Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Je suis Yossef ; mon père vit-il encore? (aod avi 'haï - הַעוֹד אָבִי חָי)
Ses frères ne purent lui répondre, car ils avaient été frappés de stupeur devant lui.
Yossef dit : ... Je suis Yossef votre frère" (Vayigach 45,3-4)

-> Pourquoi est-ce que Yossef a commencé par dire : "Je suis Yossef", et ensuite : "Je suis Yossef votre frère"?

Au départ Yossef ne savait pas si ses frères regrettaient de l’avoir vendu, et il ne pouvait donc pas les considérer véritablement comme ses frères s’ils ont toujours de mauvais projets à son égard.
Mais quand il vit qu’en entendant ses propos ils furent bouleversés et eurent honte, il en déduisit qu’ils regrettaient leur acte et en avaient profondément honte.

Nos Sages (guémara Béra'hot 12b) enseignent que toute personne qui fait une faute et qui en a ensuite honte, sa faute lui est pardonnée.

S'il en est ainsi, ses frères n'ont plus la faute de l'avoir vendu, et de fait cela explique pourquoi Yossef les appelle alors : "Je suis Yossef votre frère".
A présent que la haine est terminée et qu’ils regrettent de l’avoir vendu, la fraternité peut être rétablie.

[Ktav Sofer]

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-> Yossef disait à ses frères : "Je suis Yossef", signifiant : Je suis toujours le tsadik connu comme Yossef. Non seulement je n'ai pas perdu mon nom Yossef, mais "encore" (aod - הַעוֹד) : la lettre ה était עוד, c'est-à-dire ajoutée à mon nom [Je suis maintenant connu comme : יהוסף].

Ainsi : "mon père est encore en vie", car si Yossef avait fauté, il aurait entraîné un défaut spirituel également Yaakov.
En effet, le Zohar déclare : Yaakov représente le corps, et Yossef représente la brit, et ils sont les 2 considérés comme un.
Puisque Yossef n'a pas fauté : "mon père est encore en vie" = Yaakov est encore en vie et sans défaut [du fait de son fils].

[Ben Ich 'Haï]

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-> Rabbi Schechter enseigne que le mot : "père" (אָבִי) a une guématria de 13, comme le mot : "un" (אחד).

Yossef exprime à ses frères que ce qu'ils ont pu faire est derrière eux.
Il leur témoigne de l'amour, et le fait qu'il ressent leur chagrin.
Ainsi, le verset peut se lire : "Est-ce que notre unité (a'hdout) vit-elle encore?"

-> Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que le mot : "un" (אחד) d'une valeur de 13, fait allusion au fait que les 2 enfants de Yossef : Ménaché et Efraïm, vont chacun être à la tête d'une tribu, comme les autres frères de Yossef.
=> Ainsi, les 13 tribus vont former une seule unité (אחד) : le peuple juif.
["Est-ce que notre unité (de 13 tribus) vit-elle encore?"]

"Vous direz : "tes serviteurs sont des bergers …" Car tout berger est une répugnance pour l’Egypte" (Vayigach 46,34)

En général, les gens aiment bien plaire devant les autorités et avoir une certaine importance devant le monde extérieur. Pour cela, ils s’efforcent de dire des choses qui trouveront grâce à leurs yeux.

Cependant, Yossef n’a pas agi ainsi, puisque c'est parce qu’il savait que l’Egypte répugne les bergers, qu’il a dit que ses frères sont des bergers.
Il a justement dit ce qui n’allait pas favoriser leur intégration, et ce pour ne pas que se crée de proximité entre les égyptiens et sa famille.

['Hidouché Harim]

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-> b'h, pour approfondir ce sujet : https://todahm.com/2018/02/20/6023

"Et Yossef ne put se contenir en présence de tous ceux qui se tenaient devant lui ; il s'écria : "Faites sortir tout le monde de devant moi!" Et personne ne resta auprès de lui lorsque Yossef se fit connaître à ses frères" (Vayigach 45,1)

-> Selon Rachi : Il ne pouvait accepter que les Égyptiens se tiennent là et qu’ils assistent à l’humiliation de ses frères au moment où il s’en ferait reconnaître.

-> Le midrach rapporte qu'une fois que Yossef a congédié tout le monde, ne laissant avec lui que ses frères, ces derniers ont décidé de le tuer, n'ayant pas réalisé que c'était leur frère.
L'ange Gavriel est alors intervenu et les a tous éparpillés aux 4 coins du palais, afin qu'ils ne puissent faire aucun mal à Yossef.

-> Le Yichma'h Moché poursuit en expliquant que nous pouvons établir que l'ange Gavriel est toujours resté aux côtés de Yossef.

En effet, par exemple :
-> 1°/ Lorsque Pharaon l'a nommé vice-roi, ses serviteurs ont alors argumenté qu'il n'était pas convenable qu'un serviteur reçoive une position si élevée, et qu'il ne parlait pas plusieurs langues.

=> L'ange Gavriel est immédiatement apparu, et il a enseigné à Yossef 70 langues.

