Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Comme il (Avraham) levait les yeux et regardait, il vit 3 personnages debout près de lui. En les voyant, il courut à eux du seuil de la tente et se prosterna contre terre" (Vayéra 18,2)

-> Le Ohr ha'Haïm enseigne :
Par les mots : "il regardait", la Torah nous indique que lorsque Avraham les vit, il fut guéri de ses maux et courut à leur rencontre. Car l'ange était visible de loin, mais sur le plan spirituel, ceci ne représente pas un obstacle pour empêcher la guérison.

Immédiatement, [l'ange] Raphaël remplit sa mission et le guérit.
Sentant qu'il était guéri, Avraham se prosterna à terre devant ces envoyés célestes."

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-> D'une façon similaire, le Ohr ha'Haïm explique : "réé ano'hi", dans le sens de : "regardez-moi et vous comprendrez et accepterez [le bien absolu du monde futur]".
En d'autre termes, ce verset fait allusion à l'idée selon laquelle la seule observation du visage de Moché allait conduire le peuple à choisir la voie de la bénédiction et du salut.

=> Il en découle que la simple vue d'un ange ou d'un tsadik nous apporte la guérison!

"Pour toi, sois fidèle à Mon alliance, toi et ta postérité après toi" (Lé'h Lé'ha 17,9)

-> Rabbi Shablom de Belz s'interroge sur la redondance du pronom : "toi".

Il explique que nous avons le devoir d'accomplir toute mitsva de manière parfaite, c'est-à-dire : par la pensée, par la parole et par l'acte.

Or, celle de la circoncision ne peut être accomplie simultanément à ces 3 niveaux, puisque c'est le père qui la fait pratiquer sur le corps du nourrisson.
Lorsque cet enfant grandira et circoncira, à son tour, son propre fils, il complétera l'aspect manquant de cette mitsva, celui de la pensée.

=> Tel est le sens implicite de notre verset : "Pour toi ... toi et ta postérité" = c'est seulement lorsque l'homme circoncit son fils, il parvient à un accomplissement parfait de la mitsva de la circoncision.

"Yaakov dit en les voyant : "Ceci est la légion de Hachem!" Et il appela cet endroit : Ma'hanayim" (Vayétsé 32,3)

-> Les voyant arrivés au loin, Yaakov rassura ses gens et dit : "Ce ne sont pas les troupes d'Essav ou de Lavan qui viennent nous attaquer. Ce sont les camps (ma'hanayim) des anges que D. envoie pour nous protéger de nos ennemis.

Au début de la paracha, Yaakov a quitté 'Hebron, et la ville avait ressenti son départ comme une immense perte. Maintenant qu'il était de retour, les anges étaient extrêmement heureux. En effet, 600 000 anges vinrent l'accompagner lorsqu'il revint en terre d'Israël.

De plus, chaque fois qu'un individu accomplit une bonne action, un ange est créé.
Yaakov avait donc sa propre suite d'anges le protégeant de tout danger.

Quand il revint chez ses parents, D. l'honora en lui envoyant des cieux une autre escorte d'anges.
Quand Yaakov les vit, il dit : "C'est là le camp de Hachem. Ces anges ont été envoyés par D., et ce ne sont pas ceux créés par mes bonnes actions."
Ainsi, il nomma l'endroit : "ma'hanayim" (les 2 camps) = il y avait les anges créés par ces bonnes actions, et également ceux envoyés par D.

[Méam Loez - Vayétsé 32,3]

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-> "Yaakov dit en les voyant : "Ceci est la légion de Hachem!" Et il appela cet endroit Ma'hanayim" (Vayétsé 32,3)

"Yaakov dit en les voyant" = vayomer Yaakov kaacher ra'am (וַיֹּאמֶר יַעֲקֹב כַּאֲשֶׁר רָאָם).
Les initiales de ces mots forment : "véyakiram" (il les a reconnus), pour dire que Yaakov a reconnu que c’étaient les mêmes anges qu’il avait vus dans son rêve et qui montaient et descendaient de l’échelle.
- "Raam" (רָאָם) est un acrostiche de "Raphaël, Ouriel, Mikhaël".
- "Ma'hanayim" (מַחֲנָיִם) est un acrostiche de "Méotam ‘hayalim natal Yaakov malakhim" (de ces guerriers Yaakov a pris des anges).
[Ahavat ‘Haïm]

"Les messagers revinrent auprès de Yaakov, disant : "Nous sommes allés trouver ton frère Essav. Lui-même vient à ta rencontre, et 400 hommes l'accompagnent" (Vayichla'h 32,7)

-> Certains affirment qu'Essav avait 400 généraux, chacun à la tête de 400 hommes, soit un total de 160 000 soldats.
Les "400 hommes" cités par la Torah se réfèrent aux généraux.

