Aux délices de la Torah

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La gratitude envers D.

+ La gratitude envers D.

-> "Si tu pèches, quel tort causes-tu à D.?
Et si tes transgressions se multiplient, que Lui as-tu fait?
Si tu es vertueux, que Lui donnes-tu, ou que reçoit-Il de ta main?
Toi [seul], homme, ta méchanceté [peut être quelque chose], c'est à toi fils de l'homme [qu'importe] la piété."

[Iyov 35,6-8]

D. n'est en rien "touché" ou "modifié" par nos attitudes et réactions.

D. donne à chaque instant. Sa bonté ne connaît pas de limites, et pourtant, Il n'a nul besoin de notre gratitude, car Il est, par Sa nature, "au-dessus" de tout besoin.

Quant à nous, nous ne pourrons jamais Le remercier suffisamment pour ce qu'Il a fait en notre faveur dans le passé et pour ce qu'Il continue de faire aujourd'hui.

-> Lors de la prière de Sabbath matin, nous disons un texte sublime : le Nichmat Kol 'Haï :

"Si notre bouche était pleine de chants comme la mer, et notre langue emplie d'une joie intense comme ses innombrables vagues, et nos lèvres, pleines de louanges comme l'étendue du firmament ... cela ne suffirait pas à Te remercier, Hachem, notre D., et D. de nos pères, et à bénir Ton Nom ne serait-ce que pour un seul des milliers et myriades de bienfaits dont Tu as comblé nos pères et nous-mêmes."

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 33b) rapportent qu'un homme s'attardait un jour, dans une longue liste de superlatifs, de louanges à l'adresse de D. :
"D. grand et puissant, redoutable et glorifié, héroïque et vigoureux, certain et honoré ..."

Lorsqu'il eut terminé ses invocations, Rabbi 'Hanina lui demanda : "En as-tu terminé avec toutes tes louanges à ton Créateur? Toute cette liste est absurde!
Nous ne prononçons pas plus de 3 louanges [dans la amida : "grand, puissant et redoutable"] à Son intention, et encore ne le faisons-nous que parce que Moché les a employées dans la Torah et que les Sages de la Grande Assemblée les ont inscrites dans le canon de nos prières.
Et toi, tu te permets cette prolixité! C'est comme si, à l'adresse d'un roi qui posséderait des milliers de pièces d'or, tu le complimentais pour ses pièces d'argent. Ce serait l'insulter!"

-> Le 'Hafets 'Haïm a écrit (Nid'hé Israël) :
- "Vivrions-nous 1000 ans que nous ne parviendrons pas à louer D. pour Ses bontés d’un jour. "
- "Si un homme faute, il montre, d’une part son ingratitude envers D. pour tout ce qu’Il a fait pour lui depuis sa venue au monde, et d’autre part sa bêtise, car il laisse le mauvais penchant l’empêcher de reconnaître les bienfaits de D."

-> Le roi David s'est exclamé : "Quand je regarde Tes Cieux, l'ouvrage de Tes doigts, la lune et les étoiles que Tu as disposées, [je me dis] : Qu'est-ce que l'homme, pour que Tu Te souviennes de lui." (Téhilim 8,4-5)

-> Le rav Chaoul Rubin nous enseigne que la "reconnaissance" ne désigne pas seulement la "gratitude".
Elle signifie aussi : "tenir pour vrai".
On a l'obligation d'admettre la vérité et de lui rendre hommage.

=> Plus je témoigne de la gratitude envers D., plus je reconnais personnellement et clairement l'existence de D., à chaque moment de ma vie, derrière le voile du monde environnant.

Louer D., sans cesse, pour ces bontés à notre égard, c'est Lui dire :
"Bien qu'il te soit nécessaire de te masquer, afin de permettre l'existence du libre arbitre, je sais que derrière ce masque de la nature, Tu es à mes côtés à chacun de mes pas.
Je sais que Tu m'aimes, que je suis importante à Tes yeux et que Tu me combles du meilleur en permanence.
Je n'ai rien à craindre. Je suis la plus heureuse des personnes.
D., je suis dingue d'amour pour toi!"

-> Le 'Hazon Ich (Emouna ouBitachon) nous enseigne :
"Quand un homme a le mérite d'être touché par une puissante reconnaissance de l'existence de D., il se sent aussitôt enveloppé d'un sentiment de joie sans limite.
Son âme ressent une délectation sublime.

