Aux délices de la Torah

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"Semer l'amour entre les créatures, ce comportement si difficile à adopter au quotidien, est la véritable dimension à laquelle il faut s'attacher.
 
Dès lors que l'on a compris cette notion, il me semble que l'on a compris l'essentiel."

[Rav Yossef 'Haïm Sitruk]

"Les pierres et les murs de la maison d’un homme viendront témoigner sur lui, comme il est dit : "Car la pierre du mur va crier et le linteau de bois lui fera écho. "
Lorsque l’homme arrive dans le monde futur, les murs de sa maison apporteront leur témoignage."

[guémara Ta’anit 11a]

"Qu’ils se multiplient abondamment comme des poissons, au sein de la terre." (Vayé'hi 48,16)

1°/ "Vous tous assoiffés, allez vers l’eau" (Yéchayahou 1,55).
Nos Sages expliquent : "l’eau, c’est la Torah" (guémara Ta’anit 7a).

-> De même, il est écrit dans les pirké Avot (1,4) : "Bois avec soif leurs paroles".
Le midrach Rabba (Chir haChirim) de commenter : "[Face aux paroles de nos Sages, nous devons être] comme un homme assoiffé en plein désert, afin de trouver goût à la Torah, qui est comparable à l'eau qui ne procure une jouissance qu'à celui qui a soif."

-> Le rav 'Haïm Kanievski (Taama Diqra)  de dire : "La Torah a été comparée à l’eau pour nous apprendre que celui qui n’a pas soif de Torah n’éprouve pas de plaisir à l’étudier!"

-> "A l’image de l’eau qui tend à s’écouler vers le niveau le plus bas, la Torah est attirée par les personnes humbles."(‘Hanina ben Idi – guémara Taanit 7a)

-> Notre approche avec la Torah doit être vivante, faite avec joie, chaleur et amour de D.
On ne doit pas être le même après une étude de Torah.
On ne doit pas laisser refroidir sa Torah de peur qu’elle ne gèle (la Torah est comparée à l’eau qui s’écoule, qui est vivante - guémara Ta’anit 7a).

–> De même que l'eau s'adapte à la forme du récipient dans laquelle elle est versée, de même nous devons être souple et adapter notre vie selon la volonté de D. (qui bien qu'étant au-delà de notre compréhension est pour sûr ce qu'il y a de mieux pour nous!).
Avec autrui également, il faut savoir être flexible et adapter notre comportement/paroles, à la personne et au contexte, afin de préserver le shalom.

-> On peut citer la guémara Béra'hot 61b :
"Un gouverneur romain a émis un décret interdisant l'étude de la Torah.
Papus ben Yéhouda a rencontré Rabbi Akiva qui animait des cours de Torah, et lui a demandé : "Est-ce que tu ne crains pas les punitions de la loi pour non respect du décret?"
Rabbi Akiva lui a répondu par une parabole :
Un renard déambulait le long d'une rivière et remarqua des poissons qui se déplaçaient rapidement d'un endroit à un autre.
Il leur demanda : "Pourquoi êtes-vous toujours en train de courir?"
Les poissons lui répondirent : "Nous avons peur du filet que les hommes installent afin de nous attraper".
Le renard dit alors de façon sournoise : "Peut-être qu'il serait sage de monter sur la rive et de vivre avec moi, comme mes parents ont vécu avec vos parents."

Les poissons lui ont répondu : "Tu parles de façon stupide ; si nous avons peur dans notre habitat naturel, notre peur sera largement supérieur sur la terre, lieu où la mort, nous est certaine."
[La guémara de conclure : ] De même, la Torah est notre source de vie et peut nous sauver.
Sans elle, nous allons certainement mourir."=> En bénissant ses enfants de se multiplier comme les poissons "au sein de la terre", Yaakov leur transmet le message que de même que le poisson ne peut vivre sans eau, un juif ne peut survivre sans Torah.
Il les a bénit de "nager comme un poisson dans l'eau de l'étude de la Torah" ...[La Torah (qui est comparée à l’eau) est notre élément et nous sommes les petits poissons qui y vivent. Les peuples qui veulent nous retirer de l’eau ressemblent au renard de cette histoire. Cela peut-il avoir un sens pour un poisson que de sauter sur la Terre ferme à seule fin d’échapper aux filets qui veulent, justement, l’y emporter de force?
Non, Pappos (le gouverneur romain)! C’est dans l’Océan de la Torah seul que nous sommes sûrs de survivre!]<-------------------->

