Aux délices de la Torah

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"Ils venaient de quitter la ville, ils en étaient à peu de distance, lorsque Yossef dit à l'intendant de sa maison : "Va, cours après ces hommes"." (Mikets 44,4)

La formulation de ce verset semble souligner que, du fait que les frères de Yossef ne s'étaient pas encore trop éloignés, il a demandé à son intendant de les poursuivre.
=> Quel est le rapport entre ces 2 faits?

-> Rabbi 'Haïm Vital explique que la téfilat hadéré'h a pour objectif de nous assurer la protection lors d'un voyage, mais nous ne la prononçons qu'après nous être éloignés d'au moins une parsa (environ 4 kilomètres) de la ville.

=> Yossef, conscient que ses frères réciteraient cette prière en route, ordonna qu'on les poursuivre avant qu'ils ne s'éloignent trop, c'est-à-dire avant qu'ils ne la prononcent [bénéficiant alors de la protection afférente].

Certains expliquent que Yossef ordonna qu'on remplisse leurs sacs de vivres "autant qu'ils en peuvent contenir", justement pour leur alourdir la charge et les empêcher d'avancer vite, ce qui lui permettrait de les poursuivre et de les rattraper plus facilement.

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+ Autres explications :

-> Yossef ne les laissera pas aller très loin, car il veut leur éviter de dépasser sans raison les 2 000 coudées autorisées le Shabbath (té'houm Shabbath).
[les frères voyageant car leur famille était en danger de vie par manque de nourriture.]
[le Yéfé Toar]

-> Yossef ne veut pas que ses frères se fatiguent inutilement.
[Rabbénou Bé'hayé]

+ "L'homme n'a pas un plus grand ennemi que sa réussite.

Lorsqu'un homme souhaite acquérir un bien quel qu'il soit, réaliser une ambition ou un rêve, alors il faut que ses yeux soient tournés vers le Maître du Monde qui Lui seul peut combler son désir.
Il lui incombe véritablement d'assujettir son cœur à la volonté de Hachem afin qu'Il exauce sa requête.

Mais lorsque le moment arrive où sa quête est exaucée, ses yeux qui s'étaient élevés vers le Ciel pourraient retomber à présent à terre, son cœur qui s'était ouvert à la crainte et à l'amour d'Hachem pourrait se refermer pour s'ouvrir cette fois sur la prise de conscience de sa propre importance et nourrir en lui l'appât du gain ...
Et en proie à ces sentiments confus, il serait totalement obnubilé par ses biens et ses profits."

[Rav Chimchon Raphael Hirsch]

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-> On peut illustrer cela par l'histoire de la place de parking.
Quelqu'un qui est face à une impossibilité de se garer, va en venir à priver avec ferveur Hachem pour qu'une place se libère.

Au même moment où une place se libère, alors :
1°/ soit je proclame en moi : "C'est bon Hachem je n'ai pas besoin de toi, j'ai trouvé une place!" = l'épreuve (ma réaction dans une telle situation) vient alors renforcer l'idée que je suis auto-suffisant, que je maîtrise tout dans le monde, que je suis tellement fort! ;

2°/ soit j'admets que c'est grâce à Hachem que la place s'est libérée, et je l'en remercie plein de gratitude = cette épreuve vient alors renforcer ma certitude que tout dépend de D., qu'Il m'aime plus que tout et qu'Il écoute chacune de mes prières.

=> Il en découle que chaque épreuve de la vie (même la plus banale!) peut au final renforcer notre émouna : soit en nous-même ou bien soit en Hachem.
A nous de jouer pour muscler au maximum notre amour, notre attachement à Hachem!

La Torah donne une seule fois à Pharaon le nom de "roi d'Egypte" (Mikets 41,46), et c'est lorsqu'il élève Yossef à la dignité de vice-roi.

En effet, la réalité est que c'est Yossef, et non Pharaon, qui domine le Nil, et la valeur numérique de "nilous" (Nil - נילוס) est la même que celle de Yossef (יוסף), soit 156.

