Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Afin de t'éprouver par l'adversité, pour connaître le fond de ton cœur" (Ekev 8,2)

-> Quel rapport y a-t-il entre ce qui est dit dans ce verset et le verset qui le suit : "Il t'a fait souffrir et endurer la faim, puis Il t'a nourri avec la manne"?

Le Séfer Kéhilat Moché donne une explication d'après la michna dans Pirké Avot (6,4) : "Telle est la voie de la Torah, mange du pain trempé dans le sel, bois de l'eau en quantité mesurée, dors sur la terre et vis une vie de peine".

Or, comme on le sait, on pouvait ressentir dans la manne le goût des mets les plus délicieux (il suffisait de le penser pour l'avoir!).
L'épreuve résidait donc dans : "Afin de t'éprouver par l'adversité" = pour voir si les juifs se contenteront de goûter dans la manne uniquement le goût du pain trempé dans le sel, afin de pouvoir mériter la Torah (en accord avec le Pirké Avot 6,4).

Ainsi qu'il est dit : "pour connaître le fond de ton cœur" = pour voir quelle sera ton intention au moment où tu mangeras la manne : est-ce que tu te concentreras sur les bonnes choses de ce monde, ou uniquement sur du pain trempé dans du sel.

[certes la matérialité est nécessaire pour évoluer spirituellement dans la vie, mais son excès vient créer une séparation, un éloignement avec Hachem.]

Ceux qui parfaits dans leur midot s'effacent pour préserver l'honneur d'autrui, alors que l'homme ordinaire veut rester honorable, même au prix d'une humiliation du prochain.

[Péniné 'Hokhma 238]

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-> Moché a préféré retarder la Délivrance de tout le peuple juif (des millions de personnes!), qui subissait d'atroces souffrances liées à l'esclavage en Egypte, plutôt que de risquer causer le moindre sentiment de honte à son frère aîné : Aharon.

-> De même nos Sages affirment que si la venue du machia'h, ou bien du 3e Temple, devait entraîner de la honte à un seul juif, alors il ne peut pas venir.

=> Cela nous permet de se rendre compte d'à quel point l'honneur de notre prochain doit être important/vital à nos yeux!

"Car l'homme ne vit pas que de pain" (Ekev 8,3)

-> L'âme ne vit pas de matérialité, or nous constatons que si l'homme mange, il vit et l'âme continue à exister, et s'il ne mange pas il meurt.
=> Comment l'âme vit-elle d'une nourriture matérielle alors que cela ne la nourrit pas?

L'âme se nourrit de spiritualité, et elle est nourrie par la bénédiction sur la nourriture.
C'est ce qui est écrit : "l'homme ne vit pas que de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche de Hachem" = grâce à la spiritualité qui en découle toute âme vit.

[le Ari zal]

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-> La nourriture, comme toutes les matières physiques, contient des étincelles de sainteté. Lorsque vous mangez, ce sont ces étincelles de sainteté qui s'élèvent du domaine physique pour éveiller l'âme.
En d'autre terme, en mangeant, vous libérez l'énergie spirituelle contenue dans les étincelles de sainteté qui résident dans l'aliment, comme l'explique le Ari zal.

[rabbi 'Haïm Halberstam de Tsanz - Divré 'Haïm]

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+ "Tu ne mangeras pas l'âme avec la chair" (Réé 12,23)

-> Le rav 'Haïm Vital écrit au nom du Ari Zal, que l'essentiel de la compréhension de l'homme en ce qui concerne l'esprit saint dépend de son intention et de l'attention qu'il porte à toutes les bénédictions sur la nourriture, parce que grâce à elles, il annule les forces impures qui s'attachent aux aliments matériels ainsi qu'à celui qui les consomme.

Grâce aux bénédictions quand elles sont dites avec concentration, les forces impures sont écartées et celui qui les prononce purifie sa matière et devient apte à recevoir la sainteté.
Le Ari Zal a beaucoup insisté sur ce point.

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-> D'une manière plus générale, on peut citer les paroles du Méor Enayim (Vayéra) :
"La principale importance des mitsvot est le fait qu'elles ont été données par D. Lui-même.
Elles sont, par conséquent, le seul moyen à travers lequel nous pouvons approcher le Créateur et pour cette raison, nous tirons une nourriture spirituelle en les pratiquant.
Si nous observons les mitsvot avec l'intention d'atteindre la proximité avec D., nos mitsvot acquièrent une vie et une âme. Sinon, elles restent des rituels vides, des corps dénués d'esprit.

[chaque mitsva nous nourrit spirituellement, et la joie, l'intention que nous y ressentons va y donner tout le goût]

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-> "Ce n'est pas seulement par le pain que l'homme vit, mais par tout ce qui sort de la bouche d'Hachem" (Ekev 8,3)
L'homme ne doit pas penser qu'il reste en vie grâce à l'eau et à la nourriture qu'il ingère qui sont une nécessité physique pour le néfech, car l'essentiel provient de "l'âme de vie" que lui a insufflée le Créateur par Sa bouche et qui le maintient en vie à chaque instant.

[nous devons garder conscience de cette réalité que chaque instant Hachem a confiance en nous, nous accordant la vie. Nous devons être humbles devant la grandeur de D. qui permet à toute chose d'exister à chaque seconde (et ce peu importe ce que la naturalité du monde nous laisse croire - ex: je suis encore jeune, en bonne santé, ...)
Ainsi, on pourrait dire que lorsque nous faisons une bénédiction lorsque nous mangeons/buvons, remerciant Hachem pour cela, alors à combien plus forte raison devons-nous également en profiter pour le remercier de nous accorder la vie! (en espérant l'utiliser au mieux, dans des conditions les plus agréables, b'h) ]

"A ce moment-là, Hachem a distingué la tribu de Lévi pour porter l'Arche d'Alliance de Hachem ... C'est pourquoi Lévi n'a pas eu de part et d'héritage avec ses frères : c'est Dieu qui est son héritage, ainsi que Hachem, ton D., le lui a déclaré" (Ekev 10,8-9)

-> La séparation de la tribu de Lévi n'a pas été simplement une récompense, mais une conséquence de la situation qui s'était créée.
En effet, si un peuple entier qui avait vu la sortie d'Egypte et le passage de la Mer Rouge, et ensuite avait reçu la Torah au mont Sinaï, était capable malgré tout de se tromper en fabriquant le Veau d'Or, cela signifiait que pour préserver la Vérité initiale, il fallait une tribu qui se consacre entièrement à l'étude de la Torah, et qui soit le fidèle gardien de la Vérité telle qu'elle est, sans aucun embellissement.

En effet, la fabrication du Veau d'Or ne provenait pas d'une volonté de se révolter ni de remplacer le service de D. par une idolâtrie. C'était un résultat d'une erreur sur la façon de servir D.
Le Beit haLévi explique longuement comment ceux qui ont fabriqué le Veau d'Or pensaient atteindre de cette façon un but identique à celui de la fabrication du Sanctuaire (michkan).
Ils ont vu dans le Veau d'Or un moyen de se rapprocher de Hachem.

Et c'est justement parce qu'il risque de se produire une erreur tellement considérable, qu'il est impossible de ne pas tenir compte pour l'avenir de cela.
En effet, qui peut garantir que ne se reproduiront pas d'autres erreurs dans l'avenir, si la Torah est remise aux mains de tous?

