Aux délices de la Torah

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"[Moché] prit le veau qu'ils avaient fait, le brûla au feu et le pulvérisa très fin. Il répandit [la poudre] sur la surface de l'eau et la fit boire aux juifs" (Ki Tissa 32,20)

-> Lorsque Moché brisa les Lou'hot, les océans quittèrent leur lit et menacèrent d'envahir le monde.
Moché se dressa et dit à la mer : "Viens-tu détruire l'univers entier?"

La mer répondit : "Le monde n'existe que par le mérite de la Torah contenue dans les Lou'hot. Israël s'est révolté contre elles et ont fabriqué le veau d'or. Les Lou'hot sont détruites et je désire à présent détruire le monde."

Moché prit le veau et le pulvérisa. Il jeta cette poudre dans l'océan, qui ne s'apaisa que lorsque Moché en eût fait boire le peuple. [Zohar - Michpatim]

Certes, Moché dit plus tard : "Je jetai sa poudre dans le ruisseau qui descendait de la montagne" (Dévarim 9,21).
Le Sifté Cohen commente qu'il ne s'agissait pas d'un réel ruisseau, mais cela fait allusion à l'eau de l'océan venue dénoncer les juifs.
[en hébreu, ruisseau se dit "na'hal", un mot proche de "na'hala", signifiant : un héritage].
Le "ruisseau" désigne l'héritage. Moché jeta la poudre [du veau d'or] pour faire taire l'accusation au sujet de l'héritage : les Lou'hot, descendu du mont Sinaï.

Le Sifté Cohen ajoute que Moché fit boire cette eau aux juifs pour une autre raison : il désirait dénigrer le veau d'or et montrer au peuple l'insignifiance des idoles.
Lorsqu'ils boiraient la poussière de leur divinité, celle-ci allait passer dans leur urine.

=> L'or ne brûle pas, il fond. Pourquoi le verset dit : "le brûla"?

Le Sifté Cohen enseigne que lorsque Moché vit le veau d'or, il dit à l'or : "Est-ce pour cela que Hachem t'a créé? Est-ce pour cela que Hachem t'a fait le plus précieux de tous les autres métaux? Tu es à présent utilisé pour l'idolâtrie et tu fais commettre à tant de gens un péché extrême!"

L'or se transforma instantanément en bois sec. L'éclat du visage de Moché l'enflamma et il se consuma.
En effet, le mot : "vayisrof" (brûla) est écrit sans "vav", ce qui peut se lire "vayissaref" (il se consuma).
Ceci indique que le veau brûla de lui-même.

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+ "[Moché] leur dit : "Voici la parole de Hachem, D. d'Israël : Que chaque homme prenne son glaive et passe d'une porte à l'autre dans le camp. Que chacun exécute [toute personne impliquée dans la faute], serait-ce son propre frère, son ami ou son parent."
Les Lévi'im se conformèrent à l'ordre de Moché et environ 3 000 hommes furent tués ce jour-là." (Ki Tissa 32,27-28)

-> La Torah dit : "environ 3 000 homme" (ki chélochét alfé ich), au singulier (ich - homme).
Selon le Sifté Cohen, cela nous enseigne qu'ils furent tués comme un seul homme. Pour les Lévi'im, tuer ces 3 000 hommes ne donna pas plus de difficulté que d'en tuer un seul.

Le Yéfé Toar rapporte que les Lévi'im laissèrent tous les cadavres joncher le sol sans les enterrer afin qu'ils soient visibles aux gens du peuple. Ceci implanterait la crainte en leur cœur et les empêcherait d'imiter les mauvaises actions des coupables.

Parmi les 11 tribus (autre que Lévi), de nombreux hommes n'avaient pas fauté. Les princes (nassi) et les dirigeants des tribus n'avaient pas péché non plus. [Yalkout Réouvéni]

Pourtant selon le Tsor haMor, les Lévi'im furent choisis parce que les membres des autres tribus n'avaient pas le cœur de tuer leurs frères et leurs proches parents. Seuls les Lévi'im en étaient capables car ils savaient être très rigoureux (si telle est la volonté de D.!)

[Moché dit : "Quiconque est en faveur de D., qu'il se joigne à moi!". Bien qu'un grand nombre d'hommes n'eussent pas fauté, ils ne voulurent pas s'associer à Moché parce qu'ils se sentaient responsables des coupables faisant partie de leur tribu (responsabilité les uns des autres).
Seule la tribu de Lévi se présenta car tous ses membres étaient innocents.]

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+ Moché dit : "Ce jour vous pouvez être investis [en tant que tribu consacrée] à D. pour vous donner une bénédiction aujourd'hui. Car des hommes ont [été prêts à tuer même] leur propre fils et frère." (v.32,29)

-> Selon le Ibn Ezra, la "bénédiction" mentionnée ici nous apprend que les Lévi'im méritèrent la prêtrise à la place des 1ers nés.
Il est écrit : "A ce moment, Hachem choisit la tribu de Lévi" (Dévarim 10,8) = cela signifie qu'au moment où les Lévi'im punirent les fauteurs, D. les choisit comme Cohanim.

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+ "Hachem frappa le peuple d'une épidémie parce qu'ils avaient fabriqué le veau qu'avait fait Aharon" (Ki Tissa 32,25)

-> Puisque tout le peuple n'adora pas le veau d'or de la même façon, les coupables furent tués de 3 façons différentes :

1°/ De nombreuses personnes moururent par l'eau que leur fit boire Moché.
Il s'agit de ceux qui se réjouirent intérieurement du Veau d'or.
Elles burent cette eau comme une femme soupçonnée d'adultère (sota) absorbe les eaux amères pour établir sa culpabilité ou son innocence. Nombreux furent ceux qui périrent en avalant cette eau.
Selon le Zohar, toute la nuit, cette eau resta en eux, et on les trouva morts au matin.

2°/ D'autres furent passés au fil de l'épée par les Lévi'im.
Il s'agit de ceux qui offrirent des sacrifices et de l'encens devant le veau.
Ces 3 000 hommes furent tués par les Lévi'im.

3°/ Une épidémie se déclara : "Hachem frappa le peuple d'une épidémie à cause du veau d'or qu'Aharon avait fait".
Il s'agit de ceux qui n'offrirent pas d'encens, ni de sacrifice, mais embrassèrent la statue.
Le tribunal ne pouvait les mettre à mort parce que ce n'était pas un cas d'idolâtrie manifeste.

[Selon le Ramban, ceux qui moururent par l'épidémie étaient ceux qui se sont attroupés autour de Aharon pour exiger qu'il le fabrique. (cf. verset : "une épidémie A CAUSE du veau d'or qu'Aharon avait fait")]

"Les juifs observeront le Shabbath pour faire du Shabbath, pour toutes les générations, une alliance éternelle.
Entre Moi et les juifs, c'est un signe éternel que pendant 6 jours D. fit le ciel et la terre et que le 7e jour, Il cessa [Son oeuvre] et se reposa." (Ki Tissa 31,16-17)

-> Ici la Torah nous décrit la grandeur de la personne qui observe strictement le Shabbath selon la loi : elle recevra une récompense comme si elle avait observé tous les Shabbath depuis la Création jusqu'à la résurrection [des morts].

La Torah dit : "Les juifs observeront le Shabbath pour faire du Shabbath, pour toutes les générations, une alliance éternelle".
= Si les juifs observent le jour saint, c'est compté comme s'ils avaient observé les Shabbath de toutes les générations.

Le commandement d'observer le Shabbath est considéré comme supérieur à tous les autres parce qu'il fut le 1er donné à Israël.
Il représente le fondement du judaïsme. En observant le Shabbath, nous affirmons notre foi dans le fait que Hachem, Maître de l'univers, a créé l'univers à partir du néant pendant 6 jours et a cessé le 7e jour.

"C'est un signe éternel (léolam)".
[le mot "léolam" peut aussi signifier : "pour le monde". Ce verset peut donc être traduit : "c'est un signe pour le monde".]
Observer le Shabbath est un grand signe "pour le monde", car il indique que D. a créé le monde à partir du néant.