[La guémara (Sotah 36b) relate cela, en disant qu'il y avait une loi en Egypte imposant de savoir parler 70 langues pour prétendre à la royauté.
Suite à l'intervention de l'ange Gavriel, Yossef maîtrisait une langue de plus que Pharaon : le lachon hakodech.
Il a essayé de la lui apprendre, mais Pharaon ne retenait rien du tout, entraînant que ce dernier l'a fait juré de ne pas révéler publiquement sa faiblesse.

De nombreuses années plus tard, lorsque Yossef a voulu faire sortir le cercueil de Yaakov pour l'enterrer en Israël, il avait peur que Pharaon refuse cela, car la venue de Yaakov avait amené beaucoup de bénédictions au pays (ex: fin de la famine, Nil en était béni).
C'est pourquoi, il a dit à Pharaon : "Mon père m'a fait juré de le sortir d'Egypte afin de l'enterrer en terre de Canaan".
Pharaon a répondu : "Demande aux Sages d'annuler ton vœux!"
Yossef lui a alors dit : "Dans ce cas, je vais demander aux Sages d'annuler le vœux que je t'ai fait : à savoir de ne pas révéler que tu ne parles par le lachon haKodech."

Pharaon n'avait alors d'autre choix que d'accepter la demande de Yossef : aller enterrer son père en Israël.]

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-> 2°/ Lorsque Yaakov a demandé à Yossef d'aller retrouver ses frères pour prendre de leurs nouvelles, il est écrit qu'en arrivant à Chékhem, lieu où devait normalement se trouver ses frères, il y trouva à la place : un homme (Vayéchev 37,15).
Le Targoum Yonathan (ainsi que Rachi) explique que cet homme était l'ange Gavriel, qui avait pris un aspect humain.
[Rachi tire cela de : "et “l’homme” Gavriel." (véa'Ich Gavriel - Daniel 9,21)]

Selon le Ramban, D. a délégué cet ange pour qu'il conduise Yossef auprès de ses frères, afin que la prophétie faite à Avraham s'accomplisse.

=> Le Yichma'h Moché conclut que l'ange Gavriel était toujours au côté de Yossef, le protégeant de tout mal.

Lorsque Yossef a fait partir tout le monde, même l'ange Gavriel n'est plus resté à ses côtés comme d'habitude, puisqu'il était occupé à éparpiller les frères de Yossef dans toutes les directions pour pas qu'ils le tuent.

Littéralement le verset est : "vélo amad ich imo", et il peut se comprendre : exceptionnellement, l'ange Gavriel (ha'Ich) ne se tenait pas à côté de lui à ce moment, puisque occuper à disperser les frères.

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-> Selon le midrach (Zouta, Eikha 1,23), dans le futur Hachem viendra apaiser le peuple juif, qui lui demandera alors : "Avec quoi seront-nous consolés? Tu n'as pas agi avec nous comme Yossef l'a fait.
En effet, Yossef ne s'est pas vengé de ses frères, et il a même eu de la pitié pour eux, bien qu'ils l'aient traité d'une mauvaise façon."

[nous demandons de même à Hachem de nous traiter avec beaucoup de pitié, même si nous avons beaucoup fauté envers Lui!]

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+ Cette nuit-là, l'Ange Gavriel vint apprendre à Yossef les 70 langues.
Yossef ne réussit pas à tout apprendre (en une nuit) ; l'Ange ajouta alors au nom de Yossef une des lettres (le ה) du Nom Divin (et il connut les 70 langues) ...
Le lendemain, Yossef répondit dans toutes les (70) langues que Pharaon lui parlait.
Yossef parla dans la langue sainte (l'hébreu) à Pharaon ; ce dernier ne comprenait pas ce qu'il lui disait et demanda : "Quelle langue parles-tu?"
Yossef répondit : "l'hébreu".
Pharaon demanda : "Enseigne-moi cette langue".
Yossef essaya en vain. Pharaon fit jurer à Yossef de ne révéler à personne son ignorance de l'hébreu.
[guémara Sota 36b]

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=> L'Ange Gavriel changea le nom de יוסף en יהוסף et Yossef put ainsi retenir les 70 langues apprises. Pourquoi cela?

-> Dans la guémara (Sota 36b), rabbi Chimon dit que Yossef a mérité l'adjonction de la lettre ה du Nom Divin à son nom, pour avoir sanctifié Hachem en secret en refusant les séductions de l'épouse de son maître Potifar.
Cette adjonction sera effectuée plus tard par l'Ange Gavriel au moment où Yossef devra connaître les 70 langues pour être nommé roi, selon l'usage en Egypte.
Si Yossef avait fauté avec l'épouse de Potifar, il n'aurait jamais pu assimiler les 70 langues.
Mais depuis que l'Ange Gavriel a ajouté à son nom la lettre ה, en témoignage pour avoir sanctifié Hachem par sa retenue, le cœur de Yossef s'est ouvert, et ainsi il a pu apprendre les 70 langues afin d'être nommé roi, en récompense pour avoir maîtrisé son yétser ara.
[Iyoun Yaakov]

-> Chacune des 70 nations est représentée dans le Ciel par un prince (sar) qui dirige sa nation et la langue parlée par cette nation.
C'est pourquoi, chacun de ces princes, jaloux de Yossef, est intervenu cette nuit-là pour faire oublier à Yossef la langue apprise, afin qu'il ne puisse pas être nommé vice-roi par Pharaon.
Alors, l'Ange Gavriel intervint en ajoutant au début du nom de Yossef la lettre ה qui avait le pouvoir d'empêcher les princes de faire oublier chacun leur langue apprise.
[Ben Ich 'Haï]

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=> Qu'en est-il de la langue sainte (hébreu)?