La seule chose qui peut éviter le développement de phénomènes semblables, d'une nouvelle Torah et de nouvelles mitsvot, est l'existence de : "la tribu de Lévi", une tribu séparée pour porter l'Arche d'alliance.
Ici, entre les tentes du camp des lévi'im, le Séfer Torah restera tel qu'il a été donné au Sinaï.

[nous avons tendance à se dire : il faut mettre nos mitsvot à jour avec la modernité ; il est évident qu'il faudrait changer ceci car cela ne pourrait être que positif pour notre pratique des mitsvot, et d'ailleurs je suis sûr que même Hachem en est d'accord ; ...
Progressivement la Torah n'est plus celle de Hachem (la Vérité Unique), mais elle devient celle du dieu que nous nous sommes créés, afin de cautionner nos désirs.]

-> Il est écrit dans Yé'hézel : "Et les Cohanim de la tribu de Lévi, enfants de Tsadok, qui ont préservé Mon Sanctuaire de l'erreur des Bné Israël, ce sont eux qui s'approcheront de Moi pour Me servir et se tenir devant Moi ... dit Hachem" (Yé'hezkel 44,12).

[de même de nos jours, nous devons restés fidèles aux avis des autorités rabbiniques, reconnues par tous, pour assurer notre fidélité à la réelle Volonté de Hachem. ]

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-> Hachem a mis à part la tribu de Lévi pour porter le Aron (l'Arche), et elle n'a pas eu le droit à un territoire en Israël à l'image des autres tribus. Cela a obligé les Lévi'im à se disperser dans tout le pays.
=> Quel est le lien entre porter le Aron et ne pas avoir de terre à eux?

Si les 1eres Tables de la Loi n'auraient pas été brisées, alors tout juif se souviendrait toujours de sa Torah. [guémara Erouvin 54a]
=> Il n'aurait pas été nécessaire à la tribu de Lévi de guider le peuple dans la Torah.

La tribu de Lévi était responsable de porter l'Arche qui contenait les débris des premières Tables de la Loi, qui est la cause du fait que nous oublions la Torah que nous étudions.
De même, qu'elle portait un tel symbole, elle va devoir être dispersée dans tout le pays d'Israël afin de pouvoir guider les juifs dans la Torah (vital en raison de notre faculté à oublier).
Ainsi, porter le Aron et le fait de ne pas avoir de part en Israël, sont bien liés.

[le Arougat haBosem]

"La colère de Hachem s'élèvera contre vous et Il arrêtera le Ciel et il n'y aura pas de pluie" (Ekev 11,17)

-> Un juif vint un jour trouver rabbi Its'hak de Warki pour lui demander une bénédiction parce que sa subsistance avait diminué. Le rav lui répondit ce qu'il lui répondit.
Quand le juif s'en alla, le rabbi dit que le juif ne lui avait raconté que la fin et non le début de son histoire.
De quoi s'agit-il?

Il est écrit dans la guémara (Kidouchin 82b) que rabbi Chimon ben Elazar a dit : "De ma vie je n'ai vu un cerf qui fait sécher des figues, un lion qui pratique le métier de porteur ou un renard commerçant, et malgré tout ils se nourrissent honorablement.
Donc l'homme, la couronne de la Création, devrait évidemment se nourrir honorablement et sans difficulté!
Mais ses mauvaises actions réduisent sa subsistance."

=> Ainsi, cet homme est venu me dire : "Ma subsistance a été réduite", pourquoi oublie-t-il : "j'ai commis de mauvaises actions"?

C'est le sens de : "la colère de Hachem s'élèvera contre vous" => lorsque quelque chose ne va pas dans notre existence, il faut examiner ses actions, se remettre en question.

[nous avons tous tendance à agir comme cet homme : plutôt que de se remettre en question, nous sommes persuadés que c'est Hachem qui "s'acharne" sur nous sans que cela soit de notre faute! ]

"Vous les enseignerez à vos fils pour qu'ils en parlent quand tu es installé dans ta main et quand tu es en voyage, quand tu te couches et quand tu te lèves" (Ekev 11,19)

-> Apparemment, le verset ne s'exprime pas avec précision. En effet, puisque c'est de vos fils qu'il est question, il aurait fallu dire : "Vous les enseignerez à vos fils pour qu'ils ne parlent quand ils sont installés dans leur maison ..."

Le 'Hatam Sofer dit que ce verset vient nous enseigner un grand principe éducatif, selon lequel avant que le père n'ordonne à ses fils d'étudier la Torah à tout instant, il doit d'abord se conduire comme cela lui-même, et leur servir d'exemple en personne.

C'est pourquoi le verset dit à juste titre :
- "vous les enseignerez à vos fils" = si vous voulez éduquer vos fils à l'étude de la Torah, alors ...
- "quand tu es installé dans ta maison et quand tu es en voyage" = que les parents commencent par le faire eux-même, et alors les enfants apprendront d'eux et en feront autant.

[la meilleure manière de transmettre, et souvent en étant un modèle!
Plutôt que d'exiger de nos enfants ce que nous aurions aimé être (ou bien ce qui nous fera bien voir par rapport à notre environnement), tâchons d'abord de nous l'imposer à nous-même.
En effet, notre joie de le faire constitue la meilleure transmission!]

Questions/Réponses – paracha Ki Tissa

+ Questions/Réponses - paracha Ki Tissa :

1°/ Dans chaque paracha, il y a 7 montées à la Torah, qui sont généralement de taille plus ou moins similaire.
La paracha Ki Tissa contient 139 versets, et on peut noter que les 2 premières montées sont totalement disproportionnées en longueur, puisque contenant 92 versets, soit environ 66%, bien au-delà des 28% (2 montées sur 7).
Pourquoi cela?

-> Le 'Hidouché haRim explique que la majorité de la paracha Ki Tissa aborde la faute du Veau d'or, une honte nationale sans précédent.
Si une personne serait appelée à monter à la Torah au moment de rappeler cette faute, où son ancêtre a participé, cela serait une humiliation pour elle.
Cependant, la tribu de Lévi a prouvé sa fidélité en refusant d'être impliquée dans la faute.

=> C'est pourquoi, les 2 premières montées, qui sont données aux descendants des Lévi'im (Cohen, Lévi), sont atypiquement longues, jusqu'à ce que le récit du Veau d'or soit terminé.

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2°/ Comment Moché a-t-il eu la permission de casser les Tables de la Loi ("Il jeta les Tables de ses mains et les brisa" v.32,19) qui contenaient le Nom de Hachem, alors que la guémara (Sanhédrin 56a) fixe qu'il est interdit d'entraîner l'effacement du nom Divin?

-> Le Kessef Michné enseigne que l'interdiction de détruire des objets écrits qui possèdent de la sainteté ne provient "que" d'une nature rabbinique, et à l'époque de Moché de telles décisions rabbiniques n'avaient pas encore été promulguées.

-> Selon nos Sages (guémara Yérouchalmi Taanit 4,4) en réalité c'était les lettres de feu qui miraculeusement supportaient le poids très lourd (environ 300kg!) des lou'hot, et dès que le peuple juif a fauté, elles se sont envolées restituant à la pierre leur poids impossible à supporter.

Selon le Rokéa'h, la sainteté des lou'hot est partie avec les lettres, et il était alors permis à Moché de les jeter.

