Aux délices de la Torah

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‘Hanoucca : on allume des bougies pendant 8 jours …

+ 'Hanoucca : on allume des bougies pendant 8 jours ...

Afin de se rappeler du miracle, nous allumons un total de 36 bougies pendant 'Hanoucca (sans compter les chamachim).

Quelle en est la signification?

-> La guémara ('Haguiga 12a) nous apprend qu'avec la grande lumière que D. a créé le 1er jour de la Création, l'homme pouvait voir d'un bout à l'autre du monde.
D. a vu qu'allait venir la génération du Déluge et puis celle de la Tour de Babel, avec leurs actions perverses, et Il a décidé de cacher cette lumière, la gardant pour les personnes justes (tsadikim) dans le futur.

-> Selon le Zohar (Chémot 148-49), non seulement les tsadikim vont en profiter dans le monde à venir, à l'époque du Machia'h, mais elle est aussi cachée dans la Torah.
Toute personne qui s'investit dans l'étude de la Torah, va faire qu'un rayon de cette lumière du 1er jour de la Création, va briller et va résider sur elle.

-> Lorsque le miracle de 'Hanoucca a eu lieu et que la Ménora a été allumé avec l'huile de la fiole, D. a révélé une partie de cette lumière cachée.
Ainsi, à chaque 'Hanoucca, durant l'allumage de la Ménora ('Hanouccia), on assiste tous à la révélation d'une partie de cette lumière originelle, la lumière du Machia'h.

-> Le mot 'Hanoucca a pour racine le mot : 'hinou'h, signifiant : éducation ou préparation.
Un parent va éduquer et préparer son enfant avant qu'il ne soit obligé de faire les mitsvot, car ainsi il saura les faire le moment arrivé.

De même, D. révèle à chaque 'Hanoucca, une partie de la "lumière cachée" que nous mériterons de profiter suite à la venue du Machia'h, afin de nous préparer/éduquer à cette époque.

-> Selon le midrach (Rabba Béréchit 11,2), la puissante lumière que D. a créé le 1er jour de la Création, a été utilisée pendant 36 heures par Adam : 12 heures le vendredi et 24 heures le Shabbath.

De plus, les mots : "Or" (lumière) ; "neir" (bougie) ; "méorot" (luminaires) : apparaissent un total de 36 fois dans la Torah.

Les Grecs voulaient nous empêcher d'étudier la Torah, de bénéficier de cette grande lumière qui est cachée dans la Torah, et qui a servi 36 heures à Adam.

=> Ainsi, à 'Hanoucca, lorsque D. nous révèle une partie de cette énorme lumière qui va rayonner suite à la venue du Machia'h, l'habitude est d'allumer un total de 36 bougies (sans les chamachim).

-> Il existe : la Torah écrite et la Torah orale.
La Torah écrite est composée de 5 livres.
La Torah orale est la guémara, sans laquelle nous ne pourrions pas véritablement comprendre la Torah.
Par exemple, sans la Torah orale, nous ne pouvons pas savoir ce que sont les téfilin, et comment réaliser cette mitsva.

En interdisant l'étude de la guémara, les Grecs espéraient son oubli par les juifs, et ainsi, que la Torah devienne alors obsolète et oubliée.

Dans le Talmud de Babylone, il y a 36 guémarot (certains traités ne sont composés que de michna sans guémara, comme : Ediyot).

La victoire des juifs face au Grecs a permis d'étudier à nouveau les 36 traités de la guémara, permettant ainsi d'assurer la continuité de l'étude de la Torah et son observance.

=> En ce souvenir, nous allumons 36 bougies.

 

Source (b"h) : traduction d'un dvar Torah du Rabbi Moché Bogomilsky

Honorer ses parents après leur mort … (1ere partie)

+ Honorer ses parents après leur mort ... (1ere partie)

-> "Tu observeras donc la mitsva, et les décrets ('houkim) et les règles (michpatim), que je t'ordonne d'exécuter aujourd'hui." (Dévarim 7,11)

La guémara (Erouvin 22a) explique : "Aujourd'hui (dans ce monde) afin de les accomplir ; demain (dans le monde à venir) afin d'y recevoir leurs récompenses."