[Sifté Cohen]

‘Hanouca – Sois clair dans ton engagement avec la Torah

+ 'Hanouca - Sois clair dans ton engagement avec la Torah :
[lumière spirituelle de la Torah ou bien obscurité de la matérialité grecque]

-> Le prophète Eliyahou fait rassembler sur le mont Carmel tout Israël avec les 450 prophètes de Ba'al (divinité païenne) et les 400 prophètes d'Achéra, et proclame :
"Jusqu'à quand serez-vous assis entre 2 chaises (serez-vous ambigus)?
Si Hachem est le vrai D., suivez-le ; si vous estimez que c'est Ba'al, suivez Ba'al!" [Méla'him I 18,21]

-> "Les forces d'impureté désirent toujours se coller à la sainteté"
[Or ha'Haïm - Bamidbar 19,2]

-> "Pour ceux qui l'étudient (la Torah) : en droitier, elle sera un élixir de vie ; et en gaucher, elle sera un poison mortel" [guémara Shabbath 88b]

Rachi d'expliquer 'en droitier' : "ils s'investissent de toutes leurs forces et sont préoccupés de connaître les secrets de la Torah, comme un homme utilise sa main droite essentiellement (la plus forte)"

Rabbi 'Haïm Chmoulévtich (Si'ha 15) dit que lorsque l'on est ambiguë, que l'on ne s'investie pas pleinement dans la Torah, notre utilisation du réservoir de lumière qui est en nous, va attirer et renforcer les forces de l'obscurité spirituelle.

Ainsi, il est pire d'être "entre 2 chaises", plutôt que d'être totalement mauvais (servir le Ba'al), car sous couvert de bonne conscience (je fais aussi du bien!), on va attirer sur nous davantage d'obscurité (c'est du poison mortel!).

=> Il nous incombe d'être clair/entier, dans une notre relation de confiance totale avec Hachem.
[à l'image d'une flamme ardente dans l'obscurité!]

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-> Elicha ben Abouya a étudié la Torah à un haut niveau auprès de maîtres remarquables, comme Rabbi Eliézer et Rabbi Yéhochoua, durant de longues années, et il est même devenu le maître de Rabbi Méïr.
Cependant Elicha a continué, durant ses études, à être fortement influencé par son père Abouya, un notable de Jérusalem, qui organisait des soirées mondaines où la poésie, la musique et la philosophie grecques avaient une place privilégiée.
[son père souhaitait qu'il étudie la Torah afin d'acquérir un statut social de grandeur et d'honneurs]

En effet, la guémara ('Haguiga 15b) rapporte :
"A'her (Elicha ben Abouïa), pourquoi (son étude de la Torah ne l'avait-il pas protégé de sa déchéance)?
Car les chants grecs n'ont pas quitté sa bouche, ils ont dit à son propos : à la maison d'étude (de la Torah), de nombreux livres hérétiques tombaient de son giron"

=> Ainsi, en parallèle de l'étude de la Torah à haut niveau, il étudiait la culture grecque et appréciait les chants grecs qu'il chantait.
Cette ambiguïté, cette utilisation simultanée des forces de lumière et des forces d'obscurité ont produit sur lui l'effet "qu'il est sorti vers le péché".
En effet, lorsqu'il a vu la langue de 'Houtspit, l'interprète, traînée par un cochon, et il a alors dit : 'une bouche qui a sorti des paroles (de Torah) lèche la poussière' (guémara Kidouchin 39b).

Nos Sages rapportent également (guémara 'Haguiga 15b) :
"A'her était monté sur un cheval, un jour de Shabbath et (son élève) Rabbi Méïr le suivait (à pied) pour apprendre la Torah de sa bouche ...
(Arrivés à la limite Shabbatique), Rabbi Méïr lui dit : 'Retourne avec moi'
A'her répond : 'J'ai entendu de derrière le rideau : revenez enfants rebelles, sauf A'her' "
[Nos Sages disent qu'il pouvait quand même toujours faire téchouva, s'il se tournait de tout cœur vers Hachem. Quoiqu'on est pu faire comme fautes, une téchouva est toujours possible, elle demande juste davantage d'efforts de sincérité de notre part.]

