Aux délices de la Torah

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"Car le pays où tu vas pour le conquérir ne ressemble point au pays d'Egypte, d'où vous êtes sortis ; là, tu devais semer ta graine et l'humecter à l'aide du pied, comme en un jardin potager. Mais le pays que vous allez conquérir est un pays de montagnes et de vallées, abreuvé par les pluies du ciel." (Ekev 11,10-11)

A la différence de l'eau d'un fleuve, l'eau de la pluie n'est pas toujours à disposition.
=> Quel avantage avons-nous à devoir arroser nos champs, en Israël, par la pluie?

La guémara Yoma (76a) nous rapporte que : "les disciples de Rabbi Chimon Bar Yochaï, lui ont demandé : "Pourquoi est-ce que la manne ne tombe-t-elle pas de façon annuelle pour le peuple d'Israël?"
Il leur a répondu : "Je vais vous donner une parabole.
Un roi avait un fils, à qui il donnait sa subsistance une fois par an.
Insatisfait de voir son fils aussi rarement, il lui fournit sa subsistance de façon quotidienne, car ainsi il lui parlerai tous les jours.
La même chose s'applique avec les Hébreux.

Une personne qui avait 4 ou 5 enfants devait s'inquiéter en se disant : "Peut-être que la manne ne viendra pas aujourd'hui, et on mourra alors tous de faim".
Ainsi, ils étaient forcés de tourner leur attention, constamment, vers leur Père au Ciel."

La disponibilité permanente de l'eau en Egypte (via le Nil),empêchait toute possibilité de réaliser que nous sommes totalement dépendant de D.

=> La bénédiction de vivre en Israël (devoir compter sur la pluie), est de nous obliger à nous tourner vers le Ciel (D.) et de Lui prier pour avoir sa subsistance.

Ainsi, une possibilité de relation permanente avec D. est une bénédiction.

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Après que le serpent a conduit 'Hava à manger le fruit défendu, D. lui a dit : "Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et entre toutes les créatures terrestres : tu te traîneras sur le ventre, et tu te nourriras de poussière tous les jours de ta vie." (Béréchit 3,14)

Puisque qu'il aura toujours de la nourriture à sa disposition (le monde ne manquant pas de poussière), en quoi consiste sa malédiction?

D. donne à tout être vivant sa subsistance, y compris aux animaux, comme le roi David dit : "Les lionceaux rugissent après la proie, demandant à Dieu leur pâture." (Téhilim 104,21).

La pire punition qu'un père puisse faire à son fils est de lui donner une grande somme d'argent et lui dire : "Prends-ça, et je ne veux plus te voir!"

=> En mettant, en permanence, à disposition du serpent sa nourriture, D. le prive de la possibilité de se tourner vers Lui, et lui dit : "Je ne veux pas te voir!"

Source (b"h) : traduction personnelle issue d'un dvar Torah du rabbi Moshe Bogomilsky (Védibarta Bam)

"Vous observerez tout le commandement [...] afin que vous soyez forts, et que vous entriez, et que vous preniez possession du pays." (Ekev 11,8)

Le Or ha'Haïm de commenter :
"La Torah relie ici l'observance des mitsvot et la conquête de la terre d'Israël afin de contredire l'argument prôné par certains, selon lequel il faut laisser la Torah de côté pendant la conquête du pays.

Bien au contraire!
Seules son observance et son étude nous procurent la force de vaincre nos ennemis."

"Un pays qui produit le froment et l'orge, le raisin, la figue et la grenade, l'olive huileuse et le miel" (Ekev 8,8)

Nous allons voir ci-après un commentaire du Rabbi Na'hman de Breslev.

La promesse de donner la terre d'Israël au peuple juif, a déjà été faite plusieurs fois auparavant dans la Torah, mais dans notre verset, on y ajoute une louange pour ses fruits.
Est-ce qu'avoir Israël a pour but de permettre aux juifs de bien manger?

Rabbi Na'hman de répondre :
"En mangeant ses fruits, on peut "goûter" le divin.
Ceci explique pourquoi Moché a fait 515 prières afin d'obtenir la permission d'entrer sur cette terre.
Est-ce qu'il voulait simplement manger ses fruits?

Non, il voulait "goûter" le divin."