Selon une autre opinion, chacun des hommes d'Essav était capable de se battre contre 400 guerriers.

D'autres commentateurs disent qu'Essav avait acquis le droit de réclamer les douanes à la frontière.
Essav pensait : "Si mes hommes arrivent à vaincre Yaakov, parfait. Mais si ses hommes sont plus nombreux que les miens, je lui présenterai mes références et j'exigerai d'inspecter ses biens, afin de vérifier si certains ne tombent pas sous le coup d'une taxe. Pendant qu'il sera occupé à préparer ses biens pour l'inspection, je le tuerai."
Puisqu'Essav préparait ce plan il n'emmena que 400 hommes, il n'en avait pas besoin de plus ...

Un commentaire explique qu'Essav avait acquis les droits de douane car il avait appris que Yaakov avait caché sa fille Dina dans un coffre. Il avait pris cette mesure à cause de la très grande beauté de sa fille, et il redoutait qu'Essav ne désire la prendre pour femme.
Essav dit : "Maintenant, je dispose d'un plan excellent pour le tuer. Je demanderai qu'il ouvre chaque coffre pour voir les produits visés par l'impôt douanier. Quand il refusera d'ouvrir le coffre où se trouve sa fille, j'utiliserai cela comme une excuse pour le tuer."

[Méam Loez - Vayichla'h 32,7]

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-> "Les messagers revinrent à Yaakov, en disant : "Nous sommes allés trouver ton frère Essav" (Vayichla'h 32,7)

-> Le rav Pin'has de Koritz (Imré Pin'has) note que les premières lettres des mots "vayachouvou hamala'him él Yaakov lémor" (les messagers revinrent à Yaakov, en disant - וַיָּשֻׁבוּ הַמַּלְאָכִים אֶל יַעֲקֹב לֵאמֹר), forment le nom "Eliyahou" (אליהו).
Cela indique qu'Eliyahou haNavi était impliqué dans cette mission, même s'il n'était pas encore né.
Bien qu'il n'ait pas encore existé en tant que personne, le concept d'Eliyahou haNavi, l'ange de feu d'Hachem, existait déjà et faisait partie de cette mission.

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+ "Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d'Essav" (Vayichla'h 32,12)

=> Pourquoi Yaakov eut-il peur uniquement de son frère Essav, et non des 400 hommes qui l'accompagnaient?

-> Reich Lakich (Yalkout Chimoni 32,7) sur "400 hommes avec lui [Essav]" (Vayichla'h 32,7) = c'est-à-dire comme lui, de la même façon qu'Essav était à la tête de 400 hommes, ainsi chacun de ces hommes était à la tête de 400 autres hommes.

Il en découle qu'il y avait un total de 160 000 hommes (400*400), ce qui représente 16 myriades (16*10 000), sans compter Essav lui-même.

-> Rabbi Méïr Yé'hiel d'Ostrovitch enseigne :
Essav connaissait le principe écrit dans les Téhilim (91,7) : "Qu'à tes côtés il en tombe 1 000 (côté gauche), et une myriade à ta droite (10 000) ; toi, le mal ne t'atteindra pas".
Essav avait compris que chacun des Bné Israël possédait la force de soumettre une myriade, soit 10 000 ennemis.

Si l'on compte bien, Yaakov, ses 11 enfants (Binyamin n'était pas encore né), et ses 4 femmes, nous obtenons alors 16 personnes constituant la famille d'Israël. Ils étaient donc aptes à faire la guerre aux 16 myriades conduites par Essav.

Ainsi Essav a-t-il amené avec lui 160 000 hommes, car il avait l'intention d'éliminer toute opposition afin de se retrouver en face à face avec Yaakov.
C'est pour cela que Yaakov a prié vers Hachem en disant : "Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d'Essav, car je le crains".
Yaakov fut très précis dans sa demande en disant : "car je LE crains" : Il ne craignait que lui en effet, car face aux 160 000 hommes qu'Essav avait emmenés avec lui, il avait la force potentielle de les vaincre.

