Aux délices de la Torah

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"Évite avec soin de manger le sang car le sang est [associé] à la vie" (Réé 12,23)

-> L'une des ironies dramatiques de l'histoire juive est que les juifs qui ont toujours veillé très scrupuleusement à ne pas consommer de sang (au point qu'on jette un œuf si une goutte de sang est visible sur le jaune) ont été victimes d'une ignoble diffamation à travers les siècles : les antisémites les ont accusés d'utiliser du sang non-juif pour la préparation des matsot de Pessa'h.
En conséquence de ces terribles accusions, nos frères ont été assassinés et ont subi d'atroces souffrances.

=> Comment réconcilier cet aspect tragique de notre histoire juive avec la promesse mentionnée peu après dans la Torah (v.25) : "Si tu ne le mange pas, toi et tes descendants serez heureux"?

La réponse se trouve à la fin de ce verset : "car vous ferez ce qui est moralement juste aux yeux de D."
La promesse d'une vie heureuse dépend non seulement de la première moitié du verset (s'abstenir de consommer du sang), mais également d'un comportement juste aux yeux de D., c'est-à-dire l'accomplissement de toutes les mitsvot.

=> Ainsi, bien que les juifs aient toujours été très scrupuleux quant à l'interdiction de consommer du sang, leurs failles occasionnelles dans l'observance d'autres mitsvot ont causé de terribles pogroms et des diffamations meurtrières.

[le Méam Loez]

[Hachem met devant nous la vie et la mort, et c'est à nous de choisir la vie. Ainsi, si nous n'agissons pas selon Sa volonté, ne nous étonnons pas d'obtenir de la mort physique et spirituelle, que D. nous en préserve!]

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-> "N'en mange pas (du sang) pour qu'Il (Hachem) te fasse du bien ... car tu fais ce qui es droit aux Yeux d'Hachem" (Réé 12,25)

=> Pourquoi est-ce précisément concernant l'interdit de consommer du sang que la Torah dit que "tu fais ce qui est droit aux Yeux d'Hachem"? Toutes les mitsvot sont considérées comme droites devant Lui!

En fait, la consommation du sang peut paraître en soi répugnante. Ainsi, il est possible de ne pas en manger non pas du fait de la mitsva, mais parce que cela nous répugne. Mais alors, on peut comprendre que dans un tel cas la mitsva n'est pas parfaite.
Cependant, si quelqu'un respecte toutes les autres mitsvot et s'éloigne des interdits de la Torah même quand elles ne le répugnent pas, alors cela prouve qu'il observe réellement les ordres Divins. Un tel homme aura donc toute la récompense, même des interdits qui le répugnent, car il aura prouvé que de toutes les manières, il respecte l'ensemble des mitsvot, même celles qui ne le répugnent pas.

C'est ce que dit le verset : "N'en mange pas", du sang. En récompense, Hachem "te fera du bien". Seulement, toute la récompense ne sera accordée que si "tu fais ce qui est droit aux Yeux d'Hachem", c'est-à-dire que tu respectes toutes les mitsvot.
Ainsi, même situ ne manges pas du sang, malgré tout le fait de respecter toutes les mitsvot prouvera que même cet interdit, tu la respectes pour la mitsva et pas seulement parce que le sang te répugne. Dès lors, tu mériteras la récompense "qu'Il te fasse du bien".
[Chaaré Sim'ha)

Etre juif = être reconnaissant

+ Etre juif = être reconnaissant :

En hébreu, le terme : "judaïsme" se dit : "yaadout" (יהדות).
En le lisant depuis la fin, nous avons : תודה י.

Qu'est-ce que le judaïsme?
C'est agir à l'inverse de sa nature humaine ("c'est moi qui" ; "moi je"), en cherchant toujours à proclamer : merci Hachem! (תודה יי - toda Hachem).

[d'après un divré Torah de Rabbi Guttman]

[d'ailleurs dans la répétition du modim de la amida, nous remercions Hachem de pouvoir Le remercier (modim chéana’hnou modim la’h!). En effet, grâce à cela nous nous focalisons sur le positif, et nous pouvons apprécier pleinement la vie.

Toute la beauté de notre vie dépend du regard que nous y portons!]

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-> Le Ets Yossef affirme qu'il n'y aura plus de maladie, ni de danger de mort à l'époque du machia'h, faisant que l'on apportera un Korban Toda non par obligation, mais volontairement comme moyen d'exprimer notre appréciation totale pour tout ce que fait Hachem.
[En effet, c'est la nature même des juifs, que de pouvoir remercier, apprécier les bienfaits reçus.]