 

2°/ Yaakov bénit ses enfants d’être capable à l’image des poissons de nager à contre courant (remonter les cours d’eau) et de pouvoir résister à la tentation de suivre bêtement le troupeau de la masse, se laissant aller au grès des marrées/modes environnantes qui lui sont imposées.
Vivant dans leur propre monde, les poissons sont les seuls animaux qui n'ont pas participé à la déchéance de l'humanité durant la génération du déluge.
Ainsi, malgré le fait que les eaux du déluge étaient bouillantes (guémara Sanhédrin 108b), les poissons ne sont pas morts (guémara Zéva’him 113b).
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3°/ Nos Sages ont dit (guémara Avoda Zara 19a) :
"Pourquoi les Bnei Israël ont-ils été comparés aux poissons dans le verset : "Puissent-ils se multiplier à l’infini au sein de la terre" (Béréchit 48,16) ?
De même que les poissons, qui grandissent dans l’eau, boivent avec soif chaque goutte d’eau qui descend du ciel, ainsi les Bnei Israël, qui grandissent dans l’eau (de la Torah) boivent avec avidité chaque nouveau commentaire, comme s’ils n’avaient jamais goûté à la Torah."

Un midrach (Béréchit Rabba 97,3) illustre également cette soif des juifs pour la Torah :
"Un poisson vit dans l'eau, et lorsqu'une goutte de pluie descend du ciel, le poisson la boit avec soif comme s'il n'avait jamais goûté d'eau auparavant."Bien qu'un poisson vive entouré d'une quantité phénoménale de gouttes d'eau, chaque nouvelle goutte qui tombe du ciel, lui est pour lui manquante, comme si c'était la 1ere, l'unique.
De même, lorsqu'une personne s'immerge dans les eaux agréables de la Torah, lorsqu'elle entend une nouvelle idée de Torah, elle l'a boit avec avidité, avec grande soif, comme si elle n'avait jamais entendu une parole de Torah de sa vie.
(il faut garder cette fraîcheur, cette émerveillement devant la beauté infinie de notre Torah).
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4°/ Yaakov a bénit ses enfants de se multiplier et de se fructifier comme les poissons des océans sans que le mauvais œil ait prise sur eux [car ils sont à l’abri des regards de l’homme].

Yossef a mérité cette bénédiction [d’échapper au mauvais œil] parce qu’il a détourné son regard de l’épouse de Potiphar.
(guémara Béra’hot 20a, cité par Rachi).

Pour échapper au mauvais œil, il faut principalement utiliser à bon escient son œil (ne pas regarder des choses interdites, ne pas voir négativement autrui/la vie, ...) et ne pas trop mettre en avant ce qui doit rester caché (ex : tu as vu ma voiture comment elle est belle!!, et mon fils, quel génie!!, ... ).

Par exemple, nos Sages (Baba Batra 2b), nous demande de : "ne pas nous tenir devant le champ de notre voisin lorsque le champ est fleuri".
Notre simple regard devant la réussite d'autrui à un pouvoir ...

La règle est : "La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil" (Ta’anit 8b).

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-> Yéhouda a dit au nom de Chmouel : Comment comprendre ce verset : "Tu as rendu les hommes pareils aux poissons de la mer" (Habakouk 1,14)? Pourquoi les hommes sont-ils comparés aux poissons de la mer?
C'est pour t'enseigner que de même que les poissons qui montent sur la terre sèche meurent aussitôt, les hommes meurent dès qu'ils abandonnent la Torah et les Commandements Divins.
[guémara Avoda Zara 3b]

=> Comment comprendre cette comparaison entre les hommes et les poissons?

-> Le Maharal explique :
Les poissons qui quittent l'eau deviennent soumis aux reptiles de la terre. Mais les poissons qui demeurent dans l'eau seront protégés des reptiles de la terre, selon la fin du verset : "(Tu as rendu les hommes pareils aux poissons dans la mer) non soumis aux reptiles ('Habakouk 1,14).
De même, les hommes qui quittent l'étude de la Torah et la pratique des mitsvot, deviennent soumis aux nations de la Terre, et ceux qui se maintiennent dans la Torah et les mitsvot seront protégés de l'asservissement des nations.