Son imagination, associée à son intelligence, l'aide à contempler la splendeur de Hachem.
Les plaisirs physiques n'ont pour lui plus aucun intérêt, car son âme est enveloppée de sainteté.
C'est presque comme si elle abandonnait son corps pour s'envoler vers le ciel, laissant, derrière elle les futilités de la vie.
[...]
Cette aptitude à reconnaître l'existence de D. et à s'en délecter est implanté en chacun de nous.
C'est là un des pouvoirs cachés qu'Il a implantés en notre âme.

Cette possibilité atteste du lien étroit entre l'être humain et l'Auteur de toutes choses.
Nous tous avons été crées, en effet, pour servir Celui qui nous a créés et pour nous attacher à Lui."

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-> Rabbi Its'hak Hutner enseigne que la racine du mot : "toda" est "odaa", qui signifie à la fois : "remercier", et "admettre" (modé).
En effet, pour remerciement pleinement une personne, il faut d'abord admettre que nous avions besoin de son aide.
Cela va à l'encontre de la nature humaine, car nous préférons penser que nous pouvons tout faire par soi-même (j'ai besoin de personne! je contrôle tout!), et que nous n'aimons pas être en situation de dettes de gratitude envers autrui.

-> Rabbi 'Haïm Yossef Kofman fait remarquer que dans la prière nous disons d'abord : "modim ana'hnou la'h" (par cela nous admettons qu'il est D., et donc nous avons besoin de Lui pour tout), et ensuite : "nodé lé'ha ounéssaper téhilaté'ha" (on le remercie alors pour toutes Ses bontés permanentes).

Cela explique aussi pourquoi dans la répétition de la Amida, chacun doit réciter lui-même ce passage du modim, sans compter sur la lecture de l'officiant comme pour le restant de la Amida.
En effet : le fait d'admettre en nous-même notre totale dépendance à Hachem, est un processus que personne ne peut faire à notre place!

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-> Il est écrit : "Hachem forma l'homme [...] et souffla dans ses narines une âme vivante" (Béréchit 2,7)

-> Le Ramban commente : "[L'âme vivante] est le souffle de D., de la bouche duquel viennent la connaissance et l'intelligence. Car si l'on souffle dans les narines d'un autre, on lui donne une partie de son propre souffle."

-> Le 'Hazon Ich écrit que c'est parce que D. insuffle dans nos narines le miracle de la vie, et parce que l'âme s'introduit en nous directement de Sa part, que nous disposons de la faculté inestimable de nous raccorder à Lui dans la béatitude.

Et de nous indiquer : "C'est là, l'un des pouvoirs cachés que D. a placé dans nos âmes, et qui atteste du lien étroit entre l'être humain et l'Auteur de toutes choses.
Nous avons été créés pour Le servir, et pour nous attacher à Lui".

=> On peut terminer notre étude par les paroles du rav Chaoul Rubin à ce sujet :

"Le Téhilim (92,2) nous dit : "Il est bon de remercier D." (tov léodot l'Hachem).

Le moment où quelqu'un reconnaît la sublime vérité de l'existence de D. est merveilleux.

Quand on est pénétré de la conviction selon laquelle un pouvoir suprême a tout produit, dont la sagesse et la bonté sont sans limites, que le Créateur a généré l'univers et tout ce qu'il renferme avec une affection et un amour infinis, comme un père envers son fils, cela suscite une joie sans limites.

"Il est bon de remercier D.", parce que l'âme devient réunie à Celui qu'elle aime et qu'elle se sent comblée.
La créature s'attache à son Auteur, ce qui est la raison même de sa venue au monde.

En un moment aussi sublime, lorsque les 2 "se retrouvent", tous les autres plaisirs ne sont qu'insignifiance et néant."

Etre conscient de son importance …

+ Etre conscient de son importance ...

"Toute personne doit déclarer : "le monde a été créé pour moi" "(guémara Sanhedrin 37a)."

-> Rachi explique que cela signifie : "je suis aussi important que le monde entier".

-> Le rav Wolbe de commenter :

""Comme le monde entier" : ceci est l'expérience unique qu'est la vie d'un homme ; il n'y a jamais eu d'individu comme lui et il n'y en aura jamais aucun dans l'histoire.

Moi, avec les forces qui me sont spéciales, je suis l'enfant de mes parents, né à un moment spécifique et dans un certain environnement : on m'a certainement confié un challenge spécial.

