Aux délices de la Torah

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"Le marié et la mariée doivent être conscients que leur objectif est de permettre la révélation du meilleur contenu chez son partenaire, et ce sera leur épanouissement dans la vie."

[rabbi Avigdor Miller]

L’humilité de Hillel, et comment elle fut récompensée

+ L'humilité de Hillel, et comment elle fut récompensée :

-> Rabbi Pin'has Goldwasser nous enseigne que l'on trouve dans la guémara (Beitsa 20a) l'exemple du comportement que nous devons adopter dans un cas de désaccord, et combien il est bénéfique. Elle rapporte deux histoires. Prenons-en d'abord connaissance, avant d'approfondir leur compréhension pour en puiser le merveilleux message.

Deux points opposent les tenants de Hillel et les tenants de Chamaï au sujet des lois du Yom Tov, comme il est écrit dans la Michna (Beitsa19b) : "Ceux qui suivent Chamaï disent qu'on apporte des Chelamim sacrifices consommés par le propriétaire- sans apposer les mains sur leur tête, mais qu'on n'apporte pas de Ola - sacrifices entièrement consumés. Ceux qui suivent Hillel disent qu'on apporte des Chelamim et des Olot, et qu'on appose les mains sur leur tête".

Le premier point de désaccord est : faut-il apporter le sacrifice Ola à Yom Tov ou seulement Chelamim? Selon les tenants de Chamaï, on ne devait apporter que les Chelamim, car le propriétaire en consommait, on pouvait donc tuer l'animal et le cuire, mais le Ola, dont le propriétaire ne mangeait pas, ne devait pas être sacrifié. Selon les tenants de Hillel, on pouvait aussi apporter le sacrifice de Ola.
Le deuxième point de désaccord est : faut-il ou non apposer les mains sur la tête de la bête le jour de Yom Tov?

La guémara raconte : "Nos Maîtres nous enseignent l'histoire de Hillel l'Ancien, qui avait apporté des sacrifices de Ola dans la cour du Temple et s'apprêtait à apposer ses mains sur leur tête, le jour de Yom Tov" ; il agissait donc selon l'opinion qu'il avait formulée.
"Des élèves de Chamaï l'Ancien s'approchèrent de lui et lui demandèrent : 'À quoi est destinée cette bête? Il leur répondit : 'C'est une femelle, et je l'ai apportée pour la sacrifier comme Chelamim' ". Rachi explique : "Hillel avait un tel degré d'humilité, qu'il était prêt à déguiser la réalité pour la paix."
Afin d'éviter un conflit avec les élèves de Chamaï, il leur a caché le fait qu'il amenait un sacrifice Ola. Il leur dit que c'était une femelle apportée comme Chelamim, et pour accréditer ses propos "il secoua la queue de la bête", pour leur donner l'impression que c'était une femelle, "et ils s'en allèrent".
Hillel, dans son humilité, préférait ne pas entrer avec eux dans un débat. Il leur fit croire qu'il se rangeait à leur avis : "Vous avez raison. Comment ça, un sacrifice Ola? Mais non, c'est une femelle pour le sacrifice Chelamim!"

"Ce même jour", continue la guémara, "la mouvance de Chamaï prit le dessus sur celle de Hillel, et les premiers voulurent que la loi soit fixée selon leur avis. Il y avait là un vieil homme du nom de Baba ben Bouta, qui était élève de Hillel l'Ancien. Il était convaincu que la loi correspondait à l'avis de Hillel. Aussi fit-il amener tous les troupeaux de Kédar de Jérusalem, ce qui représentait des milliers de bêtes, dans la cour du Temple, et il s'exclama : Celui qui veut apposer ses mains sur la bête, qu'il vienne le faire!". Il y eut tant de personnes qui le firent ce jour-là que l'avis qui interdisait d'apposer les mains le jour de Yom Tov semblait définitivement écarté.
"Ce jour-là, la mouvance de Hillel prit le dessus, la loi fut tranchée selon son avis, et il n'y eut aucune contestation."

Après ce récit, la Guemara continue :
"Cette histoire parle encore d'un élève de Hillel, qui avait amené des Olot dans la cour du Temple pour apposer les mains (Semikha) avant de les offrir en sacrifice. L'un des élèves de Chamaï le trouva et l'interpella : 'Qu'est-ce que cette Semikha?'", comme pour demander : "Pourquoi t'apprêtes-tu à faire cela?
Nous sommes d'avis, contrairement à vous, qu'une telle action est interdite le jour de Yom Tov.
"Il lui répondit : 'Qu'en est-il de se taire?'", c'est-à-dire : 'Tu aurais dû te taire'.
"Il s'en tint à cette réprimande et s'en fut." La discussion prit fin là-dessus.