Le Shabbath a autant de valeur que tous les commandements de la Torah réunis.

Si les juifs avaient observé convenablement le Shabbath, Jérusalem n'aurait pas été détruite.
Elle n'a été dévastée qu'à cause de la profanation du Shabbath.
Hachem dit par l'intermédiaire du prophète Yirmiyahou : "Si vous ne M'écoutez pas pour sanctifier le jour du Shabbath en ne portant pas de paquets et de charges et en n'entrant pas dans les portes de Jérusalem le jour du Shabbath, J'allumerai un feu dans ses portes et Je consumerai le palais de Jérusalem, il ne sera pas éteint" (Yirmiyahou 17,27).

[comment peut-on souhaiter la venue du machia'h, sans être dans une dynamique d'améliorer notre respect du Shabbath. D'une certaine façon, c'est vouloir le Temple, tout en brûlant soi-même chaque tentative de reconstruction!]
[...]

Ce verset nous apprend également que si les juifs observent le Shabbath convenablement, ils mériteront de goûter l'éclat du monde futur qui est comparé à un long Shabbath.

On peut donc interpréter ainsi ce verset : si les juifs observent le Shabbath, ils feront Shabbath pour leurs générations, c'est-à-dire pour le monde futur qui dure éternellement.
Le Shabbath lui-même sera l'alliance éternelle au monde futur. Il n'y aura pas de fin à ce Shabbath.

Dans ce monde aussi, ils [les juifs] bénéficieront grandement en recevant l'âme supplémentaire qui leur est octroyée le Shabbath.
Il est écrit : "entre Moi et les juifs" (v.31,17). En hébreu, "entre Moi" se dit : "béni" (בֵּינִי), un acrostiche des mots : "béShabbath yéch néchama yétéra" (le Shabbath, il existe une âme supplémentaire) ...

L'âme ne tire aucun plaisir de la nourriture, de la boisson ou d'autres agréments mais seulement de la Torah.
L'âme supplémentaire vient à l'homme pour ouvrir son cœur aux paroles de la Torah et pour lui permettre de comprendre des notions qu'il ne comprend pas durant la semaine.
Par conséquent, ces personnes qui gaspillent le Shabbath en repas et en promenades ne donnent à leur âme aucun plaisir, mais au contraire la font souffrir.

Le mot : "vayinafach" (וַיִּנָּפַשׁ) peut être lu : "vay néfech" (וַיִּ נָּפַשׁ -> vaï = cri de malheur!). La Torah nous dit : "Malheur aux gens qui détruisent leur âme!"
Par leur consommation abusive de nourriture et de boisson, ils écartent leur esprit de l'étude de la Torah.
C'est comme s'ils détruisaient leur âme de leurs propres mains!
L'âme supplémentaire reste abandonnée et desséchée et ne ressent aucun plaisir.

La punition de ces personnes est très sévère car l'âme supplémentaire se plaint d'avoir été affligée.
Par conséquent, le Shabbath, il faut faire très attention à ne pas écarter son esprit de la Torah au cours des repas. A la fin du repas, on doit étudier la Torah, chacun suivant ses possibilités.
Si un homme ne sait pas étudier, qu'il aille chez un ami ou à la synagogue écouter le Rav.
Alors son âme supplémentaire le bénira pour la satisfaction qu'il lui a procurée en faisant ce à quoi elle aspire.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,16-17]

"Hachem inscrivit les 10 Commandements sur 2 Tables et non sur une seule pour faire allusion au ciel et à la terre.
Si nous accomplissons les préceptes inscrits sur les Tables, le ciel et la terre peuvent subsister.
Le verset : "Si ce n'était Mon alliance jour et nuit, Je n'aurais pas établi les lois du ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25) signifie que le ciel et terre ne se maintiennent que grâce à l'étude incessante de la Torah.

Les 2 Tables (lou'hot) font également allusion aux 2 mondes : ce monde-ci et le monde futur.
Si nous accomplissons les 10 Commandements inscrits sur les Tables, nous mériterons à la fois ce monde et le monde venir.

Les Tables, appelées "Tables du témoignage" (lou'hot aédout) étaient au nombre de 2 pour une autre raison : un témoignage suppose nécessairement 2 témoins. Puisque les Tables témoignaient du don de la Torah, il en fallait 2. [Rabbénou Bé'hayé]
[Méam Loez - Ki Tissa 31,18]

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-> "Lorsque [Hachem] eut fini de parler à Moché au mont Sinaï, Il lui donna les 2 Lou'hot" (Ki Tissa 31,18)

Le mot "donna" indique que D. fit littéralement don de la Torah à Moché.
Au cours de ces 40 jours, Moché apprit bien davantage qu'un homme en 40 ans.

Il ne faut pourtant pas croire que Moché fut à même d'apprendre absolument toute la Torah, car elle est plus vaste que la mer comme il est écrit : "Sa mesure dépasse la terre, elle est plus large que la mer" (Iyov 11,9).
A ce moment-là, Moché n'en apprit que les principes généraux mais c'est comme s'il avait assimilé toute la Torah.
Le verset (31,18) précise donc : "Hachem donna à Moché, lorsqu'Il eut achevé (ké'haloto - כְּכַלֹּתוֹ)".
Le mot "ké'haloto" est à rapprocher du mot "klal" qui veut dire une règle générale : Hachem lui avait enseigné les principes généraux de la Torah.

Au début, Hachem enseigna la Torah à Moché, puis ce dernier la révisa avec Lui.
En effet, la Torah dit : "Lorsque [D.] eut fini de parler avec lui".
N'aurait-il pas pu dire : "Lorsque [D.] eut fini de lui parler"?
Ceci enseigne que Hachem et Moché étudièrent ensemble les lois de la Torah.

De plus, ici le mot : "kékhaloto" (כְּכַלֹּתוֹ) est écrit sans "vav" entre le laméd et le tav.
Il peut donc se lire "kékhalato" qui signifie : "comme sa mariée (kalla)".
Ceci nous enseigne que lorsqu'un homme connaît les 24 livres de la Torah, il ressemble à une mariée parée de 24 ornements (cf. Yéchayahou chap.3).
Un homme instruit dans les 24 livres du Tana'h peut être appelé un érudit (talmid cha'ham).
[Méam Loez - Ki Tissa 31,18]

Les anges possèdent 6 ailes pour chanter des cantiques à Hachem durant les 6 jours de la semaine, mais le Shabbath ils n'en ont pas.
Ils disent à alors Hachem : "Maître de l'univers! Nous n'avons pas d'aile pour chanter Ta louange!"

D. leur répond : "De "l'aile" de la terre nous avons entendu un chant" (Yéchayahou 24,16)
Hachem veut dire : "Aujourd'hui, J'ai quelqu'un qui chantera pour Moi des cantiques. "L'aile" qui existe sur terre, c'est le peuple d'Israël".

Par conséquent, durant les 6 jours de la semaine, les anges sont supérieurs à Israël, mais le Shabbath ils n'ont pas d'ailes, Hachem recherche donc nos cantiques.

A Roch 'Hodech (en semaine), nous disons dans la kédoucha de moussaf : "les anges, les armées en haut ET Ton peuple Israël" (mal'akhim amoné mala, véamé'ha Israël).
Puisque les anges sont supérieurs à nous, nous les mentionnons en premier.

Cependant, le Shabbath, lorsque nous sommes supérieurs aux anges, nous disons dans la kédoucha de moussaf : "les anges, les armées en haut AVEC Ton peuple Israël" (mal'akhim amoné mala im amé'ha Israël).
Nous disons que les anges chantent "avec Ton peuple Israël", qui est le plus important.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,6]

[ => combien nous devons chérir et apprécier le jour du Shabbath, où nous nous élevons tous à un état supérieur à celui des anges!]

