Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 
"Le jour où tu élèveras ton cœur pour revenir vers D., débarrasse-toi de toutes tes avérot comme si elles n'avaient jamais été commises.
Considère-toi comme un nouveau-né, qui n'a ni mérite ni culpabilité.
Aujourd'hui, c'est le début de tes actions ...

Sachez, souvenez-vous, que les bras de notre Créateur Miséricordieux sont toujours ouverts pour accueillir ceux qui reviennent à lui."

[Rabbénou Yona  - Yéssod haTéchouva]

Rav Arié Lévine & sa femme …

+ Rav Arié Lévine & sa femme ...

-> Le rav avait l'habitude de dire que sa femme était à l'origine de tout ce qu'il faisait de bien.

Il disait : "Sa foi en D. est plus grande que la mienne".
On peut citer la réaction de sa femme, lorsque son 2e fils mourut (c'était à l'époque de la grande famine à Jérusalem durant la 1ere guerre mondiale ) :
"Je pensais avoir le mérite de voir mes enfants briller dans l'étude de la Torah dans ce monde-ci, mais maintenant, j'ai 2 enfants qui étudient la Torah dans le monde céleste".

-> Un jour, alors que sa femme avait mal à la jambe, rav Arié répondit au médecin demandant la raison de leur visite : "Nous avons mal à la jambe".

-> Un chauffeur raccompagnant rav Arié Lévine, lui demanda : "Où est votre maison?" - Pas de réponse du rav.
Le chauffeur demanda alors : "Où désirez-vous que je vous dépose?"
Rav Arié répondit : "Dans telle rue".

Après être descendu de voiture, il expliqua à la personne l'accompagnant : "Vous vous êtes sûrement demandé pourquoi je n'ai pas répondu lorsque le chauffeur m'a demandé où est ma maison.
Comme l'ont dit nos Sages : "La maison d'un homme, c'est sa femme."
Sachez que, depuis que ma chère épouse est morte, je n'ai plus de maison.
Voilà pourquoi, je me suis tu.
C'est seulement quand le chauffeur m'a demandé où je voulais descendre que j'ai pu lui indiquer le nom de la rue."

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-> Après la mort de sa femme, il fut habité par une tristesse constante.
Elle lui manquait de plus en plus.
Il dit un jour : "Les détails physiques, et même son apparence, disparaissent petit à petit, mais ses vertus brillent de plus en plus dans mon souvenir."

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-> Un jour de Pourim, il dit :
"C'est Pourim, tout le monde est joyeux. Moi aussi, quand je regarde sa photo [celle de sa femme, qui était alors décédée], je suis heureux et de bonne humeur."

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-> Voici un extrait de ce que Rav Arié Lévine a écrit à propos de sa femme :

"Au nom de D., Mon cœur souffre et mon âme est endeuillée.
Comment pourrais-je trouver la consolation dans ma grande détresse, après la disparition de mon joyau, de ma splendide couronne, ma sœur, mon épouse, ma pure colombe, la pieuse Tsipora 'Hanna bat David Schapira, de mémoire bénie, que son âme soit accueillie dans les régions célestes.

La souffrance est immense, et la douleur est insupportable.
Qui peut dire sa bonté et sa piété, il n'existe personne qui lui ressemble.
Son âme est pure, et son cœur généreux, elle avait pitié de ceux qui souffraient et elle compatissait à toutes leurs peines, elle avait un sourire pour chacun et tendait la main à tous les êtres vivants.

Elle était la bonté et la pitié, elle était la sainteté.
Sa vie entière a été un hymne à D.
Chaque instant de sa vie a inscrit encore une ligne dans son chant éternel.

Par dessus tout, elle savait retenir sa langue d'une manière extraordinaire.
Une âme très pure est retournée à sa source, immaculée comme le jour où elle est entrée dans ce monde, avec en plus l'éclat et le rayonnement, la pureté et la grâce.

La vieillesse ne l'a pas flétrie, son visage n'a pas pâli.
Elle n'a jamais trouvé de défaut chez personne, elle n'a jamais causé de douleur à personne.
D. et les hommes ne peuvent que la louer.
Elle n'a jamais été orgueilleuse, ne s'est jamais sentie supérieure à quiconque. Jamais.

Si quelqu'un frappait à sa porte pour avoir une aide matérielle ou un secours moral, une bonne parole ou un morceau de pain, elle était toujours là avec le sourire.

Son âme était pure comme un ciel sans nuage, et pour ceux qui avaient besoin d'elle, il n'y a personne qui puisse la remplacer."

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+ Bonus (guémara) :

-> "Qui est riche? C'est celui qui a une femme bonne et généreuse"

[guémara Shabbath 25b]

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-> "Rabbi Yo'hanan dit : "quand un homme perd sa 1ere femme, c'est pour lui comme la destruction du Temple.
Rabbi Alexandre dit : quand un homme perd sa femme, tout s'effondre autour de lui.
Rabbi Yossi bar 'Hanina dit : ses pas deviennent plus courts."

[guémara Sanhédrin 22a]

Pourquoi cette description si sombre? Celui qui a perdu sa femme sait bien quelle tragédie, il est en train de vivre, et il n'a pas besoin de cette description douloureuse.

Selon Rav Arié Lévine, ces paroles de nos Sages ne sont pas à destination de l'endeuillé, mais à ses proches, à son entourage, qui en arrivent à dire : "Oui, il se résigne à son sort, il se reprend petit à petit ..."

Nos Sages veulent dire : il faut savoir que pour son ami qui subit une épreuve (la perte de sa femme), c'est comme s'il voyait le Temple détruit sous ses yeux, et le monde s'écrouler.
Même ses pas deviennent plus courts ...

+ "Rabbi Abba embrassait les roches d'Acre (Akko), Rabbi 'Hanina en réparait les routes [Rachi : pour que personne ne trouve rien à redire des routes d'Israël] ...

