guidé par les 13 Attributs de la miséricorde. Comme l'écrit le liturgiste : "Tu nous as appris à réciter les 13 [Attributs de la miséricorde], alors souviens-toi pour nous aujourd'hui de l'alliance de ces 13 [attributs]" (El oréta lanou lomar chéloch ésré zé'hor lanou ayom bérit chéloch ésré).
[Sfat Emet - Elloul 5647]
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-> Le lien entre la "bétoula" et Elloul peut être poussé encore plus loin si nous percevons une jeune femme célibataire comme un symbole de pureté et de liberté, une femme qui n'est pas liée par des liens de mariage.
Cette liberté est une condition préalable essentielle à l'un des thèmes centraux de Roch Hachana : le couronnement d'Hachem (malkhout). Comme l'affirme le Zohar (Béhar 108a), une personne liée et attirée par les tentations du mauvais penchant (yétser ara) est incapable de proclamer la souveraineté d'Hachem.
En nous libérant du mal, tout comme une vierge n'est liée à aucun homme, nous serons libres d'accepter la Royauté d'Hachem à Roch Hachana.
[Sfat Emet]
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-> Le Ramban (dans Shaar haGuémoul) écrit que le mazal du mois Elloul est la bétoula, pour nous enseigner l'effusion d'amour qu'Hachem a pour nous, comme l'amour d'un marié pour sa nouvelle épouse.
Hachem nous a donné ce mois de miséricorde pour nous préparer et nous rapprocher de Lui, ce qui l'amènera à nous aimer encore plus. Il nous incombe en ce moment d'utiliser ce don et de profiter de ce mois de miséricorde destiné à la croissance.
L'une des meilleures façons de s'améliorer est d'accepter quelque chose de nouveau pour nous-mêmes et de nous engager à le faire le mieux possible.
Le fait de savoir qu'en faisant cela, nous apporterons de la satisfaction à Hachem devrait nous motiver à commencer le plus tôt possible.
[rav David Ashear]
"Une personne qui fautera et entendra la voix d'un serment" (Vayikra 5,1)
-> Le terme "Ala" (אלה), qui signifie ici : "serment", peut aussi avoir dans la Torah le sens de "malédiction".
Ce verset vient alors faire allusion que si quelqu'un entend une malédiction ou une insulte à son encontre, il doit savoir que cela est dû au fait qu'il a commis une faute qui lui a causé cela.
C'est parce qu'"il fautera", qu'"il entendra" l'insulte. Ainsi, au lieu de s'énerver ou encore de se déprimer
suite à cette insulte, il devrait plutôt réfléchir à ses actions et corriger ce qui doit l'être.
[Beit Its'hak]
Dans ce monde, on peut apaiser Hachem avec des paroles, à savoir la prière, et Le soudoyer avec l'argent, par des actes de tsédaka.
[Maharcha - guémara Béra'hot 28b]
[cela ne sera plus possible dans le monde futur, après notre mort, comme l'affirme rabbi Yo'hanan ben Zakaï dans la guémara (Roch Hachana 16b), où il y est également écrit : "La téchouva, la prière et la tsédaka annulent la rigueur du décret".]
"Il (Nimrod) était un courageux chasseur devant Hachem" (Noa'h 10,9)
Le Ibn Ezra dit que Nimrod chassait pour apporter des sacrifices devant Hachem.
=> Puisque selon la tradition, Nimrod était un racha, comment l'explication du Ibn Ezra peut-elle se comprendre?
En réalité, même les sacrifices que Nimrod offrait étaient une expression de sa perversité. En effet, Nimrod savait que dans le futur, des hommes Justes (tsadikim) allaient apporter des offrandes à Hachem. Ainsi, il voulait diminuer et affaiblir leur mérite en apportant lui aussi des sacrifices. Car ainsi, on pourra dire : Qu'y a-t-il de si extraordinaire d'apporter des sacrifices à Hachem? Même Nimrod en apportait lui aussi!
Son but était ainsi d'atténuer la valeur des sacrifices que les tsadikim offriront plus tard.
['Hidouché haRim]
-> "Noa'h fut homme Juste et intègre (tsadik tamim) dans ses générations" (1er verset de la paracha - Noa'h 6,9)
-> "Hachem dit à Noa'h : "J'ai vu que tu es Juste (tsadik) devant Moi dans cette génération" (Noa'h 7,1)
=> Pourquoi la qualité d'intègre n'est-elle plus mentionnée dans ce verset?