-> Le Gaon de Vilna, avant de mourir, a attrapé ses tsitsit et a dit en larmes :
"Dans ce monde, avec quelques pièces, il est possible d'acquérir et de réaliser des mitsvot à chaque instant.
Dans le monde à venir, cependant, il n'est pas possible d'en accomplir une seule, même en échange de tout l'argent du monde."

-> Nos Sages (guémara Sanhedrin 104a) nous révèlent le fondement du fait de réaliser des actes : "léilou néchama" (en souvenir de l'âme, d'une personne décédée), en parlant du concept de : "béra mézaké" (par ses actes positifs, un fils va donner du mérite à son père, va lui permettre d'expier ses fautes, bien qu'il ne soit plus vivant).

-> Le Ramban (Béréchit 11,32) donne un exemple de ce principe.
Le père de notre patriarche Avraham s'appellait : Téra'h, était un fervant adorateur des idoles, et il a mis pleins d'obstacles à son fils (Avraham) afin de l'empêcher à avancer dans sa volonté de servir D.

Selon l'avis de certains de nos Sages, il n'a même pas fait téchouva avant de mourir.
Néanmoins, le Ramban nous dit qu'il a pu d'accéder au monde à venir par le mérite de son fils.

-> "Par chacune des mitsvot ou des actes méritoires qu'un de ses descendants va accomplir après sa mort, l'âme du père va recevoir de l'expiation."
('Hafets 'Haïm - Ahavas Chessed II - chap.15 - notes).

Le 'Hafets 'Haïm y poursuit également en disant qu'un fils peut, par la puissance positive de ses actions, épargner ses parents défunts de souffrir de leurs fautes dans le monde à venir, et va avoir un impact sur leur entrée au gan eden.

-> Le Chla haKadoch dit que cela s'applique à tout parent (quoi qu'il ai pu faire!) car : "un enfant est la jambe du père" (kara davouha).
Etant une extension du père, les actions du fils sont considérées comme celle du père lui-même.

-> "Lorsqu'une mère juive décède, que ses enfants craignent D. et s'occupent de la Torah et des mitsvot, cela est considéré comme si elle-même était en vie et qu'elle réalisait toutes ces actions."
[Rabbénou Yona - Iguéret haTéchouva - Drouch 3 - 79]

-> Pourquoi un enfant est appelé la jambe du père, et non sa main, ou tout autre membre de son corps?

Le rav Yts'hak Hutner explique que la jambe est le seul membre avec lequel une personne se déplace (cf.personne en béquille, en chaise roulante) ; et sans elle, elle serait complètement immobile.

D'ailleurs, ceci est la véritable différence entre un être humain et un ange.

-> Un ange est : un omeid, un être qui stagne au niveau dont D. l'a créé, sans possibilité d'évoluer.

-> L'homme est : un méhalé'h, un être qui marche.
Il peut débuter sa vie à un niveau très inférieur à celui d'un ange, mais par un travail sur lui-même et par son succès dans les tests de la vie que D. lui a envoyé, un être humain peut atteindre, voir dépasser un ange.
Ainsi, toute personne est constamment "en mouvement".

[Comme dit le Gaon de Vilna : "Dans la vie, soit on avance, soit on recule"
=> la notion de neutralité de nos actes n'existe pas.
Par exemple : si je me détends dans un but de reprendre des forces afin d'agir positivement (selon la volonté de D.), c'est bon, sinon c'est de la perte de temps, de la paresse.]

Cela est valable uniquement tant qu'on est en vie.
Une fois mort, il n'y a plus d'opportunités de grandir, on reste au même niveau pour l'éternité.

[une énorme souffrance future est le sentiment de honte/de regret devant ce qu'on aurait pu faire, qu'on a pas fait, et qu'il nous est alors plus possible de réaliser .... "Ah si seulement, j'aurais ... !!" ]

Une fois mort, à l'image des anges, on devient un immobile, un stagnant.

Le rav Yits'hak Hutner (Pa'had Yits'hak) enseigne que c'est à ce moment que la notion de : "la jambe du père" (kara davouha) prend tout son sens, permettant à la personne décédée (le père ou la mère) de garder un pied sur terre, monde incroyable/unique qui permet de gagner des mérites éternels.

=> Si une personne a laissé une descendance méritante, elle a des "jambes", qui vont lui permettre de continuer à marcher malgré sa mort.
Les actions des enfants étant attribuées aux parents, ils continuent à monter d'un niveau à un autre.