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"Yaakov fut fort effrayé et inquiet. Il partagea son monde, ainsi que le menu, le gros bétail et les chameaux, en 2 camps. Il se dit : Ce sera, si Essav s'approche du 1er camp et l'attaque, le 2e camp sera épargné " (Vayichla'h 32,8-9)

-> Même si Hachem avait promis à Yaakov de le protéger, malgré tout Yaakov craignait avoir commis une faute qui lui ferait perdre cette protection Divine. [cf. b'h, également : https://todahm.com/2018/12/09/7701 ]
Il craignait donc qu'Essav puisse malgré tout lui faire du mal et se prépara à cela, en divisant son camp en deux, de sorte à préserver tout au moins le 2 camp.

=> Mais on peut se demander comment Yaakov pouvait-il être aussi sûr que le 2e camp sera épargné? Comment savait-il que Essav n'allait pas attaquer les deux camps?

Nous allons voir, b'h, différentes explications :

-> 1°/ Le Na'halat Yaacov explique que Yaakov se trouverait dans le 1er camp, le plus proche de Essav.
- Quand celui-ci rencontrerait Yaakov, s'il accepterait de faire la paix avec son frère, alors tout se finira bien. Mais s'il voulait encore le tuer, alors Yaakov lui fera la guerre.
- Quand tout le reste de la famille (et des biens) de Yaakov qui se trouvaient dans le 2e camp, verraient que Yaakov et Essav se battent, ils en concluraient que Essav cherche toujours à leur faire du mal. Et alors, pour se protéger, pendant ce temps où Yaakov et Essav se battent, ils s'enfuiraient et auront ainsi la vie sauve. Ce 2e camp sera donc, de cette façon, épargné.

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-> 2°/ "Pourquoi vous perdrai-je tous les deux le même jour" (Toldot 27,45)
Rachi de commenter : Elle (Rivka) était inspirée par l’esprit saint et a prophétisé qu’ils (Yaakov et Essav) mourraient le même jour, comme il est expliqué dans la guemara (Sotah 13a).
En se basant sur cette prophétie le 'Hanoukat haTorah écrit que Yaakov éloigna les 2 camps d'une distance d'un jour de marche. Yaakov se trouvait seul dans le camp le plus proche de Essav.
Ainsi, quand ce dernier le rencontrera, si dans le pire des cas il réussit à le tuer, alors il lui faudra un jour de marche pour se rendre dans le 2e camp et le combattre. Mais alors, conformément à la prophétie de Rivka, il mourra avant d'atteindre le deuxième camp. Celui-ci sera donc forcément sauvé.

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-> 3°/ Le rabbi méïr Yé'hiel d'Ostrovtsa explique que toute la force qu'Essav disposait pour nuire à Yaakov, il l'a obtenue de par son grand mérite du respect de son père. En effet, nos Sages rapportent qu'Essav honorait son père de façon exemplaire. C'est ce mérite qui lui donna toute sa force.

C'est pourquoi Yaakov divisa son camp en deux, et dans le camp le plus proche d'Essav, il n'y avait que lui. Quand Essav s'approchera, s'il décide de combattre Yaakov et arrive à le tuer, alors de ce fait, leur père Its'hak souffrira énormément de la mort de son fils.
Dès lors, Essav qui aura causé cette profonde peine à son père, en tuant Yaakov, perdra automatiquement tout son mérite lui venant du respect de son père, car il n'y a pas de peine plus grande que l'on peut causer à un père que de tuer un de ses enfants.
[combien il est dur à un parent de voir ses enfants se disputer entre eux, et à plus forte raison d'en arriver à se tuer (physiquement, par les mots, en s'ignorant, ...)!]

Et lorsque Essav aura perdu son mérite du respect de son père, il ne lui restera plus de force pour faire du mal à la famille de Yaakov, car toute sa force ne lui venait que de ce mérite.
Dès lors, le 2e camp sera automatiquement préservé, car Essav, dépourvu de son mérite, n'aura plus la force de leur nuire.

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) rapporte un exemple : lorsqu'Essav se rendait honorer son père, il portait un costume en soie. Il ne portait pas cet habit particulier lorsqu'il se trouvait à la maison, non plus dans la rue, uniquement lorsqu'il honorait ses parents.