Abayé tire de cette histoire un enseignement sur la conduite à tenir : "Lorsqu'un Sage fait l'objet d'une réprimande non justifiée, il ne doit pas répondre avec des paroles plus dures que celles qui lui ont été adressées.
De même que l'un a dit 'qu'est-ce que cette Semikha et que l'autre a répondu qu'en est-il de se taire ?, rien de plus."

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-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) explique :
C'est un enseignement très précieux qui nous est transmis là. Nous ne sommes pas tous capables de nous taire quand on nous fait des reproches ni de céder. Mais il y a une chose adaptée et très concrète que nous pouvons faire.

Que se passe-t-il en général dans une dispute? L'autre nous dit un mot désagréable, nous lui faisons une réponse encore plus blessante. Il s'empresse de nous dénigrer sans pitié, de nous faire honte en public.
On doit rééquilibrer la balance, on lève la main, l'autre répond avec un bâton ... Le problème, c'est que la dispute suit un processus d'escalade.

Si nous nous contentions de maintenir le même niveau au cours de la dispute, ce serait totalement différent. Certes, on ne veut pas être en reste, on ne parvient pas à se retenir de réagir quand on nous a blessés. Mais si on répondait à notre interlocuteur sur le même registre, avec la même intensité, il n'y aurait pas d'escalade et au final on pourrait faire la paix.

C'est ce que nous apprenons de la deuxième histoire de la guémara : prendre garde, au moins, à répondre dans les mêmes proportions, sans en rajouter.
Il est à noter qu'il s'agit, dans la deuxième histoire, d'un des élèves de Hillel. Un élève ne peut pas céder quand le respect de son maître est en jeu, "Ils ont poignardé leur Maître?", il devait donc répliquer.
Mais il a su répliquer dans la juste mesure, sans en rajouter. En conséquence de quoi, la dispute s'est arrêtée net, au lieu de s'envenimer.

Parallèlement à cela, la première histoire se passe avec Hillel lui-même. Lui n'est pas du tout entré dans le conflit. Au contraire, il a menti pour la paix, pour faire semblant qu'il se rangeait à l'avis de Chamaï. Et quelle en a été la conséquence?
La guémara nous raconte qu'on était sur le point de fixer la loi selon l'avis de Chamaï, et que soudain tout a basculé. Baba Ben Bouta, qui savait qu'Hillel avait raison, fit apporter le troupeau de Kédar de Jérusalem, des milliers de gens ont sacrifié des Ola, en apposant leurs mains sur leurs têtes, et ce jour-là la loi fut fixée selon l'avis de Hillel.

C'était un événement extraordinaire, défiant l'entendement. Alors que l'on s'apprêtait à fixer la loi selon l'avis de Chamaï, tout à coup, il y a eu un retournement de situation. Ce qui s'est passé, c'est que Hillel a cédé, il a baissé la tête, humblement, n'a pas fait la guerre en défendant son avis. De ce fait, c'est D. Lui-même qui a mené son combat. Et quand c'est D. qui mène un combat, l'issue en est bien plus sûre!

Cet exemple est magnifique : Celui qui veut vaincre a intérêt à céder. Il arrivera ainsi à une victoire authentique, et ce pour deux raisons : tout d'abord, céder, c'est une grande victoire. Et au-delà de ça,
La-haut, c'est D. qui dirige les combats, et si tu ne fais pas la guerre toi-même, Lui mènera les choses comme tu le souhaites.

"Hachem dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide qui lui corresponde (עזר כנגדו - ézer kénegdo - litt. Une aide qui soit face à lui)" (Béréchit 2,18).

-> Le verset (Béréchit 2,18) décrit une femme comme étant une "ézer kénegdo" pour son mari. Littéralement, cela signifie une "aide contre lui".
Personne ne veut avoir quelqu'un contre lui. Que signifie exactement ce verset?
Rachi explique que cela signifie que si un mari le mérite, elle sera une aide pour lui, et s'il ne le mérite pas, elle sera son ennemie.
=> Cette explication nécessite une compréhension plus approfondie.