-> Selon le Maharal ('Hidouché Agadot) :
De même que la mer est le milieu vital naturel des poissons, de même la Torah, désignée "mayim" (eau), est le milieu vital naturel de la néchama (l'âme Divine) de l'homme, d'après ce verset : "Ah! Vous tous qui avez soif (de Tora), venez, voici de l'eau!" (Yéchayahou 55,1).
De même que le lien entre l'eau et le poisson est si fort que le poisson meurt sans eau, le lien entre la néchama de l'homme et la Torah est si fort, que l'homme meurt (spirituellement) sans Torah.

[le Ben Ich 'Haï dit : "Les hommes meurent lorsqu'ils abandonnent l'étude de la Torag, il ne s'agit pas d'une mort physique qui se traduit par le retrait de l'âme (néchama) du corps, mais d'une mort "spirituelle" où le niveau du néfech est au plus bas, en accord avec l'enseignement de la guémara (Béra'hot 18b) : "Les réchaïm sont désignés "morts" alors qu'ils sont en vie (physiquement)".]

-> Selon le 'Hidouché Moché Shapira :
Le yétser ara fait croire à de nombreuses personnes que l'étude de la Torah les affaiblit physiquement, alors qu'en vérité cette étude les guérit, selon ce verset : "Elle (la Torah) sera la santé pour ton corps et une sève pour tes os" (Michlé 3,8).
Voici donc l'intention de notre guémara qui a comparé les hommes aux poissons : du fait que les hommes et la plupart des créatures vivent sur la terre sèche et que les poissons vivent au contraire dans la mer, on aurait pu penser que l'homme et le poisson ont des natures opposées, donc ne sont pas comparables.
Cependant, de même que la nature du poisson est à l'opposé des autres créatures, un homme juif vit avec sa Torah et ses mitsvot sous une forme (1Y : tsoura) opposée à la voie suivie par les autres êtres humains. Ainsi, le maintien et la vie de l'homme Juif et du poisson, à l'opposé des lois naturelles, sont comparables.

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+ Mais aussi :
-> A l'image d'un poisson qui peut être pêché à tout moment, notre vie est éphémère, et nous devons tout faire pour l'utiliser au mieux selon nos capacités.
-> Il faut toujours être en mouvement pour éviter autant que possible (b"h) de tomber dans les filets du yétser ara, et de devenir un mort vivant ...
Échouer sa vie, c'est être échoué tranquillement sur les rives du yétser ara.
Vivre sa vie, c'est se battre/lutter pour rester dans son élément (la vie juive), dans l'eau de la Torah, malgré les pièges et les tempêtes du milieu qui nous entoure.
-> Le Min'hat Yaakov rapporte que les yeux des poissons sont toujours ouverts de même que les "yeux" de D. qui veille constamment sur ceux qui le craignent.

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-> "Puissent-ils être comme une quantité de poissons au milieu du pays" (48,16)

L'avantage des poissons est qu’ils sont très prolifiques, et que le mauvais œil n’a pas d’influence sur eux.
En revanche, leur désavantage est que celui qui est plus grand dévore le plus petit que lui.
La bénédiction de Yaakov était donc "qu’ils soient comme une quantité de poissons", que les jeunes gens ressemblent aux poissons en une seule chose, la quantité, la fertilité, et non dans le fait que les plus gros dévorent les plus petits.
[Porat Yossef]

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-> Le midrach rapporte que lorsqu’Haman fit un tirage au sort pour désigner le mois le plus propice à l’application de son décret d'extermination des juifs, ce fut le mois d’Adar, mois placé sous le signe des poissons, qui sortit.
Haman s’en réjouit en pensant : "De même queles poissons se font avaler, moi aussi je les avalerai".
Une voix céleste retentit alors et dit : "Méchant! Les poissons dont tu parles, tantôt se font avaler tantôt avalent les autres! Et Haman se fera avaler et on le brûlera, lui et ses fils, au Guéhinam!"