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-> Le 4°/ Ramban affirme que ce passage de la division du camp en deux, est annonciateur de ce qui se passera pendant toute la période de l'exil.
Tout au long de l'Histoire, à chaque fois que les ennemis d'Israël se lèveront et leur feront du mal, alors même s'ils arrivent à causer des dégâts sur une partie du peuple, malgré tout : "le 2e camp sera préservé", et le peuple juif restera épargné.

=> Jamais aucun ennemi n'arrivera à vaincre tout le peuple juif dans son ensemble.

Ainsi, selon nos Sages, Hachem a réalisé une bonté avec Son peuple, de l'avoir dispersé de par le monde, car même si des persécuteurs causent des dégâts sur le peuple juif dans un coin du monde, les juifs des autres coins resteront saufs.
Jamais aucun ennemi n'arrivera à faire disparaître le peuple juif dans sa totalité.

=> La démarche de Yaakov était donc précurseur de ce qui arrivera à Israël tout au long de son histoire

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-> 5°/ Le 'Hatam Sofer se base sur un enseignement de nos Sages qui dit que la prière permet d'obtenir au moins la moitié de ce que l'on cherche.

Yaakov pria pour être sauvé des mains de Essav.
Ainsi, Yaakov divisa le camp en deux pour que même si Essav attaque le 1er camp et obtient la victoire, le 2e camp sera forcément sauvé par le mérite de sa prière, qui sera au moins exaucé à moitié, de façon à ce que le 2e camp soit sauvé.

"Il (Essav) tomba à son cou et l'embrassa" (Vayichla'h 33,4)

-> Essav le racha, a gardé en son cœur de la rancune à Yaakov pendant ces 36 années, à chaque occasion il cherchait le moyen de le tuer.

Nos Sages nous racontent que Yaakov a envoyé des messagers, qui sont revenus en racontant qu'Essav avait gardé de la haine contre lui, et que rien n'avait changé. Et pourtant, dès qu'il s'est humblement prosterné devant Essav en l'appelant "mon seigneur", celui-ci s'est immédiatement adouci et sa haine a disparu, au point qu'il est tombé au cou de Yaakov et l'a embrassé.

Le Séfer Mélits Yocher en déduit la puissance de la corruption des honneurs, c'est cela la faiblesse de l'homme.

-> Selon le midrach : "Rabbi Chimon bar Yo'haï a enseigné : c'est une halakha connu qu'Essav déteste Yaakov, mais à ce moment là, sa pitié l'a emporté et il l'a embrassé de tout son cœur".

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-> Selon une autre opinion, Essav tenta de mordre Yaakov au cou. Mais le cou de ce dernier devint dur comme du marbre, et les dents d'Essav s'y brisèrent.
Ils se mirent alors à pleurer de douleur : l'un pour son cou, l'autre pour ses dents ...

Essav pensa : "Je ne vais pas tuer Yaakov avec mon glaive ou avec une autre arme, mais avec mes dents. Je vais trancher sa jugulaire et le saigner à mort." ...
Yaakov pleura à cause du danger, et Essav pleura parce qu'il ne pouvait le mordre.

En réalité, Essav hésitait à attenter à la vie de son frère. Its'hak vivait encore, et Essav ne voulait pas causer de chagrin [à son père]. Quand il vit le miracle dont bénéficia son frère, il adopta un comportement amical à l'égard de Yaakov, et l'embrassa sincèrement.

Yaakov méritait cette douleur, car il avait provoqué Essav en lui envoyant des cadeaux et en s'adressant à lui avec désinvolture. Or,telle n'était pas la volonté de D.
[Selon cette opinion,] Essav ne pensait aucunement à Yaakov et celui-ci n'avait pas à l'aborder.
Yaakov n'avait aucune raison de craindre Essav, car en quittant Lavan, D. lui avait dit : "Retourne aux pays de tes pères, et je serai avec toi" (Vayétsé 31,3).

D'après d'autres commentaires, quand Yaakov préleva la dîme de ses troupeaux, il l'envoya à Essav.
Hachem lui dit : "Ce que tu fais n'est pas juste. La dîme est sanctifiée, mais tu l'utilises dans un but profane."
Yaakov répondit : "Mais cela est nécessaire, je dois le flatter, sinon il me tuera."
D. dit : "Non seulement tu lui offres la dîme, mais tu violes aussi Ma parole : "Le plus grand sera le serviteur du plus jeune" (Toldot 25,23). Au lieu de te comporter en maître à l'égard d'Essav, tu te présentes à lui comme son serviteur ("Ainsi parle ton serviteur Yaakov" - Vayichla'h 32,5). Par ta vie, tu seras sous son joug en ce monde."