"Tu oindras également Aharon et ses fils et tu les sanctifieras comme prêtres pour Moi" (Ki Tissa 30,30)

-> Aharon n'a pas été oint de la tête aux pieds avec l'huile d'onction.
Moché a placé un peu d'huile sur sa tête et au-dessus de ses sourcils, qu'il avait ensuite rejoint du doigt pour former la lettre "kaf" en tant que signe de prêtrise.
En effet, la 1ere lettre du mot hébreu signifiant prêtre (כהן) est kaf (כ).

Tous les ustensiles utilisés dans le Michkan et l'Arche furent oints de la même manière. On déposait de l'huile sur chaque ustensile et l'on formait la lettre kaf ...

Il en était de même pour l'onction des Cohanim : les seuls à être oints de cette manière furent les fils d'Aharon, les 1ers prêtres.
Plus tard, les Cohanim ordinaires ne l'ont plus été. La sainteté des pères fut héritée par leurs fils.

Cette loi ne s'applique qu'aux Cohanim ordinaires. Quant au Cohan Gadol, il devait nécessairement être oint de cette huile spéciale à chaque génération pour pouvoir entrer en fonction.
Dans ce cas, le statut de Cohen Gadol n'était pas hérité par son fils [puisque dépendant des qualités personnelles du Cohen].
[Méam Loez]

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+ Tu parleras aux bné Israël et tu leur diras : "Ceci sera l'huile d'onction sacrée pour Moi pour toutes les générations" (Ki Tissa 30,31)

-> L'homme choisi par le peuple [juif] pour régner sur lui n'occupait pas le trône avant d'avoir été formellement oint.
Le roi n'était pas oint avec la forme de la lettre "kaf" comme un Cohen. L'huile était déposée tout autour de sa tête comme une couronne.
[...]

Cette huile d'onction ne fut préparée qu'une seule fois, par Moché ...
Seul Moché était autorisé à la fabriquer, et personne ne pourra plus jamais le faire par la suite.

C'est un grand miracle que l'huile d'onction faite par Moché suffit pour un nombre considérable d'usages.

Tout d'abord, elle ne représentait que 12 loguim (4 litres environ).
Une bonne partie de cette huile s'évapora lors de la cuisson et une partie fut absorbée par les herbes.
Après cela, on l'utilisa pour oindre Aharon et ses fils chaque jour pendant les 7 jours d'installation.
Elle servit également à oindre tout le Michkan et ses objets, la Table et ses ustensiles, la Ménora et ses ustensiles, le bassin et son socle.

On l'employa aussi pour oindre chaque Cohen Gadol après Aharon jusqu'à la destruction du 1er Temple [Abarbanel], pendant 7 jours consécutifs [Alchikh haKadoch].
De plus, cette huile servit à oindre tous les rois.

"Ce sera l'huile d'onction sacrée pour Moi pour toutes les générations" (v.30,31) = cette huile, et nulle autre, devra être utilisée pour toutes les générations.

Le mot hébreu voulant dire "ce" est : "zé" (זֶה), a la valeur numérique de 12. Ceci indique que les 12 librot d'huile restèrent intactes.
=> Quelque soit la quantité que l'on utilisait, sa quantité ne diminuait jamais.

Cependant, dans le 2e Temple, l'huile d'onction n'existait plus.
A cette période, les Cohanim Gédolim étaient installés en faisant passer sur la personne choisie les 8 vêtements du Cohen Gadol.
Chaque jour, pendant 7 jours consécutifs, il revêtait ces vêtements et les enlevait. Cette procédure remplaçait l'onction.
La Torah dit : "Le Cohen Gadol parmi ses frères, sur la tête duquel on a versé l'huile d'onction et qui fut installé pour porter les vêtements" (Emor 21,10).
Cette juxtaposition nous enseigne qu'un Cohen Gadol peut installé par l'onction ou par le port des vêtements de prêtrise.

Selon le Sifté Cohen, la bouteille d'huile d'onction se trouve dans un lieu secret et y restera jusqu'à la venue du machia'h.
Elle sera retrouvée avec tous les autres objets cachés et servira à oindre les Cohanim Guédolim à l'époque du machia'h.
[...]

C'est parce que les Cohanim Guédolim du 1er Temple étaient oints de cette huile qu'ils craignaient Hachem et vivaient longtemps.

Au cours des 410 ans du 1er Temple, seuls 18 Cohanim Guédolim officièrent.
Par contre, dans le 2e Temple, l'huile d'onction n'était plus disponible. A cette époque, les Cohanim Guédolim ne craignaient pas Hachem et n'exerçaient pas longtemps la prêtrise.
Ainsi, au cours des 420 ans du 2e Temple, plus de 300 prêtres se succédèrent. La plupart d'entre eux ne vécurent pas le temps qui leur avait été alloué.

=> Quiconque était oint de l'huile préparé par Moché en profitait grandement. (longue vie, crainte de D., ...)
Hachem opéra le miracle que cette huile dura longtemps afin que tous les rois et les Cohanim Guédolim en fussent oints.
[malgré sa faite quantité, et quelque pouvait en être son utilisation elle gardait toujours la même quantité que Moché avait pu préparer à l'origine!]

Par ailleurs, lorsqu'un Cohen était sur le point d'être oint, d'autres Cohanim s'asseyaient près de lui et la bouteille d'huile était déposée au milieu d'eux.
L'huile "'s'élançait" et s'écoulait, selon la quantité exacte nécessaire pour l'onction, sur la tête du Cohen Gadol choisi.

Un phénomène semblable se produisit lors de l'onction du roi David.
Hachem dit au prophète Chmouël d'aller oindre l'un des fils de Yichaï, sans mentionner lequel.
Lorsque Chmouël arriva chez Yichaï, il lui demanda de lui présenter tous ses fils. Yichaï fit venir son fils Eliav
Chmouël vit qu'il était grand et beau, et dit : "C'est certainement celui-ci, que D. désire nommer roi".
Cependant, lorsqu'il voulut l'oindre, l'huile s'enfuit.
Chmouël pensa : "Hachem désire certainement un autre de ses fils pour roi".
Yichaï présenta successivement ses autres fils, mais l'huile réagit exactement de la même façon.
Cependant, lorsqu'on amena David, le benjamin, l'huile se précipita à sa rencontre et s'écoula d'elle-même sur sa tête.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,31]

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-> Le Chémen haMichka rapporte : lorsque l'huile était versée sur un Cohen de petite taille, elle le faisait miraculeusement grandir. [midrach Tan'houma - Emor 4]

"Hachem parla à Moché en disant : "Lorsque tu feras le recensement des juifs pour déterminer leur nombre (lifkoudéhém), chacun sera compté en donnant une offrande d'expiation à Hachem pour sa vie. Ainsi, ils ne seront pas frappés par l'épidémie lors du recensement." (Ki Tissa 30,11-12)

-> Pourquoi la Torah ajoute-t-elle le mot : "lifkoudéhém" (littéralement : pour leurs comptes)? ...

Hachem dit à Moché : "Ne pense pas que Je t'ordonne de compter les juifs pour connaître leur nombre.
Il faut les dénombrer, en réalité, "pour leurs comptes" = pour que les personnes comptées sachent combien Je les aime".
[Alchikh haKadoch]

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-> Hachem désirait montrer que bien qu'ils eussent fauté, Hachem ne les rejetait pas.
Après leur repentir, Il les considérait comme aussi importants qu'auparavant.

Nous le voyons du fait que Hachem ordonna qu'ils soient comptés. Lorsqu'une personne se donne la peine de compter quelque chose, cela montre que celle-ci lui est précieuse.

Cette idée est évoquée par le mot choisi pour dire : "recenser".
En effet, le verset peut se traduire littéralement ainsi : "Lorsque tu élèveras la tête des juifs pour déterminer leur nombre" (ki tissa ét roch bné Israël).
La Torah ne dit pas : "ki tispor" (lorsque tu compteras), mais "ki tissa" (lorsque tu élèveras), expression qui dénote la grandeur et l'importance, comme si Hachem disait : "Lorsque tu élèveras les juifs en les comptant".
En effet, ils ont été dénombrés pour montrer combien ils sont importants pour D.
[Kli Yakar]

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-> La Torah dit que lors du recensement, chaque homme devrait donner une expiation pour son âme.