=> Ceux qui ont la chance d'avoir une descendance louable, continuent à avancer avec elle, et ils sont ainsi toujours parmi les vivants.

 

Source (b"h) : traduction & compilation personnelle issue du livre du Rabbi Tzvi Hebel (The Neshamah Should Have an Aliyah)

"Lorsqu'une personne s'engage à suivre la Torah, un grand bonheur l'envahit."

[le 'Hazon Ich]

"La émouna exige un travail constant ...

A chaque fois que vous avez besoin de quelque chose, demandez à D. qu'Il vous aide à l'obtenir.
Si vous devez acheter de nouvelles chaussures, demandez-Lui : "Maître du monde, mes chaussures sont usées. Je T'en prie, accorde-moi l'argent nécessaire à l'achat d'une nouvelle paire."

Il doit en être ainsi pour toute chose.
C'est la seule manière d'acquérir une foi solide, et de prendre réellement conscience que D. nous accorde tout ce dont nous avons besoin."

[le 'Hazon Ich]

 

"Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front" (bé zéat apé'ha to'hal lé'hem - Béréchit 3,19)

"Il s'agit d'une peine et d'un châtiment.
L'homme doit à présent accomplir sa part (hichtadlout) pour gagner sa vie, parce que [après avoir mangé du fruit défendu dans le gan Eden], le Roi (D.) en a décidé ainsi.

Mais, nous devons le considérer comme une taxe devant être payée et à laquelle nous ne pouvons échapper."

[Le Ram'hal - messilat yécharim - chap.21]

=> Malheureusement, trop de personnes font du paiement de cette taxe l'essentiel de leur vie ...

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-> Nos Sages (guémara Beitsa 16a) enseignent que les revenus (de toute l’année) d’une personne lui sont fixés durant les 10 jours allant de Roch Hachana à Kippour.
[l'exception concerne les dépenses relatives à Shabbath, aux Yom Tov, et les frais pour l’éducation de nos enfants en Torah.]

-> Rabbi Shalom Schwadron compare une personne qui fait hichtadlout à un enfant assis à côté du conducteur de bus.
Le conducteur met un faux volant devant l'enfant et celui-ci le tourne, en étant certain qu'il conduit véritablement le bus.
Comme cet enfant, nous sommes persuadés que c'est nous qui conduisons!

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-> "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23)
Selon la guémara (Méguila 18a), cela s'applique à tout challenge que Hachem nous donne.

[ Ainsi, même si nous avons l'obligation de payer notre "taxe" en faisant notre hichtadlout pour obtenir notre parnassa, nous n'avons pas d'obligation de prendre sur nous les inquiétudes, la pression, ...
[on fait de notre mieux pour mettre en place un cadre, mais ensuite les résultats sont dépendants d'Hachem.]

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b'h, voir aussi :
- http://todahm.com/2021/11/08/sans-hachem-nous-navons-rien

La difficulté est un décret de D.

-> La difficulté est un décret de D. :

"En vérité, la dose de souffrance et de plaisir dans la vie est décidée à Roch Hachana.
On ne peut pas s'esquiver.

Si l'homme tente de se défaire des difficultés qui lui incombent, d'autres surgiront à leur place.
Mais le nombre de soucis qu'il doit avoir ne diminuera pas ...
S'il trouve le moyen d'alléger le joug de la vie, D. sait comment le remplacer dans l'immédiat ou plus tard.

L'homme ne doit pas trouver des stratagèmes pour contrer la vie que D. lui offre."

[le Steïpler - Karina déGretta]

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-> "Il a posé des limites à l'obscurité" (Iyov 28,3)

La guémara (Avoda Zara 55a) nous enseigne que lorsque des souffrances sont envoyées à une personne, elles doivent porter serment de devoir se terminer à un moment précis, d'un jour spécifique, et ce par le biais d'une personne spécifique.

Ce qui nous arrive dans la vie, provient d'une précision parfaite de Hachem.

Plutôt que d'investir des efforts considérables pour les éviter/fuir, investissons nos forces pour vider notre coeur à D., à faire téchouva, nous améliorer, ...

"L'homme vit pour travailler sur ses midot (traits de caractère). C'est la raison pour laquelle il doit toujours se renforcer et s'il ne s'y atèle pas, à quoi la vie lui sert-il?"