Les actes de Yaakov sont surprenants.
La Torah dit : "Tu ne te prosterneras pas devant un autre dieu" (Chémot 34,14). Puisque Essav s'était érigé en divinité, comment Yaakov put-il s'incliner devant lui?

En réalité, Yaakov ne se prosterna pas devant Essav. Il le fit devant la présence Divine qui était venue à son secours. Cependant, Essav supposa qu'il agissait ainsi envers lui.

[le Zohar - rapporté dans le Méam Loez (Vayichla'h 33,4)]

"Ces hommes [les fils de Yaakov] s'alarmèrent, en se voyant introduits dans la maison de Yossef" (Mikets 43,18)

-> "Malheur à ceux qui ne respectent pas les commandements de la Torah.
Malheur à eux lorsque Hachem les convoque pour les juger et faire le compte de leurs actions.

Nous savons que les 10 fils de Yaakov étaient très puissants, mais lorsqu'un jeune serviteur les conduisit chez Yossef, ils furent terrifiés.
Comment doit-on se sentir alors, lorsque D. nous convoque pour le jour redoutable du jugement.
Chacun doit donc réfléchir à la manière dont il répondra de ses actions devant Hachem."

[rabbi Yossi - rapporté dans le Zohar]

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-> Le Zohar continue :
La terreur des frères reposait sur leur sentiment de culpabilité pour la vente de Yossef.
A cause de cela, la force les abandonna, car le péché brise l'individu. Sinon, ils n'auraient eu aucune crainte.

De même que la simple déclaration: "Je suis Yossef!" (Vayigach 45,3) a révélé aux frères que tout ce qu'ils avaient considéré comme mauvais était bon, la déclaration ultime : "Je suis Hachem!", révélera la bonté sans limite de Hachem.

[Sfat Emet]

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-> Les frères ont été si bouleversés d'entendre la déclaration de Yossef, que face à ce choc de vérité :
- selon certaines versions, les frères se sont évanouis ;
- et selon d'autres, leur âme a quitté leur corps et ils sont morts jusqu'à ce que Hachem les ramène à la vie.

[En effet, sans préparation de notre part, combien effrayant sera notre jour du jugement céleste, lorsque nous entendrons Hachem nous dire : "Je suis D.!"
Qu'aurons-nous à dire pour notre défense? Comment ferons-nous face à nos contradictions et à nos erreurs lorsque nous verrons la réalité en face?

Une des plus grandes souffrances du monde à venir est cette prise de conscience éternelle d'avoir oublié de vivre notre vie avec toujours en face de nous la réalité : "Je suis Hachem!", à l'image du roi David qui affirme : "J'ai placé Hachem constamment devant moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8).]

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+ "Yossef dit à ses frères : "Approchez-vous de moi ... Je suis Yossef" (Vayigach 45,4)

-> Rachi commente : Comme il les voyait en train de reculer, il s’est dit : Mes frères sont maintenant remplis de confusion! Aussi leur a-t-il parlé avec douceur, sur un ton suppliant, et il leur a montré qu’il était circoncis.

-> D'après certaines opinions (midrach haTorah ; Kessef Niv'har), Yossef ne leur a pas montré réellement sa circoncision, mais plutôt il leur a prouvé qu'il était un descendant circoncis d'Avraham, en leur révélant la facette compatissante et chaleureuse de se personnalité.
[En effet, il est écrit : "Le peuple juif a 3 signes distinctifs : la miséricorde, l'humilité et la générosité" (guémara Yébamot 79a).]

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-> Malgré la cruauté qu'avaient manifestée ses frères envers lui, Yossef n'éprouvait aucun mauvais sentiment à leur égard.
Nous devons agir de la même façon si nous avons souffert de quelqu'un et lui pardonner de la même façon.
[Réchit 'Hokhma - Yira 6,26]

[d'une certaine façon, la meilleure façon de se préparer au : "Je suis Hachem!", c'est d'agir à l'image de Yossef, en accordant notre pardon à autrui.
En effet, de la même façon que nous pardonnons facilement aux erreurs de notre prochain, alors de même Hachem agira à notre égard en pardonnant, en n'étant pas exigeant sur nos propres erreurs. Cela nous assure un bon jugement!]