Hachem a ordonné qu'ils ne soient pas comptés individuellement.
En effet, toute chose dénombrée risque d'être affectée par le mauvais œil (ayin hara). Par conséquent, si les juifs avaient été comptés individuellement, ils auraient couru le risque d'être frappés d'épidémie.
Après que le roi David ait compté les juifs par tête, ils furent victimes d'une épidémie au cours de laquelle 70 000 personnes moururent (Chmouël II 24) ...
[...]

["La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil" (guémara Ta'anit 8b)]
[En ordonnant de ne pas compter les juifs individuellement,] Hachem ne voulait pas que le mauvais œil ait la moindre prise sur eux, et Il désirait qu'ils soient bénis.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,11-12]

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-> En employant : "Tu élèveras la tête des juifs", Hachem dit à Moché : "Si tu désires connaître le nombre des juifs, prends le début (littéralement : la tête) du nom des tribus".

En voici le calcul :
-> le réch de Réouven (ראובן) [a une valeur numérique de 200] désigne 200 000 juifs.
-> le chin de Shimon (שמעון) [a une valeur numérique de 300] désigne 300 000 juifs.
-> le youd de Yéhouda (יהודה) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le youd de Issa'har (יששכר) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le zayin de Zévouloun (זבולון) [a une valeur numérique de 700] désigne 7 000 juifs.
-> le bét de Binyamin (בנימין) [a une valeur numérique de 2] désigne 2 000 juifs.
-> le dalét de Dan (דן) [a une valeur numérique de 4] désigne 4 000 juifs.
-> le noun de Naftali (נפתלי) [a une valeur numérique de 50] désigne 50 000 juifs.
-> le guimel de Gad (גד) [a une valeur numérique de 3] désigne 3 000 juifs.
-> le youd de Yossef (יוסף) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le aléph d'Acher (אשר) [a une valeur numérique de 1] désigne 1 000 juifs.

=> La somme totale est de 597 000.

Tel est le nombre de juifs avant le Veau d'or. Hachem dit à Moché qu'en les comptant après la faute, il pourrait en déduire le nombre de morts.
A leur sortie d'Egypte, les juifs étaient au nombre de 600 000, la Torah disant explicitement : "600 000 hommes à pied" (Bo 12,37).
Selon ce calcul, il manque 3 000 hommes.

A la suite du Veau d'or : "il périt dans le peuple, ce jour-là, environ 3 000 hommes" (Ki Tissa 32,28) de la main des Lévi'im.
Etant déjà considérées comme mortes, elles ne sont pas décomptées parmi les tribus.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,11-12]

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-> "Lorsque tu feras le recensement des juifs pour déterminer leur nombre" (ki tissa ét roch Bné Israël lifkoudéhém - Ki Tissa 30,12)
[כי תשא את ראש בני ישראל לפקדיהם car]

-> Le Rabbi de Moditz explique "tissa" (תשא) signifie aussi élever. On doit élever ses pensées pour se focaliser sur les ordres divins (pékoudé Hachem - פקודי ה), et ne pas se noyer tête baissée dans la parnassa (פרנסה).
Cela fait écho aux mots d’un Téhilim (128,2) qui parle de "yégui'a kapé'ha ki to'hél" = le labeur de tes mains (יגיע כפיך כי תאכל) et non d’effort mental. [Divré Israël - Chémot 30,12]
[Celui qui travaille avec ses mains en gardant sa tête pour le service divin est supérieur au craignant D. ]
Suivant cette voie, on se conforme alors au dicton (guémara Erouvin 41a) selon lequel le corps suit la tête (בתר רישא גופא אזיל).

Nos Sages (guémara Kidouchin 29a) enseignent que l’on doit apprendre un métier (אומנות) à son fils, et d’autres ajoutent qu’il faut aussi lui apprendre à nager.
Le Avné Nézer (qui a vécu entre 1838-1910) explique que tout comme dans la natation, le corps est immergé mais la tête reste hors de l’eau, il doit en être de même pour la parnassa. Nous devons avoir la foi parfaite (émouna chéléma), que toutes nos affaires professionnelles dépendent de la providence Divine de façon très précise.
[rav Yéhochoua Alt]

"Hachem parla à Moché face à face comme un homme parle à son ami, et il revint dans le camp" (Ki Tissa 33, 11)

La guémara rapporte que les anges ne voulaient pas que Moché reçoive la Torah, ils voulaient la garder pour eux.
Alors, Moché argumenta que la Torah parle essentiellement de sujets qui ne concernent que les humains et pas les anges, comme l'interdit du vol, du meurtre, de l'adultère ...
Puisque les anges ne sont pas concernés par ces sujets, alors la Torah doit être donnée aux hommes.

Cela est en allusion dans ce verset : "Hachem parla à Moché face à face comme un homme parle à son ami" = c'est-à-dire qu'Hachem parla à Moché de sujets qui concernent les hommes, de sujets dont un homme parle à son ami, à savoir
de choses terrestres et humaines, qui ne concernent pas les anges.
Dès lors, "Il revint dans le camp" = Moché a pu revenir dans le camp avec la Torah, c'est-à-dire qu'il a pu ramener la Torah dans le camp aux enfants d'Israël.
=> Si la Thora a pu être rapportée au peuple, dans le camp, c'est parce qu'elle ne concerne que les hommes, qu'elle traite de sujets qu'un homme peut parler à son ami.

[le Ari zal]

"Tu feras un basin en cuivre et son socle en cuivre pour les ablutions ... Aharon et ses fils y laveront leurs mains et leurs pieds lorsqu'ils viendront dans la Tente d'Assignation (Ohel Moed) ... ou quand ils approcheront de l'Autel pour officier ... et ne mourront pas. Ce sera pour eux un décret éternel, pour lui et sa postérité, pour leur génération" (Ki Tissa 30,18-21)

-> Le Sforno enseigne que le bassin (kiyor) n'est pas évoqué en même temps que les autres ustensiles dans les chapitres précédents, car il n'avait pas pour but de faire résider la Présence Divine, mais de permettre aux Cohanim de se préparer à accomplir leur service.

-> Selon le Ramban, cette ablution visait plus la sainteté que l'hygiène.
En sanctifiant les mains et les pieds qui représentent les extrémités supérieures et inférieures du corps humain, les serviteurs de D. expriment leur dévouement absolu au service qu'ils s'apprêtent à accomplir.

Rachi (30,19) rapporte qu'on lavait les mains et les pieds en même temps : "On plaçait sa main droite sur son pied droit, et sa main gauche sur son pied gauche, et on les lavait".

Rabbi Nathan Scherman commente que cela sous-entend que pour servir D., toutes les facultés de l'homme doivent tendre vers le même but : des pieds (membres les plus bas) aux mains (parties les plus élevées lorsqu'on les lève).

-> Le rabbi Mordé'haï Yossef Leiner rapporte qu'en arrivant au Michkan le Cohen devait se laver les mains et les pieds.
En effet, les mains représentent la faculté de l'homme d'accomplir, et les pieds sa capacité à monter à des niveaux toujours plus élevés. Ensemble, les mains et les pieds font allusion à la force et à la capacité d'impacter ce monde (en bien ou en mal).

Le Cohen, responsable spirituel du peuple, était le conduit entre les 2 mondes (spirituel et matériel), et il était en charge de servir le Michkan et d'inspirer/influencer le peuple.

Il devait se laver les mains et les pieds, car ainsi il se nettoyait/retirait toute motivation personnelle, comme des pensées de s'enorgueillir de sa position, ou d'utiliser son Service à des fins égoïstes.
Il pouvait alors pleinement s'engager afin de les utiliser pour le bien de la nation et de Hachem.