Rav 'Hiya bar Gamda se roulait dans la poussière de la terre d'Israël, ainsi qu'il est dit : "Car tes serviteurs affectionnent ses pierres, et ils chérissent sa poussière" (Téhilim 102,15). "

[guémara Kétoubot 112a]

La guémara rapporte également que Rav Ami et Rav Assi s'appliquaient sérieusement à assurer leur confort en terre d'Israël afin de n'être jamais tentés de se plaindre de son climat et de ses conditions de vie.
En été, ils avaient soin de se rafraîchir, et lorsque le soleil commençait à se faire sentir à l'endroit où ils étudiaient, ils se hâtaient de se retirer dans un coin ombragé.
En hiver, ils délaissaient l'ombre et la froideur pour s'installer au soleil.
[on voit qu'il faut faire le nécessaire pour ne jamais risquer d'en venir à se plaindre d'Israël!]

-> Le rav Arié Lévine rapporte que Rachi, dans son commentaire de la guémara, cite ce passage, en omettant les mots "ainsi qu'il  est dit".
La raison en est que Rav 'Hiya bar Gamda se roulait dans la poussière de la terre d'Israël non pas "ainsi qu'il est dit", mais à cause du sentiment, profondément ancré en lui, d'amour intense de la terre Sainte, qu'il ressentit lorsque son pied s'y posa.

-> On raconte que Sir Moché Montefiore, au retour de son 1er voyage en Israël, ramena une pierre dont il s'était servi en guise d'oreiller, afin d'accomplir les termes du verset : "Tes serviteurs affectionnent ses pierres ..."

-> Le Séfer 'Harédim explique que les juifs ont été exilés de Jérusalem et de la terre d'Israël parce qu'il leur pesait de vivre dans une si grande proximité de D., et qu'ils avaient du mal à accepter cette contrainte constante.
[d'une certaine façon, à l'image du refus d'avoir la manne dans le désert, qui révélait au grand jour le niveau spirituel de chaque personne (en tombant plus ou moins loin)]
=> Nous ne pouvons donc espérer revenir que si nous nous sentons prêts à une transformation radicale et désirons ardemment renouer un lien profond avec D. et jouir de Sa proximité.
C'est ce que dit le roi David : "Tu (Hachem) te lèveras, Tu prendras Tsion (Jérusalem) en pitié, car il est temps de lui faire grâce, l'heure est venue ; car Tes serviteurs désirent ses pierres, et ils chérissent sa poussière" (Téhilim 102,14-15)

"D. a vu que les tsadikim seront peu nombreux, et les a dispersés dans toutes les générations."

[guémara Yoma 38b]

Pourquoi la venue du Machia’h à notre génération?

+ Pourquoi la venue du Machia'h à notre génération?

-> Le rav Dessler (Mikhtav MéEliyahou) nous enseigne :

"Lorsque la fin des temps approche, les forces du mal sentent que leurs jours sont comptés et tentent, avec les moyens qui leur restent, de porter un coup fatal.

C'est ce à quoi nous assistons malheureusement aujourd'hui : l'hérésie et l'insolence se développent sans limites.
[...]
Les générations baissent de niveau.
Quand atteindra-t-on donc le tikoun?
Dans cette optique d'éloignement de la Torah, le moindre effort dans ce domaine a une valeur inestimable.

Rabbi 'Haïm Vital a demandé à son maître, le Ari, comment notre génération si basse, comparativement à celles des Maîtres du Talmud, peut-elle avoir un mérite.

Il lui a répondu qu'à notre époque, le mal a tant gagné de terrain que le peu que l'on  fait en l'honneur de D. équivaut à ce que faisaient les Anciens."

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-> A cette question de pourquoi c'est notre génération qui méritera d'accueillir le Machia'h, alors que les générations précédentes, justes et pieuses, ne l'ont pas mérité, le 'Hafets 'Haïm a répondu :

Nous ressemblons à un nain hissé sur les épaules d'un géant : bien que le nain parvienne à voir ce que le géant ne peut voir, il n'en reste pas moins un nain.
Nous avons le mérite de nous hisser sur les épaules des "géants" qui nous ont précédés ...

"De grâce, D., donne cette mission à quelque autre!" (Chémot 4,13)

Qui est-ce que Moché voulait-il que D. envoie?

-> Selon le Targoum Yonatan ben Ouziel, Moché a demandé à D. d'envoyer Pin'has.

Des années plus tard, Pin'has deviendra le prophète Eliyahou, qui sera envoyé avant "le grand jour" afin d'annoncer l'arrivée du Machia'h.
[comme il est écrit : "je vous enverrai Eliyahou, le prophète, avant qu'arrive le jour de D., jour grand et redoutable!" - Mala'hi 3,23].

-> Selon le midrach Léka'h Tov, Moché a demandé à D. d'envoyer le Machia'h.

Moché insinuait à D. d'épargner l'esclavage des juifs en Egypte, et de leur permettre de vivre immédiatement  la guéoula ultime avec le Machia'h.
D. a refusé car l'exile en Egypte était une étape préparatoire nécessaire afin de recevoir la Torah, et c'est avec ces 2 événements que les juifs mériteront la venue du Machia'h.

[Le but des exils est de générer une soumission à D. dont l'absence est la racine de tout mal.]

-> Le midrach rabba (2,4) nous enseigne que Moché est le 1er et le dernier rédempteur.

Le Zohar dévoile aussi que Moché à l'avenir sera le roi Machia'h.
Ceci se retrouve d'ailleurs en allusion puisque les lettres de son nom (Machia'h) forment la phrase : "celui qui était sera" (Mi chéaya yiyé).
Celui qui a été notre libérateur à la sortie d'Egypte sera notre futur libérateur.

Cela ne veut pas dire que Moché sera le Machia'h, car Moché était un Lévi, et le Machia'h sera un descendant du roi David, qui est de la tribu de Yéhouda.

-> Rabbi 'Haïm Ben Attar  répond qu'au niveau des âmes, il peut y avoir plusieurs personnes reliées entre elle, Moché doit donc être le libérateur, car il est le seul être humain à avoir pu approcher si près de D. de son vivant.
En effet, "il Lui parlait face à face", et ainsi, Lui seul pourra éduquer le peuple juif à connaître D. à l'avenir.

-> Une autre signification est que le Machia'h va sauver le peuple juif de l'exil par le mérite de la Torah, qui a été donné par Moché.