[Likoutey Halakhot II - p90a-180]

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"Un pays où tu ne mangeras pas de pain avec parcimonie, tu n'y manqueras de rien" (Ekev 8,9)

-> Rabbi Méïr Baal haNess a dit : "Il ne manque rien en Erets Israël" (Guémara Béra’hot 36b).

-> Rabbi Na'hman de Breslev a dit sur ce verset : "Dans le pain de la terre d'Israël, on peut goûter tous les goûts, de la même façon que les juifs le faisaient avec la manne." (Likoutey Halakhot II - p43a)

-> Le 'Hida donne une explication sur notre verset :
Le pain de la terre d'Israël est si savoureux qu'on peut le manger sans rien d'autre et l'absence d'accompagnement n'est pas un signe de dénouement.

- "Un pays où tu ne mangeras pas parcimonieusement le pain" = où le fait de consommer celui-ci seul ne sera pas dû à la misère, puisque :
- "tu n'y manqueras de rien" = mais aux goût délectable du blé.

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-> "Un pays où ce n'est pas avec pauvreté que tu mangeras du pain, rien n'y manque" (8,9)

Le sens simple de ce verset est que la terre d'Israël permet d'obtenir du pain avec abondance. De plus, c'est un pays où rien ne manque.
Mais, dans un second degré, ce verset fait allusion au principe du mesure pour mesure. Hachem se comporte avec l'homme à l'image de comment celui-ci se comporte avec les autres.
Si un homme sert à manger aux autres avec largesse et que chez lui, on ne mange pas du pain avec pauvreté mais plutôt avec abondance, alors il méritera la bénédiction Divine. Hachem lui comblera tous ses besoins et il ne manquera de rien.

"Un pays où ce n'est pas avec pauvreté que tu mangeras du pain" = qui dispense le pain avec largesse, sera récompensé par Hachem et "rien n'y manquera". Hachem lui comblera tous ses besoins et ses manques.
Celui qui donne aux autres, Hachem lui donnera et il ne manquera de rien.
[Eléf haMaguen]

"L'homme vit de tout ce qui sort de la bouche de D." (Ekev 8,3)

-> Rabbi Na'hman de Breslev a dit à ce sujet :
"L'essentiel de la force de vie d'une personne vient de "la bouche de D.", qui est : la Torah"

[Likoutey Halakhot II - p.82a]

"Qu'est-ce que Hachem, ton D. demande de toi, si ce n'est craindre Hachem, ton D." (Ekev 10,12)

Suite à ce verset, la guémara Béra'hot (33b) demande : "Est que la crainte [de D.] est une chose si petite [à acquérir]?"
Et de répondre : "Oui, dans le cas de Moché, c'est une chose qui est petite." (én légabi Moché milta zoutrata hi)

=> La réponse de la guémara est incompréhensible, sachant qu'il est écrit : "Qu'est-ce que Hachem demande de toi" (et non de Moché).
Comment comprendre la guémara au sujet de notre verset?

La guémara nous dit que : "légabi Moché" = si quelqu'un s'imagine comme étant en présence de Moché rabbénou, ce sera facile pour lui de craindre D. et de ne pas effectuer de transgression.

Comment est-ce que je réagirai si Moché était à mes côtés?
Est-ce que je me comporterai différemment, si mon maître ou un sage que je respect beaucoup m'observerait au moment de l'action?

[La notion de D. qui est infini peut sembler trop abstraite, il peut être intéressant d'avoir une personne importante/respectable à nos yeux, qui nous suivra, dans notre imaginaire, durant notre vie, et à qui on voudra montrer que l'on agit bien, avec crainte de D. ]

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La guémara en utilisant : "légabi Moché" peut aussi nous signifier : "soyez proche de Moché".

Il n'est pas facile d'atteindre une bonne crainte de D.
Cependant, la guémara nous conseille de se lier à un des sages en Torah de notre génération afin de tendre vers un bon niveau de yirat chamayim.

Source (b"h) : traduction personnelle issue d'un dvar Torah du rabbi Moshe Bogomilsky (Védibarta Bam

"Ce sera, parce que (ékev) vous aurez écouté" (véaya ékev tichméoun - Ekev 7,12)

A la place du mot : "ékev" (parce que), on aurait dû avoir écrit : "késhétishméoun" (lorsque vous écouterez) ou "im tishméoun" (si vous écouterez)?

Au mont Sinaï, D. donna aux juifs les 10 Commandements, qui comprennent les 613 mitsvot de la Torah (cf. Chémot - Michpatim 24,12 - Rachi).