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2018/01/02/5918
-> et également b'h : https://todahm.com/2015/12/27/4223
-> mais aussi b'h : https://todahm.com/2018/12/25/7849

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+ Un message d'espoir pour tout juif :

-> Yossef dit : "Je suis Yossef" (Vayigach 45,3)

Le Mé haChiloa'h s'inspire de ce passage pour voir un message d'espoir. Peu importe la situation, même quand on peut avoir l'impression que tout est fini et qu'il ne peut pas y avoir de changement positif, malgré tout, l'homme ne doit jamais désespérer ni baisser les bras.
En effet, à peine arrivés en Egypte pour acheter du blé, les tribus furent accusées d'être des espions. Les frères de Yossef furent emprisonnés pendant 3 jours. Puis, on les laissa partir en prétextant qu'ils ne reviendraient que si leur petit frère Binyamin est avec eux. Ensuite, ils trouvent leur argent dans un de leurs sacs, craignant une accusation de vol. Etant donné que Yaakov refusa de laisser partir Binyamin, Yehouda s'engagea à le ramener. Et voilà que l'on trouve la coupe dans le sac de Binyamin, Celui-ci va à présent être pris en esclave!

La situation va de mal en pis pour enfin tourner au drame. Les tribus ne savent pas comment sortir de cette position. Yehouda est prêt à faire la guerre au pays et à tout renverser tant la situation est désespérée.
Et là, voilà que Yossef, ne pouvant plus se contenir, il s'adresse à eux et leur dit : "Je suis Yossef!"
En un seul instant, ce fut la fin de tout leur cauchemar. Ils sortirent de leur désespoir et furent sauvés de leurs inquiétudes les plus dramatiques. A partir de là tout changea pour devenir la situation la plus belle et la plus idéale. Toutes les tribus se retrouvèrent avec Yaakov et les 17 années qui suivirent furent les plus belles de leur vie.

=> Ce passage est riche en leçon d'espoir. Parfois, on peut se retrouver dans une situation difficile, sans que l'on puisse voir le bout du tunnel. On peut se sentir perdu, sans aucune possibilité de délivrance. Malgré tout, apprenons de là qu'en un seul instant, on peut sortir de l'obscurité vers la lumière et voir son problème solutionné d'une façon extraordinaire et inattendue.
Hachem est Infini et Sa Sagesse est illimitée. A chaque situation la plus désespérée soit-elle, Il peut trouver des solutions incroyables. Gardons toujours confiance et espoir en Lui et sachons qu'aucune situation n'est réellement désespérée. Selon la formule de nos Sages : "la Délivrance Divine est aussi rapide qu'un clignement d'oeil".
D'ailleurs, c'est ce qui se passera à la fin des temps. De la même façon que lorsque Yossef déclara : "Je suis Yossef", cela a permis d'éclairer en un instant toutes les difficultés rencontrées depuis plusieurs mois, y mettant fin et ouvrant une page vers la délivrance, il en sera de même quand Hachem proclamera : "Je suis Hachem".
Toutes les incompréhensions, les doutes, et les sentiments de souffrances et d'injustice qui nous ont accompagné tout au long de l'Histoire, disparaîtront, pour s'ouvrir à une nouvelle compréhension et lecture de l'Histoire, dirigées par le Roi du monde, en vue de déboucher vers un état de délivrance et de joie, et mettant fin définitivement aux malheurs de l'exil.

"Quelle utilité y a-t-il à tuer notre frère et à recouvrir son sang" (Vayéchev 37,26)

-> Au départ, quand Yossef s'approcha de ses frères, Yéhouda aussi était prêt à le tuer. Ainsi, qu'est-ce qui lui a fait changer d'avis (au point de dire le verset ci-dessus)?

C'est qu'au moment de tuer Yossef, les frères dirent : "Maintenant, venons le tuer et jetons-le dans un puits et disons : ''une bête sauvage l'a dévoré''."

Lorsque Yéhouda entendit que les frères voulaient cacher ce meurtre et faire croire qu'il a été tué par un animal, à ce moment il changea d'avis et décida de ne plus le tuer.
En effet, Yéhouda n'était d'accord de tuer Yossef que si les frères sont prêts à assumer cet acte. Mais, s'ils veulent cacher sa mort et ne sont pas prêts à assumer leur acte, alors cela prouve que cela n'est pas une bonne chose.