J'ai une part unique dans la Torah et le monde entier attend que je réalise ce qui m'incombe de faire, car mon devoir ne pourra jamais être accompli par personne d'autre dans le monde ! "

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L'humilité, c'est :

1°/ Prendre conscience de sa grandeur.
Je suis quelqu'un de super, qui peut faire des choses énormes.

2°/ Prendre conscience que tout cela provient uniquement de D., et que je dois agir de façon responsable car il me sera demandé des comptes sur l'exploitation de mes potentialités.

Les risques :
1°/ Si je ne suis pas conscient de ma grandeur => je ne peux pas l'exploiter à fond.
=> Notre yétser ara fait tout pour nous donner une mauvaise image de nous, pour nous anesthésier afin que l'on ne pense pas trop à ce qu'on pourrait faire de émet ("mais ... ", "plus tard", ...).

2°/ Si je m'attribue tous les succès = cela devient de l'orgueil.
Il est écrit dans la guémara Sota (4b) : " "Un cœur hautain est une abomination pour D. " (Michlé 16,5)
L’orgueilleux repousse les pieds de la présence divine.
D. dit à son sujet : Moi et lui nous ne pouvons demeurer ensemble! "

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-> Pourquoi Hachem a créé une personne avec 2 yeux, et pas avec un seul?
C'est parce qu'il y a 2 objectifs : un œil doit voir la grandeur de Hachem, tandis que le 2e œil doit reconnaître ses propres manques d'importance personnelle.
[Maggid de Kozhnitz (rav Israël Hopstein)]

"Pour l'amour de Sion, Je ne garderai pas le silence"
(Haftara de Nitsavim : 7e et dernière haftara de consolation des Shabbath suivants la période du 9 av - Yéchéyahou 62,1)

Le Targoum Yonathan explique que D. donne ici un avertissement :
"Tant qu'Israël sera dispersé, le monde ne connaîtra pas la tranquillité".

 

On peut aussi trouver par exemple dans ces haftarot :

-> "Dans toutes leurs souffrances, Lui-même (D.) a souffert"
(Yéchayahou 63,7)

-> "Tu n'auras plus besoin du soleil comme lumière du jour, ni de l'éclat de la lune pour t'éclairer : Hachem sera pour toi une lumière éternelle et ton D. sera ta splendeur ... et les jours de ton deuil prendront fin"
(Yéchayahou 54,19-20)

-> "Hachem consolera Sion, Il consolera toutes ses ruines, Il fera de son désert un Eden, et de sa plaine aride, comme un jardin de Hachem ; la joie et l'allégresse s'y trouveront, les actions de grâces (louanges) et le son des chants"
(Yéchayahou 51,3)

La téchouva : incroyable cadeau de D.

+ La Téchouva : l'incroyable cadeau de D., nous permettant de revenir à notre place d'avant une faute : au plus proche de D. ...

-> "Vos méfaits ont mis une barrière entre vous et votre Dieu ; vos péchés sont cause qu'il a détourné sa face de vous et cessé de vous écouter. " (Yéchayahou 59,2)

-> "Reviens, Israël, jusqu'à Hachem, ton Dieu; car tu n'es tombé que par ton péché." (Ochéa 14,2)

-> Selon la guémara Shabbath 55a, il y a seulement 4 personnes qui sont mortes sans n'avoir jamais fait de faute : Binyamin (le fils de Yaakov), Amran (le père de Moché), Yshaï (le père du roi David) et Kilav (le fils du roi David). Selon certains, on peut y ajouter : Lévy et Yéhochoua.

Puisque fauter est inévitable, D. nous a donné comme cadeau : la Téchouva.

D'ailleurs, nos Sages ont dit (guémara Pessa'him 54a & Nédarim 39b) : "7 choses ont été créées avant que le monde ne fût créé. Elles sont : la Torah, la Téchouva, le gan Eden, le guéhinam, le Trône de gloire, le Temple et le nom du Macchia'h"

La téchouva est si vitale/essentielle, qu'elle a précédé la création du monde!

Le Baal haTanya nous explique que le mot Téchouva est composé du mot : "tachouv" (retourne) et de la lettre : hé (renvoyant à D.).
=> La Téchouva est bien ce cadeau, cette possibilité de : retourner vers D., après la distanciation que notre faute a occasionné.