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-> Le signe du zodiaque du mois d’Adar est celui des Poissons (daguim - דגים)
[à noter qu’il s’agit du seul signe pluriel, car le mois d’Adar est aussi le seul mois qui se dédouble – Adar Richon et Adar Chéni]. C’est un signe de bénédiction (mazal chel béra'ha).

Voici quelques raisons :
1) Les poissons ont toujours les yeux ouverts, ce qui fait allusion à la Providence divine, au sujet de laquelle il est dit : "Il ne s’endort ni ne sommeille, Celui qui est le Gardien d’Israël" (Téhilim 121, 4).
[Zohar]

2) Yaakov en bénissant les fils de Yossef a dit : "Puisse-t-il multiplier (véyidgou - וְיִדְגּוּ) à l’infini au sein de la Terre" (Vayé'hi 48,16) [le mot וְיִדְגּוּ s’apparente au mot דג – poisson].
Rachi commente ce passage : "Ils se multiplient sans que le mauvais œil ait prise sur eux" (aucun œil malveillant n’a de prise sur les poissons, du fait qu’ils soient cachés dans les profondeurs des mers.
Ainsi, la malédiction qui frappa le règne animal lors du Déluge, n’a-t-elle pas frappé les poissons.
Les Tribus de Binyamin, Ménaché et Ephraïm (toutes trois issues de Ra’hel) marchaient dans le désert sous la même bannière. Aussi, Mordé'haï, de la Tribu de Binyamin, a-t-il bénéficié de la bénédiction de Yaakov, pour triompher d’Haman (descendant d’Amalek, le petit fils d’Essav) durant le mois d’Adar (selon la règle qui stipule que "les descendants d’Essav tomberont dans les mains des descendants de Ra’hel" (Yalkout Chémoni I,264)
[A noter que le mot דג (Dag) décomposé ainsi: ד- גימל (Dalet – Guimel), fait allusion au nom מָרְדֳּכַי Mordékhaï, lorsqu’on substitue גימל à son At-Bach (la première lettre de l’alphabet permute avec la dernière, la seconde avec l’avant dernière et ainsi de suite): ד- רמיכ (lettres formant le nom מָרְדֳּכַי ) – Séfer Hatodaa].
C’est pour toutes ces raisons que le mois d’Adar est placé sous d’heureux auspices pour le peuple juif. Aussi, nos Sages ont-ils déclaré : "Lorsque commence le mois d’Adar, il faut augmenter la joie" [guémara Taanit 29a] (ces jours, marqués par le miracle de Pourim, annoncent également celui de Pessa’h – voir Rachi).
Une des particularités de ce mois est qu’il est le mois de la naissance (le 7 Adar) de Moché, le Libérateur du peuple juif. Cette heureuse conjoncture a en effet été à la source du miracle de Pourim (le 14 et 15 Adar) [voir midrach Esther Rabba 3, 11]
(A noter que 7 est la valeur numérique du mot poisson (דג), et que le "Libérateur d’Israël" [Moché ou Machia’h] est appelé "Le Poisson" – rabbi Ména’hem Azaria de Fano).

 "Puissiez-vous craindre le Ciel tout autant que vous craigniez les êtres humains."

(le conseil ultime pour réussir sa vie, de Rabban Yo'hanan ben Zakaï à ses disciples, avant de mourir - guémara Béra'hot 28b)

"Yaakov fit venir ses fils, et il dit : Rassemblez-vous, je veux vous raconter ce qui vous arrivera dans la suite des jours." (Vayé'hi 49,1)

Yossef rassemble ses fils autour de lui et désire leur révéler la date de la fin des temps.
Néanmoins, lorsqu'il s'apprête à dévoiler ce secret, la présence divine s'écarte de son esprit et sa vision est brouillée.

-> Il leur dit : "Rassemblez-vous, réunissez-vous en un faisceau fraternel indestructible".
(Béréchit Rabba 98b).

-> Nos Sages ont dit : "Israël ne connaîtra la délivrance que lorsqu'il constituera un seul faisceau"
(midrach Tan'houma - Nitsavim I).

Toute dissension intervient du fait de l'émergence de volontés individuelles s'affrontant entre elles.
La paix ne peut venir que lorsque les hommes sont prêts chacun à renoncer à leur propre désir et volonté en faveur d'autrui.

=> C'est le secret de la guéoula, comme le disent nos Sages : "D. n'annonce à Israël sa guéoula que par la paix" (Dévarim Rabba 85).