[le Gaon de Vilna - commentaire sur Michlé 4,13]

"Un homme ne doit jamais trembler devant le visage d'un être mortel, mais réserver sa crainte pour D.

En récompense de la confiance qu'un homme place en D., il sera délivré de toute souffrance, même s'il ne l'avait pas nécessairement mérité."

[Rabbénou Yona - michlé 3]

"[L'ange] dit : "Pourquoi demandes-tu mon nom?" " (Vayichla'h 32,30)

Après avoir vaincu le Satan (l'ange-gardien d'Essav), Yaakov a reçu le nom : Israël.
Lorsqu'on ajoute la valeur numérique de "Yaakov" (182 - יַעֲקֹב) à celle de "Satan" (359 - שָׂטָן), on obtient la valeur du nom "Israël" (541 - יִשְׂרָאֵל).

=> Le Satan dit à Yaakov : "Pourquoi demandes-tu mon nom ?
A présent que le nom Israël t'a été donné, tu peux connaître mon nom [en déduisant la valeur numérique de Yaakov de celle d'Israël].
Pourquoi donc le demandes-tu?"

Source (b"h) : dvar Torah du Ramatayim Tsofim (repris dans le mayana chel Torah)

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-> En demandant à l'ange de Essav (qui est connu sous les noms de : Satan ou de yétser ara) son nom, Yaakov a voulu connaître sa nature profonde, sa spécificité, afin de mieux le gérer à l'avenir.

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 18) enseigne que l'ange lui a répondu :
- ma spécificité est d'aveugler les gens de façon à ce qu'ils n'enquêtent pas sur moi et ne se posent pas de questions, et par cela, j'ai le pouvoir de les induire en erreur. Car, dès l'instant où ils enquêteront et se poseront des questions à mon sujet, ils ouvriront leurs yeux et je perdrai alors tout mon pouvoir de les faire trébucher.
- on ne peut pas me définir par un nom (contrairement aux autres créations), car je n'ai aucune réalité, et je ne suis qu'illusion et imagination.
Tous les plaisirs de ce monde, ne sont que des mirages illusoires destinés à tromper les hommes. Tant qu'ils évoluent dans l'obscurité, ils restent persuadés d'avoir découvert la plus formidable source de jouissances.
Mais à l'instant même où un éclair de lucidité les traverse, ils prennent tout à coup conscience d'avoir été bernés par des illusions irréelles.
Il faut faire un effort de clairvoyance pour garder à l'esprit les paroles du roi Salomon : "vanité des vanités ; tout est vanité!" (Kohélet 1,2), et qu'en fin de compte : "La conclusion de tout le discours est : Crains D. et observe Ses Commandements, car c'est là tout l'homme" (Kohélet 12,13).

-> Le rav Leib Chasman répond d'une manière similaire, en rapportant la guémara (Sotah 3a) qui affirme qu'une personne ne faute que lorsque vient en elle une "esprit de folie" (roua'h chtout).
Ainsi, derrière le fait que le yétser ara nous affirme : "Pourquoi demandes-tu mon nom?", ce tient l'idée que par essence, il souhaite que nous agissons sans utiliser toutes nos capacités de discernement, d'objectivité, laissant alors de la place à "l'esprit de folie".
[le yétser ara, connaissant nos points faibles, va utiliser la meilleure stratégie du moment, comme par exemple : nous endormir par de la paresse ou de la peur ; nous vendre du rêve (ex: de l'argent!, de l'honneur!), qui va nous faire perdre la tête. Une fois que les commandes de notre vie sont libres, il se fait une joie de les prendre pour faire comme bon lui semble!]

-> "[L'ange] dit : "Pourquoi demandes-tu mon nom?" "
Le 'Hatam Sofer dit que l'ange gardien de Essav avait pour mission d'enseigner à Yaakov et à ses descendants, l'importance de devoir se tenir autant que possible à distance des réchaïm, et de tout ce que cela représente.
Même demander son nom à un racha, c'est déjà une perte de temps et une prise de risque!