-> Le rav Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Moadim) de nous enseigner :
"Lorsqu'une personne transgresse [la volonté de D.], elle souille son âme.
Cette impureté va la couper et la séparer de D.
...
Chaque mitsva amène une personne plus proche de D.
En revanche, chaque avéra va mettre de la distance entre une personne et D.
...
Le but ultime de la Téchouva est de retrouver et regagner notre proximité originelle avec D."

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,7) de dire :
"Quelle est formidable/merveilleuse la téchouva!
Un jour, une personne peut être séparée de D., et le jour d'après, elle peut être attachée à la présence divine."

-> Le Rambam de nous dire aussi (Hilkhot Téchouva 7,4) :
"Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n'avait rien transgressé".

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-> Rabbi Aryé Kaplan nous rappelle :
"Nos Sages nous enseignent : "Tous les débuts sont difficiles" (Rachi - Chémot 19,5).
D. donne ainsi à chaque personne toutes les opportunités, et dès qu'elle réalise l'effort initial de faire Téchouva, elle reçoit l'aide de D. (guémara Shabbath 104a).

D. a dit à son prophète : "Revenez à moi, et je reviendrai à vous" (Mala'hi 3,7)
Nos Sages nous apprennent que D. dit : "Ouvrez-moi la plus petite porte de téchouva, même de la taille d'un chas d'aiguille et Je l'agrandirai comme les portes d'un grand palais." [Chir haChirim Rabba 5,3]"

Tout ce qu'il nous est demandé dans la téchouva (le repentir) est de faire le 1er pas et ensuite, D. nous assistera pour élargir le mouvement."

-> Le rav Pinkous compare cela au fait de faire l'effort de monter à bord d'un train. Celui qui n'aura pas fait l'effort du pas pour monter la marche restera à quai, tandis que sinon, il ira très loin assis tranquillement dans son siège.

-> Le Rabbi de Kotsk nous explique au sujet du fait que l'on attend de nous qu'un petit trou de la taille d'une aiguille :
"Mais, ce doit être un début approfondi.
Il peut être infime en proportion, mais doit pénétrer totalement la personnalité.".

[A l'image de l'aiguille qui fait, certes un tout petit trou en taille, mais qui est très pénétrant en profondeur.]

=> Un simple petit moment d’éveil spirituel est suffisant, mais il doit être sincère, pour pouvoir pénétrer chaque fibre de notre être.
Notre téchouva doit venir du plus profond de notre être ...

"Aujourd'hui tu es devenu un peuple" (Ki Tavo 27,9)

Le rabbi Chimchon Refaël Hirch de commenter :

"Aujourd'hui, en prêtant serment d'accomplir la Torah, tu es devenu un peuple.

L'identité juive ne s'acquiert pas au moment où le peuple juif obtient un pays ou adopte une langue mais lorsque le peuple accepte le joug de la Torah.

Par son serment, il devient une nation même lorsqu'il vit dans le désert, dépourvu de terre à lui et des ressources naturelles nécessaires à un peuple.
Telle est la nature unique de la nationalité juive."

Téchouva = améliorer ses traits de caractère

+ Faire téchouva : c'est aussi améliorer ses traits de caractère

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,3) nous enseigne :
"Une personne doit rechercher et faire téchouva même sur ses mauvais traits de caractère et ses mauvaises habitudes de vie.
Par exemple : la colère ; la haine ; la jalousie ; la moquerie ; trop rechercher l'argent, les honneurs ou la nourriture ; ...

Ces défauts de caractère sont plus dur à traiter que de mauvaises actions, car il est très difficile de supprimer un défaut de caractère qui est enraciné [dans notre personnalité]."

-> Le Gaon de Vilna (Even Chléma) de nous dire :
"L'homme a été créé dans le but d'affiner ses mauvais traits de caractère.
Si une personne ne le fait pas, alors pourquoi vit-elle?"

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En 1923, on a demandé au 'Hafets 'Haïm, lors de la 1ere réunion de la Agoudat Israël (rassemblée à Vienne), de parler du sujet : Comment devenir "le 'Hafets 'Haïm"?

Le 'Hafets 'Haïm a répondu en disant qu'il vu des déficiences/manques dans le monde juif, et il a alors décidé qu'il devait changer les choses.
Il a alors essayé de changer le monde juif, mais il n'y est pas arrivé.

Alors, il s'est dit qu'il pouvait changer les juifs de son pays : la Pologne.
Il a essayé, mais n'a pas réussi.