-> Dans la version des 10 Commandements, comme écrite dans la paracha de Yitro (Chémot 20,2-14), il y a un total de 172 mots.
-> Le mot : "ékev" (עקב), a une valeur numérique de : 172.

=> Ainsi, la Torah nous dit :
"Ce sera : "ékev tichméoun" = vous écouterez ékev = parce que vous observerez les 613 mitsvot, qui sont dans les 172 mots des 10 Commandements.
C'est alors [Ce sera], que votre D. gardera pour vous l'alliance et la bonté qu'Il a juré à vos ancêtres."

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La guémara Yoma (28b) nous apprend que notre patriarche Avraham a observé la Torah toute entière [bien avant son don au Sinaï], comme il est écrit : "ékev achèr chama Avraham békoli" (Parce qu'Avraham a écouté ma voix [et suivi mon observance, exécutant mes préceptes, mes lois et mes doctrines] - Béréchit Toldot 26,5).

Avec ce qu'on a vu ci-dessous, la preuve qu'Avraham a suivi la Torah, peut être déduit du mot : "ékev", qui fait référence aux 172 mots des 10 Commandements, qui contiennent les 613 mitsvot de la Torah.

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La guémara Avoda Zara (9a) nous dit que le monde existe pour une durée de 6 000 ans :
2 000 ans sans la Torah, 2 000 ans avec la Torah mais sans le Machia'h, et les derniers 2 000 ans qui marqueront le début de l'ère du Machia'h.

La période des premiers 2 000 ans s'est arrêtée lorsqu'Avraham a atteint l'âge de 52 ans et a introduit la Torah dans le monde.

La 2e période de 2000 ans s'est terminée 172 ans après la destruction du 2e Temple, et c'est alors que commença l'ère du Machia'h (cf.Rachi).

=> Avec l'utilisation du mot : "ékev", qui a une valeur numérique de 172, la Torah fait allusion au fait au que :
-> "ékev" = 172 ans après la destruction du 2e Temple ;
-> "tichméoun" = "vous écouterez" les pas du Machia'h.

Source (b"h) : traduction personnelle d'un dvar Torah du rabbi Moshe Bogomilsky (Védibarta Bam)

Quelques points sur la terre d’Israël

+ Quelques points sur la terre d'Israël ...

-> La sainteté de la terre d'Israël :

Le 'Hatam Sofer (Drachot du 7 av) de nous enseigner :
"En approchant des frontières d’Israël […] Moché perçut une formidable lumière et une sainteté considérable, chose qu’il n’avait pas expérimentée même pendant les 40 jours qu’il passa dans les Cieux [pour y recevoir le don de la Torah].

Car la terre d’Israël possède une sainteté éminente, supérieure à celle des Cieux surplombant les autres terres du monde …"

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-> Aimer la terre d'Israël, c'est avoir le mérite de la voir dans toute sa beauté ...

L'Admour de Ruzhin a dit :
"Pour ceux qui connaissent la véritable valeur de la terre d'Israël, elle se pare de ses plus beaux atours, et leur apparaît dans toute sa beauté.
Mais aux hommes qui lui accordent peu d’importance, elle ne se montre pas sous son véritable visage car ils ne méritent pas de la voir ainsi …"

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-> S'installer en Israël, c'est recevoir une "âme supplémentaire", permettant l’accès à de hauts niveaux spirituels ...

Le Sfat Emet (Massé 5650) de nous apprendre :
"Les enfants d’Israël et la terre d’Israël sont liés au point de ne former qu’un.
Lorsque les enfants d’Israël y entrèrent, chacun d’eux reçut une nouvelle âme, et la terre bénéficia d’un supplément de sainteté, comme il est dit : "Un peuple unique sur la terre."

De même que certaines périodes de l’année (les Shabbatot et les jours de fête), sont plus propices à accueillir une âme et une lumière supplémentaires, ainsi certains points du globe sont plus propices à la révélation de cette âme.
Voilà pourquoi, en entrant en Terre sainte, les Hébreux bénéficièrent d’une âme supplémentaire."

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-> L'air d'Israël est générateur de sagesse supplémentaire ...

Nos Sages affirment : "L’air de la terre d’Israël rend sage" (guémara Baba Batra 158b).

D’où lui vient cette faculté unique ?