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba), les fils de Yaakov étaient dispersés à travers toute l'Egypte, et un ange vint et les rassembla tous.

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-> Rachi explique : Il a voulu leur révéler la fin, mais la Présence Divine l’a quitté, et il a commencé à dire d’autres choses.

Sur ce mot de "rassemblez-vous", le rav David 'Hanania Pinto écrit : Yaakov leur a insinué le grand principe duquel dépend la fin. En se rassemblant, ils seront dans l’unité et n’en arriveront pas à l’exil.
C’est aussi cela qui leur permettra de sortir de l’exil, comme l'affirment nos Sages (guémara Yoma 9b) : le 2e Temple a été détruit à cause de la faute de la haine gratuite.
Ils n’étaient pas unis ni rassemblés.
Nos Sages enseignent (midrach Yalkout Chimoni Amos, 549) que les juifs ne seront pas délivrés avant de constituer un seul groupe.

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-> "Rassemblez-vous et je vous dirai ce qui vous arrivera à la fin des jours"

-> Rassemblez-vous et je vous dirai, uniquement par la force du rassemblement, c’est l’unité qui fait qu’un moment est propice, et qu’il y a une possibilité d’arriver au niveau de la prophétie et de révéler la fin.
[Imré Shéfer]

-> Au moment où les juifs s’unissent, il n’y a pas besoin de demander un moment propice, car par l’unité, le moment devient de toute façon propice.
[l'Admour Sar Shalom de Belz]

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Au moment de révéler la fin des temps à ses enfants, la Présence divine a quitté Yaakov.

A ce moment, Yaakov a pensé que l'un de ses fils, nouvel Ichmaël ou Essav (à l'image de ses parents : Avraham et Yits'hak qui n'ont pas enfanté que des tsadikim), était peut-être indigne de cette révélation et il les a interrogés à ce sujet.

En guise de réponse, les fils ont énoncé avec une parfaite harmonie ce qui constitue le 1er verset du Shéma : "Ecoute, Israël [c'est-à-dire notre père - Yaakov a aussi comme nom : Israël!] ... de même qu'il n'y a qu'Un dans ton cœur, de même n'y a-t-il qu'Un dans le nôtre (Hachem élokénou, Hachem é'had)!"

En entendant, que ce n'était pas à cause d'un écart de conduite de ses enfants que l'esprit prophétique l'avait quitté, Yaakov, plein de gratitude, s'est exclamé : Béni soit le nom de Son royaume glorieux à tout jamais (Barou'h chèm kévod mal'houto léolam vaéd).
[guémara Pessa'him 56a]

=> Cela nous donne un nouveau regard sur le Shéma Israël, ci-après : http://todahm.com/2014/12/21/un-nouveau-regard-sur-la-declaration-du-shema-israelYaakov comprit alors que D. ne souhaitait pas révéler la fin des temps.
Ce n'est pas dans l'échéance et dans les dates qu'Israël doit trouver le réconfort, mais dans la foi et l'observance des préceptes de D.
Pour approfondir, le fait de calculer la fin des temps, ci-après : http://todahm.com/2015/12/27/calculer-la-date-de-la-venue-du-machiah-2

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-> Rachi nous dit que Yaakov voulait transmettre la date de venue du Machia'h, mais la présence divine l'a quitté, et il a alors parlé d'un autre sujet.
Si c'était le moment de parler de la venue du Machia'h, pourquoi la présence divine l'a quitté?
Si c'était interdit d'en parler, pourquoi Yaakov voulait la dire?
Il est écrit dans la guémara (Shabbath 30b) : "la présence divine ne se dévoile à une personne uniquement si elle est dans un état de joie et de gaieté, et non lorsqu'elle est triste et en peine."

Si Yaakov était sur le point de révéler la date de venue du Machia'h, évidemment que cela était permis.
Mais, au moment de le dire, il a vu les grandes douleurs et souffrances que les juifs vont endurer dans le futur, avant la révélation du Machia'h.
Cela a causé à Yaakov beaucoup de peine, et la présence divine s'est alors retirée de lui.

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-> Le rabbi Bounim de Pchis'ha explique que Yaakov désirait révéler à ses enfants l'atmosphère qui règnerait à la période pré-messianique, celle d'ignorance et d'effronterie, mais l'esprit Divin le quitta.
Pourquoi donc?