[Le sacrifice de remerciement (Toda), est un sacrifice apporté par une personne qui a été dans une situation dangereuse, et qui en a été sauvée.
La guémara (Béra'hot 54b) illustre 4 types de dangers : un voyage dans le désert [ou tout autre voyage comportant des risques], un emprisonnement présentant un danger, une maladie grave, et un voyage en mer.
(par exemple, à ce sujet : https://todahm.com/2020/03/24/13108-2 )]

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-> On peut ajouter que le judaïsme (yaadout - יהדות), c'est aller contre sa nature et parvenir à porter sur notre prochain un regard positif, c'est savoir lui être reconnaissant (תודה י), par le simple fait qu'il soit juif avec une partie Divine en lui (l'âme).
En effet, la lettre youd (י) symbolise le juif, puisqu'elle renvoie à yid (juif en Yiddish), à yéhoudi, à Israël (ישראל), ...

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+ Quelques enseignements du "youd" = lettre symbolisant les juifs :

-> Lorsque ton prochain est kamokha (comme toi-même), c'est-à-dire au même niveau que toi, alors on a 2 youd (י), qui forment le nom de D. (יי).
Par contre, si une des 2 parties regarde de haut l’autre, alors le nom de D. n’est plus possible, renvoyant à la disparition de la présence Divine au regard de la situation.

[Imaginez la tristesse des parents qui ont des enfants qui ne s’aiment pas … il en est de même avec D., notre Père, dont nous sommes tous Ses enfants … au point où dans cette situation, Il s'éloigne de nous tous!]

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-> Le rabbi Israël Taub de Modzhitz (Divré Israël) fait un magnifique enseignement :
La valeur numérique de la lettre "youd" (י) est de 10.

Si vous épelez "youd" complètement, en tant que mot (youd, vav, dalét - יוד), vous trouverez que le "vav" et le "dalét" que vous ajoutés à la lettre "youd" sont exactement identiques. [le י a la même valeur que : וד ]
C’est la raison pour laquelle un juif est appelé : Yid = il est pareil à l’intérieur et à l’extérieur.

=> Un juif est honnête et sincère. Il ne présente pas un faux visage.

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-> En hébreu, le mot : "chaud" se dit : 'ham (חם).

Lorsque nous apportons de la chaleur/joie à notre Service de Hachem (יי), à autrui juif (les yudden! - יי), c’est alors que nous vivons réellement (vie = ‘haïm - חיים).
[on a : חם plus יי qui est égale à : חיים]

[aimer son prochain comme soi-même, c’est l’entourer de beaucoup de chaleur, d’amour, au point de lui donner davantage de forces de vie! (et en particulier dans ses moments difficiles!)]

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-> La lettre "youd" (י) est la plus petite de l'alphabet, pouvant symboliser la nécessité vitale pour tout juif d'être humble.

Le mot : "Israël" (ישראל) commence par la plus petite lettre et se termine par la plus grande (lamèd - étudie!). A l'image d'une étoile qui est minuscule depuis la terre, mais énorme en réalité, nous devons avoir conscience que tout juif (même le plus simplet) est énormément apprécié de Son papa Hachem, qu'il est en réalité ÉNORME!!

=> Plus nous avons conscience de l'infinie grandeur d'être juif (nous avons une partie de D. en nous ; les fabuleux mérites de nos illustres ancêtres comme les Patriarches et Matriarches), plus nous sommes humbles (en réalisant à quel point nous sommes tous inexistants face à la grandeur de Hachem, à qui nous devons tout. Nous avons tous la même taille : que suis-je?), et c'est alors que tous les juifs peuvent pleinement s'aligner pour former de façon éclatante le Nom Divin (יי).
L'union est totale : chaque juif avec lui-même, chaque juif avec autrui, et chaque juif avec Sa source : papa Hachem!

"Hachem dit à Adam : "Ce sera un signe pour tes enfants. De même que tu as été jugé devant Moi aujourd'hui et que tu as été acquitté, de même tes enfants seront jugés ce même jour et seront innocentés"

Quel est ce jour?
Le 1er jour du mois de Tichri (Roch Hachana)"

[midrach rabba Vayikra 29,1]

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-> Adam fut créé le jour de Roch Hachana, et en ce même jour, il fut jugé par Hachem, il se repentit et sa téchouva fut acceptée.