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+ "J'ai vu de notre temps certains jeunes du peuple d'Israël qui, malgré le fait qu'ils suivent la Torah et les mitsvot, sont assaillis par les troubles de leurs pensées et les doutes perturbent leur cœur.
Pour la plupart d'entre eux, la raison principale est qu'ils ont lu dans des livres superficiels ou dans des journaux corrompus, des articles ou des histoires écrits par des apikorsim.

Leurs paroles malsaines et futiles vont se loger directement dans l'imagination du lecteur pour ensuite troubler sa conscience.
Celui qui se préservera de ce genre de lecture protégera sa conscience."
[Steïpler - 'Hayé Olam]

L'un des mérites grâce auxquels le peuple d'Israël est sorti d'Egypte est qu'ils ne se sont pas rendus coupables de médisance, faute qui a entraîné la vente de Yossef et son exil en Egypte.
Seul le mérite acquis par l'amour et la bonté entre frères [juifs] délivrera le peuple d'Israël de l'exil actuel.

[rabbi Yonathan Eibschutz - Yaarot Dvach]

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-> "éch" (le feu - אש) est un acronyme des mots : émet (la vérité - אמת), et shalom (la paix - שלום).
En revanche : "kach" (paille - קש) est un acronyme de : kina (la jalousie - קנאתי) et sin'a (la haine - שנאה).

Yaakov avait confiance qu'Essav ne pouvait pas lui faire de mal (l'ardente flamme spirituelle réduisant tout en cendre comme du feu sur de la paille).
Cependant, lorsque les juifs se querellent entre eux, Essav prend le dessus, et c'est la haine gratuite qui règne.

C'est elle qui a entraîné la destruction du Temple et l'exil du peuple par les romains, descendants d'Essav.
C'est également à cause de l'animosité qui régnait entre Yossef et ses frères que les juifs n'ont pas mérité de rester en Israël et ont dû descendre en Egypte.

[d'après le Chla haKadoch]

+ Chaque jour, le yétser ara se promène en pleine rue, examinant tous les passants.
Lorsqu'il voit un jeune homme marchant fièrement, habillé à la dernière mode, les cheveux bien coiffés, il se dit : "Celui-ci est pour moi".
Un si bel homme peut facilement succomber à la tentation et pécher.

[Méam Loez (Vayichla'h 37,2) rapportant le Zohar Vayichla'h]

"Voici les engendrements de Yaakov, Yossef" (élé toldot Yaakov, Yossef - Vayéchev 37,2)

-> A partir des lettres de : "Yaakov" (יעקב), on engendre le mot : "Yossef" (יוסף).

En effet :
- le youd (י) s'écrit pleinement : יוד, et il reste les lettres : "vav dalét" (וד), qui font ensembles : 10 (soit : י) ;
- de même pour le ayin (ע) qui s'écrit : עין, et dont il reste : ין, qui font : 60 (soit : ס - samé'h) ;
- de même pour le kouf (ק) qui s'écrit : קוף, et il reste : ופ, qui sont les 2 dernières lettres nécessaires pour former : "Yossef" (יוסף).

[d'après rabbi Yéhouda Moyal]

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-> Le Zohar (Vayichla'h 176b) dit : "Yaakov et Yossef étaient comme une seule entité".

-> "Voici les descendants de Yaakov, Yossef"
Le midrach (Béréchit rabba 84,5) commente : "Bien que Yaakov ait eu d'autres fils, tous sont nés pour le mérite de Yossef, et pour lui permettre de remplir son rôle de chef spirituel du klal Israël".

Le rav David Hofstedter (Darach David) dit que c'était peut-être l'erreur qu'ont commis les frères de Yossef : ils ont constaté que Yossef possédait les extraordinaires qualités de Yaakov mais n'ont pas compris qu'il avait été désigné pour lui succéder au plan spirituel. Ils n'ont pas pressenti l'avenir auquel était destiné leur frère, comme l'avait fait leur père.