-> Rachi explique que quand on veut dire des louanges sur une personne, il convient de dire toutes ses louanges en son absence, mais en sa présence, on se contentera de n'en dire qu'une partie, pour ne pas risquer d'éveiller son orgueil ni de risquer de le gêner.
Le Na'halat Yaakov ajoute que dire toutes les vertus d'un homme devant lui risque aussi de s'apparenter à de la flatterie.
Ainsi, quand la Torah décrit Noa'h en tant que narration, sans s'adresser à lui, elle le qualifie d'homme Juste et intègre. Elle mentionne ainsi toutes ses louanges. Mais quand Hachem lui parle directement, Il mentionne devant lui qu'une partie de ses qualités, le fait qu'il soit Juste, mais pas le fait qu'il soit intègre.
-> Le rav Its'hak Kara fait remarquer que Noa'h a connu 2 générations : celle du déluge et celle de la tour de Bavél.
La génération du déluge était dépravée au niveau des moeurs. Noa'h, qui a su se séparer de leurs comportements et rester pur, mérite d'être qualifié de Juste (Tsadik), titre que l'on donne à celui qui résiste aux tentations de débauche, à l'image de Yossef haTsadik (le Juste).
En revanche, la génération de la tour de Bavél s'est révoltée contre Hachem. Leur faute touchait plutôt la foi. Et Noa'h a su, là-aussi, se montrer "intègre", entier dans sa foi.
=> Ainsi, au début de la paracha, Noa'h est décrit comme "un homme Juste et intègres dans ses générations" = Ces 2 qualités correspondent aux 2 générations qu'il a connues.
Mais, quand Hachem parle à Noa'h, avant d'envoyer le déluge, Il lui dit : "J'ai vu que tu es Juste devant Moi dans cette génération", celle du déluge. Et par rapport à cette génération, il était Juste (et non intègre, qui évoquait la génération de la tour de Bavél).
-> Le 'Hatam Sofer rapporte que le terme "intègre" évoque l'humilité, selon l'adage de nos Sages : "Celui qui est
orgueilleux porte un défaut". Inversement, celui qui est humble ne porte donc pas de défaut et est intègre.
Au départ Noa'h n'osait pas s'approcher des gens de sa génération. Il préférait s'éloigner d'eux, de peur d'en être influencé. Cette certaine modestie lui a valu le titre de "intègre".
Mais ensuite, avant d'envoyer le Déluge, Hachem lui enjoignit de construire une arche. Le but était d'éveiller l'étonnement de sa génération, de sorte qu'il puisse leur expliquer qu'Hachem va détruire le monde s'ils ne se repentent pas. Ainsi, Noa'h devait s'armer de courage pour parler aux réchaïm et tenter de les rapprocher du repentir. Dès lors, cette "intégrité", qui exprimait une certaine forme de modestie, ne lui correspondait plus.
Ainsi, Hachem ne le qualifiait donc plus que de Juste et non d'intègre. Mais cela n'était pas un manque pour lui, car quand la modestie empêche de rapprocher le monde de la Torah, elle n'est pas bien placée.
C'était donc une qualité pour Noa'h de pouvoir à présent se confronter à sa génération pour les réprimander. Dans ce contexte, on ne doit pas rechercher la modestie mais le courage.
-> Le Oznaïm laTorah explique que Noa'h était certes de par lui-même Juste et intègre. Il avait ces 2 qualités. Mais, quand Hachem lui dit : "J'ai vu que tu es Juste devant Moi", Il veut montrer le décalage entre lui et sa génération. En effet, pour mériter d'être sauvé du Déluge, il aurait fallu que sa génération se corrige et devienne Juste. Cela aurait suffi pour les sauver. Hachem n'attendait pas d'eux qu'ils soient en plus intègre, qualité de piété plus grande que Juste.
Ainsi, Hachem veut ici lui dire que si lui sera sauvé, c'est du moins parce que "J'ai vu que tu es Juste". Et puisqu'il était le seul à avoir cette qualité, il sera (avec sa famille) le seul à être sauvé. Mais parmi les autres personnes de sa génération, personne d'autre n'a réussi à être Juste. Ils seront donc anéantis. Car Hachem attendait uniquement qu'ils soient Justes, et n'exigeait pas d'eux qu'ils soient en plus intègre.
Et même en cela, ils ont échoués. Seul Noa'h a réussi à être Juste, qualité suffisante pour être sauvé. Néanmoins, quant à lui, Noa'h a encore plus réussi dans sa tâche et il a atteint un niveau supérieur que celui qu'il devait atteindre pour être sauvé. Car en plus d'être Juste, il était aussi intègre.