Hachem lui dit : "Ce sera un signe pour tes enfants, pour toutes les générations.
Ce même jour, ils se tiendront devant Moi pour que Je les juge, s'ils se repentent, ils seront agréés et Je quitterai Mon trône de justice pour siéger sur celui de miséricorde"
[Zohar - Emor 88]

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-> Dans le cadre de sa téchouva, Adam s'est imposé des tourments et un jeûne, pendant une durée de 130 années.
Pendant cette période, il s'est séparée de sa femme et s'est revêtu de feuilles de figue.
[guémara Erouvin 18b]

Certains de nos Sages expliquent que la souffrance que l’homme reçoit dans le Guéhinam (enfer), c’est qu’on lui révèle toutes les véritables destructions et les nombreux dégâts qu’il a occasionnés par ses fautes.
En effet, quand l’homme réalise les conséquences inimaginables que sa faute a causées, la peine et la souffrance qu’il en conçoit est énorme.
C’est cela les souffrances du Guéhinam.

C’est un véritable bienfait qu’Hachem réalise pour l’homme dans ce monde de cacher de sa conscience les dégâts causés par ses fautes. Car si l’homme en était conscient, sa vie aurait été un véritable enfer. Personne ne peut supporter la conscience des dommages qu’il a entraînés.

[rapporté dans le Otsrot HaThora]

=> En faisant téchouva, acte si rapide et facile, nous pouvons faire des réparations énormes, nous évitant des souffrances éternelles.

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-> Selon le Gaon de Vilna, le Guéhinam (enfer), c'est la terrible honte éprouvée par le fauteur qui arrive dans le monde futur dénué de mitsvot, sans avoir où s'enfuir pour se cacher [ et absolument tout le monde, même ses proches, y sont conscients de son état, fruit de tant d'opportunités qu'il a bêtement gâché durant sa vie].

=> En faisant téchouva, nous pouvons réduire ce sentiments de souffrance énorme, provenant de nos regrets (comment ai-je pu échanger mon temps de vie pour du vide? Ah si seulement j'avais pu!), car dans le monde à Venir, il est alors trop tard!

"A Roch Hachana, chaque personne est amenée devant Hachem et elle est jugée selon l'ensemble de ses circonstances : a-t-elle réalisé tout ce qu'elle pouvait faire, en fonction de ses capacités?"

[Rav 'Haïm de Volozhin]

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-> Après avoir fauté, Hachem interpelle Adam par les mots : "Où es-tu?" (Béréchit 3,9).

Nous devons nous interroger : "Est-ce que je suis aussi proche de D. que j'aurai pu l'être? Comment expliquer que j'ai pu m'en éloigner? Comment faire pour que cette nouvelle année soit celle d'un maximum de proximité avec mon Créateur, mon papa Hachem?"

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-> Dans les prières de Roch Hachana nous disons plusieurs passages commençant par "ouve'hèn" (et puis - וּבְכֵן).
C'est une référence au même terme que la reine Esther va utiliser lorsqu'elle va rendre visite au roi A'hachvéroch : "Et puis (וּבְכֵן) je me présenterai au roi, et si je dois périr, je périrai!" (Méguilat Esther 4,16).

Le Tour Ora'h 'Haïm (582) conclut : "C'est cette émotion que nous devons ressentir lorsque nous approchons le Jour du Jugement à Roch 'Hachana".

=> A Roch Hachana nous devons ressentir une crainte à l'idée de passer devant le Roi des Rois, et à l'idée que toute l'année à venir dans ses moindres détails va en dépendre (même l'éventualité qu'y sera décidé notre "mise à mort" existe réellement!).

Mais d'un autre côté, à Roch Hachana on doit également prendre conscience de notre grandeur.
En effet, pour toute les nations du monde c'est un jour comme un autre (on va au ciné, au travail,...), alors que chaque personne, sans exception, va passer en jugement devant D., et toute son année va en dépendre!!

Hachem notre Père plein de miséricorde et d'amour pour nous, nous prévient longtemps à l'avance, nous donne des conseils pour être jugés favorablement (ex: le Shofar, la téchouva, les prières, ...), et surtout Il va nous juger en tant que fils, bien-aimés.
=> Nous devons être fou de joie d'être aussi chouchoutés par l'Unique, le Maître de l'Univers.
Nous devons tout faire pour qu'Il soit fier de nous durant l'année à venir.

Cette prise de conscience à Roch Hachana, vient combattre le fait que : "La plus grande tromperie du yétser ara est lorsqu'il nous fait oublier que nous sommes les enfants du Roi [Hachem]" (selon le rabbi Chlomo de Karlin).