-> Le Ramban commente : A quoi cela peut te servir d'avoir mon nom, car si tu m'appelles en cas de besoin, ni je te répondrais, ni je te sauverais.
En effet, c'est uniquement Hachem qui pourra t'être utile.
[le yétser ara fait copain copain jusqu'à ce que nous tombions dans la faute (donne moi ton nom, mon copain!), et ensuite il devient notre accusateur auprès du Ciel sur nos fautes]

Le Netsiv dit que Yaakov savait que le nom d'un ange change selon sa mission.
Cependant, il voulait savoir son nom à ce moment précis, afin de pouvoir faire appel à cette force particulière en cas de besoin.
A cela, l'ange a répondu que Yaakov n'avait pas besoin de cette connaissance, car il prie à Hachem. Or, celui qui compte sur D. n'a pas besoin d'autres alternatives pour être sauvé.

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-> "Yaakov resta seul et un homme combattait avec lui" (Vayichla'h 32,25)
Le midrach (Béréchit rabba 77,3) commente : "L'homme qui a combattu avec Yaakov était l'ange protecteur d'Essav, nul autre que le mauvais penchant (yétser ara) qui pousse l'homme à la faute".

-> "[L'ange] dit : "Pourquoi demandes-tu mon nom?" " (Vayichla'h 32,30)

-> Le Panim Yafot explique que la différence entre le nom "Yaakov" (182 - יַעֲקֹב) et le nom "Israël" (541 - יִשְׂרָאֵל), on obtient la valeur numérique du nom "Satan" (359 - שָׂטָן).
Ceci fait allusion au fait que chaque fois que l'homme repousse le mauvais penchant, sans 'inverser en tendance positive pour le servir, cet homme porte le titre de "Yaakov".
Cependant lorsque l'homme mérite de conquérir son mauvais penchant et de l'inverser en bien, alors il peut unir le nom שָׂטָן (Satan) avec יַעֲקֹב (Yaakov), ce qui donne pour résultat le mot : יִשְׂרָאֵל (Israël).

Ainsi immédiatement après avoir eu le mérite de vaincre l'ange d'Essav, le yétser ara, c'est-à-dire l'ange d'Essav, dit à Yaakov : "On ne t'appellera plus du nom de Yaakov, mais d'Israël" = une fois qu'il parvint à vaincre et à inverser la force du Satan en bien, ce dernier validera alors son service Divin et le protégera. Il devient ainsi apte à être appelé Israël. [nom symbolisant un état plus méritant que celui de Yaakov]

=> Nous allons développer ci-après ces 2 points :
- Les noms Yaakov & Israël
- Inverser la force du yétser en bien

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+ Les noms Yaakov & Israël :

-> "Ton nom ne sera plus Yaakov, mais Israël sera ton nom" (Vayichla'h 35,10)
La guémara (Béra'hot 12b-13a) commente : Ceci ne veut pas dire que le nom de Yaakov est déraciné, mais plutôt que le nom Israël est maintenant son nom principal, tandis que le nom Yaakov, lui, devient secondaire.

-> Lorsque Yaakov a combattu avec l'ange d'Essav, le yétser ara, ce dernier lui dit : "On ne t'appellera plus Yaakov, mais Israël" (Vayichla'h 32,29). Ce n'est pourtant pas ce que dit Hachem à Yaakov : "D. lui dit : ton nom est Yaakov" (Vayichla'h 35,10).
Nous apprenons d'ici que l'ange d'Essav a voulu remplacer définitivement le nom de Yaakov par le nom Israël, afin que le nom de Yaakov ne soit plus mentionné.
=> Pourquoi cela?

Le 'Hatam Sofer nous éclaire sur ce point :
"Nous savons que cet ange était l'ange d'Essav, le Satan.
Pour pouvoir annuler la force du Satan, il faut que les 2 noms soient liés : celui de Yaakov, écrit de façon pleine avec la lettre vav : יעקוב, ainsi que le nom Israël(יִשְׂרָאֵל) ... car ces 2 noms ont, au total, pour valeur numérique de 729, qui équivaut aux mots : "kéra Satan" (déchira [les accusations du] Satan - קרע שטן). [(kira - déchirure)]

Avec uniquement le nom Israël, nous ne pourrions pas tenir devant le Satan ... Nous avons besoin des 2 noms Yaakov et Israël ...
Ainsi, l'ange voulut-il déraciner le nom de Yaakov définitivement. Cependant, Hachem n'a pas voulu effacer définitivement le nom de Yaakov, afin que nous puissions avoir en nous la force d'affronter l'ange d'Essav, le Satan, et de l'annuler".

