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"Yossef dit à ses frères : "Je suis Yossef! Mon père vit-il encore?" Et ses frères ne purent lui répondre, car ils étaient effrayés devant lui." (Vayigach 45,3)

Le midrach (Béréchit Rabba 93,10), au nom de Abba Kohen Bardela, discerne un élément de réprimande dans l'annonce faite par Yossef :
"Malheur à nous au jour du Jugement! Malheur à nous au jour de la Réprimande!
Si les frères n'ont pas su supporter sa réprimande, lui qui était le plus jeune, à plus forte raison quand D. viendra réprimander chacun selon ce qu'il est."

-> Le rav Soloveitchik de dire que les frères de Yossef ont agi en se fiant à une supposition erronée, ne cessant de penser qu'ils discutaient avec un vice-roi d'Egypte, et ils avaient donc dressé leurs plans en conséquence.
[ils ne pouvaient reconnaître leur frère car la tête de Yossef était sous un voile, et il parlait en égyptien, langue dans laquelle il n'avait jamais parlé par le passé avec ses frères]

C'est alors que Yossef leur a annoncé : "Je suis Yossef!"
[il retire son voile et parle seulement à partir de ce moment en hébreu, dont l'intonation va rappeler des souvenirs d'enfance à ses frères : c'est bien Yossef!]

Soudain, toutes les hypothèses et conjonctures se sont écroulées, et ils se sont rendu compte qu'ils avaient commis depuis le début une erreur fondamentale.

=> Quand viendra le jour où D. montrera à chacun de nous ce qui était véritablement important dans l'existence, il apparaîtra aussitôt que toutes nos vies étaient fondées sur de fausses suppositions, et que nous avons travaillé et lutté pour des choses sans aucune valeur.
Cela constituera effectivement une terrible remontrance.

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-> Le rav Eiziq Scher, Roch yéchiva de Slabodka rappelle que les frères étaient convaincus que leur condamnation de Yossef été justifiée.
Selon le midrach (Tan'houma Vayéchev 2), ils ont même demandé à D. de compléter le quorum de 10 exigé pour prononcer une excommunication.

Avec la révélation de Yossef et le fait que ses rêves se sont réalisés, les frères ne purent continuer à se bercer dans l'illusion qu'ils avaient agi d'une manière exclusivement juste et altruiste.
Ils durent reconnaître que leur animosité envers Yossef n'avait pas pris naissance dans le comportement de celui-ci, mais en eux-mêmes.

=> C'est sur ce point que la réprimande les a bouleversés : ils se sont rendu compte que leur perception de la vérité provenait seulement de leurs propres cœurs, et qu'elle n'avait aucun appui dans la réalité.

 

Source (b »h) : rapporté dans le « Talelei Orot » du rav Yissa’har Dov Rubin

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