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2014/04/01/1219

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-> "En venant dans la tente d'assignation, ils se laveront avec de l'eau ... pour faire brûler l'encens" (Ki Tissa 30,20)

On peut s'interroger : Pour servir dans la cour du Michkan et offrir des sacrifices sur l'autel extérieur, il faut déjà se laver les mains et les pieds avec l'eau du Kior. Ainsi, il semble encore plus évident que pour offrir l'encens à l'intérieur du Michkan, où la sainteté est plus grande, qu'il faille encore plus se laver.
=> Pourquoi le verset a-t-il donc besoin de le préciser clairement, alors que c'est évident!

En fait c'est justement parce que l'endroit où l'encens est offerte est bien plus saint, celui qui va y entrer sera plus sensibilisé et se préparera davantage en sanctifiant ses pensées. De ce fait, il risquerait de croire qu'il n'a pas besoin de se laver avec l'eau du Kior, car il se sentira déjà pur intérieurement du fait de sa préparation pour pénétrer ce lieu si sacré.

La Torah vient ici nous apprendre que les pensées et les bonnes intentions, si elles sont nécessaires, elles ne suffisent pas. Il faut aussi y joindre la pureté de l'action. Le Cohen doit aussi se laver physiquement.
La Torah exige que les bonnes intentions se concrétisent par des actes conformes.
[Rabbi Moché Feinstein – Darach Moché]

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-> Pourquoi est-ce que les instructions concernant les ablutions dans le bassin suivent les instructions de donner un demi-Shékel au Michkan?

-> Le Shach (rabbi Shabtaï haCohen Katz) répond que les 2 avaient le même objectif : "obtenir le pardon pour vos âmes" (30,16), venir réparer la faute du Veau d'or.

En effet :
- concernant le demi-Shékel : "chaque homme donnera pour le pardon de son âme"(v.12) = puisque le Veau d 'or provenait d'une mauvaise utilisation des richesses, les hommes devaient en donner à une bonne cause : "pour l'ouvrage de la Tente d'Assignation (Ohel Moed)" (v.16) ;

- de même, le bassin a été fabriqué à partir des miroirs que les femmes ont refusé de donner, refusant de participer à cette faute.
Ils étaient alors utilisés pour laver les mains des Cohanim, dont le responsable était Aharon, qui avait mené les juifs dans la conception du Veau d'or.
=> Tout cela permettait d'expier cette faute terrible, et aidait à purifier pour mieux effectuer le Service Divin.

-> Le Baal haTourim explique cette juxtaposition en allusion avec ce qui est écrit dans la guémara (Taanit 8) : les eaux de pluie sont retenues par Hachem lorsque ceux qui avaient promis de faire une "tsédaka" ne passent pas à l'acte.

[le demi-Shékel était en cuivre, comme le bassin. L'eau coulant du bassin représente le flux d'eau se déversant dans le monde, qui est dépendant de ceux qui ne tiennent pas leur promesse de tsédaka!]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°564) enseigne :
Les chekalim n’étaient là que pour racheter la faute du Veau d’or, ainsi qu’il est écrit (Chemot 30, 16) : "Tu prendras l’argent des rachats". Dans ce cas, il est difficile de comprendre pourquoi la Torah a mis le passage sur les chekalim avant le passage sur le Veau d’Or, et même si : "il n’y a pas d’ordre chronologique dans la Torah" (Pessa’him 6,2), le fait qu’un passage soit avant un autre doit tout de même avoir une raison.

Il est peut-être possible de dire selon la guémara (Avoda Zara 4b) : les bné Israël n’ont fait le Veau d’Or que pour donner un prétexte aux futurs baalei techouva (ceux qui font téchouva) ...
Comme D. savait que les bné Israël allaient faire un Veau, pour donner un prétexte aux ba’alei techouva, Il a envoyé la guérison avant le mal, comme à Son habitude (cf. guémara Méguila 13b). Et Il a placé le passage sur l’argent du rachat avant celui sur le Veau, afin que lorsque les accusateurs se présenteraient devant Lui pour éveiller la stricte justice contre les bné Israël, Il puisse leur dire : Sachez qu’Il m’était connu que les bné Israël feraient un Veau, et ils ne l’ont fait que pour donner un prétexte aux baalei téchouva afin qu’ils se repentent.

Le Michkan : Hachem nous aime!

+ Le Michkan : Hachem nous aime!

-> Nous allons voir, b'h, au travers des exemples de la Ménora et des clochettes de la robe du Cohen Gadol, à quel point Hachem nous témoigne de Son amour.

1°/ La Ménora :

+ "Dans le Ohel Moed, à l'extérieur de la cloison de tissu qui dissimule [l'Arche du] Témoignagne (édout), Aharon et ses fils allumeront la [Ménora] du soir au matin devant Hachem. C'est une loi éternelle pour leurs générations de la part des enfants d'Israël" (Tétsavé 27,21)

-> Hachem a ordonné que la Ménora soit placé hors du Saint des saints pour montrer que Hachem, source de la lumière pour le monde entier, n'a pas besoin de notre lumière ...

Lors de la fabrication du Michkan, Hachem dit aux juifs : "Je désire que vous Me dédommagiez pour que vous ne vous sentiez pas redevables de la faveur que Je vous ai accordée".
[à l'image d'un voyant qui accompagne un aveugle pour le guider le long de son trajet, et qui à la fin lui demande d'allumer une lumière pour lui permettre de diminuer son sentiment de redevabilité.]

En observant ce commandement, nous ne remboursons D. en aucune façon car Il n'a pas besoin de la lumière d'aucune de Ses créatures.
C'est plutôt un moyen d'élever Israël, [de rendre importants les juifs] aux yeux des nations qui diront : "Voyez à quel point D. aime Israël! Après avoir tant fait pour eux, Il ne veut pas leur laisser de dette envers Lui".

=> Cela faisait paraître les juifs égaux à D., pour ainsi dire, en Le faisant profiter de leur lumière. Mais la réelle raison du commandement de la Ménora était de montrer le grand amour qu'Il leur portait.

De plus, Hachem ordonna aux juifs de faire a Ménora car la lumière que nous allumons dans le Temple nous permet de mériter celle du monde futur.
Les nations seront dans l'obscurité alors qu'Israël profitera d'une lumière intense.
Ainsi, D. dit au prophète : "Les ténèbres couvriront la terre et le brouillard, les nations mais D. brillera sur toi et Sa gloire se dévoilera sur toi" (Yéchayahou 60,2).

[Méam Loez]

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2°/ Les clochettes de la robe du Cohen Gadol :

+ "Aharon la portera pour accomplir le service Divin et son tintement sera entendu lorsqu'il entre dans le Sanctuaire devant Hachem et lorsqu'il en sort afin qu'il ne meure pas" (Tétsavé 28,35)

Selon le Ramban, Hachem ordonna de placer des clochettes sur la robe bien qu'il soit inhabituel de suspendre des clochettes à des vêtements.
Grâce à elles, les anges allaient percevoir leur tintement lorsque le Cohen Gadol se préparerait à entrer dans le Saint des saints et quitteraient le sanctuaire intérieur.

Lorsque le Cohen Gadol entrait dans le Saint des saints [à Yom Kippour] pour implorer le pardon en faveur des juifs, ni hommes ni ange n'était autorisé à s'y trouver.
Il est écrit : "Aucun homme (adam) ne se trouvera dans le Ohel Moéd (Tente d'assignation) lorsque'il viendra expier dans le sanctuaire" (A'haré Mot 16,17).
Le mot "homme" (adam) désigne également les anges qui ont un visage humain (Yé'hezkel 1,10).
Ces anges ne sont pas même autorisés à rester dans le sanctuaire extérieur lorsque le Cohen Gadol pénètre dans le Saint des saints.

Il est vrai que même sans le son des clochettes, les anges auraient perçu l'entrée du Cohen Gadol. Cependant, leur tintement servait de signal afin que les anges quittent les lieux.
Cela ressemble au cas d'un proche ami du roi venu parler au souverain en privé. Dès ce moment-là, tous les serviteurs qui entourent le roi le quittent pour laisser son ami converser à sa guise avec lui.