Meilleur engagement avant Roch Hachana

+ Quel est le meilleur engagement qu'une personne doit prendre avant Roch Hachana?

-> Rabbi 'Haïm Kanievsky de répondre : "La meilleure chose est de s'asseoir et d'étudier la Torah! Tout est inclus dans cet engagement."

-> Rav Steinman dit également que pendant le mois d'Elloul, l'objectif principal doit être d'augmenter son étude de la Torah.
Il cite l'exemple du 'Hazon Ich qui en Elloul passait plus de temps que d'habitude à étudier la guémara (ce qu'il faisait quasiment non stop le restant de l'année).

[rapporté par un petit-fils du rav Kanievsky : rabbi Avraham Yéchayahou Steinman]

"Yitro, beau-père de Moché, emmena Tsipora, épouse de Moché ... ses 2 fils, l'un nommé Guerchom : "car, avait-il dit, je suis étranger, dans un pays étranger". L’autre nommé Eliézer, "parce que le D. de mon père m'a aidé et m'a sauvé de l'épée de Pharaon"." (Yitro 1,2-4)

- Le 1er enfant de Moché était Guerchom, qui veut dire ''étranger là-bas'', car il est né alors que Moché était "étranger, dans un pays étranger".
- Et le 2e était Eliezer, qui veut dire ''mon D. m'a aidé'' : "Le D. de mon père m'a aidé et m'a sauvé de l'épée de Pharaon". En effet, Pharaon a essayé de tuer Moché quand il a appris qu'il a tué un égyptien, et Hachem l'a sauvé. Or, puisque Moché a été sauvé de l'épée de Pharaon avant de se retrouver étranger à Midiyan, ainsi il aurait dû appeler le 1er Eliezer et le 2e Guerchom.
=> Pourquoi Moché a-t-il choisi l'inverse?

-> Le Sforno explique que tant que le Pharaon qui voulait tuer Moché était vivant, Moché ne se sentait pas complètement sauvé de son épée, car il craignait que s'il retourne en Egypte, ce Pharaon réessaie de le tuer.
Or, après qu'Hachem aie désigné Moché pour libérer le peuple juif d'Egypte, Il lui annonça que ceux qui cherchent à le tuer sont morts, dont ce Pharaon.

=> C'était seulement à présent que Moché se sentait définitivement sauvé de l'épée de ce Pharaon. Et c'est quelques jours après cela, quand il était en chemin pour retourner en Egypte, que son 2e fils fut circoncis.
Seulement alors, il put l'appeler Eliézer, car maintenant, il sentait qu'il était réellement sauvé de l'épée de Pharaon, comme Hachem le lui avait fait savoir

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique la raison du prénom de Guerchom de la façon suivante :
Moché dit : "J'étais étranger dans un pays étranger". La redondance de cette phrase interpelle, et c'est qu'en réalité, tout homme est déjà étranger dans ce monde, car la véritable place de l'âme est auprès d'Hachem.
De plus, Moché était aussi étranger parce qu'il se retrouvait dans un pays étranger, à Midiyan, loin des siens.
Ainsi, non seulement Moché considérait qu'il était étranger, comme toute personne, du fait qu'il se trouve dans ce monde, mais en plus, il se trouve dans un pays étranger.
Bien-entendu, le fait que Moché se trouve étranger dans ce monde, cela a commencé dès sa naissance, avant d'avoir été sauvé de l'épée de Pharaon.

=> C'est pourquoi, il appela son 1er fils Guerchom, par rapport à cette notion d'étranger dans ce monde, qui est bien intervenue avant qu'il n'ait été sauvé de l'épée de Pharaon.

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-> Le Tiféret Yonathan dit que Moché aimait tellement ses frères qui souffraient en Egypte, qu'il ne considérait pas comme un réel bienfait le fait d'avoir été sauvé de l'épée de Pharaon.
En effet, il pensait qu'il eut peut-être même été préférable de mourir entre les mains de Pharaon plutôt que de savoir ses frères tant souffrir et être oppressés.
A quoi bon vivre si son peuple souffre autant.

=> C'est pourquoi, il ne voulait pas nommer son fils Eliézer, car il ne ressentait pas assez le bienfait d'avoir été sauvé, alors que son peuple peine tant.
Mais quand Hachem se révéla à lui au buisson pour lui annoncer la délivrance, à présent il commença à ressentir rétroactivement le bonheur d'avoir été sauvé. Car cela valait bien le coup d'avoir été sauvé, pour pouvoir se réjouir de la Délivrance du peuple juif.
A présent, il pouvait appeler son 2e fils Eliézer, pour remercier Hachem comme il se doit et avec toute la gratitude qui s'impose, de l'avoir sauvé.