-> En termes simples, plus un mari et une femme travaillent ensemble, plus ils sont productifs. Si un mari et sa femme s'entendent bien, sa femme lui sera d'un grand secours.
En outre, le Gaon de Vilna (Even Chéléma 1,2) dit que le but ultime de l'homme dans ce monde-ci est de perfectionner ses midot.
Chacun d'entre nous est doté d'un mélange de bons et de mauvais traits de caractère..
Si nous sommes entourés de personnes qui nous donnent toujours des tapes dans le dos, nous ne serons jamais mis au défi et nous n'arriverons jamais à nous révéler à nous-mêmes.
Le mariage est le meilleur moyen pour nous de perfectionner nos midot.

-> Le Nétsiv (Haémek Davar - Béréchit 2,18) écrit que nos femmes sont ézer lorsqu'elles sont kénegdo.
Lorsqu'elles sont contre nous (kénegdo) et nous obligent à faire des compromis, c'est ainsi qu'elles deviennent notre aide (ézer). Cependant, si nous ne les considérons pas comme ézer mais plutôt comme kénegdo, si nous les considérons comme ennuyeuses alors qu'elles nous forcent à faire des compromis, alors elles resteront kénegdo.

-> Le 'Hatam Sofer (sur 'Hayé Sarah) dit que lorsqu'il choisit une épouse, un homme devrait spécifiquement choisir quelqu'un qui a des traits de caractère et des tempéraments différents des siens. En étant kénegdo, elle est un ézer.

C'est ce que signifie mériter une compagne. Si un homme mérite de réaliser que les différences de sa femme sont la clé de son succès, elle sera sa compagne dans son voyage vers le perfectionnement de son midot (le but ultime de la vie selon le Gaon de Vilna).
Cependant, s'il ne réalise pas cela, il considérera sa femme comme une nuisance et seulement comme un kénegdo.
C'est au mari de déterminer comment il perçoit les différences entre lui et sa femme. Il peut considérer ces différences comme des opportunités de grandeur ou comme des contrariétés, allant à l'encontre de ses propres besoins.
Si un homme veut savoir s'il a choisi la bonne, peut-être que plus il y a de différences entre lui et sa femme, plus il y a de chances qu'elle soit la bonne!
[rabbi Mordé'haï Sultan]

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[à l'image d'un miroir qui permet de voir nos tâches, une mauvaise coiffure, ... un conjoint permet non seulement de se travailler pour vivre dans le shalom, mais également il permet de voir ce qui va pas en nous pour s'améliorer.]

[ le Raavad (dans son introduction à Baalé Néfech) explique que lorsque Hachem a créé les animaux, il les a tous créés mâles et femelles, deux êtres distincts. Cependant, lorsqu'Il a créé les humains, Il a créé un seul être, un mâle et une femelle ensemble, et les a ensuite séparés en deux.
Le Arvé Na'hal (Béréchit) affirme que ce phénomène n'a pas seulement eu lieu lors de la création originale de l'homme, mais il s'applique également à tous les hommes qui ont été créés par la suite.
=> On peut éventuellement dire que cela est dans un but d'éviter tout sentiment de honte dans le cadre de notre travail des midot. En effet, puisque notre conjoint est une autre moitié de nous-même, alors on n'a pas vraiment honte que ses faiblesses soient découvertes par l'autre, car en réalité c'est aussi nous, donc personne d'extérieure n'est au courant (donc pas de vraie honte!). ]

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-> Accepter les critiques :
Le fait de prendre la critique comme une insulte ou de l'accepter dépend de notre volonté de progresser ou non.
Le Roch (Or'hot 'Haïm 45) dit que lorsque nous entendons une critique, nous devrions la considérer comme si nous avions trouvé un énorme trésor. L
a critique est le moyen le plus puissant de réaliser ce sur quoi nous devons travailler. La plupart d'entre nous ne voient pas leurs propres défauts, et nous avons besoin que d'autres nous les signalent. Si nous cherchons à nous améliorer constamment, nous devons apprendre à accepter la critique. En revanche, si nous nous considérons comme des produits finis, nous ne sommes pas au bout de nos peines ...