-> La guémara dit : "Maintenant son nom principal, tandis que le nom Yaakov, lui, devient secondaire".
Le nom Israël fait allusion à l'intégrité du peuple d'Israël par lui-même (sans le comparer à d'autres), et c'est celui-ci le principal.
En revanche, si nous ne nous plaçons pas au niveau du nom "Israël", que notre stature spirituelle diminue, alors notre niveau se rabaisse à celui au du nom : Yaakov (qui vient de "ékev" = le talon, la partie la plus basse du corps de l'homme).
Dans ce dernier cas, en l'absence de mérites propres, alors Hachem nous estime en comparaison des autres nations, et nous sommes alors relativement intègres.

=> Nos Sages disent que c'est pour cela que l'ange d'Essav était contre le maintien du nom "Yaakov", même de façon secondaire. Il souhaitait l'effacer définitivement afin que ne subsiste uniquement le nom "Israël" : ceci dans le but que le peuple d'Israël ne puisse être innocenté lorsqu'il se tient au niveau de Yaakov.
Toutefois Hachem a accentué le nom "Yaakov" ("Ton nom est Yaakov") et il ne sera pas effacé = c'est ainsi que même si le peuple juif n'atteint pas le niveau d'intégrité du nom "Israël", mais qu'il se situe seulement au niveau du nom "Yaakov", il sera malgré tout jugé favorablement en comparaison avec les autres nations.

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+ Inverser la force du yétser en bien :

-> "Quel est l'homme fort? Celui qui conquiert son penchant" (Pirké Avot 4,1)
Le Baal Chem Tov déduit du langage de cette michna et commente : "Quel est l'homme fort"? Nous apprenons de cela qu'il existe plusieurs hommes forts, mais parmi eux, un est plus fort que tous les autres. Car la question, en fait est : qui est le véritable homme fort parmi les forts?

Le Baal Chem Tov explique qu'il existe 2 façons de combattre le mauvais penchant :
1°/ en le repoussant et en se séparant de lui afin d'éviter toute tentation de fauter. L'homme le repousse avec honte et lui dit : "Pars d'ici et ne trouble pas mes pensées avec des paroles qui vont contre la Torah".
2°/ la 2e façon de combattre le mauvais penchant ne consiste pas à simplement le repousser, mais à le conquérir et à l'inverser en bien.
Par exemple : si le yétser ara vient et éveille notre tentation envers des choses de ce monde, il faut prendre ses envies qui se sont éveillées et les utiliser dans l'étude de la Torah ou pour prier le Créateur dans la joie et l'allégresse de l'âme.

De même, si le mauvais penchant éveille en nous la jalousie envers notre prochain, nous devons utiliser cette émotion afin de jalouser les serviteurs de Hachem et à travers cela, élever notre niveau, ainsi qu'il est dit : "La jalousie des Sages multiplie la sagesse" (guémara Baba Batra 21a).
C'est précisément à ce sujet que la michna demande : quel est l'homme fort? C'est-à-dire lequel de ces 2 chemins est le meilleur? Faut-il repousser le mauvais penchant ou bien conquérir le mauvais penchant et l'inverser en bien?

Le Baal Chem Tov répond :
"Lorsque l'homme repousse le mauvais penchant et s'en sépare, il n'est malgré tout pas à l'abri. En effet, le mauvais penchant attend son heure, et au moment opportun, lorsqu'il sent une faiblesse, revient de nouveau pour le tenter, sachant parfaitement que cette fois-ci, l'homme n'aura pas la force de le repousser.
Ainsi la meilleure façon pour l'homme de combattre le mauvais penchant est de se servir de lui en le conquérant, d'inverser cette pulsion en bien et de l'utiliser pour le service Divin.
De cette manière, le yétser ara ne reviendra pas pour tenter de novuveau l'homme, mais au contraire, il l'élèvera dans son service Divin. Tel est, en réalité, le sens de cette michna."