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-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) explique que Moché réfléchit et réalisa qu'Hachem ne l'a pas sauvé en vain de l'épée de Pharaon. Il comprit qu'Hachem l'a sauvé uniquement pour qu'il s'élève spirituellement et se consacre à Son Service.
C'est pourquoi, quand il arriva à Midiyan, il entreprit tout ce qu'il pouvait pour s'investir pleinement dans le Service Divin. Ainsi, il comprit que dans ce pays étranger, loin de ses frères, le risque de se perdre et de s'intégrer dans la population était grand.
Cela mettait en péril son élévation spirituelle.

Pour progresser, il lui fallait se distinguer des Midiyanim. Il ne devait surtout pas se fondre dans la masse. C'est pourquoi, il appela son premier fils Guerchom, pour se rappeler constamment qu'il est et doit rester étranger dans ce pays. Il sentait que c'était cela l'urgence du moment pour se protéger spirituellement.

=> Comme Moché avait compris qu'il n'a été sauvé de Pharaon que pour s'investir dans le Service d'Hachem, et que cela devait passer par le fait de se sentir étranger à Midiyan, pour ne pas s'assimiler, il convenait donc avant tout de nommer son premier fils Guerchom.
Par cela, il se rappellera toujours qu'il n'est qu'un étranger et ne doit pas s'assimiler, et de la sorte, il pourra s'investir dans le Service Divin, même dans un pays hostile à ce service.

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-> Certains commentateurs expliquent que les tsadikim se réjouissent encore plus des souffrances que des bienfaits, car les souffrances expient les fautes, mais aussi élèvent et raffinent encore plus l'homme.
C'est pourquoi, Moché donna encore plus de priorité à l'épreuve qu'il vivait, de se retrouver étranger dans un pays étranger, plus encore qu'au miracle qu'il a vécu d'avoir été sauvé de l'épée de Pharaon

"Si quelqu'un suspecte une personne d'avoir fait quelque chose qu'elle n'a pas fait, il a l'obligation de lui faire une bénédiction"

[guémara Béra'hot 31b]

-> On apprend cela de Eli haCohen, qui soupçonna à tord 'Hanna de s'être enivrée.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
On doit accomplir scrupuleusement cet enseignement de nos Sages, et on doit également savoir que dans un tel cas (suspicion à tord), la bénédiction a une grande influence, car l’affront subi par celui qui a été soupçonné à tort réveille dans le Ciel un flot de miséricorde Divine.

"Avant de prier, je prie pour être capable de prier correctement."

[le Divré 'Haïm - rabbi 'Haïm Halberstam de Tsanz]

"A Roch Hachana, les livres des vivants et les livres des morts sont ouverts devant Lui (Hachem)"
[guémara Roch Hachana 32b - וספרי חיים וספרי מתים פתוחין לפניו]

-> Selon nos Sages, cela signifie qu'on juge les morts en fonction de ce qu'ils ont laissé derrière eux.
Si leurs enfants (ou élèves) sont droits et craignant Hachem, alors même s'ils sont déjà morts il y a de longues années, on ouvre de nouveau leur dossier, et on vérifie les actes de leurs descendants, et quand on voit que ce sont des justes, on fait monter leur père de niveau en niveau dans le monde qui est entièrement bon.
Si malheureusement, ils ont laissé des enfants qui ne suivent pas les voies de la Torah, on les fait descendre de niveau en niveau.

Par conséquent, même de nombreuses années après leur décès, on les juge dans le Ciel en fonction de ce qu'ils ont laissé derrière eux.

[c'est pour cela que nos Sages enseignent que le plus grand respect des parents se fait une fois qu'ils sont morts, et que leur évolution dans le monde de l'éternité, dépend totalement de nos actions!]

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-> Le 'Hemdat Shlomo (rav Shlomo Zalman Lifshitz) donne une autre explication :
Il est nécessaire d'ouvrir les livres des morts, car lorsqu'une personne est jugée, absolument tout est pris en compte, ce qui inclut qui étaient ses ancêtres, et de quelle façon cela l'impacte.
Peut-être que si l'origine de ses fautes provient de ses générations antérieures, alors sa punition ne sera pas aussi sévère.