[Il est ainsi écrit : "Souvenez-vous de la Torah de Moché, mon serviteur ... [par le mérité de laquelle], je vous enverrai Eliyahou, le prophète, avant qu'arrive le jour de D., jour grand et redoutable [la venue du Machia'h]"   - Mala'hi 22-23 ]

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Lorsque Yaakov a béni son fils Yéhouda, il est dit : "Le sceptre n'échappera point à Yéhouda ... jusqu'à l'arrivée de Shilo" (Béréchit 49,10).
Selon Onkelos et Rachi, "Shilo" renvoie au Machia'h, et la valeur numérique du mot : "Shilo" (שִׁילֹה) est de : 345", qui est la même que : Moché (משה).

 

Source (b"h) : principalement traduction et compilation personnelle issue d'un divré Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam) + "Exil & Délivrance " du rav Yaakov Lugassy (pour le Zohar & citation du Or ha'Haïm)

"Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Israël avec Yaakov, chacun était venu avec sa maisonnée."  (Chémot 1,1)

"Les dernières lettres des 5 premiers mots de ce verset permettent de former le mot : Téhilim.
On a : וְוְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים  => on obtient : תהילים.
[les lettres de Téhilim sont les initiales de : "Téchouat Hachem Lékol Yéhoudi Mévakéch" = le salut de Hachem est pour tout juif qui le demande].

Les dernières lettres des 5 mots suivants dans ce verset permettent de former le mot : Téchouva.
On a :  מִצְרָיְמָה: אֵת יַעֲקֹב, אִישׁ וּבֵיתוֹ  => on obtient : תשובה."
[Rabbi Na'ham de Breslev - Likouté Moharan II,73]

En ce début véritable de notre exil, la Torah nous donne les armes pour nous en sortir : Téhilim (prière du cœur) et Téchouva (dynamique continue d'amélioration personnelle, selon les standards de la Torah).

["Voici les noms des bné Israël qui sont venus en Egypte" (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים מִצְרָיְמָה) = les initiales de ces mots forment : "hachavim" (ceux qui se repentent - השבים)]

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Nous pouvons remarquer que le nom de la paracha : שמות (chémot), est l'acronyme de : שנים מקרא ואחד תרגום (chénayim mikra vé'éhad targoum).

C'est l'obligation de nos Sages de lire chaque semaine : 2 fois le texte de la paracha + 1 fois sa traduction par le Targoum Onkelos (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 285).

Le Simchas Aharon nous explique que par le fait de lire 2 fois la paracha, on internalise les leçons de la Torah, puis ensuite on les traduit (targoum) dans notre vie au quotidien, et c'est ainsi que nous pouvons survivre à l'exil avec notre nom, notre essence intacte.

-> Celui qui étudie la paracha, en lisant 2 fois le verset et une fois Onkelos, la chantant d'une belle voix, il va vivre longtemps.
[Baal haTourim - Chémot 1,1]

-> Les 2 premiers mots de Chémot : "véélé Chémot" (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת), ont des lettres qui sont l'acronyme de : vé'hayav adam lilmod aParacha, Chnayim mikra véé'had targoum" (l'homme doit étudier la paracha, 2 lectures et une traduction).
Le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has) ajoute :
Juste après les termes וְאֵלֶּה שְׁמוֹת, il est écrit : "qui viennent en Egypte" (aba'im mitsrayéma) pour nous apprendre que par l'intermédiaire de la mitsva de "chné mikra véé'had targoum" (2 lectures paracha + 1 lecture du targoum Onkelos), nous sommes aussitôt considérés comme si nous descendions à ce moment précis en Egypte, dans le creuset de fer, afin de nous y purifier.

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-> La source se trouve dans la guémara (Béra'hot 8b) : "rav Houma bar Yéhouda a dit au nom de rabbi Ami : un homme doit toujours achever la paracha avec la communauté en la lisant 2 fois et en lisant la traduction en araméen une fois".
Ainsi, a tranché le Maran dans le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 281).

-> Le Troumat haDéchen explique que d'après le sens simple en procédant ainsi, l'homme se familiarise avec la paracha et comprend plus aisément la lecture faite le Shabbath en communauté.

-> D'après le Sod, le Arizal explique que chacun d'entre nous possède une âme sainte et pure, qui est reliée de façon explicite et par allusion aux versets de la paracha.
Durant toute sa vie, l'homme s'efforce de réparer son âme. Cette double lecture de la paracha ainsi que sa traduction donnent à l'homme la possibilité de réparer toutes les étincelles de son âme.
Comment cela?
Cette mitsva est comparable à un fruit et son écorce. Le verset représente le fruit tandis que la traduction représente l'écorce.
Puisque l'écorce enveloppe totalement le fruit, de même la traduction enveloppe le verset, elle protège son fruit qu'est le verset.
Puisqu'il en est ainsi, les étincelles de l'âme dispersées et enfouies dans chaque verset de la Torah nécessitent une procédure à leur réparation par l'intermédiaire de la lecture de la paracha.
Ensuite, nous mettons en place une protection à l'aide de la lecture de la traduction de la paracha ...
En terminant cette mitsva au plus tard avant le repas du Shabbath matin, le supplément d'âme qu'on recevra le Shabbath sera alors complet.
[Dorech Tsion]

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-> Le nom de la paracha : "chémot" (שמות) fait allusion aux 3 mitsvot : Shabbath, Mila (circoncision), VéTéfilin (Et Téfilin - ותפילין).
Il s'agit des 3 mitsvot dont la Torah fait référence en tant que : "signe" (ot) entre Hachem et nous.
En effet :
- Shabbath : "Vous garderez mes Shabbath, car il est un signe entre Moi et vous pour vos générations" (Ki Tissa 31,13) ;
- brit mila : "Vous circoncirez la chair de votre excroissance, et ce sera le signe de l'alliance entre Moi et vous" (Lé'h Lé'ha 17,11) ;
- Téfilin : "Et ce sera pour toi en signe sur ton bras, et en rappel entre tes yeux" (Bo 13,9)

=> La Torah fait allusion à l'idée que lorsque les juifs entrent dans une terre étrangère (comme ici en Egypte), ces 3 mitsvot ont le pouvoir de les protéger d'une assimilation parmi cette nation.