=> "Quelle utilité y a-t-il à tuer notre frère et à recouvrir son sang" = Quand quelqu'un veut dissimuler et masquer une certaine action qu'il souhaite faire parce qu'il n'est pas prêt à l'assumer, cela prouve que cette action est problématique, et il faut réfléchir à nouveau s'il convient vraiment de la faire.

[rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk)

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-> Selon nos Sages, il y a un décret faisant qu'un mort est oublié du cœur au bout de 11 mois.

De cet enseignement, rabbi Chimon haCohen de Tunis (Maasé 'Hochev) explique ce que Yéhouda a dit à ses frères :
"Si nous tuons Yossef, alors au bout de 12 mois il sera déjà oublié du cœur de Yaakov notre père, donc la Présence Divine reposera sur lui et lui révélera que c'est nous qui l'avons tué de nos propres mains, alors il sera en colère, nous en voudra et voudra nous punir.
Mais si nous ne le tuons pas, Yaakov sera triste et ne se consolera pas tant qu'il sera sur terre, donc la Présence Divine ne reposera pas sur lui et il ne saura pas que c'est nous qui l'avons fait disparaître."

=> C'est ce qu'a dit Yéhouda à ses frères : "Quelles utilité y-a-t-il à tuer notre frère et à recouvrir son sang? Vendons-le aux Yichmaélim et que nos mains ne soient pas sur lui."

"Pharaon envoya chercher Yossef et le convoqua. On le fit sortir de la prison, on le rasa et on lui donna de nouveaux vêtements. Puis il alla au-devant de Pharaon" (Mikets 41,14)

-> Yossef sortit de sa prison le jour de Roch Hachana.

Il s'est rasé et coupé les cheveux malgré l'interdit de le faire à Roch Hachana, car si un individu ne le fait pas, il manque de respect à un roi, et il encourt donc la peine de mort.
De plus, comme la Torah n'avait pas encore été donnée, il n'était pas nécessaire de faire montre de rigueur, et Yossef pouvait donc agir ainsi.
[Méam Loez]

-> Yossef est resté en prison pendant 12 années.
Durant toute cette période, il ne s'est pas rasé la barbe ni coupé les cheveux, car il a choisi de vivre en nazir tant qu'il serait prisonnier.

Selon le Sifté Cohen, Yossef n'a pas eu besoin de se laver (d'ailleurs cela n'est pas mentionné dans notre verset!), car depuis son voyage dans la caravane des Ichmaélites, il avait gardé une bonne odeur.

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-> De même que Yossef est passé en un instant de prisonnier accusé de viol, à vice-roi de la 1ere puissance mondiale de l'époque (l'Egypte), de même tout juif a beau être considéré comme répugnant par les nations, mais en un instant le roi des Rois (Hachem) peut envoyer le machia'h, et alors la Vérité brillera au grand jour : les juifs seront élevés au titre de vices-roi du monde (juste après le roi des Rois!).

[cela implique une responsabilité de notre part. En effet, combien à notre niveau nous devons nous tenir prêt (en étant le mieux habillé possible spirituellement parlant!), car le machia'h peut véritablement venir à tout moment!]

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-> "Pharaon envoya quérir Yossef, qu’on fit sur le champ sortir de la prison" (Mikets 41,14)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Miket) enseigne :
Le mot : "vayéritsouhou" (וַיְרִיצֻהוּ) qu’on a traduit par "le faire sortir sur le champ" veut dire en fait : "ils l’ont fait courir" et peut aussi vouloir dire "ils lui ont couru après".
On peut comprendre cette dernière explication dans le sens où la descente de Yossef dans cette fosse est à l’image de la Néfilat Apaïm, ce passage de la Téfila juste après la ‘Amida et le Vidouï, ou les kabbalistes ont comme pensée de descendre au plus profond des forces du mal pour aller y chercher des étincelles de sainteté, jusqu’alors inaccessibles (Note: évidemment, ceci nécessite en soi une explication détaillée).
Donc Yossef est au fond de son cachot en train de libérer ces étincelles, quand soudainement Pharaon le fait chercher. Une partie des étincelles qu’il n’avait pas finit de libérer, voyant qu’elles n’auront pas d’autre occasion avant longtemps qu’on s’occupe d’elles, arrivent à se défaire des derniers liens qui les retiennent en bas, s’arrachent du trou et sortent avec Yossef.
C’est le sens de "ils lui ont couru après" qu’on peut donner à "Vayéritsouhou" (וַיְרִיצֻהוּ).