Les clochettes tintaient également lorsque le Cohen Gadol quittait le Saint des saints. C'était le signal que la conversation était terminée et que les anges pouvaient revenir.
[le Cohen Gadol venait en tant que représentant de chaque juif!
Les clochettes témoignent du fait que nous sommes les enfants chéris de papa Hachem, au point qu'Il demande à tous les anges de sortir pour se retrouver en tête à tête avec nous! Rien ne lui ai plus cher/aimé que nous!!]

Les clochettes nous enseignent qu'un homme désirant entrer chez un ami ne doit pas pénétrer dans sa maison subitement sans prévenir, à plus forte raison dans un palais royal.

Lorsque le Cohen Gadol pénétrait dans le Saint des saints, les clochettes avaient la même fonction que des coups frappés à une porte, fût-elle ouverte.
[selon Rabbénou Bé'hayé, les clochettes signalaient que le Cohen Gadol demandait la permission d'entrer, et ainsi les anges ne chercheraient pas à lui faire de mal, comme le mettre à mort.]

[cela nous arrive également à chacun d'entre nous, le vendredi soir.
En effet, le rav Pinkous enseigne que nous terminons le chant de : "Shalom Alé’hem", par : "bétsété’hem léShalom (allez en paix!)" = nous demandons aux 2 anges qui nous ont raccompagné de la synagogue, de nous laisser seul en tête à tête avec notre papa Hachem!
En effet, le Zohar écrit : "La Présence Divine ne quitte jamais un juif pendant Shabbath, [et] un Yom Tov" = quoiqu'on ai pu faire (en bien ou mal), notre papa Hachem nous aimera toujours infiniment, et ainsi Il désire nous voir personnellement autant que possible.
En ce sens, chaque semaine nous avons Shabbath, ce moment incroyable de proximité avec Lui, où même les anges sont mis à la porte!]

Les clochettes permettaient également aux juifs de savoir si le Cohen Gadol était, ou n'était plus, en vie.
Si le Cohen Gadol était un hérétique qui ne croyait pas en les enseignements des sages, il mourait en pénétrant dans le Saint des saints.
Par conséquent, si les juifs n'entendaient plus le son des clochettes, ils savaient que l'hérésie du Cohen avait causé sa mort ...
Tant qu'on entendait le tintement, on savait que le Cohen était en vie.

Questions/Réponses – paracha Tétsavé

+ Questions/Réponses - paracha Tétsavé :

1°/ La guémara (Yoma 9b) enseigne que le 1er Temple a été détruit à cause des fautes de l’idolâtrie, du meurtre et des relations interdites.

=> Puisque la guémara (Zéva'him 88b) enseigne que l'Ephod (אפד) expie la faute de l’idolâtrie, comment le Temple a-t-il pu être détruit pour une faute dont l'Ephod permettait un pardon total?

-> Le Maharcha (Zéva'him 88b) affirme que les vêtements des Cohanim ne pardonnaient que les fautes qui étaient réalisées accidentellement.
Le Temple a été détruit par des actes intentionnels d'idolâtrie, qui ne sont pas expiés par le Ephod.

-> Le rav Arié Leib Tzintz (Mélo haOmer) répond que l'idolâtrie est différente de toutes les autres fautes, dans le sens où la guémara (Kiddouchin 40a) enseigne que Hachem ne punit pas une personne pour avoir pensée à une faute tant qu'elle ne l'a pas effectivement réalisée, à l'exception de l'idolâtrie pour laquelle Hachem punit une personne déjà pour le simple fait d'avoir pensée à adorer une idole.
L'Ephod pardonnait uniquement les mauvaises pensées d'idolâtrie, mais pas l'acte en lui même, et c'est pour cela que le Temple a été détruit.

[ainsi le rav Tzintz enseigne que l’Ephod des Cohanim faisait pardonner uniquement l’intention de l’idolâtrie. Une fois les pensées traduites en actes, cependant, l’expiation n’était plus procurée par cet habit. C’est ainsi que l’idolâtrie non pardonnée a finalement causé la destruction du premier Temple.
De son côté le Kli Yakar explique : en règle générale, l’intention d’accomplir une mauvaise action n’est pas prise en compte par le Ciel tant qu’elle ne s’est pas réalisée. Mais dans le domaine de l’idolâtrie, la pensée (ma'hchava) est assimilée à un acte (maassé), car en l’occurrence, l’essentiel de la faute réside dans la pensée, dans le manque de foi en D. qui se traduit, accessoirement, par des actes.]

-> Le Mérafsin Igri cite l'avis des Tossafot (Sanhedrin 37b), selon lequel l'Ephod ne pardonnait les fautes que pour ceux qui se repentaient de leurs fautes.
Cependant, avant la destruction du Temple, de nombreux juifs s'engageaient fréquemment dans l'idolâtrie sans faire téchouva sur leurs fautes.
C'est pourquoi l'Ephod ne pouvait faire expiation.

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2°/ Rachi (v.28,30) nous explique le Cohen Gadol avait la capacité de poser des questions à Hachem par le biais des Ourim véToumim qui se trouvait dans le Pectoral ('Hochen).
Certaines lettres du nom des tribus gravées sur le Pectoral s'illuminaient formant ainsi la réponse à la question posée.

=> Est-ce que les lettres brillaient en même temps ou bien successivement?

-> Le Ramban écrit que cela se passait en même temps, nécessitant l'inspiration Divine pour assembler correctement les lettres et pour comprendre la réponse.

-> Le rav Saadia Gaon n'est pas d'accord et affirme que les lettres apparaissaient l'une après l'autre afin qu'il n'y ait aucune place au doute ou à une mauvaise interprétation.

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=> Est-ce que les Ourim véToumim pouvait servir à répondre aux questions juridiques difficiles, qui nécessitaient une solution?

-> Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Tétsavé 28,15) écrit qu'il était [techniquement] possible de recevoir les solutions des disputes juridiques complexes par le biais des Ourim véToumim.

Rachi (guémara Erouvin 45a) écrit que le Cohen n'avait pas la capacité d'agir ainsi, puisqu'une fois que la Torah a été donnée aux hommes, ce n'est plus au Ciel de décider ses lois (cf. guémara Baba Métsia 59b), et ce même si les hommes peuvent arriver à se tromper.

-> Le rav Aharon Leib Steinman (Ayélét haCha'har 28,15) est d'avis que les Ourim véToumim ne rendaient pas des décisions judiciaires, mais ils pouvaient clarifier les faits d'un cas, comme par exemple révéler qui était en train de mentir.

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-> "Aharon portera ainsi le destin des enfants d’Israël" (28,30)
Comment le pectoral jugeait-il ?

Lorsque l’une des tribus fautait, la pierre sur laquelle son nom était gravé prenait un aspect de cuivre.
Le cohen la voyait et apprenait ainsi que la transgression provenait de cette tribu. On organisait alors des tirages au sort pour identifier le fauteur et on le jugeait.
[Midrach haGadol]

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-> L’auteur du Haktav Véhakabala fait remarquer que les lettres du mot ‘hochen (pectoral - חֹשֶׁן) sont les mêmes que celles du mot na’hach (divination - נחש), placées dans un autre ordre.
Tandis que la divination consiste à révéler des choses cachées à l’aide de forces impures, par le biais du ‘hochen on les révélait en s’appuyant sur les forces de sainteté.
En consultant les ourim vétoumim, le Cohen obtenait un éclairage du Ciel.

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-> Le Ramban (28,30) note que les Ourim véToumim étaient si saints que les détails concernant leur conception ne sont pas mentionnés dans la Torah, ils sont restés secrets et connus uniquement de Moché.
Ils ont été produits à la fois par Hachem ou par Moché.