-> L'hébreu ne fait pas partie des 70 langues des nations du monde ; d'ailleurs, Israël n'est pas gouverné par un prince (sar) dans le Ciel, comme les 70 autres nations.
Nous pouvons également déduire cela de par le fait qu'à la fête de Souccot, le peuple d'Israël offre 70 taureaux au total en faveur des 70 nations, et le sacrifice spécifique à Israël est offert en plus.
[Tossefot Santz]

-> Si Pharaon tenait à apprendre la langue sainte, ce n'est pas pour apprendre une 70e langue, sans la connaissance de laquelle il ne serait pas digne de régner, car la langue sainte n'est pas inclus dans les 70 langues.
La seule raison qui a poussé Pharaon à apprendre l'hébreu est la honte, le déshonneur, qu'il ressentait de voir que Yossef, le vice-roi, connaissait les 70 langues et l'hébreu, donc une langue de plus que le roi lui-même qui ne connaissait pas l'hébreu.
[Maharcha]

"D. parla à Israël dans les visions de la nuit et Il dit : Yaakov, Yaakov" (Vayigach 46,2)

-> Rachi commente : D. en l'appelant 2 fois par son nom, lui témoigne Son amour.

-> Bien que Hachem ne soit jamais apparu de nuit à Avraham ni à Its'hak, Il apparaît, dans cette paracha et dans celle de Vayétsé, à Yaakov dans une vision nocturne parce que celui-ci est sur le point de quitter la terre d'Israël pour un très long exil.

Ainsi, D. se révèle pour lui faire comprendre que même au cœur de la nuit, dans les ténèbres de l'exil, la présence divine ne l'abandonnera pas.

C'est également pour cette raison que Yaakov a institué la prière du soir, Arvit, montrant ainsi à ses enfants que dans l'exil ou la nuit, Celui qui s'est révélé à lui la nuit, les protégera dans l'exil et les ténèbres.

[le Méchekh 'Hokhma]

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-> Au moment où Yaakov s'apprête à descendre dans ce pays de grande impureté, et que va commencer à peser l'obscurité de l'exil, il était nécessaire qu’Hachem soit encore plus proche de Yaakov et de ses enfants pour les protéger de l’impureté.

C'est pourquoi, Hachem se révéla à lui dans la nuit, allusion à l’obscurité de l’Egypte, et c’est alors qu’Il l’appela : "Yaakov Yaakov", ce qui exprime une affection particulière, puisque désormais, il était encore plus nécessaire d’avoir la Proximité Divine.

[Pirké Aharon]

D'ailleurs, il est écrit ensuite : "[D. a dit : ] Moi-même Je descendrai avec toi en Egypte, et Moi Je t’en ferai sûrement aussi remonter." (Vayigach 46,4)

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+ "Toutes les personnes (kol hanéfech) de la maison de Yaakov arrivée en Egypte : 70." (Vayigach 46,27)

-> Selon une des explications, pour arriver à ce compte total de 70 personnes, on doit y ajouter la présence divine, elle-même, qui est venue compléter le tout.
En effet, D. s'est joint à eux, si l'on peut s'exprimer ainsi, pour tenir la promesse fait à Yaakov : "Je descendrai avec toi" (v.46,4).

-> Une autre explication est que la 70e personne est Yo'hévét, la sœur de Lévi, qui naquit dans l'enceinte de la capitale égyptienne. Elle fut conçue en Canaan, et sa mère était dans son 9e mois lorsqu'ils descendirent en Egypte.
Certains disent que la naissance de Yo'hévét intervint alors qu'ils approchaient de la capitale égyptienne, d'autres affirment qu'elle naquit le jour de leur arrivée en Egypte....
[...]
La Torah fait ce décompte afin de nous faire comprendre l'immense bonté de Hachem à notre égard.
Dans la Haggada de Pessa'h nous récitons le verset : "Avec 70 personnes, nos pères descendirent en Egypte, mais maintenant D. nous a fait aussi nombreux que les étoiles dans le ciel" (Ekev 10,22).
[Méam Loez - Vayigach 46,26-27]

[le miracle est prodigieux : après 210 ans d'exil et d'esclavage, la nation juive passe de 70 âmes (lors de leur descente en Egypte) à 600 000 hommes d'âge moyen parmi une population de plusieurs millions de personnes.]