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-> La guématria du mot : Egypte (mitsrayéma - מצרימה) est de 385, et c'est la même que chacun des mots suivants : chémama (désolation - שממה), miMoché (de Moché - ממשה), ché'hina (présence divine - שכינה), shafa (langue - שפה).

Par le mérite des juifs gardant leur langue, ils ont mérité d'être libérés d'Egypte par le biais de Moché, et de retrouver la présence divine.
Le Zohar dit que la libération d'Egypte était une préparation pour la libération (guéoula) future et ultime.
Par le mérite de Moché rabbénou, la présence divine viendra et entraînera la désolation sur les autres nations du monde, et la totalité du monde ne parlera alors plus qu'une seule langue (l'hébreu). [c'est la guéoula!]
['Hida - Na'hal Kédomim ; Rabbénou Efraïm]

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+ Chovavim :

-> Le Arizal enseigne qu'avec Chémot nous commençons la période de Chovavim (acronyme de : Chemot, Vaéra, Bo, Béchala'h, Yitro, Michpatim), où nous lisons les parachiot abordant l'esclavage en Egypte.
[durant une année bissextile qui contient 2 mois d'Adar, nous ajoutons également les parachiot de Térouma et Tétsavé (on parle alors de : Chovavim Tat)]

- Les 1eres et dernières lettres de : véélé chémo béné (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי - Et voici les noms des enfants d'Israël - v.1,1), permettent de former le mot : Téchouva (תשובה - le repentir).
- De même pour les mots suivants (les 1eres et dernières lettres) : Israël abaïm (יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים - Israël qui vinrent), qui permettent de former : mila (מילה).
- Les dernières lettres des 5 mots suivants : mitsrayéma, ét Yaakov ich ouvéto (מִצְרָיְמָה אֵת יַעֲקֹב אִישׁ וּבֵיתוֹ - en Egypte avec Yaakov, chacun avec sa maisonnée), forment : Téchouva (תשובה).
[le Béra'h Moché - Rabbi Moshe Teitelbaum]

=> On voit bien que cette période est propice à la téchouva, particulièrement dans le domaine lié à la mila.
[comme en témoigne le fait que cette notion est prise en sandwich par le repentir!]

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-> Cette période [de Chovavim] est d'une très grande sainteté, d'un niveau similaire à celle des 10 jours de téchouva propice au repentir.
[Toldot Aharon]

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-> "Revenez, ô enfants rebelles (chouvou banim chovavim)! Je guérirai vos égarements" (Yirmiyahou 3,22)

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Le Zohar (126,3a) rapporte que, chaque jour, une voix céleste proclame : "Revenez, enfants rebelles!" Car en tout
temps, Hachem attend que les Bné Israël reviennent à Lui.
Cependant, cette voix céleste a une influence renforcée durant ces jours appelés "Chovavim" où tous ceux qui désirent se repentir bénéficient d’une aide du Ciel particulière.
Nous devons en prendre avantage, et revenir vers papa Hachem ...
Hachem ne nous ferme jamais Sa porte, Sa main droite est toujours tendue, prête à accepter les repentants, par Son amour infini pour Ses enfants, comme l’enseigne le Tana Debé Eliyahou (Rabba - Chap.30) : "J’en prends à témoin les cieux et la terre : Hachem attend Israël plus qu’un père attend que son fils revienne à lui". Ne le décevons pas !

-> Selon le rav Chmouël Rozovski :
En ces jours-ci [de Chovavim], chacun sans exception reçoit une lettre prestigieuse de son Père Céleste, au contenu suivant : "Mon cher et bien-aimé, quel que soit l’endroit où tu es arrivé et où tu te trouves, je désire te rencontrer et discuter avec toi!"
Car quelle que soit la situation où un juif se trouve, Hachem désire qu’il revienne à Lui et Il l’acceptera sur le champ. Il ne nous incombe que de nous rapprocher, et Lui, nous hissera aux plus hauts sommets.

-> Le Rav de Waylednik (Chéérite Israël - Chaar Hachovavim - drouch 1) écrit à propos de l’enseignement de la guémara (‘Haguiga 15a) : "Revenez, enfants rebelles, à l’exception de l’Autre" = ces jours-ci, une porte est ouverte même pour celui qui aurait tellement fauté qu’il est qualifié d’"autre", et qui se trouverait entièrement étranger à tout ce qui est saint. Cette période possède la force d’effacer les fautes commises par la bouche et celles qui concernent la sainteté et la pudeur et même celles que Yom Kipour ne peut expier.

-> Le Yisma'h Israël voit une allusion aux jours des "Chovavim" dans le verset : "Et il montera de la terre" (Chémot 1,10), ce qui sous-entend que même si un homme est plongé entièrement dans les plaisirs terrestres, il peut aussi parvenir à s’élever. C’est pourquoi ces parachiotes sont lues à cette période afin d’évoquer la sortie d’Egypte personnelle de chacun.

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-> Selon certains commentateurs, la période des "Chovavim" est évoquée dans le verset des villes-refuges du meurtrier involontaire : "6 villes de refuge que vous accorderez pour que le meurtrier s’y retire, en outre, vous y ajouterez 42 villes" (Massé 35,6).

Car, au total, les "Chovavim" comptent 6 semaines, soit 42 jours, qui sont à mettre en parallèle avec les 6 villes de refuge et les 42 villes supplémentaires. Cela suggère que cette période est propice pour fuir vers les "villes de refuge" (autrement dit le repentir), et que tout ‘meurtrier’, celui qui aurait fauté (à D. ne plaise), peut alors échapper au yétser ara qui cherche à le faire périr (à l’instar du vengeur de sang qui poursuit le meurtrier involontaire pour le tuer).

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-> Le Pri Mégadim (dans son "haMaguid" - partie III, Chémot) écrit que le mot : "Chovav" (שובב) possède en hébreu 3 significations différentes : 1) rebelle, 2) brisure, 3) répudié/rejeté.
Cela vient nous enseigner que même un fauteur rebelle contre Hachem, qui s'est brisé lui-même et qui est rempli de défauts, à cause de ses fautes, au point d'avoir été rejeté de la proximité d'Hachem, s'adresse la voix Céleste qui appelle : "chouvou banim chovavim (שׁוֹבָבִים)", et alors tout sera expié, pardonné : "Je guérirai vos égarements".