-> Ourim [d'après le mot "or", signifiant : lumière], parce qu'il éclaircissait et expliquait à Israël les choses cachées.
Toumim [d'après le mot "tam", signifiant : parfait] parce que son message était parfait : toute chose prédite par les Ourim et Toumim se réalisait.
[Méam Loez - Tétsavé 28,30 (rapportant la guémara Yoma 73)]

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-> Comment consulte-t-on (les Ourim véToumim)?
Le consultant tourne son visage vers le Cohen consulté et ce dernier tourne son visage vers la Présence Divine ...
On ne doit pas énoncer sa demande ni à voix haute ni par la simple pensée, mais à voix basse ...
Bien que les décrets transmis par les Prophètes peuvent être annulés, ceux transmis par les Ourim et Toumim sont irrévocables ...
Selon rabbi Yo'hanan, les lettres de la réponse se mettaient en relief.
Selon Réch Lakich, elles se rapprochaient (pour former des mots) ...
On ne consulte les Ourim et Toumim que par l'intermédiaire du Cohen animé d'un esprit de sainteté (roua'h hakodech) et sur qui la Présence Divine repose ...
Le Cohen aidait (par son mérite) les Ourim et Toumim à répondre à la question.
[selon Rachi, s'il n'est pas digne les lettres ne délivrent aucune réponse à la question posée.]
[guémara Yoma 73a-b]

[La révélation à travers les Ourim et Toumim est d'un niveau inférieur à la prophétie (névoua), mais d'un niveau supérieur à la Voix Céleste (bat kol), qui elle a perduré durant la période du 2e Temple.
En revanche, le verdict prononcé par les Ourim et Toumim est irrévocable, alors que les paroles prophétiques prononcées par un prophète peuvent être révoquées.
(rav Lumbroso)]

-> Défaut de lecture du message : l'exemple de 'Hanna qui consulte Eli :
[ "Hanna parlait en son cœur et remuait ses lèvres" (Chmouel I 1,13) ]
'Hanna, dans sa détresse de femme privée d'enfant, vint consulter Eli le Cohen Gadol pour qu'il interroge les Ourim véToumim afin de savoir si elle pourra enfanter.
Lorsque les 4 lettres : ה כ ר ש de son pectoral s'illuminèrent, Eli lui a donné la réponse erronée : tu es "chikora" (saoule - שכרה), car il la croyait ivre.
'Hanna déçue par l'interprétation du Cohen Gadol Eli, lui dit : "Non, Monsieur, je ne suis qu'une femme affligée ; je n'ai bu ni vin ni liqueur" (Chmouel I 1,15).

C'est parce qu'Eli n'a pas ressenti l'amertume et la souffrance profonde de 'Hanna, qu'il n'a pas su lire la véritable réponse des Ourim véToumim qui était en fait : "kéchéra" (apte - כשרה) ou "kéSarah" (comme Sarah - כשרה), c'est-à-dire qu'elle était apte à enfanter et elle sera exaucée comme son ancêtre Sarah l'avait été.
Si le Cohen Gadol Eli avait mieux ressenti l'affliction de 'Hanna et s'était associée à sa peine intense, il n'aurait pas confondu l'émotion de 'Hanna dans sa prière et l'ivresse, et il aurait su lire le véritable message délivré par les Ourim et Toumim.
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 51)]

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-> "Tu ajouteras au Pectoral du jugement (‘Hochen Michpat) les Ourim et les Toumim, pour qu’ils soient sur la poitrine d’Aaron lorsqu’il se présentera devant Hachem" (Tétsavé 28,30).

Rachi précise [au nom de la guemara] : "Les Ourim et les Toumim étaient constitués par le Nom divin écrit en toutes lettres, qu’il [le Cohen Gadol] portait dans les replis du Pectoral, grâce à quoi il rendait claires (Méir – qui s’apparente à Ourim de la racine אור – Or Lumière) et vraies (Métamem – qui s’apparente à Toumim de la racine תמים – Tamim Intègre) ses paroles".
Les noms des Tribus étaient gravés sur les pierres du Pectoral. Lorsque le Cohen Gadol posait une question aux Ourim et Toumim, certaines lettres de ces noms s’éclairaient.
La Michna (Yoma 7,5) enseigne : "Le Cohen Gadol officie revêtu de 8 vêtements, alors qu’un simple Cohen officie revêtu des 4 vêtements suivants : la tunique, le caleçon, la tiare et la ceinture. Le Cohen Gadol porte en plus : le pectoral, l’Efod, le manteau et la plaque frontale. On consulte les Ourim et Toumim quand il est revêtu des 8 vêtements. On ne les consulte que pour un Roi, pour le Beth Din ou pour une personne dont dépend la communauté".
Les Ourim et Toumim correspondaient à deux groupes de noms divins. En se concentrant sur les noms des Ourim, s’éclairaient aux yeux du Cohen Gadol les lettres correspondant à la réponse à la question posée. Mais pour mettre les lettres en bon ordre et connaître la vraie réponse, il lui fallait avoir l’inspiration divine et se concentrer sur les noms des Toumim. Car en effet, sans les Toumim, il n’était pas possible de connaître la signification des lettres éclairées car on pouvait se tromper et assembler les lettres dans un ordre inexact.   [Ramban]

-> Rachi rapporte : "qu’à l’époque du deuxième Temple, le Pectoral était présent, car il ne se pouvait pas que le Cohen Gadol pût officier sans porter l’ensemble des vêtements sacerdotaux, mais il ne contenait pas le Nom divin".

Ainsi, les Ourim et Toumim vont-ils désigner le temps de la venue du Machia’h comme l’indique le Rambam à la fin de son Michné Thora [Hilkhot Méla'him 12,3] : "A l’époque du Roi machia’h, lorsque sera installé Son Royaume et que tout Israël se sera rassemblé autour de lui, tous seront classés par lui selon leur généalogie, par l’esprit saint qui reposera sur lui ... C’est par la famille de Lévi qu’il commencera et dira “celui-ci se rattache à la famille des Cohen, celui-ci à Lévi” et il renverra ceux qui n’en ont pas l’origine, en tant que simples Israélites. N’est-il pas dit : “le gouverneur leur dit ... jusqu’à ce que s’élève un Cohen à la fonction des Ourim et des Toumim” (Ezra 2,63)
[En réponse à des Cohanim cherchant à être admis à la prêtrise, Né’hamiya déclare qu’ils ne seront pas réhabilités avant le rétablissement des Ourim et Toumim à l’époque du machia’h]."

A noter que le mot חשֶֹׁן ‘Hochen (Pectoral) a la même valeur numérique que משיח Machia’h [358].

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3°/ "Voici les vêtements qu'ils feront : un pectoral ('hochen) et un Ephod, une robe (mé'il) et une tunique (kétonét) à mailles, un turban (mitsnéfét) et une ceinture (avnét).
Il feront des vêtements de sainteté pour Aharon ton frère et pour ses fils, pour qu'ils officient pour Moi" (Tétsavé 28,4)

Pour arriver au total des 8 vêtements que portait le Cohen Gadol, on doit y ajouter : la plaque frontale (tsits - 28,36) et les caleçons de lin (v.28,42).

=> Quels impacts avaient-ils sur l'ensemble du peuple juif?

Selon la guémara (Zéva'him 88b ; ainsi que Arakhin 16a), ces 8 habits servaient chacun à apporter l'expiation pour des fautes des juifs.

C'est ainsi que :
-> la tunique = elle expie pour le meurtre.
C'est en allusion dans les actions des frères de Yossef qui ont trempé sa tunique dans le sang et prétendu qu'il avait été tué.

-> les caleçons de lin = ils expient pour l'immoralité sexuelle.
Ils couvraient la "nudité de la chair" (v.28,42) du corps du Cohen.

-> le turban = il expie l'orgueil.
Il se met sur la partie la plus haute du corps du Cohen, et représente ainsi l'arrogance/l'orgueil.

-> la ceinture = elle expie pour les pensées immorales.
Elle était attachée juste sous le cœur, lieu de dépôt des pensées.

-> le Pectoral = il expie pour les décisions inexactes rendues par les tribunaux rabbiniques.
Dans la Torah, il est appelé : "un Pectoral de jugement" ('hochen michpat - v.28,15).
[Le Tsél haEda note que la guématria de : 'hochen michpat (חֹשֶׁן מִשְׁפָּט), est de : 787, qui est la même que les mots : "cela expie les déformations de la justice" (zé mé'haper al killoul haDin).]