Alors, il s'est dit qu'il allait changer les juifs de sa ville : Radin.
Il a essayé, mais n'y est pas parvenu.

Alors, il s'est dit qu'il allait changer les juifs de sa synagogue.
Il a essayé, mais il n'a pas réussi.

Alors, il s'est dit, qu'il allait changer les membres de sa famille.
Il a essayé, mais n'a pas réussi.

C'est alors, au final, il s'est dit : "Je vais me changer moi-même".

Lorsqu'il s'est changé (amélioré) lui-même, il est devenu le 'Hafets 'Haïm, et il était alors capable de changer les juifs du monde entier ...

La symbolique du Choffar

+ Quel est la symbolique du Choffar?

-> Il est écrit dans la guémara Roch Hachana (16a) :
"Rabbi Avahou dit : Pourquoi sonnons-nous le Choffar d'une corne de bélier?
D. dit : "Sonnez du Choffar d'une corne de bélier de façon à ce que Je me souvienne de la ligature de Yits'hak, le fils d'Avraham, et je vous considérerai alors comme si vous aviez vous-mêmes effectué cette ligature devant Moi." "

-> La guémara Yérouchalmi Taanit (2,4) :
"Rabbi Youda bar Simon dit : D. dit à Avraham : "Dans le futur, tes descendants seront amenés à transgresser et ils souffriront beaucoup. Cependant, à la fin, ils seront délivrés par les cornes de ce bélier, comme le montrent le verset : "Le Maître, Ton D., sonnera du Choffar" " (Zé'haria 9) "

-> Le Tana déBé Eliyahou Zouta (22,8) nous enseigne :
"Rabbi Yéhochoua ben Kor'ha dit : "Le Choffar a seulement été créé pour le peuple juif, parce que [avec le son du] Choffar la Torah leur a été donnée [au mont Sinaï - cf.chémot 19,16] ... et parce que [avec le son du] Choffar que les murailles de Jérico sont tombées ... et dans le futur, D. sonnera du Choffar quand le fils de David, notre Juste, se dévoilera ... et dans le futur, D. sonnera du Choffar au moment du rassemblement des exilés (cf.Yéchayahou 27,13)" "

-> Le Pirké déRabbi Eliezer (31) nous dit :
"Rabbi 'Hanina ben Dossa dit : "Aucun élément du bélier [qu'Avraham sacrifia au lieu d'Yits'hak] n'a servi a rien.

- Ses cendres formèrent les fondations de l'autel (du Temple).
- Ses tendons servirent de fils à la harpe du Roi David.
- Sa peau fut utilisée comme pagne/vêtement pour Eliahou.
- Ses cornes : la gauche fut utilisée au Mont Sinaï, alors que la droite qui était plus grande que la gauche sera sonnée dans le futur, comme en atteste le verset : "Le jour viendra où Il sonnera du grand Choffar et où D. sera Roi sur la terre entière."

-> Le Ram'hal (Maamar ha'Hokhma) :
"Il nous est demandé de sonner du Choffar à Roch Hachana pour renforcer la quête de perfection qui commença avec le don de la Torah et préparer le futur pour ce qu'il s'y passera alors."

Le Ram'hal y ajoute également que le fait de sonner du Shofar à Roch Hachana est un choc de réalité pour une personne, qui permet de distinguer entre le bien et le mal.
Selon le Maharcha (guémara Roch Hachana 11b), le Shofar produit [en chaque personne] une illumination spirituelle.

[toute l'année on se construit chacun son propre monde de vérités, mais le Shofar agit comme un choc montrant LA Vérité (celle de Hachem).
C'est comme si on allumait les lumières de notre sombre exil pendant un bref instant, et que tout devenait alors clair.]

-> Selon le Aboudraham :
"Ce jour marque le début de la Création du monde par D. et Sa souveraineté sur lui.
De même qu'il est habituel de sonner des trompettes et des cornets à piston lors de l'intronisation d'un nouveau roi, pour diffuser partout que son règne commence, ainsi devons-nous proclamer la souveraineté de D. ce jour-là."

Le Gaon de Vilna dit que la sonnerie de Téroua de Roch Hachana est l'expression de la joie nationale juive du fait que Hachem est notre Roi.

Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché) fait remarquer qu'il était coutume au moment du couronnement d'un roi d'en arriver à pardonner même les criminels méritants la peine de mort.