Le rabbi Shalom Schwadron dit que les Lou'hot étaient d'origine Divine, et l'impureté et la faute du Veau d'or présent dans le campement juif vont entraîner la fuite des lettres saintes et pures.
Les Lou'hot n'ayant alors plus de réalité spirituelle, Moché a matérialisé cela en les jetant.

[Rabbénou Bé'hayé écrit que les lettres qui s'envolaient des lou'hot, sont semblables à une lettre du Roi, qui une fois le sceau disparu est comparable à du papier blanc. De même, une fois les lettres envolées, les Tables perdirent leur sainteté.
Rabbénou Bé'hayé enseigne également que sans les lettres, les Tables étaient semblables à une dépouille mortelle. Moché dit : "Puisqu'elles sont comme un corps inerte, elles doivent être mises en terre".
Le verset peut être traduit par : "Il les brisa SOUS (ta'hat) la montagne".]

-> Le Mochav Zékénim explique qu'après que les lettres soient parties, les lou'hot sont devenues très lourdes. Moché a alors réalisé que chaque instant où il retarderait son retour dans le campement, aurait pour conséquence que les juifs continuent à fauter avec le Veau d'or. Il a raisonné qu'il lui était permis de jeter les Tables de la Loi, qui le ralentissaient (car très lourdes!) pour retrouver son peuple au plus vite.

-> Le Ohr 'Haïm haKadoch rapporte l'opinion de nos Sages (Avot de Rabbi Nathan 2,3), selon laquelle c'est Hachem Lui-même qui a explicitement ordonné à Moché de les briser.

[La brisure des Tables était l'une des 3 choses que Moché fit de sa propre initiative et que Hachem approuva.
D. dit : "J'écrirai sur les Lou'hot les mots figurant sur les 1eres Lou'hot que tu as cassées (achère chibarta - אֲשֶׁר שִׁבַּרְתָּ)" (Ki Tissa 34,1)
Pourquoi D. ajouta-t-Il les mots "que tu as cassées", nous savons bien qu'elles ont été brisées!
Le Maharcha rapproche le mot "achère" (אֲשֶׁר) du mot : "achré" (אשרי), qui veut dire heureux ou fortuné. Hachem dit à Moché : "Tu es fortuné d'avoir brisé les Lou'hot. Par cela, tu as sauvé les juifs d'une sévère punition."]

-> Le Mochav Zékénim écrit qu'en agissant ainsi, Moché espérait choquer le peuple, qui à la vision de la destruction de ce don du Ciel (lou'hot), sortira de sa torpeur, éprouvant des remords et fera téchouva.
De plus, en les détruisant Moché voulait éviter qu'elles puissent devenir un accusateur perpétuel contre le peuple juif, car sans elles tout ce qui reste de l'accord entre D. et Son peuple, est uniquement verbal.

Selon le Ibn Ezra (Ki Tissa 32,19), les lou'hot représentent la kétouba, le contrat de mariage entre D. et le peuple. En les brisant, Moché empêche le mariage de prendre effet, ce qui minimise la gravité de la faute.

Rabbi Yéhouda Guerchouni enseigne également que s’il n’y a plus de mariage, il n’y a plus d’adultère, et la faute du Veau d’or, comparée à l’adultère (le peuple a été voir un autre dieu), en a donc été atténuée.

-> Le Pardess Yossef explique que Moché a pensé qu’il pourrait convaincre les bné Israël de renoncer à leur idolâtrie. Mais il a vu que sur le Veau il y avait un écriteau disant : "autel au D. d’Israël", c’est-à-dire qu’ils continuaient à faire les mêmes prières, simplement dans un cadre idolâtre, et par conséquent comment était-il possible de les amener à se repentir?
Si quelqu’un sait qu’il a fauté, on peut l’amener au repentir, mais les bné Israël qui croyaient qu’ils faisaient tout par amour du Ciel, comment pouvait-on les amener au repentir?
"Toute la Torah est ici et ils sont révoltés", par conséquent il n’y a aucune chance, donc il a cassé les Tables.

-> Le Kli Yakar explique, au nom du Midrach, que Moché a voulu descendre volontairement les Tables pour les casser et être lui-aussi en position de faute, pour avoir brisé ces Saintes Tables, gravées par Hachem Lui-Même.

C'est ainsi que Moché a eu la possibilité d’argumenter devant Hachem en Lui disant : "Si Tu leur pardonnes (alors c’est bon), sinon, efface-moi du livre que Tu as écrit (la Torah)". Car si tu ne leur pardonnes pas, alors moi aussi Tu devras ne pas me pardonner d’avoir briser les Tables et Tu devras me punir avec eux. Ainsi, Tu dois m’effacer de Ta Torah.

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-> Le midrach Tan'houma rapporte que les 1eres Tables de la Loi ont été données au mont Sinaï à toute la nation avec les tonnerres, les éclairs et de la fumée.
En conséquence du fait qu'elles ont été transmises avec une publicité énorme (la Création entière s'est arrêtée face à ce moment historique), cela a entraîné qu'elles ont été impactées par le "mauvais oeil" (ayin ara), et elles ne pouvaient pas perdurer éternellement (la bénédiction réside dans ce qui est caché!).

=> Selon ce midrach, Moché a brisé ces lou'hot d'une manière ostensible, comme pour réduire en morceau le ayin ara présent.

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk comprend ce midrach d'un niveau plus profond :
- Les 1eres Lou'hot qui ont été données en fanfare et avec beaucoup de publicité, ont acquis davantage de sainteté de Hachem plutôt que du peuple juif.
[en effet, D. a menacé par la force le peuple d'accepter la Torah en mettant la montagne au-dessus d'eux. C'est également Lui-même qui a réalisé les 1ere Lou'hot]

- Les 2e Lou'hot ont été transmises d'une manière modeste et elles étaient demandées par le peuple.
[en effet, le peuple juif alors était rempli de honte, d'humilité d'avoir pu faire la faute du Veau d'or, et Moché a réussi à prendre la défense de son peuple en aboutissant au don des 2e Lou'hot. C'est Moché qui les a taillées.]

=> Nous pouvons voir d'ici que ce qui vient facilement, sans effort, a peu de chance de rester sur le long terme, puisque repartant en général aussi vite qu'il a pu venir.
A l'inverse, ce qui s'acquiert par l'envie et des efforts peut perdurer.

-> Selon nos Sages, une fois les lou'hot brisées, Hachem va remercier Moché : "Merci de les avoir brisées! C'est ce qu'il fallait faire."

-> Le Méam Loez (Ekev 10,3) rapporte que pour soulager l'anxiété de Moché, d'avoir brisé les 1eres Lou'hot ("qui me donnera l'expiation?"), les 2e Tables ont été faites d'un matériau plus précieux que les 1eres.
Hachem lui montrait ainsi qu'il n'avait pas à s'alarmer de les avoir brisées, et que son acte était justifié.

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-> "[Aucun autre ne put reproduire] les signes et les miracles que D. lui fit déployer dans le pays d'Egypte, à Pharaon et à tout son pays" (Vézot haBéra'ha 34,11)

Le Méam Loez commente :
La particularité de Moché était que tous ses actes étaient dissimulés et constituaient des miracles cachés.
Nous pouvons apporter pour preuve la brisure des Lou'hot : bien que cet acte ne semblât pas être un prodige, il était miraculeux comme l'ont dit nos Sages : "D. tenait 2 palmes [des Tables] et Moché tenait 2 palmes. Moché a saisi 2 palmes de la main de D."