-> l'Ephod = il expie pour le culte de l'idolâtrie.
Le mot "Ephod" en araméen est : "dou af" (double colère), renvoyant au fait que ce fait est unique car non seulement l'acte est puni mais également la pensée.

-> la robe = elle expie le lachon ara.
Elle avait des clochettes à sa bordure inférieure qui faisaient du bruit, à l'image du bruit du lachon ara.

-> la plaque frontale = elle expie l'effronterie.

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-> Rachi (guémara Arakhin 16) enseigne que la section concernant les vêtement est liée à celle des sacrifices apportés durant les jours d'installation des Cohanim.
[En effet, on a "Telle est la loi de l'holocauste, de l'offrande de farine ..." (Vayikra 7,37), et immédiatement après Hachem dit à Moché : "Prends Aharon et ses fils avec lui et les vêtements" (Vayikra 8,2).]

=> Ceci nous apprend que comme les sacrifices, les vêtements des Cohanim font expiation.

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-> La mort des tsadikim, tout autant que les vêtements sacrés, procure l'expiation des fautes d'Israël.
[Rabbi El'azar - guémara Moed Katan 28a]

[Le Troumat haDéchen commente : le départ d'une femme tsadéket procure également le pardon de la génération.]

-> Le Rif (dans Ein Yaakov) commente :
Il ne faut pas croire que le simple port de ces vêtements sacrés par le Cohen Gadol pourrait effacer les fautes (citées ci-dessus) commises par tout fauteur ; il n'en est rien.
Cependant, ces vêtements sacrés ont le pouvoir d'empêcher une accusation du Ciel, à cause de ces fautes, dans le cas où une de ces fautes ferait pencher la "balance" du Jugement du côté de la culpabilité.
La mort d'un tsadik a ce même effet sur les fauteurs de la génération.

-> "Tu feras des vêtements sacrés pour Aharon ton frère, pour l’honneur et la majesté" (Tétsavé 28,2)
La ségoula des vêtements sacrés des Cohanim était de racheter les fautes des juifs, comme le dit la guémara (Yoma 72b) : "si ce n'était les vêtements des Cohanim, il ne resterait aucun Sarid (survivant/personne restante) dans le peuple Israël".
Le Maharcha explique : les vêtements des Cohanim procure un grand sauvetage au Klal Israël grâce à la kappara qu'ils leur apportent.

Apparemment, cela semble vouloir dire qu’à l’époque du Temple, les vêtements rachetaient les fautes des Bné Israël qui avaient été commises par inadvertance ou ignorance, mais le livre "Otsar Hayédiyot" mentionne que Rabbi Eliakim de Mayence, qui vivait à l’époque de Rachi, a écrit explicitement que sans les vêtements sacerdotaux qui étaient restés, et se trouvaient encore à Rome, il ne serait rien resté d’Israël, c’est-à-dire que les vêtements sacerdotaux continuent à racheter les fautes des juifs jusqu’à aujourd’hui.

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-> "Et voici les vêtements qu’ils feront : un ‘hoshen et un ephod (Tétsavé 28,4)

Rachi commente sur le "Ephod" : Je n’ai pas entendu et je n’ai pas trouvé dans la Braïta à quoi il ressemblait.
Et mon cœur me dit qu’il est attaché par derrière, qu’il a largeur du dos d’un homme, comme une espèce de chasuble que portent les femmes nobles quand elles vont à cheval."

=> Que signifie "Mon cœur me dit", et pourquoi la comparaison est-elle "que portent les femmes nobles quand elles vont à cheval"?

On raconte que Rachi sortit un jour du beit hamidrach et rencontra une femme noble qui venait en face de lui, montant un cheval. Il était difficile à Rachi de comprendre comment il était possible que ses yeux saints et si attentifs rencontrent un spectacle aussi scandaleux.
Ensuite, quand il travailla à expliquer la forme du ephod, et ne trouva rien à ce sujet dans la Braïta, cet incident lui revint en mémoire, et il dit : "Mon cœur me dit" que ce n’est pas pour rien que Hachem m’a donné cette épreuve de voir des femmes à cheval. C’est pour m’enseigner la nature du ephod, et me montrer sa forme.
[Torat haParacha]

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-> Le Cohen Gadol avait des habits uniques : le éphod (אֵפוֹד), le manteau (mé'il - מְעִיל), le Pectoral ('hochen - חֹשֶׁן) et le tsits (ציץ).
Les acronymes de ces termes forment le mot : אמחץ (em'hats) qui signifie "écraser", car c'est par le mérite des vêtements du Cohen Gadol qu'Israël écrase ses ennemis.
[rapporté dans le Tsror ha'Haïm]

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4°/ A l'image d'un tsitsit sur un tricot de corps, il y avait :
- la tunique (kétonét) portée directement sur la peau ;
- et dessus la robe (Mé'il), qui était ouverte sur les côtés (cf. guémara Zéva'him 88b et le commentaire de Rachi) et qui était sans manche (cf. Rambam Hilkhot haMikdach 9,3).

=> Ainsi, pourquoi le Cohen Gadol ne portait-il pas de tsitsit aux coins de son Mé'il?

-> Le Min'hat 'Hinoukh (99,4), cite la guémara ('Houlin 136a) qui établit qu'on est obligé de mettre un tsitsit sur un vêtement qui nous appartient, et qu'on est exempté d'en mettre sur un qu'on a pu emprunter.
Puisque les habits du Cohen Gadol étaient saints et ne lui appartenaient pas, le Mé'il en était donc dispensé.

-> Le Dovév Mécharim répond que la Torah qualifie les habits du Cohen Gadol de : "des vêtements de sainteté" (bigdé kodéch - Tétsavé 28,2). Puisque de tels habits n'étaient portés que dans un but de lui donner de l'honneur et de la gloire, ils n'étaient pas considérés comme des vêtements habituels, et ils étaient donc exemptés de tsitsit.

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+ "Ce sera sur Aharon pour servir" (Tétsavé 28,35)

La Torah dit que les vêtements des Cohanim venaient : "Pour l’honneur et la beauté/splendeur" "lé'havod oultiférét - v.28,2 ; v.28,40 ...).
Il pourrait alors exister le risque que le Cohen qui les porte en ressente un certain plaisir personnel d’être honoré par ces habits.
C’est pour éviter cette déviation que la Torah précise que ces vêtements seront : "sur Aharon pour servir" = il ne les portera que pour réaliser le Service d’Hachem, pour la Gloire du Créateur. Mais il ne devra surtout pas en ressentir la moindre intention intéressée, pour son profit personnel.
[Noam Elimélé'h]

[Toute capacité/ressource que nous avons, ne provient que de Hachem, et ce afin d'être utilisée pour faire Sa volonté.]

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-> "Tu feras des vêtements sacrés à ton frère Aharon pour l’honneur et la majesté" (28,2)

C’est seulement pour celui qui est comme ton frère Aharon que ces vêtements seront un honneur et une majesté.
Ils ne vont pas à n’importe qui, et ne sont pas glorieux pour n’importe qui.
Il arrive qu’on porte des vêtements sacrés en s’efforçant qu’ils soient d’un beau tissu, bien taillés et bien cousus dans toute la mesure du possible, car celui qui les porte n’a à se glorifier de rien d’autre qu’eux.
On trouve déjà cette idée dans la guémara (Shabbat 145a): "Pourquoi les talmidei ‘hakhamim de Babylone sont-ils distingués? Parce qu’ils ne sont pas des bnei Torah".
Rachi explique: parce qu’ils ne sont pas des bnei Torah, on ne les respecte pas à cause de la Torah, on leur fait de beaux vêtements pour qu’on les respecte à cause des beaux vêtements.

Il est également dit dans le Zohar (Béaaloté'ha 152b) : les sots, quand ils voient quelqu’un qui porte un vêtement qui leur paraît beau, ne regardent plus pour voir ce qui se trouve en-dessous.

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-> b'h, également : https://todahm.com/2019/04/16/8766-2