D’après le Gaon de Rogotcheve (Tsafnat Panéa’h, Téroumot chap. 3), c’est à Moché lui-même qu’on le doit.
Il explique que peu avant son décès, Moché fut invité à : "monter sur la hauteur des Avarim pour contempler le pays" (Bamidbar 27, 12).
En contemplant la Terre d’Israël, Moché y insuffla un apport de sainteté.

Et comme toutes les œuvres du prophète perdurèrent à jamais (comme le disent nos Sages, guémara Sota 9), son regard persista en cela que l’air de la terre octroie à jamais une sagesse supplémentaires à ses habitants.

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-> Etre déterminé à venir habiter en Israël, mais ne pas pouvoir le faire pour le moment ...

Le rav Yaacov Emdin (dans son Siddour) a écrit à ce sujet :
"Quiconque prend la décision formelle de monter en Erets Israël (…) mais qu’il ne puisse concrétiser son projet à cause des contingences, son intention est opérante (…) et ses prières seront accueillies comme si elles avaient été prononcées en Erets Israël, face aux portes du Ciel…"

Source (b"h) : compilation personnelle issue d'un article du rav Moché Reiss pour Hamodia

"Voici les paroles que Moché adressa à tout Israël" (Dévarim 1,1)

-> Le Rabbi de Lelov disait que chaque personne avait le sentiment que les paroles de Moché n'étaient destinées qu'à elle et à nulle autre.

-> Le Rabbi de Kassov disait : "Chaque fois que je parle à un groupe d'individus, je ne m'adresse à personne en particulier.
Toutefois, si quelqu'un a le sentiment que mes paroles le concernent tout spécialement, c'est qu'elles lui étaient réellement destinées."

-> Le rav Avraham Twerski de nous dire :
"Nous n'avons plus le privilège d'avoir des prophètes pour nous communiquer des messages de D.
Aujourd'hui D. nous parle à travers diverses personnes.

Lorsque nous entendons quelqu'un parler de défauts de caractère, de la nécessité de s’élever, de s'affiner spirituellement et que nous avons le sentiment que ces paroles s'adressent à nous en particulier, nous pouvons être sûrs que c'est bien le cas.

Quelque part, tout au fond de nous, nous avons bien conscience de ce qui nous manque sur le plan spirituel."

"Tu chercheras D. et tu Le trouveras" (Vaét'hanan 4,29)

Le Rabbi de Kotzk disait à ce sujet : "Chercher D., c'est cela Le trouver".

Il ne s'agit pas de la recherche d'un trésor qui aura été en vain si le trésor n'a pas été trouvé.
La recherche de D. elle-même, le désir de se rapprocher de Lui, la démarche de tenter de s'améliorer pour se rapprocher de D., c'est cela Le trouver.

Trouver D. n'est pas quelque chose d'extérieur à la recherche, c'est la recherche elle-même.

Le désespoir n'existe pas.
Nous pouvons toujours rechercher D.
Nous pouvons toujours établir une relation de proximité avec D.
La Torah le garantit.

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[ D. étant infini, il ne nous est pas demander l'impossible en devant le trouver (le cerner), mais nous devons faire le maximum pour toujours être dans une logique de le chercher.

C'est alors que nous pouvons maintenir une relation personnelle, un lien (comme un fil) nous liant personnellement avec D.

Chercher constamment D., travailler à Lui être toujours plus proche en fonction de nos capacités, c'est vivre une vie "main dans la main" avec D.

C'est éviter de laisser D. de côté en s'occupant des autres choses de ce monde ...
(dans ce cas, notre attitude dit à D. : "j'ai mieux à faire que de passer des moments d'amour/de complicité avec Toi, j'ai mieux à faire que de te connaître davantage, j'ai mieux à faire que de faire Ta volonté, ...) ]

"Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir." (Vaét'hanan 6,5)

-> Il écrit dans le midrach Yalkout Chimoni :
"Véa'avta (tu aimeras) ... [Le midrach demande : ] je ne sais pas comment aimer D.?
Le verset poursuit : "véayou adévarim a'élé" : et ces paroles-là (les paroles de Torah) seront sur ton cœur".

[Le midrach conclut donc : ] Mets ces paroles-là sur ton cœur, car c'est grâce à elles que tu prendras connaissance de Celui qui a créé le monde par Sa parole et tu t'attacheras à Ses chemins."