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-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer 45) rapporte également qu'avant de jeter les Lou'hot pour les briser, l'écriture s'est miraculeusement envolée.
Or, il est écrit : "Ces Tables étaient l’ouvrage de D. ; et ces caractères, gravés sur les Tables" (Ki Tissa 32,16).

=> Comment une écriture gravée peut-elle s'envoler?

-> Le Maharcha répond qu'il y a eu en réalité 2 miracles : le premier était que les écritures s'envolent, et le deuxième était que cela soit possible bien que les lettres n'étaient rien d'autre que de l'air.

-> Selon le Korban haEida, bien que les lettres étaient gravées dans les Tables de la Loi, elles étaient également inscrites à l'encre noire au-dessus de la partie gravée, et c'est cette encre qui s'est envolée suite à la faute du Veau d'or.

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-> "Moïse redescendit du mont Sinaï" (Ki Tissa 34,29)

Rachi commente : il a rapporté les 2e tables, le jour de Yom Kippour.

=> Comment lui était-il permis de porter les Lou'hot d'un domaine privé (la montagne) à un domaine privé (le campement des juifs) le jour de Kippour?

-> Le Rivach affirme que les juifs n'avaient pas l'obligation d'observer les Yom Tov jusqu'à ce que le Michkan ne soit construit.

-> L'interdit de la Torah concernant le transport d'un objet le Shabbath ne comprend que 2 interdictions : le fait de prendre l'objet posé (akira) et le fait de reposer l'objet (ana'ha). L'action de déplacer un objet dans un domaine public sans le reposer est un interndit de nos Sages (dérabbanan).

En ce sens, le Panim Yafot répond que Hachem n'a donné les Lou'hot à Moché qu'une fois que celui-ci marchait déjà, ce qui est permis de la Torah puisque Moché n'a pas pris un objet posé : la akira (cf. guémara Shabbath 5a).
[les obligations rabbiniques n'étaient pas encore promulguées à cette époque]

-> Le 'Hatam Sofer enseigne que de la même façon qu'on peut profaner le Shabbath pour sauver la vie d'une autre personne, lui donnant la possibilité d'observer Shabbath par la suite, de même Moché avait la permission de porter les Lou'hot pendant Yom Kippour car l'acceptation de toute la Torah et la pratique future de Yom Kippour en dépendait.

[une fois que la Torah avait été donnée au Ciel, il fallait la donner au plus vite au peuple juif, puisqu'elle est nécessaire comme l'air que l'on respire. Sans Torah, nous sommes morts spirituellement, et il était donc possible de porter à Yom Kippour]

-> Le rav Its'hak Sorotzkin rapporte le midrach (Pirké déRabbi Eliézer 45) qui enseigne que les Lou'hot portaient miraculeusement non seulement elles-mêmes, mais également Moché.
Or, la guémara (Shabbath 94a) fixe que porter une créature vivante est permis de la Torah car elle a la capacité de se porter elle-même.

["Moché a dit : Je redescendis de la montagne, tenant les deux tables d'alliance de mes deux mains" (Ekev 9,15)
Selon le Or ha'Haïm haKadoch, les Tables n'étaient pas DANS les mains de Moché, mais SUR ses mains.
Elles étaient suspendues dans les airs, Moché ne les portant pas réellement.]

-> Le 'Havatsélét haCharon suggère que la totalité de la sainteté de Yom Kippour n'a commencé qu'une fois que Hachem a déclaré à Moché qu'Il avait pardonné aux juifs le Veau d'or.
Puisque cette faute ne s'est produite qu'au milieu de ce jour de Kippour, Moché n'a dû suivre les lois relatives à ce jour que l'année suivante.

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-> Le Rama de Pano donne l'explication suivante :
Moché est descendu du Ciel avec les Tables de la Loi dans ses mains.
En effet, le verset écrit qu'elles étaient : "béyado" (dans ses mains - בְּיָדוֹ - Ki Tissa 32,15), car les Lou'hot étaient inscrites sur les mains de Moché.
L'essence de Moché était la Torah.
Lorsque Moché a vu la grave faute réalisées par les Bné Israël, le verset dit : "Et les mains de Moché se firent lourdes ; ils prirent une pierre et la placèrent sous lui" (Béchala'h 17,12).
Cela se passa pendant la guerre contre Amalek, où les Bné Israël s'étaient affaiblis dans leur attachement avec la Torah.
Le peuple juif n'avait plus le mérite que la Torah soit écrite sur les mains de Moché.
=> C'est pourquoi les Lou'hot ont été alors transférées sur de la pierre.

[Le Tikouné Zohar enseigne que Moché était éuquivalent à l'ensemble du peuple juif. Dans Moché, il y avait une partie de l'âme de chaque personne du peuple juif.
(ainsi, d'une certaine façon, puisque le peuple juif s'est éloigné de la Torah (elle est devenue externe à eux), alors la Torah s'est éloignée des mains de Moché (représentant le peuple entier), au point qu'on a dû l'écrire sur un support externe (la pierre)]

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-> "Il jeta de ses mains les tables" (Ki Tissa 32,19)

Il est écrit miyado (de sa main), mais on lit miyadav (de ses mains - מִיָּדָו). Quel enseignement cette double lecture recèle-t-elle ?

Rav Israël Salanter explique qu’au départ, Moché pensait ne briser qu’une des 2 Tables de la Loi, du fait qu’en construisant le Veau d’or, les enfants d’Israël n’avaient porté atteinte qu’à l’une d’elles, celle où figurent les mitsvot vis-à-vis de D.
Mais il reconsidéra la chose et se dit qu’il n’était pas possible qu’un homme atteigne la perfection dans ses relations avec autrui s’il ne l’a pas aussi atteinte dans celles envers Hachem.
Ainsi, pensait-il au départ n’utiliser qu’une de ses mains afin de briser une table, mais après réflexion, il se résolut à briser les 2 de ses deux mains.

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-> "Celui qui observe le Shabbath correctement voit ses fautes pardonnées, même si l’idolâtrie figure au nombre de ses fautes." (guémara Shabbath 118b)

Le Imré Emet, cite le midrach Yachan suivant : "Lorsque Moché a cassé les Lou'hot, aucun mot ni aucune lettre n'est resté intact. En effet, toutes les lettres se sont envolées dans les airs et la partie afférente de la Table s'est brisée, à l'exception d'une seule ligne : Souviens-toi du Shabbath pour le sanctifier."

Le Imré Emet commente que nous voyons ici que la faute du Veau d'or ne pouvait pas affecter la sainte nature spirituelle du Shabbath, et ainsi si quelqu'un commet même une des pires fautes comme l’idolâtrie, le Shabbath a toujours le pouvoir d'offrir expiation.

-> Le rabbi Aharon Friedman (Kédouchat Aharon) dit que le Shabbath a été donné à Marah, avant le don de la Torah, entraînant que sa sainteté était déjà établie dans la nature du monde, ce qui a entraîné que les mots se rapportant au Shabbath n'ont pas été affecté lorsque Moché brisa les Lou'hot.