Nos Sages disent que chacun doit se dire : "Le monde a été créé pour moi". Mais cela n'est-ce pas orgueilleux?
En réalité c'est plutôt un message d'espoir, car quand un homme a fauté et s'est rabaissé, et que son mauvais penchant lui fait croire qu'il ne sert plus à rien, alors il se renforcera en disant qu'Hachem a tout créé pour lui. Et ce n'est bien sûr pas inutilement qu'Hachem a tout créé pour lui.
[Yichma'h Israël]
Revenez vers moi, même la veille de Roch Hachana
+ Revenez vers moi, même la veille de Roch Hachana :
-> La guémara (Roch Hachana 2b) dit que si un roi est couronné la veille de Roch Hachana, ce jour est considéré comme sa 1ere année, et Roch Hachana est le début de sa 2e année de règne.
La guémara appelle cela : "yom é'had bachana 'hachouv chana" (un jour dans l'année est compté comme une année).
Ainsi, même s'il devient roi la veille de Roch Hachana, même quelques secondes avant la fin de la journée, cela correspond à sa 1ere année, et Roch Hachana est le début de sa 2e année.
-> En se basant sur ce principe, le 'Hidouché haRim enseigne que si nous prenons sur nous-même le joug Divin, même la veille de Roch Hachana (même dans les derniers instants), alors Hachem considère cela comme si nous avions porté le joug Divin pendant l'année toute entière.
Cela signifie que même si quelqu'un n'agit pas comme il le faut pendant toute l'année, tout peut être rectifié, réparé jusque dans les derniers instants de l'année.
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-> Le Arizal dit que toutes les prières de l'année qui n'ont pas réussi à s'élever, peuvent monter au Ciel grâce à min'ha de la veille de Roch Hachana.
"Vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem votre D." (Nitsavim 30,9)
-> Le Sfat Emet explique que Moché disait au peuple juif : "vous vous tenez devant Hachem, et moi je ne peux pas m'y tenir, car vous êtes tous des baalé téchouva, et : "Les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir là où se tiennent les repentis (baalé téchouva)" (guémara Béra’hot 34b).
=> lorsque quelqu'un fait téchouva, il atteint des niveaux supérieurs aux plus grands tsadikim.
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-> Nos Sages (guémara Roch Hachana 16b) enseignent qu’à Roch Hachana 3 livres sont ouverts : celui des tsadikim, celui des réchaïm, et celui des personnes moyennes (bénonim).
Le Likouté Maharil demande : pourquoi doit-il exister spécialement un livre pour les bénonim?
S'ils font téchouva, alors ils doivent être inscrits dans le livre des tsadikim, et s'ils ne font pas téchouva, alors ils doivent être inscrits dans le libre des réchaïm.
=> Pourquoi doivent-ils avoir leur propre livre?
Le Likouté Maharil répond que si les bénonim se repentent, ils deviennent plus importants que les tsadikim, et c'est pour cela qu'ils sont écrits séparément.
Ils sont inscrits dans le livre des bénonim en tant que baalé téchouva, ce qui est un plus grand honneur que d'être inscrits dans le livre des tsadikim.
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-> Le Toldot Yaakov Yossef explique que notre inscription dans le livre des tsadikim ou des réchaïm n'est pas basée sur le passé, mais plutôt sur nos plans actuels pour l'année à venir.
Quoiqu'on a pu faire de notre année passée, si à Roch Hachana nous exprimons à Hachem un sincère ambition de tendre autant que possible vers le tsadik qui est en nous, alors nous serons inscrit dans le livre des tsadikim.
=> Nous ne devons pas avoir de complexes, car le Jugement n'est pas sur ce que l'on a été, mais plutôt sur ce que nous voulons être.
Ainsi, plus nous développons notre envie de grandir Hachem par nos belles actions pendant l'année à venir, plus Hachem les comptant pour déjà parfaitement réalisées, nous considérera à Roch Hachana comme un incroyable tsadik.
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-> Le mot "ouv'hen" (ובכן) est répété à plusieurs reprises dans la Amida de Roch Hachana et de Kippour.
Le Aboudraham écrit que ce mot provient du verset : "et ainsi je me présenterai au roi" (ouv'hen avo el amélé'h - Esther 4,16).