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-> Le chapitre 10 de Bamidbar nous apprend qu'une trompette était utilisée pour signaler tous les mouvements du peuple juif durant les 40 années passées dans le désert.
Une tékia unique était soufflée afin de rassembler les gens en une même place, tandis que le : tékia-téroua-tékia signalait au peuple de démanteler leur campement et de continuer leur trajet.

Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch ('Horev 32) commente : les mêmes sons sont soufflés par le Shofar à Roch Hachana en parallèle avec le trajet spirituel de notre vie.
- la tékia : long son ininterrompu vient nous appeller à rassembler toutes nos pensées et énergies dispersées, afin de se concentrer intérieurement vers Hachem.
- le son cassé de la téroua : il va secouer une personne et la faire sortir de sa confortable routine.
- la tékia finale : elle a pour but de donner des forces et du courage pour s'élever au-dessus du désespoir, pour avoir des ambitions spirituelles très élevées : courir de toutes ses capacités sur le chemin de notre vie menant à D.

Roch Hachana : le jour du jugement …

+ Roch Hachana : le jour du jugement ...

-> Selon le midrach Vayikra Rabba (29,1) :
"Il est enseigné au nom de Rabbi Eliezer : le monde a été créé le 25 Elloul.
[Roch Hachana est le jour où le 1er homme a été créé.
C'est ce jour où l'homme a transgressé l'ordre de D. de ne pas consommer du fruit de l'arbre de la connaissance], il fut ensuite jugé et enfin pardonné.

D. dit à Adam : "Ce sera un exemple pour tes descendants : de la même façon que tu t'es tenu devant moi pour être jugé ce jour-là et jugé de façon clémente, ainsi en sera-t-il pour les générations futures qui se tiendront devant moi et seront jugées de façon clémente".
Et de quel jour s'agit-il? Le 1er jour du 7e mois [Roch Hachana]."

-> La guémara (Roch Hachana 16a-16b) de nous dire :
"Le monde est jugé 4 fois par an : à Pessa'h, pour les récoltes, à Shavouot, pour les arbres fruitiers, à Roch Hachana où tous les habitants du monde passent en jugement devant D. ..., et à Souccot a lieu le jugement pour l'eau.
[...]
Rabbi Crouspedaï dit au nom de Rabbi Yo'hanan: "3 livres sont ouverts à Roch Hachana : celui des mécréants complets, celui des justes parfaits et celui qui contient des personnes qui ont à leur actif, à la fois des bonnes et des mauvaises actions [Bénonim].
Les justes parfaits sont immédiatement inscrits et scellés pour la vie.
Les mécréants complets sont directement inscrits et scellés pour la mort.
[Le décret pour] les individus qui ont à la fois des bonnes et des mauvaises actions est suspendu de Roch Hachana jusqu'à Kippour. S'ils sont méritants, ils seront inscrits pour la vie, dans le cas contraire, ils seront inscrits pour la mort." "

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,2) de souligner que chaque action doit être évaluée et pesée dans son contexte :
"Cette estimation n'est pas seulement calculée en fonction du nombre de mérites et de fautes, mais elle prend aussi en considération leur ampleur.
Il y a des mérites qui contre-balancent largement les nombreuses fautes, comme il est dit: "Parce qu'en lui, on trouva une belle qualité" (Mela'him I 14,13)
A contrario, une seule faute peut contre-balancer de nombreux mérites, comme il est dit: "une faute peut obscurcir beaucoup de bien" (Kohelet 9,18).

Le poids accordé (aux fautes et aux mérites) est uniquement fonction de la sagesse du D. savant. Il sait comment évaluer les mérites par rapport aux fautes. "

-> Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) nous enseigne qu'un "jugement pour la vie" signifie que la personne en question aura l'opportunité de grandir spirituellement et bénéficiera de la santé et des ressources nécessaires en ce sens.
Comme les conséquences du jugement de Roch Hachana auront finalement un impact sur le monde futur de la personne, le jugement est considéré comme lié au monde futur.

Inversement un "jugement pour la mort" reflète une absence de connexion à la spiritualité qui est une forme de mort et un éloignement du monde futur.

[Ainsi, la vie que l'on demande à Roch Hachana est d'avoir un contexte, un ensemble de ressources (santé, richesse, intelligence,...), qui nous permettra d'acquérir un maximum de spiritualité, de proximité avec D.]