Le Pri Médadim ajoute une 4e traduction à "chovavim".
Cela signifie : "ceux qui ont déjà fait téchouva à de nombreuses reprises".
Ainsi : "chouvou banim chovavim" peut se traduire par : "Faites téchouva, vous les enfants [d'Hachem], qui avaient déjà fait téchouva à de nombreuses reprises."
En effet, les années passées, il y avait déjà les "chovavim", il y avait des Roch Hachana, des Yom Kippour, et pleins d'autres jours où nous avons été inspirés de faire téchouva.
Nous avons fait téchouva, pris des engagements d'agir mieux, mais nous n'avons pas tenu nos résolutions, et nous sommes d'une certaine façon restés les mêmes.
On ressent qu'il est trop tard pour faire encore une fois téchouva.
La voix céleste (bat kol) annonce : "chouvou banim chovavim" = même si vous avez déjà fait téchouva à de nombreuses reprises, "Je guérirai vos égarements" = j'accepterai votre téchouva et je vous guérirai et nettoierai de vos fautes.

La raison pour laquelle nous pourrons toujours faire téchouva est dans le mot : "banim" (enfants - בָּנִים).
Si un esclave faute à plusieurs reprises envers son maître, son maître va le renvoyer, et il ne pourra plus revenir.
Mais lorsqu'un enfant faute envers son père, il pourra toujours revenir.
Hachem dit "chouvou banim chovavim" = nous sommes les enfants d'Hachem, et Hachem nous accorde une nouvelle opportunité de faire téchouva [quoiqu'on est pu faire, nous restons toujours Ses enfants!].

Le rav Elimélé'h Biderman dit que si un diamant tombe dans la boue, sa valeur reste la même.
De même pour un juif. Peu importe où il a pu tomber par ses fautes, il peut toujours retourner vers Hachem.
Un juif a une partie Divine en lui, il sera toujours un fils adoré d'Hachem, ainsi malgré ce qui a pu se produire, sa valeur interne ne peut jamais diminuer.
[Ce n'est pas parce qu'un diamant est entouré de bouse de vache, qu'il perd de sa valeur!]

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-> La guémara ('Haguiga 15a) dit qu'une voix céleste (bat kol) a annoncé : "chouvou banim chovavim 'houts méa'hèr" (שובו בנים שובבים חוץ מאחר).
Le Cha'harit Israël (Chaar Chovavim - drouch 1) explique que l'ajout de "'houts méa'her" (חוץ מאחר) signifie que même pour quelqu'un qui a fauté au point d'être en dehors des limites de la sainteté ('houts méaKédoucha), et qu'il est une personne totalement différente (a'hèr) à cause de ses fautes, néanmoins la voix céleste l'appelle pour qu'il revienne vers Hachem : "chouvou banim chovavim".

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-> Pendant la période des Chovavim, certes nous devons réparer la faute "connue" (occasionnée par un manque de sainteté), mais nous devons surtout réparer la faute "inconnue" qui est commise lorsqu'une personne vexe son prochain et ne se rend même pas compte qu'elle a ainsi commis un véritable meurtre et que celui qu'elle a offensé verse des larmes à cause d'elle et se retourne dans son lit toutes les nuits à cause de la souffrance endurée par l'offense subie.
[rabbi Its’hak de Vork]

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-> Le Arizal (Chaar roua'h haKodech 27) enseigne : "Les parachiot de la Torah traitant de l'exil égyptien, de la sortie d'Egypte et du don de la Torah, ont la capacité de réparer toutes les fautes que l'homme a commises et particulièrement les fautes qui ont endommagé la brit mila".

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Le travail des Chovavim est de retirer le mal, l'impureté de nos fautes, afin d'être purs devant Hachem. Pour cela, de nos jours, on a 2 armes : les Téhilim et la Torah.

-> Les dernières lettres des 5 premiers mots du 1er verset de la 1ere paracha de la période de Chovavim, permettent de former le mot : Téhilim.
On a : וְוְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים  => on obtient : תהילים.
Cela fait allusion au fait que les Téhilim purifient pendant les Chovavim.

-> "Plus que tous les jeûnes et toutes les afflictions, rien ne purifie autant que l'étude de la Torah"
['Havatsélet haSharon - introduction]

-> "Venez et voyez le grand pouvoir de l'étude de la Torah. Elle purifie les juifs même s'ils ont adoré l'idolâtrie (avodah zarah)."
[Tana déBé Eliyahou rabba 18]

-> "Nos Sages disent que l'étude de la Torah expie, protège et sauve, et le feu de Guéhinam ne fait pas de mal à ceux qui étudient la Torah ...
Ceux qui étudient la Torah ... cela les purifiera et les expiera, et cela les conduira sur le chemin de la téchouva et du pardon complet."
[Yessod haAvodah 3:5:8]

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-> Le Chem miChmouel (Hochaana Rabba, année 5674) rapporte à ce sujet les paroles de son grand-père, le Rav de Kostk :
"Il est plus facile pour le corps d’accepter toutes les mortifications du monde que d’accepter le joug de la royauté Divine. Il n’y a pas de plus grande peine pour lui que d’être soumis au joug du Ciel, et de se conformer en tous points aux obligations de la Torah.
Ce qui signifie que le tikoun (la réparation des fautes) le plus efficace est de craindre D. et de soumettre son corps et ses membres afin de s’abstenir de tout acte interdit qui serait contraire à la volonté d’Hachem. Il s’agit également de redoubler d’efforts pour préserver ses yeux et sa langue de tout mal, au point de se retenir de fauter même lorsque le désir brûle en lui comme un feu ardent.
Cette "retenue" lui sera comptée alors comme une multitude de jeûnes."

-> Le Gaon de Vilna (Iguéret haGra) écrit :
"Un homme ne devra se mortifier ni par des jeûnes, ni par d’autres souffrances physiques, mais seulement en mettant un frein à sa bouche et à ses désirs matériels."