-> C'est ce que nous affirmons dans la amida de la prière du matin de Shabbath :
- "béomdo léfané'ha al har Sinaï" = lorsque Moché se tient sur le mont Sinaï, après avoir passé les 40 derniers jours et nuits en communion avec Hachem, il se tourna pour descendre la montagne et il vit la faute du peuple ;

- "chéné lou'hot avanim orid béyado" = et les 2 Lou'hot faite en pierre [précieuse - le Saphir] qu'il tenait dans ses mains, il l'a immédiatement jeté à terre (orid) et l'a cassé en de nombreux morceaux ;

- vékatouv bahém chémirat Shabbath" = cependant, le partie contenant les mots se rapportant à la mitsva de Shabbath est restée intacte et écrite dessus (vékatouv bahém), et elle ne s'est pas cassée en morceaux comme les autres commandements!

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+ Les Tables de la Loi étaient faites en saphir, une pierre extrêmement dure qu'il est impossible de briser, et pourtant celles-ci étaient si souples qu'elles se déroulaient comme une feuille de parchemin.

=> Pourquoi les Tables de la Loi avaient-elles cette souplesse?

Pour nous enseigner ceci : bien que l'homme ait un mauvais penchant dur comme la pierre qui l'empêche d'accomplir ce qui est écrit sur les Tables, il ne doit pas désespérer. Il parviendra à accomplir les mitsvot, car de même que les Tables de saphir pouvaient se rouler comme une feuille de parchemin, D. peut aider l'homme à affaiblir et dominer son penchant.
[Méam Loez - Ki Tavo 27,1]

["10 objets furent créés la veille du Chabbat [de la Création] au crépuscule. Ce sont : ... les Tables de la Loi" (Pirké Avot 5,6)
Or, Rabbi Abahou dit : "Grande est la téchouva, car elle a précédé la Création du monde". [midrach Béréchit rabba 1]
Les autres choses qui ont précédé l'existence du monde sont : la Torah, le Gan Eden, le Guéhinam, le Trône de Gloire divin, le Temple, et le nom de machia’h.
=> Ainsi, bien que le contenu de la Torah est scellé dans la pierre, il existe une souplesse de part la téchouva, cette expression de l'amour infini d'Hachem à notre égard!]

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-> "De même que l’eau purifie l’homme de l’impureté, ainsi la Torah purifie l’homme impur.
[…]
De même que l’eau nettoie le corps, la Torah nettoie le corps, comme le dit David : ‘Ta parole purifie beaucoup’ (Téhilim 119,140). "
[midrach Chir haChirim rabba 1,19]

-> D'après nos Sages (guémara Nédarim 38a), les Tables de la Loi avait pour dimensions : 6 téfa’him (environ 50cm ) de hauteur, 6 téfa’him de largeur, et 3 téfa’him d’épaisseur.

Il en découle un volume de 125 litres (50*50*25*2) pour les 2e lou’hot.
Or, connaissant la matière (le saphir), on peut en déduire que la masse totale des 2e lou'hot est de 500kg, soit la masse de 500 litres d’eau (=40 séa), qui est la quantité d’eau minimale d’un mikvé casher.

=> Le lien entre Torah et purification à l’image d’un mikvé est magnifique.

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3°/ Pendant les 40 jours passés sur le Mont SinaÏ, D. lui a enseigné la Torah, mais celui-ci ne pouvait pas la retenir tout entière en un laps de temps aussi court.
D. la lui a donc offerte à la manière d'un don (cf. guémara Nédarim 38a).

=> Pourquoi devait-il l'apprendre pour ensuite l'oublier?

-> Le Alshich haKadoch donne 2 explications :
1°/ Moché devait purifier totalement son âme au niveau le plus élevé possible afin de pouvoir mériter de recevoir toute la Torah, et afin de pouvoir l'enseigner aux juifs.
Chaque jour d'étude sur le Sinaï lui permettait de se purifier encore davantage.

2°/ La connaissance de la Torah n'est donné uniquement comme un cadeau, à celui qui y aura d'abord investi toutes ses capacités, toute son énergie, pour la comprendre, pour l'obtenir.
C'est grâce à ses efforts personnels que Moché a mérité le don de D.
[selon le 'Hidouché haRim, il en va de même pour toute personne qui étudie la Torah]

-> Le rav Avraham Pam (Atara léMélé'h) en déduit que lorsque l'on étudie la Torah et qu'on l'oublie, nous ne devons pas en être déprimés et ressentir que tous les efforts dépensés l'ont été en vain.
En effet, la Torah étudiée permet de nous purifier et d'élever notre âme, afin que nous puissions mieux la comprendre.
De plus, cela aide à mériter de recevoir en cadeau des connaissances en Torah bien au-delà de ce que nous pourrions naturellement atteindre et comprendre.

[Nous avons une obligation de moyen (faire le maximum), le résultat provenant de Hachem, et cela se trouve pleinement dans la façon dont la Torah nous a été donnée pour la 1ere fois au travers de Moché!]

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=> Pourquoi suite à la faute du Veau d'or, Moché a-t-il eu besoin de retourner de nouveau pendant 40 jours (Ki Tissa 34,28), pour réapprendre la Torah qu'on avait déjà pu lui enseigner?

-> Le rav Modé'haï Gifter explique que la Torah que Hachem donne à une personne correspond à son niveau personnel propre.

Avant la faute du Veau d'or, les juifs étaient à un niveau de sainteté phénoménal, qui se reflétait dans la Torah que Hachem a pu enseigner à Moché lors de son premier séjour de 40 jours au Ciel.
Cependant, suite à cette faute, ils n'avaient plus le mérite de pouvoir recevoir une telle Torah, et Moché a alors dû passer 40 jours supplémentaires afin de réapprendre la Torah d'une manière qui sera mieux appropriée à leur nouvelle réalité spirituelle.

-> Le rav Moché Feinstein enseigne que lorsque l'on est souillé par une faute, comme ce fut le cas avec le Veau d'or, il est nécessaire de déployer plus d'efforts, d'énergies dans l'étude de la Torah, par rapport à une personne qui est restée pure et libre de toute faute.
Par conséquent, Moché a dû réapprendre toute la Torah.

[l'impact de l'impureté du Veau d'or a entraîné qu'il nécessitait maintenant davantage d'efforts de la part de Moché pour acquérir la Torah au Ciel. Le "prix" à payer devenant plus élevé à cause de notre faute, il a dû remonter 40 jours supplémentaire pour l'obtenir!]

[Par exemple :
-> "Si les Tables de la Loi n’auraient pas été brisées, la Torah ne serait jamais oubliée"
(guémara Erouvin 54a) ;

-> "Moché regarda les Tables de la Loi et vit que leur lettres s'étaient envolées. Il les jeta donc de ses mains ...
A ce moment même, il fut décrété sur le peuple juif qu'il devrait étudier la Torah dans la souffrance, la servitude, l'exil, le trouble, la pauvreté et le dénuement. Et par cette souffrance qu'ils éprouveront, Hachem leur offrira au temps du machia'h une récompense décuplée."
(midrach Yalkout Chimoni - fin de Yéhochoua) ]

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-> "Après 40 jours sur la montage, le corps de Moché était purifié comme celui d'un ange pour qu'il puisse recevoir les 2 Tables de la Loi"
[Méam Loez - (Ekev 9,9)]

-> "D. remit les 2 Tables de pierre écrite du doigt de D." (Ekev 9,10)
Le Méam Loez commente : "Ce jour-là, D. a révélé à Moché tous les secrets de la Torah et les idées originales que tous les sages des générations futures allaient élaborer."

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4°/ "Tu oindras Aharon et se fils ... Ceci sera pour Moi une huile d'onction sacrée, pour vos générations" (Ki Tissa 30, 31)

Rachi commente : Cette huile se conservera entièrement pour les temps à venir.