Car Hachem ne désirait pas qu'il prononce des paroles désobligeantes sur le peuple juif.

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La guémara (Sanhédrin 97a) dit que le Machia'h viendra à un moment où les juifs ne penseront plus à la guéoula (béhésa'h hada'at).
Si Yaakov avait pu révéler la date de venue du Machia'h,  les juifs n'auraient-ils pas attendu avec impatience, sans cesser d'y penser sa venue?

On ne doit pas comprendre la notion d'oublier de penser à la guéoula, par le fait d'oublier le Machia'h, car tous les jours, à la fin de la prière, dans les 13 articles de foi du Rambam, nous disons : "Je crois d'une foi parfaite que ... le Roi Machia'h viendra" (c'est l'article de foi n°12 : chéyavo mélé'h aMachia'h).

On peut expliquer cette notion (béhésa'h hada'at) par le fait que la génération durant laquelle viendra le Machia'h ne trouvera aucune raison valable, rationnelle, justifiant qu'il s'y révèle.
[si à des générations nettement plus méritantes, connaisseuses en Torah, ... le machia'h n'est pas venu, pourquoi viendrait-il à notre génération?].

Néanmoins, par le mérite de notre foi, notre génération qui doit réaliser les tous derniers détails/finitions d'avant la guéoula, va mériter de voir le Machia'h très bientôt, avec tout le peuple le plus méritant possible b"h. Amen!

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-> "Rassemblez-vous, et je vais vous dire ce qui vous arrivera à la fin des temps" (49,1)

Rabbénou Bé'hayé commente :
Il est dit dans la Aggada : Yaakov a vu que tout d'abord que toutes les lettres figuraient dans les noms de ses 12 fils, à l’exception du ‘het et du tet.
Il a dit : comme il n’y a pas en eux de faute (‘het - חט), ils sont dignes qu’on leur dévoile la fin.
Quand il a vu ensuite qu’il n’y avait pas en eux de "kouf" ("kadoch" - saint), ni de "tsaddik" (juste), il a dit : ils ne sont pas dignes qu’on leur dévoile la fin (kéts - קץ), c’est pourquoi il ne l’a pas dévoilée.

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-> "Et Yaakov appela ses fils et dit : Assemblez vous et je vous relaterai ce qui vous arrivera dans la suite des temps" (Vayé'hi 49,1).

-> Avant de quitter ce Monde, Yaakov rassembla ses enfants, les 12 Tribus, autour de son lit.
La guémara (Pessa'him 56a) nous dévoile la conversation entre Yaakov et ses fils : "Yaakov voulut dévoiler [à ses enfants] la fin des temps [le dévoilement du Machia‘h], quand la Présence Divine le quitta immédiatement ; il s'interrogea : "Peut-être que ma descendance n'est pas parfaite, à l'image d'Avraham qui engendra Ichmaël et d'Its'hak de qui sortit Essav.
Ses enfants le rassurèrent : "Chéma Israël Hachem Elokénou Hachem E'had" (Ecoute Israël [Yaakov], de même qu'Hachem est Un et Unique à tes yeux, il L'est également à nos yeux).
[Rassuré], Yaakov dit : "Barou'h Chem Kévod Malkhouto Léolam Vaéd" (Bénis le nom de gloire de Sa royauté pour l'éternité)."

-> Le Rambam (Hilkhot Shéma 1,4) voit dans cette conversation, l'injonction concernant l'Unicité de D. : "Nous avons pour tradition que lorsque Yaakov rassembla ses enfants en Egypte, à l'article de la mort, il les exhorta concernant l'unicité de D. et le chemin d'Hachem suivi par Avraham et par Its'hak son père".