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-> selon une opinion, Dina avait un fils et il est inclus dans ce compte sans que la Torah ne précise son nom.
-> certains commentateurs sont d'avis que Yaakov est compris dans ce nombre bien que la Torah parle de 70 membres de la famille de Yaakov sans mentionner son nom.
-> Pour d'autres, le nombre de 70 est arrondi à la dizaine supérieure et ne représente pas un compte parfaitement exact.
[rabbi Yossef Deutsch]

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=> L'obscurité de l'exil ne signifie pas que Hachem s'est éloigné de nous, au contraire il est plus présent que jamais à nos côtés, afin de nous aider et nous soutenir.

De même à un niveau personnel, lors des moments obscures, difficiles de notre vie, il faut avoir conscience que D. est davantage présent proche de nous.
[à l'image d'un père qui laisse son fils apprendre à marcher (nécessaire à son évolution), qui partage sa douleur de le voir tomber et qui se tient tout près pour le relever! ]

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-> "D. parla à Israël dans les visions de la nuit et Il dit : Yaakov, Yaakov" (Vayigach 46,2)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Quand Hachem s’adresse a Yaakov au moment de descendre en Égypte pour voir son fils Yossef. Le verset cite le nom Israël mais l’appelle : Yaakov, Yaakov.
A la différence d’Avraham et de Sarah, Yaakov, même en ayant change de nom pour Israël, conserve aussi son ancien nom. Et au moment de descendre en Égypte dans une terre impure ou Yaakov s’inquiète pour sa descendance, Hachem choisit de l’appeler Yaakov deux fois. Car 2 fois la valeur numérique de "Yaakov" équivaut à 3 fois "Goy Gadol" pour assurer a Yaakov que même en Égypte Yaakov va donner naissance à 3 grands peuples : les Cohanim, les Levi'im et les Israelim.

"Israël se mit en route avec tout ce qu'il avait, et arriva à Béer Chéva ; il offrit des sacrifices au D. de son père Its'hak" (Vayigach 46,1)

-> Nos Sages enseignent que Yaakov aurait dû descendre en Egypte avec des chaînes, pour commencer l’exil d’Egypte. Mais, finalement Hachem a eu pitié et Il a envoyé Yossef en préalable, et Yaakov descendit pour le rejoindre.
[midrach Béréchit rabba 86,1 ; guémara Shabbath 89]
Que cela signifie-t-il?

En réalité, pour en venir à vivre en Egypte, Yaakov devait "descendre" (moralement) progressivement, niveau après niveau, à l’image d’une chaîne (d’un enchaînement), jusqu’à pouvoir en venir à vivre en Egypte, pays extrêmement bas.

Cependant, Hachem a ordonné les événements de sorte que par la venue préalable de Yossef en Egypte, celui-ci a préparé spirituellement ce pays pour que Yaakov puisse y venir tel qu’il était, sans aucune descente morale.

['Hidouché haRim]

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+ "il offrit des sacrifices au D. de son père Its'hak"

Pourquoi Yaakov a-t-il mentionné à propos des sacrifices le D. de Its'hak, plutôt que de dire "au D. de ses ancêtres"?

-> Its'hak est le seul Patriarche qui n’est pas descendu en Egypte, et c'est pourquoi, le mérite de la terre d’Israël l'accompagnait.
Yaakov présenta ici le mérite de Its'hak, qui ne descendit jamais en Egypte, pour que ce mérite le conduise à vite remonter de l’Egypte et à ne pas s’y éterniser.

[Kédouchat Lévi]

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-> Yaakov savait qu’il allait être puni pour ne pas avoir honoré son père pendant les 22 ans qu’il s’était absenté et qu’il était chez Lavan. A présent, quand 22 ans étaient passés depuis la disparition de Yossef, et qu’il s’apprêtait à retrouver son fils, Yaakov sut que désormais la punition venait de s’achever.

En effet, il souffrit 22 ans de l’absence de son fils, pour les 22 ans où il n’avait pas pu respecter ses parents. Alors, il se réjouit d’avoir fini de payer cette faille et remercia Hachem car à présent il était finalement nettoyé de cette faute.
C’est ainsi que pour remercier Hachem, il offrit des sacrifices : "au D. de son père Its'hak", car la punition pour ne pas avoir honoré son père pendant ces 22 ans, venait de s’achever.

[Zéved Tov]

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-> Rachi commente : On est tenu d’honorer son père plus que son grand-père. C’est pourquoi le texte rattache ici son acte à Its'hak, et non à Avraham.

-> Le Maharcham enseigne :
Avraham a obtenu sa croyance en Hachem par le biais d'une recherche philosophique, tandis que Its'hak a reçu une croyance claire et totale en D. depuis sa naissance.
Afin de pouvoir survivre à la dureté de l'Egypte, les juifs auront besoin de la croyance claire de Its'hak, et c'est pour cela qu'il est mentionné ici en même temps que le Nom de Hachem.

De même, à Roch Hachana, nous rappelons la Akédat Its'hak, car il a étendu son cou d'une foi parfaite en son père, persuadé qu'il avait reçu la mitsva de se faire égorger.