=> A quoi va-t-elle servir après la venue du machia'h?

-> Le Ramban écrit que l'onction reçue par Aharon et ses fils est devenue invalide au moment de leur mort. A leur résurrection, ils auront besoin d'une nouvelle onction pour retrouver leur statut de Cohanim.

-> Bien qu'il n'en soit pas certain, le Min'ha 'Hihoukh dit que le machia'h lui-même aura besoin d'être oint.

-> Le rav Aharon Leib Steinman cite le Ohr ha'Haïm haKadoch, qui écrit qu'avec la venue du machia'h, les premiers-nés pourront de nouveau réaliser le Service Divin (qui leur a été retiré suite suite à la faute du Veau d'or - cf.Rachi v.32,29), et ils auront alors besoin d'être oints par cette huile demeurée intacte.

-> Concernant les premiers-nés :
Rabbénou Bé'hayé enseigne que même de nos jours c'est un grand mérite que d'être premier-né, et que cela doit toujours être considéré comme un avantage spirituel par rapport aux autres juifs.

Où pouvons-nous trouver un exemple de cela dans la loi juive?
Selon la michna Broura, c'est une habitude que ce soit un Lévi qui lave les mains des Cohanim avant la bénédiction des Cohanim, et dans le cas où il n'y a pas de Lévi alors un premier-né pourra le faire, car il possède un degré supplémentaire de sainteté [par rapport aux autres juifs].

-> Le Méam Loez (Ki Tissa 34,20) nous enseigne :
Tout premier-né convenablement racheté méritera de voir la Présence Divine lors de la reconstruction du Temple.
Cependant, si un homme n'a pas été racheté par son père et ne se rachète pas à l'âge adulte, il sera très sévèrement puni : il ne méritera pas de voir la Présence Divine lorsque le Temple sera reconstruit.

Un homme ayant mérité d'être premier-né doit particulièrement craindre Hachem.
Il veillera observer scrupuleusement les commandements et à étudier la Torah davantage car les premiers-nés ont une grande valeur aux yeux de D.
Avant la faute du veau d'or, ils faisaient office de Cohanim. Hachem les choisit pour offrir des sacrifices en raison de leur haute dignité.

Yaakov acheta le droit d'aînesse car Essav avait méprisé le privilège de servir Hachem en tant que Cohen. Certes, après la faute du veau d'or, le service Divin fut enlevé aux premiers-nés. Mais ils gardent un rang plus important devant Hachem que les autres hommes.

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5°/ Nous sommes obligés de profaner le Shabbath afin de sauver la vie de notre prochain.
Cela semble indiquer que la vie humaine est plus importante que l'observance du Shabbath.
Pourtant, il est écrit : "celui qui le profanera sera mis à mort" (Ki Tissa 31,14)
Cela implique que le Shabbath a priorité sur la vie humaine.

=> En réalité, lequel des 2 a-t-il le plus de valeur?

-> Le Messé’h ‘Hochma écrit que la vie d'un juif est sans aucun doute plus précieuse que l'observance du Shabbath, puisque si un juif n'est plus en vie, il n'a plus la capacité de respecter le Shabbath et d'attester du rôle de Hachem dans la Création de l'univers (je me repose le 7e jour, à l'image de ce que D. a fait après avoir créé le monde).

Cependant, si un juif profane intentionnellement le Shabbath, il coupe son âme de sa connexion avec Hachem.
En agissant ainsi, on se dégrade, au point où notre niveau spirituel devient même inférieur à celui d'un animal.

=> A partir du moment où l'on a rompu notre relation avec Hachem, la mort devient en réalité une alternative préférable, et c'est pour cela qu'un telle personne doit être tuée, ce qui l'aide à recevoir son expiation.

"Ce sera une récompense de ce que vous écouterez ces décrets, que vous les observerez et les accomplirez" (Ekev 7,12)

-> Pour le midrach : "ékev", qui signifie "talon", fait allusion aux commandements dont on a tendance à négliger l'importance et qu'on risque donc de "fouler du talon".
La Torah souligne que si nous prenons également soin de les accomplir, nous pouvons être certains que D. nous récompensera en maintenant avec nous "Son alliance et Sa bonté".
[Rachi]

-> Pourquoi cela?
Lorsqu'une personne utilise toutes ses forces afin d'accomplir les moindres détails de la Torah, y compris ce qui semble totalement secondaire, il démontre par cela que chaque opportunité de réaliser les mots de Hachem est précieux pour lui.
Le Maître du monde répond à cette personne en lui donnant les moyens de continuer à accomplir Sa volonté sans problème financier.
[le Imré Shéfer]

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-> On a vu que selon Rachi, la Torah parle ici des mitsvot que l'on foule aux talons (akev).
Selon nos maîtres du moussar, on peut interpréter ainsi ce verset : "ékev" (en conséquence - עֵקֶב) est composé des mêmes lettres que "kéva" (régulier - קבע).
Ainsi, nous devons faire de la Torah quelque chose de fixe (kéva), d'essentiel, et non quelque chose que l'on foule aux pieds ou qui serait secondaire.

-> "Ce sera une récompense de ce que vous écouterez" (véaya ékév im tichmé'oun - וְהָיָה עֵקֶב תִּשְׁמְעוּן).
Les initiales de ces mots forment : "ito" (son moment - עתו), et les dernières lettres (hé - bét - noun) de ces mots ont une valeur numérique de : 57, qui est identique à celle de : "zan" (nourrit).

Le mot : "ito" se référence au fait de fixer des moments (itim) à l'étude de la Torah, et le mot : "zan", fait référence à la nourriture (mazon), à la subsistance.
En d'autres termes, l'essentiel de notre "nourriture" doit être de fixer des moments d'étude.
Tout comme nous ne sautons jamais de repas fixes et nous nous soucions d'alimenter notre corps chaque jour, nous ne renoncerons jamais aux moments que nous avons consacrés à la Torah et ne passerons pas une journée sans étudier.

[de même que la nourriture physique nous permet d'exister dans ce monde éphémère, de même la nourriture spirituelle nous permettra d'exister dans le monde futur éternel.
Si (ékév) tu veux évoluer dans le monde futur, alors tu dois y avoir des talons (akev), c'est-à-dire fixer dans ce monde des moments réguliers (kéva) pour étudier la Torah.

La Torah doit être quelque chose de stable (kéva), et non secondaire (ékev) ou accessoire.
A l'image des talons qui soutiennent tout notre corps, la Torah doit soutenir tous nos mouvements, nos décisions!]

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-> "Le péché de mes talons m'enveloppe" (Téhilim 49,6)

La guémara (Avoda Zara 18a) commente : "Les péchés que l'homme piétine du talon dans ce monde-ci, l'envelopperont au jour du Jugement [celui après notre mort et également celui annuel de Roch Hachana]".

-> Le rav Ezra Altshuler dit que si l'on porte atteinte à un seul commandement de la Torah, alors cela peut se répercuter sur l'ensemble des autres.

Certaines coutume ou mitsvot peuvent nous sembler dénuées de fondement et malgré tout, si on leur porte atteinte, on risque d'ébranler tout l'édifice de la Torah.
[à l'image du talon, qui est tout en bas du corps, mais sans lui, il nous est impossible de poser le pieds par terre, d'évoluer/avancer.]