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"Il [Yaakov] dit : "Je ne te laisserai partir que tu ne m'aies béni"
Il [l'ange] dit : "Quel est ton nom?"
Il répondit : "Yaakov"
Il dit : "Il ne sera plus dit que ton nom est Yaakov, mais Israël" (Vayichla'h 32,27-29)

-> Le rav Chmouël Yaakov Roth (Chir Yédidout) fait le commentaire suivant :
En réalité, au moment où l'ange allait partir, Yaakov a saisi l'occasion de recevoir une bénédiction d'un ange de D., ce qui est une occasion rare.
L'ange voulait signifiait à Yaakov : "Afin de te bénir, j'ai besoin de ton nom et de celui de ta mère. En effet, avoir uniquement ton nom Yaakov n'est pas suffisant, et tu dois t'appeler : "Israël" afin de recevoir ma bénédiction".

Or, la guématria du nom : Israël (יִשְׂרָאֵל) est de 541, et elle est équivalente à : "Yaakov ben Rivka" (יעקב בן רבקה).

=> C'est pourquoi, les Bné Israël sont toujours prêts à recevoir les bénédictions d'En-Haut, puisque leur nom (Bné Israël) témoigne de notre Patriarche Yaakov, fils de Rivka, ce qui est la manière correcte de demander une bénédiction.

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+ "Il ne sera plus dit que ton nom est Yaakov mais Israël, car tu as lutté avec le Divin et avec les hommes et tu as triomphé" (Vayichla'h 32,29)

-> Le rav Mordé'haï Friedlander pose la question suivante : Pourquoi est-ce que Hachem a modifié le nom de Yaakov à partir du mot : "sharita" (tu as lutté - שָׂרִיתָ), et non pas du mot : "tou'hal" (tu as triomphé - תּוּכָל)?
En effet, beaucoup de gens se battent, mais on ne retient que ceux qui triomphent!

Il répond que la grandeur de Its'hak a résidé dans sa persévérance à combattre l'ange. En effet, peu importe qu'il allait l'emporter ou pas, pour lui l'essentiel était de donner tout ce qu'il pouvait dans la bataille.
L'appellation : "Israël" met en avant que pour un juif, le plus important est le : "tu as lutté" (sharita), et non pas le : "tu as triomphé" (tou'hal).

Il en est de même pour chacun d'entre nous, puisque nous devons faire face à l'ange d'Essav : le yétser ara.
Nous devons tout faire pour lui opposer une résistance la plus forte, tandis que l'issue du combat ne dépend pas de nous, puisque dans les mains de D.

[Its'hak a combattu toute la nuit jusqu'à l'aube, en référence au fait que le yétser ara est une réalité que dans ce monde obscur. Mais dès que la lumière du monde de vérité apparaît, alors il disparaît immédiatement.]

-> Le 'Hatam Sofer commente que le nom : "Israël" (ישראל) contient les mêmes lettres que : "rosh li" (ראש לי – j’ai une tête). A l'opposé, le mot : Yaakov (יעקב) fait référence au talon (ékev).
C'est ainsi qu'en changeant le nom de Yaakov en Israël, Hachem a accordé au peuple juif la capacité de s'élever du point le plus bas (le talon), au point le plus haut (la tête).
Un juif a la capacité d'atteindre des hauteurs spirituelles phénoménales, mais pour cela, il doit combattre les forces du mal qui se trouvent à l'extérieur et en lui-même, essayant constamment de le faire tomber.

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-> "On n'appellera plus ton nom Yaakov mais Israël" (Vayichla'h 32,29)

=> Même une fois que Hachem ait changé le nom de Yaakov en Israël, la Torah continue encore à l'appeler Yaakov. Contrairement à Avraham qui changea définitivement de nom, de Avram à Avraham. Pourquoi cette différence?