"Tout celui qui utilise la lumière de la Torah, la lumière de la Torah le ramènera à la vie"

[guémara Kétoubot 111b]
[dans le texte : כל המשתמש באור תורה אור תורה מחייהו]

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-> La Torah Écrite est appelée : "dat", comme il est écrit : "la Torah de feu" (éch dat - אֵשׁ דָּת - Vézot haBéra'ha 33,2).

Tandis que la Torah Orale est dénommée : "or", comme il est écrit : "et la Torah la lumière" (véTorah or - וְתוֹרָה אוֹר - Michlé 6,23).
[que la guémara (Méguila 16b) commente : "la lumière c’est la Torah" (ora zé Torah)]

Celui qui étudie la Torah Écrite sans la Torah Orale, est quelqu'un qui vit dans le noir.
La guématria cumulée de ces 2 appellations de la Torah : "dat" (דָּת) et "or" (אוֹר) est de : 611.
Le terme : Torah (תורה) a une guématria de 611, puisqu'elle comprend 2 composants : la Torah Écrite et la Torah Orale.

[le Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada sur cette guémara]

"Tout homme que D. aime, Hachem l'accable de grandes souffrances, comme il est écrit : "D. le désire, Il le brise et l'accable de maladies" (Yéchaya 53,10) ...

Rech Lakich dit : ... de la même manière que le sel adoucit la chair, ainsi les épreuves atténuent-elles les fautes de l'homme."

[guémara Béra'hot 5b]

=> Les souffrances diminuent et effacent les marques profondes laissées par nos fautes.
Le corps se purifie et par là même s'éclaircissent la pensée et l'esprit.
Cela entraîne alors que cette personne "que D. aime" va avoir davantage de proximité avec Hachem.

"Les frères de Yossef descendirent à 10 pour acheter du blé en Egypte" (Mikets 42,3)

-> Selon Rachi : le texte ne dit pas : "les fils de Yaakov", mais : "les frères de Yossef", pour souligner qu’ils s'en voulaient de l’avoir vendu et qu’ils avaient pris la résolution de se comporter fraternellement avec lui et de procéder à son rachat quelque pût en être le coût.

-> Les égyptiens étaient des descendants de 'Ham, ce qui implique qu'ils étaient très foncés de peau.
De leur côté, Yossef et ses frères avaient une peau claire, et il était facile de dire qu'ils étaient frères. D'ailleurs, c'est pour cela qu'il les accusait immédiatement d'espionnage, afin qu'on ne les associe pas facilement à lui.
[le Sifté Cohen]

[de plus, en les accusant dès le début d'être des espions, cela empêche les frères de pouvoir enquêter librement en Egypte jusqu'à découvrir que c'est leur frère]

-> Le midrach rapporte comment Yossef a procédé pour repérer au plus vite ses frères le jour où ils viendraient en Egypte.
Yossef a demandé que personne n'entre ou ne sorte d'une ville sans donner son nom et le nom de son père. Ainsi, lorsque ses frères se sont identifiés comme étant les fils de Yaakov, Yossef a immédiatement été averti qu'ils étaient en ville.
Il a alors fermé tous les entrepôts à l'exception d'un seul, et il a demandé à ses gestionnaires de les rediriger vers lui, lorsqu'ils se présenteraient pour récupérer leur ration de nourriture.
Au bout de 3 jours, ils ne s'étaient toujours pas rendu à l'entrepôt, c'est alors que Yossef a envoyé des détectives qui les ont trouvé dans un lieu peu recommandable. En effet, ils recherchaient Yossef en pensant que peut être sa belle apparence et son charme l'avaient amené à travailler dans une maison de prostitution.

Le fait de le soupçonner du pire, a sans aucun doute aveuglé leur capacité à le reconnaître lorsqu'ils se sont tenus devant lui dans le palais.

On peut constater que même après tous leurs sentiments de regret, ils n'ont jamais douté un seul instant que ses rêves de gloire et de royauté n'étaient rien d'autre que des fantaisies d'enfant, et qu'ils avaient raison dans leur estimation initiale le concernant.

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+ Pourquoi tous les 10 frères se sont-ils rendus en Egypte?

-> Rabbénou Bé'hayé enseigne que c'est afin de pouvoir prier en minyan pour la réussite de leur mission de retrouver Yossef et de le ramener à la maison.
En effet, un rassemblement de moins de 10 hommes n'engendre pas le fait de bénéficier de la Présence divine.

Le Ramban explique qu'ils voulaient en particulier prier pour retrouver Yossef. [le minyan octroie une force à la prière incomparablement plus grande, qu'en son absence!]

-> "Les frères de Yossef descendirent à 10 pour acheter du blé en Egypte"
Le Divré Israël dit que le but de leur voyage était d'obtenir de la parnassa (suite à la situation de très forte famine).
Pour gagner de la parnassa, on a besoin de prières, et la prière idéale est celle faite en minyan.
Ainsi, le verset nous enseigne qu'ils étaient vigilants à descendre en Egypte avec 10 personnes, pour bénéficier du pouvoir énorme de la prière en minyan.