De plus, nous ne savons pas la récompense pour chacune des mitsvot.
Il se peut que ce soit une mitsva en apparence négligeable qui va par sa valeur faire toute la différence, et nous permettre de gagner notre monde futur.

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-> Si une personne se considère comme un talon (la partie la plus base du corps humain), comme humble, alors le yétser ara ne pourra exercer contre elle aucune force afin de l'empêcher d'accomplir tous les commandements de Hachem.
[le 'Hida – Dvach Léfi]

-> La Torah utilise ici le terme "Ekev" (עקב), pour dire "parce que". Or ce terme, qui signifie aussi "le talon", fait allusion à l'humilité, car l'homme humble se considère être au talon et non à la tête.
La Torah vient ainsi enseigner que c'est par le mérite du "talon" symbole de l'humilité que "vous écouterez ces lois" et que vous les comprendrez (car dans la tradition, "écouter" c'est "comprendre"). Car les lois de la Torah ne peuvent réellement être comprises et intégrées que par une personne humble et modeste.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

-> Le mot : véaya (וְהָיָה - ce sera) contient les mêmes lettres que le Nom de D. (Tétragramme - יהוה), duquel nous pouvons apprendre l'humilité.
En effet, les 3 lettres composant ce Nom : le י, le ו et le ה, sont les lettres de l'alphabet qui s'écrivent (comme on les lit) avec un guématria la plus faible.
- Pour le ה, elle s'écrit pleinement : הא, ce qui fait : 6 ;
- Pour le ו, elle s'écrit : ואו, ce qui fait : 13 ;
- Pour le י, elle s'écrit : יוד, ce qui fait : 20.

=> Ainsi, le verset nous dit : Si nous voulons savoir comment nous pouvons être capables de réaliser ces mitsvot qui sont généralement méprisées, cela n'est possible que si nous sommes humbles.

[le 'Hida - נחל שורק]

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+ "Ce sera une récompense (וְהָיָה עֵקֶב תִּשְׁמְעוּן)" (Ekev 7,12)

La dernière lettre de Ekev (עֵקֶב) et les 2 premières du mot suivant : tichmé'oun (תִּשְׁמְעוּן) forment : שבת (Shabbath).

Les lettres restantes du mot "Ekev" (קב) ont la même valeur que : ימנע (yimana - il se retiendra, s'abstiendra).

Les lettres restantes du mot "tichmé'oun", forment le mot : מעון (mé'avon - de la faute).

=> Ainsi, garder Shabbath comme il le faut, nous protège de la faute.

[le 'Hida - חומת אנך]

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-> Le mot "Ekev" (parce que) se traduit également par : "talon".

Le 'Hatam Sofer fait remarque que selon la michna (Pirké Avot 1,4), la connaissance de la Torah s'acquiert "en s'asseyant à la poussière des pieds [des Sages] et en buvant avidement leurs paroles".

Ces 2 attitudes sont interdépendantes : en "s'asseyant à la poussière des pieds" des Sages, on parvient à saisir leurs propos et la sagesse qui s'en dégage, laquelle est aussi bénéfique que l'eau à un homme assoiffé.

<-----------------------------------------gt;

+ "Ce sera en récompense de ce que vous écouterez ces décrets, que vous les observerez (ouchmartem) et les accomplirez (vaassitem)"

- "que vous les observerez" (ouchmartem - וּשְׁמַרְתֶּם) = cela fait allusion aux "siyagim" (les barrières) qu'une personne doit ériger pour se protéger personnellement de la faute (ex: éviter une certaine chose permise, qui nous conduirait très certainement à fauter).
- "les accomplirez" (vaassitem - וַעֲשִׂיתֶם) = cela fait référence à la réalisation des véritables mitsvot.
Celui qui accomplit les mitsvot reçoit sa récompense dans le monde à venir.
Celui qui tient compte des barrières [protectrices à la faute] qu'il s'est créé pour lui-même, va recevoir une récompense dans ce monde et dans le monde à venir.
[מהריא]

-> Nos Sages (guémara Yébamot 20a) enseignent qu'une personne doit se sanctifier par ce qui lui est permis.
Nos Sages ont créé des barrières afin de nous aider à accomplir les mitsvot (par exemple le fait de ne pas bouger des objets mouksé pendant Shababth, afin d'éviter à en venir à les utiliser pour réaliser une activité interdite). Nous devons parfaitement adhérer à ces règles.
Nous avons également besoin de nous créer nos propres règles [chacun ayant ses propres faiblesses]. Nous devons rester à l'écart d'actions qui nous conduiraient finalement à transgresser les commandements de Hachem.

C'est ainsi que nous nous rendons saints en se tenant à l'écart de choses qui nous sont permises, dans un effort de rester purs et saints [évitant au maximum de tomber dans la faute]. En ayant ces barrières personnelles, nous nous facilitons l'accomplissement des mitsvot.
Le mot ékev (עקב) est l'acronyme de : "Sanctifies-toi dans ce qui est permis" (kadéch atsemé'ha bémoutar - קדש עצמך במותר).
[Sfat Emet]

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-> "Ce sera (véaya) en récompense"
Selon le midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 877), le terme "véaya" (ce sera) implique un caractère immédiat (une immédiateté).
La Torah nous apprend que lorsqu'une personne est jeune, elle doit immédiatement penser à sa fin.
Elle doit avoir conscience d'où sera finalement sa fin (tout être humain n'étant que de bref passage ici bas!), et utiliser son temps dans ce monde de la meilleure des façons afin d'accomplir les mitsvot.
Cela va pousser une personne à suivre la volonté de Hachem et éviter la faute.
[Rabbi Yaakov Tenenbaum – שמן אפרסמון]

[à l'image d'un tuteur qui va permettre à une plante de s'épanouir d'une façon droite, nous devons avoir en tête notre finalité, afin d'éviter de s'éparpiller dans la perte de temps, d'opportunités spirituelles, dans les fautes, ...]

"Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12)

-> Le Rama, dans le 1er paragraphe du Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm), rapporte à ce sujet les paroles du Rambam (Guide des égarés) :
" "Je fixe constamment mon regard sur Hachem" (Téhilim 16,8) : c'est là un grand principe de la Torah, une preuve de grandeur chez les tsadikim ... à plus forte raison lorsque l'homme ancrera dans son cœur l'idée que le grand Roi, Hachem qui remplit la terre de Sa gloire, Se tient devant lui et observe sa conduite ... aussitôt, l'homme sera saisi de crainte et de soumission, mû par la peur de D., et sa honte face à Lui sera permanente."

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-> Le rav Yé'hezkiel Levinstein (Kovets Si'hot 5719) rapporte que selon certains de nos Sages, le but essentiel de notre existence est en réalité de nous remplir de crainte du Ciel.

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 31b) :
"Rav Yéhouda dit : Hachem n'a créé le monde que pour qu'on Le craigne, comme il est dit : "Hachem a créé les choses de telle sorte qu'on Le craigne" (Kohélet 3,14) ...
Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi El'azar : Hachem ne possède dans Son monde que la crainte du Ciel, comme il est écrit : "Ce que Hachem te demande, c'est de Le craindre", et il est dit par ailleurs : "Il dit à l'homme : Certes, la crainte de D., c'est là toute la sagesse" (Iyov 28,28)."

Rachi explique : "Certes la crainte du Ciel = la crainte du Ciel est l'unique valeur de ce monde."