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-> "Pharaon envoya quérir Yossef, qu'on fit sortir précipitamment de la geôle" (Mikets 41,14)

-> Le rav d'Ostrova enseigne :
"Imaginons qu'un homme croupit dans une prison depuis déjà très longtemps, et qu'il n'a pas vu tout ce temps la lumière du soleil (qu'il n'y avait pas de téléphone pour communiquer avec quiconque), et qu'il n'a jamais eu aucune vacances... Au terme de 12 années, on le libère quelque peu et, non seulement cela, mais on lui donne également la permission de se rendre chez le roi en personne, aurait-on besoin de le faire sortir précipitamment? Il est certain qu'il se précipiterait de lui-même de toutes ses forces pour venir devant le roi, tomber à ses pieds, implorer sa miséricorde et obtenir sa grâce!
Pourtant, qu'est-il écrit au sujet de Yossef? "On le fit sortir"! Il n'y alla pas de lui-même mais on fut forcé de le hâter devant le roi!

La raison en est que Yossef avait conscience et confiance que tout provient du Ciel, et que sa libération arriverait au moment précis où cela avait été décrété par le Ciel, ni avant ni après. Dès lors, à quoi cela servait de se presser et de courir vainement! Ce fut pour cette raison que les serviteurs de Pharaon durent le presser de sortir.

Cela concerne également tous les domaines de l'existence : personne ne fait quoi que ce soit de lui-même, et tout ce qui se produit dans le monde est le fait du décret Divin en temps voulu et selon ce qui a été décidé, ni plus ni moins. Certes, il incombe à l'homme de faire un effort personnel (hichtadlout) car c'est ainsi qu'Hachem l'a fixé dans le monde cependant loin de lui doit être l'idée qu'il est en mesure d'ajouter ne fût-ce qu'un centime de plus à ce qui a été décrété pour lui, et il n'y a aucune utilité à une hichtadlout superflue ou effrénée.

"Que D. tout puissant vous fasse trouver compassion auprès de cet homme, afin qu'il vous rende votre autre frère et Binyamin." (Mikets 43,14)

-> A ce moment-là [les frères s'apprêtent à retourner en Egypte avec Binyamin. Leur père Yaakov leur donne des cadeaux à apporter au vice-roi (Yossef) ainsi qu'une] lettre dans laquelle il demande et menace [le vice-roi - Yossef] en ces termes :

"De ton serviteur Yaakov, fils de Its'hak, fils d'Avraham l'Hébreu, prince de D., ...
Autant que D. est vivant, quand mon fils m'a dit comment tu t'es conduit avec eux, je n'ai pas invoqué Hachem à ton propos, car alors tu aurais été perdu avec tes gens avant que mon fils Binyamin ne se présente devant toi. Mais je me suis dit que Chimon mon fils était chez toi, et que peut-être tu le traitais bien, c'est pourquoi je n'ai rien fait contre toi".
[Séfer haChir - p.200]

=> Nous apprenons de là que Yaakov avait la possibilité de détruire l'Egypte et de sauver Chimon et Binyamin. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait?

La raison est que le vice-roi d'Egypte (Yossef) s'était conduit généreusement avec ses frères et leur avait donné à manger quand ils avaient faim. Il ne pouvait donc pas se montrer ingrat et lui faire du mal.
Même s'il leur avait parlé durement et mis Chimon en prison, ils n'avaient pas le droit de lui faire du mal, et c'est l'allusion faite par Yaakov dans sa lettre : "Je me suis dit que Chimon mon fils était chez toi, peut-être que tu le traitais bien, c'est pourquoi je n'ai rien fait contre toi".

Cela nous enseigne que Yaakov n'a évité de prier Hachem à son sujet qu'à cause de cela, que peut-être il traitait bien Chimon, sans parler du bien qu'il leur avait déjà fait de remplir leurs sacs et de leur fournir tout ce qu'il leur allait.

=> On apprend de là jusqu'où doit aller la gratitude : même si le vice-roi d'Egypte (Yossef) les a fait souffrir et qu'ils ne savaient pas ce qu'il voulait, ils n'ont rien fait contre lui, parce qu'ils avaient profité de lui, et ils n'avaient pas le droit de se montrer ingrats.