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-> Il est important de se rappeler que lorsqu'une personne nous critique, cela ne signifie pas qu'elle ne nous aime pas. C'est tout le contraire.
Le Ohr ha'Haïm (Ekev 8,5) explique que nous critiquons ceux que nous aimons le plus. Nous nous soucions tellement d'eux que nous voulons éliminer toute faute.
Un conjoint critique cherche à faire de son conjoint une meilleure personne.

[il faut trouver le bon moment, le bon endroit, les bons mots pour le dire, et surtout enrober le tout de beaucoup d'amour et de bienveillance. On peut demander à Hachem à nous aider à le faire, et à éviter toute maladroitesse. ]

"D. a déclaré que toute personne qui se tient en présence de paroles de Torah, Moi aussi, Je me tiens à ses côtés, c'est pour cela qu'il a été dit : "Celui qui M'a trouvé a trouvé la vie". "

[Michlé Rabata - (Michlé 8,35)]

Shabbath : un jour unique …

+ Shabbath : un jour unique ...

-> D. nous a dit : "Toutefois vous garderez mes Shabbath, car il est un signe entre Moi et vous pour vos générations, pour savoir que Je suis Hachem qui vous sanctifie" (Chémot - Ki Tissa 31,13)

Rachi d'expliquer [que D. nous dit ] : "Le Shabbath est un signe éminent entre nous, témoignant que Je vous ai choisis pour vous donner en héritage Mon jour de repos afin que vous en fassiez le vôtre."

-> La michna (Tamid 33b) dit que le téhilim 92 (mizmor chir léyom aShabbath) parle : "du Monde à venir qui sera tout Shabbath (koulo Shabbath) et repos pour l'éternité."

=> Ainsi, il n'y aura pas, dans le Monde à venir, d'autre jour que le Shabbath, lequel sera un temps "de repos pour l'éternité".

La sainteté de notre Shabbath actuel prend ses racines et sa source ailleurs qu'ici-bas.
A l'image de l'âme qui réside dans un corps matériel, le Shabbath est totalement spirituel est se relie au monde physique, matériel.

-> Il est écrit dans le midrach :
"Au moment du don de la Torah, D. appela Israël et lui dit : "Mes enfants, je possède un présent merveilleux et je vous le donne pour toujours si vous acceptez ma Torah et observez Mes décrets.

- Maître du monde, quel est ce présent fantastique que Tu nous offrira si nous respectons Ta Torah?
- C'est le monde futur [répondit Hachem]
- Maître du monde, montre-nous, s'il Te plaît, un aperçu de ce qu'est le monde à venir [s'écria le peuple d'Israël]
- Shabbath! Shabbath est égal à un soixantième du monde à venir, parce que le monde à venir est koulo Shabbath. "

+++ Nos Sages nous ont enseigné :
-> "D. dit à Moché : "Je détiens un cadeau précieux dans Mes trésors cachés. Il s'appelle le Shabbath, et J'ai l'intention de l'offrir [aux enfants d'Israël]. Va leur faire savoir!" " (guémara Shabbath 10b)
-> Shabbath est comme un trésor précieux que l'on souhaite transmettre en héritage à son enfant préféré. (Pirké déRabbi Eliezer 19)
-> "Shabbath est un soixantième du monde futur" (guémara Béra'hot 57b)

-> Selon la guémara (Sanhédrin 55b) : "un non juif qui respecte le Shabbath est passible de mort!"
Un non juif qui décide de respecter le Shabbath, ne reçoit pas de prix d'excellence, mais le contraire ... Il est condamné à mort ... Nous sommes surpris : pourquoi? Pour quelle raison? S'il mange de la matsa à Pessa'h, il n'est pas condamné à mort, de même s'il met les téfilin, mais s'il respecte particulièrement le Shabbath, il est condamné à mort?

Le Shabbath symbolise le monde futur. Le Shabbath est un genre de monde futur. Un non juif n'a pas du tout droit au monde futur, il est obligé de comprendre cela. Et s'il ne le comprend pas, on le condamne à mort.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

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-> Le Rambam (Lois sur le Shabbath 30,2) écrit :
"Avant l'arrivée du Shabbath, que doit-on faire en son honneur?

On se lave le visage, les mains et les pieds à l'eau chaude, on se revêt de son talith et l'on s'assied pour méditer profondément dans l'attente de son arrivée, comme un sujet attend la venue de son roi.