Le Maor vaChémech (Michpatim) écrit : "Nous devons être très vigilants à prier avec un minyan.
Quelqu'un qui prie en minyan, il lui est garanti une parnassa en abondance. Il aura une bénédiction dans tout ce qu'il fera."

b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2016/12/27/prier-avec-la-communaute

-> Le Sforno explique que les 10 frères ont du descendre en Egypte, car pour empêcher les spéculateurs d'acheter de grosses quantités de blé et de tirer profit de la situation comme cela se produit souvent en période de famine et de pénurie, Yossef avait décrété qu'on ne pourrait acheter plus de vivres que nécessaire pour un seul foyer.

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+ Pourquoi ne l'ont-ils pas reconnu?

Contexte : quand les frères l'avaient vendu, Yossef était imberbe et âgé de 17 ans. Il avait maintenant 22 ans de plus et sa barbe masquait ses traits.

-> Le Rogatchover Gaon fait remarquer que les frères ne pouvaient pas reconnaître Yossef car ils étaient préoccupés par la pureté de leurs yeux.
En effet, la guémara ('Haguiga 16a) statue que celui qui regarde longuement le visage d'un monarque va devenir aveugle, alors ils faisaient le maximum pour ne pas trop l'observer.
[selon la guémara 'Haguiga 16b : "Quiconque regarde 3 choses, ses yeux s'assombrissent : l'arc-en-ciel, le prince (Nassi) et les Cohanim".
Ainsi, Yossef, qui pouvait regarder ses frères, les a reconnus, alors que ses frères, qui ne pouvaient pas le regarder en face, puisqu'il avait le statut de prince, alors ils ne l'ont pas reconnu.]

-> Yossef n'avait pas de barbe quand il les avait quittés, il était maintenant méconnaissable, d'autant qu'il était revêtu du costume royal.
Le Ramban ajoute qu'il a probablement rabaissé son couvre-chef pour dissimuler en partie son visage.
[d'autres disent que les frères regardaient davantage le traducteur des paroles de Yossef]

-> Selon le Séfer haYachar, Yossef avait un grand palais qui nécessita 3 ans de construction, et un trône fait en or, diamants et perles.
Dans ce lieu clinquant de richesse, comment pouvaient-ils venir à imaginer que le frère qu'ils avaient vendu en tant qu'esclave devienne le n°2 de la surpuissante Egypte.

[une raison fondamentale est que Hachem ne voulait pas qu'ils le reconnaissent à ce moment. En effet, nous ne voyons dans la vie que ce que D. désire que nous voyons (ex: on peut passer toute notre vie à un endroit donné, sans prêter attention à un élément, mais le jour où D. voudra que nous le remarquons alors nous le verrons!)
On apprend de là l'importance de se fier à la Volonté de D., et non d'attendre de voir pour croire, car nous risquons alors de jamais le voir et de passer à côté de notre vie!]

-> En réalité, les frères ne l'ont pas reconnu parce qu'ils s'étaient promis de ne rien révéler à leur père et avaient même inclus D. dans leur serment (midrach Tan'houma Vayéchev 2).
Ainsi, du fait de ce serment, Hachem leur a fait oublier l'identité de Yossef afin qu'ils ne le reconnaissent pas, jusqu'à qu'ils soient prêts à s'annuler devant lui.

D'ailleurs, il est écrit dans le Méam Loez (Mikets 43,34) : "Hachem avait fait en sorte qu'ils ne le reconnaissent pas, quoi qu'il fit".

-> D'après une opinion, on peut identifier une personne par sa voix, mais néanmoins on ne reconnaît la voix d'une personne que lorsqu'elle parle dans une langue que celui qui écoute est habitué à entendre.
[la guémara ('Houlin 96a) dit que l'on peut se fier à l'identification d'un homme par sa voix.]
Jusqu'au moment de se dévoiler, Yossef a toujours parlé dans la langue égyptienne [passant par un interprète pour discuter], et ses frères n'ont ainsi pas pu le reconnaître.
[Ahavat Yonathan]

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"Yossef vit ses frères et ils les reconnut, mais il se comporta en étranger envers eux" (Mikets 42,7)

-> La guémara (Erouvin 65b) nous enseigne :
"Tu peux reconnaître la vraie nature d’une personne par 3 choses :
-> sa boisson [à quel point son esprit est sous contrôle lorsqu’il boit – Rachi] ;
-> sa poche [son intégrité dans le commerce – Rachi] ;
-> et sa colère [qu’il n’est pas extrêmement exigeant, et qu’il n’est pas contrarié par des choses qui énervent la plupart des gens – Rachi.] "

-> Le Beit Its'hak (Rabbi Alter Its'hak Weinberger) explique qu'en plus de leur révéler qu'il était le vice-roi d'Egypte, Yossef voulait également en profiter pour établir publiquement un bon nom pour sa famille.