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-> Le Pri Mégadim (fin Siman 685) enseigne que durant la période des Shovavim (généralement de Chémot à Michpatim) nous allons du début jusqu'à la fin de notre périple en Egypte.
Bien que nous avons été sauvé d'Egypte, une partie de l'impureté d'Egypte reste en nous.
C'est pourquoi une façon de s'en purifier et d'être particulièrement vigilants sur notre lachon ara, pendant cette période.

Il écrit que les chovavim commencent avec la paracha Chémot et les mot : "véélé chémot bné Israël abaïm" :
- le mot : "véélé" (וְאֵלֶּה) est l'acronyme de : avak lachon ara (poussière de lachon ara - אבק לשון הרע), en allusion au fait que nous devons faire attention à même une minuscule quantité de lachon ara.
- les mots "chémot bné Israël abaïm" (les noms des enfants d'Israël qui sont venus - שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים) a pour acronyme : שביה (captivité - chiv'ya). [comme l'écrit le Baal haTourim]
La raison est que nous nous libérons de la captivité et de l'influence mauvaise de l'Egypte lorsque nous sommes vigilants avec notre parole.

[b'h, issu du dvar Torah : http://todahm.com/2021/01/21/chemot-le-lachon-ara ]

"Elle lui donna le nom de Moché, disant : "Parce que je l'ai tiré de l'eau"." (Chémot 2,10)

On peut poser une question intéressante : Pourquoi est-ce que Moché est appelé ; "Moché Rabbénou", tandis que le Rambam est connu comme : "Rabbénou Moché"?

-> Moché avait 10 noms (midrach rabba Vayikra 1,3).

-> Le père de Moché (Amran) et sa mère (Yo’hévét) l’appelèrent Yékoutiel (selon le Yalkout chimoni), nom qui veut dire qu’il a enseigné aux Bnei Israël à placer leur espoir et leur confiance en D.

-> Selon le Ibn Ezra, la fille de Pharaon lui a donné le prénom égyptien Monios, qui en hébreu, se traduit par Moché, tiré de l'eau.

Durant les 120 ans de sa vie, pourquoi Moché garda le nom qu'il a reçu à l'âge de 3 mois?

Moché savait que ce n'était pas son prénom originel, mais il a choisi de le garder afin de ne pas oublier celle qui a agit à son égard avec beaucoup de bonté.
A chaque fois qu'on l'appelait "Moché", cela lui rappelait le sauvetage des eaux du fleuve par Batya, la fille de Pharaon, et à chaque fois, il l'a remercié en son cœur.

=> Le terme rabbénou (=notre maître/professeur) suivant le nom Moché, vient nous apprendre l’importance de reconnaître la bonté d’autrui et d’avoir de la gratitude envers quiconque nous accorde un bienfait (même un acte semblant simple, car rien n’est dû/normal!!!).

D'un autre côté, le Rambam est connu pour ses savants travaux au travers lesquels il a éduqué plusieurs générations de juifs.
=> On l'appelle ainsi de façon affectueuse : "Rabbénou Moché" : "Notre maître, Moché Ben Maïmon".

Il est intéressant de remarquer que les mots : "Moché Rabbénou" (משה רבנו) ont une valeur numérique de : 613, en relation avec le fait qu'il nous a transmis la Torah, qui consiste en 613 mitsvot.
Le nom de Moché apparaît 613 fois dans la Torah.
De même, "Rabbénou Moché" a une valeur de 613, renvoyant au fait que dans son oeuvre monumentale (le Michné Torah), le Rambam nous explique l'ensemble des 613 mitsvot.

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Le midrach (Chir haChirim 1.15,3) nous rapporte qu'une fois Rabbi Yéhouda haNassi donnait un cours et il a remarqué que la communauté s'endormait.
Afin de la réveiller, il a dit : "Une femme en Egypte a mis au monde 600 000 enfants en une seule naissance."
Un disciple, s'appelant Rabbi Yichmael, fils de Rabbi Yossé, lui a demandé : "Qui cela peut-il bien être?"

Son maître de répondre : "C'était Yo'hévét, la mère de Moché, qui était équivalent aux 600 000 personnes d'Israël."

Il est intéressant de noter que Rabbi Yéhouda haNassi est né environ 50 ans après la destruction du 2e Temple (qui a eu lieu en 3828).
Le gouvernant romain opprimait alors très durement les juifs, et les juifs étaient en train de perdre tout espoir en la venue du Machia'h et en la future guéoula.

Rabbi, qui était à la tête de la communauté à l'époque, alors qu'il propageait la Torah, "il a remarqué que la communauté s'endormait", c'est-à-dire qu'elle commençait à penser que la guéoula ne viendrait jamais, et que la galout était éternelle (que D. nous en préserve!).

Afin de chasser cette pensée, il a ramené l'exemple d'une femme (Yo'hévét) qui a donné naissance à 600 000 enfants.

Le message est clair :

"Ne désespérez pas!

Nos ancêtres, esclaves en Egypte, pensaient qu'ils allaient rester esclaves pour toujours, et qu'il n'y aurait jamais de délivrance.
Soudainement, Yo'hévét a donné naissance à Moché, qui va permettre la libération de l'ensemble des 600 000 esclaves juifs d'Egypte, et qui va les conduire au mont Sinaï pour recevoir la Torah (moment le plus important de l'histoire juive!).

=> De même, nous ne devons jamais perdre espoir, car notre libération par D. peut survenir en l'espace d'un clin d’œil, immédiatement et imprévue."

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On a vu (ci-dessus) que Moché n'était pas le prénom donné par ses parents, mais c'est Batya, la fille de Pharaon, qui lui a donné le prénom égyptien Monios, qui en hébreu, se traduit par Moché, tiré de l'eau.
Cette idée se retrouve dans notre verset : "Elle lui donna le nom de Moshé, disant : "Parce que je l'ai tiré de l'eau"." (Chémot 2,10)

Quelle est la relation entre le nom Moché et "Mayim" (l'eau)?

Dans la guématria, il existe une méthode de comptabilisation selon laquelle chaque lettre vaut sa valeur plus celle de toutes celles qui la précède dans l'alphabet.
Par exemple, aleph (=1) ; bét (=2+1=3) ; guimel (=3+2+1=6) ; ...