Le rabbi Yéhochoua de Belz dit que la leçon principale provient de la suite de ce verset : "et ainsi je me présenterai au roi, de façon non convenable (acher lo kadat)".
A Roch Hachana et à Kippour, nous disons "ouv'hen" (ובכן) pour signifier : "Je vais me présenter au Roi bien que je ne le mérite pas" en raison de mes nombreuses fautes, car à Roch Hachana et à Yom Kippour Hachem prend dans "Ses bras" tous ceux qui font téchouva.
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-> Dans le moussaf de Roch Hachana, nous disons : "ki ata choméa (שומע) kol Shofar oumaazin (מאזין) troua vé'en domé la'h" (car Tu entends le son du Shofar et Tu écoutes le téroua, et il n'y a rien pas comme toi).
=> On remarque l'utilisation de 2 mots pour une même notion. Pourquoi cela?
Le Pri Mégadim (592,1) écrit : "maazin" est le fait d'écouter de près, tandis que "choméa" est le fait d'écouter de loin.
Le "kol Shofar" (son du Shofar), est un son régulier de tékiya, et il représente les tsadikim parfaits qui ne tombent pas. [tout est constamment parfait chez eux!]
La téroua qui est un son agité, représente les personnes qui luttent contre leur yétser ara.
Parfois ils agissent bien, et parfois mal.
Hachem est proche de ceux qui combattent. C'est pourquoi, pour la téroua, s'appliquant aux gens qui ont des hauts et des bas, il est employé : Hachem les écoute de près (maazin téroua).
Cependant, en comparaison d'eux, Hachem écoute les tsadikim de loin (choméa kol Shofar).
En effet : "Les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir où se tiennent les repentis (baalé téchouva)" (guémara Béra’hot 34b).
Cette bénédiction du moussaf de Roch Hachana se termine par : vé'en domé la'h" (il n'y a rien comme Toi).
En effet, personne n'est comparable à Hachem qui désire les personnes imparfaites.
Un roi humain qui veut nommer un ministre va rechercher la personne qui sera la plus adaptée pour cette tâche.
Hachem est Unique, puisqu'il a plaisir des juifs imparfaits qui Le servent.
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-> Hachem se réjouit [énormément] lorsque nous nous renforçons pour faire Sa volonté.
[Yessod véChorech haAvoda]
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=> Pourquoi la paracha de Nitsavim est-elle lue habituellement le Shabbath qui précède Roch Hachana?
-> La guémara [Méguila 31b] enseigne : "Ezra a instauré que les juifs lisent les malédictions du Torat Cohanim (de la paracha de Bé’houkotaï) avant Atséret (Shavouot), et celles du Michné Torah (de la paracha de Ki Tavo) avant Roch Hachana. Pourquoi? ... Afin que l’année se termine avec ses malédictions (ceci expliquant pourquoi nos Sages n’ont pas plutôt instauré de lire la paracha de Béréchit le premier Shabbath de l’année – voir Maharcha)" [et "que l’année commence avec ses bénédictions" – Prière du premier soir de Roch Hachana].
(A noter que la lecture des malédictions de Ki Tavo, avant Roch Hachana, réveillent les juifs à la téchouva, opérant ainsi une purification de leur âme, réceptacle de la Présence Divine, nécessaire pour recevoir la lumière de la nouvelle année, source de la vitalité de tous les jours – Likouté Si’hot).
Tossefot précise que l’on insère la paracha de Nitsavim entre Ki Tavo et Roch Hachana (au même titre que l’on insère la paracha de Bamidbar entre Bé’houkotaï et Chavouot), afin de ne pas trop rapprocher les malédictions du "jour du jugement", car dans un tel cas, on "ouvrirait la bouche" au Satan pour qu’il nous accuse [voir Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm 428,4].
-> Les malédictions de "Ki Tavo" se réfèrent aux "châtiments" de l’exil du Second Temple (tandis que celles de "Bé’houkotaï" correspondent aux «châtiments» de l’Exil du Premier Temple - Ramban).
En ce sens, elles doivent être lues avant Roch Hachana (moment propice à la Délivrance finale annoncée au Son du Chofar), car les Juifs seront délivrés par l’intermédiaire de la Téchouva, comme indiqué dans la paracha de Nitsavim : "Et tu retourneras" (VéChavta - ושְַׁבתְ) vers Hachem, ton D., ... Hachem, ton D., te prenant en pitié (VéChav - ושְָׁב), mettra un terme à ton exil" (Dévarim 30,2-3) [Maharcha].