-> Le Maguid de Doubno explique que par ce commandement, D. ne nous force pas à L'aimer pour la simple et bonne raison que cet amour est déjà profondément dans notre âme (néchama).
Celle-ci aspire, dans son essence et avec beaucoup d'intensité, à s'attacher à D.

=> Notre âme souhaite toujours revenir vers D. comme un cours d'eau recherche sa source, et elle ne se délecte que de sa proximité.
Comme l'écrit le roi David (Téhilim 42,2-3) : "Comme une biche aspire à rejoindre un cours d'eau, ainsi mon âme aspire vers Toi Hachem. Mon âme a soif d'Hachem, du D. vivant, quand est-ce que je pourrais enfin venir paraître en face d'Hachem." (kéayal taarog al afiké mayim, ken nafchi taarog élé'ha Elokim).

=> Ce sera lorsque tu mettras sur ton cœur les délices de la Torah et de ses enseignements que tu arriveras à l'amour de D.
Mais tant qu'il y aura sur ton cœur la recherche de la matière, l'attrait des désirs, des plaisirs, ... alors, le profond amour pour Hachem, qui est potentiellement en toi, ne pourra pas s'exprimer.

La matière est un moyen, et non une fin en soi ...
[sinon, c'est un écran ne laissant pas s'exprimer notre amour pour D.]

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-> Amour et crainte de D.

Il est écrit dans la guémara Yérouchalmi Béra'hot :
"Agis par amour, car celui qui aime n'en viendra pas à détester et agis avec crainte, car celui qui craint n'en viendra pas à se révolter et s'en aller."

Le rav Yérou'ham Lévovitz (machguia'h de Mir) expliquait que l'homme doit toujours se servir des deux midot : aava et Ira (amour et crainte) ensemble, quel que soit son niveau, car l'une complète l'autre.

La 1ere étape est toujours la crainte.
Elle est nécessaire pour combattre le yétser ara qui nous empêche d'accomplir les mitsvot en nous démotivant par toutes sortes de moyens.
La crainte nous aide donc à nous soumettre et à nous motiver, même quand l'envie nous manque.

Dans un 2e temps, lorsque l'homme est au contact de la mitsva, sa perception des choses change progressivement ; il prend goût à la mitsva se rend compte de sa grandeur et de l'effet qu'elle a sur lui.
Il arrive ainsi à l'amour de la mitsva, et à une envie naturelle de l'accomplir.

Le Zohar écrit : "Dans tous les services que l'homme veut accomplir devant D., il doit toujours commencer par la crainte.
Ce n'est que par la crainte qu'on peut arriver à la joie dans la mitsva."

C'est ainsi que la guémara Nida nous dit : "Tout dépend du Ciel, sauf la crainte du Ciel." (akol bidé chamayim outs yir'at chamayim), car la crainte est la 1ere étape dans l'accomplissement des mitsvot (l'amour est une conséquence, une récompense de nos efforts dans la crainte de D.).

En effet, au départ, l'homme est attaché à la matière et n'a donc pas d'attrait naturel pour le domaine spirituel.
La crainte du Ciel joue le rôle de levier en l'aidant à faire sauter les barrières entre lui et sa spiritualité.
C'est par la force de cette crainte qu'il saura se détacher de la faute et de la matière, pour mettre sur son cœur les paroles de la Torah.

Dans un 2e temps, ces paroles feront naître naturellement en lui un amour pour Hachem et ses commandements.

=> A chaque fois que l'homme étudie la Torah ou accomplit une mitsva, il bénéficie d'un flux de spiritualité divine et permet que son âme s'attache encore plus à D.
Cependant, ce flux se déverse de façon plus ou moins intense, selon le degré d'attachement de son cœur à la spiritualité.
En effet, le corps forme un écran qui peut empêcher l'homme de ressentir pleinement l'aspiration de son âme vers D.

Le Zohar nous dit : "Hachem, la Torah et le peuple d'Israël forment une seule entité" => l'étude de la Torah, qui incarne la volonté de D., permet à celui qui l'étudie de voir rapidement naître dans son cœur de l'amour pour la Torah, pour les mitsvot et enfin l'amour pour Hachem.
C'est là le sens du Chéma : "Véaya ... véayou adévarim aélé" = Tu aimeras ... [Par] ces paroles (de Torah) ...

Source (b"h) : compilation personnelle d'un dvar Torah issu du "Néfech Yéhoudi" de Chmouel et J.hagège