-> "Yaakov a transmis à Yossef toute la Torah apprise auprès de Chem et Ever" (midrach Béréchit rabba 84,8).
Le rav Yaakov Kamenitsky explique que comme Chem et Ever avaient vécu à l'époque du Déluge et de la Tour de Bavél parmi des réchaïm et incroyants, ils étaient particulièrement désignés pour transmettre à Yaakov des directives sur la façon de s'élever au plan spirituel en dépit de l'environnement pernicieux auquel il allait être exposé.
C'est ce même enseignement que Yaakov a ensuite transmis à Yossef, son héritier spirituel parce que celui-ci devrait un jour sortir à son tour dans le monde et l'affronter. [c'est à grâce à cela qu'il a pu survivre en Egypte, foyer de la débauche, de la sorcellerie, ...]

Héritier spirituel de Yaakov, Yossef a dû assimiler tous les enseignements qui avaient formé le caractère de son père et lui avaient permis d'acquérir sa stature.
Nos Sages (guémara Sota 36b) disent que Yossef était digne d'être le père des 12 Tribus tout comme son père l'avait été.
[ A la fin, Yossef a dirigé les les maisons de ses frères en Egypte, en leur fournissant de quoi vivre comme s'il était leur père]

-> Se fondant sur cette affirmation, le Ohr ha'Haïm haKadoch démontre que Yossef était au niveau spirituel des Patriarches, égal à Avraham, Its'hak et Yaakov (Vayé'hi 48,6).

Par ailleurs, le Ohr ha'Haïm haKadoch explique comment la désignation des 2 fils de Yossef pour faire partie des 12 Tribus prouve que Yossef était au même niveau spirituel que son père.

Celui qui mérite d'éviter toute sa vie de faire honte à autrui, Hachem le délivrera de tout malheur, et il engendra des enfants droits.
C'est ce qui est arrivé à Tamar : par le mérite d'avoir pris le risque d'être livrée au feu pour ne pas faire honte à Yéhouda, elle a engendré des rois et des prophètes.
[Ménorat haMaor]

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-> Qu'est-ce qui est un meurtre qui ne se voit pas et dont le châtiment est très grand, dont la faute est légère et grave?

C'est la honte : celui qui fait honte à autrui en public ou le fait souffrir devant quelqu'un si bien qu'il a honte, c'est comme s'il le tuait. En effet, il accepterait [plutôt] la mort pour qu'on ne lui fasse pas honte.
[Séfer 'Hassidim - 54]

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-> b'h, divré Torah - Vayéchev à ce sujet : https://todahm.com/2018/12/09/7722

Le livre Ménorat haMaor écrit que l'homme a 7 orifices (2 oreilles, 2 yeux, 2 narines et 1 bouche) correspondant aux 7 branches de la Ménorah, et la bouche correspond à la branche centrale qui est sacrée, c'est pourquoi il faut sanctifier sa bouche et sa langue le Shabbath, qui est le 7e jour, car tout ce qui est 7e est sacré.

[Réchit 'Hokhma - Char haKédoucha - chap.11]

Il lui dit : "Va je te prie, vois comment vont tes frères et comment va le troupeau" (Vayétsé 37,14)

-> Selon le midrach (Tan'houma Yachan Vayéchév 13), la raison pour laquelle Yaakov a demandé comment allait le troupeau était parce qu'il profitait du troupeau, de son lait et de ses pelages de laines.

=> On apprend de là l'importance d'être reconnaissant envers toute créature, pas seulement envers un homme qui nous a rendu service, mais aussi envers les animaux,et même les plantes.

[par nature, l'être humain n'aime pas être redevable d'autrui, alors il est facile de trouver des excuses pour annuler, amoindrir, cette dette de gratitude envers l'autre.
C'est pour cela que même envers le minéral (ex: cf. l'expression de ne pas jeter de pierre dans un puits qui nous a permit de boire!), le végétal, l'animal et à plus forte raison l'humain, nous devons sans cesse reconnaître et apprécier ce qu'ils nous apportent.
Rien n'est naturel, rien ne va de soit!
Plus nous nous habituons à l'apprécier, plus cela fait partie de notre nature, et le plus notre vie devient belle, puisque l'on se rend compte d'à quel point Hachem amène constamment sur nous de belles choses!
De plus en se focalisant sur le bien qu'il nous arrive dans la vie, les mauvais choses qu'on croit nous arriver deviennent alors minimes en comparaison.
Nous n'avons plus le temps de se dire à quel point nos malheurs sont grands, mais au contraire à quel point nos bonheurs sont grands! ]