Le mot : mayim (מים) est composé de 2 lettres différentes :
->  le mém (מ) qui vaut : 40 (valeur de la lettre) + 105 (valeur des lettres qui la précède) = 145 ;
-> le youd (י) qui vaut : 10 (valeur de la lettre) + 45 (valeur des lettres la précédant) = 55.

Selon cette méthode de guématria, le mot mayim vaut : 145+ 55 + 145 = 345 ; qui est la même, que la valeur numérique du mot : Moché (משה).

Ainsi, Batya dit : "J'ai obtenu le nom Moché, en le tirant de l'eau (mayim) ..." (les 2 ayant une valeur numérique de 345).
Source (b"h) : traduction et compilation personnelle issue de divré Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

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-> Batya a choisi ce nom pour Moché pour lui enseigner à vie la leçon suivante : de même que tu as été sauvé d'être noyé dans l'eau et que tu en as été retiré par moi, alors de même tu devras toujours être présent pour ceux qui sont moins chanceux que toi et tu devras toujours agir comme un sauveur, sortant les autres personnes de leurs souffrances [pour pas qu'ils se noient dedans].
[rav Chimchon Raphaël Hirsch ]

"Les contremaîtres des enfants d'Israël, que les officiers de corvées de Pharaon avaient placés sur eux, furent battus." (Chémot 5,14)

Il existe un midrach (Bamidbar Rabba 15,20) très intéressant sur ce verset :

"Lorsque Pharaon a ordonné : "Vous ne donnerez plus de paille au peuple!", les officiers de corvées égyptiens venaient compter les briques ; si le compte n'y était pas, ils frappaient les contremaîtres juifs, comme il est dit : "Les contremaîtres des enfants d'Israël furent battus".

Ils recevaient ces coups parce qu'ils ne voulaient pas dénoncer leurs frères qui n'avaient pas rempli leur quota de briques et disaient : "Nous préférons être frappées que de laisser nos frères souffrir.

C'est pourquoi quand D. a dit à Moché : "Rassemble 70 anciens des enfants d'Israël", Moché a répondu à D. : "Maître du monde! Je ne sais pas qui en est digne".
Mais D. lui a dit : "Que tu connais, c'est-à-dire les anciens du peuple et ses contremaîtres" (Bamidbar 11,16).
Ces anciens et ces contremaîtres étaient les chotrim, les préposés qui s'étaient laissé battre pour ne pas dénoncer leurs frères en Egypte à cause du quota de briques ...
Qu'ils viennent à présent se faire accorder cet honneur ... "

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-> Un dictateur, qui humilie un peuple étranger, nomme des policiers au sein même du peuple réduit à l'esclavage collaborant avec lui et lui facilitant la tâche. Ces policiers renient leur peuple pour plaire à leur maître.

-> Chez le peuple juif, il en est tout autrement.
Pharaon a nommé des chefs de corvées, pour les contremaîtres des enfants d'Israël, qui devaient rendre des comptes de l'avancement des quotas demandés de briques.
Au lieu d'agir en traites, ils étaient purs et disaient : "il est préférable d'être battu et d'éviter au reste du peuple d'être humilié".

-> A présent que l'oppression se faisait de plus en plus dure et que le moral du peuple  baissait, les contremaîtres juifs ont compris que leurs frères ne pourraient supporter les coups sans se mettre en danger parce que la délivrance était proche.

Ce sont ces qualités d'empathie et ce désir de supporter le fardeau avec leurs frères qui ont fait que D. a jugé les contremaîtres aptes à devenir membres du Sanhédrin et a fait reposer sur eux une partie de l'inspiration divine qu'Il avait accordé à Moché.

Le midrach (ci-dessus) conclut : "Cela nous enseigne que quiconque est prêt à souffrir en faveur d'Israël mérite finalement les honneurs, la grandeur et l'inspiration divine."

Hachem nous dit : « Je vous aime! »

"Et voici les noms des enfants d'Israël, venus en Egypte" (Chémot 1,1)

-> Rachi de commenter : "Bien que les noms des enfants d'Israël aient déjà été mentionnés dans le livre de Béréchit (Vayigach 46,8), la Torah les indique de nouveau pour marquer combien D. leur est attaché, car ils sont comparés aux étoiles, que D. fait sortir et entrer en les comptant et en les appelant par leur prénom, comme il est dit : "Il fait sortir leur légion céleste en les comptant. Il les appelle toutes par leurs nom" (Yéchayahou 40,26)."

-> Le Gour Aryé explique cette répétition de la Torah par : "On répète souvent ce qui nous est précieux."

-> Le Sfat Emet explique très joliment :
"Les enfants d'Israël doivent savoir que D. les aime.
Au même titre qu'il créa les étoiles pour qu'elles illuminent les ténèbres, il créa aussi le peuple d'Israël et le dispersa à travers le monde afin qu'il diffuse la lumière divine, qu'il éclaire les endroits les plus sombres et les plus reculés afin d'être une lumière pour les peuples."

[il est intéressant de noter que la paracha "Chémot" (chémot = les noms) est la 13e de la Torah, qui est la valeur numérique de "aava" (amour - אהבה).]

-> Voici les paroles d'Hachem à Israël par le biais de Mala'hi : "Je vous aime, dit Hachem" (aavti ét'hem amar Hachem - Malah'hi 1,1-2)
[Chémot marque le début de l'exil, et Hachem nous transmet un message vital pour le traverser au mieux. Ayez en tête la réalité : "Je vous aime!"
Même dans l'obscurité totale de l'exil, même si on a fait les pires fautes, ... Hachem est toujours à nos côtés, Hachem nous aime toujours énormément! ]

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+ "Ils sont comparés aux étoiles, que D. fait sortir et entrer en les comptant et en les appelant par leur prénom" (Rachi)

-> L'objectif d'un nom est de permettre de différencier 2 objets.
Par exemple, si l'on a 20 canettes de Coca devant nous, elles auront toutes la même appellation, car elles sont toutes identiques. Cependant, si l'on a 20 saveurs différentes de soda, alors chaque canette a un nom qui lui est propre : Coca, Sprite, Fanta, Diet, Zéro, ... témoignant de sa particularité.