C'est pourquoi :
-> il a caché l'argent dans leur sac (v.42,25), sachant qu'ils feraient le maximum pour le retourner, prouvant ainsi clairement que ce n'est pas des gens qui prennent l'argent et qui s'enfuient ensuite.
[Le rav de Brisk dit qu'en mettant de l'argent, Yossef était sûr qu'ils reviendraient pour rendre l'argent qui ne leur appartenait pas, car : "avec la famine, on peut toujours s'arranger, mais pas avec ce qui est interdit (voler)".
C'est pourquoi, bien qu'ils auraient pu garder l'argent en pensant qu'il s'agissait d'un cadeau, ses frères revinrent en Egypte pour le rendre à Yossef : c'est là le signe d'une droiture sans aucune compromission!]
=> c'est la preuve de leur intégrité dans leur gestion de l'argent.

-> il leur mis une coupe royale dans le sac de Binyamin (v.44,2).
Il est écrit : "ils burent et s'enivrèrent avec lui", et de même, l'intendant dira : "n'est-ce pas [la coupe] dans laquelle mon maître boit" (v.5).
=> Ainsi, cette coupe symbolise le fait qu'ils pouvaient boire, tout en gardant le contrôle de leur esprit (cf. leur réaction une fois qu'on a retrouvé la coupe, ou bien leur capacité à parler avec le vice-roi tout en s'enivrant).

-> malgré tous les événements perturbants qu'ils ont pu subir (ex: être accusé à tord de vol et d'espionnage), ils n'ont jamais perdu leur sang froid, ne se mettant pas en colère.

=> Par cela, Yossef a pu établir une bonne réputation en vue de la venue prochaine de sa famille en Egypte : leur vraie nature étant sublime sur l'ensemble des 3 aspects (boisson, poche et colère) cités par la guémara.

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-> "Il leur dit : Vous êtes des espions!" (méraglim atèm - Mikets 42,9)

=> Comment Yossef a-t-il pu faire sortir de sa bouche un mensonge, en accusant ses frères d'être des espions?

Le rabbi Eliyahou haCohen (Chévet Moussar) explique :
Le mot méraglim (espions) est formé des initiales de : "Mizéra Ra'hél Ganavtém Léor'hat Yichmaëlim Ma'hartém" (Vous avez volé de la descendance de Rah'él, vous avez vendu à une caravane d'Ichmaélites)

Dans le Méam Loez ont trouve la version suivante : "Mé'imi Ra'hél Guénavtém, LéMidianim, Yichmaélim, Mé'hartem" (de ma mère Ra'hél vous m'avez volé, aux Midianites, aux Ichmaélites, vous m'avez vendu).

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"Les frères arrivèrent et se prosternèrent devant lui, la face contre terre.
Yossef vit ses frères et ils les reconnut, mais il se comporta en étranger envers eux" (Mikets 42,6-7)

-> A ce sujet, le Kédouchat Lévi (Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev), nous enseigne :

"Yossef savait combien ses frères seraient humiliés s'ils apprenaient que l'homme se tenant devant eux lorsqu'ils se sont prosternés "la face contre terre", était Yossef. Celui-là même qu'ils avaient ridiculisés, lorsqu'il leur avait révélé son rêve selon lequel ils en viendraient à se prosterner devant lui.

Yossef ne s'est pas dévoilé à eux immédiatement afin de leur éviter cette humiliation cuisante.
En effet, quelqu'un d'autre dans la même situation que Yossef aurait pu tirer avantage de cette opportunité pour avoir sa revanche, pour forcer son ennemi à bien ressentir sa défaite.

Cependant, Yossef s'est comporté à l'opposé de cela.
Lorsque ses frères se sont prosternés devant lui, il les a immédiatement reconnu, mais il a fait en sorte d'être un étranger à leurs yeux, afin de leur éviter la honte de l'échec."

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-> D'ailleurs dans la paracha suivante (Vayigach), juste après avoir révélé son identité, Yossef va tout faire pour réduire leur honte : "Je suis Yossef votre frère ... maintenant ne vous affligez pas et ne vous reprochez pas de m'avoir vendu ici, car c'est pour la subsistance que D. m'a envoyé avant vous" (v.45,5).

Yossef les a affectueusement appelés et les a réconfortés en expliquant que la vente faisait partie du plan de D.
Le midrach Tan'houma rapporte ses paroles : "Ce n'est pas vous mais D. qui m'a envoyé ici. Ne vous en attristez pas car Son but était de m'installer dans ce pays pour assurer votre survie. Vous n'avez été que des instruments entre Ses mains ...
En réalité, nous aurions dû descendre en Egypte enchaînés [comme des exilés réduits en esclavage], mais D. a choisi de vous épargner, à vous et notre père, les affres d'une descente forcée dans de telles circonstances.
Il m'a envoyé ici pour préparer la voie et subvenir dignement à vos besoins."

=> On voit que dans ce moment au combien chargé en émotions, la priorité de Yossef est de réduire autant que possible les sentiments d'humiliation, de honte présents chez ses frères.