-> Rabbi Israël de Koznitz explique que le nom "Yaakov" qui vient du mot "Ekev", le talon, évoque l'humilité et la modestie. Ce nom caractérise le Juif quand il se considère petit et "en-bas", à l'image du talon. En revanche, le nom "Israël", qui signifie ''Tu as vaincu l'ange'', évoque la grandeur et la force du Juif, qui peut se montrer même plus fort que des anges.
Bien que l'humilité soit une qualité fondamentale, elle peut connaître une dérive. Elle n'est pas souhaitable dans le cas où un homme se sent si bas et si petit qu'il pense ne pas mériter et ne pas être à la hauteur de servir Hachem. Il se sent si bas et si faible qu'il ne trouve pas en lui la force et le courage de résister au mauvais penchant et le vaincre.
C'est pourquoi, l'humilité de "Yaakov" doit être complétée par la grandeur, le courage et la force de Israël. Car chaque juif doit connaître son importance et ses forces pour avancer avec confiance et surmonter courageusement les épreuves du mauvais penchant et le dominer. Néanmoins, même s'il se doit d'avoir cette attitude de bravoure et de grandeur, malgré tout il ne doit jamais se séparer de son humilité. Car même s'il fait preuve de force et de grandeur d'âme pour vaincre son penchant et servir Hachem, malgré tout, il doit toujours considérer qu'il ne sert pas encore Hachem du mieux qu'il puisse et savoir également que tout ce qu'il réussi à faire, il ne peut le réaliser que grâce à l'Aide d'Hachem, et pas par ses propres moyens uniquement.

Ainsi, même une fois qu'il prend le nom de Israël, quand il a fait preuve de courage et de détermination, en ayant surmonté tous les embûches dans son Service de Hachem, il ne doit pas se séparer du nom de Yaakov et savoir toujours rester humble, et ne pas se sentir plus important et plus grand que les autres du fait de cette force.
Il doit rester à sa place et savoir qu'il ne fait que son devoir et il ne le fait même pas encore à la hauteur de ce qu'il devrait. Et même cela, il ne peut le faire que grâce à l'aide que Hachem lui apporte. Aussi, il n'a pas à en tirer d'orgueil.

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-> Pourquoi Yaakov a-t-il besoin de la bénédiction de l'ange tutélaire d'Essav?

Le Séfer "Guévourot Yaakov" l'explique ainsi :
Quand la bénédiction vient d'un bon ange, il y a de nombreux accusateurs qui demandent qu'elle ne s'applique pas.
Mais quand la bénédiction vient d'un ange qui est lui-même accusateur et mauvais, comme l'ange tutélaire d'Essav, cette bénédiction se réalise sans aucun accusateur, parce qu'il n'y a pas qui accuser à propos de cette bénédiction, qui a été donnée par l'ange d'Essav.
=> C'est pourquoi Yaakov lui a demandé une bénédiction complète qui n'entraînera aucune espèce d'accusation.

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+ [L'ange] dit : "Pourquoi demandes-tu mon nom?"

-> Ne sais-tu pas que les anges n'ont pas de nom fixe?
Notre nom correspond à notre mission. Si D. envoie un ange pour guérir (rapha) un malade, le nom de cet ange est automatiquement Raphaël.
Si un ange a pour mission d'aider (azar) quelqu'un, son nom est Azriel.
C'est pourquoi nos noms changent constamment. Je ne puis te donner mon nom. Il ne te sera d'aucune utilité, car demain il aura déjà changé.

De plus, il n'est pas bon qu'un ange dévoile son nom, car cela risque de susciter l'orgueil. Les hommes parleraient de nous et décriraient les miracles que chacun accomplit. Or nous n'agissons pas de notre propre volonté, nous ne sommes que des envoyés de Hachem. Tout ce que nous faisons dépend de la volonté Divine.
[Méam Loez - Vayichla'h 32,30]

"Yaakov arriva sain et sauf à la ville de Chékhem"  (vayavo Yaakov chalèm Chékhem - Vayichla'h 33,18)

Le Bnei Yissakhar fait remarquer que les lettres du mot : שלם (chalèm = sain et sauf) sont les initiales :
-> de : שם (chèm = le nom) ;
-> de : לשון (lachon = le langage) ;
-> et de : מלבוש (malbouch = un vêtement).

Yaakov n'a changé ni son nom, ni sa langue, ni ses vêtements, bien qu'il ait habité très longtemps chez Lavan et qu'il ait tissé des liens d'amitié avec Essav.
Malgré tout, il est resté chalem : sain et sauf, parfait.

=> La perfection d'un juif tient à sa fermeté dans sa résolution de ne pas changer ces 3 choses.

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Le midrach (chémot Rabba 1, 28) et le Yalkout (paracha Emor) nous enseignent que ce qui a évité l'assimilation (et qui a sauvé) le peuple juif en Egypte est le fait qu'ils avaient : "gardé leurs noms, leur langue et leurs habitudes vestimentaires".