=> Si Hachem donne un nom à chaque étoile, c'est qu'il n'y en a pas 2 identiques, chacune ayant un but unique.
La guémara (Béra'hot 59a) enseigne que lorsque Hachem a voulu envoyer le déluge pour punir la génération de Noa'h, il l'a fait en retirant 2 étoiles de la constellation du mazal de Kima, et c'est cette absence de 2 étoiles qui a entraîné le déluge, avec ses conséquences dévastatrices.
Ainsi même si pour nous, toutes les étoiles se ressemblent (un petit point lumineux), le fait qu'elles ont chacune un nom, nous enseigne que leur rôle est unique.

De même, nous pouvons nous voir comme quasi-identiques (avec une vie : métro - boulot - dodo), cependant le fait que nous ayons tous un nom unique, témoigne que nous avons une mission unique dans ce monde, et que nous ne devons pas nous comparer aux autres, mais à nous même (qu'est-ce que j'aurai pu faire par rapport à ce que j'ai fait).
De même dans l'éducation d'un enfant, il faut tâcher de le faire briller en fonction de son unicité interne, et non en fonction de ce que l'on aimerait qu'il soit (pour s'en vanter, pour faire ce que l'on aurait aimé de ce sa vie, ...).

=> Lorsque nous observons une foule immense de juifs, il faut se souvenir que Hachem y voit un cumul d'individualités, chaque ayant son propre nom et mission dans la vie.
Le rav Israël Reisman compare cela à un père qui va à la cérémonie des diplômes de son enfant. Même s'il y a plus de 100 diplômés, aux yeux du père il n'y en a en réalité qu'un seul : son enfant bien-aimé, au point où les autres ne sont même pas présents.
Il en est de même avec notre papa Hachem : à chaque instant, nous sommes tous Son enfant adoré unique, et Il n'a de yeux que pour nous!

[rav Israël Reisman]

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-> A l’image des étoiles, Israël est au-dessus et transcende les lois de la nature (én mazal léIsraël).
De même que nul ne peut conquérir les étoiles, de même aucune nation ne pourra jamais anéantir Israël.
[midrach Pessikta Zoutreta]

-> La guémara (Méguila 16a) dit qu’en comparant Israël aux étoiles, D. nous apprend que lorsqu’Israël accomplit Sa volonté, il est au-dessus de tout, comme les étoiles.
En revanche, quand il désobéit, il est piétiné par tous, comme la poussière.

-> "De même que les étoiles du ciel, nous apparaissent comme des points minuscules, alors que ce sont des mondes extraordinaires, certains juifs qui ne paient pas de mine ici-bas seront extraordinaires quand ils monteront au ciel." (ainsi, par précaution respectons tout juif!)
[le Baal Chem Tov]

-> Lorsque nous regardons les étoiles, elles semblent plutôt petites (comme un petit point lumineux!).
Cependant, en réalité elles sont énormes, comme nous pouvons le constater en s’en rapprochant.
Dans ce monde, les juifs sont considérés comme ayant peu d’importance (des sales juifs!), comme insignifiants parmi les nations.
Cependant, dans le Ciel, ils sont considérés comme étant bien plus important que toute autre nation!
[le Divré ‘Haïm]

-> "Les juifs sont comparés individuellement à une étoile, qui se dit en hébreu : ko’hav (כוכב).
Les lettres : כב (de valeur 22) représentent les 22 lettres de l’alphabet hébraïque, utilisées pour créer ce monde terrestre, tandis que les 2 autres lettres : כו (de valeur 26) renvoient à la guématria du nom divin (Tétragramme).
Nous sommes ainsi composés à la fois d’énergies terrestres et célestes."
[le Sfat Emet]

-> Dans la guémara ('Houlim 60b), il est dit qu’à la Création de la terre, D. a créé 2 luminaires égaux (lune, soleil). Mais la lune a été rapetissée car elle s’était plainte à D. en disant : "Il n’est pas possible à 2 rois de partager la même couronne!".
Pour apaiser son chagrin, D. lui a adjoint une armée d’étoiles (il y a plus petit que moi, donc ça va!).
Ainsi, à l’image des étoiles, le rôle de l’existence d’Israël est comme l’a souligné rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".
[nous devons être une lumière des moments obscurs (difficiles) d'autrui : joie de vivre, écoute, aide, ...]

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-> Israël est comparé aux étoiles qui sont comptées 2 fois par jour en Haut : le soir, lorsqu'elles apparaissent, ainsi qu'au matin, lorsqu'elles pâlissent ... [notre âme monte/apparaît au Ciel le soir après s'être endormis, et nous est rendue le matin à notre réveil]
Ceci montre qu'Israël ne ressemble pas aux autres peuples. La Providence Divine intervient vis-à-vis des autres nations de façon générale. Par contre, dans le cas d'Israël, D. veille sur chacun individuellement.
C'est ce que l'on appelle : "la Providence individuelle" (hachga'hat pratit).
Hachem Lui-même surveille le destin de chaque juif et prend soin de lui, et c'est pourquoi Il les énumère ici individuellement.
[...]

Il est une raison importante pour laquelle les tadikim sont comparés aux étoiles.
Nos Sages enseignent que les tsadikim ne meurent pas : même après leur mort, on les considère vivants.
Ils continuent à vivre parce que leur âme se trouve sous le Trône de Gloire Divin (kissé haKavod).
C'est en cela qu'ils ressemblent aux étoiles. Bien que les étoiles soient invisibles de jour, elles continuent à exister là où elles sont. Si nous ne pouvons les voir, c'est à cause de la clarté du Ciel.
Il en est de même des tsadikim : ils continuent à exister après leur mort mais nous ne pouvons les voir à cause de nos péchés. Pourtant, ils demeurent à leur place.

De même qu'il est impossible de voir la lumière des étoiles le jour, il est impossible de se rendre compte de la grandeur des saints en ce monde. Elle n'est visible qu'après leur mort.
Ainsi que nos Sages (guémara 'Houlin 7b) l'enseignent : "Les tsadikim sont plus grands après leur mort qu'ils ne l'étaient dans cette vie".
[Méam Loez - Chémot 1,5]