-> De son côté, le Maharal de Prague voit dans les propos de la guémara (ci-dessus), la marque de l'unité du peuple juif.
C'est ainsi que le mot "é'had" (אחד) qui conclut la déclaration du Shéma, est étroitement lié avec Yaakov et sa descendance : la lettre א a pour valeur numérique 1, la lettre ח a pour valeur 8, et enfin la lettre ד a pour valeur 4.
A ce titre, les 12 fils de Yaakov sont tous issus d'un même père qui incarne donc la lettre א.
Or Yaakov a eu 2 femmes (Ra'hél et Léa) et 2 servantes en tant que concubines (Bil'a et Zilpa).
De ses 2 femmes sont sortis 8 fils (2 de Ra'hél et 6 de Léa), tandis que des 2 servantes : 4 (2 chacune).
L'union de Yaakov, représenté par la lettre א avec les 8 fils de ses 2 femmes, représentés par la lettre ח, et avec les 4 fils des 2 servantes, représentés par la lettre ד, exprime le mot אחד (Un), signifiant ainsi que Yaakov et sa descendance ne forment qu'une seule entité indissociable.

=> Ainsi, à travers le commentaire du Rambam et celui du Maharal, nous comprenons que l'Unité du peuple juif autour de l'Unicité de D., est le secret que nous a transmis notre père Yaakov pour concrétiser promptement notre foi de la venue du machia'h en réalité tangible.
[d'après le Collel de la communauté de Sarcelles (5780)]

"Les yeux seront pétillants de vin et les dents toutes blanches de lait." (Vayé'hi 49,12)

-> A propos de ce verset, nos Sages enseignent : "Il est préférable de montrer des dents blanches à son prochain (en lui souriant) que de lui donner à boire du lait"
[rabbi Yo'hanan - guémara Kétouvot 111a]  (*)

-> "Même si une personne ne peut rien donner de tangible à son prochain, si elle le salue d'une façon agréable, c'est comme si elle lui avait donné tous les plus beaux cadeaux du monde."
(Avot déRabbi Nathan - chap.13)

-> "Reçois tout homme avec le sourire [avec un visage bienveillant]" (béssévèr panim yafot - Pirké Avot 1,15)

Le Méïri commente : Parfois, nous n’avons pas de bonne humeur, et la visite de l’autre représente une corvée. Pourtant
comme celui-ci est venu chez nous, nous devons nous montrer agréable avec lui, afin qu’il ne soit pas blessé par le sérieux de notre visage.
Il suffit que l’invité pense (sovèr) que nous sommes très contents de sa visite.

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-> "Sois le 1er à saluer tout homme" (Pirké Avot 4,15)

A l'image de Yo'hanan ben Zacaï, dont il est attesté que personne n'a jamais réussi à le saluer en 1er ; et il se montrait aussi courtois même à l'égard des païens qu'il rencontrait au marché. (guémara Béra'hot 17a).

Le Baal haTourim (sur Bamidbar 6,26 : "Qu'Il t'accorde la paix") note que la valeur numérique du mot : Shalom, est la même que : Essav ; cela nous enseigne qu'il faut être en paix même avec une personne comme Essav.

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(*) Suite de la citation de la guémara Kétouvot 111a, ci-dessus :
Il est dit : "Et les dents toutes blanches (léven chinaïm) de lait" (Vayé'hi 49,12) ; ne lis pas léven chinaïm (les dents toutes blanches) mais liboun chinaïm (le blanc des dents)."

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-> "Les yeux seront pétillants de vin et les dents blanches de lait" (49,12)

- Le "vin", c’est l’étude de la guémara, car la nature du vin est que plus il devient vieux, plus son goût s’améliore.
Il en va de même de l’étude de la Torah, plus on devient vieux, plus on est élevé.
- Le "lait", c’est la partie des réflexions et des nouveautés en halakha et en Aggada dans la Torah. C’est comme le lait, qui même quand on lui ajoute de l’eau, garde toujours l’aspect du lait.
Il en va de même dans l’étude de la Torah, on ne cesse d’y trouver des réflexions nouvelles dans la halakha et la Aggada, et elles sont acceptées et considérées comme l’essentiel de la Torah écrite par Moché.
[le Ben Ich 'Haï - dans son Od Yossef 'Haï]

Lorsqu'une personne offre un visage lumineux ici bas, une Présence lumineuse l'éclaire d'en haut.

[II Zohar 184b ]

"Telle est la doctrine (Torah) relative aux quadrupèdes, aux volatiles" (Chémini 11,46)

-> Dans la guémara (Pessa’him 49b), il est affirmé, au nom de Rabbi, qu’un ignorant n’a pas le droit de consommer de la viande, comme il est écrit : "Telle est la Torah relative aux quadrupèdes, aux volatiles".
Il en déduit que "quiconque étudie la Torah a le droit de manger la chair de ces animaux, tandis que celui n’étudiant pas n’en a pas le droit".