-> Le rav 'Haïm Friedlander va nous apprendre également :
"Bien qu'il soit vrai que les actions passées d'une personne déterminent la façon dont il sera jugé à Roch Hachana, le passé n'est toutefois pas l'essentiel de ce sur quoi on se focalise.
On se concentre plutôt sur le futur.

Le jugement de Roch Hachana ne correspond pas à celui effectué par un tribunal terrestre qui regarde les actions passées d'un individu pour déterminer une punition ou une récompense.
Cette façon de faire sera celle du jugement dernier où toutes nos actions passées détermineront si l'on est passible de punition ou si l'on mérite une récompense.
Mais à Roch Hachana, le jugement est d'une nature différente.
On se focalise essentiellement sur le futur.

Le jugement est fonction de la nature spécifique de ce jour qui est en effet le Roch (littéralement la tête) de l'année, qui contient toute l'année à venir.
Et D. nous juge naturellement en fonction des vertus de cette "tête".

Roch Hachana est plus une allocation de ressources qu'un véritable procès."

=> Bien qu'il soit vital de faire une téchouva sincère sur nos mauvais actes passés, c'est aussi en fonction de notre attitude pour le futur, de notre état d'esprit le jour de Roch Hachana que sera décidé tout ce qu'on aura l'année à venir.

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-> La guémara (Roch Hachana 18a) :
"Rabba bar Bar Hana dit au nom de Rabbi Yo'hanan : "tous sont jugés au même moment"."

-> Le rav Wolbe (Alé Chour - vol.2) nous précise :
"Au moment où la personne est jugée, elle se tient totalement seule face à son Créateur.
Elle n'a personne pour la défendre parce qu'Il est le Juge, Il est le témoin, Il est celui qui l'appelle au tribunal.
Elle n'a personne pour effectuer un transfert de responsabilité [de ses actions] personne à blâmer [pour ses échecs].

Au moment où elle se tient en jugement devant son Créateur, c'est comme s'il n'y avait personne d'autre que lui dans le monde.
Il est seul responsable de ce qu'il a fait et n'a pas fait."

-> Le rav Yossi Michalowicz développe
"Un être humain est qualifié de Méale'h : quelqu'un qui bouge ; alors que les anges sont des Omdim : stationnaires, qui restent à une place bien précise.
Il en est de même pour les animaux également. Le mot en hébreu pour animaux est Bééma. Le Maharal explique que ce mot est la contraction de deux termes : Ba et ma, c'est à dire qu'ils sont tout ce qu'ils doivent être. Ils ne changent pas, ne grandissent pas excepté physiquement. L'animal est programmé spirituellement pour n'être que ce qu'il est prévu qu'il soit.

Mais un être humain se doit de grandir continuellement, de ne cesser de bouger.
La vie, c'est comme monter sur un escalator qui descend, si on ne monte pas activement les marches, forcément, on descend. On ne peut donc pas stagner, parce que stagner signifie forcément descendre. Si on fait un petit effort on restera à la même place et si on fait de gros efforts, on peut aller de l'avant et grandir.
[...]
Dans le Judaïsme, l'essentiel n'est pas l'endroit de l'échelle où nous nous trouvons, mais dans quelle direction on se déplace sur l'échelle.
[...]
D'après le Judaïsme chaque individu est créé avec des talents et potentiels uniques qu'il doit utiliser dans ce monde. C'est de notre responsabilité d'actualiser notre potentiel dans la vie.

On a tous le devoir d'intérioriser les mêmes mitsvot, les mêmes valeurs morales ... mais chaque personne ne doit pas seulement faire ce que tous les autres font, mais doit développer ses talents et capacités et les utiliser pour le service divin."

[ => il faut développer ses spécificités propres dans la pratique religieuse et exploiter ses potentialités au mieux, le tout dans une dynamique positive de toujours aller de l'avant vers D.]

Pensées du Rav Chakh à Kippour

+ Les pensées du Rav Chakh avant la prière de Kippour ...

"Un matin de Kippour avant la prière, je me dois de voir clairement la émouna avant tout.

M'installant dans un coin de la synagogue, je m'imagine la Création, son harmonie, sa précision, sa perfection.

Quelle sottise de penser que toute cette beauté est due à une explosion, elle-même due au hasard!
Mais qui a programmé l'explosion?
Et d'ailleurs, où a-t-on vu qu'une explosion produit de l'ordre et de la précision?
Sans parler des jolies couleurs et de la lumière ; de la distance idéale entre le soleil et la terre ; un peu plus près, la terre serait carbonisée ... un peu plus loin, tout serait gelé!