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-> Selon le Sfat Emet : Il est dit que les frères de Yossef ne l'ont pas reconnu. Ils pensaient qu'il n'était qu'un égyptien parmi d'autres. Comment cela est-il possible? Comment ont-ils pu penser que Yossef était un non juif? Comment ont-ils pu ne pas voir la sainteté sur son visage?
La réponse est qu'un vrai tsadik est capable de cacher sa véritable personnalité au point que les autres pensent qu'il ressemble à un non juif.

"Ils burent et s’enivrèrent avec lui" (Mikets 44,34) :

Que viennent ajouter les termes : "avec lui"?

En fait, bien que Yossef et ses frères (qui ne savaient pas encore qu’il était leur frère) burent du vin, ce n’est pas ce vin qui leur apporta le plus de joie et d’euphorie, mais c’est surtout l’amitié et le bien-être de se retrouver ensemble.

En effet, à ce moment, la bienveillance de Yossef envers eux était telle qu’ils se délectèrent de ce moment de partage et de proximité.
Ainsi, certes "ils burent", mais "ils s’enivrèrent avec lui" : l’essentiel de l’ivresse et de la joie débordantes qu’ils ressentirent, leur venaient du fait qu’ils étaient "avec lui", encore plus que du vin qu’ils burent.

[le Beit Its'hak]

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-> Le Gaon de Vilna fait remarquer qu'en buvant d'eux-même, ses frères démontraient qu'ils n'avaient rien à cacher, n'ayant pas peur de ce que pourra dire leur bouche une fois saoul.

"Fais abattre de la viande et prépare-là" (Mikets 43,16)

-> Selon Rachi (guémara 'Houlin 91a), Yossef a fait venir son fils Ménaché, l'intendant de sa maison, et lui a ordonné de faire abattre des bêtes, en montrant bien l'incision dans le cou de l'animal pour que les frères puissent constater que l'animal avait été abattu conformément à la loi juive.
Bien que la Torah n'eût pas encore été donnée, les fils de Yaakov en observaient les préceptes, conformément à la tradition de leurs ancêtres.

-> Le Targoum Yonathan précise qu'il leur a montré que le guid hanaché (nerf sciatique) avait bien été retiré.

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-> Selon le midrach (Miché 1,13), dans chaque génération la faute de la vente de Yossef produit encore ses conséquences, et l'unique façon de la supprimer totalement, réside dans notre observance du Shabbath.

Dans ce verset, Yossef dit en allusion à ses frères la façon dont ils peuvent arriver à une véritable expiation de leur faute de l'avoir vendu.
Le mot : "et prépare" (véa'hen - וְהָכֵן) = en se préparant comme il se doit pour le Shabbath, ils pourront ensuite l'observer correctement, ce qui leur permettra alors d'expier leur faute.
[le Aavat David]

-> Le mot : "et prépare" (וְהָכֵן) implique une préparation pour Shabbath.
Nous pouvons remarquer que Yossef observait le Shabbath même avant que cette mitsva ne soit donnée.
[midrach Yalkout Chimoni 149]

-> Puisque les 12 tribus étaient réunies ensemble avec Yossef, il leur a fait un repas de Shabbath.

Adam a fauté avec la nourriture, en mangeant du fruit de l'Arbre de la Connaissance. Afin de corriger cette faute, nous devons manger dans la sainteté.
Si nous mangeons uniquement pour satisfaire nos désirs, nous donnons au yétser ara davantage de forces. Cependant, lorsque nous mangeons dans la sainteté, cela affaiblit le yétse ara.

Puisque [par le passé] Yossef avait suspecté ses frères de ne pas manger comme il le fallait, il voulait les faire manger dans la sainteté afin de corriger cette faute, et c'est pour cela qu'il leur a servi un repas de Shabbath.
[Rav Tsadok haCohen - Pri Tsadik]

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-> "Fais abattre de la viande et prépare-là"
En hébreu, ces mots se disent : "outévoa'h téva'h véa'hen" (וּטְבֹחַ טֶבַח וְהָכֵן).

Le Chilté haGuiborim fait remarquer que les 5 dernières lettres permettent de former : 'Hanoucca (חנוכה).
Les lettres restantes (וּטְבֹחַ טֶבַ) ont une guématria de 36, comme le nombre de bougies allumées durant 'Hanoucca.

On peut apporter les 2 citations suivantes :
-> "Les bougies de 'Hanoucca sont similaires aux bougies de Shabbath."
[Rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik - 'Hanoucca 1]

-> " 'Hanoucca est un moment pour éduquer et se préparer à la géoula (la délivrance ultime).
En effet, à 'Hanoucca, la lumière cachée de Hachem est révélée, ce qui est similaire à la lumière du Machia'h."
[Bné Yissakhar - Kislev 2,16]

=> Nous devons nous préparer à recevoir le Shabbath comme il le faut, car par cela nous aurons le mérite de vivre le jour qui est complètement Shabbath (shékoulo Shabbath), c'est-à-dire l'époque du machia'h.

De même, 'Hanoucca est une préparation pour le futur, en ressentant la lumière du machia'h, nous comprenons que pour en bénéficier au plus vite, tout est entre nos mains : nous devons étudier et pratiquer la Torah Orale (symbole de la 'hanoukia et de la ménora).