Les Sages d'antan, à son approche, réunissaient leurs disciples autour d'eux, s'enveloppaient dans un talith et disaient : "Venez et sortons à la rencontre du roi Shabbath!" "

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+ Suppléments :

-> Le rav Dessler a écrit : "En comparaison avec la forte sainteté de Shabbat, toutes les choses de ce monde devront être sans aucune importance à ses yeux." (Mikhtav méEliyahou vol.2)

-> Nos Sages disent : "Tes vêtements de Shabbat ne devront pas être les mêmes que tes vêtements de la semaine…ta façon de marcher le Shabbat ne devra pas être la même que ta façon de marcher dans la semaine…tes conversations pendant Shabbat ne seront pas les mêmes que tes conversations pendant la semaine…" (guémara Shabbath 113 a-b)

-> "Celui qui s'affaire aux préparatifs érev Shabbath en bénéficiera le Shabbath" (guémara Avoda Zara 3a)

=> On ressentira le Shabbath en fonction de l'intensité de notre préparation matérielle et spirituelle, faite au préalable.
A nous de jouer pour donner de la profondeur à notre Shabbath, qui est comme on l'a vu un avant goût de notre monde à venir, et ce pour l'éternité ...

-> "Si quelqu'un meurt érev Shabbath, c'est de bon augure pour lui" (guémara Kétoubot 103b)

Le Baal Chem Tov nous explique que lorsque nous corrigeons nos traits de caratère érev Shabbath, lorsque nous nous repentons des mauvaises actions commises durant la semaine, lorsque nous annulons cet aspect de nous-mêmes qui va de pair avec l'autosatisfaction, nous "tuons" de ce fait le mal qui est en nous.

Si nous pouvons entrer dans Shabbath dans un tel état d'exaltation, si notre penchant au mal est "mort" érev Shabbath, c'est pour nous un bon signe en ce qui concerne notre possibilité d'accéder à la grandeur et au développement spirituel unique qui demeurent à l'état latent dans Shabbath.

"Tu les enseigneras à tes fils et tu en parleras" (Vaét'hanan 6,7)

Suivant une explication de nos Sages, rapportée par Rachi, "tes fils" désigne : les élèves.

-> La guémara Shabbath (119b) enseigne :
"Le monde ne subsiste que par le souffle de la bouche des petits écoliers (qui étudient la Torah).
Rav Papa demanda à Abayé : "Pourquoi mon étude et la tienne n'ont-elles pas la même valeur que celle des petits écoliers?"

Il lui répondit : "Le souffle de leur bouche dénué de tout péché n'est pas comparable au nôtre qui, lui, en est entaché." "

-> Le 'Hafets 'Haïm dit qu'il apparaît ainsi que l'étude des petits écoliers est plus chère à D. que celle des Sages du Talmud.
La Torah nous adresse plusieurs avertissements à ce sujet car c'est le fondement sur lequel s'appuie toute la maison d'Israël.

"Comme des flèches dans la main d'un guerrier, voilà ce que sont les fils de la jeunesse" (Téhilim 127,4) => les jeunes sont nos armes dans le combat contre le mauvais penchant.

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-> La guémara Kidouchin (30a) enseigne : "Tu les enseigneras" = que les paroles de la Torah soient bien aiguisées dans ta bouche, de telle sorte que tu puisses répondre sans bredouiller à celui qui te pose une question à leur sujet."

[Le 'Hafets 'Haïm disait que "soient bien aiguisée" renvoie à l'importance des révisions incessantes.]

"Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir." (Vaét'hanan 6,5)

Le 'Hafets 'Haïm nous enseigne :
"D. n'est pas sévère envers les êtres humains ; Il demande à chacun de Le servir selon ses moyens.

De même qu'il existe des pauvres et des riches, des forts et des faibles, les hommes se distinguent les uns des autres par leurs forces spirituelles
Il n'est pas donné à tous d'atteindre les plus hauts sommets.

C'est le sens de : "de tout ton cœur et de toute ton âme" = tu dois servir D. du mieux possible en fonction de tes capacités physiques et spirituelles.

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Le 'Hafets 'Haïm déclara un jour :
"Le nombre de pas qu'un homme peut faire au cours de son existence est fixé à sa naissance ; à lui de choisir s'il veut aller accomplir une bonne ou une mauvaise action ; celui qui veille à son âme compte ses pas!"

"Tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5)

-> Le Rambam (Séfer haMitsvot) a écrit:
"C'est une obligation générale d'appeler les gens à Le servir et à croire en Lui.
Quand tu aimes quelqu'un, tu fais son éloge et tu incites les autres à l'aimer ; de même, si tu aimes réellement D., tu appelleras certainement les sots et les naïfs à connaître la vérité que tu connais toi-même."

-> Le Sifré explique aussi : " Tu aimeras Hachem = en faisant en sorte qu'Il soit aimé par les êtres humains, comme Avraham notre père."

[évidement, cela passe beaucoup par le fait d'avoir une conduite personnelle qui est source d'exemples positifs de vie, et par une attitude où l'on déborde d'amour pour autrui, ne souhaitant que son bien, et nullement le juger ou lui dicter une façon de vivre.]

-> Le 'Hafets 'Haïm de nous dire :
Il est écrit dans Yéchéyaou (41,8) : "Avraham, qui M'aimait".
Avraham aimait tellement D. qu'il appela les autres à croire en Lui, et tu dois en faire de même.

Suivant la fin du verset, tu dois le faire : "de tout ton pouvoir", avec tes moyens financiers, comme Avraham qui ouvrit une auberge et donna à manger à ses invités pour que le nom de D. soit invoqué et béni de tous (cf.guémara Sota 10a).
Selon le midrach, il ouvrit à Béer Chéva une maison d'étude pour diffuser le nom de D.

Il en va de même à toutes les générations : celui qui veut que ses paroles soient entendues par le grand public doit se montrer généreux ; créer des écoles religieuses et des yéchivot et assurer les besoins alimentaires et vestimentaires de ceux qui étudient et pratiquent la Torah.

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Le 'Hafets 'Haïm rapporte également un enseignement du Tana debé Eliyahou (dans Chem Olam - chap.22) :
"Pourquoi 25 000 mille hommes furent-ils tués à Guivat Binyamine (cf.Choftim 20)?

Parce qu'après la mort de Moché, Yéhochoua et Pin'has, les membres du Grand Sanhédrin auraient dû se ceindre de ceintures de métal, soulever leurs vêtements au-dessus de leurs genoux et faire le tour du pays, en allant un jour à Lakich, le lendemain à Béhel, le surlendemain à 'Hébron, le 4e jour à Jérusalem et ainsi de suite dans toutes les villes d'Israël, pour livrer leur enseignement au peuple.

Mais au lieu d'agir de la sorte après leur entrée en Israël, chacun se préoccupa uniquement de sa vigne, de son vin et de son champ, sans aucun scrupule.

Lorsque les fils de la tribu de Binyamin commirent des actions viles et incorrectes, D. voulut détruire le monde entier, en disant : "J'ai donné la terre d'Israël aux Hébreux pour qu'ils étudient et s'adonnent à la Torah en temps voulu et qu'ils apprennent les règles de savoir-vivre."

Puisque les habitants de Guivat Binyamine n'étudiaient pas la Torah et ne respectaient pas les règles de savoir-vivre, ils furent tués à la guerre.

Et qui est responsable de leur mort?
Les hommes du Grand Sanhédrin qui ont succédé à Moché, Yéochoua et Pin'has fils d'Ela'azar."

=> Le 'Hafets 'Haïm de conclure : "De là, nous pouvons comprendre le devoir important qui incombe à tout juif de faire profiter les autres, autant que possible, de son savoir en Torah."

"Que tout homme se consacre de toutes ses forces aux paroles de Torah, car les paroles de Torah sont comme l'eau et le pain ... afin de t'enseigner que de la même manière que l'homme ne peut subsister sans eau et sans pain, il est impossible de vivre sans la Torah."

[Tana débé Eliahou - Séder Eliahou Zouta - chap.13]

-> "Viens voir combien est grande la force de la Torah et comme elle est supérieure à tout le reste ...

C'est pourquoi tout homme doit se consacrer à la Torah jour et nuit et ne jamais s'en séparer, comme il est dit : "Tu t'y consacreras jour et nuit" (Yéhochoua 1,8)

Quiconque s'en sépare ou s'en écarte, c'est comme s'il s'éloignait de l'arbre de la vie."

[le Néféch ha'Haïm - 4e portique - reprenant la préface du Zohar]

"Si une personne est retombée dans le péché après la téchouva, même si cela survient de manière répétée, elle peut toujours faire téchouva, cependant, sa téchouva suivante doit être plus approfondie que la précédente."

[Or'hot Tsadikim - chap. sur la téchouva]