Il faut vraiment être idiot pour ne pas percevoir par les sens l'oeuvre de la science divine.
Je sens alors qu'il n'y a qu'un seul pouvoir : celui de D.

C'est à Lui que je dois parler. Je vais m'adresser à Lui.
Je commence ma prière ... "

"N'aie pas l’égyptien en horreur, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8)

-> Selon Rachi : "N'aie pas l’égyptien en horreur : bien qu’ils aient jeté tes enfants mâles dans le fleuve (Chemoth 1, 22). Et pour quelle raison ? Parce qu’ils vous ont hébergés en période de détresse."

-> Nous allons voir (b"h) un commentaire du rav Chakh sur ce verset.

Le peuple égyptien et son roi firent subir des traitements cruels et avilissants aux enfants d'Israël [pleinement pendant 86 ans consécutifs].
C'est seulement après les 10 plaies et beaucoup d'autres épreuves, que l'Egypte a consenti au départ de leurs esclaves.

Le midrach souligne qu'au départ des Bné Israël, le Pharaon les accompagna un bout de chemin.
Cet aspect de la "bienveillance" égyptienne à l'égard des enfants d'Israël, ne fut-il que symbolique, valut à l'Egypte la reconnaissance éternelle de la Torah : "N'aie pas l'égyptien en horreur, car tu as séjourné dans son pays".

Le rav Chakh nous dit que nous devons apprendre à ne considérer que les éléments positifs dans la conduite d'autrui.

Ainsi, il rapporte le commentaire de Rachi sur le verset : "S'il est alors un ange entre mille" (Yyov 33,23), qui nous enseigne :
1°/ Un seul ange entre mille qui intercède pour l'homme et relate sa droiture le délivrera de l'enfer, même si ses adversaires sont au nombre de 999.
2°/ Même si, dans un seul et même ange, il n'y a qu'un seul aspect en faveur de l'homme contre 1000, il le délivrera de l'enfer.

=> C'est ainsi que D. se conduit envers nous, et c'est ainsi que nous devons avoir à cœur de nous conduire avec chacun.

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-> Le rav Eliyahou Dessler enseigne :
Comme le rapporte Rachi, la Torah demande d'éprouver de la reconnaissance envers les égyptiens, car ils ont accueilli les Bné Israël en période de détresse.
Nous apprenons de là que la reconnaissance pour le bien prodigué est indépendante de tout le mal dont ont souffert les Bné Israë ; la cruauté des égyptiens ne peut pas effacer le bien dont ont bénéficié les Bné Israël.

Il ajoute : "Hachem est reconnaissant envers ceux qui L'aiment et gardent Ses préceptes, bien que cela ne Lui procure aucun bien, car Hachem n'a nul besoin de Ses créatures.
Il a toujours été le Maître du monde, même avant la Création. Mais Sa bonté est si grande qu'Il nous est reconnaissant d'avoir choisi une vie spirituelle fondée sur la Torah, et cela sera comme si nous Lui avions fait du bien".

[ainsi, Hachem est reconnaissant lorsque nous faisons Sa volonté (nous comblant de bénédictions en retour), et ce malgré tout le mal que l'on peut faire (les avérot), et le fait qu'Il n'en a absolument pas besoin.]

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Sans être naïf, il faut se focaliser sur le positif de l'autre (même s'il n'a que 1 pour 1000 de bien en lui : à l'image de l'attitude de D. envers nous!).

Personne n'est parfait (y compris nous-même), mais avoir un regard positif, permet de développer de l'amour, de la paix et rend la vie à tous infiniment meilleure.
(la vie est courte, alors pourquoi perdre ce peu de temps pour se prendre la tête avec autrui!).

Voir le positif, c'est passer d'un état où l'on n'est jamais satisfait, à un état où l'on a de la reconnaissance, où l'on apprécie ce que D. nous donne (merci D. pour la vie, merci D. pour cet entourage de grande qualité, ...), et l'on est alors plein de joie.
(ce que j'ai, ce n'est pas toujours ce que je voudrai avoir, mais puisque c'est ce que D. me donne, alors c'est ce qu'il y a de mieux pour moi => c'est la joie!)

Faire de l'autre un roi, c'est également se faire roi nous-même, car puisque que mes amis sont des personnes de grande valeur à mes yeux, c'est que je suis quelqu'un de bien!