=> Quel est donc le rapport entre un ignorant, l’étude de la Torah et la consommation de la viande?

Rabbi Mordékhaï Abdaï (Vikoua’h Naïm) explique que, du point de vue du Créateur, l’homme et l’animal sont équivalents, comme il est dit : "La supériorité de l’homme sur l’animal est nulle" (Kohélèt 3,19)".
La parole constitue le seul avantage de l’homme sur la bête. Par conséquent, bien que D. nous ait permis de sacrifier rituellement les animaux pour manger leur chair : "tu pourras manger de la viande au gré de tes désirs" (Réé 12,20), cette prérogative semble n’être valable que dans la mesure où nous utilisons à bon escient notre supériorité sur l’animal, à savoir notre parole.
Comment donc? En étudiant la Torah.
Dans le cas contraire, celui d’un ignorant, l’homme est inférieur à l’animal et rien ne l’autorise plus à consommer sa chair.

Pour faire de la matsa, il faut travailler dur et vite, sinon elle se transformera en 'hamets.
La mitsva de manger de la matsa nous apprend à servir Hachem avec rapidité et zèle.
Ainsi, le hamets et la matsa nous enseignent l'humilité (anava - ענוה) et l'alacrité (zérizout - זריזות), dont l'acronyme est עז (oz - puissance).
"Donnez de la force (oz) à Hachem" (Téhilim 68,35) = utilisez l'humilité et l'alacrité dans le service d'Hachem.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 4]

"Une béka par tête ; un demi-shékel du shékel saint pour chaque personne qui sera comptée, depuis l'âge de 20 ans et au-dessus, pour 603 550 [personnes]." (Pékoudé 38,26)

-> Le peuple juif a été compté exactement au même nombre, lors du premier décompte en Tichri et du second décompte en Nissan, malgré les six mois qui se sont écoulés. Comment est-il possible que leur nombre n'ait pas changé au cours de ces 6 mois? Après tout, il y avait certainement des personnes qui avaient atteint l'âge de 20 ans pendant cette période.

La réponse est que seuls ceux qui ont eu 20 ans avant au début de Tichri, le début de l'année, ont été inclus dans le décompte. Puisque Tichri ne s'est pas écoulé entre les deux décomptes, toute personne qui n'était pas incluse dans le premier décompte était également exclue du second (Rachi - Ki Tissa 30,16).

Pourtant, la question demeure : Personne n'est-il mort pendant ces 6 mois?

Le décompte incluait ceux qui avaient entre 20 et 60 ans.
Dans le désert, personne ne mourait à moins de 60 ans. Nos Sages nous disent que celui qui meurt avant l'âge de 60 ans est considéré comme mort prématurément. Bien que de nombreux justes soient morts prématurément, y compris Chmouel haNavi qui est mort à l'âge de 52 ans, c'est parce que la durée de vie d'une personne est déterminée par le mazal (constellation) sous lequel elle est née, comme le rapporte la guémara (Moed Katan 28b) : "La durée de vie d'une personne ne dépend pas de la droiture, mais [plutôt] du mazal".
Cependant, le peuple juif, lorsqu'il était dans le désert, n'était pas du tout sous l'influence du mazal, et sa durée de vie était déterminée directement par la Providence divine.
En effet, la nation a connu des miracles constants dans le désert : la manne, les vêtements qui ont poussé en même temps qu'eux, le puits de Myriam, et bien d'autres choses encore. Aucune partie de leur vie n'était régie par la loi naturelle, et leur durée de vie ne faisait pas exception. En tant que tels, ils ont tous vécu une durée de vie complète, déterminée directement par la Providence divine.
[Maharal - Gour Aryé - Pékoudé 38,26]

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-> En résumé :
Dans le désert, le peuple juif a vécu dans un environnement remarquable et surnaturel. Ils n'étaient pas du tout sous l'influence du mazal. Ainsi, chacun vécut au moins jusqu'à 60 ans, et personne ne mourut prématurément. Ainsi, leur nombre est resté remarquablement constant d'un décompte à l'autre, même après une période de 6 mois.