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-> Cette même guémara (Shabbath 31b) enseigne également :
"Lorsque l'homme se présente pour le Jugement dernier, on lui demande : "As-tu commercé avec foi et loyauté? [...]"
Mais quelles que soient ses réponses, s'il a personnifié le verset : "La crainte de D., voilà sa richesse" (Yéchayahou 33,6), il sortira méritant, sinon il sera condamné."

Rachi explique : "Voilà sa richesse = c'est-à-dire qu'elle [la crainte de D.] doit être le principe le plus précieux aux yeux de l'homme".

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-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva) ajoute : "Le Créateur insuffla dans l'homme une âme de vie, la sagesse du cœur et le discernement de l'esprit afin qu'il puisse Le connaître et Le craindre, et également dominer son corps et tous ses membres.
[...]
Sache que la crainte du Ciel constitue le fondement des mitsvot, comme il est écrit : "Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12).

Et c'est par cette qualité que les hommes trouvent grâce devant D., comme il est dit : "Ce que Hachem aime, ce sont ceux qui Le craignent" Téhilim (147,11)."

-> Rav Levinstein concluait : Quel est donc le but de notre existence?
"Pour que nous puissions Le connaître et Le craindre" : tel est le but de notre vie, notre raison d'être ici-bas!

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-> Qu'appelle-t-on une téchouva véritable?

Selon Rabbénou Yona : "Le cœur de l'homme devra ressentir l’amertume et le mal qu'il y a à s'éloigner de D. ...
Il devra se dire dans son for intérieur : Qu'ai-je fait? Comment la crainte de Hachem ne s'est-elle pas dressée devant moi?"

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-> Quelque temps avant la bar mitsva de son fils, le rav Eliyahou Dessler lui adressa une lettre (rapportée dans le Mikhtav Eliyahou - tome IV):

"... Le principe fondamental que nous impose la Torah est la crainte du Ciel ... En effet, celui qui possède la crainte du Ciel est en mesure d'observer l'ensemble de la Torah, et celui à qui cette qualité fait défaut n'y est absolument pas prêt.
[...]
C'est seulement à l'aide de la crainte du Ciel, qui se tient devant nous comme un gardien et nous empêche de nous écarter du respect des mitsvot d'une façon ou d'une autre.

A-t-on déjà vu quelqu'un se faire construire une demeure splendide, y emménager et omettre d'y fixer une porte d'entrée?

Une telle omission reviendrait à renoncer à toutes ses richesses et toutes les choses qui lui sont précieuses comme s'il les avait abandonnées dans la rue ... Il en va de même pour celui qui ne craint pas le Ciel : il est exposé à tous les dangers, et tout ce qui lui passera par la tête sera pour lui réalisable.
Aucune disposition ne le retiendra d'agir : la porte de son cœur sera comme grande ouverte face au mauvais penchant, qui pourra y pénétrer à tout moment et y faire ce que bon lui semble. Il s'agit là d'un authentique renoncement, d'une véritable démission face au mauvais penchant;

=> Il en résulte que c'est la crainte du Ciel est seule capable de protéger la Torah et les mitsvot que nous accomplissons ...

Personne ne peut nous vendre cette vertu, et même Hachem ne nous la donnera pas, c'est nous-même qui devons l'édifier, poser ses fondations, et l'ancrer dans notre cœur ....
Sache que ce grand trésor ne s'acquiert que par l'étude du moussar. Quiconque se montrera attentif et réceptif à ses enseignements s'habituera peu à peu à faire pénétrer la crainte du Ciel dans son cœur.
Sans quoi jamais il n'y arrivera."

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-> b'h, également concernant la crainte du Ciel : https://todahm.com/2019/07/08/la-crainte-du-ciel

"Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12)

-> "La crainte de D., voilà Sa richesse!"
[guémara Béra'hot 33b]

-> Celui qui fait des efforts et réalise les mitsvot mais n'a pas la crainte du Ciel a peiné pour rien, car il n'a pas de lieu où entreposer, conserver tout cela.
[b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2019/07/08/la-crainte-du-ciel ]

Notre verset (v.10,12) commence par la lettre : vav (וְעַתָּה) et se termine par un kaf final (נַפְשֶׁךָ), ce qui fait une guématria de 26.
Or, on constate qu'il y a 26 mots dans ce verset.

26 + 26= 52, comme le mot : בן (ben - un enfant), pour nous rappeler que nous sommes les enfants de Hachem.

[le Sifté Cohen]

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-> "Et que Hachem te donne (וְיִתֶּן) ... et ceux qui te bénissent seront bénis (בָּרוּךְ)" (Toldot 27,28-29)

Le Rokéa'h fait remarquer que Its'hak a béni son fils Yaakov par cette bénédiction qui comment par un "vav" et se termine par un "kaf final", lettres ayant une valeur totale de 26.

Le nombre 26 renvoie au nom de D. (Tétragramme), dans Son Attribut de Miséricorde.
=> Ainsi, celui qui réalise la mitsva de la crainte du Ciel sera béni par la bénédiction de Its'hak.

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-> "Hachem ne possède dans Sa salle aux trésors que la crainte du Ciel." (guémara Béra'hot 33b).

Il y a 2 niveau de crainte de Hachem : par la crainte de la punition (yirat ha'onéch) et par la crainte face à la conscience de Son infinie grandeur (yirat haromémout).
Seul le niveau le plus élevé, la crainte de Sa grandeur est caché dans "Sa salle aux trésors".

Uniquement Hachem peut savoir quel type de crainte chaque personne a, et Il aime la crainte par la conscience de Sa grandeur.

[Ben Ish 'Haï - Ben Yéhoyada - Béra'hot 33b]

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-> Que signifie la crainte du Ciel (yirat chamayim)?

C'est une personne qui réalise : "Éloigne-toi du mal et recherche le bien" dans chaque situation.

Le mot "chamayim (שמים - Ciel) est composé de : "ésh" (אש - le feu) et "mayim" (מים - l'eau).
Par nature, c'est 2 composants sont diamétralement opposés et ne peuvent pas exister ensemble, et ce n'est qu'en raison de la crainte du Ciel qu'ils peuvent rester l'un avec l'autre.

Il en est de même pour celui qui a atteint le plus au niveau de crainte du Ciel : il va à l'encontre de la naturalité des choses.
Il mérite bien le titre de : yaré chamayim (craignant le Ciel [Hachem]).

['Hida - חסדי אבת]

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-> "La crainte de D., voilà Sa richesse" (Yéchayahou 33,6)

C'est la pratique des rois de mettre ce qui est unique et rare dans un lieu de stockage.
Il en est de même avec Hachem, dont absolument tout ce qu'il y a dans ce monde Lui appartient, à l'exception de la crainte du Ciel.

La seule chose que toute personne peut offrir à D. est la crainte du Ciel, puisque c'est l'unique chose que nous pouvons acquérir par notre libre arbitre.
Ce bien unique et rare, c'est le trésor de Hachem.

[le Gaon de Vilna]

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-> Le rav Chanoch Henoch d'Alexander disait :
"Les gens sont étranges :
Ils implorent Hachem pour qu'Il leur donne de la crainte du Ciel (yirat Chamayim), alors que c'est quelque chose qui est entièrement sous le contrôle individuel.
Cependant, lorsqu'il s'agit de leur gagne pain, de leurs affaires et de leur argent, ils s'imaginent qu'ils en sont les seuls en charge."